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Dear Mr. Fantasy - Ozios & Aurora

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Ven 23 Avr - 22:45 (#)

Dear Mr. Fantasy
- C'est ici ?
- Il semblerait.

Je lance un regard en biais à Jones, surprise du lieu. Il grimace en remettant ses lunettes convenablement sur le nez, tandis que je lâche un long soupire qui traduit mon exaspération. Il n'y a rien d'accueillant ici. Au contraire. Et pourtant, il semblerait qu'une exposition ait lieu dans cet endroit précis. Je me pince l'arête du nez quelques secondes, pesant le pour et le contre. Je n'avais pas de temps à perdre, j'avais des tas de liens à tisser entre les autres races, des affaires pour le clan, cet artiste avait intérêt à être talentueux. J'en avais besoin pour mes affaires. Mes contacts étaient en demande et cela faisait longtemps que je ne leur avais pas montré de petits prodiges.

- Allons-y.

Jones acquiesce et m'ouvre la porte. En entrant, je deviens une toute autre personne : je souris à pleines dents, salue chaleureusement les personnes que je croise, fais des petits commentaires aux personnes qui ne sont pas loin de moi. Il suffit qu'il me parle en retour pour que je devienne tactile et plaisante avec eux. Certains pourraient penser que je suis hypocrite, mais je ne joue pas la comédie. C'est une véritable facette de ma personnalité. J'aime ces événements mondains, je me sens comme un poisson dans l'eau.

Il faut dire que ce soir, je suis tombée sur une pépite. Cette exposition me surprend, agréablement. J'ai rarement cette chance. Les toiles sont toutes superbes. On voit clairement que l'artiste en a bavé. Il a son propre style. Avec du temps et de l'argent, je suis certaine de pouvoir faire quelque chose de lui. Je m'arrête devant une toile immense sur laquelle j'ai un coup de cœur. Je la fixe longuement, glissant un doigt sur mes lèvres, pensive. Qu'est-ce qui a bien pu passer dans la tête de cet artiste pour faire une œuvre pareille ? Les couleurs se mélangent d'une manière très singulière.

- Jones, tu as ramené le carnet de chèques ? Je veux cette toile. Comment s'appelle cet artiste, déjà ?
- Ozios Wolk.
- Même le nom est original. C'est un nom qui ne s'oublie pas. Il pourrait avoir une image médiatique parfaite s'il me laissait s'occuper de lui. J'espère que son caractère n'est pas trop difficile. Je veux absolument éviter les scandales.
- Comme celui de l'été 2018 ?
- Exactement.

Un artiste qui semblait talentueux et que j'ai voulu prendre sous mon aile. Mais ses toiles... me rappelait vaguement quelque chose. J'ai découvert qu'il s'agissait en fait d'un plagieur. Une chance de ne lui avoir proposé aucun contrat. La personne passée après moi a eu un scandale difficile à étouffer.

- Où est-il ?
- Je ne sais pas à quoi il ressemble, Mrs Lane.

Un regard glacial en direction de mon secrétaire qui s'excuse platement.

- Trouve-le moi, ou bien la personne à qui appartient ce local, fais quelque chose !
- Tout de suite !

Il s'éloigne tandis que je continue à lorgner la toile. Elle serait parfaite dans mon salon, juste au-dessus de mon canapé. Elle ressemble à cette nouvelle petite statue que j'ai acquise aux enchères récemment. Un jeune homme s'approche et je lui offre un large sourire. Je m'approche légèrement avant de lui glisser à l'oreille :

- À votre avis, à quoi pensait l'artiste en la peignant ? À son passé ? À ses rêves, ses idéaux ? À une femme ?

J'affiche une moue amusée et malicieuse en regardant pour la première fois mon interlocuteur : un jeune homme aux traits fins, plutôt séduisant, avec un style bien à lui. Je ne l'avais encore jamais vu à un vernissage. Nouveau à Shreveport ?
(c) AMIANTE

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Lun 26 Avr - 16:14 (#)

Dear Mr. Fantasy
aurora ft. ozios



Une magnifique journée s’offrait au monde. Le soleil avait enfin décidé de montrer autre chose d’un timide scintillement et brillait haut dans le ciel; le vent, lui, avait calmé ses ardeurs. Et Ozios Wølk était de bonne humeur. C’était à croire qu’il allait pleuvoir, finalement.

Au fil des années, il avait terminé par croire qu’il ne possédait pas même de bon pied, étant donné que celui sur lequel il se levait était toujours le mauvais. Mais il semblait que Celui qui régissait ses humeurs avait fini par montrer sa clémence. Il espérait que cela durerait plus d’une journée. Il en doutait.

L’exposition que son nouvel agent lui avait dégoté battait encore son plein, malgré la petite semaine qui s’était écoulée depuis son commencement. La plupart de ses toiles avait été vendue, même si les plus onéreuses étaient encore exposées. Il fallait croire que l’art avait un prix, en fin de compte. L’artiste avait passé la matinée à régler certaines affaires et n’avait pu se rendre sur place qu’en début d’après-midi. Pour une fois, les sourires qu’il avait offert aux potentiels acheteurs avaient été un tant soit peu sincères, de même que des poignées de mains. Un sourire avait même fini par faire son apparition sur son visage. Il était à croire que Rayna Rhodes était dans les parages et influait son état d’esprit sans qu’il en s’en rende compte. Pour couronner le tout, son agent, Peter, ne l’avait pas appelé de la journée. Cela ne faisait même pas un mois qu’Ozios s’était offert les services de cet homme à la cinquantaine rabougri et facilement impressionnable, mais il avait déjà eu des pulsions meurtrières. Fort heureusement, il avait été capable de se contenir. Peter passait son temps à l’appeler, comme si Ozios n’avait rien d’autre à faire de ses journées que de parler clients et expositions. Enfin. Peut-être n’était-il justement pas censé avoir autre chose à faire de ses journées. Il n’avait simplement pas envie de le faire.

Ozios aimait se fondre dans le décor et arpenter les différentes pièces du studio, pour observer les réactions qu’avaient les visiteurs devant ses différentes toiles. Elles étaient pratiquement toutes incroyablement sombres. Le peu de clarté qu’avait offert le danois à son art était constitué des rayons de la lune léchant les parts d’ombre de ses paysages. Bras croisés sur son torse, il se tenait face à un autoportrait. Il était quasiment impossible de deviner qu’il avait voulu se représenter lui-même en peignant ceci. De loin, l’on aurait plus cru à une forme imprécise s’apparentant à un monstre tapi dans les ténèbres. Pas de doute, impossible de deviner Ozios.

Perdu dans l’observation de la part démoniaque de son âme couchée sur toile face à lui, il avait cessé de prêter attention aux personnes déambulant autour de lui, qui ne semblaient non plus le reconnaître. Pour une fois, Ozios était parvenu à faire disparaître les tâches de peinture qui avaient pris la sale habitude de tâcher ses doigts. Sa chemise était même boutonnée jusqu’à l’avant-dernier bouton; une réelle prouesse. Ses cheveux étaient retenus en arrière par les lunettes de vue qu’il avait redressé sur sa tête. La seule trace de son occupation résidait dans les Converse parsemées de tâches roses qu’il portait aux pieds. Et encore. Quiconque s’intéressait à son art n’aurait pu croire qu’Ozios Wølk avait usage de peinture rose.

Il tentait de nouvelles choses, en ce moment.

Les yeux rivés devant lui, il n’entendit pas la personne arrivant à ses côtés. Pas même lorsqu’elle se pencha vers lui. Ce n’est que lorsque sa douce voix résonna à ses oreilles qu’il fut tiré de ses pensées.

- À votre avis, à quoi pensait l'artiste en la peignant ? À son passé ? À ses rêves, ses idéaux ? À une femme ?

Seulement alors, son visage se tourna sur sa droite. Il se retrouva nez à nez avec une jeune femme. Plutôt grande, dotée d’un visage fin et d’un regard dans lequel il semblait facile de se perdre. Elle l’observait comme si elle savait déjà tout de lui, et face à cette impression, Ozios laissa un sourire habiller ses traits, les bras toujours croisés sur son torse.

- J’ose espérer qu’il ne pensait pas à une femme. Cela serait d’une banalité affligeante.

Les yeux rivés dans les siens, il patienta une poignée de secondes avant de finalement se tourner en direction de sa toile. Qu’y avait-il de mal à dévoiler ses secrets à une parfaite inconnue qui ne s’intéressait sûrement pas à son art?

- Avez-vous remarqué cette forme? On croirait presque à un monstre. S'il s’agit d’une femme, je pense nécessaire d’offrir à cet artiste des cours de dessin. Qu’en pensez-vous?

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Lun 26 Avr - 18:17 (#)

Dear Mr. Fantasy
Le jeune homme n’est pas timide, au contraire, il est l’un des rares à soutenir mon regard. Il répond même avec humour à ma remarque. Qui est-il ? Que fait-il à cette exposition. Son look bien à lui me ferait dire qu’il s’agit d’un homme au caractère bien affirmé, peut-être un artiste venu s’inspirer de l’événement ? Ou un ami de l’artiste actuellement exposé ? Un curieux ?

« - Les femmes peuvent être une remarquable source d’inspiration, à condition que l’histoire soit tragique. Regardez Gala, elle a été la source d’inspiration de Paul Eluard avec qui elle s’est mariée. Figurez-vous qu’elle le trompait avec Max Ernst, un peintre allemand. »

Je parlais de cette époque comme si je l’avais vécu. Ce qui n’est pas totalement faux, bien que je fus en Amérique à ce moment-là. Il s’agissait plus d’un potin que d’un point culture.

« - Et bien, quand elle a rencontré Dali, elle a quitté les deux hommes. Dali ne s’est inspiré que d’elle pour ses sujets féminins. C’est remarquable. Avez-vous lu les lettres d’Eluard ? Elles peuvent vous briser le cœur. Plus l’homme souffre, plus les œuvres d’art sont remarquables. Si l’histoire est un long fleuve tranquille, ça n’inspire pas. C’est fade, insipide, ça perd de son intérêt. Cet artiste-là doit avoir eu une vie difficile. Enfin, on s’en fiche, ils sont tous morts depuis longtemps ! »

Je balaye l’air face à moi comme pour faire effacer cette information inutile. Lorsqu’il me demande mon avis, je me penche un peu plus pour voir la forme qu’il désigne. Qu’a-t-il bien voulu dire ? Je passe mes doigts sur la broche du jour, essayant d’analyser la toile que je suis prête à acheter, le jeu des lignes et des couleurs, les lignes de fuite, les contrastes, tout est parfaitement dosé.

« - Peut-être que cette femme est le démon qui peuple ses nuits ?... »

Je me tourne vers lui avec un air amusé, haussant les épaules comme pour m’avouer vaincue.

« - Ou peut-être qu’il ne sait tout simplement pas peindre. »

Un court éclat de rire m’échappe, que j’essaie de restreindre en déposant quelques doigts sur mes lèvres maquillées. C’est une blague de mauvais goût, certes. Je n’avais jamais eu un sens de l’humour très aiguisé et un rien pouvait me faire rire. Il faut avouer que je suis plutôt bon public.

« - Vous êtes un artiste, n’est-ce pas ? Je sais les reconnaître qu’en j’en vois un. Vous avez un style bien à vous, à la limite de l’excentricité, vous savez plutôt bien analyser les œuvres. Quel est votre domaine ? Peut-être la peinture aussi, vu vos chaussures, mais je suis plutôt surprise de voir du rose. Vous connaissez l’artiste de l’exposition ? Il est talentueux. »

J’ai déjà imaginé la communication nécessaire pour le mettre en avant, à quels événements l’inviter, qui lui présenter. Mes contacts me permettent de faire des prouesses pour les artistes que je remarque : avoir cette immense toile d’araignée dont je tire les fils pour acquérir ce dont j’ai besoin est un avantage aussi bien dans ma vie factice que dans ma vie d’immortelle. Mais qu’est-ce qui prend autant de temps à Jones pour me le trouver ? Est-ce qu’il est parti à l’autre bout de la ville ? Je regarde au loin pour essayer de l’apercevoir. Pas d’incapable en vue.

« - Je veux lui faire une offre. Si vous étiez à sa place, qu’est-ce que vous ne pourriez pas refuser ? »
(c) AMIANTE

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Mar 27 Avr - 15:34 (#)

Dear Mr. Fantasy
aurora ft. ozios



Les pensées articulées dans l’esprit de cette inconnue ne collaient pas du tout avec l’idée qu’Ozios s’était fait du personnage. Peut-être son jugement avait-il été trop rapide; pas négatif, seulement différent. La façon dont elle était habillée, celle qu’elle avait d’occuper l’espace et de regarder les inconnus droit dans les yeux, presque de manière effrontée, avait laissé penser à Ozios qu’elle n’était qu’une femme influente à la recherche de l’oeuvre la plus chère d’un nouvel artiste en vogue à afficher dans son salon, pour le simple plaisir d’annoncer à ses invités qu’elle avait les moyens de claquer son argent de la sorte.

Visiblement, ce n’était pas le cas. Elle soutenait son regard, certes, mais celui-ci semblait laisser transparaître l’amour qu’elle mettait dans ses mots. L’aisance de ses paroles arrachèrent un sourire au danois. Elle connaissait ses références, et connaissait son art. Avant qu’Ozios n’ait pu renchérir, cependant, elle avait reprit la parole. Sa réflexion arriva un rire à l’artiste. Un rire honnête, pour une fois, qui illumina son regard quelques secondes.

- Peut-être. Si c’est le cas, nous voila en présence d’un charlatan de qualité.

Son regard porté sur la toile, il analysa pour ce qui semblait être la centième fois les tracés qu’il ne connaissait que trop bien. La véritable nature de cette oeuvre était-elle si démoniaque qu’elle était même inaccessible aux yeux des hommes? Peut-être dépassait-elle les limites de leur imagination et ce qu’ils pouvaient accepter.

- Mh? - répondit-il en tournant la tête vers elle quand elle l’interpella. - A mes heures perdues. Je sculpte. Il m’arrive de peindre. Je suis même le fier auteur de quelques poteries qui ne méritent certainement pas l’attention d’une esthète comme vous.

Ozios se surprit à apprécier le moment. La conversation prenait un détour inattendu; ce n’était pas tant le fait de recevoir une pluie de compliments des plus sincères, puisque cette inconnue ne connaissait pas sa réelle identité. Le danois sentait chez elle une aura étrange qui promettait une personnalité haute en couleur. Elle était à l’aise, très à l’aise, dans ce studio qui ne semblait pas correspondre à son style de vie. Il ne connaissait pas réellement ses motivations, en fin de compte. Peut-être était-elle réellement férue d’art. Peut-être était-elle à la recherche de sa prochaine acquisition. Peut-être pas.

Il se laissa happer par le mystère qui semblait entourer ce visage angélique. Ses yeux transperçants ne l’avaient pas quitté. Son nez retroussé lui donnait un air mutin qui ne devait pas laisser indifférente la gente tant masculine que féminine. Son sourire était accueillant. Presque trop.

- Je le connais, - dit-il finalement en hochant la tête, sortant de sa transe. - Je lui transmettrai tout le bien que vous pensez de son art. J’omettrai vos doutes quant à ses capacités artistiques, vous avez ma parole, - ajouta-t-il, s’autorisant un clin d’oeil.

Par dessus son épaule, au fond de la salle, Ozios aperçut le visage de son agent. Bouffi et rougi par la chaleur ambiante, il lui faisait de grands gestes, comme pour lui faire passer un message silencieux. Le danois l’ignora. Malgré cela, il continua sa danse désarticulée. Il semblait dans un état d’excitation sans pareille. Peut-être souhaitait-il lui indiquer la présence d’une personne importante. Il ne lui avait pas semblé apercevoir qui que ce soit qui aurait mérité de voir son attitude changée; il ne l’aurait de toute façon pas fait.

- A sa place, je vous ferais une offre exorbitante pour voir jusqu'où vous seriez prête à aller. Mais surtout pour vérifier votre état de santé mentale. Qui afficherait une toile d'une telle morosité chez soi de son plein gré?

Ignorant Peter, son crâne chauve et ses lunettes trop grandes pour son visage, il se concentra sur la jeune femme, et décida de changer la dynamique de cette discussion qui ne manquait pas d’intérêt.

- Quoique je suis certain que vous refuser quoi que ce soit soit impossible. Mais si vous le souhaitez, je peux vous faciliter les choses en vous le présentant directement. - son sourire avait creusé une autre de ces fossettes dans sa joue. Il lui tendit la main. - Ozios Wølk, enchanté. Et oui; il m’arrive d’utiliser du rose. N’en faites pas part à mes adeptes, j’ai une réputation à tenir.

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Mer 28 Avr - 20:31 (#)

Dear Mr. Fantasy
Un artiste touche-à-tout. Je l’imaginais bien sculpteur, plus que tout autre. De la poterie ? C’est original. Je l’imagine travailler la terre cuite pour en faire de superbes vases et pots. Cette idée m’arrache un petit sourire. Je suis plutôt surprise, mais travailler la terre cuite est, pour moi, Dieu seul sait pourquoi, l’une des premières choses qui m’inspire calme et sérénité. J’ai touché à beaucoup de domaines artistiques, il m’arrive de peindre, d’écrire, mais jamais je n’avais pensé à la poterie. J’ai soudainement une envie irrépressible de l’accompagner pour voir toutes ses œuvres. Je n’aurais peut-être pas trouvé l’artiste de cette toile, mais j’ai pu en rencontrer un autre qui est peut-être tout aussi prometteur.

Il connaît l’artiste apparemment. Est-ce un ami à lui ? Ou se joue-t-il de moi ? Les coïncidences sont nombreuses, je me demande s’il ne s’agit pas de la vedette de la soirée. À ma question, il me parle d’une somme exorbitante, avec un trait d’humour. Peut-être pour connaître mes intentions. Je ne la trouve pourtant pas morose, cette toile. J’ai pu voir pire durant toute ma carrière, celle-ci est sublime, sombre, mais sublime.

Je regarde sa main puis son visage, surprise. Peut-être que je n’aurais pas dû dire toutes ces choses face à lui ? Je ne peux m’empêcher de rire face à cette situation cocasse. Je serre chaleureusement sa main, bien qu’elle soit glacée, en affichant un air contrit.

« - Si j’avais su que vous étiez l’artiste en question, j’aurais été d’avantage vigilante. Même si je vous avoue que j’avais quelques doutes. Surtout à cause de l’homme derrière qui s’agite. »

Je me tourne légèrement pour jeter un coup d’œil à l’homme qui avait l’air d’être un fardeau pour le jeune artiste.

« - Je pensais que mon secrétaire était empoté, en y réfléchissant bien, il est bien plus dégourdi que cet homme qui vous appelle sans cesse. Qui est-il ? L’un de vos fans ? »

Je fais un signe à l’homme pour le saluer et ses yeux sortent petit à petit de leurs orbites. Il me désespère.

« - ça ne doit pas être évident d’avoir un homme pareil dans votre entourage. Oh, j’oubliais, je suis Aurora Lane, mécène, enchantée. Je m’excuse pour mes goûts douteux, mais je comptais acheter votre toile pour l’afficher chez moi, et ensuite, vous proposer mes services. Mais avec ce que vous m’avez dit plus tôt, j’ai hâte de voir vos poteries et vos sculptures. J’ai des meubles qui n’ont pas de décorations pour les orner. »

Mon sourire s’élargit un peu plus alors que Jones arrive essoufflé, pointant Ozios du doigt, essayant de reprendre sa respiration.

« - J’aurais pu mourir et ressusciter trop fois au moins pendant ton absence. J’ai même trouvé l’artiste à ta place… Ozios Wolk, je te présente mon secrétaire, monsieur Jones. »

L’homme tend sa main avec énergie pour rattraper son incapacité à le retrouver. Dans son dos, je lève haut les yeux au ciel, seul Ozios est capable de me prendre sur le fait.

« - Si vous acceptez mes services, il se peut que vous ayez contact avec cet incapable. »
(c) AMIANTE

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Jeu 29 Avr - 21:41 (#)

Dear Mr. Fantasy
aurora ft. ozios



La peau glacée et étrangement agréable de cette jeune inconnue lui rappela la malencontreuse rencontre qu’il avait faite quelques jours plutôt en ce même endroit. Elle paraissait toute aussi charmante, et toute aussi distinguée. L’espace de quelques secondes, Ozios se demanda quels seraient les effets de son mimétisme sur elle. Se retrouverait-il chargé d’une force incroyable? Ou se tiendrait-il seulement sur le corps sans vie d’une énième victime?

Il faisait froid. Peut-être était-elle simplement frileuse.

- Ne vous en faites pas, j’apprécie toute critique constructive de mon art. Même si je dois avouer que ma fierté a pris un coup face à vos doutes. Et ne prêtez pas attention à Peter. Il semblerait que la moitié de son salaire soit dédié à faire de mes journées une calamité.

Derrière eux, l’homme en question n’avait cessé ses grotesques gestes. Lorsqu’elle se retourna, lui adressa un signe de main et qu’il manqua de défaillir sur le champ, Ozios fronça les sourcils. Qui était cette femme, et pourquoi semblait-elle avoir la main mise sur toutes les auras de cette pièce?

- Malheureusement, il s’agit de mon agent. Je vous assure qu’il me sert à autre chose qu’à se ridiculiser, - ajouta-t-il dans un sourire.

L’identité de la jeune femme n’éveilla aucun souvenir et ne sembla pas familière à ses oreilles. Sa curiosité n’en fut que plus piquée. Mécène? Elle avait l’air jeune. Peut-être trop jeune pour être mécène. Ozios n’y prêta cependant pas plus attention que cela. Elle paraissait sure d’elle. Si sure d’elle qu’il se surprit à l’écouter avec attention. Il se demanda si elle était venue jusqu’ici spécialement pour lui proposer ses services.

- J’espère que votre salon est éclairé d’un puit de lumière. Une oeuvre telle que celle-ci pourrait rapidement transformer votre logement en antre vampirique.

Sa remarque avait été prononcée dénuée de tout sens caché, même si le danois s’était amusé à penser que cette jeune femme pourrait être de la même trempe que ce détective qui avait décidé de lui mener la vie dure. Son visage s’habilla d’un nouveau sourire, et sa main libérée de son emprise retomba le long de son corps. A ce moment là, un homme s’empressa à leur rencontre, son index pointé sur Ozios. Il semblait tout autant essoufflé et empourpré que Peter, qui semblait avoir enfin disparu de son champ de vision.

- Je vois que vous êtes tout autant aidée, Mademoiselle Lane, - dit-il en se permettant de tirer des conclusions après avoir jeté un coup d’oeil à son annuaire nu. - Monsieur Jones. - dit-il en hochant la tête dans la direction de l’intéressé, rentrant un sourire en la voyant lever les yeux au ciel dans son dos.

Son attention se reporta cependant directement vers la blonde. Cette discussion déjà intéressante devenant de plus en plus prometteuse. Elle connaissait son art et s’intéressait à celui des autres; même s’il se doutait des raisons de sa venue, il eut envie de pousser la discussion plus loin, pour savoir ce qu’elle recherchait réellement, et pourquoi elle avait jeté son dévolu sur lui.

- Vos services? - dit-il en haussant un sourcil. - Nous sommes pourtant pratiquement inconnus. Bien que l’idée de plus amplement discuter Dali et Gala avec vous soit alléchante, de quels services voulez-vous parler exactement, Mademoiselle Lane?

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Mar 4 Mai - 14:51 (#)

Dear Mr. Fantasy
« - Mon chèque va pouvoir remonter l’estime que vous avez de vous. Non pas que je vous achète, c’est votre toile qui est superbe. »

Je lui adresse un petit clin d’œil joueur avant de regarder une dernière fois le dénommé Peter. Un bon à rien, un empoté, c’est la première chose qu’il vous inspire. Bizarrement, il me rappelle un personnage de cette saga qui a fait un carton quelques années auparavant, Harry Potter. Il y avait cet homme qui se transformait en rat. Et bien c’est exactement la personne à laquelle j’ai pensé en le voyant. Un homme-rat, quelle ironie. Je divague en m’imaginant s’il est aussi opportuniste que le personnage qu’il m’inspire. Il faut bien l’être un peu dans ce métier. Mais aux dires du jeune homme, Peter ne semble pas très compétent. Un escroc ? Un débutant ? Plutôt un empoté.

J’affiche un sourire gêné, me demandant bien comment faire pour qu’un artiste aussi talentueux que lui puisse sortir de l’ombre avec un agent pareil. Je mets cette idée de côté pour le moment, c’est un point sur une longue liste à faire que je règlerai plus tard.

Mon logement en antre vampirique. Quelle ironie. Aurait-il deviné qui je suis ou est-ce qu’il a tapé dans le mile par pur hasard. J’affiche un sourire un peu plus franc. Je ne suis en rien gêné, au contraire, Ozios m’amuse.  J’essaie de me concentrer sur cet homme mystérieux. Qui est-il ? Au premier coup d’œil, il a l’air d’être qu’un simple humain, j’entends son cœur battre, il respire. Un humain doté de capacité ? Je ne perçois pourtant rien. Et pourtant, j’ai la sensation que dans ce bout d’homme quelque chose cloche. Mais quoi ? Un autre ajout dans ma longue liste de « à résoudre plus tard ».

« - Je ne possède pas de puits de lumière mais je mettrai un superbe éclairage. Ça fera plus musée clandestin qu’antre vampirique. Je vous ferai visiter, à condition d’acquérir l’une de vos poteries ! »

Je m’approche de lui et sur le ton de la confidence, j’ajoute :

« - Faites que ce soit beau, ne me filez pas la poterie que vous aimez le moins. »

Je me redresse pour mettre à nouveau entre nous cette distance sociale acceptable. Jones fait son apparition et Ozios se permet un trait d’esprit. Je ne peux qu’être d’accord avec lui. Je réprime un rire lorsque le secrétaire se présente. Viens ensuite une question étonnante. Mes services ? Ne sait-il pas à quoi sert une mécène, ou joue-t-il ? Je ne le connais que depuis quelques minutes mais je penche sans hésitation pour la deuxième option. Je m’approche alors pour glisser mon bras sous le sien et parcourir la galerie. Je reste silencieuse une longue minute avant d’hausser les sourcils pour traduire mon étonnement.

« - Et bien… il s’agirait de vous présenter à l’immense carnet de contacts que je possède pour vous faire connaître. Vous exposer durant des événements à Shreveport et pourquoi pas ailleurs ? Et vu l’agent que vous avez, je devrai palier aux choses sur lesquels il patauge, il doit certainement y en avoir beaucoup. Mes services paraissent satisfaisants, ou vous avez d’autres idées en tête, Monsieur Wolk ? Une petite lubie, un petit caprice, une condition sinequanone ? »

Mes yeux disparaissent presque pour afficher un air amusé. Il est haut en couleur, bien plus qu’un bon artiste, c’est une personne qui pique ma curiosité. Qui êtes-vous réellement, Ozios Wolk ?
(c) AMIANTE

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Jeu 6 Mai - 17:00 (#)

Dear Mr. Fantasy
aurora ft. ozios



- Je suis certain qu’à force de persuasion, vous pourriez également m’acheter.

L’attention de la blonde s’était reportée sur son agent, qui semblait de plus mal à l’aise sous son regard inquisiteur. Il est certain qu’aux premiers abords, toute personne normalement constituée se serait demandée quels avantages Ozios aurait pu voir à alourdir son quotidien professionnel d’une personne de la sorte. Lui-même se posait souvent la question; Peter était simplement quelqu’un que le danois n’avait pas de mal à impressionner. Il n’avait pas de mal à impressionner beaucoup de personnes, à vrai dire, mais celui-là possédait un carnet d’adresse fourni. Et il répondait aux appels d’Ozios à sa place. Deux points qui avait suffi à faire de lui un choix évident.

- Une de mes poteries? Vous savez décidément exactement quoi dire pour m’amadouer, Mademoiselle Lane. Et je vous rassure, il semblerait que ça marche.

Elle s’était approchée et avait susurré ses prochaines paroles au creux de son oreille. L’espace de quelques secondes, Ozios eut le luxe de pouvoir inspirer son odeur, qui aiguisa ses sens. Cette jeune femme ne possédait visiblement aucun défaut. Sa peau était si lisse qu’il était à se demander si elle était réelle, ou si elle sortait tout droit d’un mirage. Ses yeux perçants traversaient les âmes qu’ils croisaient. Tout chez elle était attirant, jusqu’à son odeur. Elle était pratiquement trop belle pour être vraie. Voilà une intéressante piste qu’Ozios prendrait un malin plaisir à explorer, simplement pas en public. Il n’avait pas réellement envie de devoir s’expliquer au cas où elle tomberait comme une mouche si ses doutes s’avéraient faux.

Ses pensées ne purent s’épancher plus à ce sujet. La jeune femme avait passé un bras sous le sien, glaçant sa peau, et l’avait entraîné à ses côtés. Ils arpentèrent la galerie quelques instants en silence, comme pris dans une danse d’esprit. Les paroles de Mademoiselle Lane étirèrent un nouveau sourire sur son visage, et il se laissa bercer de ses paroles pleines de bonne intention. Il n’avait à vrai dire jamais réfléchi à la possibilité de nécessiter toute sorte de mécénat; face à une si plaisante proposition, cependant, il n’allait pas tourner les talons. Surtout lorsqu’il n’avait rien à y perdre. Elle était celle qui prenait tous les risques.

- Je dois dire que vous m’impressionnez, Mademoiselle Lane. Je m’attendais à conclure une vente disproportionnée auprès d’une férue d’art. Quoique, après de tels compliments, j’aurais très certainement baissé mon prix. Mais voilà que vous vous proposez de porter tout le poids des doutes qui accompagnent ma profession.

Soudainement, il s’arrêta, la jeune femme toujours à son bras. Ils se trouvaient devant une toile, cette fois-ci bien plus claire. Une silhouette face à un paysage teinté de doré. Ozios se garda bien d’exprimer ses inspirations.

- Une condition? - dit-il finalement en se tournant vers elle. - Un avis. Sincère. Quel qu’il soit, dénué de toute convenance polie et hypocrite. Si vous n’aimez pas ce que je vous propose, que vous le disiez, Mademoiselle Lane. Et en échange, je vous offrirai la plus belle de mes poteries, - ajouta-t-il dans un sourire en coin.

Son regard se dirigea vers la toile affichée devant eux.

- Oh, et ne me demandez pas de renvoyer Peter. Le pauvre homme m’est plus utile qu’il n’y paraît.

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Dim 23 Mai - 17:23 (#)

Dear Mr. Fantasy
Il est aussi doué que moi pour les mondanités, contrairement à certains de mes poussins. Où est-ce qu’il ne l’est qu’avec moi ? Je deviens soudainement curieuse de le voir avec les autres, savoir comment il se comporte, s’il est charmeur avec tous ceux qu’il rencontre ou si c’est un privilège qu’il me fait aujourd’hui.

En passant mon bras sous le sien, des frissons parcourent mon échine : je comprends que quelque chose cloche avec lui. Mais quoi ? Je n’arrive pas à comprendre quoi. Je préfère mettre à nouveau ce sentiment étrange de côté pour éviter de faire des vagues. Je mènerai certainement l’enquête plus tard pour comprendre dans quoi je mets les pieds. Mais je me dis tout de suite que ce n’est rien d’insupportable. En 700 ans, j’ai tout vu. Enfin, c’est ce que je crois.

Nous parcourons nonchalamment la galerie, observant ça et là les œuvres d’Ozios. Nous finissons par nous stopper devant une toile moins sombre, avec des éclats dorés. J’avance pour la voir de plus près avec l’envie presque irrépressible de la toucher. Mais je m’abstiens. C’est l’un de mes plus grands défauts, de vouloir tout toucher, qu’il s’agisse des gens ou d’objets. Le toucher est, selon moi, un sens beaucoup trop sous-estimé.

« - C’est mon métier, de faire avec le doute. C’est ce qui le rend passionnant. Et il faut dire que j’ai un plutôt bon flair, même s’il m’est arrivé parfois de me tromper. Mais je ne pense pas me tromper avec vous, au contraire. »

Il se tourne vers moi et me demande, les yeux dans les yeux, de la sincérité, de l’honnêteté le concernant, lui et son travail. Il me plaît de plus en plus. Je jette à nouveau un œil à son œuvre, l’air perplexe quelques instants. Je finis par lui tendre la main avec un petit sourire énigmatique :

« Marché conclu. Je serai honnête avec vous, sincère. Mais vous aussi. Je vous conseille de ne rien me cacher. Plus j’en sais, moins nous aurons de problème, plus je serai à même de vous aider efficacement. Je préfère mille fois que vous me disiez quelque chose qui me déplaira, mais pouvoir me retourner, que de découvrir le pot aux roses quand il sera trop tard. Et je veux évidemment la plus belle de vos poteries. »

Ozios avait visiblement compris mon sous-entendu. Il a bien compris que je n’appréciais pas ce Peter, que j’aurais voulu le voir disparaître, mais il me demande de ne pas me débarrasser de cet empoté. Je pince légèrement mes lèvres, absolument pas ravie de devoir faire avec quelqu’un d’aussi peu dégourdi… Mais soit. Il était là avant moi, je dois bien cela à mon futur artiste.

« Très bien, votre agent reste. Mais ne m’obligez pas à être cordiale avec lui. J’aurais du mal à rester gentille quand je le verrai faire des erreurs. Parce que je sais qu’il en fera. Dites-moi plutôt combien de temps est prévu cette exposition. Avez-vous prévu d’en faire d’autres ? Au vu de vos nombreux domaines, vous pourriez faire une exposition permanente avec un coin de la salle réservée à des œuvres qui tourneront au fur et à mesure. Je pourrais aussi organiser un gala pour vous présenter, je crois que j’en ai un dans deux semaines. Pour ce qu’il en est de notre contrat, j’enverrai Jones vous le remettre en main propre. Vous le lirez, me direz s’il vous convient et s’il y a des choses à modifier, cela vous va ? »

J’affiche un sourire professionnel, cette fois, tout en regardant les nombreuses œuvres affichées. Il est certain que s’il ne fait pas que de la peinture, il y a énormément de choses à faire avec lui.

« Sculpteur… Vous seriez capables de faire des commandes, ou vous préférez ne produire que ce qu’il vous plaît ? »
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Mer 2 Juin - 14:48 (#)

Dear Mr. Fantasy
aurora ft. ozios



Plus le temps passait, plus Ozios se rendait compte d’une chose: elle était bien plus que simple humaine. Le danois n’était pas certain de sa véritable humaine, mais il se dégageait de cette blonde au regard profond une aura bien trop mystérieuse pour n’être que vivante. Cela ne changeait pas grand chose pour lui, de toute manière. De près ou de loin, il ne s’intéressait absolument pas aux autres CESS. A part quand ceux-ci pouvaient lui apporter quelque chose. Ils étaient toujours stoppés face à sa toile, bras dessus bras dessous comme s’ils avaient été amis dans une précédente vie, comme s’ils se connaissaient depuis des décennies et non pas dix minutes. L’artiste n’éprouvait jamais de gêne en présence de qui que ce soit et circulait dans l’atmosphère avec une aise étonnante. Il semblait que la jeune femme à ses côtés était de la même trempe.

- Lorsque vous apprendrez à me connaître, vous saurez que je ne suis pas du genre à faire dans l’hypocrisie, - répondit-il en tournant la tête vers elle, sourire aux lèvres. - Au désespoir de certains.

En venant au monde, son paternel avait tout simplement oublié de le doter de tact; ce qu’il pensait, il le disait sans réellement mettre les formes même lorsqu’elles semblaient nécessaires. Ce qui pouvait parfois s’avérer être une qualité se transformait la plupart du temps en terrible défaut, surtout dans le monde professionnel auquel il appartenait. Voilà à quoi servait Peter la plupart du temps. Ozios se contentait de peindre et de détester le monde en silence.

Il n’eut pas le luxe de pouvoir reprendre la parole. Aurora entra directement dans le vif du sujet, lui posant toutes sortes de questions qui valurent au danois de rester muet en l’écoutant attentivement. Elle semblait savoir ce qu’elle faisait, et même s’il espérait ne pas se tromper, il commençait à se dire que cette nouvelle relation était une aubaine. Moins il avait besoin de s’occuper de ce genre de mondanités, mieux il se portait.

- Elle se termine dans quelques semaines. Je n’ai rien de prévu pour le moment. Je ne suis pas du genre prévoyant, malheureusement. C’est là que vous entrez en jeu, non?

Une exposition permanente? Un gala? Les mots parvenaient à ses oreilles sans qu’Ozios ne les imprime réellement dans son esprit. Tout cela était typiquement le genre de choses dont il détestait s’occuper. Il savait qu’il n’avait pas vraiment le choix, mais rien que de penser à des soirées entières passées à devoir se socialiser faisait faire un demi-tour à sa bonne humeur. Il haussa cependant un sourcil face à sa dernière observation.

- Comptez-vous me plumer, Mademoiselle Lane?

Son regard à elle s’était déjà concentré une nouvelle fois sur les différentes toiles pendues sous leurs yeux. Ozios en fit de même. Il ne savait pas réellement ce qui l’attendait, ni s’il appréciait l’attention dont il allait être la cible. Pour un peu que sa réputation ne dépasse les frontières américaines, il ne savait pas s’il avait envie que son nom parvienne jusqu’aux oreilles de vieilles connaissances européennes. Il essaya de ne pas y penser, et reporta son attention sur la jeune femme. Il était de toute manière bien trop tôt pour penser à de telles considérations.

- Je peux m’adapter pour vos beaux yeux, - répondit-il en haussant les épaules. - Mais je préfère choisir mes clients. Je n’ai pas réellement envie de me retrouver à sculpter le caniche d’une riche héritière, si vous voyez ce que je veux dire.

Du coin de l’oeil, le danois remarqua que Peter avait enfin cessé de vouloir attirer son attention. Au lieu de cela, il déambulait dans le studio, sans cependant les lâcher du regard. Ozios se retint de lui a dresser son majeur pour lui faire comprendre ce qu’il pensait. Un sourire scotché au visage, il repoussa une nouvelle fois cette maudite mèche retombée sur son front et regarda sa nouvelle mécène.

- Combien de personnes représentez-vous, au juste? Non pas que je désire être unique. Mais ne brisez pas mon coeur en me disant que je fais partie d’une usine à fric, je vous en prie, - acheva-t-il dans un rictus amusé.

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Lun 14 Juin - 16:35 (#)

Dear Mr. Fantasy
Il n’est pas hypocrite, c’est ce qu’il dit. J’affiche un sourire charmant à cette confession. C’est parfait. Je n’aime pas l’hypocrisie, du moins, quand ce n’est pas moi qui la pratique. Je préfère que mon entourage soit franc, que je sache à quoi m’en tenir.

« Je suis certaine que je pourrais encaisser votre franchise. Nous sommes faits pour nous entendre. »

Je commence donc à faire mon boulot, lui montrer l’horizon de sa future vie professionnelle avec moi. J’ai déjà en tête les personnes avec qui le mettre en contact et les événements qui pourraient le mettre en avant. Rien de prévu ? Parfait, je vais pouvoir entrer rapidement en jeu. La question suivante me surprend. Un sourcil se hausse à la question et je ris légèrement, ravie d’avoir vu cette franchise dont il parlait quelques minutes plus tôt.

« Je suis plutôt du genre à être honnête sur mes contrats : mieux vous serez, plus longtemps vous resterez. Ce sera aussi profitable pour vous que pour moi. Si je voulais me faire de l’argent sur votre dos, vous partiriez très vite voir ailleurs et je serai perdante. »

Pour la seconde fois de la soirée, je me penche pour lui susurrer une confidence :

« Entre nous, si j’avais voulu vous plumer, je m’y serais prise autrement. »

Je me redresse et lui adresse un petit clin d’œil malicieux, laissant planer le mystère. Nous retournons sur ses toiles que je fixe. Un véritable talent, une âme en peine, je me demande bien ce qu’il a pu vivre pour faire de telles œuvres. Est-ce que cette chose que j’ai senti auparavant à quelque chose à voir avec cela ? Quel est son passé ? Beaucoup de zones d’ombre que je compte bien éclaircir. Je finis par lui demander s’il peut faire des commandes. Il est à nouveau charmeur, mais m’avoue qu’il préfère choisir ses clients. Je lui présenterai les personnes qui aiment commander des œuvres d’artistes à la mode et jouerai sur la carte de l’artiste inaccessible pour ne pas l’obliger à produire pour des gens qui ne l’inspirent pas. Je pense que c’est la meilleure solution le concernant. Lui avoir parlé quelques minutes me permet déjà de me faire une idée de la personne et ce qui serait mieux de lui proposer ou pas. La manière dont je vais l’introduire au monde, quelle image il aura. Il ne faut pas le dénaturer, rester très fidèle à ce qu’il est pour qu’il reste stable et satisfait et faire de ses défauts des qualités, si c’est possible. J’y arriverai sans trop de problèmes avec lui.

« Je ne propose des contrats qu’avec des personnes qui ont un véritable talent. Et ces gens-là sont rares. Je pourrais vous compter sur les doigts d’une main. Je ne peux pas choisir n’importe qui à présenter. Ou trop en présenter. Je serais totalement discrédité auprès de mes paires si je leur présentais chaque bobo qui a été touché par la grâce de je ne sais qui et qui pense qu’en empilant des allumettes, il a fait un chef d’œuvre. Soyez sans crainte. En revanche, Monsieur Wolk, si vous avez un problème, que vous en soyez responsable, ou non, je veux être la première prévenue. Le monde des arts est un monde pitoyable, vous pourriez avoir une grande notoriété. S’il arrive le moindre problème, j’insiste, contactez moi. Je viendrai. Même si vous avez fait le pire des méfaits. Rien ne me choquera, c’est mon travail. Et c’est à moi de vous rattraper si vous tombez. Je le fais aussi bien pour vous que pour moi. »

Mes yeux s’étaient verrouillés dans les siens pour ses derniers mots échangés. Je dépose ma main sur l’une de ses épaules, mon sourire s’agrandit tandis que je le détaille une dernière fois.

« Je suis vraiment ravie de vous avoir découvert ce soir. J’ai hâte de vous afficher dans mon salon. N’hésitez pas à m’appeler si vous avez la moindre question. Je vous envoie, avec le contrat, une invitation à mon prochain gala. A bientôt, Ozios. »
(c) AMIANTE

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Jeu 17 Juin - 11:41 (#)

Dear Mr. Fantasy
aurora ft. ozios



Entre ces deux inconnus existait déjà une sorte de familiarité qui les mettait tous deux à l’aise, comme s’ils s’étaient connus dans une autre vie. Un nouveau sourire se dessina sur son visage, auquel Ozios répondit pas un autre rictus. Son sourcil se haussa quand qu’elle reprit la parole. Existait-il dans ses paroles un sens caché? Le danois n’était pas capable de déceler la nature de la jeune femme, si ce n’était cette aura floue qu’il ne parvenait pas à saisir. Lui qui parvenait généralement à savoir si son interlocuteur était un fervent admirateur du chaos ou du bien se trouvait comme face à un mur. Une seule chose était sure, cette Aurora était bien plus que ce qu’elle ne laissait paraître. Enfin, cela lui était bien égal, au final. La seule chose importante à ses yeux était ce qu’ils pouvaient tous deux s’apporter mutuellement.

Le temps semblait avoir filé bien plus rapidement que prévu. Ils étaient toujours postés au même endroit. Les gens virevoltaient entre eux, la galerie se vidait de plus en plus, si ce n’était pour Peter, qui les observait toujours depuis l’autre côté de la pièce, comme s’il pouvait inaperçu. Aurora et Ozios ne lui prêtaient pas attention, leurs regards concentrés l’un sur l’autre. Lorsqu’elle lui répondit, il croisa les bras sur son torse, sourire en coin, l’écoutant attentivement. Elle possédait une confiance qui aurait pu passer pour de l’arrogance auprès d’une autre personne; aux yeux du danois, pourtant, elle était seulement consciente de ses acquis et compétences. Ses paroles, cependant, eurent pour effet de le distraire quelques secondes durant. C’était comme si ses observations dépassaient le milieu artistique dans lequel leur relation était née. Ozios doutait qu’elle ne soit au courant de quoi que ce soit à son sujet, à l’instar de ce détective qui était venu le trouver quelques jours plus tôt. Elle paraissait sincère, comme si elle essayait de lui dire qu’il pouvait l’appeler s’il commettait une bêtise, un jour. S’il agissait mal en présence d’un client, s’il manquait un rendez-vous, s’il se battait dans un lieu médiatisé. Un mince sourire fit son apparition sur son visage. Il n’était pas sûr que cette règle fonctionne s’il venait de commettre un nouveau meurtre, ou autre chose de ce genre.

Il fut tiré de ses pensées par sa main qui se posa sur son épaule. Une nouvelle fois, il fut traversé de cet étrange courant qui remonta le long de son échine. Il avait vraiment besoin d’utiliser son mimétisme afin de découvrir la véritable nature que cachait cette belle blonde. Une prochaine fois, se dit-il en hochant la tête. Pas en public.

- Ce fut un plaisir, - répondit-il alors qu’elle lui adressa ses au revoir.

Elle ne tarda pas à s’éloigner de lui, et l’artiste resta immobile quelques instants en réfléchissait à l’avenir qui se profilait devant lui. Cette jeune femme était capable de lui apporter de grandes choses, il en était certain. La notoriété était le premier de ces éléments. La renommée et Ozios ne faisaient pas bon ménage, surtout aux vues de son passif. Simplement, il s’autorisa à oublier tout cela et à s’imaginer une vie simple ou l’art serait le seul point central de son existence. Il trouverait une solution pour combiner les deux. Il l’espérait.

A peine avait-elle poussé la porte, Peter était déjà ses côtés. Les bras croisés sur son torse dans la même posture, Ozios leva une main pour lui intimer de se taire, les yeux rivés sur les devants de la galerie à présent vides.

- Pas maintenant, Peter, - dit-il d’un ton évasif. - Pas maintenant.

Finalement, il sortit de sa transe et se rapprocha de la sorte. Quand il jeta un oeil au dehors, elle avait déjà disparu.

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