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Fortunato, si, lo sono P.V. Ethan

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Mer 28 Avr - 10:53 (#)



Fortunato, si, lo sono.

« “I miei amici mi dicono che sono molto aggressivo, ma me lo dicono urlando.”. Jaume Perich »

Contrairement à ce qu’il pourrait laisser penser, Nicola n’est pas du genre à planifier ses actions en amont. Sa force d’adaptation se trouve dans l’improvisation. Il se fie à son instinct et prend ses décisions sur le moment. C’est une méthode qui a su porter ses fruits, puisqu’il est encore là des siècles plus tard. Nicola considère ça comme une victoire. Enfin, plutôt comme un petit 60/40 en sa faveur, puisque cette méthode ne semble fonctionner que pour le préserver lui de malheureuses conséquences.

Sa veine est de nouveau mise à l’épreuve ce soir alors qu’il est assis à la table de partenaires commerciaux particuliers.

Les tons rouges et noirs de la salle sont renforcés par la lueur des lampions de papier, les ombres semblent s’agrandir. Le bruit ambiant des discussions mêlées à de grands éclats de rire lui rappelle de vieux souvenirs d’autres fêtes. Il sourit, s’amuse, partage ses bons mots. Le sake cogne vite, plus vite encore que le whisky. Nicola, qui avait prévu de boire par proxy ce soir, est satisfait. Une atmosphère festive règne dans la pièce, les humains autour de lui déjà bien imbibés d’alcool.

L’homme se penche vers sa voisine de table, d’environ soixante-dix ans, lui chuchote à l’oreille une plaisanterie sur leur voisin d’en face, qui la fait éclater de rire. Elle lui pince la joue en guise de réprimande, et le vieux vampire se laisse faire.

Il détonne, dans cet environnement. Il est le seul caucasien de ce restaurant confidentiel du quartier chinois de Shreveport. Sa maîtrise du cantonnais a choqué jeunes et vieux, lui ouvrant ainsi les portes de ces lieux. Les gens savent ce qu’il est. Les plats tournent sans s’arrêter devant lui, tous les verres sont remplis sauf le sien. Il est principalement entouré de visages ridés et de cheveux blancs. C’est ce qui lui convient : son apparence de trentenaire est trompeuse.

Et puis entrent dans cette salle à l’atmosphère paisible et enjouée un groupe d’hommes patibulaires. Nicola s’excuse auprès de sa voisine pour les observer un instant. Son regard azur croise les yeux bruns du chef de bande, qui montre les dents. Ce n’est pas un vampire, l’Italien en est sûr. L’homme et ses ouailles se fraient un chemin jusqu’à sa table, surprenant les vieux autours. Les aînés froncent le nez et les sourcils, outrés qu’on remette en question le respect et la déférence qu’on leur doit, Nicola le premier.

- « Vous mangez avec un vampire. - déclare de but en blanc le chef, ignorant les politesses d’usage. Autant pour rallier la foule à sa cause. L’accusé pose un coude sur la table et se frotte la mâchoire. N’a-t-il pas le droit à un court moment de paix ? - Vous accueillez un monstre à votre table !
- « C’est un invité. - lui rétorque sa voisine sur un ton calme et ferme. - Retourne récupérer tes dettes, Liam.
- «  Je suis censé protéger ce quartier, vous payez pour ça. Chassez ce monstre maintenant si vous voulez vivre !
- « Je crois que ces braves gens n’ont pas grand-chose à dire concernant leur volonté de bénéficier de cette protection ou non, Liam. - intervient Nicola avec un sourire conciliant. L’homme le fusille du regard et le pointe du doigt en l’insultant d’un terme péjoratif réservé aux vampires. Un autre de ses voisins prend sa défense.
- « Y’a pas à dire, les garous font de bons chiens de garde… T’es pas à moitié loup, toi ? Et les autres aussi ? Vous n’avez pas honte de venir déranger vos aînés de la sorte ?
- « Vous le faites sortir maintenant ou je double le prix de notre protection.
- « Liam… Si c’est comme ça que les jeunes s’adressent à la veille génération, j’ai peur pour l’avenir… - s’attriste Nicola en secouant la tête. Ses voisins acquiescent avec vigueur. L’homme se lève ensuite, lui fait signe de le suivre vers la sortie tout en saluant son audience. - Je ne vais pas m’attarder, puisqu’on me somme de quitter les lieux. Merci pour cette soirée délicieuse, mes amis. »

Dignement, il sort du restaurant, le groupe de garous marchant sur ses talons. Une fois dehors, il se tourne vers eux, les mains derrière le dos. Liam crache avec hargne sur le sol, vers lui. Ce geste lui tire un haussement de sourcil dédaigneux. Apparemment, on lui en veut parce qu’il est en territoire conquis par cette meute. Il rit, amusé de les voir prendre autant au sérieux le concept. Mal lui en prend, car quelques minutes plus tard, le voilà qui court pour distancer les loups hurlant à ses trousses.

Il n’aurait peut-être pas du traiter leurs mères de chiennes.

L’air froid de la nuit remplit ses poumons, l’effort réveille son cœur, il sent l’adrénaline couler dans ses veines. Il rit en courant, heureux comme un enfant. Le danger qui le poursuit rajoute du piment à cette nuit. Les loups sont rapides et aussi intelligents que des humains, ils ne se laissent pas distancer. Nicola accélère encore l’allure.

Ses jambes le portent vers un quartier qui ne lui est pas inconnu. Il y est déjà passé, mais en voiture. Une idée lui vient, il suit un chemin déjà emprunté, qui l’amène finalement devant une porte de garage, fermée par un grand rideau de fer. S’il force l’ouverture, ça va faire un bruit d’enfer. Ses yeux se tournent vers une petite porte. Il faudra faire sauter la serrure. Près de celle-ci se tient une petite fenêtre seulement protégée par des barreaux. L’écart est assez grand pour qu’il puisse y glisser sa tête.

Ça semble être l’occasion idéale pour frimer avec sa peau d’aspic.

Alors que les hurlements se rapprochent, Nicola prend une inspiration, colle son visage entre les barreaux et pousse. La sensation est dérangeante, il entend ses os craquer alors que son corps défie les lois terrestres d’une nouvelle manière. Après un moment de souffrance intense, Nicola est de l’autre côté du mur, dans le bâtiment. L’exercice le laisse tremblant et essoufflé, les traits du visage crispés par la douleur, plus pâle qu’un linceul. Le pire de cette expérience reste le bruit des os qui se réarrangent, une succession de luxations qui le laissent pantelant.

Le goût amer de la bile envahit sa bouche alors que son épaule droite reprend sa place correcte. Il se laisse aller contre le mur, les yeux fermés, les oreilles à l’affût. Dehors, les loups grognent et hument l’air. Ils savent qu’il est proche. Mieux vaut faire le mort, pour le moment. Il sourit, puis rouvre les yeux pour observer l’intérieur du garage.

Son attention tombe sur un spectateur imprévu.

Son sourire s’élargit alors qu’il lui adresse un salut de la main puis le signe universel de se taire.

Encore une fois, la chance lui sourit.

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Cannot a Beast be tamed
Ethan Roman
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En un mot : Loup-garou
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Dim 2 Mai - 20:27 (#)

Les contraintes liées au travail me fatiguent. Je suis las de devoir jouer au bon petit soldat devant ce qui s’apparente le plus à un patron. Je fais pourtant tout ce que je peux pour être au top avec son foutu garage dont il se fout éperdument, tout ce qui l’intéresse, c’est que le fric tombe. Il a trouvé en moi le parfait idiot qui se tue à la tâche et qui sait encaisser les remarques en pliant l’échine. C’est tout juste si je ne tends pas l’autre joue pour qu’il m’en mette une deuxième.

- Ethan, je te l’ai dit cent fois, pourtant. Les outils se rangent dans leur boîte, c’est pas compliqué, si ?
- Ecoute Joe, j’ai ma propre organisation, ok. Ça ne dérange personne, il me semble et j’ai jamais perdu aucun outil. Et même si cela devait arriver, et bien, t’inquiète pas, je le paierai de ma poche.
- Mais j’espère bien ! Il manquerait plus que je doive casquer à ta place. Mais je dis ça pour les clients, tu comprends ? S’ils marchent dessus et tombent, c’est mon assurance qui va devoir intervenir.

Pour cela, il faudrait déjà qu’ils marchent sur l’établi… Je me tais, cela ne sert à rien de discuter avec cet abruti. Nous passons dans le cagibi où je lui sors les livres de compte, les reçus et toute la paperasse à laquelle j’ai dû me familiariser tout seul. Les chiffres ne sont pas mauvais, l’entreprise fait du bénéfice, mais ce n’est pas grâce à lui. Sans me vanter, les gens apprécient mon boulot et ma bonne humeur. Petit à petit, je fidélise la clientèle. Un jour peut-être, aurais-je suffisamment amassé de pognon pour pouvoir me payer ce garage. Certes, c’est pas le plus beau, il n’est pas placé au meilleur endroit mais moi, je l’aime bien.

- Tu as vraiment une écriture de merde Ethan. Il serait bon que tu t’appliques un peu.

Je ne réponds pas, c’est pas la peine. C’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité. Les banquiers ont parfois du mal à lire les chèques qu’il me fait à la fin de chaque semaine. Je hoche la tête et lui tends un sourire que je qualifie « d’homme d’affaire ». Ni poli, ni méprisant. Après ce qui me semble une éternité, il referme le livre en claquant et se lève en regardant sa montre.

- Désolé Ethan, j’aurai volontiers bu une bière avec toi pour te féliciter, mais là je dois me rendre à un rendez-vous.

C’est ça, casse-toi et ne reviens plus jamais ! Un nouveau sourire de politesse est dispensé sans aucune parole. Le jour où il prendra le temps de boire un verre avec moi, il pleuvra des grenouilles. De toute façon, je n’ai rien à lui dire, sa compagnie ne serait que mauvaise.

- Tu as bientôt fini sur ton tas de ferraille ?
- Pardon ? Quel tas de ferraille ?
- Ben ta caisse là… qui dort depuis une éternité sous la bâche.
- Tu as besoin de la place ?
- Non, non du tout, c’était notre accord, tu bosses pour moi, tu peux, en dehors de tes heures, travailler sur ton projet personnel. Et tu me connais maintenant, je ne reviendrai pas sur ma parole.

Il jette un regard sur la voiture cachée, hausse les épaules et prends la direction de la sortie.

- Mais bon, ça serait bien que tu la finisses un jour, hein. Allez salut, je repasse à la fin du mois, pas avant, j’ai un voyage d’affaire de prévu, je pars à Los Angeles.
- Bon voyage.

Si seulement l’avion pouvait s’écraser et ne faire qu’une seule victime. Il me gave profond ce mec. Je le vois disparaître dans son gros 4 x 4, bon débarras. En plus, à quoi sert un gros véhicule comme ça, en pleine ville, hormis si ce n’est que se la péter devant les minettes, dont il ne sait quoi faire. Bref, c’est avec des wagons d’insulte que je retourne à mon travail. J’ai pas beaucoup avancé avec l’arrivée impromptue de ce connard. La cliente arrive dans moins de deux heures. Jurant comme un charretier, je m’attelle à la tâche et ne vois plus passer le temps. La miss arrive, sa voiture est prête, elle est ravie et ma bonne humeur revient alors que la nénette me fait un petit signe de la main quand elle quitte le garage.

Les mains sur les hanches, je jette un regard à la pendule accrochée au mur. Parfait, je ferme la boutique en abaissant le grand rideau de fer, donne un coup de balai, effectue un peu de rangement et me dirige vers mon petit bijou. La bâche vole, dévoilant une magnifique Shelby Cobra bleu métallisée. Un sourire ravi fend mon visage. Je l’aime cette voiture, même si elle n’est pas encore en état de marche, elle est juste magnifique. Une fois le capot ouvert, je plonge et m’attaque à diverses petites réparations, les plus grosses attendront que j’aie un peu plus de temps devant moi.

Je ne vois même pas le ciel s’assombrir et la nuit tirer son linceul sombre sur la ville. Le nez dans le moteur éclairé par une bonne ampoule suspendue au capot me fait perdre la notion du temps qui passe. Ravi d’avoir gagné contre un boulon récalcitrant, je me redresse en massant mes reins. Comme sorti d’un rêve, je regarde autour de moi et sourit bêtement aux ombres environnantes. M’adressant à la Shelby, je m’essuie les mains et retire mes gants de protection.

- Eh beh, ma vieille, tu demandes quand même beaucoup d’attention. Je vais manger un bout et je reviens m’occuper de toi.

J’avais plus ou moins prévu le coup, l’envie de me pencher sur la Cobra me taraudait depuis quelques jours. Ce matin, j’étais passé prendre un repas à l’emporter dans un petit magasin roumain que j’avais récemment découvert.

Me débarrassant des manches de la combinaison de protection que je porte pour travailler, je les noue à ma taille, dévoilant un simple t-shirt gris. Cheveux compressé dans un chignon, je me dirige vers mon casier afin de récupérer mon repas et m’installe sur un petit escabeau de trois marches, à côté de ma voiture, la radio émettant doucement quelques hits actuels. Barquettes en alu sur les genoux, je salive déjà à l’idée de ma salade de bœuf. A voir, si elle est aussi bonne qu’au pays. Première bouchée, je me sens revivre. Quelle merveille ! Je sens que je vais passer plus souvent dans cette boutique, visiblement, le cuisinier est roumain, cela ne fait pas de doute. D’un sachet en plastique, je sors un covrigi et y mors à pleines dents dans la pâte moelleuse. Une fois avalé, je m’attaque à l’Ursus (bière roumaine) et là, je vogue au septième ciel. La barquette ne fait pas long feu, me gardant le pretzel pour la fin. J’abaisse mes paupières et apprécie les saveurs perdues qui revivent sur ma langue.

Des bruits de pas précipités me font froncer les sourcils, me sortant de ma béatitude. Des chiens aboient et un étrange son se fait entendre depuis la porte… non, pas de la porte, au-dessus de la porte. J’ouvre lentement mes yeux et dirige mon regard vers la source du frottement. Ma main se crispe sur ma fourchette en plastique, sa résistance n’étant pas des plus farouches, elle se plie inexorablement.

Une chose est en train de se frayer un passage entre les barreaux de la minuscule fenêtre. Mon souffle s’est arrêté alors que mon cœur a entamé une accélération fulgurante. Genoux serrés, fesses crispées, muscles tendus à l’extrême, je reste spectateur, incapable de bouger ou d’émettre le moindre son. Un aspic ou un vers géant ? Un anaconda ? Un blob ? Mon esprit tourne à toute vitesse, cherchant à comprendre ce que mes yeux voient. Puis survient le bruit, terriblement désagréable. Des os qui se brisent pour se ressouder, des articulations qui forcent le cartilage à céder pour qu’une tête humérale retrouve sa place, qu’un fémur se cale dans sa cavité et pour qu’une tête reprenne forme humaine. Stupéfait par le visage qui apparaît dans le maigre halo de lumière de mes lampes disposée autour de mon véhicule, j’ouvre la bouche mais la referme aussitôt, ne sachant si j’allais vomir ou mourir d’effroi sur le champ. Un goût ferreux vient couvrir celui du covrigi. Sous l’effarement, je me suis mordu la lèvre inférieure jusqu’au sang.

- Qu’est-ce….

Je connais ce visage, trop bien même. Il a hanté mes rêves, ou plutôt mes cauchemars, après ma déconvenue dans un club privé. Comment un machin comme lui est capable d’un tel tour de force. Posant ma barquette vide et quelque peu déformée par la pression de mes mains, à même le sol, je me lève prudemment et à moitié courbé, j’avance en crabe vers le bonhomme. A trois mètres de lui, je le regarde avec attention, fourchette en plastique à la main en guise d’arme.

Par l’ouverture, par laquelle il vient de s’introduire dans mon garage, j’entends des grognements sourds ainsi que de puissantes griffes racler le mur. Bordel, ça sent pas bon tout ça. S’il s’imagine que je vais livrer combat contre une meute de chiens, il se fout le doigt dans l’œil et ce, jusqu’au coude. Mais quelque chose me dit que la situation n’est plus tout à fait la même que dans le club où il était souverain et maître de la situation.

Affichant une mine interrogative, j’ouvre les mains, paumes vers le ciel et hausse les épaules. Toutefois, je garde le silence, les râles des canidés étant suffisamment persuasifs pour cela. Mon gaillard a l’air exténué… forcément lorsque l’on se transforme en larve géante… Je repousse l’image gravée à tout jamais dans ma mémoire et m’approche du vampire avec précaution. Me baissant légèrement, je me faufile sous son bras, passe le mien autour de sa taille et le décolle de la paroi pour le traîner jusqu’au petit bureau, où je le lâche sur la vieille chaise qui émet un léger grincement de protestation. Chuchotant à peine, je me tourne vers le visage livide du macchabée.

- Tu fous quoi là ? Et franchement, tu peux pas passer par les portes comme tout le monde. Tu m’as fait quoi là ? Hein ? T’es au courant que je ne te verrai plus jamais de la même manière ? T’es quoi au juste ? Un vers géant mutant vampire ?

Je fais les cent pas autour de la chaise nerveusement en repoussant une mèche de cheveux échappée du chignon.

- Et ne me dis pas que les clébards sont à tes trousses. J'veux pas être mêlé à ça. Va te faire bouffer ailleurs que dans mon garage. Je m'arrête, triture ma barbe et me poste devant lui. Tu attends quoi de moi ?
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Lun 3 Mai - 17:23 (#)



Fortunato, si, lo sono.

« “I miei amici mi dicono che sono molto aggressivo, ma me lo dicono urlando.”. Jaume Perich »

Un court instant, Nicola hésite à tirer son téléphone portable de sa poche pour immortaliser l’expression de pure incrédulité qu’affiche l’humain en face de lui. En bleu de travail, apparemment en pause-déj’, une vulgaire fourchette en plastique blanc à la main. Belle arme. Nicola ricane, puis grimace, rapidement rappelé à l’ordre. La douleur qu’il ressent dans tout son corps le décourage de sortir son téléphone. Ce n’est pas très grave, il ferait mieux d’en profiter pendant qu’il l’a en face de lui.

Il s’agit d’Ethan, le Roumain qui a réussi à prendre le dessus sur son champion, à son tout premier match. Ah ça, il a offert un sacré spectacle. Il est allé bien plus loin que ce à quoi Nicola s’attendait. Il a l’air de s’être remis de ses blessures, son visage a récupéré une allure normale. Leur propriétaire étant frappé de stupeur, il ouvre et ferme la bouche sans qu’un seul son n’en sorte. Quelque part, il vient de lui offrir un spectacle égal au sien dans ce club accueillant des matchs de boxe illégaux. De rien, s’amuse Nicola en prenant une autre grande inspiration. L’odeur qui lui parvient sous celles de l’huile, du caoutchouc et de l’acier lui tire un frisson d’anticipation. Ses yeux s’illuminent.

Du sang… S’est-il coupé en travaillant sur ses véhicules ? Le vampire hume l’air, ferme les yeux pour mieux se concentrer sur ce parfum envoûtant. Ethan est décidément lui aussi plutôt chanceux : heureusement qu’il exerce une excellente maîtrise sur ses instincts de chasse, autrement, après l’effort qu’il a fourni, il ne serait resté qu’une loque vide de ce pauvre humain.

Loin de se douter du funeste sort auquel il échappe, Ethan, faisant fi de toute prudence, s’approche de lui. Il entend des pas venir vers lui. Ses yeux se rouvrent brusquement lorsqu’il sent une présence près de son corps. Le Roumain a terriblement confiance en sa bonne fortune, pour oser non seulement remplir la distance qui le maintenait dans une relative sécurité, mais en plus lui passer un bras autour de la taille pour le remettre sur ses pieds. Abasourdi par ce comportement de tête-brûlée, Nicola suit le mouvement, grognant de douleur lorsque ses jambes doivent de nouveau supporter le poids de son corps.

Ah, il avait oublié comme ça pouvait être douloureux, cet exercice, malgré les années qui ont suivi depuis qu’il a passé ce palier. Au moins, cette fois-ci, les écailles sont vite parties.

Ethan, bien sûr, est toujours aussi bavard. Pensez-vous, même à moitié mort, il continuait à lui poser une myriade de questions sur tous les sujets lui passant par la tête. En bonne santé… ça devient une machine inarrêtable. Et qu’est-ce que tu fais là, et qu’est-ce qui se passe, et est-ce qu’ils te suivent… Nicola lève les yeux au ciel. Cependant, comme il dépend encore de son soutien pour tenir debout et que son débit de paroles l’aide à penser à autre chose qu’à l’odeur cuivrée qui émane de sa bouche, il reste aimable.

- « Tu me manquais trop Ethan… C’était trop long, de ne pas te voir au club… - il ricane à nouveau, la voix rauque. Il s’agace du temps de rémission. Cette faiblesse passagère dure trop longtemps. En combat réel, ça pourrait lui coûter la vie… Quelques secondes suffisent à faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre.

Il grogne et se détache de l’humain, s’interdisant de faiblir. Ses jambes vacillent, mais il tient debout. Satisfait, il passe une main dans ses cheveux pour les recoiffer tout en tirant sur sa chemise vert pâle pour la rajuster. Emmerdeur jusqu’au bout, il s’arme de son talent d’acteur indéniable pour mimer l’inquiétude.

- « Ils viennent pour toi. Je voulais te prévenir. - Il tient quelques secondes, puis lui tape l’épaule de manière joueuse. - Je plaisante. Ils m’en veulent un peu. Un souci au niveau du droit territorial, une connerie dans le genre. »

Il lui adresse un sourire faux avant de l’entraîner loin de la porte grise, qui continue à subir les assauts furieux des loups. Attentif, il pense même à ramasser dans un mouvement souple la barquette à moitié vide qui traîne au sol, et la remet entre les mains de l’humain.

Ce faisant, il note la voiture bleue, sur laquelle il devait bosser avant son entrée en scène, à en juger par le capot ouvert. Une moue appréciative au visage, il laisse courir un ongle sur un de ses côtés.

- « Joli tacot. Elle roule ? »

Un assaut brusque fait trembler la grande porte en acier. Le bruit est assourdissant. Pourtant, il a pris soin de chuchoter… Ces loups ont une ouïe excellente. Nicola émet un claquement de langue agacé, son attention sur la porte du garage, qui tremble à nouveau. Va-t-il réellement devoir tuer des loups ce soir ? Trop de gens l’ont vu avec eux, si des petits malins viennent remonter la piste, on incriminera rapidement, et il a autre chose à faire que de se justifier devant des garous. Ou de se prendre des remontrances de la part d’Aurora Lane.

- « Ethan ? S’ils débarquent et qu’ils détruisent tout ici, m’en tiendras-tu personnellement responsable ? - il se tourne vers lui juste le temps de lui lancer un sourire aimable avant de se concentrer à nouveau sur la porte. - Y’a bien un truc qui roule, ici, non ? Je peux t’en acheter une qui marche. Ça me paraît être mieux, pour une voiture, de pouvoir démarrer. Je me trompe ? »

Son souci pour préserver les lieux ou l’humain le surprend lui-même. L’affrontement avec les loups doit se faire ailleurs, déjà pour un souci d’espace et de marge de manœuvre, ensuite pour qu’Ethan ne se retrouve pas en victime malheureuse. Et si des crocs se plantent dans sa peau… L’odeur du sang sera trop distrayante pour que l’affrontement reste relativement propre. Nicola, en pleine réflexion, fait craquer son cou de chaque côté. La douleur diminue enfin, son cœur bat de manière agréable dans sa poitrine. Respirer est utile. Rien de tel que l’adrénaline pour se remettre d’aplomb. S’il avait été seul… Mais non.

Il pince les lèvres, tient son menton. Tant pis. Il sera sage. Il hausse les épaules avant de se tourner vers l’humain.

- « Je ne suis pas là. Vas ouvrir la porte, défends ton territoire. »

Nicola ne sait pas si l’humain va lui obéir sagement. Ce serait pourtant plus malin, pour garantir sa survie. Il a besoin qu’il regarde ailleurs pour utiliser son don d’Occultation. Il compte effacer sa présence pour tromper les loups, et sauver Ethan. Ce serait bien plus pratique, s’il pouvait tout simplement se faire passer pour quelqu’un d’autre, comme en sont capables certains… Il en aurait bien besoin, actuellement.


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Jeu 6 Mai - 1:30 (#)

La présence du vampire me déstabilise terriblement et ce qu’il vient de faire encore beaucoup plus. D’ailleurs, il ne m’a pas répondu concernant la chose qui a glissé entre les barreaux. Trop de questions, pas suffisamment de réponses, pour ne pas dire aucune réponse. Il m’agace, j’ai terriblement envie de lui en mettre une mais, quelque part, mon instinct me dit que ce n’est pas la meilleure des idées. Mes pas sont plus denses, ressemblant à un lion en cage lorsque les hurlements des clébards se font plus intenses. J’attaque nerveusement l’ongle de mon pouce, comme si cela m’aidait à avoir les idées plus claires. Les propos chuchotés du vampire imposent un regard stupéfait à mon faciès. Je me suis arrêté net et le dévisage comme si je voyais un fantôme. Remarque, je crois que j’ai moins peur des revenants que d’un machin mort qui continue, malgré tout, de « vivre ». Répondant sur le même ton, y ajoutant une bonne pincée d’agacement, je me fige devant lui.

- Te manquer ? Arrête ton char, Ben Hur… Tu l’as peut-être connu, lui aussi… Un petit rire sarcastique émane de ma gorge, me fichant ouvertement de lui. Tu sais très bien que je ne remettrai plus jamais les pieds dans ton antre démoniaque !

La haine bouillonne dans mes veines, je hais les vampires et plus ça va, plus ma colère augmente. Et celui-là, ne fait rien pour arranger les choses, en se foutant ouvertement de moi. Ma fureur est balayée en un clin d’œil lorsqu’il vacille mais revient aussi vite lorsqu’il se donne cet air suffisant en réajustant ses vêtements. Et moi, je reste là, comme un couillon, m’inquiétant pour ce cadavre ambulant. Malgré ma rogne, je ne peux empêcher ma main de lui soutenir le coude… comme à un ptit vieux, m’apportant un peu de paix intérieure, vite effacée par sa révélation. Malgré les tambourinements contre les murs, je m’exclame à haute et intelligible voix.

- Pour moi ? Mais pourquoi ?

Les yeux ronds, incapable de cacher mon étonnement, je sens mon cœur repartir au galop, un soupçon, ou même un peu plus, de peur venant booster l’adrénaline. Dévoilant sa plaisanterie de très mauvais goût, je lâche un simple mot.

- Connard !

Il m’épuise. Je ne vais pas tenir le coup, c’est certain, surtout s’il continue à jouer avec cet ascenseur émotionnel. Je me pince l’arrête du nez et le regarde. J’ai l’impression de me retrouver dans cette cage, les cris des hommes remplacés par les assauts et grognements des bêtes. Il m’entraîne au fond du garage, me fourre la barquette entre les pognes et se permet un commentaire sur mon sublime trésor.

- Hey ! Un peu de respect, tu veux ! C’est une Shelby Cobra et non, elle ne roule pas, pas encore.

Je lui aurais bien expliqué le pourquoi du comment mais un assaut plus violent que les autres me force à me retourner afin de vérifier la solidité de cette dernière. Le sang pulse dans mes artères, l’urgence accélère mon rythme cardiaque tapant avec insistance à mes tempes. Mon regard fluctue, virevolte, cherchant une solution qui ne vient pas. Le danger devient palpable, lourd et poisseux. Ma bouche s’assèche, j’ai l’impression d’avoir du coton entre les dents. Nerveusement, je passe ma langue sur mes lèvres, mordillant l’infime blessure auto-infligée. Fluide cuivré, roulant sur mes papilles qui me rassure et qui me chuchote que je suis vivant. Mes yeux reviennent au caïnite, croisant l’azure glacé posé sur moi, le temps d’une question avant de repartir explorer les lieux.

La panique me percute de plein fouet, brisant ma respiration qui se fait courte. Pourquoi détruiraient-ils le garage ? Suis-je donc qu’un dommage collatéral dans une guerre qui ne m’appartient pas, dans un pays qui n’est pas le mien ? Hors de question que je fasse partie des victimes. Hésitant encore entre la terreur et la colère, je secoue la tête.

- Regarde autour de toi ! Mon ton est agressif, je lui en veux de m’avoir entraîné dans ce combat… encore. Ne sait-il rien faire d’autre que d’envoyer autrui à l’abattoir ? Il réitère exactement le même schéma que dans son fameux club. Jetant la prudence aux oubliettes, je parle à voix haute, me fichant éperdument de ce qui se trouve devant les portes. Je suis mécano, les gens viennent ici lorsque leur véhicule présente une dysfonction. Dans un mouvement de colère, je rabats le capot de la Shelby et tire la couverture. Il l’a touchée, c’en est presque un affront à mes yeux. Donc non, rien ne roule correctement ici, fallait te trouver une autre victime que moi, genre un concessionnaire.

Défendre mon territoire, il est sérieux ? Je ne suis pas un animal. Souhaite-t-il que je pisse dans les coins afin de délimiter mon lopin de terre ? Je vais simplement appeler les flics et l’affaire sera réglée. Sa nuque émet un son hideux me donnant la nausée. Me retournant je lui adresse un regard sombre, empli de rancune.

- Et arrête de faire ça, c’est dégoutant ! J’ai l’impression de voir ma grand-mère décortiquer le poulet du dimanche. Passant du coq à l’âne, je poursuis sur ma lancée. Y’a quoi là-dehors ? Hein ? Des chiens ? J’ai comme dans l’idée que c’est pas tout à fait « juste » des chiens. J’en ai marre de tes plans foireux. J’espère que t’as pas de soucis avec la justice, parce que je vais appeler la police.

Lui tournant le dos, je me dirige vers le petit bureau avec la ferme intention de recourir aux forces de l’ordre. Si cela doit me mener à mon expulsion des Etats-Unis, qu’il en soit ainsi. Au moins, j’aurai la vie sauve. Dans mon avancée, je passe à côté du bidon où est stockée la vieille huile avant être acheminée à l’usine de recyclage. Un vilain sourire déforme mes traits lorsque je fais volte-face.

- Des canidés… ou un truc qui s’en rapproche, d’après ce que je peux entendre. C’est pas moi qu’ils cherchent, qu’ils flairent. C’est toi.

J’attrape une bassine profonde, la plonge dans le liquide noir et visqueux et reviens vers l’immortel.

- Ferme les yeux et désolé pour tes vêtements.

Sans autre forme d’avertissement, je le noie sous un flot d’huile de vidange. La chance étant pour une fois de mon côté, je remarque sa position idéale pour mon méfait. Il s’est placé exactement sur la grille d’écoulement.

- Maintenant, les flics.

Laissant le gars planté sur place, je lui tourne consciemment le dos et me dirige vers la porte située à côté du grand rideau de fer. Plaquant mon épaule contre le métal froid, j’élève fortement la voix.

- DEGAGEZ, J’AI APPELE LES POULETS, ILS SERONT LA DANS QUATRE MINUTES. Et si vous cherchez l’autre cadavre ambulant, il est sorti par la porte de derrière.

Mes paroles apportent une trêve dans le harcèlement des murs. Je n’ai aucune idée si mon mensonge va faire mouche. Toujours appuyé contre le battant, je tourne la tête vers mon visiteur avec l’intention de lui adresser un clin d’œil. Sauf qu’il n’y a plus personne.
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Jeu 6 Mai - 20:17 (#)



Fortunato, si, lo sono.

« “I miei amici mi dicono che sono molto aggressivo, ma me lo dicono urlando.”. Jaume Perich »

C’est intéressant, l’évolution de la technologie… Toutes ces pièces en métal et en plastique sont bien loin des fragiles matériaux qu’ils utilisaient pour leurs chars, à l’époque. Nicola laisse courir son regard sur les véhicules plus ou moins complets et les outils présents dans cette pièce, curieux. Il s’est un peu intéressé à la mécanique, assez pour suivre les évolutions des véhicules et comprendre leur fonctionnement, mais il doit avouer que les derniers modèles dépassent ses compétences. Lui qui avait tendance à apprendre par la pratique, voilà qu’il ne peut même plus avoir accès facilement à la batterie. Utile.

Une moue désabusée, puis il s’intéresse de nouveau à l’humain. Celui-ci n’en mène pas large. Les poils sur sa peau sont dressés, et ce n’est pas à cause du froid. Les hurlements des loups doivent réveiller une peur primaire chez lui. Ce n’est pas le vampire qui l’en blâmerait, pour avoir connu les fameuses meutes de loups affamées des steppes. A choisir, il préférait les mongoles. Et il en est mort, des mongoles.

Il ne se moque donc pas de l’agitation d’Ethan, qui, ça semble être un trait de caractère, cherche à gagner du temps en posant des questions. C’est un homme qui réfléchit à voix haute, apparemment. Il pose des questions, trouve les réponses seul. Nicola salue cette qualité : au moins, il ne lui fait pas perdre son temps à lui expliquer la situation, il assemble les morceaux tout seul comme un grand. C’est très bien. Nicola n’a pas beaucoup de patience quand il s’agit de fournir des explications.

- « Des loups-garous. - offre-t-il avec affabilité, amusé de la manière dont se saisit de la situation l’autre homme. - Quatre. »

Ethan se saisit d’une bassine, manifestement remplie d’un liquide qu’il ne parvient pas à identifier immédiatement. Ce n’est pas de l’essence… Ethan se rapproche, une étrange lueur dans les yeux, qui n’est pas de la peur. Curieux, il se perche sur la pointe des pieds pour essayer d’apercevoir le liquide un peu mieux, ignore l’avertissement.

- « On dirait le début d’un mauvais film du soir, qu’est-ce qu- »

Il ne s’attendait pas à la voir de si près.

L’huile jetée au visage lui fait l’effet d’une claque. Il prend une grande inspiration sous le choc. Alors qu’il s’essuie le visage de sa manche avec incrédulité vient-il réellement de lui jeter de l’huile de vidange en pleine face ?, il rate Ethan qui s’approche de la porte fermée à clé. Il est en train de cracher avec dégoût lorsqu’il est surpris par la portée de sa voix grave. Il l’observe faire, perplexe. Il pense vraiment faire fuir des garous en leur criant de déguerpir ? Hum. C’est… couillu.

Avec tout ça, il en oublie presque d’user de son don pour se fondre dans le décor. Ethan, qui s’est retourné vers lui, semble chercher un geste d’encouragement. Oups. A la place, en toute impunité, Nicola lui adresse un doigt d’honneur après avoir secoué d’un geste sec sa main couverte d’huile. Bien sûr que les loups ne l’écoutent pas. Quelques secondes de silence suivent l’injonction du garagiste, puis un poing vient frapper sur le rideau de fer, suivit d’une voix humaine.

- « Ouvre-la porte, tu veux pas rester seul avec un vampire aux abois. - Nicola dodeline de la tête, les lèvres pincées. Il exagère un peu, avec son « aux abois ». - On rentre juste vérifier qu’il se soit bien barré, c’est des fourbes, ces saloperies de zombies. »

Il cogne à nouveau pour faire bonne mesure. Autant ouvrir, non ? De toute manière, avec cette putain d’huile qui dégouline, les garous n’ont aucune chance de retrouver son odeur ici. Nicola se secoue à nouveau et, ça c’est petit, en met absolument partout. L’odeur lui agresse la gorge et ses yeux piquent. Il en a probablement eu dans la bouche. C’est probablement une des expériences les plus désagréables qu’il ait vécu depuis qu’il s’est réveillé. Heureusement qu’il n’y a pas de témoin.

Les loups-garous ont gain de cause suite à leur obstination. Les voilà dans le garage, un nez et trois truffes en l’air. Le vampire émet un grognement dépréciatif. Ils pensent sincèrement réussir à se débarrasser de lui, à quatre ? C’est insultant. Il soupire et attrape une clé à molette, qu’il soupèse pensivement. En soi, il pourrait appeler à la légitime défense en se faisant passer pour un pauvre papi malmené… Les vieux animaux, c’est agressif. Il hésite, pèse le pour et le contre, puis finalement repose l’outil. Il a sa fierté.

- « Ok, effectivement, il a l’air d’être parti… Désolé pour le coup de sang. Il est venu nous faire chier dans notre quartier, on ne pensait pas qu’il s’en tirerait aussi facilement. - explique plus ou moins Liam à Ethan. - Il t’a pas emmerdé, ça va ? Tu l’as vu passé, t’as eu de la chance qu’il ne te bouffe pas… »

Pour un peu, il le ferait passer pour un monstre sanguinaire… Bon, c’est ce qu’il est, certes. Mais tout de même, il a ses standards. L’antiquité hausse les épaules et s’appuie contre la voiture la plus rutilante. La Shelby Cobra. Il époussette la portière, un sourire ironique sur les lèvres. Oups… C’est tâché d’huile maintenant, quel maladroit il fait.

- « Si jamais tu vois un truc louche, ou que le mec revient… Appelle les CESS. C’est un vieux de la vieille, je pense qu’il est connu. Et tiens. J’m’appelle Liam. Je pourrais peut-être t’aider aussi. »

Oh, mais c’est mignon, voilà qu’Ethan gagne un numéro ! C’est bien, ça lui fera deux contacts dans son téléphone, celui de sa mère et celui de Liam. Le vampire se passe une main dans les cheveux, la ressort couverte d’huile. C’est vraiment dégueulasse. Il tente tant bien que mal de se recoiffer, au moins pour arrêter d’en avoir dans les yeux. Il le lui paiera.

Les loups s’en vont, enfin.

Nicola redevient visible. Il fusille d’un regard noir l’humain tout en se désignant de la main.

- « Merci pour le … coup de main, mais je maîtrisais la situation. T’es très content de toi, je suppose. »

Il se redresse et prend un torchon qui traînait sur une des bagnoles à retaper pour s’essuyer le visage un peu mieux qu’avec les mains.  Ce faisant, il se rapproche de l’humain.

- « Et donc ? Quand est-ce que t’emmènes en balade Liam ? »


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Ven 7 Mai - 21:34 (#)

Epaule toujours collée contre l’huis froid, je sens mon t-shirt coller à ma peau. Les mots de mon visiteur tournent en boucle dans ma tête.

Loup-garous.

Monstres sortis d’un mauvais film, bêtes assoiffées d’entrailles, rôdant sur un fond de disque argenté. De la sueur perle à mon front, se collecte puis dégringole le long de mes tempes. La peur a disparue, remplacée par une profonde terreur. Mon cœur est sur le point d’exploser ma cage thoracique et la bile stagne dans ma gorge.

Mes paupières s’abaissent alors que mon dos se plaque contre la porte et mes mains pressent mes yeux dans leurs orbites. Garance… Je ne veux pas les voir, pas raviver ce souvenir, pas maintenant, je ne suis pas prêt.

Mes bras retombent le long de mon corps alors qu’un long soupire, s’apparentant presque à un sanglot, s’extirpe de mes poumons. Je retrouve la vue, floue dans un premier temps qui s’éclaircit rapidement. Je n’ai aucune idée d’où est mon macchabée, il a dû se terrer dans les ténèbres, j’espère qu’il a choisi de se mettre dans les hauteurs… telle une chauve-souris ? Cette idée saugrenue amène un mince sourire éphémère sur mes lèvres. Je l’imagine en position du cochon-pendu, les bras en croix sur son torse. L’image du vampire de « Hotel Transylvania » plane sous mon crâne.

Pour la première fois, j’entends une voix derrière le mur et elle m’est adressée. Les grognements et les crissements de griffes ont repris, évinçant toute hilarité de mon esprit. Je ne veux pas voir ces choses dans mon espace. Les coups ne s’arrêteront pas tant que je n’aurai pas ouvert, c’est sûr. Vais-je réellement risquer ma peau pour un être que je hais ? En fait, ce n'est pas Lui que je déteste, c'est ce qu'il est qui me rebute. Face au battant, je recule, incapable de déverrouiller. La porte cède, pivote avec force sur ses gongs et tape violemment le mur.

Ils entrent.

Une odeur de fauve, de sous-bois et de quelques choses de plus ferreux emplis l’espace. Pétrifié, j’arrête de respirer. Les bêtes s’approchent, leurs truffes collées au sol, venant jusqu’à moi afin de renifler les semelles de mes chaussures de sécurité. Bave et écume maculent leurs monstrueuses gueules, langues pendantes, souffles brûlants, crocs terriblement acérés. Garance as-tu vu tout cela avant de mourir ? Ils sont immenses, impressionnants et imposants. L’un d’eux élève sa tête, l’ambre croise l’azure. Le face à face ne dure qu’un instant mais ravive ma colère qui se transforme en fureur. La bête grogne, me donnant un avertissement sonore, me défendant d’agir. Elle se retire, rejoignant ses congénères et sortent après avoir inspectés les lieux, aussi rapidement qu’ils sont entrés.

La tension se relâche, mes trapèzes hurlent sous la tension que je viens de leur imposer. Le mec s’approche et ose me faire la conversation. Il ne voit, ou ne veut voir, la colère qui m’habite. Pourtant mes lèvres sont tellement serrées qu’il n’en reste qu’un trait fin. Les poings serrés dans mes poches ne demandent qu'à fracasser son visage buriné.

Une carte de visite m’est tendue, machinalement, je la prends sans piper mot. Je veux qu’il s’en aille, tout de suite. Liam… je me souviendrai de ce nom ! Il effectue quelques lentes enjambées en direction de la sortie, je le suis. Sur le pas de la porte, je grimace en constatant les dégâts sur la serrure.

- Ta carte, c’est pour que je t’envoie la facture des réparations ?

Mon ton est froid, terriblement tranchant.

- Ouais, si tu veux. Mais entre nous, on fait que notre job. Si ça se trouve, on vient de te sauver la peau. Alors ta petite porte, là, c’est un moindre mal. Estime-toi heureux d’être en vie.

Dans un geste qui se veut amical, il dépose sa lourde paluche sur mon épaule et hoche la tête. J’abaisse mon articulation et effectue un pas de côté, me mettant hors de portée. Tant bien que mal, je referme le battant après les avoir vus disparaître dans la nuit. Je reste un bref instant face à la porte défectueuse, mains contre le métal. La tension s’évapore, lentement, me rendant quelque peu ma lucidité. Je fais volte-face et toise le vampire qui a réapparu comme par magie.

La colère bouillonne dans mes veines, sa désinvolture commence très sérieusement à me taper sur le système. D’un pas vif, je m’avance alors qu’il en fait de même. L’adrénaline qui pensait pouvoir se retirer, fait un nouveau bond et me donne suffisamment de cran pour affronter l’Immortel. Index pointé vers lui, un flot de paroles jailli hors de ma bouche, porté par un besoin d’exprimer toute l’animosité retenue.

- Tu ne maitrisais que dalle, mon grand ! JE t’ai sauvé la mise et peut-être même ton éternité. T’as vu la taille des bestioles ? Tu crois réellement qu’un machin vieux de 800 ans peut tenir tête à ces trucs là ? Sais-tu seulement ce qu’ils peuvent faire ? Et surtout, sais-tu ce qui reste après leur passage ?

Je ne veux pas y repenser pourtant les images s’imposent. Un avant-bras gisant dans une flaque de boue rougie. Une cage thoracique où des côtes bien trop blanche jurent avec les chairs déchiquetées. Un pied où il manque quelques orteils dormant dans l’herbe humide, précédé d’une trainée carmine. Quelques mèches de cheveux rousses oubliées sur les branchages, se confondant dans les feuilles mourantes. Une alliance en argent recrachée après avoir brûlé un palais. Je secoue la tête et inspire profondément.

- Mais évidemment ! Suis-je bête ! Tu connais tout ça et bien pire. Je ne suis qu’un humain, un moins que rien, juste bon à servir de chair à canon dans le grand échiquier des êtres surnaturels. Bouffé par les uns, drainé par les autres sans compter la troisième catégorie qui fait valser ton esprit dans un autre plan.

J’entame une nouvelle marche, où la colère est mon vecteur. Je suis hors de moi et qu’importe la puissance du caïnite ou le nombre d’année qu’il comptabilise à son conteur, j’ai besoin d’évacuer.

- Et oui, je suis ravi de te voir ainsi !

M’arrêtant devant lui, je le regarde et finis par éclater de rire. Grâce au chiffon chipé, il a réussi à se débarrasser, partiellement le visage de l’huile. Ses lèvres sont noires, tout comme ses joues et le bout de son nez. Ses yeux, toujours luisant de cette étincelle électrique si fascinantes, ressortent plus intensément. Ses cheveux plaqués contre son crane lui donne une allure terriblement comique. Quant à ses vêtements et ses beaux mocassins, il ne reste plus grand-chose. Mon hilarité est terriblement irrévérencieuse et incoercible. J’ai mal aux côtes mais suis incapable de m’arrêter, plus je le regarde plus les hoquets s’amplifient. Plaçant une main sur ma bouche, je finis par retrouver un semblant de contenance. Mes doigts suivent le tracé de ma barbe qu’ils lissent au passage. M’essuyant les yeux larmoyant, je me redresse et me gratte l’échine, presque gêné.

- Pardon… Mais… la pression… enfin tu comprends hein.

Excuses bidons, je ne suis pas désolé, loin de là. Je place finalement mes mains sur mes hanches et hausse les sourcils en dodelinant de la tête.

- Bon, va falloir te décrasser un minimum quand même. Et je sais où on va pouvoir faire ça sans boucher la tuyauterie d’une douche. Bouge pas… s’il te plaît.

Tournant les talons, je vais jusqu’à mon casier et y récupère une combinaison semblable à celle que je porte. Revenant vers lui, je la lui tends, l’informant de mes intentions.

- Tiens, enfile ça. Ça évitera de dégueulasser ma selle. Eh oui, la seule chose qui roule correctement ici, c’est ma moto, c’est moi qui conduit, c’est non négociable. On va aller te laver. Et après, va me falloir un verre, quelque chose de plus fort qu’une simple bière. Et c’est toi qui m’invite ! Et tu vas enfin pouvoir me dévoiler ton nom, histoire que je sache à qui j'ai sauvé la mise.

En attendant qu’il se change, je trouve une vieille chaîne afin de maintenir la porte d’entrée close, j’éteins toutes les lumières et enfourche ma bécane après avoir pris ma veste.

- Allez, grimpe.
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Mar 11 Mai - 21:13 (#)



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Nicola sourit d’un air distrait alors qu’Ethan se rapproche, le doigt pointé sur lui. Son attention est ailleurs que sur l’humain qui le sermonne. Ses mots ne l’atteignent pas. C’est l’odeur de la peur mêlée à celle du sang qui retient tout son intérêt. Lorsque les loups sont rentrés dans la grande pièce, Ethan n’en menait pas large. Son corps entier tendu par l’appréhension, il avait suivi leur progression d’un œil haineux, s’écartant de manière instinctive de leur chemin. Le contact avec Liam avait paru lui répugner : il s’était échappé de sa prise dès qu’il l’avait pu. Nicola avait observé l’échange avec une certaine indifférence, mais maintenant qu’il avait l’humain près de lui, il voyait les spasmes qui agitaient ses muscles et le blanc de ses yeux.

Ethan semblait avoir affronté une vision particulièrement éprouvante. Et Nicola, en bon curieux, se demandait bien d’où pouvait provenir cette horreur des garous. Etait-ce simplement une peur primaire de la Bête, du loup, ce monstre aux griffes et aux crocs capables de déchirer, étriper et traîner ses victimes jusqu’à son antre pour finir sa besogne ? Dans ce cas… avait-il berné ses sens, par son apparence humaine ? Où trouvait-il ce courage pour se placer en donneur de leçon irrévérencieux ? A-t-il oublié leurs places respectives sur l’échelle des prédateurs ?

L’antiquité reste immobile alors que l’humain comble encore un peu la distance, échevelé et essoufflé par sa diatribe. Il penche la tête sur le côté, ferme les yeux une seconde, prend une inspiration profonde. C’est autant pour régner sur son tempérament colérique que pour mieux percevoir cette délicieuse odeur, sous celle de l’huile, la crasse, les loups, le caoutchouc et le métal.

Ethan saigne toujours.

Un tic vient agiter la commissure gauche de ses lèvres alors qu’il rouvre les yeux. Le bleu électrique qui en fait leur particularité est frappant. Il s’agit de deux billes azur au milieu de la couleur noirâtre de l’huile qui le défigure.

Les nerfs de l’homme semble être mis à rude épreuve. Voilà qu’il perd son souffle en éclats de rire, une autre manière d’évacuer la tension. Le vampire doit résister à l’envie de le saisir par le bras et de planter ses crocs dans sa jugulaire. Autant pour un rappel de sa nature profonde que pour satisfaire sa soif.

Ethan a raison. Il connaît tout ça, et bien pire. Il l’a commis, le bien pire. Il oublie ou sous-estime ses huit-cent ans d’existence, il ignore les sacrifices auxquels il a du consentir et les exactions auxquelles il s’est livré pour satisfaire ses pulsions. C’est lui, le prédateur ultime, la Bête. Les garous… Leurs griffes ne sont pas aussi tranchantes que les siennes. Leurs crocs ne sont pas aussi dangereux que les siens. Ethan n’a aucune idée du monstre qui se tient réellement en face de lui. C’est cette ignorance qui le préserve.

Alors Nicola le laisse rire et s’amuser du spectacle qu’il lui offre, tout en choisissant de se concentrer sur l’odeur de l’huile plutôt que celle, immanquable maintenant qu’il l’a détectée, du sang. Il le laisse retrouver ses esprits, l’examiner de bas en haut. Reprendre le contrôle de la situation.

Cet homme lui tourne le dos, à lui, alors qu’ils sont seuls. A-t-il déjà à ce point confiance en lui, ou fait-il simplement preuve d’ignorance ? Se montre-t-il consciemment présomptueux, s’agirait-il en fait d’une sorte de défi déguisé ? « Tu ne me feras rien, j’en suis certain. » ? Nicola secoue la tête, ses yeux de fauve toujours attentifs aux mouvements de l’humain. Non. Ethan ne le défie pas. Il le prend simplement pour un des leurs. Il se demande, si, comme Settimo, il a le sentiment d’être abandonné de tous. Perdu au fond de la jungle, loin des siens, Nicola, malgré son origine démoniaque avait l’apparence d’un homme blanc, italien de surcroît. Il représentait quelque chose de connu. Lui rappelle-t-il quelque chose en particulier, pour qu’il fasse preuve d’une si grande confiance envers sa retenue ?

Il baille la bouche ouverte, telle un vieux fauve, lorsque le garagiste se retourne pour aller lui récupérer des vêtements de rechange. Bouger sa mâchoire l’aide. Il doit s’empêcher de fondre sur sa nuque. Le mouvement est bienvenu, car il lui donne l’impression de mordre, même s’il ne s’agit que d’air. Songeur, il appuie sa langue contre l’un de ses crocs. Il se demande combien de temps il peut résister à l’envie d’étancher sa soif. Ou plutôt, combien de temps s’écoulera avant qu’Ethan n’ouvre les yeux sur la menace ultime qu’il représente et tente de la fuir.

Lorsqu’il lui tend une vieille combinaison, l’Italien le remercie de la tête, toujours aussi pensif. Il le laisse parler, combler le silence, alors qu’il frotte distraitement le tissu rêche, ignorant les traces qu’il y laisse. Décidément, il ne ressemble en rien physiquement à Settimo. Et pourtant… Il prend les choses en main. Il ose lui donner des directives, s’arroger des droits et réclamer des informations. C’est… divertissant. Et Nicola se sent d’humeur à rendre les rênes pour se laisser porter.

- « "On va aller te laver ?" Tu vas venir me frotter le dos ? - lui répond-t-il, sarcastique. - Non merci, Ethan, je m’en sors très bien tout seul. Et je ne voudrais pas donner une raison supplémentaire à ton boy toy de m’en vouloir. Il est déjà assez remonté. Ça court vite, un loup, peut-être assez pour rattraper une moto... »

Il ricane puis lui tourne le dos, se dirige vers la pièce qu’il a désigné du doigt durant ses explications. A l’intérieur, il retire ses vêtements, les plie avec soin. Il faudra qu’il passe les récupérer. Il aimait bien cette chemise.

La douche est antique, mais le jet est assez efficace pour le décrasser correctement. C’est avec plaisir qu’il se débarrasse de l’huile et de l’odeur qui l’accompagne. La combinaison est un peu grande pour lui, Ethan est plus large et musclé que lui, semble-t-il. Pourtant, ça ne retire rien à son charme et la sobriété de la combinaison fait d’autant plus ressortir ses yeux si bleus. Il s’adresse un sourire satisfait dans le miroir, puis fourre son téléphone et sa carte bleue dans les poches. Il a l'impression d'entamer une seconde soirée.

Lorsqu’il quitte la salle d’eau, Ethan l’attend sur sa moto, veste sur le dos, casque sur la tête. Nicola hausse un sourcil face à l’injonction. Ça l’agace un peu, de le laisser conduire. Néanmoins, bon joueur, il s’incline et monte à l’arrière, s’accrochant aux poignées avec flegme. Il ne prend même pas la peine de demander un casque passager. Pour quoi faire ? Ce n’est pas un accident de moto qui aura raison de lui.

- « Je suis Italien, tu n'arriveras pas à prononcer mon nom de famille. Je suis Nicola, tout simplement. Démarre, Ethan. » - il lui décoche un petit coup sur l'épaule, celle-là même où s'est posée la main de Liam. Il est curieux de voir s'il est aussi circonspect vis-à-vis de toute créature surnaturelle, ou si, curieusement, il tolère son contact.

L'odeur du sang est toujours là.


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Ven 14 Mai - 3:06 (#)

Il en met du temps pour se changer. Je tapote ma cuisse de mes doigts lorsque j’entends l’eau couler de la minuscule douche se trouvant à côté du vestiaire. J’hallucine ! Depuis que je suis là, elle n’a jamais servie. Je me demandais si elle fonctionnait encore, au moins, je suis fixé sur ce point. Déçu, je sors mon smartphone afin de tuer le temps. Moi qui pensais l’emmener au karcher pour le décrasser. Ca m’aurait amusé de tenir le jet en direction de l’Immortel et de le voir se débattre contre la puissance de l’eau.

Le temps s’écoule, doucement et l’attente semble durer une éternité. Je mordille ma lèvre inférieure machinalement en déglinguant une horde de zombie dans mon jeu. Je perds, je me fais dévorer dans une cinématique assez répugnante et quitte l’application, frustré. L’eau coule toujours, faut dire que je n’y suis pas allé avec le dos de la cuillère. J’espère juste qu’il ne va pas boucher la canalisation, Joe serait furieux s’il devait engager des travaux pour une douche que personne n’utilise… hormis un vampire. Quittant la moto, j’en profite déjà pour ouvrir le rideau de fer et enchaîner la porte détruite par les loups. Ça aussi, ça va le faire râler le Joe, à moins que je fasse venir quelqu’un avant son retour. Je repousse ce problème, pour l’instant, j’ai juste envie de boire un verre et de décompresser un peu. La rencontre avec les loups m’a secoué bien plus que je ne veux l’admettre. Ils sont mon passé, le déclencheur de cette douleur constante dans mon esprit, ils m’ont arraché l’être que j’aimai le plus au monde. J’aurai préféré donner ma propre vie pour sauver Garance.

Remontant sur ma bécane, perdu dans mes pensées funestes, je n’entends pas la créature nocturne s’approcher. Je sursaute légèrement et grogne, plus énervé contre moi-même que contre mon invité. La proximité avec le caïnite m’emplit d’un étrange sentiment qui finit par me faire sourire. Sa voix est proche, je peux même sentir son souffle contre ma nuque qui me chatouille.

- Nicola. Mon sourire s’élargit, depuis le temps que je voulais connaître son prénom. On parie ? Je suis certain que je suis capable de prononcer ton nom, n’oublie pas que ma langue maternelle est le roumain. Allez c’est parti !

La main de l’Immortel se pose sur mon épaule m’apportant un peu de réconfort, me rappelant celle de Vasile. Le vrombissement du moteur se répercute dans le garage, je démarre lentement et passe la grande porte qui se referme automatiquement derrière nous, grâce à la télécommande dormant au fond de ma poche. Sur la route, j’accélère sans donner d’à-coup, souhaitant un trajet plus ou moins agréable à mon passager. Il n’y a pas beaucoup de circulation à cette heure-ci, me permettant d’avaler les kilomètres rapidement. Tout en restant concentré sur ma conduite, je laisse mon esprit s’évader. La présence de Nicola est apaisante, il y a tellement longtemps que personne n’a pris place sur le siège arrière, la dernière étant Garance. J’ai l’impression de ne plus être seul et cela est rassurant. J’oublie sa nature profonde, actuellement, ce n’est qu’une personne comme une autre.

Avisant la jauge à essence, je grimace. Il va falloir que je fasse le plein. Je connais le trajet par cœur et décide de m’arrêter là où je le fais tout le temps. J’aime mes petites habitudes, mêmes si elles sont monotones, elles rythment le quotidien. Clignotant enclenché, je ralentis et stoppe la moto devant une borne à essence où je remplis le réservoir.

- Bouge pas, je vais payer. Tu veux quelques choses ?

Question débile, mais tellement instinctive. Je souris bêtement me rendant compte de l’inutilité de mes mots. Je tourne les talons et pénètre dans le petit magasin vendant quelques denrées de première nécessité. En voyant les bouteilles d’alcool, une idée me traverse l’esprit. J’espère que Nicolaï n’a rien prévu pour le reste de sa soirée. Mon choix se porte sur de la vodka et du jus d’orange, un paquet de cacahuète et des chips, accompagné d'un gobelet souvenir en plastique. Mes victuailles dans les bras, je me dirige vers la caisse lorsque je stoppe net mon avancée. Et lui ? Il va boire quoi ? Attaquant ma lèvre sous l’intense réflexion, le goût caractéristique de l’hémoglobine s’étend sur mes papilles, apportant l’évidence. J’attrape une petite bouteille d’eau et passe au guichet. Mes achats sont enfournés dans un sachet plastique et je ressors du magasin, une nouvelle lueur brillant au fond de mes prunelles. Fourrant mes emplettes dans les bras de l’Etre Nocturne, je garde l’eau dans ma main.

- Je dois passer au petit coin. Je fais au plus vite.

Une nouvelle fois, je m’éloigne, disparaissant dans les toilettes. L’odeur est forte, mélange agressif entre l’urine et la javel. C’est une simple pièce, entièrement carrelée, sans fenêtre où le système d’aération demanderait à être revu. Faisant fi des effluves piquant les yeux, je vide l’eau dans le lavabo. Levant la tête, je vois mon reflet dans le miroir et suspend mes actions quelques secondes, pesant le pour et le contre de ce que je m’apprête à faire. Me décalant, abandonnant mon image, je sors mon couteau suisse de la poche de mon jeans et, d’un geste vif, ne m’autorisant aucune hésitation, j’ouvre mon épiderme dans ma paume. Rapidement, je récole le liquide carmin dans la bouteille, prenant garde à ne rien gâcher. Je ne réfléchis plus, je ne veux penser à ce que je suis en train de faire. La source se tarit bien plus vite que je ne le pensai, la tâche s’avère plus compliquée que prévu. Bougeant la main, activant la circulation sanguine, la blessure s’ouvre et rend bien. Au trois quart pleine, la source coagule. Tant pis, il devra se contenter de cela. Un léger vertige me déstabilise me faisant secouer la tête. Il me reste quelques bonbons au fond d’une poche que j’enfourne, faisant disparaître le malaise. Plaçant la bouteille dans ma poche intérieur afin qu’elle reste au chaud, j’emmaillote ma main dans du papier toilette et enfile mon gant. Je vérifie n’avoir rien laissé et quitte les toilettes, ravi de ma surprise. Ralliant rapidement le caïnite qui devait commencer à trouver le temps long, je lui adresse un sourire d’excuse.

- Les loups, les évènements de la soirée, tout ça… ça me déglingue les intestins. Désolé. J’enfourche ma bécane et me retourne à moitié. Tu me fais confiance ? J’ai envie d’un peu de tranquillité. Accroche-toi !

Sans réellement attendre sa réponse, je démarre en faisant rugir le moteur intentionnellement, afin de ne surtout pas entendre ses éventuelles protestations. J’emprunte la voie rapide, déployant toute la puissance de ma vieille mécanique. Les lumières de la ville s’espacent, devenant rare jusqu’à disparaître. L’air chargé de la pollution humaine devient qu’un souvenir, remplacé par celui du bayou. Il fait nettement plus frais me donnant le sourire. La nuit est claire, illuminée par un morceau de lune argenté. Je décélère, profitant des senteurs boisées. Les longues franges des saules pleureurs caressent le sol, lascivement portées par une légère brise.

Doucement, je quitte le bitume, empruntant un chemin terreux et finis par m’arrêter totalement en coupant le moteur. Dès lors, le silence nous envahit, mais il ne dure qu’une minutes ou deux, la faune reprenant ses droits. Le casque est retiré, tout comme l’élastique retenant ma chevelure, la laissant courir sur mes épaules.

- Viens, suis-moi, tu vas voir, c’est juste magnifique.

Délaissant ma chère Lady, j’attrape le sac contenant les victuailles et gravis la petite colline qui nous surplombe. A son sommet, je m’installe sur un rocher, face à l’étendue d’eau qui serpente en contrebas. Le spectacle est d’une pure beauté m’apportant une totale sérénité.

Je farfouille dans le sac, en sors un gobelet en plastique et mélange vodka et jus d’orange. Mon sourire ne me quitte plus, impatient de lui dévoiler ma surprise.

- Assieds-toi et trinquons.

Tirant la bouteille hors de ma veste, je la lui tends, triomphant.

- Ben oui, j’ai pensé à toi. J’espère qu’il sera à ton goût. C’est certainement pas le meilleur nectar mais c’est tout ce que j’ai. Sănătate !

J’avale une longue gorgée, laissant l’alcool brûler ma gorge. Les cacahuètes sont déballées et je commence à grignoter. Je ne ressens pas une seule once de peur, bien au contraire, je me sens plutôt en confiance. M’asseyant en tailleur, je relève les yeux sur mon interlocuteur.

- Et maintenant, Nico, raconte-moi ton histoire !
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Mer 19 Mai - 16:32 (#)



Fortunato, si, lo sono.

« “I miei amici mi dicono che sono molto aggressivo, ma me lo dicono urlando.”. Jaume Perich »

L’humain accepte le contact. Il s’enthousiasme pour leur balade puis fait ronfler le moteur avant de démarrer. Frimeur… pense le vampire, heureux qu’il ne puisse pas lire son expression. Ethan est surprenant. Et très résilient, au vu de ce qui vient de se passer. Son garage a été pris d’assaut par des loups-garous à la poursuite d’un vampire, dit vampire qui se trouve maintenant installé derrière lui. Dans son dos. Simplement en orientant mieux son visage, il pourrait le vider de tout son sang. Nicola souffle, amusé, et raffermit sa prise sur les poignées de la moto pendant que son chauffeur accéléré. Il est complètement inconscient, cet humain…

L’antiquité ferme les yeux, apprécie le sifflement du vent autour du lui, le bruit du moteur, l’odeur d’essence et de métal. Celle du sang ne lui parvient plus, ce qui lui offre un répit bienvenu. Lutter longtemps contre ses instincts de chasseur est un exercice qui demande encore de la concentration, même après plusieurs siècles. C’est un peu la même chose que de laisser une boite de gâteaux à portée de main d’un gourmand. Impossible de dire combien de temps il résistera à la tentation, tout dépendra de sa volonté.

Ethan ne lui a pas prêté de casque. La force du vent s’intensifie alors qu’il s’engage sur un grand axe routier. Nicola se cache derrière lui pour y échapper alors que des larmes perlent aux coins de ses yeux. C’est sûr que ça va plus vite qu’un cheval, ces machines… ça lui évoque de vieux souvenirs de courses à travers les steppes, contre son frère et sa femme, contre leurs aigles, contre les loups… Il pousse un soupir abattu, un sourire amer aux lèvres. C’est tellement loin de lui, désormais… Parfois… Parfois il se demande s’il a bien fait de s’accrocher à la vie aussi longtemps. S’il n’aurait pas du disparaître avant de se rendre sur le continent américain, préserver son frère et sa femme du sort funeste qui les y attendait.

Ils se seraient donnés la mort sur les terres de Mongolie. Comme Hou-Chi après la mort d’Atuff.

Il secoue la tête et lâche une des poignées pour poser sa main sur l’épaule d’Ethan. Ce contact le ramène à l’instant présent. Il est déjà en train de ralentir, Nicola jette un coup d’œil autour d’eux, ils sont à une station d’essence. Effectivement, la jauge semble un peu basse. L’Italien le laisse faire le plein, observant les lueurs industrielles qui les entourent. Il y a peu de monde. A la demande insensée de l’humain, il hausse les épaules d’un geste dédaigneux et le laisse partir payer.

L’air est frais, mais entaché de l’odeur de la pollution. Le vampire fronce le nez. Il descend de la moto et s’appuie contre elle, croisant les bras devant lui. L’attente est toujours un moment de solitude. Et d’introspection. Il se demande bien pourquoi il laisse cet humain l’emmener vers une destination inconnue, et pourquoi celui-ci, pourtant si méfiant et hostile lors de leur première rencontre, l’emmène. N’a-t-il pas peur de se retrouver seul avec lui ? N’a-t-il aucun instinct de survie ? Vu le personnage, Nicola aurait plutôt tendance à répondre par l’affirmative. Cet Ethan est… imprévisible. Chaleureux et terriblement humain. Il comprend mieux les théories des ethnologues sur la capacité de leur espèce à nouer des liens avec quasiment n’importe quelle autre espèce intelligente.

Même lui commence à ressentir une certaine forme de sympathie envers lui.

Étonnant.

L’humain, qui a probablement été un labrador dans une ancienne vie, revient, un sac plastique dans une main, une bouteille d’eau dans l’autre. Il lui fourre le sac dans les bras en annonçant à qui veut l’entendre qu’il part aux toilettes et disparaît à nouveau, laissant Nicola perplexe. Pourquoi s’est-il senti obligé de venir lui confier sa nourriture, au juste ? Il pouvait bien accrocher le sac quelque part en hauteur là-bas. Et pourquoi partir avec la bouteille d’eau ? Il grogne, grimace de dégoût et pose le sac sur la selle. Après quelques minutes d’ennui, il finit par céder à sa curiosité et étudie le contenu de celui-ci. Rien de très intéressant… A part la bouteille de vodka. A-t-il sérieusement prévu de boire en sa compagnie ? Ce mec est définitivement dingue… De l’alcool avec un vampire qu’il ne connaît qu’à peine ? Il cherche les ennuis.

Dubitatif, Nicola range la bouteille et croise de nouveau les bras devant lui, les sourcils froncés. Ç’aurait été Anas, ou un autre humain avec qui il s’est déjà lié d’amitié, il aurait compris. Lui ? L’antiquité l’a envoyé au casse-pipe sans état d’âme. Il devrait lui en vouloir davantage. Prendre sa revanche, d’une manière ou d’une autre. C’est louche… Ou il a quelque chose à lui demander. L’immortel penche la tête sur le côté en se tenant le menton. Cette théorie est tout à fait plausible. Il a l’habitude qu’on quémande son aide. En quoi pourrait-il être utile au Roumain ? De ce qu’il a compris de sa confession, sa femme est morte… Souhaite-t-il se venger de ses assassins ? Ça aussi, il est capable de le comprendre.

Quand il revient et reprend sa place sur sa moto, avec une excuse lamentable pour justifier l’attente, Nicola est rasséréné. Il pense avoir compris ce qu’attend de lui cet humain. Alors il monte également, se raccroche aux poignées, et répond par l’affirmative à sa question. Oui, il lui fait « confiance ». Tant qu’il reste prévisible.

Le départ en trombe le prend de court. Par réflexe, il passe ses bras autour de l’humain, surpris par la vitesse. Il le lâche tout aussi rapidement,  faisant de son mieux pour rester dans son ombre afin de réduire la pression du vent. Ce n’est pas que le contact le dérange, mais ils sont un peu trop proches à son goût, et il n’a pas oublié que sa lèvre saigne. Mieux vaut être prudent.

Peu à peu, le paysage urbain disparaît pour laisser place à celui du bayou. Nicola est partagé : autant il est heureux de quitter la ville, autant ce choix le laisse perplexe et vaguement anxieux. A croire que ce n’est pas lui, le vampire huit-centenaire… Peu à peu, Ethan quitte les grandes routes, arrive sur un chemin qui n’est même plus bitumé. Ils s’enfoncent dans le bayou, moustiques, saules pleureurs et boue sont au rendez-vous. Nicola à une relation conflictuelle avec celle-ci, malgré ses siècles d’existence. C’est un calvaire, d’avancer dans la boue, et un autre de s’en débarrasser.

Pendant que Nicola fronce le nez, Ethan continue à avancer. Il arrête finalement sa moto et l’incite à descendre. Il a l’air parfaitement dans son élément. Le Roumain s’est détaché les cheveux et offre son visage au vent frais de la nuit. Nicola l’observe en silence, méfiant, puis finalement, il tourne son visage vers le ciel, roule des yeux, et obtempère. L’autre l’entraîne à sa suite sur un chemin approximatif qui grimpe. Il retient ses remarques sarcastiques et le suit en silence, appréciant le bruit de la faune autour d’eux.

Heureusement, le paysage final vaut le coup d’œil. Ethan a choisi de s’arrêter à un endroit relativement dégagé, qui permet d’observer l’eau d’un point surélevé. Celle-ci brille grâce à la lumière de la lune. Un sentiment de paix se dégage de l’ensemble. Il doit reconnaître que l’ensemble est pittoresque.

Ethan s’installe sur un rocher, l’invite à faire de même, un sourire ravi accroché aux lèvres. Il a l’air tout excité d’être au grand air, la ressemblance avec un labrador devient indéniable. Sa bonne humeur est contagieuse, car Nicola se surprend à lui rendre ce sourire. C’est idiot, mais Ethan, malgré son débit de paroles, est apaisant. Il semble prendre les choses comme elles viennent, et ça lui fait du bien, de ne pas avoir à anticiper les actions de quelqu’un d’autre. Enfin, de tenter d’anticiper, car il n’est pas très bon à ce jeu. Encore une fois, il est meilleur pour improviser sur le moment que pour planifier. Diverti, il s’installe à même le sol, heureux que celui-ci soit sec, et tend la main pour obtenir un gobelet, afin de trinquer pour la forme.

Un rire clair lui échappe lorsqu’à la place, il lui tend une bouteille remplie de sang. Ce cadeau absolument macabre pour n’importe qui de normalement constitué est bienvenu. Il s’en empare avec adresse, l’ouvre et répond avec un « Salute ! » à l’humain, qui est décidément imprévisible. Alors qu’Ethan prend sa première gorgée, Nicola renifle sa boisson, ne détecte rien de particulier. Le sang est froid. Comment s’est-il procuré… Oh. Il lui jette un regard en biais, un sourcil haussé. A-t-il vraiment… ? Il sent à nouveau le liquide rouge, puis tourne son nez vers l’humain. Les odeurs se ressemblent, mais en même temps, c’est du sang… Impossible de vraiment dire d’où il provient sans goûter à la source.

Ethan est parfaitement serein. Le serait-il autant s’il n’avait pas la conscience tranquille ? Nicola hésite. Le sang l’appelle, il en a vraiment envie, cependant, a-t-il raison d’accorder sa confiance à cet humain qu’il a plus ou moins mis en danger de mort ? Oh, et puis merde. Il est huit-centenaire. S’il y a quelque chose dedans, il dégueule et le tue en représailles. Alors il prend à son tour une gorgée de sa boisson particulière. Le goût est divin. Il ferme les yeux puis s’appuie sur ses coudes, laissant les saveurs exploser sur ses papilles.

Une deuxième gorgée, et Ethan a déjà recommencé à parler. L’antiquité sourit et prend une troisième gorgée tout en maintenant un contact visuel avec l’humain. Le sang lui fait un bien fou. Il penche la tête en arrière, découvrant sa gorge. Les étoiles sont sublimes, vues d’ici…

- « Mon histoire… Tu penses que le sang agit de la même manière que l’alcool sur vous ? - il s’allonge, pose sa tête entre ses mains, la bouteille placée dans le creux de son épaule. - Elle est longue, mon histoire. J’ai huit-cents ans à raconter. Ça en fait, des histoires dans des histoires… Voyons… »

Il se redresse légèrement, prend deux autres gorgées. La bouteille est déjà vide de moitié. Le sang le revigore, il se sent bien. Allongé à même le sol, il jurerait presque sentir la terre vivre sous lui, respirer. Narangerel croyait à ce mythe, à la Terre vivante.

- « J’imagine que je peux te raconter mon histoire d’humain. Je suis né en Italie, près d’un monastère, dans une famille nombreuse. J’ai oublié leurs noms. A l’époque, on jurait par les Croisades, alors je me suis engagé comme page et je suis parti, pensant récupérer la Terre Sainte au nom de Dieu. - il se tait, fasciné par les étoiles au-dessus d’eux : selon les astronomes, il regarde les mêmes qu’il y a huit-cent ans, lorsqu’il dormait sur le pont de ce navire vers Constantinople. Après quelques gorgées, il reprendre d’une voix tranquille son récit. - A la place… Je me suis retrouvé vendu comme esclave à dix-huit ans, puisque j’ai refusé de renier ma foi. Un commerçant m’a acheté. Je me battais mieux que je ne faisais le ménage ou la cuisine, donc on a continué à m’entraîner. J’ai été… un vrai chien de chasse. Un assassin, un mercenaire, un garde du corps… J’étais tellement bon que le commerçant m’a confié sa protection. Ça m’a amené en Chine, et c’est là-bas que je suis mort. Plutôt loin de l’Italie, hein ? »

Évoquer sa vie d’humain lui donne toujours un étrange pincement au cœur. Elle a été si courte. Il la résume en peu de phrases, et autour du même thème : la guerre. Il n’y a eu que ça pour lui, de son temps d’existence en tant qu’humain. La violence.

Il sourit, amer, et se redresse sur ses coudes pour terminer la bouteille de sang avec avidité. Il va même jusqu’à lécher le goulot, pour ne pas perdre une seule goutte. Ethan est-il perturbé par ce spectacle ? Se rend-t-il compte qu’il partage un verre avec une créature provenant de si loin dans l’histoire de l’humanité ?


Codée par Eli-Ls

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Cannot a Beast be tamed
Ethan Roman
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Jeu 20 Mai - 20:30 (#)

Mon funeste présent est accepté, sans commentaire. Toutefois, ses gestes trahissent la méfiance, ce qui me déçoit légèrement. Je pensais le caïnite quand même plus perspicace. Il a peut-être vécu 800 ans mais il est un peu lent à la détente. Ca doit être l’âge qui doit le ralentir, c’est certain. Le nez dans la bouteille, il hume son contenu comme un féru de bon vin. Allez vas-y mon gars ! J’aurai pu avaler quelques substances au préalable, bouffer une tête d’ail, y balancer un peu d’eau bénite, mais j’ai rien fait de tout ça.

Finalement, il se décide alors que moi, j’en suis déjà à ma troisième gorgée, sentant la chaleur de l’alcool se diffuser dans mon corps. Je ne peux m’empêcher de sourire à le voir abaisser ses paupières, c’est que je ne dois pas être si mauvais que ça. Est-ce qu’il se doute qu’il est en train de déguster ma vitae ? Un peu inquiet, je l’observe à la dérobée, faisant mine d’admirer le paysage. C’est juste beau et, pour une fois, le climat est agréable, presque frais. Je remonte mon col et cesse de faire le timide. L’appétence de l’Immortel n’est pas feinte, je le regarde franchement, terriblement intrigué par l’absorption du nectar. Le liquide est épais, légèrement coagulé, de mon point de vue, c’est franchement dégueu. En tout cas, il a une bonne descente, j’espère qu’il est conscient qu’il n’y en aura pas une deuxième et surtout qu’il est hors de question qu’il me plante ses canines en moi. Huit cent ans de dents qui traînent dans une bouche… C’est franchement pas très hygiénique ! Et si vraiment, il a encore envie de s’abreuver, ben y’a suffisamment de bestiole qui traîne par ici pour qu’il se repaisse.

Quoi qu’il en soit, il se détend, tout le prouve dans son attitude. Sa position est telle que sa gorge est vulnérable, si j’avais eu un sabre à portée de main, j’aurai pu le décapité sans même bouger de mon rocher. L’animosité qui me tiraillait a disparu, je suis surpris moi-même de mes sentiments. Il est venu chercher refuge au garage, il a muettement demandé protection, que je lui ai accordée sans même réfléchir. C’est étrange, je hais ce qu’il est, sa nature profonde, mais j’aime l’homme qui se dévoile petit à petit. J’ai compris qu’il n’allait pas me sauter à la gorge et me délester de mon flux vital, il avait largement l’occasion de le faire, et ce, à de nombreuses reprises.

- Le sang et l’alcool ? Hein ? Non, non du tout, je ne pense que dalle moi. J’ai aucune idée de ce que cela peut te procurer. J’y ai même jamais pensé à vrai dire.

Je fronce les sourcils et reconsidère sa question. Ne trouvant aucune corrélation entre l’alcool et la vitae, je finis par hausser les épaules et me concentre plus sur ses révélations, avide des images du passé qu’il me délivre.

- Ha ! L’Italie ! Je le savais ! Pardon… vas-y continue.

Levant une main, je l’encourage à poursuivre. Allongé de tout son long, son regard semble s’évader dans un ailleurs. Ses souvenirs doivent être flous, cela fait si longtemps. A-t-on encore conscience du temps qui passe après tant de siècles ?

Les Croisades ? Il parle des templiers et tout ce bazar ? Ma mâchoire en tombe, mes yeux s’arrondissent et je ne peux détacher mon regard du mec qui est couché juste devant moi. Pour le coup, j’attrape la bouteille de vodka et bois, à même le goulot, une bonne rasade. C’est impossible ! Tout simplement impossible. Mon imagination peine à accepter le fait que le bonhomme ait participé à certaines batailles dont le nom m’échappe totalement.

Le flot de paroles se tarit beaucoup trop vite. J’en veux plus, je veux des détails et je veux la suite. Mille questions se bousculent dans ma tête, toutes les inventions des hommes, les découvertes, Magellan, Copernic, l’Indépendance des Etats-Unis, la Révolution Française et toutes les guerres qui se sont déroulées. J’en ai presque le vertige, comment se souvenir de tout ?

Hébété, je suis incapable de m’intéresser au spectacle que la nature nous offre. Mon regard est braqué sur lui, totalement abasourdi par ses révélations. Je ferme la bouche, cligne des yeux, essayant de mettre de l’ordre dans mon crâne, faisant totalement abstraction de ses manières à dénicher la dernière goutte, dormant dans la bouteille. D’un air distrait, je passe ma main dans mes cheveux et finis mon verre d’une traite. Il m’en faut un autre ! Réitérant le mélange, je me tourne vers lui en trouvant creux plus confortable dans la roche et humidifie mes lèvres.

- C’est… Je ne trouve pas mes mots, c’est tellement invraisemblable. En fait, tu es en train de me dire que tu es né à l’époque des templiers ? Je me tais une nouvelle fois et secoue la tête. Non attends, on est en 2020, moins huit cent, ça nous met aux environs de 1200. Dans le jeu, Assassin’s Creed, le premier, tu connais ? Mon débit s’accélère, je suis lancé, je sens que je vais avoir du mal à m’arrêter, surtout que mes pensées partent dans toutes les directions. D’ailleurs, tu joues aux jeux vidéos ? Tu sais ce que c’est qu’un ordinateur. Remarque, oui, tu as un smartphone, donc ouais, forcément. Bref, je m’éloigne de ma question principale. Donc, Croisades – Templiers et tout ce qui va avec. Richard 1er par exemple, toi ça te parle. Non mais c’est dingue quoi !

Je m’agite, ma main libre brasse l’air, je reverse un peu de ma boisson sous excitation. Incapable de rester plus longtemps assis, je décroise mes jambes et débute une petite marche, ponctuée par de nombreux arrêts.

- Et t’as été un esclave, vache, ça devait pas être simple tous les jours. Un assassin… comme dans le jeu ? Avec la capuche et la lame secrète ? Je lui adresse un sourire moqueur, le chambrant légèrement, éliminant toute agressivité dans mon timbre. D’ailleurs montre-moi tes mains, que je voie s’il ne te manque pas un doigt. Non mais plus sérieusement, c’est dingue, j’arrive pas assimiler que tu aies pu voir tant de choses. Et donc, la découverte du Nouveau Monde, tu l’attribues à qui ? Aux Vikings ou à Christophe Colomb ? Tu as connu des gars qui ont changé la face du monde ? Genre quand t’as appris que la terre était ronde et pas plate, quelle a été ta réaction ? La première imprimerie, Gutenberg ? Ca a dû révolutionner le monde, ça aussi. Tu as connu l’empire Byzantin ? La Valachie ? Et les guerres, ça dû être effroyable, toutes ces guerres, sans cesse. Je ne connais pas du tout l’histoire de la Chine, mais je suis une bille en histoire. Les samouraïs et tout ce bazar, tu as connu ? Attila ? Hum… non ça doit être avant toi, ça. Mais l’autre là, heu, comment qu’il s’appelait ? Gengis Khan ! C’est de ton époque ça, non ?

Je m’arrête, complètement dépassé par mes propres questions. Mon cerveau n’est plus en mesure de suivre. Lentement, je reviens à mon point de départ et m’assieds aux côtés du vampire, à même le sol, appuyant mon dos contre le rocher. Tournant mon regard vers lui, je reste muet après l’avalanche de paroles que je viens de déverser. Sa peau est légèrement plus blanche sous les rayons blafards de la lune et ses lèvres plus foncée, certainement en raison de l’apport d’hémoglobine. Le silence a repris ses droits, seul le clapotis de l’eau berce la nuit.

Je me rends compte que toutes mes questions sont futiles, que les réponses peuvent être trouvées dans les livres d’histoire, ou plus simplement, sur le net. Je veux connaître son histoire, son histoire à lui. D’une voix nettement plus douce, je l’interroge encore.

- Comment es-tu mort ?
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Ven 21 Mai - 12:46 (#)



Fortunato, si, lo sono.

« “I miei amici mi dicono che sono molto aggressivo, ma me lo dicono urlando.”. Jaume Perich »

Ebahi, Ethan le fixe la bouche et les yeux grand ouverts. Nicola l’observe avec un fin sourire peint sur ses lèvres alors qu’il termine son verre cul sec. Son récit, aussi court soit-il, donne aisément le tournis à ses auditeurs tant la distance qui les sépare dans le temps est vertigineuse. Il vient d’une époque révolue, dont il ne reste que quelques écrits et quelques représentations picturales. Les Croisades… Le soleil qui brûle la peau, le terrible voyage, le nombre incroyable de pèlerins morts en chemin, le choc culturel, la faim… Ce sont ses souvenirs. Le mot « croisade » signifie quelque chose de très concret. Il a pris les armes pour libérer une ville, reprendre ce qui appartenait de droit à la Chrétienté, obtenir au passage sa place au Paradis. Ah… L’ironie de sa situation lui tire un ricanement bref et moqueur.

Son compagnon se ressert un verre mais au lieu de le boire, le fait tourner entre ses doigts. Nicola ne le brusque pas. Il préfère lui laisser le temps d’intégrer la différence fondamentale qui les sépare. Malgré les apparences, ils ont très peu de choses en commun. Ce sont deux hommes d’époques très différentes. Il se rappelle une réflexion d’un auteur allemand, un certain Hesse, qui semble s’adapter  parfaitement à cette situation. « Un homme du Moyen Âge serait autrement horrifié par notre mode de vie contemporain. ». Selon lui, chaque époque a ses spécificités et accepte d’endurer de bonne grâce des souffrances et des maux différents. L’existence devient insupportable si deux époques interfèrent l’une avec l’autre, comme si un individu se retrouvait pris en étau entre deux rouages.

Hesse s’exprimait sur le mal-être de la génération d’entre-deux guerres. Nicola s’est tout à fait reconnu dans l’exemple de l’homme du Moyen-Âge propulsé dans le monde « moderne ». Il loue sa capacité d’adaptation, qui lui a permis d’échapper à cette existence misérable que décrit le penseur. Il s’interdit à la comparaison, pour seulement rester focalisé sur le présent.

Pendant qu’Ethan se perd en calculs et en événements, Nicola repose sa tête sur ses bras, les yeux perdus dans les étoiles. Il s’interdit peut-être à la comparaison, certes, cependant, résister au regret est plus difficile. Le vampire en a. Bien entendu, notamment par rapport à ses deuils. La douleur s’est atténuée avec le temps, et les souvenirs se sont fait moins précis. Il n’y a plus de que des sensations ténues et des détails insignifiants. La courbe d’un sourire, un rire particulier, une ride de souci… Des sentiments puissants qu’il a pu ressentir au fil des années, il ne reste plus que des impressions. De temps à autre, quelque chose lui tord l’estomac ou lui noue la gorge. Terreur, euphorie, rancune tenace, douleur terrible. Ce sont les quatre types de réminiscences qui l’assaillent encore aujourd’hui.

Son compagnon parle trop vite pour qu’il puisse suivre et enchaîne les questions trop rapidement pour qu’il puisse lui répondre. Le Caïnite s’est redressé et l’observe déambuler en agitant les bras, peu soucieux du contenu de son verre pendant qu’il se perd en interrogations. Il réussit à saisir le nom d’une célèbre franchise de jeu vidéo, à laquelle il a effectivement joué. Il a apprécié l’expérience, d’autant qu’un des protagoniste est Italien. C’est toujours un plus.

Pour une bille en histoire, il a quand même réussi à mentionner beaucoup d’événements et de grands noms… Nicola souffle, amusé, et pose ses coudes sur ses genoux alors que l’autre homme vient s’installer à côté de lui, l’air toujours aussi perplexe. Le silence reprend ses droits. Joueur, Nicola agite ses doigts, pour lui montrer qu’il les a tous. Le pauvre va devoir abandonner sa théorie sur la véracité de ce jeu vidéo… Il n’y a pas de secte de ce genre. Et de toute manière, il aurait plutôt été du côté des Templiers, les ennemis de ce jeu, si les choses avaient été véridiques.

Doucement, comme s’il craignait soudainement d’entendre le son de sa voix, Ethan lui pose la question la plus simple de sa litanie. Nicola se passe la langue sur les lèvres pour les humecter.

- « Au combat. Je me suis jeté en travers d’un sabre pour protéger mon maître. - il pointe son torse en se demandant s’il était vraiment trop dans les vapes pour se souvenir de sa cicatrice, qu’il a montré à Anas alors qu’il comatait sur son canapé. - J’ai toujours la cicatrice. C’est ce que je trouve le plus fou, dans toute cette histoire. Mon corps n’a pas changé, pas d’un cheveu, depuis que j’ai échappé à la Mort. Parfois… - il cherche ses mots, éprouvant des difficultés pour exprimer sa pensée en utilisant la langue anglaise. - Parfois, je me demande si je ne suis pas vraiment mort. Si tout ça… Ce n’est qu’un rêve. Ou l’après-vie. Je… »

Il s’interrompt, se mord la lèvre inférieure. Ce n’est pas son genre de partager ses pensées profondes concernant son existence extraordinaire. Il hausse alors les épaules et reprend d’un ton léger.

- « J’ai une sacrée imagination, si c’est le cas. Et si je t’avais créé toi de toutes pièces, je t’aurais fait remplir un peu plus cette bouteille. Ça a un goût de trop peu ! »

L’antiquité pousse amicalement l’épaule de l’autre homme en agitant la bouteille vide. L’autre a encore tout une bouteille de vodka rien que pour lui ! Quelle injustice !

- « A mon époque, on savait être généreux ! - le charrie-t-il, laissant apparaître ses crocs. Il ne peut pas s’empêcher d’ennuyer le monde autour de lui. Ceci dit, sa pique a également pour but de servir d’avertissement à l’humain. - C’est jeu dangereux, de taquiner un vampire. T’as de la chance que je sois si vieux. Un plus jeune t’aurait bouffé, espèce d’allumeur. »

Le goût du sang aurait pu réveiller la Bête, qui aurait alors exigé bien plus qu’une petite bouteille en plastique. Fort heureusement pour Ethan, Nicola est bien nourri et rompu à la maîtrise de la Bête. Les périodes de famine et de disette qu’il a traversé l’y ont aidé. Il pense être un très bon exemple pour ses semblables, en matière de contrôle et de résistance à la Soif.

Il sourit, goguenard, puis se tourne vers le paysage en face d’eux. Ses mains touchent l’herbe, jouent avec quelques brins. Il finit par creuser un petit trou, encore une fois incapable de rester immobile. Ses yeux ne clignent pas, alors qu’il observe les mouvements de l’eau en contre-bas.

Il est à la fois humain et autre.

- « C’est mon maître qui m’a transformé. C’est devenu mon Sire. - se surprend-t-il à dire à Ethan. - Il était absolument… Si… Tellement... J’étais fasciné par lui. Qu’il m’accorde sa confiance en me confiant sa protection, ça a été une consécration. Qu’il me récompense en me sauvant… J’aurais tout fait pour lui. Absolument tout. Quand il est mort, je… J’ai eu le sentiment d’avoir tout perdu. Ma vie n’avait plus de sens. - il secoue la tête avant de poser ses yeux azur sur l’humain, l’air impassible. - Tu as connu le deuil, Ethan ? »


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Mer 26 Mai - 20:49 (#)

Abasourdi par la réalité qui vient de m’éclater à la figure, je reste quelque peu prostré, les avant-bras posés sur mes genoux fléchis. Je repousse les méandres du temps ainsi que toutes les questions qui tournent en boucle dans mon crâne. C’est le passé, il faut avancer, regarder l’avenir et ce qu’il peut nous offrir. Les paroles de Garance résonne dans le creux de mon oreille me faisant sourire amèrement. Elle me les répétait à chaque fois que je pestais contre mon père qui refusait systématiquement de me parler. D’ailleurs, à l’heure actuelle, je n’ai toujours pas entendu le son de sa voix depuis le jour où j’ai claqué la porte en août 2011. Vasile tente toujours de nous rabibocher mais je pense que c’est peine perdue. Il a sa vision sur les CESS et j’ai la mienne. Je tourne la tête, jetant un coup d’œil à mon compagnon immortel, si mon père savait en quelle compagnie je me tiens actuellement, peut-être aurait-il l’aimable attention de daigner me parler ? Je crois que les rancœurs son ancrées bien trop profondément pour être déracinées. Les regrets persisteront et nous les emporteront avec nous dans nos tombes respectives.

Heureusement que mon compagnon nocturne capte mon regard et secoue sa main devant mon visage, je ris de bon cœur, les images lourdes de mon passé pâlissent et s’évaporent. Affichant un air faussement navré, je secoue la tête, pince les lèvres et inspire profondément.

- Tu me déçois Nico, vraiment. Moi qui croyais avoir une copie conforme du grand Ezio Auditore da Firenze devant moi… Que va-t-on faire de toi, mon pauvre Nico ?

Le nom est parfaitement prononcé, sans aucune pointe de roumain. Je lui tapote bravement le genou, dans une attitude de compassion. Une gorgée de vodka est ingérée, l’alcool roule dans ma gorge, je grimace, ne sachant pas très bien si j’apprécie ce breuvage ou non. Avec précaution, je dépose le gobelet en plastique à mes côtés, je n’ai pas envie d’être ivre, pas ce soir, je veux entendre, comprendre et assimiler les paroles, bien trop rares de mon compagnon nocturne.

Un grillon, ou un de ses lointains cousins, stridule, des lucioles allument éphémèrement les hautes herbes nous entourant. J’aime cette quiétude apaisante, ma tête s’appuie contre la pierre, toutes tensions ayant disparu. Les voix se feutrent, les souvenirs émergent, les langues se délient, j’entre dans la confidence.

Je me souviens de la balafre qui orne son torse, celle qu’il avait montrée à son acolyte. Les images sont floues, les paroles incompréhensibles, mais ma mémoire est intacte. Son existence est sans fin pourtant il gardera, gravé en son sein, ce qui a causé sa déchéance, amorçant le début de son éternité. Mourir pour mieux renaître, renaître en mourant. Tout cela est un paradoxe sans fin. Il était là bien avant mon arrivée et le sera encore, longtemps après mon trépas. Suis-je jaloux ? Non, j’éprouve plutôt de la pitié. Voir le temps qui s’effiloche, inarrêtable, impitoyable, arrachant terres, êtres et sentiments.

Je suis une personne solitaire, mais je suis entouré, bien plus que lui qui nous verra tous mourir, un jour ou l’autre. Il doit s’interdire de s’attacher à qui ou quoi que ce soit, sous peine d’énormes souffrances. Est-ce là le prix à payer pour l’Eternité ? Si c’est le cas, mille fois je la réfuterai si le choix m’est donné. On ne s’habitue jamais à ce genre de douleurs internes qui tord plus l’esprit que le corps.

Les confidences s’envolent, laissant place à un ton nettement plus léger. Je ne peux m’empêcher de sourire puis de rire franchement. Il s’imagine quoi ? Que je vais lui offrir la moitié de mon sang pour satisfaire sa soif insatiable ? Il me bouscule, je résiste et lui rends amicalement sa bourrasque.

- Ouais, ben y’en aura pas plus, mon Vieux ! J’ai besoin du reste pour ma propre survie. Si t’as faim, va chasser, fais-moi donc une démonstration de ta vitesse et de ton talent de prédateur. Je suis sûr que c’est très bon le croco.

Un croc luit au clair de lune, faisant traverser un frisson d’incertitude dans mon esprit. Mon cœur manque quelques battements puis se reprend, gardant une cadence légèrement accélérée. Néanmoins, j’ordonne à mes muscles de se détendre et garde ma position nonchalante. Mon regard clair croise celui du caïnite, je le soutiens, ne cille pas d’un millimètre, même si ma respiration est nettement plus profonde sous l’appréhension grandissante. Toutefois, un sourire malicieux s’échoue sur mes lèvres. Oui, je ressens la peur, je ne peux le nier mais je sais également, au prix de ma vie, qu’il ne me fera aucun mal. Et même si ma voix trahit l’appréhension qui me paralyse, je persiste dans ma posture, ne cherchant nullement à me protéger.

- Cache-moi cette canine que je ne saurai voir. Tu le sais, et moi aussi, tu n'en feras rien…

Tournant la tête, je retrouve ses pupilles, les rayons argentés leur conférant un étrange éclat. Elles auraient pu être froides et calculatrices, mais je ne vois que solitude et détresse. La tension s’évapore aussitôt, je souris chaleureusement.

- Allumeur, voyons Nico, loin de moi cette pensée bien au contraire. Je l’ai uniquement fait dans le but de trinquer ensemble, comme deux potes, deux… amis ?

C’est sûrement prématuré… et alors ? Il a failli me tuer, j’ai « sauvé » ses fesses face aux loups. Je hais les vampires et pourtant, je suis là, assis à ses côtés, ma main entaillée pour le nourrir, pour lui faire plaisir. Notre amitié n’est que paradoxe, alors qu’importe les codes, les obligations de la bienséance ancestrale, pourquoi ne pas suivre, simplement, nos instincts ?

Il reprend la parole, répondant à ma question non verbalisée. Son timbre est lointain, perdu dans ses souvenirs qu’il partage sans retenue. La dévotion décrite heurte ma sensibilité et mon incompréhension, mais il parle d’un autre temps où les Seigneurs avaient droit de vie ou de mort sur leurs sujets. Ce qu’il dépeint n’a pourtant rien à voir avec l’assujettissement, cela va au-delà d’une admiration fanatique, ressemblant plus à un amour inconditionnel.

Son interrogation me trouble, je ne l’ai pas vu venir. Je tourne la tête, mal à l’aise, reprends une gorgée, pose le verre et me lève, fuyant la réponse. Je fouille dans le sac sans rien sortir et finis par revenir à mon point de départ. Il a été honnête, c’est ce que je veux croire, à mon tour de l’être aussi.

- Oui.

Un souffle, le mot est à peine articulé. Je passe mes doigts dans ma chevelure, il serait temps que je la rafraichisse. Pourquoi est-ce si difficile de parler de ce manque, de ce vide, de cette béance. J’inspire et expire, triture un fil d’une couture et finis par m’asseoir au même endroit.

- Ma mère est décédée peu après mon départ de Roumanie. Elle est tombée car un vampire a abusé, incapable de s’arrêter à temps.

Garance le savait, je lui avais évidemment raconté cette sordide histoire. Mais c’était la seule, je ne parle pas des disparus, ils ne sont plus là. Les souvenirs, je les partage avec Vasile, la peine, je la garde pour moi.

- Mon épouse. Mes doigts filent vers l’anneau, j’ai besoin de la sentir. Là-bas en Irlande, quelque chose l’a étripée, démembrée, dévorée puis abandonnée dans un champ à l’orée d’une forêt.

Les mots sont crachés avec une haine profonde. Mon corps vibre sous cette colère difficilement contenable.

- Les autorités ont à peine enquêté. Ils n’ont pas osé me dire que c’était de sa faute, qu’elle avait provoqué sa propre mort, mais ils le pensaient tellement fort. Je ne connais pas les conclusions de l’affaire, je suis parti. Il ne me reste rien hormis cet anneau et mes souvenirs.

Ma voix meurt, il n’a pas à subir cette férocité qui me tue à petit feu. J’attrape la bouteille et bois à même le goulot et d’un geste hargneux, la balance de toute mes forces contre la pierre en contre bas. L’alcool ne m’aidera pas, ni maintenant, ni jamais. Mes bras posés sur mes genoux, mon regard perdu dans les flots goudronneux, je sers les mâchoires. Les secondes, les minutes défilent bercées par les bruits de la nuit.

Les idées s’éclaircissent, je me concentre sur Nicola. Que suis-je à côté de lui qui a vu disparaître l’entièreté de son monde. Mon cœur ne cessera de saigner, jusqu’à mon dernier souffle, mais lui, comment gère-t-il cette fuite en avant ?

- Comment as-tu fait pour te relever de cette perte ? Pour continuer ?

A mon tour, je le dévisage sans la moindre pudeur.
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Ven 4 Juin - 9:31 (#)



Fortunato, si, lo sono.

« “I miei amici mi dicono che sono molto aggressivo, ma me lo dicono urlando.”. Jaume Perich »

Bien sûr, c'est autre chose lorsqu'on se voit retourner sa propre question. Un instant, Nicola pense que l'homme va l'esquiver, tout simplement. Il se lève même, pour rétablir une distance entre eux ou pour lui dissimuler son visage ? Le vieux ne le brusque pas. Il reste immobile, si immobile qu'on pourrait de loin le prendre lui aussi pour un rocher. Une statue oubliée dans les bayous, taillée dans une pierre blanche sur laquelle semblent rebondir les rayons de la lune.

Ses yeux perçants observent le Roumain qui lui tourne le dos. Même ainsi, il est incapable de masquer ses émotions. Sa question fait remonter de mauvais souvenirs, à en juger par sa fuite et ses gestes nerveux. La réponse, très brève, prononcée dans un souffle, ne le surprend pas. Un mince sourire se peint sur ses lèvres. Est-ce considéré comme du sadisme, qu'il le replonge dans ces souvenirs douloureux alors qu'il sait pertinemment qu'ils existent ? L'autre a oublié leur échange, soumis à son emprise. Nicola a très bien perçu cette souffrance sourde liée à la perte de son épouse.

Est-ce cruel de sa part, d'aller gratter une plaie qui peine à cicatriser ?

Alors que le sourire du vieux vient de s'épanouir, Ethan le surprend en annonçant une autre perte. Sa mère. Même si c'est dans l'ordre des choses, Nicola doit lui concéder qu'elle est effectivement partie trop tôt. Il pince les lèvres à l'attente de la nature de son assassin. Un congénère... Il ne peut pas porter de jugement. Il est loin, très loin, d'être exempt de tout dérapage. La Bête en eux porte bien son nom. Comme n'importe quel autre prédateur, elle réclame son dû. La maîtrise demande du temps et de la pratique. Et même avec ceci, il est toujours possible de laisser la part humaine être engloutie par la part de la Bête. Le sang...le sang est un élément puissant, addictif.

Nicola se passe la langue sur les lèvres, à la recherche du goût, pendant que "l'épouse" réapparait. Ethan prononce ce mot avec ferveur. Au fil de son récit, son corps tremble non plus de nervosité, mais de colère et de rage. L'antiquité écoute avec attention, à l'affût du moindre détail sur cette macabre affaire que pourrait lui donner l'attitude de l'humain. Il se montre bref, encore une fois. Sa voix tremble, puis il se tait.

Un court silence, puis Ethan lance avec violence sa bouteille de vodka et se rassoit, tout les muscles de son corps contractés par une colère muette.

Le vampire ne dit rien. Il écoute les sons de la nuit, la respiration rapide et lourde de l'humain. Il lève encore une fois les yeux vers les étoiles.

Il s'interdit de penser à son propre deuil.

Finalement, Ethan se tourne vers lui. Il sait ce qu'il va lui demander avant même que celui-ci n'ouvre la bouche. Sa question lui tire un souffle amusé, contrastant avec l'amertume dans son regard.

- « Se relève-t-on jamais vraiment de la perte ? - il soupire, passe une main sur son visage, qui y reste, dérobant ses yeux à ceux inquiets d'Ethan. - Je ne crois pas. La souffrance, heureusement, s'atténue avec le temps. On... relativise. On fait la part entre leur vie, et la nôtre. La leur s'est terminée, trop tôt, mais la nôtre continue... Et il faut apprendre à faire avec la souffrance. »

Le vampire appuie plus fort sur ses yeux. Sa voix reste ferme pendant qu'il continue.

- « On ne peut rien pour eux. Ce sentiment de… comment dire... De faiblesse ? Ça met en colère. La colère aide à tenir, mais pas à guérir. C'est comme la clope : ça détend un moment, ça finit par te pourrir de l'intérieur. Il faut s'aider soi-même, lâcher prise, sinon... la colère se transforme en aigreur, on se laisse ronger par le regret, par la mélancolie. On vit dans le passé, avec des morts qui ne peuvent pas répondre à nos questions et des ennemis qu’on ne peut plus détruire. Il faut se résoudre à abandonner. »

Le nom de sa défunte épouse résonne en lui avec force. Son autre main est restée ancrée dans la terre. Narangerel... Il aurait dû dire qu'il faut se résigner. Reconnaître son impuissance et s'abandonner à une entité supérieure, que ce soit le Hasard, ce en quoi il croit, ou un dieu. Il faut arrêter de chercher une raison. C'est arrivé, c'est tout. Il faut s'y faire.

- - « Les gens disent passer à autre chose. J’appelle ça tourner la page. Ça donne l’impression qu’on ne souffre pas pour rien, qu’un autre chapitre arrive. Meilleur ou non, c’est le choix du Hasard. »

Crier n'y changera rien. S'allonger et attendre, c'est terriblement long. Et les humains peuvent attendre la mort. Lui...

Sa main s'est enfoncée dans le sol. Elle n'est plus discernable. S'allonger et attendre, disparaître le temps de faire son deuil, si on le fait jamais... Se reposer. Nicola sent une profonde fatigue dans ses os. Il prend une grande inspiration qui lui remplit ses poumons d’air froid et d’odeur d’humidité. Il ferme les yeux et pose sa seconde main. Elle aussi s’enfonce sans mal dans la terre puis disparaît. L’idée d’être engloutit par la Terre-Mère n’est pas désagréable. Protégé de tous les dangers, introuvable, indiscernable…

Ce n’est pas la première fois que la terre semble l’appeler. Y fondre ses mains devient de plus en plus naturel. Ses pieds aussi, même chaussés. Il n’a pas encore réussi à disparaître complètement, quelque chose venant toujours le tirer de son étrange état de méditation résignée. Et contrairement à sa peau d’aspic, cet exercice est apaisant. C’est comme s’il aspirait la chaleur de la terre, comme si… comme s’il fermait les yeux sous le soleil un jour d’août, il y a longtemps, longtemps, longtemps…

Un spasme agite les muscles de son bras gauche alors qu’une sensation de piqûre le tire de sa transe. Il a vraiment été stupide, ce jour où il s’est entaillé lui-même cette main à l’arme d’argent… Quel idiot prétentieux. Il sourit de son orgueil et tire ses mains du sol pour tenir avec douceur sa main gauche contre lui, son pouce frottant l’endroit où s’est tenue quelques heures à peine l’entaille.


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Lun 21 Juin - 0:16 (#)

Les minutes s’écoulent, la lune ressort, chassant un nuage, rendant au paysage son aspect métallisé. Des lucioles dansent au ras de l’eau, parfois happées par un prédateur. Manger ou être mangé. Sauf que Garance n’était pas un animal, juste une femme sans défense devant une bête démente, assoiffée de chair et de sang.

Mon regard clair, posé sur le corps étrangement immobile du vampire, attend sa réponse, éventuellement même une solution pour gérer cette perte, cette béance, qui ne cesse de se creuser. Des paroles tombent, insatisfaisantes et emplies d’un dépit amer, d’une fatalité latente. A-t-il baissé les bras ? Accepté toutes ces disparitions ? Il n’a pas le choix, les humains meurent, c’est dans l’ordre des choses. Toutefois, le temps est avec lui.

- Tu as l’éternité pour trouver vengeance.

Je secoue la tête, signifiant mon désaccord.

- Je ne comprends pas. Comment peux-tu lâcher prise devant l’injustice, devant un meurtre gratuit ? Comment rester de marbre lorsque les autorités en charge de l’enquête haussent simplement les épaules et passent à autre chose. Oui, j’ai fui, c’est peut-être ma façon de passer à autre chose mais je ne suis qu’un petit roumain, sorti de nulle part, ayant épousé une fille du pays. Je suis l’étranger que l’on a pointé du doigt, par qui est arrivé le malheur alors que je n’y suis pour rien. Je voulais juste vivre ma vie, fonder une famille, être heureux.

Mon débit est lent, je souhaite vraiment qu’il comprenne ce que je dis. La discussion est pénible mais je n’ai pas eu l’occasion depuis la disparition de Garance de parler de mes ressentis. Pas de confident, pas d’ami suffisamment proche avec qui partager, il n’y a que lui. Lui, qui s’est moqué de moi, qui m’a jeté dans l’arène, lui qui est venu chercher refuge. Je ne le comprends pas et pourtant je lui ai offert mon sang, je ne me comprends pas non plus.

- Ma mère, la femme qui m’a mis au monde, on lui a volé sa vie simplement pour poursuivre d'exister. Je connais celui qui a commis ce crime et il reste impuni. Que puis-je faire si même les flics ne bouge pas le petit doigt ? N’y a-t-il pas une police ou un truc du style dans votre monde ?

Nous nous éloignons du sujet et, en fin de compte, ce n’est pas si mal. Ressasser le passé ne fera pas revenir les disparus. Assis côte à côte, un nouveau silence s’installe, chacun perdu dans ses pensées. Garance me manque, terriblement, je ne sais même pas si je serais capable d’aimer une nouvelle fois, de donner comme je l’ai fait avec elle, inconditionnellement et naturellement. Je sais qu’elle aurait voulu que je refasse ma vie avec une autre, mais pour l’instant, ce n’est pas envisageable. J’éprouve encore trop de rancœur, ressent trop d’injustice, j’en veux à trop de monde sans, toutefois, pouvoir diriger toute mon ire contre une personne ou quelque chose.

Mon soupire rejoint celui du caïnite, ce qui me perturbe légèrement. Pourquoi fait-il cela, il n’en a fondamentalement pas besoin, me semble-t-il. Je tourne la tête et l’observe. Ces yeux sont clos, il doit voguer dans un passé qui n’existe que dans les livres d’histoire pour moi. Ses mains fouillent la terre et s’y cachent. Intrigué, je me tourne carrément, ne comprenant pas ses agissements. Respectant son silence, j’attends bêtement puis, n’y tenant plus, je perturbe la quiétude de la nuit.

- Tu fais quoi ? Tu vas quand même pas t’enterrer vivant, hein ?

Avec douceur, je pose une main sur son bras, cherchant à savoir s’il « vit » encore. Je me mords les lèvres, j’aurai peut-être pas dû le déranger dans sa méditation. J’espère qu’il ne va pas m’en vouloir et me sauter à la gorge, ayant oublié que nous sommes amis.

- Ca va ? Excuse-moi, je ne voulais pas que tu sombres dans la mélancolie. Je suis trop curieux et n'ai pas beaucoup de tact. Enfin, ça, tu as dû t’en apercevoir tout seul.

Un sourire acide se dessine sur mes lèvres, je hausse les épaules en guise d’excuse et brise le contact. J’ai tellement de questions mais je les tais et les ravale, je vais pas le brusquer, peut-être qu’il est fatigué, après tout il s’est fait courser par des loups, je l’ai noyé sous de l’huile de vidange pour l’embarquer à bord de ma moto pour s’échouer ici. Ne perdons pas de vue qu’il a quand même plus de 800 balais, ça doit être lourd à porter. Je devrais lui proposer de le ramener chez lui.

- Tu veux qu’on…

Le sac, où se trouve les quelques provisions achetées plus tôt, crépite étrangement dans notre dos. Je l’ai abandonné sur le plateau de roche, sur lequel je m’étais primairement installé. Tournant la tête, je découvre avec effroi un jeune homme d’une vingtaine d’année, nous fixant de ses prunelles vides de toute âme. Poussé par la surprise et la peur, je me lève rapidement et recule de quelques pas, manquant de peu, de tomber à la renverse.

Son regard ne reflète aucune émotion, aucune vie ne brûle au fond de ses prunelles qui semblent totalement vide. Le cheveu gras, la tête légèrement penchée vers l’avant, il ne présente aucun signe de décrépitude. Ses lèvres sont sèches et craquelées mais ces vêtements sont parfaitement dans l’air du temps. Aucun son ne sort de sa bouche alors que je perçois le mouvement caractéristique de sa poitrine dû à la respiration.

- Nico… c’est quoi ça ?
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Mar 22 Juin - 17:54 (#)



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Avec une patience rare, il écoute l’humain, mettant de côté son agacement d’avoir été dérangé dans sa médiation paisible qui aurait pu, pour la première fois, le laisser se faire happer par la terre. Il se retient de lui dire que lui aussi, s’il le pouvait, volerait la vie pour continuer d’exister. Il n’y a qu’à voir l’aigreur avec laquelle il mentionne l’assassin : il est encore dans l’optique du œil pour œil, dent pour dent. Peut-être que le vampire en avait besoin, du sang de sa mère. Peut-être qu’en le tuant, il prive des Infants de la présence de leur Sire. Peut-être qu’en le supprimant à son tour, Ethan déclenchera sans le savoir une vague de meurtres parce que les Infants laissés à eux-mêmes seront incapables de résister aux frénésies suscitées par l’appétit de la Bête. Peut-être que, à cause de lui, d’autres fils perdront leur mère. Mais lui, il se sentirait alors en droit de continuer à exister, libéré du poids du deuil.

L’éternité pour trouver vengeance, dit-il.

Nicola ne peut dissimuler son sourire narquois en repensant à ces mots. C’est avec ce genre de réflexion qu’il sent la distance des siècles qui le séparent des humains. Il serre plus fort contre lui sa main abîmée. L’éternité… « C’est juste le temps de faire une plaisanterie. » dirait Hesse. Néanmoins, il se garde bien de couper avec cette citation son cadet dans sa tirade teintée d’amertume et de rancœur. La blessure a l’air trop fraîche pour qu’il l’écoute.

Il n’y a pas de recettes-miracles pour faire son deuil. Nicola lui souhaite bonne chance pour retrouver l’assassin et une autre encore pour réussir à le tuer. L’idée lui tire un haussement de sourcils dubitatif. Il serait très surpris de voir un humain seul triompher d’un des siens. Ce serait aberrant.

Ethan s’aperçoit du monopole qu’il détient sur la conversation, présente ses excuses et reconnaît même sa tendance à mettre les pieds dans le plat. Il ose même le toucher. L’Italien, après un rapide regard vers la main qui est posée sur son bras, émet un soufflement nasal amusé et balaye d’un geste les excuses. S’il l’avait réellement vexé, Ethan ne serait plus capable de s’excuser. La familiarité de l’humain est amusante. Il est un des rares à oser le toucher de la sorte, comme s’il était comme lui. L’idée le fait sourire à nouveau alors qu’il se relève dans un geste souple, époussetant le bas de sa combinaison par réflexe.

Alors que l’autre formule le début d’une question, un bruit tout proche de crépitements. Nicola retourne la tête si vite qu’il manque de blesser son cou. La vision d’un homme jeune, sale et blême, juché là où s’était perché initialement l’humain qui l’accompagne, lui tire un juron violent et vicieux.

Instinctivement, il montre les crocs, sort ses griffes et gronde. Le réflexe est primale. Ses yeux brillent d’un éclat sauvage alors qu’il se penche encore, signalant à la menace qu’il n’hésitera pas à charger.

Comment a-t-il pu la laisser s’approcher aussi près ? Comment a-t-il pu à ce point baisser sa garde ? Son erreur le met plus encore en colère que de se savoir peut-être en danger.

Chose étrange, le jeune homme ne bronche pas face à sa démonstration. Son regard est vide, pas la moindre expression ne s’inscrit sur les traits de son visage hagard. Nicola se redresse, les crocs et les griffes toujours de sortie, troublé par ce stoïcisme.

- « Santa Madre, ma questo mostro che cazzo è? » - murmure-t-il pour lui-même, l’air écœuré. L’odeur qui accompagne le jeune homme est une infection. Une arme chimique à elle seule. Ses narines se froncent alors qu’il porte une main devant pour les protéger. Cette… chose est encore immobile. Elle a un air stupide, sa bouche est entre-ouverte, son regard est fixe, le bruit de sa respiration ressemble à des râles de vieillards.

Il lui faut jeter un coup d’œil vers  Ethan pour réussir à l’attraper par le bras et le pousser derrière lui. Ce tatônnement l’agace un peu plus. Il jette un regard dégoûté à cette loque humaine. Ça fait une éternité qu’il n’en a pas vu, surtout en milieu relativement urbain.

- « C’est une coquille… Merda, c’est une coquille. Un crétin de sorcier noir l’aura laissée sans surveillance et la voilà perdue dans les bayous. Quelle connerie, leur magie. - d’une main redevenue humaine, il chasse d’un geste impérieux la chose qui s’est maintenant penché sur le contenu du sac de victuailles d’Ethan. Bien entendu, elle l’ignore. Nicola grimace. - Je n’ai vraiment aucune envie de toucher cette merde. Ça me dégoûte leurs trucs. Putain, le nombre de fois où j’ai dû le répéter… J’avais un ami qui ne jurait que par la magie noire. Les arcanes, les sortilèges, blablabla. Et ça donne ça. - crâche-t-il en tendant sa main humaine avec toute l’exubérance italienne vers la coquille. - Une putain de marionnette même pas consommable. Et c’est con, ces trucs ! »

Il soupire et se frotte la tempe droite, énervé et encore vexé de s’être laissé surprendre.

- « La seule chose à faire, c’est de la détruire. - explique-t-il à l’humain, se demandant s’il est familier du monde des arcanistes. Probablement pas. - Tu vas considérer ça comme un meurtre, Ethan ? »


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Mer 4 Aoû - 16:07 (#)

Tétanisé par la vision de la « chose », je suis incapable de bouger. Le son de ma voix me paraît tellement lointaine que je me demande à un moment si c’est bien moi qui ai parlé ou pas. A son tour Nico se retourne et sa réaction est plus que surprenante. Mon palpitant s’emballe et ma respiration se fait courte devant la démonstration d’intimidation de mon ami. L’éclat que je perçois dans ses yeux me glace d’effroi, je ne voudrais pas être la cible du vampire. En fait, j’ai l’impression que c’est plus le même gars qui s’est réfugié au garage. Je ne sais pas ce qui me bouleverse le plus entre son expression ou sa main griffue. Je n’ose même pas imagine ce qu’une baffe pourrait provoquer. La posture de l’Immortel m’époustoufle, chaque muscle de son corps est tendu à l’extrême, je m’attends à tout instant, de le voir bondir en avant, contre cette créature qui ne relève même pas la tête.

Une main froide, encore un peu griffue, se referme sur mon bras, redonnant un peu de vie à mon corps mué en statue, totalement subjugué tant par le caïnite que par cette chose inconnue qui a surgit de nulle part. La poigne de mon compagnon me force à me placer derrière lui, masquant quelque peu, le jeune homme qui n’a toujours pas montré de réaction. En tout cas, il est très fort ou alors complètement à l’ouest ; Aucun être humain ne peut rester de glace face à l’intimidation de Nico. Quelques paroles sont murmurées en italien, j’en saisi quelques bribes, me donnant le sens de son questionnement personnel. N’ayant aucune réponse, je me tais et me rapproche du dos du vampire, posant ma main contre son omoplate, cherchant à voir ce qui se passe, par-dessus l’épaule de l’immortel. Etant plus petit que lui, je me décale légèrement, m’agrippant au bras de mon compagnon afin de pouvoir visionner la « coquille » pour reprendre le terme de Nico qui me délivre quelques explications, ce qui entraîne évidemment une avalanche de questions. J’ose effectuer un pas de côté, sans toutefois délaisser le contact rassurant avec l’Etre Nocturne, regardant le jeune adulte farfouiller dans mes victuailles qu’elle déballe sans minutie et s’empiffre de chips, déversant la moitié du paquet à terre.

- Hey ! C’est à moi, ça ! Nico… il bouffe mes apéros !

Vu comme il dévore les chips et malgré mon indignation, je ne bouge pas, me disant qu’il en a plus besoin que moi. Me mordant les lèvres, je jette un regard rapide à Nico qui grimace et qui évoque la suppression, pure et simple de la créature.

- Mais y’a rien à faire pour lui ? On peut pas remettre dedans son… son « lui » ? C’est quoi une coquille ? Pourquoi, il ne dit rien ? Pourquoi il a l’air tellement absent ? Et c’est quoi des sorciers noirs ? Nicola, je ne comprends rien à ce que tu dis. Quelque peu rassuré par la placidité de la chose, je me redresse légèrement, préférant toutefois garder un contact physique avec le caïnite. Il va pas nous attaquer, hein ?

Plus ça va, plus je me rends compte que le monde des CESS est tellement nébuleux pour moi. En fait, j’y connais que dalle et je ne m’en porte pas plus mal. M’apercevant que mes doigts se sont resserrés sur le membre du vampire, je relâche lentement en secouant la tête sans toutefois abandonner totalement l’attouchement. Cela me rassure, je sais qu’il est là, c’est tangible, il est réel.

- On ne peut pas juste tuer un être humain, Nicola, ça ne se fait pas… Ou alors, c’est plus tout à fait un homme ?



********



Dans les fourrés, non loin de la position de l’étrange couple, à l’abri dans une bulle insonorisée, à couvert du vent qui porte les odeurs dans la direction opposée, des yeux sombres observent la scène. Il est jeune mais pense posséder un pouvoir immense et surtout supérieur à ses congénères. Il s’exerce et parvient à créer des poupées qu’il manipule à sa guise. Elles exécutent ses volontés et il aime ce qu’il ressent. La puissance, l’envie d’agenouiller le monde à ses pieds, il va envahir, d’abord les campagnes, les contrées peu peuplées, soumettre ses habitants. Il se voit déjà à la tête d’une armée, marcher sur les villes en commandant ses hordes d’humain vidés de toute volonté, ne répondant qu’à la sienne.

Il voit sa chose chercher de la nourriture, elle a faim, il doit en prendre un peu plus soin sinon il peut dire adieu à ses projets de grandeur. La réaction des deux promeneurs donne toutes les indications nécessaires au sorcier sur leur nature. Un vampire, vif et prompt, à montrer becs et ongles, un guerrier peut-être. L’autre ne mérite même pas son attention, c’est un faible, un moins que rien, une future victime, un cadavre ambulant supplémentaire.

Dans l’ombre, il sourit de sa vilenie mais hésite. Sa marionnette est déjà en piteuse état, il va devoir la sacrifier mais ne sait sur qui la lancer. Les secondes s’égrainent dans l’incertitude, pesant le pour et le contre. Le Nocturne doit être occupé prioritairement, l’autre… n’est que poussière dans l’univers de sa mégalomanie. Ils ne sont pas amants, cela est évident mais le geste protecteur de l’Immortel est révélateur.

Le rempart silencieux dont il s’entoure éclate, il n’en a plus besoin vu qu’il reste immobile dans les fourrés, toujours bien protégé par la brise légère, portant ses effluves loin des promeneurs. Derrière une main gantée de noir, des paroles à peine murmurées, sont émises, les ordres sont donnés.



********


Plus serein, je me place à côté de Nicola, toujours fasciné par la créature engloutissant les chips par poignées, mue par une faim qui ne semble pas pouvoir être apaisée.

- Tu crois qu’elle m’entend si je lui parle ?

Je ne sais pas si c’est ma question qui a provoqué une réaction de la « bestiole » mais il lâche le paquet comme s’il était en feu, jette un coup d’œil vers les buissons et nous regarde en émettant des grognements sourds qui ne semblent pas d’origine humaine.

- Heu… Je pense qu’il est temps de mettre les voiles, tu viens Nico ?

Déjà, je fais un pas en arrière, tirant sur le bras du vampire, cherchant à l’entraîner dans la direction du parking.

- Vas-y, tu peux garder les chips, mec…

Deux pas de plus, je sens l’urgence monter en moi. Y’a plus le temps de tergiverser, il va se passer un truc, c’est certain et un truc sacrément sale. La marionnette hésite et soudain, sans prévenir, elle se met à cavaler dans notre direction, ses bras tendus comme si elle voulait nous attraper. Sans plus réfléchir, je trouve la sente qui nous a mené jusqu’au promontoire et dévale la colline, la coquille sur les talons. Sauf que j’ai pas calculé que le machin allait courir aussi vite. Je sens une main, aux doigts crochus agripper mon épaule, m’obligeant à me retourner et faire face à un visage grimaçant, la gueule grande ouverte, prêt à me bouffer tout cru. La colère monte en moi, mon poing se forme et j’envoie une magnifique droite dans sa salle face de dégénéré. Hors de question de me faire manger par cette chose que je ne sais définir. Je mourrai de vieillesse, de maladie ou dans un accident de voiture, mais dans tous les cas, pas par… ça !

Il recule, mais ne semble pas souffrir des coups que je lui porte même si sa lèvre est fendue et que du sang commence à couler. Sans cesse, il revient, infatigable alors que je suis hors d’haleine.

- Nicoooooooo ! Comment on l’arrête ???

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Mar 31 Aoû - 11:35 (#)



Fortunato, si, lo sono.

« “I miei amici mi dicono che sono molto aggressivo, ma me lo dicono urlando.”. Jaume Perich »

Evidemment, Ethan préfère écouter sa curiosité plutôt que son instinct de survie. Typique.

Ou c’est peut-être sa présence qui le rassure et l’enhardit. Le barbu ne quitte pas sa protection, mais se montre curieux envers la coquille. Pour une fois, Nicola ne s’offusque pas d’un contact physique : la main légère sur son omoplate et l’autre agrippant fermement son biceps l’ancrent dans la réalité. La coquille en face n’est pas un danger, en tout cas, certainement pas pour lui, prédateur ultime. Ce qui agite les pensées de l’ancêtre, c’est la possible présence d’un ou plusieurs sorciers, qu’il ne parvient ni à confirmer ni à nier.

Ethan, inconscient, s’écarte légèrement de la protection qu’il lui offre, pour pouvoir mieux observer la créature d’outre-tombe. Que cherche-t-il exactement ? Tout indique que cette chose n’a plus d’humain que l’apparence. Cela ne durera pas longtemps : la coquille a l’air d’avoir été créé récemment. Sur son visage blême, il y a des marques évidentes de dénutrition et de fatigue que, hélas, rien ne pourra résorber. Ce n’est plus un homme. C’est une créature privée de volonté propre, qui ne peut qu’aspirer à la mort. Autant l’achever rapidement. Ce serait un acte de charité.

L’humain accroché à son bras est bien loin d’aboutir à la même conclusion. Il continue à demander des détails sur ce qui a interrompu leur pique-nique sous les étoiles, outré que l’autre se soit approprié ses victuailles. Terre-à-terre même face au surnaturel, cet Ethan. Nicola s’autorise un sourire avant de le ramener derrière lui. Il n’aime pas le voir s’enhardir. Ce n’est qu’un humain. Trop de témérité ne peut rien lui amener de bon.

Alors qu’il parle, l’ancêtre est satisfait d’entendre dans sa voix des oscillations trahissant son appréhension croissante. Il commence à comprendre. Cette chose n’est pas comme lui, malgré l’apparence, il le comprend intrinsèquement. Pour un peu, Nicola serait prêt à parier que c’est le même sentiment qui étreint son coeur lorsqu’il s’attarde trop sur leurs propres différences. L’impression ténue mais tenace qu’il y a quelque chose de raté dans l’imitiation de la nature humaine. The uncanny valley. Cette fois-ci avec une créature de chair et d’os. Est-ce plus inquiétant que de se retrouver face à un robot imitant en tout point un être humain ?

Car Nicola, tout comme la coquille, est mort.

Ethan ferait bien de ne jamais l’oublier.

- « Non Ethan, on ne peut rien faire pour lui. C’est trop tard. - lui explique posément le vieux, ses yeux céruléens fixés sur la chose en question. La respiration de son protégé s’est accélérée. Le froid ou la peur ? Mu par un sentiment paternel, l’aîné donne une tape encourageante sur l’avant-bras de l’humain, veillant à doser correctement sa force pour ne pas le blesser accidentellement. - Je le supprime et on part. L’odeur de cadavre va attirer tous les animaux. »

Il garde pour lui l’impression inquiétante qui creuse des rides de soucis entre ses sourcils. Voir cette chose apparaître au milieu de nulle part n’est pas bon signe. Un ou plusieurs arcanistes préparent quelque chose. Que cela le concerne directement le surprendrait, mais est tout à fait plausible. Il a une certaine tendance à se mêler de ce qui ne le regarde pas.

Il regretta l’absence de son ami d’antan, si féru de magie noire, véritable puits de sciences en matière occulte, disposant d’un réseau d’informateurs absolument extraordinaire. Salâh aurait pu repérer cette apparition et tracer son origine, retrouvant ainsi son auteur.

Quoi que.

Pas s’il s’était s’agit d’une de ses affaires. L’ancêtre ne lui a jamais caché son dégoût pour cette aberration magique. Il pourrait vouloir éviter sa désapprobation en gardant ceci pour lui. Nicola exècre ce recours à la magie pour obtenir de nouveaux serviteurs. C’est un aveu de faiblesse. On n’aura pas su convaincre la personne, et pourtant, on l’envoie se battre à sa place. C’est une injure pour l’adversaire. Si on osait lui faire cet affront, Nicola se plairait à détruire toute trace de l’existence de l’imprudent.

En parlant d’imprudent… Ethan ne fait aucun geste pour abandonner l’endroit. Et forcément, le statut quo finit par sauter. La coquille relève la tête du paquet de chips et pousse un grognement de mauvaise augure. Comme un animal rappelant à l’ordre son petit, Nicola pousse un peu rudement l’humain derrière son dos et découvre à nouveau ses crocs.

- « Che cazzo pensi fare ? » - murmure-t-il, la voix grave et rauque, le son de ses mots presque couverts par le grognement animal qui sort de sa poitrine alors que ses ongles se changent en griffes.

Ethan quitte la protection qu’il lui offre pour s’enfuir par le chemin déjà tracé. Mauvais choix. Le mouvement semble avoir attiré l’attention de la coquille, qui se lance à sa poursuite. La vitesse de ces choses le surprendra toujours, mais est tout à fait explicable : leurs muscles fonctionnent sans retenue, puisque le cerveau n’enregistre plus la douleur.

L’ancien crache un juron et commence à courir lui aussi, prêt à accélérer pour tomber sur la coquille comme un guépard sur une gazelle. Le vent tourne. Une odeur frappe ses narines et le fige sur place. C’est humain, c’est loin et ténu, mais…

Ethan hurle, le bruit d’un coup le tire de son immobilisme. La créature l’a rattrapé et tente maintenant de le mettre en pièce. Nicola grogne. L’odeur du sang l’enivre, même s’il est probablement avarié. Être un vieux vampire présente plusieurs inconvénients, comme celui de devoir se sustenter plus régulièrement.

L’antiquité se passe la langue sur les lèvres puis secoue la tête. Une chose à la fois. Sauvons d’abord la source fraîche.

Le mécanicien l’appelle à l’aide.

- « On l’arrête comme ça. » - grince-t-il entre ses dents serrées, les mains enserrant le crâne de la coquille dans un étau solide. La chose fait claquer sa mâchoire et griffe avec férocité ses avants-bras, cherchant en vain à se défaire de sa prise. Dans un craquement sinistre, ses doigts défoncent la boite crânienne de l’ancien humain. Un geste sec plus tard, la chose n’existe plus, le cou brisé.

Nicola laisse le corps s’effondrer lentement, soutenant sans mal le regard bleu de l’humain.

- « Navré que notre petite fête improvisée se termine ainsi, Ethan. Je t’enverrai une caisse de champagne pour réparation. - il lui offre un sourire aimable alors que ses yeux restent froids. Son attention est ailleurs, maintenant que la menace directe n’est plus. - Il faut rentrer. Veille à rester en ville pour les prochaines semaines. »

L’Italien enjambe le cadavre et attrape le vivant par l’épaule pour lui redonner une impulsion. Soudainement, un vieil instinct suspend ses pas. Il part en arrière sans un mot pour récupérer les courses de son ami et la bouteille qui a servi de contenant à son sang. Hors de question qu’on leur tombe dessus en leur imputant un meurtre.

Il revient au pas de course vers son humain et l’attrape cette fois-ci par l’avant-bras pour lui faire accélérer la marche. Ses sens sont en éveil, les bruits nocturnes sont comme décuplés, les odeurs plus enivrantes, les couleurs plus fortes. Après tout, c’est un nocturne. Ils évoluent dans son environnement. Il se sent bien. Il a un peu soif, mais rien d’insoutenable. Rien qui n’exige d’y remédier dans l’immédiat.

Rapidement, ils retrouvent la moto du mécanicien. Nicola se retourne pour inspecter les lieux avec un air circonspect tout en distrayant l’humain. Il se rappelle que Settimo avait horreur de son silence.

- « Beau direct, d’ailleurs. Tu vas finir par me faire penser que tu n’as pas tout donné sur le ring la dernière fois. Il faudra remonter. - satisfait de son observation, il part s’installer sur le siège passager du bolide. Son buste légèrement penché en avant, il tire rapidement sa langue, en tout point humaine, vers Ethan. Ses yeux luisent dans la nuit. - Contre moi, peut-être ? Je suis bon pédagogue, tu apprendrais des choses. A moins que tu aies les jetons après ce que tu as vu ? »


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Dim 16 Jan - 15:34 (#)

Les grognements de la chose résonnent à mes oreilles. J’ai l’impression qu’il n’y a plus que ça dans mon univers. Mon regard est focalisé sur la mâchoire qui claque sans cesse, cherchant à attraper un peu de ma chair. Ma main qui frappe sans relâche ce visage émacié est en sang et commence à me faire mal. Je ne sais plus si c’est l’hémoglobine de la coquille ou le mien qui macule mon poing. Ma rage déferle, roule sur la marionnette qui n’émet aucun son se dirigeant vers la plainte.

Enfin la haute silhouette de Nicola apparaît derrière la créature et prend la relève. Pas de manière la plus élégante mais celle étant la plus efficace. Les bruits d’os qui se tordent et se brisent entraînent un haut le cœur que j’ai dû mal à réprimer. Manquerait plus que je lui gerbe dessus, ça ponctuerait à merveille la soirée.

- C’est pas très délicat mais au moins c’est efficace. En ville ? Tu crois qu’il y en a d’autres qui rôdent dans le coin ?

Le corps s’effondre mollement, comme s’il avait implosé et gît à nos pieds, sans vie. J’enfouis mon poing écorché sous mon autre bras, lâchant quelques jurons en roumain. J’m’en fiche d’être grossier, t’façon personne ne me comprend. Je secoue finalement ma main, comme si je pouvais me débarrasser de la douleur en agissant de la sorte. Mes pensées roulent en boucle, passant d’une marionnette bouffant paisiblement mes chips à la créature féroce qui voulait ma peau. C’est totalement irréaliste, même dans un mauvais film, ils n’auraient pas trouvé une transition aussi débile. Pourquoi voulait-elle me dévorer ? Pourquoi ne s’être pas attaquer à celui qui était à portée de dents ? Mon ami est-il impropre à la consommation ? Je me fais secouer les puces par le caïnite d’une légère impulsion, incitant mon cerveau à reprendre du service et à poser mes fesses sur ma moto pour qu’on fiche enfin le camp.

Le son de la voix de Nicola me fait du bien et apportent un sourire sur mes lèvres. Je tourne la tête, faisant apparaître sa silhouette à l’orée de mon champ de vision. Impassible comme toujours en premier lieu avant de me tirer la langue. Ses yeux ne luisent pas, mais pétillent, me faisant éclater de rire.

- Contre toi ? Je me retourne, manquant de justesse de faire chavirer la moto. Ben écoute, tu sais quoi, j’accepte le défi avec plaisir, même si je sais que je n’ai aucune chance, bien que… Je hausse mes sourcils, une pointe de défiance venant même se mêler à ma voix. Imagine que je gagne, ça serait quand même extraordinaire. Le truc, c’est que je ne voudrai pas te faire mal. Quel sera l’enjeu, je suis certain que t’as déjà une idée en tête. Je te laisse réfléchir le temps d’arriver en ville. Mais avant ça… J’attrape le casque pendouillant au guidon et l’enfonce sur la tête de l’Immortel, la sécurité avant tout !

La clef est tournée et le contact est mis après avoir, moi-même enfilé mon casque. La nuit est fraîche et les senteurs du bayou variée. Nous ne croisons aucune voiture, il est tard, très tard. Je ne roule pas très vite, restant extrêmement vigilent aux animaux qui pourraient surgir du bas-côté de la route. Un panneau publicitaire lumineux, avec des néons criards clignotants annonce un la présence d’un bar. L’attention est donnée sur le « open » et « all species accepted ». Vu ma tendance à attirer les emmerdes, j’hésite mais me décide au dernier moment à prendre un dernier verre avant de ramener Nico chez lui.

Sur le parking, où reposent trois véhicules et un gros camion, je me gare non loin de l’entrée et me retourne vers mon compère en désignant de la tête une pancarte annonçant fièrement être capables de servir tous les clients. Une mention en rouge flashy se détache et déclare qu’aucun sang synthétique n’est servi, toutes les marchandises sont fraîches. Je retire mon casque et descends de ma monture.

- Il me faut un verre, histoire de décompresser. Regarde y’a tout pour toi aussi. Viens, c’est moi qui régale, pour te remercier avec le… la… le truc de tout à l’heure.

A l’intérieur, un décor semblable aux vieux bars américains. Des banquettes en skaï collées contre le mur, une table au milieu, un comptoir serti de chaises hautes éliminées et une odeur de vieille transpiration et de bière rance flotte dans l’air. La musique trompe le visiteur, diffusant de la country, lui faisant croire être au Texas.

Notre entrée n’est pas inaperçue, tous les regards se tournent vers nous afin de nous dévisager avant de retourner à leur conversation ou à la contemplation du fond de leur choppe. J’adresse un vague sourire à la serveuse en guise de salutations. Une impression de déranger, de briser une routine trop bien rôdée, me hante. La miss dévisage Nico, ne le quittant plus des yeux et daigne finalement venir prendre la commande.

- Alors mes mignons, qu’est-ce que j’vous sers ?

L’appellation me fait hausser les sourcils sans être sûr de comprendre son insinuation, je crois que je veux pas comprendre, en fait.

- Une bière et quelque chose de plus sanguin pour mon ami, s’il vous plaît.

Elle sourit méchamment et commence à secouer la tête avant de s’adresser à nous de manière bien plus dédaigneuse.

- On sert pas ces « choses-là ». Et toi, tu devrais avoir honte de le nourrir. Vous n’êtes pas les bienvenus. Allez-vous-en !

Mon sang ne fait qu’un tour, une colère sourde m’envahi et l’envie de lui mettre mon poing dans la figure me démange terriblement. Je connais que trop bien ce sentiment de rejet. Mon accent et mes origines me valent parfois ce genre de remarques. Je me lève vigoureusement et me place entre elle et Nico, agrippant son bras, l’incitant à m’imiter.

- C’est bon, on s’en va.

Sans lâcher la manche de mon ami, le plaçant derrière moi, le forçant à reculer jusqu’à la porte, nous nous retrouvons sur le parking plus vite que nous étions entrés dans le bar. Une fois à l’extérieur, je laisse ma haine déferler, emplissant la nuit de ma voix.

- Mais elle se croit où cette pouffiasse ? Elle n’a pas le droit de te traiter ainsi ! M’adressant à la porte close, j’hurle quelques mots en roumain, attrape une poignée de gravier, la lance sans même atteindre le perron, menace l’établissement et tous ces occupants de mille tourments, les maudissant sur sept générations, même si je ne connais aucun sort allant dans ce sens. Viens, on se barre, y’a des caméras de partout, j’veux pas d’emmerde, ni pour toi, ni pour moi. Grimpe, on va chez moi, on trouvera peut-être de quoi te sustenter en route.

Une dernière insulte est lâchée avant de martyriser la vieille mécanique de ma belle Lady.
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Ven 18 Mar - 11:38 (#)



Fortunato, si, lo sono.

« “I miei amici mi dicono che sono molto aggressivo, ma me lo dicono urlando.”. Jaume Perich »

Cet homme joue avec le feu. Le Roumain vient d emettre de force un casque de moto sur la glorieuse tête d’un vampire datant des Templiers. L’impudence est incroyable. Comme si lui, être revenu d’entre les morts, avait besoin de se soucier des règles de sécurité routière ! Il pourrait lui renvoyer ce casque dans le nez pour le punir de l’affront avec un cartilage cassé. C’est comme s’il prenait confiance avec un animal sauvage : Ethan pousse toujours le bouchon un peu plus loin. Une nuit, il pourrait s’en mordre les doigts.

Pourtant, ce soir, l’ancien ne fait rein. Il reste bien sagement assis à l’arrière de la moto, sur le siège passager, et boucle même la lanière sous son menton. Il pose ses mains abîmées sur les poignées de part et d’autre du bolide. Nicola obéissant, on aura tout vu. Pire, docile devant un humain. C’est un comportement que tous dans « son » clan jugerait insolite, et annonciateur d’une colère terrible. Une sorte de clame avant la tempête.

En vérité, il se montre conciliant car les actions d’Ethan entrent dans son plan:déguerpir d’ici au plus vite. L’humain sera plus en sécurité en ville, entouré des siens, avec un accès facile à l’aide extérieure, au réseau et à des témoins. Ici, en plein bayou,  il représente une proie facile pour ce qui rôde dans l’obscurité. Si cette menace n’est rien pour le vampire, il en va autrement pour un simple humain, qui vient d’échapper à la gueule avide d’une goule.

Le vieux le laisse décider de leur itinéraire. La moto est une belle invention, mais elle n’équivaudra jamais aux courses débridées à cheval à travers les steppes. Bien sûr, cela ne l’empêche pas de profiter de la promenade : il savoure la sensation grisante de la vitesse et la chaleur émise par le corps en vie devant lui.

Il faudra tout de même veiller sur l’heure, car il n’a plus l’âge de traîner jusqu’à l’aube. Il soupire, repense à ce qu’il était avant. Un jeune vampire, arrogant, fier d’être revenu d’entre les morts, convaincu d’être invincible. Oh, peut-être n’a-t-il pas vraiment évolué… Les deuils et le poids des années l’auront peut-être un peu assagi tout de même.

Ethan s’arrête finalement sur le parking d’un bar. Être revenu en zone urbaine rassérène Nicola quant aux risque que prend son jeune ami. La rencontre fortuite avec une créature dégénérée n’est qu’un exemple des dangers qu’encoure l’humain en restant en sa compagnie. D’un geste nonchalant, il retire son casque et se recoiffe, laissant Ethan partir en éclaireur. Ce geste est totalement superflu, au vu de sa coiffure courte. Le rétroviseur dans lequel il se mire lui renvoi un visage de trentenaire un peu pâle. C’est tout de même fou, que ce visage datant de plusieurs siècles soit resté inchangé, épargné par le temps, alors que tout autour de lui change, même les paysages.

Ses yeux bleu électrique capte son attention. Ce sont ces yeux mêmes qui lui ont valu la vie sauve chez les Maures. Personne n’avait voulu prendre le risque de s’attirer le mauvais sort en s’approchant de ces yeux bleus maudits. Il se sourit.

Le maudit Nicola, increvable.

Finalement, il se lève à sont tour. En quelques enjambées, il rejoint l’humain. Le bar est vieillot dans sa décoration, mais pas dans ses boissons. Il aurait survécu sans ce précieux liquide bien entendu, néanmoins, quel vampire refuserait un verre de sang gracieusement offert ?

Les clients se tournent vers eux dans un bel ensemble et les dévisagent ostensiblement. Ethan ne détonne pas dans cette foule de motards, routards et amateurs de belle mécanique, contrairement au vampire. Trop… Propre sur lui. Trop bourgeois. Sa petite carrure n’aide pas à plaider sa cause auprès des habitués, la plupart de véritables armoires normandes. C’est pourtant la tête haute et les épaules décontractées que le vieux vient s’accouder au bar, laissant l’humain parler. Il approuve sa commande d’un hochement de tête, faisant fi du surnom dont la serveuse les affuble. Le double-sens lui passe au-dessus de la tête.

Cependant, son attitude et son refus la lui rendent tout à fait antipathique. L’antiquité hausse un sourcil et se penche vers elle, provocateur.

- « Dans ce cas-là, pourquoi payer une pancarte affirmant l’inverse ? Peut-être que question fraîcheur, on peut se poser des questions... »

Il imite son regard, la détaillant de bas en haut avant de pencher la tête sur le côté, un sourire hypocrite aux lèvres. Ethan s’interpose avant qu’il ne reprenne, décidant pour lui de quitter les lieux sans esclandre. L’Italien lève les yeux au ciel et se laisse guider par la manche vers la sortie.

C’est bien étonnant, qu’il se montre aussi docile.

Dehors, Ethan laisse éclater sa colère pendant qu’il s’appuie nonchalamment contre la moto et l’observe. Il est trop civilisé. Lui aurait fait un scandale à l’intérieur. Peut-être que les Roumains ont un tempérament plus tranquille que les Italiens au sang chaud.

- « Je préférerai rentrer. - répond-t-il tranquillement lorsqu’il l’encourage à remonter en selle. Cette fois-ci, il se rebelle. - J’ai ce qui me convient chez moi et le jour va poindre. Il doit être quatre heures, c’est assez de folies pour ce soir. »

Il passe la main sur les plis de son jean puis se redresse une fois que la surface est de nouveau lisse. Mains croisées dans le dos, il adresse un signe de tête au barbu.

- « Ce fut plaisant. Peut-être moins pour toi que pour moi. Si j’étais à ta place, j’irais voir un arcaniste, demander un grigri de protection. Je ne peux pas constamment veiller sur toi et je pense que tu n’apprécierais pas d’être surveillé comme un enfant. »

Il attrape un des casques, le fait sauter entre ses mains, puis se venge en l’enfonçant sur la tête du garagiste.

- « Sois prudent, Ethan. »

Profitant du fait que son attention soit accaparée par autre chose que sa personne, Nicola sourit et disparaît après cette double mise-en-garde.

Il est intéressant, ce Roumain. Ce serait bien dommage qu’il lui arrive quelque chose de fatal.


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