- Immortelle britannique du XIXème siècle, issue de la bourgeoise florissante du début de l’ère victorienne. L’élégance et le flegme de son époque vivent encore dans ses manières.
- Femme fatale au charme venimeux, calculatrice sans scrupules au besoin, elle manipule les cœurs aussi bien que les lettres et les chiffres.
- Perfectionniste à l’extrême, jadis reine stratège, elle a abandonné son clan et sa couronne pour revoir le soleil et étancher sa soif de connaissances.
- Autrefois vampire accomplie, fille des Lanuit, et éternelle solitaire, elle a renoncé à son vampirisme contre la promesse d'une éternité aux côté d'une ange.
- Humaine immortelle, initiée à l'alchimie, elle réapprend à vivre et explore les mystères du monde avec Lucie, l'avatar d'une Sainte incarnée sur Terre.
Facultés :
- Chacun de ses menus gestes contient une grâce et une sensualité étonnante, comme si son corps séculaire ne connaissait aucune autre manière de se mouvoir.
- Un rare talent pour la stratégie économique et à la tête d'une fond d'investissement douteux, elle détient une précieuse capacité à s’ancrer sans difficulté dans cette époque.
- Présence (niveau 1, palier 5). Elle a conservé un reliquat de cette discipline issue de son passé de vampire.
- Occultation (niveau 2, palier 2). De la même manière que ci-dessus, elle peut toujours se servir de cette discipline.
- Une alchimie balbutiante, que Lucie lui apprend. En retour, elle offre à l'avatar de la Sainte son amitié, et plus encore, un lien encore indéfini qu'elles partagent l'une et l'autre.
Thème : Anna Calvi : Wish
Like a mirror staring out to sea
My mind is free so please don't you stop me
No don't you stop me
I got one more wish before I die
So please don't you stop me
No don't you stop me
Date et lieu de naissance Fille unique d’une mère maladive, elle naquit dans un réputé hôpital de Londres, le 30 Octobre 1814. Une enfance passée dans un milieu bourgeois très aisé, issu du commerce florissant de l’empire britannique et coupé de la misère des quartiers ouvriers. Elle grandira dans ces quartiers huppés, aux habitations luxueuses et emplies d’un charme du siècle passé avant la modernisation victorienne.
Nationalité Elle est demeurée anglaise durant sa vie humaine, habitant exclusivement à Londres dans la haute société, et y est demeurée au service de son Maitre en temps que Marquée. Elle y restera encore durant ses débuts de vampire, bien que l’inimité avec le clan de l’époque causera rapidement son départ. Puis elle est devenue américaine après son déménagement et son installation en Louisiane, d’abord à la Nouvelle-Orléans puis à Shreveport, sur les terres des Lanuit.
Profession Elle n’a pas réellement de profession officielle, même si par son suivi de la bourse et sa participation à un fond d’investissement, on pourrait la classer comme trader. Les vampires largués par l’économie moderne viennent la voir pour être conseillés, mais ce n’est pas pour autant une figure publique du clan. Ses talents dans ce domaine profitent bien évidemment aux Lanuit mais, à cause de ses manipulations financières très opaques, elle est davantage considérée comme une trésorière officieuse.
Lieu d’habitation Western Hill, Autumn Woods. Une très grande résidence de luxe, à l’image de la démesure du personnage, d’aspect moderne et épuré, avec son jardin moderne bien entretenu et son architecture design. Pourtant, elle a radicalement changé l’intérieur, qui ressemble alors davantage à celui d’un manoir ancien lui rappelant les intérieurs de son enfance. Un ameublement en bois, des tapis plutôt exotiques, des sculptures gothiques, des cheminées et surtout de belles bibliothèques décorées de curieux bibelots s’y trouvent. Un goût qui relève en réalité davantage de l’esthétique que de la nostalgie.
Situation financière Avec le temps, et son talent inné pour faire fructifier l’argent, sa richesse est devenue trop démesurée et indécente pour être chiffrée. Officiellement, la fortune appartient encore aujourd’hui à différents allias, notamment à l’intérieur même de son fond d’investissement, et seulement une portion est associée à son nom. Le total est dissimulé dans diverses banques et comptes disséminés au fil des années, en majorité en liquide plutôt qu’en biens matériels.
Sire Jean Delaube, un aristocrate français né en 1645, fait vampire à 32 ans selon des circonstances qu’il n’a jamais communiqué. Il aura rejoint Londres pour fuir la Révolution et est mort en 1895, dans un affrontement entre clans. Toutefois aucune preuve solide de sa disparition n’a jamais été apportée. Elinor le considère comme mort puisqu’il n’a jamais refait surface.
Étreinte A Londres, en novembre 1860, après avoir passé une vingtaine d’années en temps que Marquée auprès de Jean. Celui-ci s’est toujours montré circonspect sur sa protégée, bien que véritablement séduit par son caractère, et conscient de ses nombreux penchants dangereux, voire destructeurs.
Disciplines Elinor hérite de la Présence de son Sire, qu’elle va développer très tôt en tant que Marquée, puis plus tard en vampire. L’Occultation vient en second, talent qu’elle trouve particulièrement pratique quand il s’agit de cacher ses pensées. Elle considère en effet son esprit comme son ultime sanctuaire, où personne n’est invité. En revanche, l’animalisme l’a toujours dégoûté. Un talent qui ne lui correspond pas du tout, qu’elle n’explique pas, et qu’elle n’a jamais développé, le trouvant répugnant et barbare.
Clan Elle rejoint le clan Lanuit dès 1912, car sa philosophie convient parfaitement à ses exigences. Néanmoins, elle n’éprouve pas de fidélité particulière envers son clan : comme l’argent, il n’est qu’un moyen pour satisfaire ses besoins, et n’hésitera pas à l’abandonner sans remords si elle y trouve de l’intérêt.
TEMPÉRAMENT
CaractèreElinor est une créature à laquelle il est davantage aisé d’associer des termes péjoratifs que mélioratifs. Tout d’abord, son ego surdimensionné est bien la première chose que l’on peut constater, puisqu’elle se décrit facilement comme un être supérieur, que ce soit vis-à-vis des humains ou de ses semblables, et n’avouera jamais ses défauts. Tout son être affiche bien plus qu’une simple confiance en soi, mais plutôt un caractère hautain et méprisant, où le snobisme est devenu un art de vivre. De part son antique éducation anglaise, elle est extrêmement maniérée et déteste la vulgarité, que ce soit dans les comportements ou les biens matériels. Il lui faut impérativement vivre dans le luxe, et le raffinement le plus exquis.
On peut alors facilement la qualifier de misanthrope, car elle ne montre de l’attention envers autrui, que s’ils peuvent servir ses besoins ou ses intérêts. C’est une femme très autoritaire, intransigeante, qui ne supporte ni la rébellion ni la moindre contrariété, se plaçant loin au-dessus du commun des mortels, et même des immortels. Néanmoins, Elinor peut se montrer tout à fait chaleureuse, agréable, voire même souriante lorsque cela sert ses intérêts. Un sourire bienveillant de sa part est toujours calculé, et n’est pas forcément bon signe pour son interlocuteur. Une attitude qui tranche complètement avec son comportement habituel, tranchante et froide, impitoyable quand il s’agit d’obtenir ce qu’elle veut.
La vampire est infiniment exigeante dans tous les domaines. Elle est perfectionniste à un degré presque maladif, planifiant absolument tout elle-même dans les moindres détails, et fait rarement pleinement confiance à des tiers. L’incompétence et l’échec ne sont pas admis, et d’ailleurs, elle ne reconnait jamais ses propres erreurs. Quant à ses ambitions, elles sont tout aussi démesurées que son ego. Elinor aime le pouvoir par-dessus tout, le sentiment de tout contrôler du bout des doigts, et de manipuler les personnes comme des pions sans qu’ils ne le sachent. L’attrait du pouvoir se traduit aussi par une avidité envers le savoir, cherchant toujours à se cultiver et à accroitre ses connaissances. Elle est incapable d’esquisser un geste sans nourrir un grand dessein.
La reconnaissance ou la célébrité ne l’intéressent pas la moins du monde, elle travaille uniquement pour elle-même, et toujours dans l’ombre. On pourrait aisément croire qu’Elinor est alors dépourvue de sentiments. Il est vrai qu’avec le temps, son attrait pour l’humanité s’est effritée, mais la réalité est plus complexe. Depuis sa naissance humaine, sa capacité à éprouver de l’affection ou de la passion pour autrui a toujours été déformée par ce même besoin irrépressible de contrôler. La vampire est alors incapable d’apprécier quelqu’un ou quelque chose sans le posséder entièrement, l’avoir à disposition et savoir qu’elle peut en faire ce que bon lui semble. Jusqu’à la détruire si ça lui chante.
Aussi tordu que puisse être cet attachement, il est des plus authentique, même si cela lui arrive rarement car peu de personnes trouvent grâce à ses yeux. La perte d’un être cher est alors un déchirement réel pour elle, qui aura bien du mal à reconnaitre ses sentiments et à faire la paix avec ceux-ci.
UNE NUIT DANS VOTRE PEAU
Les nuits de la reine commencent toujours par une préparation minutieuse de son apparence. Une tenue rigoureusement impeccable, luxueuse et chic, souvent entièrement noire, avec toute la toilette qui s’ensuit. Si sa garde-robe n’est pas aussi démesurée que son ego, elle est néanmoins bien fournie, car Elinor aime les vêtements de haute qualité, et les accessoires de luxe. Bijoux hors de prix accompagnent évidemment une toilette somptueuse, parfums et maquillages à la clé. La gestion de son empire financier demeure toutefois l’une de ses grandes priorités. Un verre de True Blood sur son bureau, pour pallier aux petits creux incommodants, et elle passe rapidement à l’administration de son fond d’investissement, Malvo, et aux nombreuses affaires qui s’y rattachent. Notamment l’achat, l’emprunt, et la revente d’entreprises diverses, sa principale source revenue, bien que ses réserves personnelles sont loin de nécessiter le moindre travail.
La surveillance de la bourse lui prend un temps considérable, bien que forcément aidée dans ce domaine par ses capacités surnaturelles. Elle aime la manipulation des chiffres, la sensation qu’un simple coup de téléphone puisse enclencher un mécanisme à l’autre bout du monde, et faire jouer de son influence discrète sur un évènement particulier. Bien entendu, une grande partie de ses activités frisent l’illégalité, et certaines sont mêmes entièrement illicites. Ces dernières sont pourtant les plus juteuses, et donc ses favorites. Elinor veille toutefois à bien séparer les affaires concernant le clan, et les siennes, surtout lorsque celles-ci pourraient être mal perçus par ses semblables, comme l’aide discrète à quelques mouvements anti-CESS.
Les obligations financières effectuées, Elinor s’abime bien souvent dans une autre passion, celle de la recherche culturelle. L’acquisition d’objets, de documents et de livres occupent une grande partie de son temps, si bien qu’elle passe parfois des nuits entières sans la moindre chasse. Demeurer chez elle à se nourrir de True Blood revêt un intérêt certain quand on a de nombreuses acquisitions à étudier. Sa bibliothèque est donc très fournie, puisque la vampire n’hésite pas à se procurer livres et documents dont le contenu est souvent obscure. La magie, surtout noire et rouge, les anciennes études ou les écrits de vampires, les documents rares sur les tabous, et tout autres sujets ésotériques l’intéressent. Elle apprécie alors de s’installer dans son salon, approfondissant ses connaissances, ou simplement commandant de la nouvelle documentation sur internet.
Cependant, Elinor ne demeure pas uniquement dans sa propriété. Plus rarement, il lui arrive de se déplacer pour ses affaires, bien que les rendez-vous et les rencontres se décident en grande majorité via des intermédiaires ou des représentants. C’est même indispensable pour les opérations illégales. Elle a horreur de se déplacer pour un simple contrat, et seule la perspective d’acquérir des trésors rares la fait sortir de son antre. La vampire aime alors déambuler dans les arrières boutiques étranges ou les marchés obscures, à la recherche d’artefacts exotiques et inconnus de son esprit affamé de connaissances. Plus rarement encore, il peut lui arriver de voyager dans des endroits isolés et pittoresques, surtout lorsqu’ils sont saturés de surnaturel. Une sorte de plaisir coupable qu’elle ne partage pas. Son intérêt pour les phénomènes surnaturels ne l’a, en fin de compte, jamais quitté depuis son existence humaine.
Caractéristiques de race
Présence
2
Occultation
2
Animalisme
0
L’éternité en tant que vampire lui était destinée. Cette existence, Elinor l’adore, et que ce soit le destin ou le fruit du hasard, elle aurait fini tôt ou tard par devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Quand bien même Jean ne l’aurait pas gratifié de ce don, car c’est ainsi qu’elle perçoit sa nature, elle se serait débrouillée pour l’acquérir par sa recherche acharnée de l’occulte. Après tout, la vie éternelle ne devrait-elle pas être réservé aux êtres d’exceptions ? Ce qu’elle est, bien évidemment, et Elinor ne compte pas ruiner son immortalité dans une piètre imitation de vie humaine. Ce don, elle compte bien l’utiliser pour s’approprier ce que bon lui semble, le pouvoir, la connaissance, les secrets du monde… La vie éternelle était une condition sine qua non pour servir ses ambitions, et acquérir la place qui lui était destinée au sommet du monde.
Une vision du vampirisme confortée par sa gestion exemplaire de sa propre condition. Elinor a toujours été douée pour se maitriser, même en tant qu’humaine, et elle exerce un contrôle d’acier sur sa Soif. Perdre contenance lui arrive rarement, si bien que s’abandonner à sa Bête ne lui est jamais arrivée, et elle veille à repousser ses plus bas instincts. S’y abandonner, ce serait vraiment grossier et dégradant après tout. Car Elinor n’a pas toujours correspondu au noble principe de vie des Lanuit. Avant d’émigrer en Louisiane, la vampire avait une forte tendance à vider par plaisir ses proies jusqu’à leur dernier souffle. Comme en témoigne sa consommation actuelle de True Blood, ce n’est pas tant la saveur du sang qu’elle apprécie en premier, mais l’enivrant sentiment de domination et de toute puissance que la morsure d’un humain lui procure.
Avoir une vie entre ses mains, c’est bien plus grisant pour Elinor qu’un sang de grand crue. Le True Blood n’est donc pas du tout incompatible avec ses critères, étant surtout d’un grand intérêt pratique pour optimiser son emploi du temps. Une proie digne de son intérêt est difficile à trouver, une activité très chronophage, et mordre une victime induit une grande intimité avec elle qu’il faut mériter. Quant à son âge, il n’a jamais été un problème pour Elinor. Celle-ci n’a jamais éprouvé le besoin de se plonger dans un profond sommeil pour se détacher du monde, et elle ne semble pas prête à le faire aujourd’hui. Son intérêt pour l’évolution de la technologie, et les moyens de s’en servir, est toujours vivace, si bien que la vampire veille à demeurer à jour des nouvelles avancées humaines. Bien plus qu’une simple adaptation, la technologie devient alors pour elle un nouveau moyen d’acquérir davantage et d’affiner encore sa mainmise sur son empire de l’ombre.
L’Animalisme est une tâche dans sa vie d’immortelle qu’elle n’a jamais expliqué, et même tenu loin d’elle. Qui voudrait parler ou même contrôler les animaux ? Cela ressemble aux Thérianthropes, ce qui est parfaitement répugnant à ses yeux. La Présence héritée de son Sire est autrement plus noble, et plus utile, une discipline qu’elle a développé avec soin au fil des ans, et qu’elle n’hésite pas à utiliser pour influencer le résultat de ses affaires. Un pouvoir d’autant plus efficace pour cette femme qui a toujours été gratifiée d’un magnétisme presque mystique, même en tant que simple mortelle. L’Occultation est une discipline qu’elle chérit tout autant. Elinor considère ses pensées comme son ultime sanctuaire, un endroit où personne n’est autorisé à pénétrer, si bien qu’il devient très utile de dissimuler ses pensées aux fouineurs. Ces derniers seraient de toute manière très malavisés de pénétrer dans son esprit tant elle est susceptible sur ce point, et avec le temps, elle est devenu tout à fait capable de bloquer efficacement ses pensées. Quant à faire disparaitre complètement sa présence, c’est une excellente chose pour une femme calculatrice et méticuleuse qui ne se gêne pas pour observer les gens à leur insu quand il s’agit d’en tirer profit.
Elinor veille néanmoins à utiliser ses dons avec parcimonie. Elle chasse peu d’humains, et ne dispose actuellement d’aucun Calice, si bien qu’elle doit juguler sa tendance à employer trop souvent ses dons. Prudence d’autant plus nécessaire que la vampire a toujours été gratifiée d’une Soif importante, surtout lors de ces débuts, et il serait intolérable de perdre le contrôle par un emploi abusif de ses pouvoirs. La vampire est alors en permanence à la recherche des Calices ou de Marqués. Les humains trouvent rarement grâce à ses yeux, et celle-ci a toujours eu du mal à trouver des servants convenables, malgré l’intérêt pratique évident d’un Calice à disposition. Quant aux Marqués, Elinor se montre d’autant plus difficile depuis le départ de Nowee, un évènement qui a laissé de profondes déchirures qu’elle tente de noyer loin dans son inconscient.
Parfois lui arrive-t-il de caresser le rêver de former suffisamment un Marqué à son goût pour en faire un Infant, ne serait-ce que pour se sentir un peu moins seule. Pourtant, elle élève l’existence en tant que vampire à de tels critères d’exigence, qu’elle estime peu probable qu’un humain puisse parvenir un jour à témoigner de qualités suffisantes pour lui offrir son sang. On n’offre pas l’existence suprême à n’importe qui.
AFFILIATION ET OPINIONS
La Révélation fut une bénédiction pour Elinor. Ce fut l’occasion de se débarrasser de tout un tas de désagréments, comme les manipulations administratives dues aux multiples identités, ou la difficulté de recruter du petit personnel. Et ses humains admirateurs à ses pieds, ceux fascinés par les vampires, n’est-ce pas quelque chose d’enivrant ? Mais le plus grand intérêt pour elle, fut au niveau de la politique. L’occasion rêvée d’étendre plus encore son influence dans les cercles dirigeants et, grande nouveauté, d’accéder à une nouvelle notoriété pour les siens. Certes le bétail n’était pas encore prêt à accepter le joug des vampires, avec Elinor en tête, mais la Révélation constituait une étape décisive à ses yeux pour étendre la domination de son espèce.
Hors, malgré le grand intérêt scientifique que l’étude d’autres phénomènes surnaturels présente, la Révélation eut ses points négatifs. Être rangé dans la même catégorie, le très laid terme de CESS, que les Thérianthropes, est une véritable insulte. A ses yeux, ils ne valent guère mieux que des animaux, en témoigne la barbarie avec laquelle ils se sont fait connaitre, et ils sont une véritable tâche pour son élitisme surnaturelle. Quant à l’occulte en général, Elinor n’a jamais cessé de l’étudier. La recherche des origines des siens, les phénomènes encore inexpliqués, la magie dans son ensemble, tout cela la passionne, et elle a soif de savoir autant que de sang. Les tabous surnaturels constituent eux-mêmes une sorte de plaisir coupable à étudier, bien qu’elle veille à le faire discrètement. N’importe qui de sensé trouverait bien inquiétant de la voir étudier les diableries par exemple.
L’opinion d’Elinor envers les autres races varie bien souvent en fonction de leur utilité à ses yeux. Les répugnants Thérianthropes ne sont valables que s’ils sont éduqués correctement, lavés plusieurs fois par semaine, et tenus en laisse par quelqu’un de responsable. Elle ne fait d’ailleurs aucune distinction entre Garous et Métamorphes. A l’état sauvage, ils sont tout juste bons pour être des tapis décoratifs, étant donné leur flagrant manque de contrôle sur leur nature. Les Outres peuvent évidemment présenter des caractéristiques utiles une fois encadrés, mais ce ne sont jamais que des humains avec des dons trop importants pour leur nature instable. Mieux vaut les éliminer ou les avoir à son service, avant qu’ils ne deviennent vraiment gênants. Les Arcanistes sont beaucoup plus intéressants à ses yeux, ne serait-ce que pour le savoir qu’ils détiennent, car la magie a toujours fasciné Elinor. Ils manquent toutefois grandement d’humilité, ces simples humains.
Comme tout autre sujet occulte peu connu, les Démons et tout ce qui gravite autour, sont aussi une grande source de curiosité pour la vampire. Bien qu’ayant étudié des ouvrages traitant de leur réelle existence, elle est loin de faire la distinction entre les différentes existences démoniques, et demeure attentive à ce sujet. Et les humains dans tout cela ? Du bétail ! L’homme lambda ne vaut pas mieux qu’une poche de sang en mouvement, tandis que les milices anti CESS revêtent un grand intérêt pour Elinor. Celle-ci trouve extrêmement commode l’existence de ces individus violents et désespérés qui éliminent à sa place les créatures faibles et isolées.
Qu’ils éliminent la vermine, les thérianthropes et autres vampires ratés ! De simples humains n’ont de toute façon aucune chance face aux authentiques vampires. Et quelle opportunité de se faire passer pour des victimes auprès de l’opinion publique, face aux meurtres barbares commis par ces bandes de fanatiques. Et pourtant, ils ont tout à fait raison, car des monstres menacent bel et bien l’humanité. Elle en est un parfait exemple, et cela vaut bien la peine de leur envoyer un peu d’argent de temps en temps. Aussi belle et agréable soit Shreveport, beaucoup trop de créatures ratées et faibles s’y rassemblent à son goût. Ces terres devraient bien entendus revenir aux Lanuit, et elle veille à étendre leur influence dans l’ombre par d’habiles stratagèmes politiques et conseils financiers. La direction de l’Essaim leur revient de droit, c’est une évidence, non aux Colemans laxistes et sans la moindre identité, acceptant le premier venu dans leurs rangs.
Les Renégats, quant à eux, sont simplement des minables. Certes, Elinor peut comprendre l’intérêt de se soustraire à la moindre autorité, mais quelle manque de jugeote ! Le système de clans présente encore une trop grande importance de nos jours, et il lui semble idiot de ne pas en profiter. Elle les classe alors simplement parmi ces nombreux CESS errants, inutiles et incapables d’être dignes de leurs dons.
Singularités
BONUSSi Elinor n’est pas légalement propriétaire de Malvo, son fond d’investissement, elle détient en coulisse la majorité de ses parts. Via un système d’allias, de représentants, elle contrôle les investissements de cette entité financière bien réelle, et connu des Lanuit. Bien entendu, l’ensemble des ramifications de l’organisation n’est pas connu du clan, et elle garde pour elle-même la connaissance de certaines branches. Malvo reste néanmoins une importante société fonctionnant en arrière plan de l’économie mondiale, tout en demeurant l’intermédiaire idéal pour les investissement d’Elinor. C’est un système très pratique qui lui permet de verser discrètement des aides financières à certains partis politiques ou associations pro-vampires. Mais aussi à donner de discrets coup de pouces aux milices anti-CESS, leur offrant un peu d’argent en collectant des informations sur eux.
Naturellement, la vampire ne prend jamais directement part à ces tractations obscures. Tout au plus, il peut lui arriver d’avoir à participer à des contacts directs ou indirects entre actionnaires. Les échanges physiques se font donc uniquement au nom de Malvo, et via le personnel intermédiaire, nullement au courant de l’identité de sa principale patronne. La berline de luxe aux vitres fumées, avec chauffeur richement payé, est une preuve évidence de sa planification méticuleuse. Véritable bureau sur roues, la voiture dispose d’un coûteux blindage, et d’un impressionnant panel de fonctionnalités, comme une wifi intégrée ou un frigo miniature.
Preuve également de son désir de sécurité, Elinor ne sort jamais sans un pistolet de gros calibre, qu’elle manipule sans effort, avec son lots de balles classiques ou en argents. L’étude de la magie ou les informations sur les milices anti-CESS lui a appris une chose : les humains sont capables d’exploiter les faiblesses innées des vampires. Hors, quoi de mieux qu’une solide arme à feu pour pallier à la moindre éventualité ? Et que vaudrait l’éternité sans un beau dressing ? Le shopping par internet fut une seconde Révélation pour Elinor qui déteste se mêler à la plèbe, et elle en a profité pour garnir ses armoires. Le style gothique chic est son préféré, le noir étant le plus adapté à son teint selon elle, autant en vêtements qu’en bijoux. Les tatouages, ce témoignage de vulgarité, sont à proscrire toutefois.
Vestige de son passé de Marquée, et de l’éducation de son Sire, Elinor s’abandonne parfois à des distractions musicales. Elle aime naturellement le classique, et non le bruyant fouillis moderne. Chez elle trône un authentique clavecin du XVIIème siècle, de fabrication française, bien qu’elle sache jouer d’autres instruments. Jean lui a notamment appris le piano, la harpe ou encore le violon. Ce dernier lui a aussi appris à chanter en d'autres langues, dont un français maitrisé, ce en quoi la vampire excelle et qu'elle a perfectionné avec le temps, bien qu’elle le fasse rarement. Sa demeure est une parfaite illustration de ses goûts. Si l’extérieur affiche un modernisme stricte et épuré, où tout est lisse et animé par l’électricité, l’intérieur est tout autre. Boiseries d’aspect anciens, sculptures gothiques, et surtout, beaucoup de bibelots exotiques. Une pièce est d’ailleurs réservée à cet usage, véritable cabinet de curiosité où se côtoient prétendus objets rituels de magie noire, grimoires en langues inconnues et membres de créatures bizarres en bocaux.
En effet, Elinor collectionne les objets étranges, simplement décoratifs ou non, tant que cela fait snob. Son intérieur à l’aspect de manoir est pourvu de tableaux glauques, œuvres d’artistes dérangés, ou autres sculptures incongrus. Des décorations à la provenance douteuse agrémentent les meubles, comme ces deux fameux tapis en fourrure de Thérianthropes, supposés être authentiques d’après le vendeur. La demeure contient bon nombre de pièces beaucoup moins accessibles, et à l’usage sans doute obscure pour un œil non exercé. A l’image de cette chambre de réception bardée d’attaches en cuir et des liens bizarres, ou encore de ce cabinet de curiosité précédemment cité. L'endroit est bien évidemment, ultra sécurisé, avec ses vitres blindées, et la panic room où elle repose la journée. Elinor veille également à interdire l’accès de sa bibliothèque personnelle aux visiteurs, celle-ci contenant les ouvrages les plus ésotériques, ou les plus tabous.
La vampire est également une maniaque du rangement et de l’hygiène. Une déformation qui ne l’a jamais quitté depuis sa naissance humaine, et qu’elle a conservé dans sa mort. Chez elle, tout est parfaitement propre, le ménage y est fait deux fois par semaine, et les invités doivent utiliser des patins pour ne pas rayer le plancher. Les stylos sont rangés en parallèles de son clavier, et le linge y est classé par usage, couleurs, et textures. Bien mal avisé quiconque dérangerait cet ordre pointilleux. Hors, pour entretenir tout cela, Elinor recrute du petit personnel. La Révélation ayant rendu cela possible, la vampire utilise souvent du personnel de ménage, bien que les conditions de travail demeurent extrêmement difficiles pour les nerfs humains. Bien plus exigeante, elle utilise souvent des représentants pour parler en son nom ou celui de sa société, et effectuer des tâches secondaires à sa place. Des petites annonces sont publiées régulièrement dans les journaux de Shreveport.
Who am I ?
Je suisUn inventé. Blase Carm'. VisageJanet Montgomery. SagesseDéjà donné. Découverte C'est un double compte ! PrésenceJ'essaye de répondre au moins une fois par semaine, et pour l'instant ça marche. AvisJe le déteste tant que j'y reste. Crédits Taboo. Mot de la finChacun son tour de coller un roman.
Elinor V. Lanuit
Fear is the mind killer
Those who are heartless once cared too much
En un mot : Humaine immortelle
Qui es-tu ? :
- Immortelle britannique du XIXème siècle, issue de la bourgeoise florissante du début de l’ère victorienne. L’élégance et le flegme de son époque vivent encore dans ses manières.
- Femme fatale au charme venimeux, calculatrice sans scrupules au besoin, elle manipule les cœurs aussi bien que les lettres et les chiffres.
- Perfectionniste à l’extrême, jadis reine stratège, elle a abandonné son clan et sa couronne pour revoir le soleil et étancher sa soif de connaissances.
- Autrefois vampire accomplie, fille des Lanuit, et éternelle solitaire, elle a renoncé à son vampirisme contre la promesse d'une éternité aux côté d'une ange.
- Humaine immortelle, initiée à l'alchimie, elle réapprend à vivre et explore les mystères du monde avec Lucie, l'avatar d'une Sainte incarnée sur Terre.
Facultés :
- Chacun de ses menus gestes contient une grâce et une sensualité étonnante, comme si son corps séculaire ne connaissait aucune autre manière de se mouvoir.
- Un rare talent pour la stratégie économique et à la tête d'une fond d'investissement douteux, elle détient une précieuse capacité à s’ancrer sans difficulté dans cette époque.
- Présence (niveau 1, palier 5). Elle a conservé un reliquat de cette discipline issue de son passé de vampire.
- Occultation (niveau 2, palier 2). De la même manière que ci-dessus, elle peut toujours se servir de cette discipline.
- Une alchimie balbutiante, que Lucie lui apprend. En retour, elle offre à l'avatar de la Sainte son amitié, et plus encore, un lien encore indéfini qu'elles partagent l'une et l'autre.
Thème : Anna Calvi : Wish
Like a mirror staring out to sea
My mind is free so please don't you stop me
No don't you stop me
I got one more wish before I die
So please don't you stop me
No don't you stop me
Breaks my heart We're apart Still it's getting stronger Every time we're apart I Love you all the more
UnTrois heures du matin au Golden Cabaret. Les minutes étaient devenues d’interminables heures alors que le regard d’Elinor s’était peu à peu perdu dans la contemplation de la verrière iridescente, illuminée par les myriades de gouttelettes où se reflétaient la lueur des réverbères extérieurs. Un fiacre se hâta de traverser la rue déserte, forme morcelée par l’averse intense qui transformait les ombres de la chaussée en autant de monstres rugissants et de créatures fantasmagoriques. Elinor Victoria Strange haïssait profondément ses moments de mélancolie inutile. Parfois, aux heures les plus obscures de la nuit, elle se retrouvait ainsi, perdue dans le flot du temps, et ses pensées vagabondaient comme celle d’un poète sottement épris par les ténèbres. Elle se força à détourner le regard, préférant revenir aux lumières beaucoup plus tangibles du cabaret qui se désemplissait lentement.
A l’heure du Diable, quelques couples flânaient encore aux tables de nappes impeccablement blanches, alors que de fringuant gentlemen discutaient sous le manteau d’ambitieux projets en cette aube d’ère victorienne. Quelques rares serveuses nettoyaient les tables désormais vides de leurs occupants, écoutant avec une vague fascination la chanson sirupeuse qui s’échappait des lèvres de la chanteuse solitaire. Cette dernière dessinait ses ombres serpentines sur la scène sobrement illuminée, vague silhouette changeante au milieu d’une musique tout aussi lancinante, hypnotique. L’espace d’un battement de cils, Elinor manqua de se perdre à nouveau dans la contemplation de cette créature drapée dans un rideau rouge, avant de revenir à la réalité et de saisir la coupe de vin blanc laissée à l’abandon sur la table. Le verre tinta au contact de ses nombreuses bagues somptueuses, d’argent, d’or et de rubis, tandis que la jeune veuve portait le liquide ambré à ses lèvres soulignées de rouge.
Malgré l’heure tardive, et le sommeil qui la tenaillait, Elinor n’avait aucunement l’intention de quitter le confort de son alcôve plongée dans une semi obscurité, l’ombre d’une mauvaise nuit donnant à ses traits un air attristé et épuisé, une commode excuse pour le rôle de veuve éplorée dont elle s’était affublée. Le Golden Cabaret bruissa légèrement alors que la tablée de gentlemen aux élégants gilets brodés prirent congé, même si l’établissement assurait un service continu jusqu’à l’aube. Car aussi rutilant que puisse être son nom, la grande salle de spectacle et ses belles verrières aux arabesques de métal démodées avait vécu son âge d'or depuis longtemps. Les vieilles lampes à huiles, accrochées çà et là aux suspensions métalliques poussiéreuses , éclairaient modestement la large salle au plancher usagé, et dessinaient des ombres élégantes sur les pesants rideaux aux couleurs pastelles, masquant les murs de pierres décrépites.
En vérité, Elinor appréciait cette atmosphère feutrée, presque secrète, comme si le bâtiment tout entier mourrait peu à peu, d’une douce et suave agonie silencieuse. Elle porta à nouveau le verre à ses lèvres élégantes, buvant le liquide translucide d’une seule traite, puis le reposa sans heurt sur la nappe usée. Quelque part, l’éclat d’une voix masculine illumina la réception d’un regain de vie, alors que l’on accueillait le nouveau visiteur nocturne au sein de cet écrin de langueur confortable. Un rire féminin, quelques chuchotements, les regards à la dérobée des clientes présentes, avant que le son de bottes cirées ne vinrent troubler la quiétude des lieux. Des pas rythmés, souples et arrogants, comme si l’intrus cherchait à singer la mélodie langoureuse en provenance de la scène drapée de lumière.
Elinor n’y prêta guère d’attention. Les jeunes freluquets, philosophes, et autres poètes, demeuraient légion à ses heures obscures, et ils avaient tous en commun le défaut d’être sans le sou, ce qui les dépouillaient de tout intérêt à ses yeux. L’averse redoubla d’intensité dans la ruelle aux pavés brillants, et la verrière s’embrasa de plus belle, comme pour absorber davantage la jeune femme dans le chatoiement mirifique de ces mille gouttes de pluie. Une nouvelle fois, ses pensées vinrent à vagabonder par-delà le rideau le rideau de pluie, absorbées par des rêves et des aspirations démesurées, avant d’être soudainement interrompues par le timbre proche et insolent, presque chantant, d’une voix d’homme.
« Mademoiselle Strange, enchanté de vous rencontrer enfin. Puis-je me joindre à vous ? »
Un froissement d’étoffe, le bruit singulier d’une canne heurtant le plancher, et il était là, assis et fringuant dans ses atours démodés, avant que la réponse, cinglante, d’Elinor n’eut le temps de franchir ses lèvres.
« Avions-nous déjà été présentés pour vous permettre d’être aussi cavalier ? Je ne crois pas vous avoir invité à ma table. » Dit-elle sans le moindre écart de voix, égale et mesurée, malgré son irritation d’être ainsi importunée. « Ou bien êtes-vous aussi impoli que mal attifé ? »
Le rire léger de l’homme pour toute réponse, désagréablement impertinent, alors que celui-ci ôtait son chapeau haut de forme ridicule. Une cascade de cheveux auburn s’en échappèrent, véritable tignasse de boucles laissées libres comme pour mieux encadrer ses yeux d’émeraudes effrontés.
« Vous avez le verbe aussi acéré qu’on le dit, eh bien, je vous implore de m’excuser. Vous n’êtes pas aisée à rencontrer, et l’impatience a eu raison de mes manières, j’en ai peur. »
L’élégant inconnu marqua une pause pour lui adresser un sourire immaculé. Seul le froid silence d’Elinor, et l’immobilité de ses traits lui répondirent, ne trahissant rien de son agacement croissant.
« Oh, certes nous n’avons pas été présentés. » Il se leva aussitôt, nullement gêné par ce glacial accueil, et saisit délicatement la main de son interlocutrice pour y appliquer un baisemain désuet. « Jean Delaube, à votre service Mademoiselle Strange. »
« Madame Chichester. » Coupa-t-elle en retirant sa main sans précipitation, malgré la colère que cette audace lui inspirait.
Les lumières du cabaret jouaient subtilement dans l’auburn de ses boucles, conférant un aspect féérique à cet individu qui, pourtant, la contrariait au plus haut point. La perfection de son physique digne d’un libertin de jadis, avec ses yeux pétillants de malice et son sourire enjôleur, dont la tenue ridiculement démodée ne faisant qu’empirer l’aspect fascinant.
« Bien entendu. Cela aurait été un plaisir de m’enquérir de votre perte, et de vous offrir ma compassion dans cette épreuve, croyez-le bien, mais… » Un nouveau silence accompagné de ce même rictus effronté, et le froufrou de sa cape alors qu’il se rasseyait. « Nous savons tous deux que ce serait puéril. »
L’impassible visage d’Elinor semblait taillé dans le marbre étincelant, et pourtant, son cœur manqua un battement à cette déclaration. Nul n’était sensé connaitre ce sombre secret, la cause véritable du décès de son jeune mari, et encore moins cet odieux inconnu.
« Vous m’en voyez navrée, mais je crains de ne pas saisir le sens de vos propos. »
Les fins doigts blancs d’Elinor s’entrelacèrent sur le bord de la table. Elle ne savait ce qui lui déplaisait le plus chez cet homme. Un léger gloussement de sa part suffit à la mettre hors d’elle et, pourtant, du fait d’un charisme dont la jeune veuve peinait à comprendre l’origine, elle se refusa à le congédier.
« Ne parlons plus de cela, dans ce cas. Que les morts demeurent là où ils sont, n’est-ce pas ? » Lâcha-t-il en croisant élégamment les jambes. « Laissez-moi vous complimenter sur votre tenue, elle vous sied à merveille. »
Et cette grâce féline… Elinor ne put détacher son regard de ses mouvements parfaits. L’étoffe de son gilet d’un bleu profond, merveilleusement mariée à la lavallière claire qui éclairait son col blanc, et la perfection brillante de sa peau. A nouveau, il lui sourit, penchant légèrement la tête de côté pour cueillir son regard, et la jeune femme se força à changer de sujet pour ne pas briser son masque de politesse glacée.
« Vous semblez prendre un malin plaisir à mystifier vos paroles. » Dit-elle en se rappelant qu’elle n’était vêtue que d’une sobre et commode tenue noire, comme il sied à une veuve. « Dois-je conclure que le veuvage me va bien ? »
« Le noir, en réalité, vous va parfaitement, c’était là mon propos. » Répondit-il sans la moindre hésitation dans la voix.
Elinor se permit un haussement de sourcil face à ces curieuses paroles. Elle prenait un soin tout particulier à la perfection et l’élégance de sa toilette, quelque soit les circonstances, même en ces temps de chagrin feint.
« Eh bien, puisque vous me forcez à jouer le rôle de l’hôtesse, puis-je vous proposer quelque chose à boire ? »
« Non, merci. Je ne bois jamais de vin. » Glissa-t-il en voyant le regard d’Elinor dirigé vers la carafe entamée de vin blanc.
« A votre guise. »
« Elle est magnifique, n’est-ce pas ? » De but en blanc, le regard du sieur s’orienta soudainement vers la scène plongée dans un clair obscur où se dessinait la silhouette filiforme de la diva.
« Fanée. » Répondit sèchement Elinor sans quitter son interlocuteur des yeux.
« N’est-ce pas notre lot à tous ? »
Un fin sourire illuminait désormais les traits de l’homme, un air de malice enfantine qui effaça l’insolence et le démesure du libertin magnifique, comme si celui-ci détenait quelques secrètes plaisanteries. Las, le visage d’Elinor se crispa, frustrée d’être ainsi le jouet de ses sous-entendus, et de demeurer la victime ingénue de cette audace.
« Monsieur Delaube, je ne goûte que modérément à vos railleries, et vos métaphores nocturnes. » Reprit-elle d’un ton tranchant. « Vous vous êtes invité à ma table sans mon accord, et je crois avoir été suffisamment patiente à ce propos. »
Loin de s’offusquer de cette antipathie, le magnifique goujat se perdit à nouveau dans la contemplation de la scène, jouant nonchalamment de sa canne d’ivoire entre ses mains agiles.
« Certes. La curiosité de vous rencontrer en personne était trop brûlante pour me risquer d’être éconduit. »
« Bien. Est-elle assouvi désormais ? »
Le tranchant de ces paroles ne déclencha qu’un rire. « Pas encore, ma chère, pas encore ! Mais ce n’est que partie remise, car nous nous reverrons, j’en suis persuadé. »
« Permettez-moi d’en douter, monsieur Delaube. »
Le dénommé Jean se leva avec la grâce d’un danseur, rejetant élégamment sa cape en arrière, et contempla sa sombre interlocutrice. Nuls êtres ne pouvaient être davantage opposés. Les lampes mourantes du cabaret illuminaient le fringuant prince, et la poussière nocturne retombait en brillantes étincelles sur ses boucles auburn, son chaleureux regard d’émeraude contemplant Elinor. Créature glacée, celle-ci se murait dans l’immobilisme et les ténèbres de sa loge, reine pâle aux lèvres empoisonnées, dont la longue chevelure d’un noir profond enveloppait ses traits sculptés dans le marbre comme un linceul.
« Permettez-moi de vous laisser ma carte. » Dit-il en extirpant de sa poche de gilet, un carré de papier sombre qu’il déposa silencieusement sur la table.
Elinor daigna à peine lui accorder un regard. « Bonsoir, Monsieur Delaube. » Répondit-elle pour clore cette entretien.
« Ne changez jamais, Mademoiselle Strange. Jamais. »
Les paroles de l’insolent résonnèrent étrangement dans l’esprit d’Elinor, alors que l’écho de ses pas s’éloignait peu à peu sans qu’elle ne fasse un geste pour le retenir et en demander la signification. Quelques murmures témoignèrent du passage de ce visiteur nocturne, puis la musique cessa, plongeant le cabaret dans l’obscure silence de tombeau auquel il était destiné. La jeune veuve contempla de longues secondes la sombre carte de visite laissée à l’abandon sur la table immaculée puis, par une errance de l’esprit, son regard fut attiré vers la scène paisible. La chanteuse avait disparu, et sa voix sirupeuse n’avait laissé qu’une vague mélancolie dans l’air.
La carte de luxueux papier noir l’attirait comme un fabuleux trésor légué à sa convoitise. Elinor s’en saisit entre ses doigts vernis de noir, appréciant le suave contact de ce rectangle fabriqué avec soin et goût, mais ce fut une légère surprise qui se peignit sur son visage. Nulle inscription n’y figurait, ni adresse, ni nom. Chacune des faces de la carte était d’un noir profond, impeccable, comme une nuit sans lune.
She twines her spines up slowly towards the boiling sun and when I touched her skin my fingers ran with blood
Deux « Mais que fait-elle donc ? » s’exclama vivement Edgar Thoyt, en tirant les lourds rideaux qui barraient la large fenêtre aux carreaux enneigés.
Seul le craquement sec d’une bûche de chêne lui répondit, et les murmures discrets de ses confrères du Black Cat Club, dont les quatre silhouettes se dessinaient en ombres torturées sur les murs du confortable logis. Un parfum douceâtre régnait dans l’air, celui du feu de bois mélangé à l’arôme riche du whisky, et l’odeur de vieux cuir des fauteuils cossus où siégeaient ces hommes d'influence. Riches négociants, marchands assemblés devant l’imposante cheminée, héritiers dont les doigts lisses, et souvent boudinés, tenaient avec élégance des verres cristallins hors de prix. Edgar Thoyt risqua un coup d’œil anxieux vers la rue déserte plongée dans son cocon de neige immaculée, où les réverbères au gaz peinaient à chasser les ténèbres nocturnes.
« Refermez donc ces rideaux, monsieur Thoyt ! Il gèle à fendre le pavement là-dehors, et Madame Chichester n’est point femme à demeurer sous pareil temps. »
Robert Godfrey se frotta vivement les mains, comme si le simple fait d’effleurer les draperies avait permis à l’hiver londonien de pénétrer ses phalanges et, sous ses rouflaquettes grisonnantes, son double menton tressauta de concert. Il réajusta son gilet dont les boutons dorées souffraient à contenir sa large panse, et lança un regard réprobateur vers son jeune acolyte.
« Permettez-moi d’insister sur ce point, ce retard est anormal. » Insista Thoyt, obéissant néanmoins à l’injection de l’armateur, tandis que ses traits malingres se tendaient d’impatience.
Le froissement de l’étoffe rythma les chuchotis tantôt agacés, tantôt moqueurs, des quatre gentilshommes richement vêtus, peu enclins à partager les sentiments d’Edgar, qu’ils n’appréciaient guère. Maigrelet et nerveux, bien trop aisé pour son âge au goût de ses confrères, ses mèches rousses nouées en une queue de cheval, il déambulait nerveusement dans la pièce, tamponnant la sueur de son front dans un mouchoir de soie malgré le froid extérieur.
« Voilà des semaines que nous n’avions que des bribes d’informations… » Enchaina-t-il malgré le grognement agacé de Godfrey. « Et cette réunion si soudaine, cela ne peut qu’apporter de funestes nouvelles, c’est insupportable. »
« Voyons, Edgar, reprenez-vous ! Vous spéculez sans aucune raison, un peu de bon sens. »
Et, alors que les voix graves de ces hommes s’élevèrent vivement pour appuyer ce dernier propos, nul n’aperçut le subtil frémissement des draperies fermant le grand salon de réunion, et derrière celles-ci, le visage de glace aux prunelles obscures reflétant les flammes du foyer. Immobile dans l’obscurité du bureau adjacent, véritable cabinet de curiosité où s’entassait dans un parfum de déliquescence douceâtre objets exotiques et livres poussiéreux, Elinor les observait dans le plus parfait silence. Drapée dans une élégante robe sombre, ses longs cheveux d’un noir de jais retombant sur ses épaules dénudées malgré la saison, elle tenait dans ses mains un ravissant manteau d’hiver.
Seul son buste qui se soulevait au rythme de sa respiration mesurée, témoignait de son existence, tant sa silhouette demeurait parfaitement inerte comme une sculpture de marbre. Une légère flaque s’était formée sous ses bottines, là où la neige terminait d’y mourir, mais elle n’eut cure de l’inévitable tâche que cela produirait sur le vieux parquet séculaire tant elle s’abimait dans ses réflexions face au véritable théâtre qui se jouait sous ses yeux. Les hommes discutaient vivement à son sujet, leurs voix modulées résonnant entre les pierres taillées de cette ancienne demeure aristocratique restaurée à la mode victorienne, ignorant que le centre de leur discussion les examinait attentivement.
« Il commence cependant à se faire bien tard… » Déclara l’un d’entre eux, un dénommé Georges, en extirpant une brillante montre à gousset de son gilet. « Bientôt neuf heures du soir, rendez-vous compte. »
Et les autres s’empressant d’acquiescer, chacun y allant de son commentaire tantôt inquiet, parfois subtilement scandalisé par ce retard inhabituel. Elinor considéra les visages rendus rubiconds par la proximité de la cheminée d’apparence austère, les plissures de leur rides, le mouvement de leurs lèvres et les innombrables nuances de leur peau matinée de mortalité.
« Ma foi, je ne compte nullement m’attarder au-delà de dix heures ! » Lança Robert Godfrey de sa voix de stentor, rendue plus forte encore par sa formidable panse.
Elinor Victoria Strange cligna des yeux plusieurs fois, comme si l’éclat de voix caverneuse l’avait arraché d’un songe, d’une vaine quête silencieuse. Elle était demeurée ainsi depuis une dizaine de minutes, incapable de mouvement, ses traits impassibles, à la recherche de la moindre étincelle de compassion envers ses êtres adipeux et bouffies de suffisance. Leurs lèvres s’agitaient sans son, leurs silhouettes devenaient sans consistance, sinon des ombres diaphanes envers lesquelles elle n’éprouvait rien, si ce n’est un dégoût croissant.
« Ce ne sera pas nécessaire, monsieur Godfrey. » Froufrous d’étoffes, et bruissements des rideaux, Elinor s’élança hors de l’obscurité, de sa démarche altière et gracieuse, arborant un sourire de circonstance en une fraction de seconde. « Messieurs, bien le bonsoir, mes plus plates excuses pour ce retard imprévu. »
Un vent de surprise souffla sur l’assemblée d’arrivistes et de cancrelats bourgeois, alors que la dame fit son entrée sans que nul n’en ait été averti, enveloppée de son intense charme magnétique. Toute froideur avait désertée ses traits, remplacée par une ravissante moue, telle une jeune femme éprouvant le plaisir coupable de retrouver son amant. Edgar Thoyt fut le premier à se précipiter vers elle.
« Madame Chichester, vous nous voyez tous intensément soulagés de votre présence parmi nous, auriez-vous eu quelques impondérables en chemin ? » S’enquit le godelureau en prenant les mains de la veuve entre les siennes.
Elinor masqua remarquablement bien le profond dégoût que ce geste familier lui inspirait, tant et si bien qu’aucune plissure de contrariété ne vint perturber le radieux sourire de son visage glacé.
« Cher Edgar, votre sollicitude me touche comme toujours. En effet, notre fiacre a eu quelques difficultés face à la neige. »
« Notre ?... Seriez-vous accompagnée ? »
Et chacun de lui rendre obséquieusement hommage, y allant de son compliment sur son élégance, s’enquérant de sa santé, l’invitant à une place de choix près du foyer. De même l’air revêche de Robert Godfrey s’effaça pour laisser place à une courtoisie toute britannique, alors qu’Elinor leur répondait avec amabilité et candeur, chacun à leur tour, les appelant par leurs prénoms, ce qui faisait fleurir gloussement fiers, bravades polies et sourires flattés.
« C’est exact, pardonnez-moi de n’avoir pu être plus clair pour cette réunion, mais je tenais à vous présenter quelqu’un de très important. » Déclara Elinor, une expression à la fois contrite et radieuse sur son visage.
Aussitôt les cinq membres du club l’assurèrent de leur sollicitude, la rassurant de ne point s’inquiéter d’un peu de retard, et chacun déploya des trésors d’inventivité pour la mettre à son aise comme une invitée de marque. Comme une reine, aimerait-elle à dire. On lui offrit un siège des plus confortable, où dit-on, elle pourrait se reposer de son éprouvant trajet et leur conter tout à son aise la raison de sa venue. Elinor s’y assit avec grâce, déposant son élégant petit sac dans son giron, leur adressant à chacun un sourire dont la fragilité séduisante n’avait d’égal que la fausseté. Les cinq visage plissés de courtoisie s’assemblèrent autour d’elle, suspendus aux moindres de ses gestes, et elle chercha à nouveau dans leurs traits quelques lambeaux d’empathie, une émotion quelconque envers ces êtres de chair et de sang. Elle ne ressentit qu’un vide absolu, bien vite rempli d’un mépris incommensurable.
« Je suis vraiment confuse, messieurs, je… » Elle marqua une pause comme si l’émotion la submergeait. « Vous avez tous été si bons avec moi depuis le décès de mon cher époux, je ne sais comment vous remercier… »
Edgar lui prit à nouveau les mains. Un goût de bile remonta dans sa gorge à ce contact, mais Elinor se refusa à gâcher l’effet de sa déclaration.
« Oh, je suis vraiment navrée d’être si impolie, où ai-je la tête... Je me dois d’abord de vous présenter notre précieux visiteur ! »
Elinor se leva alors prestement, s’excusant de se dérober hors des mains moites d’Edgar, et se dirigea vers l’imposante table trônant au milieu de la salle, où se tenait dans la pénombre une silhouette élégante dont, étrangement, personne n’avait remarqué la présence.
« J’ai bien cru que vous m’aviez définitivement oublié, ma très chère amie. » S’exclama une insolente voix masculine, légèrement moqueuse.
« Bien au contraire, comment le pourrais-je… » Minauda-t-elle faussement, enjoignant le visiteur de se joindre à l’assemblée en passant son bras autour du sien.
Le silence se fit face à ce geste d’une grande familiarité, les cinq hommes s’interrogeant discrètement du regard, alors que s’avançait vers eux l’étrange couple que la lumière dévoilait peu à peu sous leurs yeux étonnés. La splendide crinière châtain du gentleman descendait en cascade sur son gilet brodé aux boutons brillants, rivalisant d’élégance splendide avec les plus beaux atours de la haute société londonienne.
« Messieurs, permettez-moi de vous présenter Jean Delaube, qui m’a apporté son aide précieuse dans mes derniers travaux. Mais également, mon futur mari. » Déclara Elinor, parvenant même à mimer un rougissement discret.
Le dénommé Jean se hâta de retirer son chapeau, effectuant une révérence féline en s’appuyant sur sa canne blanche, un mouvement au chic diabolique qui fit virevolter la basque de sa veste, et illumina son beau visage d’une aura magnifique, comme le parfait ange d’une cathédrale.
« Tout le plaisir est pour moi. » Le feu fit briller d’un étrange éclat son flamboyant sourire. « Elinor n’a pas tari d’éloges pour ses précieux amis. »
La concernée émit un léger gloussement de circonstance, alors qu’un lourd silence stupéfait avait figé les visages des hommes en masques choqués. Robert Godfrey émit un bruit de gorge, à mi chemin entre le ricanement moqueur, et le mépris résigné, déclenchant brièvement une étincelle de haine dans les prunelles d’Elinor. La main droite de Jean vint cueillir la sienne.
« Je-… Je ne comprends pas. » Hasard Edgar Thoyt. « Qu’est-ce que cela signifie, Elinor ? Nous avions des projets... »
« J’ai bien peur de comprendre. » Godfrey fit à nouveau entendre le même reniflement méprisant.
« J’aimerai également entendre quelques explications, madame. » Ajouta un autre homme dont le nom n’avait désormais plus aucun intérêt pour la jeune femme.
Celle-ci serra brièvement la main de son futur mari, lui assurant par ce geste sa maitrise de la situation et, baissant les yeux pour feindre une gêne imaginaire, elle s’humecta les lèvres avec difficulté calculée, feinte. Jean hocha la tête et, attrapant élégamment sa canne, s’effaça en allant déambuler dans la pièce avant de se découvrir une place à l’écart, non loin de la cheminée.
« En effet, je vous dois une explication, j’en suis bien consciente. » Elinor marqua une pause calculée, simulant un embarras profond. « En vérité, je n’ai plus besoin de vous. »
Comme débarrassée de toute théâtralité, la moindre parcelle de chaleur déserta le visage de la jeune femme. Elle croisa les mains sur le haut de sa robe, et son expression redevint ce masque de glace méprisant que Jean aimait tant.
« Le futur mariage que je vous ai promis en secret, à chacun d’entre vous, n’était bien évidemment qu’un mensonge destiné à m’assurer de votre amitié. Seul votre participation financière m’intéressait. »
Nul jubilation ne faisait vibrer le timbre de sa voix, nul plaisir pervers ou la moindre parcelle de vengeance, seulement l’énonciation d’une authentique et cruelle réalité. Des murmures offusqués suivirent cette déclaration débitée avec une totale indifférence, alors que les hommes influents réalisaient l’étendu de la duperie dont ils avaient été victimes. Le visage d’Edgar Thoyt se tordit sous le choc, masque incrédule teinté de désespoir et d’une immense douleur.
« Mais… » Bégaya ce dernier. « Cela ne se peut, ce n’est pas vous… Je ne peux pas croire que… »
« Je ne sais s’il s’agit de vous, madame, ou de cet homme-là qui vous déréglé l’esprit, mais sachez que ce scandale n’en restera pas là ! » Tonna soudainement l'énorme Robert Godfrey, hors de lui, en désignant Jean de son index boudiné.
« Je crains justement que cela se termine ainsi. » Énonça tranquillement l’accusée tandis que son regard soutenait celui de Godfrey sans faillir. « Puisque vous allez tous, sans exception, mourir ce soir. Il ne subsistera de vous que quelques cendres et la mention d’un accident domestique dans les journaux. »
Un nouveau silence choqué ponctua cette soudaine explication, déclamé avec tant de froideur et d’indifférence. L’on entendit Godfrey pester contre la folie de cette femme, et chacun de s’interroger, à la recherche d’une lueur de compréhension, de soutien, dans le regard des uns et des autres. Quant à Elinor, ce fut vers son illustre mari qu’elle dirigea son attention, comme dans l’attente d’un mystérieux signal. Mais Jean demeura à sa place, appuyé nonchalamment contre le manteau froid de la cheminée, un sourire narquois dessiné sur ses lèvres.
« Grands dieux, Elinor, que vous a-t-on fait ?! » Intervint brusquement Thoyt en ce précipitant vers elle. « Je ne peux croire que ces mots sortent de vos lèvres, vous si aimante… »
Elle ne l’écoutait plus. Dans ce salon à la pénombre de tombeau, Jean, en retrait, la fixait intensément, scrutant le moindre changement dans son expression. Mais il n’en fut rien. Il tente de me mettre à l’épreuve, songea-t-elle, comme c’était prévisible. Alors, Elinor vit la scène avec une parfaite netteté. Le charme solaire de Jean, une ombre resplendissante parmi les ombres, et ces mortels aux traits boursouflés de honte, de colère et d’orgueil froissé. Des insectes dont elle ne supportait plus la vue. Et sans doute était-ce le sang du vampire qui courait dans ses veines qui fit voir à Elinor tant de détails, la profonde détresse amoureuse dans les yeux d’Edgar, ou le dégoût dans ceux de Godfrey.
« Vous vous méprenez. » Énonça-t-elle le plus simplement du monde en plongeant la main dans son sac.
Un gargouillis répugnant ponctua cette phrase. Edgar Thoyt, riche héritier d’un empire de manufacture et amoureux transi, regarda avec stupéfaction la lame du couteau planté dans sa gorge et la jolie main gantée qui le tenait. Du sang s’écoula le long du manche, tâchant légèrement les doigts d’Elinor d’un rouge profond, presque noir. Robert Godfrey poussa un juron étouffé. Elinor retira d’un geste rapide le couteau, laissant sa victime à l’agonie s’effondrer à genoux dans un jet de sang, et secoua la lame pour se débarrasser du liquide sombre. Une agilité hypnotique empreignait ses gestes, mais son visage arborait désormais une expression de flegme parfait.
« Cette femme est démente ! » Éructa Godfrey en tâchant de s’emparer de sa canne, alors que les hommes émergeait peu à peu du choc pour prendre conscience du danger les guettant.
Elinor rejeta prestement le couteau au sol. L’on entendit un choc sourd, comme celui d’une canne heurtant le sol, et les trois individus restants sursautèrent de concert lorsque leur cher et précieux ami Georges s’effondra sur le tapis à leurs pieds. Jean s’avança alors, armée de sa nonchalance habituelle, réajustant ses manchettes et leur adressant un sourire immaculé où aucune goutte de sang n’était visible. Seul le subtil rougissement de sa peau témoignait de son repas fulgurant.
« Vous dépassez mes espérances avec cette nuit de noces, ma chère, comme toujours. » Plaisanta-t-il en enjambant le corps du malheureux, sous les yeux exorbités des négociants.
L’un d’entre eux poussa un couinement de panique à la vue du fringuant vampire dont les flammes du foyer révélaient l’éclat blafard de son teint, mais ce dernier n’avait nullement l’intention de leur laisser la moindre échappatoire. Alors que les mains d’Elinor cherchaient le revolver à crosse d’ivoire dissimulé dans son sac, deux autres hommes s’effondrèrent ci et là, une mort bien trop rapide pour les yeux des mortels puisse les suivre.
« Quel genre de monstre êtes-vous donc ?... » Siffla Godfrey à la meurtrière, ultime survivant tâtonnant désespérément à la recherche d’une arme improvisée.
Pendant de longues secondes, Elinor se plut à contempler cet être pathétique rampant vers elle, avec toute la menace que pouvait générer la lutte vaine d’une créature obèse aux portes de la mort.
« C’est là que vous vous fourvoyez, j’ai toujours été ainsi. Vous avez été simplement trop aveugle, et trop sot pour le remarquer. » Répondit-elle tranquillement en ramassant une canne laissée à l’abandon.
Sous le regard amusé de Jean, le gras Robert Godfrey se précipita sur sa Marquée comme pour l’empoigner avec toute la célérité d’un homme mûr, mais trop ventru pour constituer le moindre danger. Le bras d’Elinor fusa à une vitesse surprenante. La joue du riche négociant éclata sous le choc, répandant du sang sur son coûteux gilet alors que lui-même s’effondrait dans un grognement de douleur, la canne brisée retombant sur le tapis en un doux tintement.
« D’entre tous, vous avez toujours été le plus déplaisant, Robert, je dois bien vous accorder cela. En vertu de ça, je pourrais peut-être vous épargner si vous embrassez mes bottes. »
« Allez en Enfer !... » Parvint à répliquer le concerné, dont le palais submergé de sang peinait à articuler.
« J’y ai songé. Mais l’Enfer est trop modeste pour mes ambitions, voyez-vous. » Expliqua-t-elle avec un soupçon de malice cruelle.
La moitié brisée de la canne vint abréger les souffrances de Godfrey. Sans jamais se départir de son flegme, elle l’y planta dans son cou avec tant de force que l’objet demeura à la verticale alors même que l’homme se vidait de son sang, et que son énorme corps s’affaissait peu à peu. Un claquement de mains se muant en un applaudissement moqueur vint perturber la quiétude nouvellement acquise.
« Formidable, vraiment ! » S’exclama Jean en revenant vers sa protégée, avant d’ajouter en français. « Du grand art. Vous vous seriez merveilleusement bien débrouillée sans moi. »
« En doutiez-vous ? » S’enquit-elle, son regard venimeux se rivant à celui de son maitre vampire.
« Oh, voyons, bien sûr que non. » Mais une lueur de malice fit flamboyer les prunelles du vampire comme si il en était tout autrement. « Mais il était hors de question de vous laisser gâcher tout ce sang sur de si merveilleux tapis. »
Une vive réplique s’apprêtait à franchir les lèvres d’Elinor, mais ce fut un écœurant gargouillis d’agonie et le bruit d’un corps trainant sur le sol qui la retint. Edgar Thoyt rampait vers elle, monstrueuse limace répandant une trainée rougeâtre derrière lui, ses paroles noyées dans un flot de sang sortant de sa gorge horriblement ouverte.
« Ah, votre précieux soupirant ! » Échappant un vif gloussement, Jean se pencha et redressa le malheureux par le col de son gilet comme un fétu de paille. Celui-ci arborait déjà l’éclat blafard des cadavres. « Que vais-je faire de vous, Elinor, regardez-moi cet énorme gâchis de nourriture. »
« Ne vous jouez pas de moi ainsi, vous savez combien que cela m’indiffère. » Dit-elle en reculant pour ne pas tâcher sa belle robe d’hémoglobine.
Le vampire se contenta de rire. Puis, pris d’une soudaine impulsion, il passa son index nu sur l’entaille zébrant le cou d’Edgar Thoyt, l’imbibant généreusement de sang.
« Ayez-moi au moins la grâce d’y goûter. C’est la clé de vos désirs, et vous le savez parfaitement. »
L’espace d’un battement de cils, le temps demeura suspendu. L’index ensanglanté de Jean gouttait lentement de sang chaud, pointé vers le visage impassible d’Elinor, dont les prunelles scrutait le visage de son maitre souriant, cherchant à identifier une de ses énièmes plaisanterie de mauvais goût. Mais aucun éclat de rire ne vint trahir le visage lisse de Jean, et seul le crépitement du feu perturbait l’implacable quiétude des lieux. Le vampire s’avança finalement, lâchant le défunt Thoyt avec autant de négligence qu’un sac, et pointa son doigt rougeoyant contre les lèvres de sa Marquée qui le prit dans en bouche. Quelque chose de diaboliquement sensuel se dégagea de ce geste, alors que les lèvres pâles d’Elinor se teintaient de carmin, comme une obscénité damnée cachée aux yeux des mortels.
« Répugnant. » Déclara-t-elle abruptement après avoir passée sa langue sur ses lèvres.
« Vous apprendrez à l’apprécier, ma chère. » Conclu le vampire sans se départir de ce mystérieux sourire.
Elinor V. Lanuit
Fear is the mind killer
Those who are heartless once cared too much
En un mot : Humaine immortelle
Qui es-tu ? :
- Immortelle britannique du XIXème siècle, issue de la bourgeoise florissante du début de l’ère victorienne. L’élégance et le flegme de son époque vivent encore dans ses manières.
- Femme fatale au charme venimeux, calculatrice sans scrupules au besoin, elle manipule les cœurs aussi bien que les lettres et les chiffres.
- Perfectionniste à l’extrême, jadis reine stratège, elle a abandonné son clan et sa couronne pour revoir le soleil et étancher sa soif de connaissances.
- Autrefois vampire accomplie, fille des Lanuit, et éternelle solitaire, elle a renoncé à son vampirisme contre la promesse d'une éternité aux côté d'une ange.
- Humaine immortelle, initiée à l'alchimie, elle réapprend à vivre et explore les mystères du monde avec Lucie, l'avatar d'une Sainte incarnée sur Terre.
Facultés :
- Chacun de ses menus gestes contient une grâce et une sensualité étonnante, comme si son corps séculaire ne connaissait aucune autre manière de se mouvoir.
- Un rare talent pour la stratégie économique et à la tête d'une fond d'investissement douteux, elle détient une précieuse capacité à s’ancrer sans difficulté dans cette époque.
- Présence (niveau 1, palier 5). Elle a conservé un reliquat de cette discipline issue de son passé de vampire.
- Occultation (niveau 2, palier 2). De la même manière que ci-dessus, elle peut toujours se servir de cette discipline.
- Une alchimie balbutiante, que Lucie lui apprend. En retour, elle offre à l'avatar de la Sainte son amitié, et plus encore, un lien encore indéfini qu'elles partagent l'une et l'autre.
Thème : Anna Calvi : Wish
Like a mirror staring out to sea
My mind is free so please don't you stop me
No don't you stop me
I got one more wish before I die
So please don't you stop me
No don't you stop me
The way you sigh, the way you cry I Feel your heat upon my thigh
TroisLoin dans la nuit londonienne, une cloche sonna. A travers la fenêtre ouverte, le faible tintement sembla pénétrer les murs, et les poutres transmirent les vibrations tout en bas, dans la terre, comme de grands tuyaux d’orgue. La note claire du clavecin s’en mêla, échappée d’entre mes doigts froids caressant le délicat clavier légèrement jaunie par l’usage et le passage du temps. J’inspirai alors longuement l’air piquant de la capitale, mêlé au parfum de la chair, du sang, de la sueur, et d’un soupçon de cendres froides. Les rideaux vermeils au liseré doré s’agitèrent faiblement sous la brise nocturne, m’apportant une faible caresse sur ma peau presque nue, à peine couverte par une chemise de nuit diaphane. Je frissonnai légèrement. Non à cause du froid, mais par la délicatesse des sensations, de la richesse des parfums et des couleurs, une profusion démesurée qui venait charmer mes sens nouvellement acquis. Immortelle, je l’étais désormais, et la nuit me chuchotait ses merveilles, sa noirceur infinie, promesse d’opportunités tout aussi vastes.
Une à une, les touches du clavecin se mirent à pleurer, tandis que je me surpris à jouer ce morceau étranger, dont Jean n’avait eu de cesse de me louer la virtuosité. L’ombre ailée d’une créature nocturne traversa la lumière lunaire qui entrait à flot par l’immense balcon du luxueux hôtel où nous séjournions, et je perçus brièvement sa chaleur animal, son minuscule cœur chaud et palpitant. J’étais affamée à nouveau. Une mèche noire vint chatouiller ma tempe à la pâleur de porcelaine, en un froissement soyeux et imperceptible, mais la mélodie du clavecin m’absorbait trop pour l’en chasser. Antiquité démodée à laquelle mon Sire vouait une affection exagérée, l’antique instrument nous suivait partout, comme le vieux souvenir de sa vie mortelle arrachée aux flammes de la Révolution française. Je l’aurais volontiers brûlé à mon tour tant il nous encombrait. Pourtant, la sonate vint emplir ma chambre sobrement illuminée par quelques chandeliers vacillants sous la brise, lui découvrant un charme évanescent, comme si les murs se paraient à leur tour d’un souvenir plus ancien, le faste doré et orgueilleux d’une autre époque qui se refusait à sombrer dans l’oubli. L’hôtel tout entier vivait de concert, alors que la ville endormie palpitait faiblement au cœur de la nuit, un vague appel qui m’était implicitement adressé. Mon royaume désormais. Pendant un instant, la vivacité de la sonate se mêla aux immenses perspectives que m’offrait l’infini des ténèbres dont Jean m’avait ouvert les portes, et je fus prise d’un léger vertige.
Mais sans doute est-ce la faim qui me tiraillait. La nuit était encore jeune, et mon Sire n’était pas encore rentré de sa chasse, ce qui me laissait encore la possibilité de m’offrir quelques délices. Deux mois seulement s’étaient écoulés depuis ma naissance à la nuit, la véritable, et je n’étais toujours pas parvenu à me départir de cet appétit insondable. Jean s’en préoccupait, je m’en étais rendu aisément compte, malgré son ingéniosité pour me le cacher. Il ne comprenait pas en réalité. La dernier note de la sonate tinta brillamment dans la pénombre de ma chambre, justement accompagnée d’un bruit sourd, celui d’un corps sans vie qui chute. Je me détournai de l’instrument, brusquement agacée et lassée de ses lamentations passionnées, et regardai le cadavre de l’homme effondré au pied du lit. Un éphèbe à l’abondante crinière brune qui tombait en cascade sur son visage angélique arborant désormais une pâleur naissante, et la rigidité de la mort. Ils se fanaient si vite. Voilà où tel était mon bon plaisir. Jean, aussi brillant vampire qu’il puisse être, ne l’avait nullement compris, ou du tout moins, feignait-il obstinément de ne pas le comprendre. Je me levai sans un son du beau tabouret de bois lourd et doré, au velours rouge digne des rois, et déambulai autour de ce lit à baldaquin, dont les draperies légères peinaient à masquer le spectacle de la mort.
Deux d’entre eux reposaient sagement sur le matelas tendre, alors que le troisième avait chu, délaissant ses compagnons fixes et rigides comme les sculptures d’un mausolée. Ils m’avaient tout trois plu immédiatement. Ces trois fringuant aventuriers, revenant des horizons atlantiques, leur peau légèrement tannée par le soleil et leurs cœurs palpitants d’une arrogante vitalité. Je m’assis dans un chuintement d’étoffes sur le bord du lit, et redressai sans effort le plus jeune pour le blottir à côté de ses camarades. Ses mèches vinrent se replacer d’elles-mêmes autour de son visage encore tendre, et un long moment, je me perdis dans mes pensées en l’examinant. Comme jadis, dans une autre vie, dans un club obscure, je ne ressentis rien au fond de mon âme. Cette chair froide ne signifiait plus rien à mes yeux. Ce n’était désormais que trois cadavres encore frais, vidés, après que leur sang ait nourri mon corps immortel et rien de plus. Nulle compassion ne vint m’effleurer, ni la moindre étincelle de tristesse, ou la moindre sollicitude, seulement le simple constat d’un trépas humain. Le plaisir de prendre ce que bon me semblait en vérité. Au-delà de ce désir inextinguible de ce sang et de la perspective simple d’apaiser sa soif, la chaleur de leurs corps blottis contre le mien, glacé, la raideur de leur anatomie, la palpitation de leurs cœurs mortels avides de plaisir et le pouvoir que je détenais sur eux à ce moment.
La possession dévorante. Vampire, je l’étais devenue, et tout cela allait m’appartenir. D’un mouvement leste, je recouvris leurs corps d’un drap immaculé dont je n’avais aucun usage, et revins pensivement déambuler jusqu’au balcon illuminé d’une clarté spectrale. Seule la nuit me parlait. Elle était ma tendre amie, et ma confidente, le royaume des ténèbres dont je n’avais plus qu’à cueillir les fruits frissonnants à ma guise. La prose d’un poète français, dont Jean m’avait déclamé avec fierté le recueil, me revint en mémoire :
"Cependant, du haut de la montagne, arrive à mon balcon, à travers les nuées transparentes du soir, un grand hurlement, composé d’une foule de cris discordants, que l’espace transforme en une lugubre harmonie, comme celle de la marée qui monte ou d’une tempête qui s’éveille."
Je perçus un discret sourire s’éveiller sur mes lèvres malgré moi. Cependant, on toqua à la porte de ma suite, et la sanglante ivresse qui me gagnait s’en trouva reléguée au second plan. Cela ne pouvait être mon Sire, tant il aimait à flâner jusqu’aux portes de l’aube, et je me hâtai de recouvrir convenablement les trois cadavres reposant sur le lit de satin. Merveilleusement constitué de plusieurs pièces aux dorures gothiques, la suite s’illuminait d’antiques candélabres, éclairage vieillot et inutile dont Jean s’était épris. Ils mettaient toutefois parfaitement en valeur les somptueux et moelleux tapis d’Orient, ceux-ci caressant onctueusement la plante de mes pieds nus tandis que je gagnai la porte.
Le parfum d’une mortelle me parvint à travers le chambranle. Elle frappa à nouveau timidement contre le battant, mystérieuse forme blottie dans le couloir à peine éclairé par les lampes au gaz, dont la respiration rapide trahissait une bien curieuse fébrilité. Cela ne pouvait être le service de l’hôtel à cette heure bien tardive, ni même la moindre visite prévue, alors que l’obstinée mortelle se signalait pour la troisième fois. La pulsation sourde, affamée, revint marteler mes tempes, et mes doigts vinrent presque d’eux-mêmes saisirent le loquet doré.
« Qu’est-ce donc à cette heure-ci ? » Murmurai-je, comme pour imiter une voix ensommeillée.
Le souffle de la jeune femme se faufila dans l’entrebâillement de la porte alors qu’elle cherchait manifestement ses mots, venant ensorceler mes sens tranchants, comme un subtil parfum interdit.
« Madame, je… Monsieur votre ami est en bas, il m’a envoyé quérir de vos nouvelles, et… »
Les mots moururent sur ses lèvres chaudes. Je vins entrouvrir davantage la porte, dévoilant le contour de ma silhouette illuminée par la lune, alors que ma chemise flottante caressait ma peau sous le courant d’air. La femme rougit. Je l’examinai des pieds à la tête, fragile et frêle créature, dans sa robe d’employée d’hôtel qui masquait très mal une beauté candide aux innocentes tâches de rousseur.
« Je n’ai pourtant rien demandé. »
Là, sous la pénombre, elle rougit de plus belle, et je perçus la chaleur renouvelée de ses joues, le parfum sucré de sa peau. Cela me mettait à la torture.
Elle se confondit en excuses. « Veuillez m’excuser, j-je … J’ai très certainement mal saisi sa requête… »
La chevelure rousse qui s’échappait de son chapeau ne m’était pas étrangère, celle-ci m’ayant fixée à maint reprises tout au long de la soirée, pendant que nous discutions Jean et moi-même. Naturellement, comme cela aurait-il pu échapper à ce dernier, à l’œil et à l’attention si perçante. Il s’en amusait probablement, riant de mes réserves liées à mon ancienne vie, et cette vague réticente vis-à-vis des femmes, dont je ne parvenais pas encore à me débarrasser.
« Non. » Je tirai le battant sans un bruit. « Entrez, comment vous appelez-vous ? »
Alors qu’elle me livrait honteusement son nom, Catherine, en prenant garde à se tenir loin de moi, je refermais la porte, nous plongeant dans un silence seulement perturbé par le doux frémissement du bouquet de fleurs fanées qui trônaient sur la grande table de bois sombre qui trônait dans le salon. Je fis un pas en avant. Elle sursauta. Ses doigts s’entremêlèrent dans le giron de sa robe, et j’entendis son cœur battre à tout rompre, engendrant un désir insoutenable qui vrilla mes sens, irradiant ma poitrine d’une abominable douleur affamée. Je lui saisis la main avant qu’elle ne se dérobe.
« Ne dites rien. Cela n’est pas nécessaire. » Lui chuchotai-je alors que ses yeux clairs ne savaient où regarder, mes prunelles enfiévrées, ou bien mes formes suggérées.
Je ne pouvais que savourer cette innocente, son imparfaite mais adorable beauté, la fragilité d’une existence si facilement soufflée, et le pouvoir de m’accaparer une vie devenait alors immensément plus plaisant que la simple saveur du sang. La femme frémit lorsque nos visages s’effleurèrent, et nos souffles, si proches, se mêlèrent. Ses boucles rousses parfumées caressèrent mon front, alors qu’elle tremblait de désir, ses lèvres fines prises de frémissements nerveux, et la chaleur humaine de son corps irradia le mien.
Le scintillement de ses prunelles disparurent derrière ses paupières closes dans l’attente fiévreuse. A la place de cette étincelle de vie, la lumière de la lune fit flamboyer la blancheur de mes crocs.
Listen to the wind blow down comes the night Running in the shadows damn your love, damn your lies
Quatre « Es-tu jamais retournée au lac ? »
Dans l’alcôve confortable du petit salon, la voix profonde de Nowee résonna étrangement, entre les étagères de la bibliothèque saturées d’ouvrages tout aussi anciens que coûteux. Lui-même entrelaça ses doigts fins sans même se détourner du feu crépitant dans l’âtre, ses longues jambes croisées sur l’épais tapis qui recouvrait le parquet lisse, dans cette position méditative, mélancolique, qu’il avait adopté de plus en plus souvent ces dernières années. L’humain ne m’adressa même pas un regard. Cela m’exaspéra au plus haut point, comme s’il n’avait que faire de me déranger, me jetant cette question en pâture au milieu d’une conversation capitale.
« Bien entendu… » J’éclatai de rire, faux, convenable pour mon interlocuteur au téléphone, alors satisfait d’avoir ravi le rire d’une femme, persuadé de l’avoir séduite.
Ses longues mèches raides, d’un noir de jais, frémirent à cet éclat inopiné, mais tout son être demeura immobile, ses traits secs d’amérindien masqués derrière le rideau satiné de sa fine chevelure. Depuis mon bureau, je contemplai ce profil d’aigle fascinant, enveloppé d’une tristesse dont il ne s’était jamais complètement départi, une souffrance muette à fleur de peau.
« Effectivement, ce sera transmis à la bonne personne. Je l’espère, oui… Tout à fait, j’en serai heureuse. »
Je souris une dernière fois malgré mon agacement, échangeai quelques formules de politesse, toutes plus fausses les unes que les autres envers ce mortel imbécile, dont seul les biens à acquérir m’intéressaient. Un dernier gloussement comique, suffisamment pathétique pour mimer celui d’une simple secrétaire humaine que le bougre imaginera à ses pieds, et je clos aussitôt la conversation. Le combiné reprit sa place dans un cliquetis discret, au milieu de ce silence pesant, annonciateur de quelques tempêtes à venir. Nowee n’avait toujours pas esquissé un geste. Quelque part, loin au-dehors, une sirène hurla dans les rues de Shreveport, alors que le vent se levait progressivement, et ses rafales vinrent déjà se fracasser sur l’unique fenêtre de la pièce. A mi chemin entre le bureau de travail, et la bibliothèque douillette, la cheminée trônant au centre de la pièce, un somptueux clavecin reposait dans un coin à l’écart, où la suave odeurs des livres se mélangeait à celle du cuir neuf. Nous nous croisions alors avec un plaisir certain les premiers temps, moi siégeant à mon lourd bureau au siège moderne, lui s’installant dans le divan pour m’observer à l’œuvre.
« Pourquoi cette grossière interruption ? Sais-tu combien de crasse humaine j’ai dû remuer pour avoir le coup de téléphone de ce pathétique idiot récalcitrant ? » Tranchai-je pour couper court à ce mutisme insupportable.
Les yeux gris de Nowee se tournèrent lentement vers moi. Il ne s’y lisait ni colère, ni dégoût, seulement une profonde langueur, et une souffrance contenue que je connaissais par cœur. La crispation de ses phalanges, et sa posture comprimée dans ce fauteuil de cuir épais trahissait quelques émotions bouillonnantes, prêtes à éclater à tout moment.
« Non, je n’y suis pas retournée, ça n’aurait aucun intérêt, et tu le sais. » Répondis-je finalement.
Nous nous connaissions trop bien. Il détourna son regard morne, cherchant une réponse dans le crépitement des flammes, mais tout son être, le moindre changement dans son attitude, n’avait plus aucun secret pour moi après tant d’années ensemble. Je regardai ses pouces jouer l’un contre l’autre, un tic trahissant son intense réflexion, et la formation inéluctable de sa pensée en mots concrets.
« A quoi cela ressemble-t-il désormais ? Je me souviens de berges intouchées où poussaient des grandes herbes sauvages et aquatiques, aux parfums lourds de terre, avec les crissements des insectes en fond. Le béton les a remplacé, non ? Et les bateaux bruyants qui doivent couvrir le bruit des marées. »
« Probablement, avec quelques sacs en plastiques éparpillés. » Ajoutai-je de mauvaise grâce, le sujet m’inspirant peu.
Je sus où cette conversation nous menait dès l’instant où l’indien avait rivé un regard blessé vers moi, comme si je venais de prononcer une immonde grossièreté envers un être cher. Ses lèvres frémirent lorsqu’il reprit doucement la parole.
« Tu as le don de briser toute poésie. »
Je ne répondis rien. Il se leva pour déambuler près de l’âtre et sa chaleur suffocante, effleurant du doigt les tranches des volumes exposées dans ma bibliothèque, attardant parfois son regard sur l’un ou l’autre artefact exotique exposé ci et là. Je réajustai négligemment le col de ma chemise, et croisai les bras sur mon bureau, en attendant son exposé qui ne tardait jamais.
« J’aurais aimé y retourner, cependant. » Commença-t-il, appuyé d’une main contre le manteau de la cheminée. « Avoir à nouveau cette conversation avec toi, un échange comme nous avions eu alors. Tout me semble si différent aujourd’hui, et pourtant, je t’aime encore. »
Nowee se rassoit lourdement, comme pris d’un accès de fièvre. Je le scrutai longuement, analysant sa déclaration, et ce sentiment étrange dont il vient de me faire part. Cela n’avait rien de nouveau pourtant, cet amour pour moi, et j’en tirai une pleine satisfaction, le contentement simple de posséder entièrement son âme humaine.
« Je vois. » Un voile invisible tomba sur son visage, car ma réponse succincte le peinait malgré tout. Il se redressa sommairement sur son séant, ruminant quelques mots, mais je le coupai derechef.
« Bien au contraire, ce n’est pas différent. Je t’avais fait part de la réalité crue, car tu errais désespéré et sans futur, cherchant à tirer satisfaction de ta propre autodestruction. Je te l’ai apporté en tuant tes illusions. Cela t’a suffit un temps, mais ça n’aura jamais guéri ta souffrance. »
« Si tu connais ma souffrance, pourquoi la permets-tu ? » Lança-t-il, en réfrénant une question supplémentaire qu’il n’avait jamais osé poser.
Je ménageai une pause pensive. L’écran de mon ordinateur attira mon attention, et j’en profitai pour fermer l’application qui y clignotait, réfléchissant stratégiquement à la portée de mes prochains mots. Comme d’habitude je le retrouvai, dans l’attente, pendue au fil que j'ai toujours détenu entre mes doigts, mon Marqué favori.
« Parce que tu ne serais plus le même sans ta souffrance. Si tant est que je possède le pouvoir de la guérir, bien évidemment. Je doute que tu mesures pleinement le degré de ce que tu es en vérité. »
Le voilà qui se leva à nouveau. Toute mélancolie avait déserté ses traits, cette langueur inhumaine dont il s’était paré peu à peu, et je retrouvai brièvement cet éclat désespéré, déchiré, qui m’avait tant plu à l’époque. Nowee s’avança vers mon bureau, sa haute stature magnifique et empreinte d’une fierté sauvage, presque mystique, alors que ses prunelles grises se rivèrent aux miennes, impassibles.
« Je t’aime, et je déteste à la fois. Mais ça, tu l’as deviné, n’est-ce pas ? J’imagine que ça te plait l’un comme l’autre, car c’est aussi cela qui me fait mal, cet état d’incertitude que tu me maintiens autour du cou. Je ne peux plus le supporter… »
« Une excuse bien facile de ta part de m’accuser ainsi. »
« Qu’est-ce que je dois comprendre ? »
La situation m’amusait grandement, il n’a pas tort, et je me mordis presque les lèvres en savourant l’attente qui se lisait dans son regard couleur d’orage. Il était ainsi debout, crispé et éploré, comme un veuf perdant son premier amour, et incapable d’envisager le premier lendemain.
« Que tu as toujours porté ses chaines. Cela fait parti de ton être, et ce n’est certes pas moi qui les ai ajouté là. Je t’ai simplement montré la serrure de ta propre prison, et ça t’a rassuré quelques temps. »
Je marquai une pause, et puis les mots s’enchainèrent, cinglants. « Le désespoir que tu ressens est celui de ta condition. Tu n’as jamais eu d’avenir, car on te l’a retiré et ton passé a été supprimé également. Car tu viens simplement d’un peuple trop primitif pour comprendre que combattre l’acier et le métal avec quelques bouts de bois et des esprits invisibles est un combat perdu d’avance. »
« Retire ça. » La voix de Nowee devint sèche.
A nouveau, j’ignorai sa requête. Je vis clairement cette tension, cette colère endiguée mais, comprenant que je savourai en réalité sa réaction, son visage se détendit, ravalant l’insulte.
« Tu as beaucoup trop idéalisé ta quête, et cette étincelle mystique que tu cherches désespérément est morte aujourd’hui. Il te faudra bien l’accepter. » Lui expliquai-je d’un ton trahissant mon amusement.
Il éclata soudainement de rire. Cela, je m’y attendais moins, et cette hilarité m’arracha un haussement de sourcils incontrôlé, alors qu’il dodelina de la tête, les mains appuyées sur le rebord de mon bureau. A nouveau, sa chevelure corbeau masqua presque entièrement ses traits.
« Accepter ta vision des choses ? M’abandonner à tes intentions, t’offrir tout ce qu’il me reste… » Murmura-t-il faiblement.
Quelque chose changea dans son attitude, un bouleversement intérieur que je peinai encore à identifier. Je scrutai alors attentivement son expression pensive. Il se redressa néanmoins, et me fixa avec un air presque surpris, comme s’il venait de découvrir quelques inexplicables réalités dans mes traits fixes.
« Regarde un peu les dégâts que tu causes ! » Éclata-t-il brusquement. « Tu as été humaine pourtant, tu aurais pu le rester sans cet être qui t’a offert l’immortalité. Et pourtant, tu es là, immobile à t’approprier tout ce qui te plait comme le plus avare des humains. Comment peux-tu donner aussi peu de sens à tout ça ? »
Les doigts de Nowee se tordirent sur le rebord du bureau. Je pris une longue inspiration, guère amusée, mais de plus en plus lassée par ces récriminations qu’il avait toujours sous-entendu.
« Parce que les monstres n’existent pas. Ce ne sont que des humains avec des masques horrifiques, et ceux qui prétendent le contraire sont des faibles. Des immortels pathétiques, banalement mêlés aux mortels, ou bien détachés de tout comme s’ils étaient des dieux. Des imbéciles. »
Je me levai souplement, et déambulai jusqu’à la fenêtre, savourant l’air froid qui se glissait à travers les trous d’aérations modernes. Je sentis la brûlure du regard de mon Marqué dans mon dos, le déchirement de ses sentiments et cette supplication silencieuse.
« Devrais-je trouver un emploi de danseuse pour trouver grâce à tes yeux ? Comme ces vampires barmans pathétiques. Ou bien me consacrer à un idéal esthétique, une figure immortelle évanescente en guenilles qui ère aux frontière des humains ? » Déclamai-je en riant presque. « Non, l’argent n’a pas d’importance, ce n’est qu’un moyen pour obtenir davantage. »
« Tu es un monstre. » Laissa-t-il tomber comme un couperet.
Je me retournai, et lui souris. « Merci. Je l’ai toujours été, devenir vampire en a été la quintessence. »
« Et quand tout t’appartiendra, que feras-tu… Car, c’est ce dont il s’agit, n’est-ce pas ? Le règne sans partage ? »
« En quelque sorte.» Dis-je simplement, effarée par un résumé aussi basique et grossier de mes ambitions.
Mon propos désintéressé ne sembla guère l’ébranler pourtant. Quelque chose me déplut aussitôt, la dureté nouvelle de ces propos, et l’éclat farouche dans ses yeux.
« Tu seras seule cependant. »
La phrase resta en suspens dans l’air sans que je ne daignai lui répondre. Je me contentai de regarder par la fenêtre les lueurs nocturnes de la ville débordante d’activités et de promesses.
« Tu n’es pas le monstre que l’on imagine, de ceux qui arrachent les entrailles et terrorisent à la simple vue. Tu es pire. Une créature qui ronge les âmes sans bruit, s’empare de la moindre parcelle de lumière, invisible et sans le moindre remords.» Poursuivit-il dans un souffle.
En me retournant, je lui jettai un regard empli de mépris, mais Nowee ne me laissa pas le temps de riposter.
« L’amour, tu ne peux… En vérité, tu es même incapable d’en éprouver sans le déformer, un vulgaire simulacre d’émotion derrière un contrôle dément. »
Il semblait si sûr de lui, que cela m’exaspéra malgré moi. « Tes propos sont d’un ridicule. » Lui répondis-je simplement.
« Mais je comprends sincèrement que tu possèdes la volonté pour survivre aux passages des siècles, peut-même devenir le dernier être sur Terre. Mais cela, tu le feras éternellement seule. »
Le silence s’abattit sur nous. Je ne perçus ni l’averse naissante à l’extérieur, ni le souffle du vent, et le crépitement chaleureux de l’âtre avait disparu lui aussi. Les bâtiments semblèrent se refermer sur moi, m’engloutissant dans un désert noir, vide, où même Nowee devint une vague illusion, bien vite dissipée et ne laissant qu’un vague souvenir de quelque chose hors de ma portée.
« Dehors, dans ce cas. » Soufflai-je, sur le point de perdre ma contenance.
Alors que je fis à nouveau face à la fenêtre où quelques lourdes gouttes de pluie s’écrasèrent, la colorant d’une myriade de couleurs comme sur la verrière d’un cabaret de jadis, je l’entendis se détourner. Le froissement soyeux de ses cheveux se fit entendre quand il hocha sobrement la tête, simple compréhension mutuelle lorsque les mots étaient impuissants. Quand l'histoire s'achevait en une amère agonie. La porte du bureau s’ouvrit et se referma. Quelque chose d’humide dévala la courbe de ma joue pour la première fois de ma vie, mortelle et immortelle, et je me surpris à scruter la rue à la recherche d’une silhouette familière. Mais je n’y trouvai que l’obscurité anonyme à peine dissipée par ces réverbères modernes, secoués par le vent glacé, une rue vide et immobile au cœur de la nuit.
Je fus seule à nouveau. Jamais il ne revint.
CHRONOLOGIE
30 Octobre 1814Naissance à Londres d’Elinor Victoria Strange.
1830 - 1832L’intelligence, et le talent pour la stratégie commerciale se développent chez Elinor en même temps que son physique glacé. En secret, elle commence à s’intéresser à l’occulte, avec l’obsession d’échapper à la maladie et à la mort.
Janvier 1822 Décès de sa mère durant l’hiver, emportée par une virulente infection pulmonaire. La fragilité physique de sa mère, constamment malade, la marquera davantage que cette disparition en elle-même, contribuant à lui créer une obsession maniaque de l’hygiène et une répulsion presque phobique vis-à-vis des infections.
Avril 1833Mariage d'intérêt avec James Chichester, le neveu d’un autre riche actionnaire et bon ami du père d’Elinor, qui a alors 19 ans tandis que son époux en a 28. Elle n’éprouve pas la moindre affection pour lui.
Avril 1836Mort de James Chichester d’une longue maladie du sang, malgré les soins apportés par sa femme à laquelle il accorde une confiance aveugle. Le médecin se révèlera incapable de remarquer le poison qui a lentement détruit l’organisme de James.
Janvier 1837Elinor est alors une jeune veuve courtisée pour être à la tête d’une fortune considérable, partagée entre celle de son défunt mari et le futur héritage de son père, alors directeur dans la compagnie britannique des Indes orientales.
Mars 1837Jean Delaube, un vampire rattaché par son clan à l’Essaim de Londres, l’observe en secret depuis des années et s’intéresse à cette personnalité dangereusement séduisante.
Juin 1837Avec l’aide d’un jeune soupirant enthousiaste, Edgar Thoyt, héritier d’un influent armateur, elle fonde le Black Cat Club. Il s’agit d’un club très fermée surfant sur la mode de l’occulte et du spiritisme.
Octobre 1839Jean décide de faire d’Elinor sa Marquée. Le vampire est suffisamment intelligent pour voir les mauvais penchants de sa protégée.
Janvier 1841 Son père, Edward Strange, décède à l’âge de 51 ans d’une faiblesse cardiaque. Cette perte la rapproche encore davantage du vampire Jean, dans lequel elle voit une échappatoire idéale à sa condition de mortelle.
Décembre 1843Elinor fixe une grande réunion au Black Cat Club. Les membres assassinés avaient investi massivement dans sa société, et elle-même détient d’importantes parts dans les sociétés de ses derniers, lui permettant d’accroitre encore sa richesse.
Été 1851Elinor organise sa propre mort sur un bateau rejoignant les États-Unis, victime d’une épidémie de fièvre typhoïde. Elle se forge une réputation de Marquée exemplaire, obéissante à son Sire, intelligente et talentueuse.
Novembre 1860Contre l’avis de certains proches de son clan, Jean décide d’offrir l’Étreinte à Elinor. Celle-ci parvient à très rapidement contrôler sa nouvelle condition, la confortant dans le sentiment d’y être destinée, mais sa soif s’avère démesurée.
1880Les premières divergences d’intérêts apparaissent entre le Sire et son Infant. Celui-ci lui abandonne la gestion financière volontiers, tandis qu'elle s'intéresse davantage aux opportunités sur le continent américain.
Décembre 1895Mort officielle de Jean Delaube. Il meurt dans un affrontement avec un clan rival dans des circonstances douteuses, Elinor a délibérément négligé de vérifier les renseignements de son Sire, le laissant risquer sa vie sans bouger le petit doigt.
1908Elinor rompt les liens avec son clan de Londres pour partir aux États-Unis. Si la décision en soulage bon nombre, la séparation ne se fait pas sans problèmes puisqu’elle n’a aucunement l’intention de laisser sa fortune au clan.
1910Nouvellement installée à la Nouvelle-Orléans, les Lanuit retiennent particulièrement son attention, retrouvant dans leurs coutumes ces propres valeurs de raffinement et de noblesse.
1912Elinor abandonne son patronyme de Strange pour devenir une Lanuit. En signe de bonne volonté, elle partage sa fortune avec le clan et s’oblige à traiter sa nourriture avec soin.
Novembre 1928Alors qu’elle se promène sans but sur les berges d’un lac désert, la vampire fait la rencontre de Nowee.
1934Elinor prend la décision d’offrir son sang à Nowee, qui devient alors son second Marqué, et pour lequel elle éprouve une étrange fascination mêlée de sadisme.
1960Ils décident de déménager et vont s’installer à Shreveport dans une demeure plus grande, notamment pour héberger les ouvrages toujours plus nombreux d’Elinor.
1979Elle s’intéresse et collectionne les artefacts les plus exotiques, et ses recherches s’orienter vers des sujets obscurs comme les autres espèces surnaturelles, les tabous des vampires ou encore la magie noire.
1986Elinor crée une obscure société au nom de Malvo. Il s’agit officiellement d’un fond d’investissement, qu’elle dirige officieusement pour mieux mener à bien ses projets.
2006Son Marqué, Nowee, se sépare définitivement d’elle. Si celle-ci soupçonnait depuis quelques temps un profond malaise existentiel chez l’humain, ce n’est que l’aboutissement d’une longue chute pour ce dernier.
2009 - 2019Elinor se trouve fort occupée avec la Révélation. Dans l’ombre, elle devient mécène de partis politiques et d’associations pro-vampires, en utilisant sa large fortune et son réseau de connaissances issues de Malvo.
2021Elinor redevient humaine. En signant un accord avec Saint Lucie, une manifestation de la Foi, elle abandonne son vampirisme et devient une humaine immortelle. Un avatar de la Sainte, nommée Lucie, s'est incarnée et explore désormais le monde à ses côtés.
Rebienvenuuuuue ! De ce que j'ai lu, ce personnage va être très très chouette ! Il nous faudra absolument un lien. Même si je pense qu'Elinor et Anya vont avoir du mal à s'entendre... Vu les caractères, ça va être explosif !
J'aime énormément l'ambiance du personnage ! Tu nous retranscris bien l'époque et le mood British dans lesquels elle a baigné pendant plusieurs siècles. J'aime beaucoup le caractère, je sens qu'on va avoir une nouvelle garce dans nos rangs et ce n'est pas pour me déplaire
Bon et on va sûrement pouvoir avoir (enfin) un lien vu que Dillon a fait partie du clan Lanuit pendant un long moment avant de se faire rétamer la gueule puis elles sont assez similaires sur certains points En tout cas, j'ai hâte de lire la suite et rebienvenue chez toi
"Aussi sympa qu'une Lanuit" ça existe comme proverbe ou ? ça va exploser comme en 14... au marché de Noël
J'aime beaucoup l'effet que cela donne et je pense que Virva serait intéressée pour écouter le clavecin, elle cherche toujours des muses /PAF Bon courage pour le pavé
Elinor V. Lanuit
Fear is the mind killer
Those who are heartless once cared too much
En un mot : Humaine immortelle
Qui es-tu ? :
- Immortelle britannique du XIXème siècle, issue de la bourgeoise florissante du début de l’ère victorienne. L’élégance et le flegme de son époque vivent encore dans ses manières.
- Femme fatale au charme venimeux, calculatrice sans scrupules au besoin, elle manipule les cœurs aussi bien que les lettres et les chiffres.
- Perfectionniste à l’extrême, jadis reine stratège, elle a abandonné son clan et sa couronne pour revoir le soleil et étancher sa soif de connaissances.
- Autrefois vampire accomplie, fille des Lanuit, et éternelle solitaire, elle a renoncé à son vampirisme contre la promesse d'une éternité aux côté d'une ange.
- Humaine immortelle, initiée à l'alchimie, elle réapprend à vivre et explore les mystères du monde avec Lucie, l'avatar d'une Sainte incarnée sur Terre.
Facultés :
- Chacun de ses menus gestes contient une grâce et une sensualité étonnante, comme si son corps séculaire ne connaissait aucune autre manière de se mouvoir.
- Un rare talent pour la stratégie économique et à la tête d'une fond d'investissement douteux, elle détient une précieuse capacité à s’ancrer sans difficulté dans cette époque.
- Présence (niveau 1, palier 5). Elle a conservé un reliquat de cette discipline issue de son passé de vampire.
- Occultation (niveau 2, palier 2). De la même manière que ci-dessus, elle peut toujours se servir de cette discipline.
- Une alchimie balbutiante, que Lucie lui apprend. En retour, elle offre à l'avatar de la Sainte son amitié, et plus encore, un lien encore indéfini qu'elles partagent l'une et l'autre.
Thème : Anna Calvi : Wish
Like a mirror staring out to sea
My mind is free so please don't you stop me
No don't you stop me
I got one more wish before I die
So please don't you stop me
No don't you stop me
@Anya : Il va falloir qu'Anya arrête de jurer déjà, et après peut-être qu'on pourra l'éduquer comme il faut.
@Dillon: Je ne vois de garce nul part moi, seulement une femme bien éduquée. Un lien, pourquoi pas, mais il va falloir revoir ce style monokini/peignoir léopard.
@Virva : Une leçon de clavecin quand elle veut ! M'en parle pas de ce pavé, je sens que je vais me faire taper sur les doigts, surtout avec la chrono.
On peut pas dire que tu n'as pas été inspiré par le forum et le perso que tu nous as concocté ! Je n'ai pas encore tout lu (nooon me tape pas je ne suis qu'amour et douceur ) mais ce que j'ai pu lire me plait déjà
J'espère à très vite dans le coin et dans les rp !
Elinor V. Lanuit
Fear is the mind killer
Those who are heartless once cared too much
En un mot : Humaine immortelle
Qui es-tu ? :
- Immortelle britannique du XIXème siècle, issue de la bourgeoise florissante du début de l’ère victorienne. L’élégance et le flegme de son époque vivent encore dans ses manières.
- Femme fatale au charme venimeux, calculatrice sans scrupules au besoin, elle manipule les cœurs aussi bien que les lettres et les chiffres.
- Perfectionniste à l’extrême, jadis reine stratège, elle a abandonné son clan et sa couronne pour revoir le soleil et étancher sa soif de connaissances.
- Autrefois vampire accomplie, fille des Lanuit, et éternelle solitaire, elle a renoncé à son vampirisme contre la promesse d'une éternité aux côté d'une ange.
- Humaine immortelle, initiée à l'alchimie, elle réapprend à vivre et explore les mystères du monde avec Lucie, l'avatar d'une Sainte incarnée sur Terre.
Facultés :
- Chacun de ses menus gestes contient une grâce et une sensualité étonnante, comme si son corps séculaire ne connaissait aucune autre manière de se mouvoir.
- Un rare talent pour la stratégie économique et à la tête d'une fond d'investissement douteux, elle détient une précieuse capacité à s’ancrer sans difficulté dans cette époque.
- Présence (niveau 1, palier 5). Elle a conservé un reliquat de cette discipline issue de son passé de vampire.
- Occultation (niveau 2, palier 2). De la même manière que ci-dessus, elle peut toujours se servir de cette discipline.
- Une alchimie balbutiante, que Lucie lui apprend. En retour, elle offre à l'avatar de la Sainte son amitié, et plus encore, un lien encore indéfini qu'elles partagent l'une et l'autre.
Thème : Anna Calvi : Wish
Like a mirror staring out to sea
My mind is free so please don't you stop me
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I got one more wish before I die
So please don't you stop me
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MAIS CE PAVE (Re)bienvenue à toi bon j'ai pas encore tout lu, mais trop hâte de m'attaquer à ce pavé Hâte de te voir sous ce nouveau visage, ça risque d'être intéressant tout ça
On m'a pas dit qu'il fallait faire un NaNo dans sa fiche de présentation Re-bienvenue, super choix d'avatar, et j'ai vraiment hâte de la voie jourée cette petite Elinor!
C'te classe. Rebienvenu dans le coin, amuse-toi bien avec ce nouveau bébé !
Elinor V. Lanuit
Fear is the mind killer
Those who are heartless once cared too much
En un mot : Humaine immortelle
Qui es-tu ? :
- Immortelle britannique du XIXème siècle, issue de la bourgeoise florissante du début de l’ère victorienne. L’élégance et le flegme de son époque vivent encore dans ses manières.
- Femme fatale au charme venimeux, calculatrice sans scrupules au besoin, elle manipule les cœurs aussi bien que les lettres et les chiffres.
- Perfectionniste à l’extrême, jadis reine stratège, elle a abandonné son clan et sa couronne pour revoir le soleil et étancher sa soif de connaissances.
- Autrefois vampire accomplie, fille des Lanuit, et éternelle solitaire, elle a renoncé à son vampirisme contre la promesse d'une éternité aux côté d'une ange.
- Humaine immortelle, initiée à l'alchimie, elle réapprend à vivre et explore les mystères du monde avec Lucie, l'avatar d'une Sainte incarnée sur Terre.
Facultés :
- Chacun de ses menus gestes contient une grâce et une sensualité étonnante, comme si son corps séculaire ne connaissait aucune autre manière de se mouvoir.
- Un rare talent pour la stratégie économique et à la tête d'une fond d'investissement douteux, elle détient une précieuse capacité à s’ancrer sans difficulté dans cette époque.
- Présence (niveau 1, palier 5). Elle a conservé un reliquat de cette discipline issue de son passé de vampire.
- Occultation (niveau 2, palier 2). De la même manière que ci-dessus, elle peut toujours se servir de cette discipline.
- Une alchimie balbutiante, que Lucie lui apprend. En retour, elle offre à l'avatar de la Sainte son amitié, et plus encore, un lien encore indéfini qu'elles partagent l'une et l'autre.
Thème : Anna Calvi : Wish
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My mind is free so please don't you stop me
No don't you stop me
I got one more wish before I die
So please don't you stop me
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J'ai tellement hâte de pouvoir prendre le temps de te lire. Pour l'instant je m'en suis tenue à la chrono et elle me vend du rêve. Je passe vite sur le choix d'avatar : Montgomery est d'une classe sans nom et colle hyper bien au personnage !
Rebienvenue alors, et comme tu as terminé je te souhaite d'avance une bonne validation, sans doute prochaine Éclate-toi bien !
Eoghan Underwood
ADMIN ۰ Se faire péter la vitrine : bien plus qu'un métier, une passion. Featuring : Dramaking
⛤ SMALLTOWN BOY ⛤
"This is not the right way."
En un mot : Sorcier venimeux ondulé de la toiture. Gosse du bayou.
Qui es-tu ? :
"Let it spread like a disease."
⛤ Maître des arcanes, sorcier à l'essence écarlate. 37 ans de vice (et râles) et de chair corrompue. Manipulateur d'hormones, télépathe patenté.
⛤ Second, bras droit de Circé van derr Ven dans la secte de l'Irae. S'y démarque pour sa loyauté ciselée par les griffes de Morgan Leroy (missing). Mais les failles perlent.
⛤ Incube de Louisiane ; fils de ces terres marécageuses, du bayou poisseux et des routes cahoteuses. Né à Bâton-Rouge, n'a connu que Shreveport et les frontières de son État.
⛤ Né seul homme dans la famille des sorcières irlandaises Mulligan. Privé de père (tué) par la harpie noire : élevé par Sylia Mulligan, descendant du Rouge de sa grand-mère Julianna.
⛤ Cauchemar des femmes ; nourrit sa magie (Rougeoyante) des hormones sexuelles de ses partenaires, ainsi que des émotions primaires.
⛤ Traître à ses passions, criminel et meurtrier de Johanna Andros (missing). Pourfendeur d'amitiés, éternel débiteur, clébard soumis à ses attaches.
⛤ Ne vit que pour les Mardi-Gras de New Orleans ; caresse le rêve de s'y installer un jour dans son propre "shotgun", malgré le fantôme de Katrina.
⛤ Mystique, déchiré entre deux hommes : partagé entre le sorcier et l'humain, entre la sagesse et une ire destructrice. Le latin s'efface sans mal sous l'accent du Sud, coriace sous sa langue.
⛤ Commerçant du Downtown (Crawling life), antre de ses serpents vénérés, lézards et autres reptiles, dont il cède les corps, les soins et les cages de verre.
⛤ Pratique à l'arrière de sa boutique, dans un laboratoire farouchement défendu et protégé par les runes. Recèle secrets et savoirs, expérimentations douteuses et dangereuses.
⛤ Mauvais mentor. L'une de ses apprenties en a subi les conséquences. Guide de Morgane Wuntherson et d'Halina Meyer. Meilleur ami indigne de Vinzent Henkermann et cousin de Shannon Mulligan.
⛤ Pacte tissé avec Scox : Prince démon s'étant dissimulé derrière les brumes de Baal. Immortalité odieusement acquise, âme vouée à obéir et marcher aux côtés des Antiques. 38 ans d'âge réel ; 36 ans d'apparence.
⛤ ENAE VOLARE MEZZO ⛤
"I put a spell on you."
Facultés : ⛤ La Rougeoyante s'infiltre dans les corps et y bouleverse les hormones ; flèche apollonide : distille poison, fléau, mort, mais aussi fièvre rouge saphique. Chaos total.
⛤ Télépathe raisonnable : ne s'infiltre de préférence que dans les esprits des humains misérables. Capable de communiquer en pensée avec quiconque lui ouvre les grilles de son esprit. Savant fou ; capable désormais de connecter sa psyché aux êtres muets, cobras et crotales comme cobayes, corbeaux et autres créatures rampantes.
⛤ Herboriste né, sa maîtrise des potions n'a d'égale que celle de son mentor maternel. Capable d'élaborer des philtres complexes ; créateur infatigable de breuvages en tous genres.
⛤ La Rougeoyante se défend et protège son hôte plus férocement qu'elle n'attaque : limitée par la nécessité d'un contact physique. Sorcier doué au corps-à-corps, secondé par son aisance au maniement d'athamés et autres lames rituelles.
⛤ Chercheur d'artefacts, quémandé des Longue-Vies : détisseur de leurs malédictions et autres mauvais sorts.
Thème : The Way ⛤ Zack Hemsey.
⛤ VENGEANCE ⛤
"Before I die alone."
Pseudo : Nero
Célébrité : Ian Somerhalder.
Double compte : Sanford R. De Castro, Aliénor Bellovaque, Ian C. Calloway & Gautièr Montignac.
Cette fiche est, à mon sens, un très bel hommage au mythe du vampire tel qu'il a pu pourtant être détourné, et même certains de ses éléments tomber dans ce qu'on pourrait appeler des "clichés". Pas de sens péjoratif ici pourtant, à mes yeux ! J'ai réellement apprécié l'esprit du personnage, sa posture face à la modernité, au clan, et ses aspirations somme toute parfaitement compréhensibles au bout de cette lecture ! Beaucoup de classe et d'élégance, des paradoxes intéressants (j'adore le financement discret des organismes anti-CESS) et une fiche et un personnage très maîtrisés ainsi qu'une vision du jeu fouillée. J'espère avoir la chance de croiser ta plume ! Bon jeu
Voilà, tu es officiellement dans la famille et ça implique de grandes responsabilités mais aussi beaucoup de fun. (Mais pas trop, Eoghan risque de le tuer.) Bref, tu as maintenant accès à tout le forum, ce qui veut dire que tu peux créer ta fiche de liens pour te faire plein d'amis ! Tu peux aussi nous tenir au courant des avancées de ton personnage dans un carnet d'évolution, mais c'est facultatif. Si tu es pressé d'écrire et que tu n'as pas encore de partenaires, n'hésite pas à poster dans les demandes de RP ou à te lancer dans l'aventure du fil rp ! Et si tu te sens seul, tu peux lancer ton propre scénario ou créer des pré-liens. Tu as sûrement constaté que nous avons un système de points sur AA, nous t'invitons à découvrir comment en gagner et surtout, comment les dépenser. D'ailleurs, si tu as pris un prédéfini ou un scénario comme personnage, tu peux d'ores et déjà réclamer tes premiers points dans Collecter vos points.
Si tu as des questions, le staff est toujours à ta disposition pour y répondre. Et si tu veux un aperçu de la bonne humeur (pour ne pas dire folie) de nos membres, n'hésite pas à venir voir sur la CB ou à participer au flood ! Mais si on te fait un peu peur, n'hésite pas à demander l'aide d'un parrain ou d'une marraine pour t'intégrer. Ce sont des membres dévoués aux nouveaux !
Tout le staff d'Ashes Arise te souhaite donc la bienvenue dans ses rangs et à très vite pour les prochaines aventures !
Louisiana Burning
Elinor V. Lanuit
Fear is the mind killer
Those who are heartless once cared too much
En un mot : Humaine immortelle
Qui es-tu ? :
- Immortelle britannique du XIXème siècle, issue de la bourgeoise florissante du début de l’ère victorienne. L’élégance et le flegme de son époque vivent encore dans ses manières.
- Femme fatale au charme venimeux, calculatrice sans scrupules au besoin, elle manipule les cœurs aussi bien que les lettres et les chiffres.
- Perfectionniste à l’extrême, jadis reine stratège, elle a abandonné son clan et sa couronne pour revoir le soleil et étancher sa soif de connaissances.
- Autrefois vampire accomplie, fille des Lanuit, et éternelle solitaire, elle a renoncé à son vampirisme contre la promesse d'une éternité aux côté d'une ange.
- Humaine immortelle, initiée à l'alchimie, elle réapprend à vivre et explore les mystères du monde avec Lucie, l'avatar d'une Sainte incarnée sur Terre.
Facultés :
- Chacun de ses menus gestes contient une grâce et une sensualité étonnante, comme si son corps séculaire ne connaissait aucune autre manière de se mouvoir.
- Un rare talent pour la stratégie économique et à la tête d'une fond d'investissement douteux, elle détient une précieuse capacité à s’ancrer sans difficulté dans cette époque.
- Présence (niveau 1, palier 5). Elle a conservé un reliquat de cette discipline issue de son passé de vampire.
- Occultation (niveau 2, palier 2). De la même manière que ci-dessus, elle peut toujours se servir de cette discipline.
- Une alchimie balbutiante, que Lucie lui apprend. En retour, elle offre à l'avatar de la Sainte son amitié, et plus encore, un lien encore indéfini qu'elles partagent l'une et l'autre.
Thème : Anna Calvi : Wish
Like a mirror staring out to sea
My mind is free so please don't you stop me
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Et merci beaucoup pour cette validation, c'est toujours un plaisir de lire tes petits mots de ressenti. Bien sûr, ce sera avec plaisir de venir tourmenter ces braves miliciens.