Les humains vécurent ainsi d'acquis, qu'ils crurent éternels. Miroirs et reflets. Conscience et inconscience. Humains faits de chair mortelle, âmes faites d'émotions immortelles. Jusqu'à l'instant où quelque chose fit basculer leur vie. Ce claquement de doigts invisibles faisant de l'endroit, de l'envers et de votre vie, un enfer. Alors, les possédés terrifiés s'accoudèrent devant leur miroir, et ne rencontrèrent que leurs yeux morts, vidés de toute substance. Et au fond, dans le noir de leurs pupilles, une minuscule flamme dansait, hilare, cruelle. Cette intention maline attendant son heure ; entre ses paumes crochues, l'âme ne sera plus qu'une mèche fébrile bientôt éteinte. Et vous ne serez plus que ce pâle reflet de vie dans un miroir mort.
Introduction
Parmi toutes les terreurs peuplant les cauchemars des humains, le délitement de l’esprit, la perte de la maîtrise de soi, est l’une des plus glaçantes. Comment ne pas être saisi d’épouvante à l’idée que quelque chose, une entité, une conscience néfaste s’empare de vous ? Que cette chose envahisse ce corps vous appartenant, vous repoussant au stade de spectateur de votre malheur ? Les racines de cette terreur prennent leur source dans ce concept, vertigineux à souhait, que l’humain n’est que le calice d’une âme. Un simple réceptacle animé d’impulsions électriques, que l’on peut éteindre.
Alors, que se passe-t-il lorsque ce quelque chose appuie sur l’interrupteur ? L’âme flotte dans ce néant abyssal, dernière étincelle d’un esprit qui se crut immortel, et admire, impuissante, son meurtrier se pavaner dans son ancien calice. Cette terreur a un nom : la possession. Non celle d’un esprit errant qui, à force de confusion, chercha désespérément un corps où revivre et s’accrocher, mais celle d’un démon, une essence maline qui escalada son chemin depuis les Enfers jusqu’à un corps physique.
Telle est la possession démoniaque. Le remplacement forcé d’une âme humaine par une essence de démon, qui a besoin d’une enveloppe biologique pour répandre ses méfaits sur Terre. Rien de plus qu’un proxy. Un tas de chair qui n’a pas son mot à dire dans cette infortunée histoire, et dont l’âme devra se débattre pour son existence. Sans doute aura-t-elle de la chance. Car tous les démons ne sont pas égaux en matière de force, et qui sait, les mains secourables existent-elles peut-être.
Castes & Objectifs
Quasiment tous les démons sont capables de possession. Seules les Engeances diffèrent sur ce point, car elles possèdent leur propre corps de chair. Les Infernaux qui disposent déjà d’un corps artificiel n’ont pas non plus d’intérêt à posséder, car un corps fabriqué par la magie noire est bien supérieur à celui d’un humain. Les Princes, les Infernaux et les Légions sont tous capables de posséder, quoique selon des emprises plus ou moins fortes : tout dépend essentiellement de la puissance du démon. Bien entendu, des entités aussi puissantes que les Princes ne provoquent pas les mêmes ravages que les Légions ou les Infernaux. Ainsi, les symptômes tous comme les conséquences et les moyens de se défendre diffèrent souvent selon le type de démon. Dans tous les cas, la finalité d’une possession est l’utilisation d’un corps de chair par le démon. Il cherche à protéger son essence de la nocivité du plan terrestre, qui les ronge et les rejette à la manière d’un organisme avec une bactérie.
De ce fait, et de manière générale, un démon fera tout pour préserver son enveloppe. Bien souvent, l’utilisation de leurs pouvoirs infernaux altère dangereusement cette enveloppe de chair fragile, si bien qu’ils chercheront à tout prix à minimiser les dégâts. Un démon n’a aucun intérêt à abîmer son enveloppe. Si cette dernière était amenée à être détruite, le démon serait forcé de rechercher une nouvelle enveloppe avant que son essence ne soit détériorée, et renvoyée aux Enfers. Lorsque l’enveloppe du démon meurt sur Terre, son essence subit un phénomène naturel de rejet. Il peut bien sûr lutter contre cet effet quelque temps, plus ou moins selon sa puissance, mais cette lutte le brûle et siphonne ses pouvoirs. Le démon finira par être rejeté vers les Enfers ; s’il insiste trop longtemps, il peut être grandement affaibli jusqu’à régresser à un stade inférieur. Une régression peut s’illustrer par exemple par le passage d’un démon intermédiaire à celui d’un inférieur.
Si la possession a comme principal intérêt la protection de leur essence, elle est aussi très pratique pour se dissimuler au sein des humains. Une fois installé dans un corps, il est extrêmement difficile de différencier le démon d’un humain normal : même son aura est camouflée derrière l’existence de l’âme humaine. Il faudra être un lecteur d’aura très expérimenté pour faire la distinction, et même dans ce cas-là, des connaissances poussées en démonologie sont nécessaires pour la comprendre. Pour l’infortuné possédé, sa situation varie selon le démon. Dans tous les cas, elle n’est pas brillante. Les symptômes et leur durée sont variables selon la puissance du démon, tout comme les moyens de se défendre. Quant au devenir de l’âme, cela dépend entièrement de l’issue du combat. Une âme qui serait emprisonnée depuis longtemps par un démon a toute les chances d’être emportée aux Enfers avec son geôlier. Une âme doit être libérée à temps pour espérer échapper à ce destin funeste.
Toutes les races ne sont pas concernées par la possession. Les humains, les outres et les arcanistes sont parmi les plus vulnérables à la possession, même si les arcanistes sont très souvent capables de se préserver de telles intrusions. S’il est théoriquement possible de posséder un vampire, les démons ne s’y intéressent que très peu. Une âme morte est inexploitable, et les vampires font des adversaires trop coriaces pour des résultats souvent décevants. Quant aux Garous et aux métamorphes, leur Bête et leur nature les rend presque impossibles à posséder. Les Engeances peuvent être aussi victimes de possession. Ce sont très souvent les Princes qui utilisent leurs propres enfants comme possédés par facilité et pour leur nombreux avantages. Les Infernaux eux, se risquent rarement à s’attaquer aux Engeances : ils sont souvent la chasse gardée des Princes, et leur nature à moitié démoniaque les rend difficiles à posséder pour eux.
The Mother who reigns over the bounty of nature and the rhythms of the Earth. The Crone that brings us death and the end of the cycle. She is now the Winter-time of our life.
Devant l’écrasante puissance d’un Prince, leur possession est la plus brutale. Un Prince peut choisir la victime qui lui sied, au moment qui lui convient. L’intrusion peut débuter de manière insidieuse, tout comme elle peut être d’une brutalité soudaine : tout dépend de la personnalité du Prince. Le résultat est toutefois le même dans les deux cas. Lorsque le Prince a décidé de récupérer un corps, quasiment rien ne peut l’arrêter, et toute tentative de le contrer devra être extrêmement rapide et puissante. Il existe une infinité de variations des symptômes, tous liés à la personnalité du Prince et à ses vices, qui peuvent être plus ou moins brutaux, plus ou moins sournois. Certains apprécient de jouer avec leurs victimes, de connaître leurs secrets, leur personnalité, leurs faiblesses, ou carrément de les terroriser. Aucune possession ne se ressemble avec un Prince. Certains ne se préoccupent que de récupérer un corps et cherchent à l’écraser l’âme le plus vite possible, comme si elle était un banal insecte.
La possession d’un Prince se déroule en trois stades en moins d’une semaine en moyenne. Si les symptômes peuvent donc varier, on peut néanmoins retrouver quelques traits communs. Une fois le Prince à l’intérieur du corps, sa mainmise est totale : l’âme n’a aucune chance de le récupérer.
Stade un L’intrusion du Prince cause un choc psychologique. Le possédé a l’impression de se noyer, d’étouffer brusquement comme si quelqu’un était assis en permanence sur sa poitrine. Il subit des phases de violentes angoisses qui causent des crises de panique disproportionnées. Le corps réagit de manière brusque, incontrôlable, par des crises de tremblements, d’hyperventilation, voire des accès de spasmes. Cet état de choc et de stress permanent dure environ un ou deux jours. Cela provoque une très grande fatigue à la fois morale et physique.
Stade deux Une période d’accalmie fait suite au premier stade. Le possédé se sent mieux, surtout en comparaison du violent choc initial. Il arrive parfois à reprendre des forces, sans pour autant réussir à se débarrasser de tous les symptômes psychologiques. Il se sent scruté, jamais seul. Au bout de deux ou trois jours, des cauchemars s’installent, avant de se dégrader rapidement en hallucinations aussi bien le jour que la nuit. Le possédé entend des murmures qui n’existent pas, croit voir une personne qui n’est pas là. Parfois, il commence à confondre les visages et ne reconnaît même plus ses proches.
Stade trois C’est l’étape finale, et elle est marquée d’une terrifiante paranoïa. Le possédé ressent un violent sentiment de mort imminente et estime que personne ne le comprend. Il se sent persécuté, persuadé de voir des ennemis partout, et devient agressif, désespéré. Ce stade est le dernier avant que le Prince ne s'empare du contrôle total du corps : souvent, c’est au bout de cinq à sept jours. À ce moment, le Prince s’est fait connaître de sa victime, si bien que celle-ci sait qu’une autre personne est présente en elle-même. Cela cause des épisodes de psychose, où la victime croit voir son tortionnaire se matérialiser dans le monde réel. Le possédé est terrorisé, d’autant plus que le Prince commence à lui disputer le contrôle de son corps pour l’empêcher de se mutiler ou de se suicider.
Les protections
Les Princes sont des démons d’une telle puissance qu’il est extrêmement difficile de leur opposer une lutte efficace. Si des moyens existent de les tenir à distance, ces démons supérieurs n’hésitent pas à utiliser des méthodes détournées pour arriver à leurs fins. Ils peuvent notamment avoir recours à des serviteurs, comme des Engeances, pour contourner les protections et atteindre leur objectif. De plus, les Princes ont la capacité naturelle de transporter leur essence d’un plan à un autre. Ainsi, rien ne les empêche d’emprunter plusieurs corps à la suite, de manière à atteindre celui qu’il désire. Qui plus est, leur puissance démesurée rend toute tentative de protection classique insuffisante, si bien qu’il faudra, de manière générale, leur opposer une très forte puissance pour les contrer.
Les herbesLes herbes protectrices sont rarement efficaces contre eux. Elles peuvent être utilisées comme un moyen de contrer leurs pouvoirs, notamment en purifiant des zones précises. Elles forment ainsi une barrière qui peut empêcher les Princes de projeter leurs pouvoirs à distance : par exemple avec les insectes d’Hornet ou les miasmes d’Ulphir. Toutefois, ces herbes n’ont aucune chance de contrer un Prince qui est déjà directement présent dans un corps ou dans la zone à protéger.
Les arcanesLes protections magiques, telles que les amulettes enchantées, ont une efficacité très variables. Les Princes étant très puissants, il faudra des objets d’une puissance équivalente pour les repousser. Souvent, il s’agira de protections fabriquées par des maîtres des arcanes blanches ou rouges (à la condition, pour ces derniers, d'un mental assez fort pour résister à la tentation induite par leur couleur de magie), nécessitant même la participation d’entière congrégations d’arcanistes. De telles protections sont rarissimes, et beaucoup ont été élevées au rang de reliques légendaires.
La FoiLa Foi est enfin une autre méthode pour les repousser. Comme pour la magie blanche, il faudra une Foi immaculée pour espérer repousser un Prince, qui n’hésitera pas à remuer peurs et doutes pour fendiller cette armure vertueuse. L’aide de plusieurs vertueux, voire d’ordres entiers, sera souvent nécessaire pour contrer efficacement un Prince, en particulier s’il décide d’opposer un combat. Les reliques gorgées de Foi par des croyants peuvent aussi être d’un grand secours.
L'exorcisme
ActionsL’exorcisme d’un Prince est un exercice extrêmement périlleux, dont les résultats sont rarement au bénéfice du possédé. Pour espérer s’en débarrasser, le facteur temps est primordial : au-delà d’une semaine, il est impossible d’exorciser un Prince d’un corps. À partir du septième jour, le démon aura récupéré le contrôle total du corps, dont l’âme aura été écrasée. À ce stade, le Prince aura aussi à sa disposition d’importants pouvoirs, empêchant toute tentative de le maîtriser de force. Ainsi, l’exorcisme d’un Prince devra débuter au plus tard dès le second jour. Le plus tôt sera le mieux. Plusieurs exorcistes seront nécessaires pour la lutte qui s’annonce ; il serait inconscient et suicidaire de se mesure tout seul à un Prince. Un exorciste tout seul échouera non seulement dans sa mission, mais risquerait d’y laisser la vie, en particulier une fois la possession complète. Le Prince n’aura alors aucun scrupule à exercer une vengeance impitoyable sur les insectes lui ayant fait du tort.
Sanctuaire & reliquesAfin d’espérer une victoire contre un Prince, plusieurs exorcistes doivent donc associer soit leur Foi, soit leur magie blanche, voire les deux. De préférence, le possédé devra être conduit dans un lieu de pouvoir, comme un sanctuaire alimenté par la Foi ou la magie blanche de fidèles. La victime doit être isolée des influences extérieures, à la fois pour l’empêcher de suivre ses hallucinations, les directives du Prince, et pour bloquer les tentatives détournées du démon de le sortir de ce lieu sanctifié. Des reliques porteuses de la Foi ou de la magie blanche peuvent être salutaires. Des protections afin de bloquer les intrusions du Prince peuvent réussir à séparer l’esprit de la victime de celui du démon. Certaines reliques peuvent également détenir le pouvoir de sceller l’essence d’un démon, bien que dans le cas d’un Prince, cet exercice est extrêmement périlleux. Dans le meilleur des cas, une telle relique permettra de sceller une partie de ses pouvoirs, et de diminuer son influence sur la victime.
La lassitudeDans la plupart des tentatives d’exorcisme d’un Prince, l’objectif sera de rendre la possession de ce corps inhospitalière, plutôt que de réellement combattre le démon de front. Il faudra avoir à l’esprit que le Prince n’aura aucun intérêt à utiliser démesurément ses pouvoirs à l’intérieur d’un corps tout juste obtenu. Cela détruirait à coup sûr l’enveloppe. Ainsi il peut être judicieux, ou bien désespéré, de démontrer au Prince que les exorcistes sont prêts à sacrifier le possédé plutôt que de laisser son démon en liberté. De cette manière, le Prince peut décider que le combat n’en vaut pas la peine, si cela débouche sur un affrontement qui risque de ruiner l’enveloppe tout juste acquise. Rien ne dit toutefois que le Prince décidera d’abandonner le corps sans causer des dégâts par simple dépit.
Les conséquences
Que le possédé ait été exorcisé avec succès ou non, quelle que soit la durée de l’emprise du Prince, une âme portera toujours les marques d’une telle rencontre. Un démon supérieur transmet une quantité de vices si envahissante, qu’elle laisse de profondes cicatrices spirituelles. Des cicatrices physiques et psychologiques sont inévitables également, résultat de la courte lutte entre l’âme et le Prince.
Exorcisme réussiC’est le résultat le plus heureux que le possédé puisse espérer. Les exorcistes ont réussi à repousser le Prince à temps, mais sa présence a laissé l’âme abîmée. Celle-ci sera désormais plus vulnérable aux possessions, plus perméable à la magie noire, et susceptible d’être naturellement attirée par les vices du Prince. Par dépit, le démon supérieur pourra avoir laissé des blessures spirituelles très profondes, si bien qu’il n’est pas rare que les victimes retombent dans de mauvais travers plus tard. Au niveau psychologique, le souvenir du Prince ne s’estompe jamais complètement. Ses visions et sa voix resteront comme un écho lointain chez la victime, qui sera souvent la proie de cauchemars. Des anciens possédés ont développé très souvent des troubles du comportements, voire des maladies mentales graves. Bon nombre ne se remettent jamais des dégâts psychologiques causés par le Prince, si bien qu’ils n’arriveront jamais à retrouver une vie normale. C’est au niveau physique que les dégâts sont moindres. Le Prince ayant tout intérêt à préserver ladite enveloppe du possédé, il a même tendance à empêcher sa victime de se mutiler elle-même. Pourtant, il est arrivé que certains Princes, par dépit d’avoir échoué à posséder, tentent de détruire le corps ou poussent la victime au suicide. Par frustration, le démon peut avoir causé des dégâts graves, surtout si les exorcistes n’ont pas été assez vigilants pour prévenir cette éventualité.
Exorcisme ratéQue l’exorcisme ait raté ou que le possédé n’ait bénéficié d’aucun secours, le résultat sera le même. Le Prince est en pleine possession du corps, a châtié les éventuels gêneurs, et ajoute cette enveloppe à sa collection : il n’existe aucune limite connue du nombre de corps que peut posséder un Prince, car ils peuvent transférer aisément leur essence d’un corps à un autre. Quant aux âmes infortunées, elles n’ont tout simplement aucune possibilité de reprendre le contrôle une fois le démon installé. Au bout d’une semaine, la lutte est terminée. L’âme n’aura plus aucun moment de lucidité, à moins que le Prince le décide volontairement : elle est écrasée en permanence. À ce stade, un exorcisme est devenu totalement inutile, car non seulement le Prince aura tout le loisir de se défendre, mais il ne pourra plus être délogé par aucun moyen que ce soit. Le possédé peut encore être récupéré si et seulement si, le Prince décide d’abandonner l’enveloppe corps et âme, ce qui est très rare.
Au bout d’un ou deux mois toutefois, les dommages sont définitifs. L’âme détruite par la proximité avec un démon supérieur se détériore définitivement : elle devient irrécupérable. À ce stade, même si le Prince abandonnait le corps, l’âme est trop abîmée : elle a perdu son identité, sa conscience, et elle est incapable de revenir à sa vie d’avant. Elle est l’équivalent au niveau spirituel d’une goule, une coquille désormais sans vie qui est vouée à sombrer aux Enfers tôt ou tard. Lors d’une possession permanente, l’emprise du Prince métamorphose l’âme. Celle-ci est digérée de la même manière qu’aux Enfers, et devient à son tour un fragment du plan. Elle est imbibée par les vices du Prince, tant et si bien qu’elle devient une part entière de son domaine. Elle n’est plus une âme terrestre, mais un morceau damné des Enfers qui cesse d’exister en tant qu’entité propre. Au retour du Prince dans son domaine, il emportera les lambeaux de cette âme, la laissant terminer de pourrir aux Enfers, ou la jetant en pâture à ses Légions pour qu’ils la dévorent.
The Mother who reigns over the bounty of nature and the rhythms of the Earth. The Crone that brings us death and the end of the cycle. She is now the Winter-time of our life.
Le déroulement d’une possession par un Infernal est assez similaire à celle d’un Prince, bien que son intensité et sa rapidité diffèrent beaucoup. À l’inverse d’un Prince, un Infernal a nettement moins de puissance à sa disposition, si bien qu’il choisit des victimes déjà vulnérables, comme les enfants, les criminels, les malades mentaux, les victimes de Pactes ratés ou d’addictions, etc. Après une transition entre les plans coûteuse en énergie, les Infernaux sont forcés de ménager leurs pouvoirs. Ainsi, contrairement à un Prince, l’intrusion d’un Infernal dans un corps est souvent insidieuse, plutôt qu’en force. Le démon cherchera à user continuellement sa victime, à appuyer sur ses faiblesses, fouillant ses pensées profondes et souillant son âme. Chaque Infernal possède sa propre manière de faire allant de pair avec sa personnalité et son appartenance à une cour du vice.
Une à deux semaines sont nécessaires en moyenne pour qu’un Infernal usurpe le contrôle du corps. Au contraire d’un Prince, l’Infernal ne possède pas un contrôle absolu sur l’âme, et ne maîtrisera le corps possédé qu’environ 90 % du temps, réservant au malheureux des rares moments de lucidité.
Stade un L’intrusion de l’Infernal provoque un malaise progressif. Il n’y a pas de choc brutal, mais des symptômes de nervosité et de mal-être apparaissent, ainsi que des signes de fièvre. Le possédé n’est pas malade d’un point de vue clinique, mais se sent stressé en permanence : il a du mal à dormir, a l’impression d’être épié. Cet état dure parfois jusqu’à une semaine, avec des signes d’hyperactivité durant les derniers jours. Le possédé devient facilement irritable, et ses nuits sont courtes, brisées par des cauchemars sans fins, ou des insomnies persistantes.
Stade deux Au contraire d’une possession avec un Prince, l’état du possédé empire. L’Infernal murmure à son oreille, fouille ses pensées intimes et joue avec ses peurs. Le possédé commence à comprendre qu’il n’est plus seul et se croit fou. L’épuisement et la présence de l’Infernal crée des hallucinations à tout moment : le possédé croit revivre des anciens souvenirs, souvent les plus douloureux, toujours de manière déformée. Cet état peut durer plusieurs jours, mais se détériore assez vite vers le dernier stade. À la fin, le possédé perd pied avec la réalité : il ne sait plus s’il rêve ou s’il est éveillé.
Stade trois De manière assez similaire avec un Prince, la victime de l’Infernal est en proie au désespoir. Il sait qu’une créature maléfique l’habite, et essaye de chercher du secours : l’incompréhension à laquelle il se heurte le fait sombrer dans la paranoïa. Certains possédés deviennent suicidaires, bien que le démon va disputer le contrôle du corps pour l’empêcher de l’abîmer définitivement. La victime devient agressive, incohérente. À la fin, elle se renferme sur elle-même et s’isole de la réalité. Ce stade dure plusieurs jours en moyenne, parfois une semaine avant la perte de contrôle du corps.
Les protections
D’une puissance moindre comparée à un Prince, les Infernaux ne sont pas pour autant à sous-estimer. Ils sont en effet capables de causer beaucoup de dégâts, et leur capacité de nuisance peut beaucoup varier d’un individu à un autre. On ne peut jamais connaître à l’avance la dangerosité ou l’expérience d’un Infernal. Certains peuvent être incroyablement vieux à l’échelle humaine et être très expérimentés en matière de possessions, ou encore disposer d’une bien plus grande puissance.
Les herbesLes herbes protectrices sont assez efficaces contre les Infernaux. Les répandre dans une pièce les empêchent de se manifester aux yeux du possédé, et les forcent à se recroqueviller au fond de l’esprit. Si elles ne suffiront pas pour les déloger d’un corps, en les utilisant en abondance, elles sont capables de bloquer leur influence sur l’esprit du possédé. Il est recommandé de les utiliser comme des outils de second plan qui vont renforcer un exorcisme.
Les arcanesToute l’efficacité des amulettes de protection et d’autres objets de la magie blanche ou rouge dépend à la fois de la puissance dudit objet et du démon. Chaque Infernal est différent. Certains peuvent être retors et surmonter l’effet d’une protection qu’un autre Infernal ne sera pas capable de bloquer. Un arcaniste accompli pourra tout à fait être capable de fabriquer une protection efficace : la magie blanche autant que la rouge peut être utilisée pour se faire, pourvu qu’elles soient assez puissantes.
La FoiComme pour un Prince, la Foi est une arme très efficace pour repousser les Infernaux. Un croyant sûr de lui peut repousser à lui tout seul l’assaut d’un Infernal, et l’épuiser suffisamment pour le renvoyer aux Enfers. Dans la pratique, les Infernaux ne s’attaquent jamais aux vertueux, car ils leur opposent des luttes bien trop épuisantes à leur goût. Les reliques de la Foi sont toutes aussi efficaces contre les Infernaux que contre les Princes, même celles de moindre puissance.
L'exorcisme
ActionsEntreprise nettement moins risquée qu’avec un Prince, l’exorcisme d’un Infernal demande toutefois de la prudence et une expertise éprouvée. Contrairement à la possession d’un Prince, l’emprise d’un Infernal est beaucoup plus lente et moins dévastatrice immédiatement. Même au terme d’une lutte de deux semaines, si l’Infernal a repoussé l’âme, il ne possède pas un contrôle parfait de celle-ci. Ce ne sera qu’au bout de plusieurs mois, voire d’années, que l’âme subira des dommages irréversibles. Pourtant, il sera nécessaire d’intervenir le plus vite possible. Même si une âme à forte volonté peut se battre des années durant pour sa survie, plus le temps passe, plus elle risquera de conserver des séquelles, même si elle devait être sauvée du démon. Au bout de décennies d’emprise, toute âme deviendra cependant définitivement irrécupérable, quelque soit sa résistance initiale. L’exorcisme d’un Infernal peut être accompli par un seul exorciste. Cette personne devra toutefois être très solide, expérimentée, et se préparer à un âpre combat. Deux exorcistes sont très souvent préférables, car les Infernaux apprécient d'user de ruses et d' exploiter les faiblesses psychologiques. Un tel combat n’est pas à prendre à la légère : il existe un réel risque que les exorcistes trouvent la mort.
Sanctuaire & reliquesMême si les Infernaux sont inférieurs aux Princes, il est vivement recommandé de fortement s’armer contre eux. On ne peut jamais savoir à l’avance la puissance de l’Infernal et, même si les humains ne le savent pas, il peut exister d’énormes variantes de puissance entre les affidés d’une même cour. Il peut être vital d’isoler le possédé à exorciser dans un sanctuaire ou d’utiliser des reliques porteuses de la Foi, voire les deux en même temps. L’exorciste ne sera jamais trop prudent face à eux. Le but de l’exorcisme sera d’opposer suffisamment de résistance pour, de façon similaire à un Prince, décourager l’Infernal de se battre. Ceux-ci ont déjà dû abandonner une partie de leurs pouvoirs pour franchir les plans, se sont battus contre une âme récalcitrante : ils ne peuvent pas opposer une lutte interminable. C’est donc une œuvre de longue haleine et de patience. Enfermer un possédé dans un sanctuaire est une excellente façon de saper sans trop d’efforts les forces d’un Infernal.
Les conséquences
Exorcisme réussiTout comme avec un Prince, l’emprise d’un Infernal peut laisser des séquelles sur l’âme qui sont plus ou moins profondes selon la durée de la possession. Toutefois, il est encore possible de sauver l’âme du possédé des mois, voire des années après l’attaque initiale. Ainsi, si l’exorciste parvient à expulser le démon moins de deux semaines avant le début de la possession, l’âme de la victime n’aura à subir aucun dommage spirituel. Au-delà de ce délai, elle deviendra progressivement plus vulnérable aux intrusions démoniaques, plus susceptible de pencher vers les vices de l’Infernal. Au niveau psychologique, plusieurs mois de proximité avec un Infernal laisse la victime en proie à divers troubles mentaux : anxiété, dépression, voire des maladies mentales. Au bout de plusieurs années, la victime conservera des séquelles psychologiques qui nécessiteront des prises en charge médicales. Il lui faudra beaucoup de temps pour se débarrasser de véritables états psychotiques, parfois jusqu’à déclencher des crises de terreurs violentes, voire des épisodes de catalepsie.
Au niveau physique, les dégâts sont moindres tout comme un Prince. L’Infernal cherchera à préserver l’enveloppe de chair, si bien qu’il aura veillé à empêcher le possédé de se faire du mal. Toutefois, les exorcismes n’étant pas de tout repos, il peut arriver que les victimes aient à subir des privations. Elles peuvent ressortir de cette expérience amaigries et souffrir de carences alimentaires temporaires. Une rééducation est souvent nécessaire, car la victime doit se réhabituer à son propre corps.
Contrairement à un Prince, un exorcisme abouti peut permettre de sceller l’essence du démon. Lors de la phase d’expulsion de l’Infernal, son essence flotte encore dans le plan terrestre durant un laps de temps où elle est vulnérable. L’essence n’a pas encore quitté la Terre, si bien qu’il est possible, avec de la magie et un réceptacle approprié, de la sceller. Il s’agira de transférer cette essence dans un objet qui sera alors verrouillé par la magie, blanche de préférence, et placé sous surveillance. Condamner l’essence d’un Infernal peut théoriquement l'être pour l'éternité. L’objet où elle est scellée devra être alimenté en magie, ou bien placé dans un lieu sanctifié, où la vertu des croyants renforcera le sceau. De cette manière, le démon n’aura aucun moyen de s’échapper, à moins qu’une aide extérieure ne brise l’objet ou que la dose de magie de celui-ci s’épuise. Les urnes du Vatican sont un très bon exemple, où des Infernaux anciens et retors sont enfermés depuis des siècles sous la garde des Purificateurs.
Exorcisme ratéJamais l’Infernal n’aura le contrôle total du corps, bien que sa mainmise sur celui-ci ne laisse à l’âme que de très brefs moments de lucidité. Durant ces rares instants, la personnalité humaine ressurgit et cherche à reprendre vainement le contrôle de sa vie : toutefois, l’emprise du démon laisse toujours des marques, et même si le possédé reprend le contrôle, il ne sera jamais vraiment totalement lui-même. Durant ces moments de lucidité, le possédé sera désorienté, cherchera désespérément un secours dont personne ne comprendra la raison. Le joug de l’Infernal écrasant l’âme, la conscience humaine aura l’impression d’émerger d’un interminable coma, si bien qu’il est souvent difficile de se remettre à parler ou à se mouvoir correctement. Les habitudes les plus banales nécessiteront un gros effort de concentration, d’autant plus que le démon luttera férocement pour reprendre le contrôle.
Au bout de plusieurs années, ces instants de liberté se feront très rares. Il deviendra très difficile de véritablement reprendre le dessus, et même en cas de victoire, cette liberté sera très brève. Celle-ci sera amputée par une grande difficulté à s’exprimer et à se déplacer, car l’âme aura perdu l’habitude d’utiliser son propre corps. Elle a été détruite par la proximité avec l’essence de l’Infernal, et a perdu de vue la réalité et des mécanismes les plus élémentaires, comme l’alimentation, ou l’équilibre. Au-delà de plusieurs décennies, c’est trop tard. L’âme est perdue, et même si l’Infernal était délogé par miracle du corps, le possédé ne serait plus qu’une goule, dénué de toute humanité. L’âme fait alors partie intégrante de l’Infernal : elle est digérée et cesse d’exister en tant que conscience. Elle devient à son tour un morceau du plan infernal, qui sombrera avec son démon aux Enfers.
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Parmi les plus faibles créatures des Enfers, les démons inférieurs ne sont capables que de possessions partielles. De telles possessions ne se produisent qu’à l’issue d’une longue usure de l’hôte, appelée un attachement. Ainsi, le déroulement d’une possession par les Légions est très différente de celle d’un Prince ou d’un Infernal, car elle n’évolue jamais vers un contrôle total des démons. Constamment torturé par plusieurs démons à la fois, le possédé alternera entre des épisodes de possession et de harcèlement, qui se répéteront tant que les Légions ne seront pas expulsées de son corps. Il est néanmoins possible pour l’hôte de sortir de ce cycle en pactisant une trêve avec les démons, même si tous les symptômes ne disparaissent pas. Une forme d’entente sera ainsi possible, bien que cela dépende beaucoup de la capacité des Légions à comprendre les instructions.
En moyenne, des mois seront nécessaires pour que les démons inférieurs usent suffisamment leur hôte pour parvenir à prendre le contrôle partiellement.
Stade un L’intrusion des démons est relativement discrète. Le possédé se sent irritable, facilement mis en colère, et il peut entrer dans de violentes crises d’agressivité. Ses nuits sont agitées par des insomnies peuplées de cauchemars. Il n’est pas rare que certains possédés se mettent à parler tout seuls, sans justification, à pousser des cris soudains ou à grogner pendant leur sommeil. Cette phase peut durer des mois, durant lesquels les démons exacerbent les mauvaises habitudes du possédé : ce sont ses travers et ses manies qui peuvent prendre d’importantes proportions.
Stade deux C’est la phase d’exaltation. Le possédé est épuisé, mais paradoxalement, il se sent très fort, capable de surmonter tous les obstacles. Il est capable d’ignorer la douleur, et passe par des phases d’hyperactivité. Il a l’impression de pouvoir tout réaliser, d’être immortel et puissant, ce qui cause des accès de délire, jusqu’à se faire très mal physiquement. Il commence à confondre ses sentiments et les injonctions des démons : ses sentiments négatifs sont exacerbés, il alterne les accès dépressifs et exaltés, parfois de manière complètement aléatoire.
Stade trois Toutes les victimes des Légions n’atteignent pas ce stade. Certaines restent perpétuellement au second stade, car les démons sont trop faibles pour prendre le dessus, même partiellement. Dans cette phase, le possédé développe quasiment une double personnalité. Cette seconde personnalité s’exprime durant les phases de forte dépression ou de sommeil, lorsque la conscience, trop affaiblie, abandonne le contrôle aux démons. Les Légions, imprégnés de la personnalité de leur hôte, singent son comportement de manière déformée, donnant libre court à ses mauvais penchants et faisant sauter toutes ses inhibitions. Le possédé devient un véritable Docteur Jekyll et Mister Hyde.
Les protections
Herbes, arcanes, Foi, Tous les moyens sont bons pour repousser les Légions. Les démons inférieurs ne sont ni des êtres très malins, ni très puissants. Ils fondent sur les faibles, usent leur volonté, et les attaquent quand leur état mental est au plus bas. Ainsi, il est facile de repousser leur influence, que ce soit sur les individus, les animaux ou les lieux. Même les amateurs inexpérimentés pourront les repousser à l’aide d’herbes et de prières, pourvu qu’elles soient efficaces contre les démons. Les herbes sont notamment des aides très précieuses pour purifier un lieu hanté par leur présence. La Foi ou les arcanes blanches sont radicalement efficaces contre ces démons, incapables d’opposer une véritable résistance. Leurs besoins constants d’énergie les forcent à se greffer constamment sur une source d’émotions négatives, sans laquelle ils sont incapables de se maintenir sur Terre plus de quelques heures. S’ils sont coupés d’un corps, ils sont d’autant plus vulnérables à une purification.
Toutefois, les Légions demeurent des démons inférieurs certes, mais il serait naïf de sous-estimer la menace qu’ils peuvent représenter. En effet, l’intelligence et la puissance des Légions peuvent varier selon la quantité d’entités dont elles sont composées : certaines peuvent être très retorses, et disposer de pouvoirs d’illusions avancés. De plus, leur appétit bestial les rend agressives et imprévisibles, tandis que certains lieux peuvent être hantés par une grande quantité d’entre elles. Prudence, donc. Poussées dans leurs retranchements, les Légions sont bien plus dangereuses. Si un Infernal préférera opter pour une retraite prudente, les démons inférieurs pourront se battre jusqu’au bout s’ils sont acculés. Leurs pouvoirs d’illusions aux abois sont dangereux, semant aisément la confusion parmi leurs ennemis : des protections contre de tels effets sont recommandées, tandis que la Foi fera barrière contre ces attaques mentales.
L'exorcisme
Il est aussi facile de se protéger des Légions que de les exorciser. En réalité, une âme à forte volonté est suffisante pour les tenir en échec : il leur faudra des mois d’attachement avant qu’ils puissent parvenir à épuiser suffisamment une âme pour s’y accrocher. Il n’est donc pas difficile de secourir les victimes des attaques, car même un soutien psychologique est parfois suffisant pour permettre à la victime de surmonter ces tourments intérieurs.
Toutefois, pour déloger durablement des Légions, rien ne vaut l’utilisation des protections adéquates et d’un exorciste averti. L’emploi de plusieurs exorcistes, d’un sanctuaire ou de reliques ne sont pas nécessaires pour les chasser, même si cela peut bien entendu accélérer le processus. Il est judicieux de s’assurer que le lieu d’habitation ait été purifié, car les Légions s’accrochent aussi bien aux âmes qu’aux environnements. Ce sont des vermines très tenaces et incroyablement patientes. Leur présence est ainsi comparable, et souvent confondue, avec les esprits dans les lieux hantés. Il est très souvent nécessaire de faire déménager les victimes les plus atteintes afin de couper directement l’alimentation des Légions en énergie négative. Tant que la victime souffrira ou écoutera les démons, elle alimentera involontairement leur énergie, rendant l’exorcisme plus difficile. Un travail de soutien psychologique aux victimes est donc indispensable pour chasser durablement les Légions.
Autre solution : enfermer les démons. Il est bien plus aisé et moins coûteux en magie de les capturer dans un objet, comparé aux Infernaux. Certains sont si peu intelligents qu’il est possible de les attirer dans le réceptacle, avec un appât magique par exemple, avant de les sceller à l’intérieur. Si ce processus est facile, le nombre conséquent de Légions existant peut être un problème : souvent, les ordres de la Foi n’ont pas trouvé beaucoup d’intérêt à stocker ces démons, et ont préféré les bannir.
Les conséquences
Exorcisme réussiContrairement aux autres démons, les Légions laissent rarement des séquelles importantes. L’hôte conservera quelque temps des angoisses, des manies ou des phobies dues aux méfaits des démons, mais rien qui ne puisse être guéri avec le temps ou un soutien psychologique. Si l’attachement a duré longtemps, il est possible que la victime conserve une certaine vulnérabilité aux intrusions, mais ce n’est pas systématique. La plupart des hôtes reprennent ainsi une vie tout à fait normale. Toutefois, si l’attachement a dégénéré en possession partielle avant d’être exorcisé, la victime en ressentira un manque, comparable à l’abandon d’une drogue. Elle se souviendra de ces moments d’exaltation où elle se sera débarrassée de ses inhibitions, tant mentales que physiques, et en retirera une certaine tristesse, un vide. Certaines victimes remplacent alors ces manques par d’autres addictions, comme le tabac, les drogues ou encore l’alcool, voire certaines manies.
La meilleure chose à faire pour aider une victime d’un démon inférieur est un suivi régulier de ses facultés mentales. Il est nécessaire de prodiguer une aide psychologique, mais surtout de s’assurer que le lieu où il vit est bien vide de toute présence démoniaque. Certaines Légions peuvent duper les exorcistes en abandonnant temporairement les lieux, en se cachant dans des objets ou même dans des animaux. Il faut ainsi s’assurer que toute vermine a été éradiquée définitivement.
Exorcisme ratéJamais les démons inférieurs ne parviendront à s’emparer totalement d’un corps. En revanche, ils peuvent réussir à en prendre le contrôle régulièrement, pendant les phases où l’âme est trop épuisée pour se défendre. L’hôte traversera des crises de comportements incohérents, où ses proches ne le reconnaîtront plus : il développe une autre personnalité, plus extrême, plus brutale. Ces phases sont souvent caractérisées par de l’hyperactivité et le besoin de s’abandonner à ses plus bas instincts. Dans les pires des cas, le possédé devient une toute autre personne. Bientôt, il deviendra accro à sa nouvelle vie, aux frissons qu’elle lui procure. C’est d’autant plus vrai pour les humains qui deviennent attachés à ces pouvoirs surnaturels que peuvent leur abandonner les démons inférieurs. Ceux-ci ne sont plus alors des parasites pour leur hôte, mais une force qui leur a permis de se libérer. Bientôt, la victime défendra même son propre parasite, comme un véritable syndrome de Stockholm.
Le possédé peut ainsi très bien s’accommoder de cette présence, et établir une forme de symbiose. Son comportement est alors influencé par les démons qui lui laissent secrètement plus de liberté tant qu’il continue de se livrer à leurs mauvais penchants. Le possédé bénéficie de certains avantages du démon : il est plus fort, plus rapide. Il a moins besoin de sommeil, ressent le besoin presque animal d’être toujours en mouvement, de toujours rechercher les frissons et les vices. Pour certains hôtes, c’est un plaisir viscéral : il n’est plus spectateur de son malheur, mais acteur. Comme tous les démons, la proximité de l’âme avec des Légions la souille. Si cet effet est loin d’être aussi immédiat qu’avec les autres démons, la symbiose avec les Légions causera à terme la perte de l’âme, souvent sur plusieurs décennies. L’hôte ne considère plus ses démons comme néfastes : ils font partie de lui, ils sont ses pouvoirs surnaturels ; il les chérit. L’âme devient lentement une partie des entités composant le démon : à la fin de sa vie, l’âme n’est plus capable de rejoindre le plan astral. Elle sera attirée au sein des Légions, devenant à son tour l’une de ces entités démoniaques.
The Mother who reigns over the bounty of nature and the rhythms of the Earth. The Crone that brings us death and the end of the cycle. She is now the Winter-time of our life.