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Carnage • P2 : Lancement des groupes d'event

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Forgive me, Father, for I am sin
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SINFUL

Carnage • P2 : Lancement des groupes d'event O422ctq
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Carnage • P2 : Lancement des groupes d'event REjIVMI
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Mar 12 Déc - 11:39 (#)

Chapitre 3 : Carnage
Oh Lord, I ain't coming home with you

27 décembre 2021, Shreveport.

Une lumière livide avait réveillé la ville. Comme une humeur mauvaise, l’écheveau du brouillard avait rampé hors des caniveaux et des sous-sols, créant des volutes sinistres qui s’enroulaient aussi bien dans les esprits, que dans les aérations des fenêtres. Et si l’œil du soleil d’hiver avait péniblement crevé l’horizon, ses lueurs blêmes n’avaient pas suffit à rassurer les âmes, ni à chasser cette froideur filandreuse qui s’enroulait, filait et étouffait la joie ordinaire des fêtes de fin d’année. Oh, bien sûr, le réveillon des deux jours précédents avait apporté son lot de réconforts, avec sa belle chaleur humaine, et les habitants de Louisiane s’étaient blottis les uns à côté des autres, dans une réaction atavique qui rappelait les premières heures de l’humanité. Tous avaient serré, qui à leurs amis, qui à leurs familles, dans une étreinte d’autant plus tremblante, que les spectres de la violence et de la haine traînaient encore leurs faucilles dans les rues transies de terreur.

Pourtant, cela avait cessé. Momentanément. Comme une improbable trêve de Noël, les coups avaient cessé de marteler Shreveport, et si ses murs tout comme ses cœurs comptaient encore leurs ecchymoses, certains avaient déjà annoncé la fin de l’hystérie. Mais, une plaie ouverte n’a-t-elle d’autres choix que de pourrir ?

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] le savait bien. C’est dès l’ouverture des bureaux de la NRD, que sa jeune patronne avait exigé le rassemblement des cadres, des chefs d’équipes et des consultants, dans un terrible silence pesant, que son expression indéchiffrable rendait plus sinistre encore. Nous avons été attaqués. C’est en ces termes brutaux que [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] avait entamé sa déclaration, avant d’expliquer à son personnel médusé, que le PASUA venait d’être victime d’un vol de données massif. Dans les jours précédant Noël, des pirates, dont les motivations étaient encore inconnues à ce jour, avaient créé une brèche dans le système informatique, pour atteindre les bases de données du PASUA. Ainsi, avait-elle expliqué, les attaquants avaient pu siphonner une quantité inconnue de protocoles et d’informations confidentielles, durant la vingtaine de minutes qu’avait duré cette percée.

Le web en était saturé. Car, les criminels ne s’étaient pas contentés de les voler dans un but marchand, non, ils les avaient diffusé en libre accès sur la toile. Depuis plusieurs jours déjà, les forums et les réseaux étaient inondés de centaines de copies de ces documents, de photos, de fichiers audio et d’archives numérisés. Et si les internautes avaient d’abord interprété cette mine d’informations comme un nouveau creepypasta de la fondation SCP, la véracité de ces documents s’était rapidement révélée aux yeux de tous. Identités des CESS, écoutes d’associations pro-surnaturel, expérimentations du PASUA, et de nombreux autres secrets fédéraux, étaient désormais scrutés par les détracteurs comme par les défenseurs du surnaturel, allumant des feux de colère que même la NRD ne pourrait bientôt plus contenir. Le mal était fait. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] l’asséna avec dureté : la ville allait flamber, et alors, tous les moyens de la NRD seraient bons pour contenir l’immense brasier.

Elle avait raison. À midi, les premières étincelles s’animèrent. Des rassemblements spontanés apparurent çà et là, dont la fureur était tantôt dirigée contre la NRD, tantôt contre la menace que représentait la masse des CESS auparavant dissimulés aux yeux de tous. Bien vite, les officiers de la SPD furent dépêchés dans les rues pour encadrer les manifestations, et les autorités tinrent des conférences de presse pour contenir cette polémique. Cela fonctionna, un temps. Mais, à mesure que l’ampleur du scandale apparaissait, d’autres voix s’élevaient, non pour apaiser les tensions, mais pour clamer haut et fort que l’État lui-même avait menti. Ni les surnaturels, ni les humains ne décolérèrent, face à ce que chacun ressentait comme une trahison, et vers dix-sept heures, les rassemblements populaires étaient déjà émaillés d’affrontements. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] l’avait prédit, et les forces conjointes de la SPD, de la NRD et du FBI furent déployées pour tenter de ralentir l’incendie.

Mais nul ne vit s’allumer l’étincelle qui devait mettre le feu aux poudres.

Ce fut au journal de vingt-heures, que les journalistes, à moitié tétanisés, annoncèrent la mort de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], dans une vidéo d’exécution revendiquée par une milice anti-CESS. Bien que la plupart des chaînes d’informations se bornèrent à diffuser des sections tronquées de la vidéo, les moins choquantes, la version originale se répandit sur les réseaux à la vitesse d’une flammèche sur une traînée de poudre. Une séquence virale et brutale, où le leader des vampires apparaissait, affaibli de tant d’impacts de balles, que nul n’aurait pu contester sa nature surnaturelle. Quant à la balle qui le transforma en un tas de poussière, elle acheva les dernières réticences. Dans les médias, se succédèrent alors une ribambelle de représentants politiques et d’autorités fédérales, qui tentaient désespérément d’arrêter le chaos menaçant d’emporter la ville.

Rien n’y fit. Une seule balle, synonyme d’embrasement.

La nuit tomba. Et avec elle, vinrent les émeutiers, envahissant les avenues, où ils brandirent les torches de la juste colère. Détracteurs des CESS, comme défenseurs s’enhardirent face aux forces de l’ordre dépassées, et chacun s’empara d’armes, humaines ou non, en hurlant haut et fort la rancœur qui serrait les tripes. Fureur humaine, face à une menace surnaturelle omniprésente, que la NRD avait dissimulé. Fureur surnaturelle, revendiquant le droit de vivre et de survivre, que la NRD avait quantifié comme des rats de laboratoires. Car la folie collective n’a nulle frontières, et n’aura d’autre but que cela ; immoler, punir, faire souffrir et vomir le brouet de haines que Shreveport avait laissé macérer dans ses entrailles depuis bien trop longtemps.

Ainsi débuta l’énième séance d’une mort annoncée.
Et la lune, accrochée loin au-dessus des hommes et des bêtes, observait ce sinistre théâtre s’animer, où les cris des acteurs mêlés aux détonations entonnaient les premières notes d’un requiem.

Mais autre chose, dans l’obscurité, scrutait la scène. Et il en fut satisfait.

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The Mother who reigns over the bounty of nature and the rhythms of the Earth. The Crone that brings us death and the end of the cycle. She is now the Winter-time of our life.
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