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Les Démons

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Introduction
Les Démons
Demons to some. Angels to others.



En un mot
Dans cette annexe, vous ferez vos premiers pas parmi les créatures peuplant les Enfers. Vous y découvrirez un monde singulier, avec ses lois et ses principes. L'univers infernal étant difficile à concevoir pour l'esprit étriqué d'un être humain, cette introduction vous servira de fil d'Ariane afin de ne point sombrer trop vite. Oubliez le folklore éculé des diables cornus et des clichés bibliques, ils ne sont que poudre aux yeux. Les démons eux, sont depuis longtemps passés maîtres dans l'art de duper les humains. Alors, méfiez-vous des cadeaux qui vous sont offerts, et naviguez avec prudence dans les cercles abjects des Enfers. Bonne chance, ils ont hâte de vous connaître.
Mythes ou réalité ?
Quelle que soit la civilisation, la culture humaine, l’époque et ses croyances, les démons ont toujours existé. Depuis l’aube de l’humanité, ils ont hanté les humains, leurs cauchemars et leurs terreurs, sur tous les continents, donnant naissance à d’innombrables interprétations, occultes ou théoriques, sur les raisons de leurs existences, leur nature profonde et leurs motivations.

C’est un fait indiscutable, les démons ont infesté l’esprit humain. On retrouve ainsi leurs traces dans bon nombre de religions, de folklores, de croyances, et même dans la littérature. Leurs noms sont multiples, et les mythes les concernant sont aussi denses que le mystère opaque qui les entoure.
Car, si chaque culture humaine a tenté d’apporter une réponse définitive, souvent théologique, aux démons et à la question plus vaste de l’origine du Mal, ils sont restés extrêmement mal connus. Objets de crainte, de fascination morbide ou de sermons, ils sont unanimement reconnus comme des êtres mauvais. Toutefois, l’écrasante majorité des humains dans les sociétés modernes les classent comme des superstitions, des absurdités religieuses et, aujourd’hui, ne croient pas en leur existence.
Certes, il existe encore des communautés humaines, souvent très pieuses, fermement persuadées de l’existence de ces créatures, mais sans la moindre preuve irréfutable. Et pour cause, les démons eux-mêmes entretiennent soigneusement le mystère qui les entoure, gardant jalousement leurs secrets, l’étendue réelle de leurs pouvoirs et leur influence sur l’humanité passé ou à venir.
Ainsi, les véritable érudits en matière de démonologie sont rarissimes. On les retrouve bien souvent chez les arcanistes, particulièrement chez les adeptes de la magie noire. La Goétie ou l’art d’invoquer les démons est d’ailleurs une pratique particulière de la magie, souvent extrêmement tabou parmi les traditions arcanistes. Qui plus est, certaines organisations strictement religieuses sont au courant de leurs existences voire même de leurs agissements, tels les Purificateurs ou certaines sectes.

Néanmoins, les connaissances s’avèrent vite morcelées. La Goétie s’attardant sur les actes, les gains et les risques, la compréhension profonde des démons et des Enfers n’est basée, au mieux, que sur des théories plus ou moins fantaisistes. Les seules informations connues ont été obtenues via des interactions rares, toujours dangereuses, par des pratiquants poussés au bord de la folie. À ce jour, il n’existe aucun consensus quant à l’explication de leurs origines, leurs motivations, leur société ou les Enfers, et la totalité des maigres savoirs les concernant sont souvent considérés comme tabous.
Entre croire et savoir, il existe un fossé de méconnaissance. Si, en pratique, il n’est pas si difficile de rencontrer des personnes croyant aux démons, celles détenant une authentique connaissance sont très rares. Quant à ceux les ayant rencontrés ou pire, commercé avec eux, ils sont plus rares encore. De telles rencontres impliquent des risques considérables, laissant bien souvent des stigmates tant physiques que mentaux, et une souillure irrémédiable sur l’âme de l’infortuné.

Naissance & Mort
Nés du chaos primaire, de la lave et du souffre suintant des Enfers, des vices des hommes accumulés tels des souillures conscientes, la littérature et la mythologie débordent de théories sur la naissance des démons. Au travers des continents et des cultures, ils seraient des divinités déchues, des avatars du chaos, ou la personnification du Mal. Si certaines de ses spéculations s’approchent d’un semblant de vérité, aucune ne parvient à livrer une explication satisfaisante, car l’esprit des hommes raisonne selon des concepts propres au plan terrestre. Des concepts auxquels les démons n’obéissent pas.
Ainsi, un démon ne naît ni ne meurt au sens humain du terme. L’origine des démons, et des Enfers par extension, est alors incompréhensible pour un raisonnement humain, car cela prend racine dans le bizarre, une logique abjecte qui exclue les règles de la physique telles qu’on les connaît sur le plan terrestre. C’est aussi la raison de cette absence totale d’informations : personne n’a jamais réussi à voyager dans le plan démoniaque, et il est fort à parier qu’une telle entreprise laisserait un esprit brisé par la folie. À ce jour, même les plus acharnés pratiquants de la Goétie y ont échoué.

Paradoxalement, les démons sont intrinsèquement liés aux humains. L’apparition des tous premiers démons remonte ainsi au balbutiement de l’humanité, lorsque ces sacs de chair prirent conscience des premiers vices, des premiers sentiments négatifs. Des apparitions millénaires dont seuls les plus anciens Princes, tels Hornet ou Asmodée, ont été les témoins. Leurs essences se formèrent alors dans les tréfonds des Enfers, des vices chutant et suintant de l’humanité ; un démon est une pellicule de Mal qui s’agglomère autour d’un acte mauvais et qui, lentement, prend conscience à son tour.
Les démons sont alors des aberrations sans père ni mère, en perpétuelle évolution, et dont l’essence reste étroitement liée aux Enfers. Ils sont une excrétion spontanée de ce plan infernal, que les vices humains ont rendu conscients, une accumulation de ce qu’il y a plus noir en l’homme et son énergie. Ils sont des négatifs de l’humanité, l’envers du miroir, ce reflet ricanant qui habite derrière cette paroi lisse et qui se nourrit des sentiments sombres, les doutes, les terreurs, les erreurs…

Énième aberration, les démons peuvent naître d’autres manières. Ainsi, lorsqu’une âme souillée est emportée par un autre démon, ou bien chute dans un domaine infernal, elle peut à son tour donner naissance à un démon. Elle aspire l’énergie des Enfers, s’alimente en vices, et de la même manière, elle devient consciente en formant les prémices d’une essence démoniaque. Toutefois, ce n’est pas un processus immédiat ; la croissance d’un démon ne dépend pas du facteur temps, mais bien de la quantité de pouvoir et de vices que son essence sera capable d’aspirer.
Une âme déchue n’aura donc jamais la puissance d’un Prince immédiatement. Elle deviendra bien souvent un démon inférieur, comme les Légions, une intention maline primitive, presque bestiale, qui cherchera à se nourrir à la manière d’un parasite. Ces castes de démons peuvent aussi croître en s’associant les uns aux autres, une sorte de fusion de leurs essences, qui donnent naissance à des aberrations à consciences multiples, cherchant à se dominer perpétuellement entre elles.

Découvrir le destin des âmes viciées

Enfin, un démon peut aussi naître d’une Engeance. Lorsque l’existence physique de ces enfants des Princes se délitent, ils délaissent leurs enveloppes terrestres, car l’essence démoniaque contenu en eux aura pris le dessus. Celle-ci aura consommé l’entièreté de leur âme humaine, laissant la place à un démon à part entière qui sera immanquablement attiré vers les Enfers. La puissance du démon ainsi créé varie grandement selon ses accomplissements durant son existence d’Engeance.
Certaines Engeances auront tant répandu le Mal sur Terre, se seront tant nourries de vices, qu’elles détiendront une puissance colossale, telle Ishtar qui accéda au trône princier de son propre père. À l’inverse, certaines chuteront dans les castes inférieures, des âmes éternellement torturées entre deux états, les résidus de leur humanité cherchant à fuir l’horreur incompréhensible des Enfers.


The Mother who reigns over the bounty of nature and the rhythms of the Earth. The Crone that brings us death and the end of the cycle. She is now the Winter-time of our life.
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Les échelons infernaux
Les échelons infernaux


La classification des démons fut de tout temps un sujet complexe, exerçant une fascination morbide dont la littérature humaine s’est emparée à maintes reprises. Ainsi, nombreux furent les ouvrages en démonologie et les essais ésotériques à tenter d’établir un semblant d’ordre. On chercha à forcer un raisonnement humain dans l’inconcevable et l’anormal ; le résultat fut loin d’être à la hauteur de la réalité. Aujourd’hui, la démonologie n’accepte qu’une classification très sommaire des démons, un tableau divisé en trois groupes avec pour seul critère leurs capacités de nuisance avérées.

Les démons supérieurs, intermédiaires, et inférieurs. Cette classification existe dans un but purement pratique et éducatif dans les traditions magiques, afin d’offrir un socle de connaissances minimum et de réduire les risques. Dans la Goétie, il est vital de connaître la puissance du démon, ne serait-ce que pour prendre les mesures de protections adéquates ; si elles existent. Le classement suit à peu près la même logique quelle que soit la tradition magique, bien que chacune possède ses propres termes, sa manière unique de les nommer, de les invoquer ou de s’en protéger.
Pour autant, ce classement est loin de satisfaire la réalité du plan infernal. Tout comme leur essence, les échelons des démons sont sujets aux changements permanents, à mesure que les trônes se font ou se défont, que les alliances naissent et meurent, que leurs domaines d’influences fluctuent. Car à l’intérieur de chacune de ces castes, il existe d’autres échelons tenant compte des subtils pouvoirs de chacun, de l’influence sur le Grand Jeu, et de nombreux critères qui, s’ils sont obscurs aux arcanistes, vont de soi pour les démons. Ce sont des cercles dans d’autres cercles, et ainsi de suite.

Les démons supérieursC’est une caste relativement simple à saisir, car celle-ci ne comprend que les Princes Démons. Ce sont des entités aux pouvoirs colossaux, possédant des armées infernales à leur service et un domaine d’influence qui leur est propre. Chacun représente un niveau des Enfers qui est à la fois une représentation géographique et politique de leur influence. Chacun détient un trône symbole de la reconnaissance de ses frères pour son influence et la puissance obtenue après avoir répandu le Mal sur Terre à une échelle titanesque. Au cours des millénaires, ils ont usurpé les attributs des dieux vénérés par les humains. Leurs avatars et leurs noms ont été nombreux ; ils furent Seth, Loki, Baal et tant d’autres, donnant aussi naissance à bien d’autres mythes comme le Kraken…

En savoir plus sur les Princes Démons

Les démons intermédiairesIls ont été et se sont nommés de bien des manières selon l’époque et les cultures humaines. Tantôt simplement démons, ils furent aussi les Gallas en Mésopotamie, les dieux de la mort Maya résidant à Xibalba, les Shedim des Juifs, les Asura des Hindouistes, ou encore les Efrits des cultures arabes. Ils se nomment eux-mêmes les Infernaux, les résidents des Enfers. Leur hiérarchie est très complexe car tous n’ont pas les mêmes capacités, la même puissance ou la même influence. Qui plus est, certains se rattachent volontairement au domaine d’un Prince, construisant des cours entières ; ils singent alors les humains, se donnant les titres de Baron, Duc, Marquis, et bien d’autres grands seigneurs. Même si leur influence est loin d’égaler celle des Princes, nombre d’entre eux ont laissé leurs marques maléfiques sur l’histoire humaine, comme les succubes précipitant la ruine de Sodome et Gomorrhe, ou l’accident mortel et humiliant des latrines d’Erfurt.

En savoir plus sur les Infernaux

Les démons inférieursVermines innombrables, les inférieurs sont trop souvent sous-estimés car beaucoup d’entre eux sont l’équivalent du stade animal chez les démons. La plupart des âmes déchues tombées aux Enfers deviennent l’un d’entre eux : une minuscule essence de démon en devenir cherchant à se nourrir de vices à la manière d’un parasite. La plupart ont une intelligence très limitée, et sont réduits à tourmenter les humains, suçant leurs émotions négatives telles des sangsues ; on les confond régulièrement avec des esprits mauvais. Pourtant, ils sont bien différents. On les nomme les Légions, car ils sont nombreux à venir en nuées immenses dans le sillage des Princes comme une infestation, une armée infernale qui mord et s’acharne sans trêve. Ils n’ont pas de noms, car ils ont rarement une conscience propre. Parfois, certains parviennent à dévorer suffisamment d’énergie pour éveiller une intelligence vicieuse se gavant des tourments de ses victimes. D’autres encore fusionnent entre elles, donnant naissance à des aberrations à consciences multiples, démultipliant leurs capacités à nuire et leurs forces ; ils s’identifient alors eux-mêmes par des nombres, comme Six ou Neuf.

En savoir plus sur les Légions

Les Engeances Elles forment une caste à part. La Goétie ne s’intéressant qu’à l’invocation des démons du plan infernal, la démonologie les a souvent traités comme des racontars, voire des êtres hybrides peu intéressants. Et pour cause, n’étant pas nées dans le plan infernal, elles ne forment pas un démon à proprement parler. Les Engeances se rapprochent davantage des humains sur le plan physique, au sein desquelles sommeille un fragment d’essence du Prince. C’est un potentiel endormi qui détient la possibilité de se développer en démon plus tard. Ainsi une Engeance ayant succombé à sa part démoniaque se rangera parmi les autres castes inférieures, intermédiaires ou supérieures, en fonction de ses accomplissements. L’exemple le plus parlant est Ishtar, une Engeance tant et si bien vautrée dans les vices, qu’elle s’empara du trône de son père une fois accueillie aux Enfers.

En savoir plus sur les Engeances

Ascension & Déchéance
Enfin, la classification des démons est d’autant plus malaisée qu’elle n’est jamais fixée. Bon nombre voient leur influence croître ou décroître, à mesure qu’ils répandent le Mal sur le plan humain. Mais c’est la collecte des âmes qui demeure le centre des tractations infernales : elles sont une nourriture, un levier d’influence et de puissance. Ruiner une âme saine et pure, c’est détourner la magie qu’elle contient vers une forme noire, dont les démons peuvent se repaître et qui est similaire à celle des Enfers. C’est aussi se prévaloir d’un potentiel serviteur, voire d’un futur démon, qui viendra grossir les rangs de sa propre armée, améliorant à son tour la capacité de nuisance de son maître.

Ainsi, un démon d’une caste inférieure pourra parfaitement accéder à l’échelon au-dessus, bien qu’il n’existe aucun système automatique de promotion, au sens humain du terme. C’est une forme de reconnaissance mutuelle, de respect, mêlé à de savants calculs politiques qui motivent ces relations complexes entre les démons. Par exemple, un intermédiaire ayant déjà des calamités historiques à son nom, n’aura pas la même position hiérarchique qu’un intermédiaire tout juste formé. De même, l’affiliation à la cour d’un Prince confère une influence et un prestige variable selon sa position dans le Grand Jeu. De nombreux critères subtils font et défont les jeux de pouvoirs à l’intérieur même des castes ; ce sont des cercles perpétuellement en mouvement, où les coups bas sont la normes.

Découvrir les Enfers


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Relations avec les autres races
Relations avec les autres races


HumainsPour la majorité d’entre eux, les démons sont du folklore. Les civilisations modernes ont notamment classé ces mythes au rang des superstitions, des fantasmes religieux, des vieilleries des siècles reculés et crédules. On en fait des sujets de moqueries, des instruments de carnavals, et des médias caricaturaux. Certaines sociétés encore ancrées dans les anciennes traditions, ou épargnées par la modernité, se transmettent encore des savoirs et des avertissements.
Mais aujourd’hui pour les humains, tout ceci est une plaisanterie. Cela fait d’ailleurs bien l’affaire des démons. Ces derniers ont profité de cette ignorance, du recul des croyances, de la Foi vertueuse, et des anciennes protections pour s’infiltrer de manière encore plus pernicieuse dans les sociétés.
Pour les démons du plan infernal, l’humanité est un cheptel d’âmes faciles à pervertir et un véritable terrain de jeu. C’est d’autant plus drôle pour eux, qu’un humain victime d’une expérience démoniaque aura du mal à trouver du soutien autour de lui, sera accueilli par de l’incrédulité ou pris pour un fou, voire pire. Quant aux Engeances, beaucoup ont eu un début de vie compliquée parmi les humains. Elles se sentent souvent à part et leur aisance à percevoir le surnaturel creuse encore ce fossé : il n’est donc pas rare qu’elles méprisent les humains.

OutresTout comme les humains, les outres ne savent rien des démons. Celles qui ont décidé de se lancer sur la voie des arcanes peuvent se prévaloir de notions, mais même dans ce cas, les détecter est une autre histoire. Pour l’immense majorité des outres, c’est impossible. Les démons, souvent soucieux de se fondre dans la masse humaine, ont toujours recours à des stratagèmes élaborés pour dissimuler leur aura. Lire l’aura d’un démon requiert non seulement un pouvoir de lecture, mais cela demande aussi un entraînement adéquat et un solide savoir : les voir n’est pas comprendre. Ainsi, même pour un médium chevronné, il est difficile de réellement interpréter la nature de cette aura mystérieuse, et ces rencontres suscitent bien souvent un malaise inné ou de l’étonnement. Les démons eux, trouvent chez les outres une nouvelle source de conflit, surtout quand les capacités de celles-ci sont instables. Leurs âmes sont souvent convoitées à cause du potentiel magique que celles-ci referment ; elles font alors des corps d’emprunt de choix.

ArcanistesL’existence des démons, associés aux mauvais esprits et au Mal, est un fait avéré chez les arcanistes, même si chaque tradition a sa propre manière de transmettre ce savoir. La Goétie étant une pratique liée à la magie noire, elle est souvent taboue et la démonologie n’est guère mieux considérée. L’immense majorité des arcanistes savent que frayer avec les démons est excessivement dangereux et hasardeux. Cependant les perceptions diffèrent selon les traditions et le type de magie pratiquée. Tout comme les outres, les arcanistes se heurtent aux mêmes problèmes concernant les auras des démons : il faut posséder une capacité de lecture et les connaissances adéquates pour comprendre ce que l’on voit.
Or, si les arcanistes sont parmi les mieux armés, ils ne sont pas sans failles. Les démons ont ainsi pris un malin plaisir à se travestir derrière les croyances païennes qui, aujourd’hui encore, sont demeurées très vivaces. Il n’est pas rare qu’ils viennent murmurer des propositions insidieuses aux oreilles des arcanistes, et on retrouve des pratiquants de magie blanche vénérer des divinités derrière lesquelles se cachent les méfaits des Princes. Les arcanistes croyants sont d’ailleurs rarement au courant de ses associations et les démons en profitent pour se faire passer pour des dieux bienveillants. Que l’on soit pratiquant de magie blanche, rouge ou noire, les arcanistes ont majoritairement le bon sens de conserver une distance prudente avec les démons.

GarousComme les humains, ils ne savent rien des démons. Ils n’ont aucun moyen de percer à jour les artifices que les démons emploient pour se dissimuler parmi les humains. Dans les cas rares où un démon décide de révéler délibérément sa nature, ou par maladresse, le Garou sentira d’instinct une aberration. Pour leur Bête, c’est une réaction viscérale de rejet face à un outrage à la nature qui n’a pas sa place dans ce monde. Cela peut alors entraîner une réaction violente.
Toutefois, ces cas sont d’autant plus rares que les démons ne s’intéressent pas beaucoup aux Garous. À cause de leur Bête intérieure, les hommes-bêtes sont quasiment impossibles à posséder. En revanche, ils font parfois des instruments de conflits particulièrement amusants et destructeurs, surtout les individus instables et peu en phase avec leur Bête. Certains démons s’amusent néanmoins à les tourmenter en excitant leurs plus bas instincts. Dans les cas les plus extrêmes, on retrouve l’influence des démons dans la formation de cultes abjects, notamment les tribus cannibales, dans lesquels les démons s’infiltrent parfois en secret. D’autres comme la cour d’Hornet, sont fascinés par des spécimens bien particuliers, avec lesquels ils entretiennent des rapports aussi mensongers que terrifiants.

MétamorphesDifficile de trouver deux races plus opposées. Véritables incarnations de la nature, les change-formes sont étroitement liés à la terre, tout l’opposé des démons qui n’appartiennent pas à ce plan. Les métamorphes abreuvés des anciennes traditions sont parfois au courant de ces horreurs ineptes hantant les humains : certains de ces récits se sont transmis à travers les générations, même si la majorité sont lacunaires. Tout comme les Garous, ils n’ont aucun moyen de détecter les démons à moins que ceux-ci ne révèlent délibérément leur nature abjecte sous leur nez. Une telle rencontre fera naître ce même violent sentiment de rejet, tant ces monstruosités sont incompatibles avec la nature que les change-formes incarnent.
Cependant, dans certains cas très particuliers, il arrive que des métamorphes flairent l’abomination de leur existence, malgré tous leurs artifices pour se cacher. Il s’agit uniquement des individus en accord avec leur part animale, mais aussi fortement attachés à leur environnement naturel. Ces métamorphes seront alors capables de discerner l’écœurement que le démon imprime sur la nature autour d’eux, comme s’ils traînaient derrière eux un sillage noir de souillures. Cette détection tient davantage d’une subtile intuition instinctive, et n’est en aucun cas automatique ; cela n’est possible qu’avec les métamorphes qui ont conservé leur pureté animale, loin de la modernité.
Leur antagonisme est d’ailleurs réciproque. Les démons ne font pas grand cas des métamorphes, car ils ne peuvent tout simplement rien en tirer. Animaux doués de conscience, ils ne possèdent pas l’âme humaine que les démons peuvent parasiter. Si ces derniers peuvent essayer de les pervertir, cette race est trop différente d’eux pour en tirer un gain direct.

VampiresLeurs relations sont ambivalentes. Il arrive que certains vampires, à force de recherches, d’expérience ou de fréquentation d’arcanistes, apprennent l’existence des démons. Mais l’écrasante majorité d’entre eux n’est au courant de rien, et ne sont pas capables de les distinguer des humains. Il leur faudra la discipline particulière d’Auspex pour espérer remarquer une différence, mais même dans ces cas-là, voir n’est pas comprendre. Ces vampires feront face à une nature fluctuante, bien souvent brouillée par les artifices des démons, et seules de solides connaissances volées aux arcanes pourraient leur permettre de comprendre.
Et même parmi ceux informés, peu d’entre eux voient un réel intérêt à les fréquenter : le sang de démon a un goût affreux, voire carrément toxique pour certains. Au-delà des castes inférieures, les démons possèdent des capacités dangereuses même pour un vampire, tandis que celles des Princes leurs sont de très loin supérieures. Pour les rares vampires au courant de leurs existences, ils sont une peste infestant leurs troupeaux humains sur laquelle ils ont peu de moyens de contrôle.
En revanche, les Engeances sont des êtres intéressants pour les vampires, car ceux-ci peuvent les marquer, les transformer, et il est courant de les confondre avec les outres s’ils n’ont pas encore succombé à leur facette démoniaque.
Chez les démons, les opinions différent selon leurs intérêts et leurs intrigues politiques. Certains peuvent éprouver une fascination morbide pour ces morts-vivants, comme Nisroch et sa cour, alors que d’autres les voient comme dépourvus de tout attrait. Leur âme étant déjà morte, inexploitable, et leurs pouvoirs conséquents, s’attaquer à un vampire demande beaucoup d’efforts pour un résultat incertain.


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