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Se ti serve baby chiama me ft. Heidi

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Dim 13 Juin - 17:22 (#)



Se ti serve baby chiama me

« Combatto coi mostri, tu non mi conosci. » Capo Plaza

Les phalanges de l’homme viennent cogner la porte en bois abîmée devant lui.

Nicola est rentré à l'intérieur de l'immeuble après avoir fait la moue. Il n'aime pas particulièrement ce quartier, trop paysan à son goût. L’intérieur est égal aux promesses de l’extérieur. Le vieux promène un regard désabusé à travers le couloir où court une moquette élimée et des portes toutes pareilles les unes aux autres. Ce n’est pas l’endroit le plus glauque qu’il ait pu voir depuis son réveil au XXIe siècle, mais certainement pas le plus excitant. Il ne s’attendait pas à y retrouver une jeune trompettiste prometteuse, l'imaginant plus sensible aux paillettes et aux néons.

Un sourire se dessine tout de même sur ses lèvres fines lorsqu’il relit la description de l’avis de recherche sur son téléphone. Dire que cette blondinette a réussi à susciter l’ire chez des « incrédules »… Au vu de ses piques et de sa propension à susciter l’antipathie, ça ne l’étonne pas. Les mots ne sont pas flatteurs. Amusé, il se frotte le menton du pouce en réfléchissant à la suite. A vrai dire, il ne sait pas vraiment pourquoi il s’est senti appelé par cette affaire. La petite n’est qu’une Mordue parmi tant d’autres, même pas une des siens, encore moins une humaine à laquelle il se serait attaché. Même s’il avait déjà en tête de garder un œil sur elle, juste pour voir qui, parmi ses congénères, avait pu décider de se nourrir d’elle, pourquoi intervenir ?

Ce petit chaton sauvage semble s’être mise dans de beaux draps toute seule, comme une grande. Les racistes des USA, ces « puristes », ont la haine facile pour tout opposant, partagerait-il la même couleur opaline de peau. Plutôt rose, en vérité, vu les allures porcines de certains. Et la petite Heidi, même avec un prénom aux consonances plutôt germaniques, un nom indiquant une origine de l’Europe de l’Est et une peau aussi blanche que le marbre, a réussi le tour de force d’être recherchée par ce mouvement idiot appelé « le Rempart Américain ». Faible défense et piètre volonté.

Il souffle, amusé par la conjonction de deux des détails donnés sur elle. « Physique mannequin » et « Pyromane ». De quoi s’est-elle rendue coupable exactement ? Est-elle à l’origine de l’incendie qui a ravagé une usine vieillissante il y a quelques semaines ? L’idée est à la fois complètement saugrenue, vu la taille de la gamine, et tout à fait plausible, vu le caractère de cette-dite gamine.

Nicola range son téléphone dans une des poches intérieures de son blouson d’aviateur fétiche et toque à nouveau sur la porte. Dure d’oreille ? Est-ce à cause de son instrument tonitruant ?

En vérité, s’il se décide à intervenir, c’est un peu parce qu’une de ses congénères semble y être mêlée. La « morte-vivante » n’est autre qu’une bourge, comme lui ont répété ses informateurs, une brune capable de soulever une minette dans ses bras tout en tirant avec un pistolet de l’autre. Le vieux doit avouer que la description ne l’aide pas vraiment à trouver l’identité de cette vampire. Au moins avance-t-il un peu en sachant qu’il s’agit d’une femme. Il est curieux de savoir laquelle prendrait des risques pour sauver une simple Mordue d’un sort funeste.

Et peut-être aussi simplement par goût du jeu. Faire chier les humains se rebellant contre l'ordre naturel de la chaîne alimentaire est une seconde nature. S'il peut se divertir en incluant au passage la blondinette... Nicola ne voit aucune raison valable pour se tenir éloigné de cette histoire pleine de rebondissements.

Avec deux simples mots crachés avec dédain et acidité, la petite musicienne a réussi à marquer son esprit.

Qui peut se vanter d’avoir de l’ascendant sur cette gamine farouche et perdue ?

Il attend encore un peu, toque une troisième fois. Il a mille questions à lui poser, et une offre très intéressante à lui proposer.

Arrivera-t-il, lui aussi, à avoir de l’ascendant sur elle ?


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Dim 13 Juin - 19:24 (#)




Se ti serve baby chiama me
Appartement des deux adolescentes retardées, Western Hill
ft. Nicola Alighieri



Ç
a va faire combien, deux ? Peut-être trois jours que tu n’es pas sortie de chez toi ? Pas un concert, pas une excursion pour répondre à tes besoins d’ivrogne en sevrage, pas une virée pour remplir les placards, pas une visite chez ta marraine pour une ponction et quelques airs de musique. Rien d’autre que le calme relatif d’une courte période de vacances bien méritées. Tu n’as pas l’habitude d’être casanière. A vrai dire, tu n’as jamais vraiment été capable de demeurer oisive plus de quelques minutes. Tu as besoin de quelque chose pour occuper tes mains et ton esprit en permanence. Ce soir, Xanthe n’est pas là. Tu ne sais pas vraiment où elle est partie mais tu sais qu’elle reviendra alors tu ne t’en inquiètes pas.
Écouteurs vissés sur les oreilles, tu te rends sourde à écouter à volume maximal des chorus étriqués sublimer les sonorités exaltantes du jazz contemporain pendant que tu prépares ta pitance du soir. Un an auparavant, ça n’aurait été l’affaire que de quelques secondes, le temps de sortir un bol, une brique de lait et un paquet de ces céréales multicolores au goût bien plus douteux que tu ne voudras jamais l’avouer. Aujourd’hui, c’est différent. Marraine veut que tu manges correctement, alors tu manges correctement. Elle t’en donne aussi les moyens, alors tu n’as pas vraiment le choix ; c’est un effort consenti pour que perdure votre relation, et tu le fais volontiers.

On pourrait te demander pourquoi tu t’entêtes à te rendre sourde prématurément en écoutant ta musique à fond. La question est légitime, et la réponse est simple : ne pas entendre ce que le reste du monde peut bien avoir à te dire. En d’autres termes, tu veux avoir la paix, et c’est le moyen le plus efficace que tu as trouvé pour l’obtenir. Et dire qu’il suffisait tout simplement d’ignorer ce petit monde à qui tu ne demandes rien et qui continue pourtant de vouloir t’insupporter comme un morveux tirerait sur la manche de sa mère toutes les dix secondes en demandant quand est-ce qu’on rentre.

Une tradition humaine veut que lorsque quelqu’un frappe à sa porte, on se déplace et on aille lui ouvrir. Tu n’es pas vraiment portée sur les traditions, tu es même, disons-le, plutôt du genre à volontairement faire l’inverse de ce qu’elles préconisent. Tu laisses en particulier le soin à Xanthe de s’occuper de celle-ci à ta place quand l’occasion se présente ; seulement, elle n’est toujours pas revenue lorsque tu entends frapper à votre porte pendant la transition entre deux chansons. Devant ton plan de travail et tes légumes à moitié découpés, tu te délestes d’un profond soupir. Qui cela peut-il bien être, à cette heure-ci ? La dernière fois, c’était parce qu’apparemment jouer de la trompette la nuit dérange le voisinage, mais là tu ne pourrais pas être plus silencieuse. Tu hésites un moment à aller ouvrir avant que la curiosité ne l’emporte sur ton anticonformisme. Au pire, si la tête que tu aperçois dans le judas ne te revient pas, tu n’auras qu’à faire comme si tu n’avais pas entendu.

Alors, tu lâches la préparation de ton festin et t’en va guetter derrière la porte qui peut donc avoir envie de voir la tête de l’une des deux occupantes de l’appartement à une heure aussi tardive en gardant malicieusement ton couteau de cuisine à la main. Le visage déformé que tu reconnais à travers l’optique à courte focale te laisse pantoise. Tu fronces les sourcils et après un instant de doute, tu finis par ouvrir la porte.

« Nicola ? Mais bordel qu’est-ce que tu fous là ? »

Pas vraiment la manière la plus appropriée de s’adresser à un vampire de certainement plusieurs centaines d'années son aîné, mais tu mettras ça sur le compte de la surprise. A quand remonte votre rencontre ? Quelques semaines ? Les derniers souvenirs de votre conversation te reviennent et t’arrachent un petit sourire de fierté.

« Tu peux entrer tout seul ou faut que je t’invite ? »

Un nouveau sourire narquois ourle tes lèvres lorsque tu mentionnes cette légende stupide à propos des immortels. Tu t’inquiètes cependant de plusieurs choses sans réellement le laisser transparaître. La première : comment a-t-il retrouvé ton adresse ? La seconde : pourquoi a-t-il retrouvé ton adresse ? Basil veut que tu lui rembourses son verre ? C’est trop tard, il fallait demander avant.  


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Mar 15 Juin - 16:27 (#)



Se ti serve baby chiama me

« Combatto coi mostri, tu non mi conosci. » Capo Plaza

Peut-être qu’il aurait dû laisser tomber le savoir-vivre et simplement enfoncer la porte. Ç’aurait été plus efficace que le raclement de ses phalanges contre la porte. Il y a quelque chose de plus pressant dans le fait de voir une porte sortir de ses gonds que d’entendre quelqu’un y toquer gentiment. Nicola pousse un soupir résigné. Il tend ses muscles, s’apprête à lever le bras, lorsque, par un sens du timing inattendu, des bruits de pas se font entendre derrière.

Nicola se relaxe, un rien déçu.

Heidi ouvre sa porte et prononce son prénom avec naturel, comme s’ils étaient plus que deux étrangers s’étant croisés dans un bar. Il s’amuse de cette familiarité. Ses yeux bleus l’observent avec calme alors que, fidèle au personnage qu’il a pu rencontrer cette soirée-là, elle l’accueille avec une raillerie. Elle tient à la main un couteau de cuisine.

Bien, elle a quand même un instinct de survie.

Nicola ne réagit pas à sa provocation. Il penche la tête sur le côté, note la couleur rosée de ses joues. Elle est toujours mince, maigre, mais elle a l’air en bonne santé. Pour une femme recherchée, elle semble détendue. Est-elle au courant de la somme coquette qui pèse sur sa tête ?

Le vieux comble la distance qui les sépare pour s’accouder contre l’encadrement de sa porte. Dans un geste curieusement élégant, le petit doigt relevé, il tire son téléphone de sa poche et tourne l’écran déverrouillé vers la jeune femme. Il lui laisse le temps de prendre connaissance de l’avis de recherche avant d’ouvrir la bouche.

De loin, il pourrait donner l’impression de jouer à un jeu de charme, avec son petit sourire complice et sa position nonchalante.

- « Je n’ai pas besoin d’entrer, Heidi. C’est toi qui vas me suivre. - il la suit sur le tutoiement, décidant de ne pas se formaliser de sa familiarité, qui semble être la marque de fabrique du personnage. Il fourre son téléphone dans sa poche arrière et s’appuie cette fois-ci sur son épaule contre l’encadrement, les bras croisés devant lui, avec un flegme étudié. - Je crois qu’ils n’ont pas apprécié ton « moi SIDA » à sa juste valeur. Qu’as-tu donc pu faire pour que des porcs racistes soient prêts à dépenser autant pour te retrouver ? »

Moqueur, il marque une pause significative pour la regarder de haut en bas. Son sourire grandit. Elle est vraiment toute maigre, cette musicienne, aussi dangereuse qu’un chaton. Pourquoi des humains veulent-ils mettre la main sur elle ? De quoi s’est-elle rendue responsable exactement ? Son arme de prédilection semble être son ironie mordante, c’est un peu faible face à des armes à feu.

Peut-être que c’est d’être accompagnée d’une vampire qui lui a ôté tout sens commun. Elle s’est cru intouchable, inarrêtable, toute puissante.

En intervenant dans cette affaire qui ne le regarde d’aucune façon, Nicola compte bien mettre la main sur la vampire qui semble s’être entichée de cette gamine. Elle mérite une petite piqûre de rappel sur le contrôle des Mordus. Sauver cette jeune femme n’est qu’une conséquence heureuse due à son implication.

- « Mon petit doigt m’a dit que tu étais sur les lieux de l’incendie qui a défrayé la chronique. Est-ce qu’on peut dire que tu mets le feu partout où tu passes ? »

Il se passe la langue sur les lèvres et se redresse, les bras toujours croisés devant lui. Il se doute que la petite ne le suivra pas aussi facilement. Il espère simplement que la négociation ne prendra pas trop de temps. Il ne compte pas passer sa nuit à la convaincre, on l’attend ailleurs.

- « Piccola, tu es dans de beaux draps. Ce serait bête, de mourir sous les coups d’un crétin de raciste, n’est-ce pas ? Ta vampire a prévu quelque chose pour t’en préserver, ou tu comptes affronter ça toute seule ? C’est mon boulot, de régler les affaires troubles. Je suis là pour faire en sorte que l’affaire se tasse. Profites-en. »


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Mer 16 Juin - 19:14 (#)




Se ti serve baby chiama me
Appartement des deux adolescentes retardées, Western Hill
ft. Nicola Alighieri



D
u peu que tu connais l’homme qui se tient sur le perron de ton appartement, tu n’as pas à te méfier. Après une soirée, ou plutôt un bout de soirée passé en sa compagnie, tu en as conclu, un peu hâtivement peut-être, qu’il ne représentait pas une réelle forme de danger pour toi. Même si sa maîtrise anglais approximative et sa volonté de faire plus ou moins subtilement passer ses messages travaillaient l’une contre l’autre, il a somme toute été assez respectueux de ta personne. Toi peut-être un peu moins, mais si l’on considère toute l’ampleur du manque de bienséance dont tu es capable de faire preuve, il a de quoi se satisfaire de ton comportement. Tu ne mentirais pas en disant que sa nature vampirique a pesé dans ton jugement, quoique tout bien réfléchis tu le ferais, mais de toutes manières, des mots ne seraient pas nécessaires pour le confirmer. Enfin, de là à dire que tu aimes bien ce Nicola, il n’y a qu’un pas que tu ne franchiras évidemment pas.

Alors que le silence allait devenir trop long, l’immortel dégaine son téléphone et te le colle sous le nez. Tu plisses les yeux et approche de l’écran pour tenter d’y discerner quelque chose. Est-ce qu’un vampire que tu ne pensais jamais revoir et à qui tu n’as même donné ton nom lors de votre unique rencontre aurait pu être assez déterminé pour te retrouver et passer chez toi en pleine nuit seulement pour ton montrer une photo de chaton rigolo ? Ça semble peu probable, et pourtant tu aurais certainement plus apprécié cette option que ce qui est en train de se passer dans la réalité.
Voilà alors le fameux avis de recherche dont la polonaise du Mad Dog t’a parlé. Tu détournes rapidement le regard de la photographie floue et monochrome pour revenir à la personne qui te la montre et qui semble prendre ses aises contre l’encadrement de ta porte d’entrée. Est-il au courant que tu habites en colocation ? Est-ce un hasard qu’il passe un soir où tu es seule ? De nouvelles question viennent épaissir le mystère de sa visite et tu es loin d’apprécier cela.
Ton regard jusque là perplexe mais pas particulièrement effrayé s’assombrit lorsqu’il ouvre enfin la bouche. Tu comprends qu’il n’est pas là pour te faire une blague et que cette fois il va falloir surveiller le moindre de tes mots et de tes gestes. Le contexte de cette nouvelle rencontre n’est plus le même et il a tenu à te le faire savoir avant même de parler. Et il connaît ton nom. Enfin, c’est un détail quand on sait qu’il a aussi découvert ton adresse par ses propres moyens, mais il y a des détails auxquels tu accordes une grand importance.

A son tour de libérer un trait d’humour caustique avant d’entrer dans le vif du sujet. Il a bien conscience de qui a installé l’épée de Damoclès qui pend au dessus de tes épaules, évidemment, mais alors comment se fait-il qu’il collabore avec eux ? N’est-il pas censé être de ton côté ? Une question en plus à laquelle tu exigeras une réponse tôt ou tard. En attendant, tu le laisses dérouler le discours qu’il avait sans doute préparé à l’avance en jubilant en tâchant de garder l’expression la plus neutre possible ; tu n’as pas envie de lui donner la satisfaction de te voir te décomposer sous ses paroles.
Il mentionne l’incendie dont tu es à l’origine et insinue lourdement qu’il se doute de ta culpabilité à l’aide d’un jeu de mots douteux que tu ne lui pardonneras pas avant qu’il ne retire ses menaces tacites.
Tu plisses subtilement les yeux à la mention de ta vampire, juste après une nouvelle menace à peine dissimulée. Elinor t’avait pourtant proposé de prendre en charge ta protection lorsque tu lui as parlé de ce que tu as appris l’autre jour au gymnase. Tu regrettes un peu, maintenant que tu te trouves devant le fait accompli, mais pas le choix, tu vas devoir trouver un moyen de te sortir de ces beaux draps.

« C’est bizarre, hein, mais à t’entendre parler j’ai pas vraiment l’impression que tu es là pour m’aider. Du coup ça me donne pas trop envie de te suivre, tu vois. »

Tu essaies de garder un peu de légèreté dans le ton, mais ton visage fermé confirme que tu prends bien son discours au sérieux, tout autant qu’il confirme ton implication dans les événements qui font l’objet de ses questions. Par réflexe, tu serres plus fort la poignée du couteau dans ta main, alors que de l’autre tu sors à ton tour ton téléphone de ta poche. Du moins tu en as envie, mais au dernier moment, tu te ravises. Il y a le numéro d’Elinor dessus, et tu te souviens l’insistance avec laquelle il a voulu en savoir plus sur elle lors de votre premier échange, tout comme il l’a déjà mentionnée ce soir.

« Bien sûr qu’elle a prévu quelque chose. Je suis sous surveillance constante, y’a des caméras planquées partout dans l’appartement au cas où quelqu’un avec beaucoup trop de temps libre aurait la bonne idée de faire un petit saut pour passer me voir, si tu vois ce que je veux dire. Bon, c’est un peu oppressant, surtout quand tu veux.. enfin t’as compris, mais j’imagine que je peux plus dire que ça sert à rien maintenant. »

Tu balais rapidement de ton esprit le douloureux souvenir duquel tu t’es inspirée pour ton mensonge. Du bluff, c’est donc ce que tu as décidé de tenter pour te sortir de l’impasse dans laquelle tu viens de t’engouffrer malgré toi ? Tu aimerais te vanter avec fierté d’à quel point tu as réussi à garder ton sérieux en parlant, mais tu le feras plus tard si jamais l’occasion se présente. En attendant, même s’il ne te croit pas, ça te laisse plus de temps pour réfléchir à une autre solution. Tu n’arriveras pas à t’enfuir et encore moins à le semer, tu ne te fais pas d’illusion ; tu as eu une démonstration assez éloquente des capacités vampires cette fameuse nuit et tu ne doutes pas que celui en face de toi possède les mêmes. Tout ce qu’il faut, c’est trouver un moment pour envoyer un texto sans qu’il puisse te voler ton téléphone des mains. C’est sur ça que tu dois te concentrer à tout prix.


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Sam 19 Juin - 10:45 (#)



Se ti serve baby chiama me

« Combatto coi mostri, tu non mi conosci. » Capo Plaza

Il doit lui reconnaître une excellente poker face. Elle encaisse les informations avec un stoïcisme impressionnant, qui le déçoit un peu. Il aurait adoré voir son visage devenir de plus en plus livide, sa prise sur son couteau de cuisine se crisper, ses membres trembler. Hélas, elle a l’air habituée aux mauvaises nouvelles.

Il n’y a que la mention de sa vampire qui lui tire un semblant de réaction. Elle se sentirait obligée de la protéger de ses petits bras musclés qu’il n’en serait pas surpris. S’inquièterait-elle pour ce qui pourrait lui être réservé ? Oh… Serait-elle loyale ? L’idée est intéressante et éclaire la demoiselle d’une nouvelle manière. Il incline légèrement la tête sur le côté. Nicola a toujours été favorablement impressionné par les personnes capable d’une véritable loyauté.

Bien entendu, la première réaction de la blonde est de décliner sa protection. C’est presque fait de manière diplomate. Pas d’insultes, pas de passif-aggressif, pas de porte claquée au nez. L’Italien s’enhardit. Elle a peur… Sa main libre part vers une de ses poches, où il devine la forme de son smartphone. Va-t-elle appeler la police pour se débarrasser de lui ? Il n’esquisse aucun geste pour la stopper, curieux de savoir si sa méfiance envers lui est assez prononcée pour préférer attirer les forces de l’ordre autour d’elle. Il reconnaît lui-même que ce serait la décision la plus sage.

Cependant, la police sera-t-elle capable de lui assurer la même protection que celle qu’il lui offre ?

Elle se ravise. Son téléphone reste caché. A la place, elle affirme que sa vampire a tout prévu, que son appartement est truffé de caméras, qu’elle n’a certainement pas besoin de lui. En un sens, elle le congédie, comme lors de leur première rencontre. Bien tenté.

Tu couches, toi ?, demande-t-il par un habile jeu de sourcils suivant son hésitation équivoque destinée à préserver la pudeur. Après tout, pourquoi pas. Y’en a que ça excite, la dégradation. L’idée lui tire un soufflement amusé, mais il s’empêche de sourire. A la place, il se frotte le sourcil gauche et répond d’un ton las.

- « Tu sais Heidi, tu n’es encore debout que parce que je trouve ton irrévérence divertissante. Je ne pense pas qu’une démonstration de force soit nécessaire, pas avec toi. »

Il place sa main levée devant lui, la paume tournée vers le plafond, dans un geste cherchant à inviter à l’échange.

- « Tu es une Mordue, il me semble. Sais-tu comment sont vus les Mordus par les vampires ? - son air se veut compatissant, surtout pas patronisant, il sent qu’elle pourrait se vexer si jamais elle se rend compte qu’il la considère comme une adolescente impétueuse. Alors il n’adoucit pas ses mots pour lui présenter la perception de son statut. - Comme une denrée interchangeable. Celle a qui tu fournis ton sang n’échappe probablement pas à la règle. Ce n’est pas contre toi. Comprends que c’est aussi pour nous protéger : vous vivez si peu de temps. Vous êtes si fragiles. Si on devait s’attacher à chacun d’entre vous, il ne resterait plus qu’une poignée de vampires dépressifs. »

Sa main s’agite et souligne les mots qu’il juge important, sous-titrant en temps réel ses paroles. Pour ballonner un Italien, il faut lui attacher les mains. Cette mise en bouche lui permet d’amener la suite de sa réflexion.

- « Cet état de fait me donne plutôt tendance à croire que ta vampire n’a rien prévu pour toi et qu’il n’y a rien, dans cet appartement, pour te protéger, que ce soit d’extrémistes humains… ou de moi. - il tend sa main vers « l’arme » que tient Heidi, pose ses doigts sur sa peau et, doucement, exerce une légère pression pour la lui faire lâcher. Ses yeux azur étincellent d’une satisfaction amusée quand il les relève vers elle. - Surtout pas ce petit couteau. »

Il se penche à nouveau vers elle, un sourire assuré sur les lèvres.

- « Alors Heidi ? Tu as une valise à préparer, il me semble. »


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Sam 19 Juin - 22:06 (#)




Se ti serve baby chiama me
Appartement des deux adolescentes retardées, Western Hill
ft. Nicola Alighieri



T
on irrévérence l’emmerde. Il commence à être désagréable, franchement désagréable. Et ton petit doigt à toi te souffle qu’il n’a pas fini de l’être. La colère commence à grimper la jauge, petit à petit, bien qu’il n’en faille pas beaucoup pour la remplir. Lorsque tu es en colère, tu as tendance à ne pas bien mesurer la portée de tes actes et surtout de leurs conséquences ; tu en as conscience, et tu as tout aussi conscience du danger qu’il représente. Il s’agit d’une affaire à régler par la diplomatie, et il n’est pas très risqué de dire que cela n’est pas le premier de tes atouts.
La suite de ses propos est d’une méchanceté subtile et d’autant plus vexante. Il te prend de haut, tout fier parce qu’il a réussi à trouver le nom que tu as refusé de lui dévoiler. Tu ne le sais que trop bien, le calme cache bien souvent la jubilation et c’est exactement ce que tu devines derrière ses airs faussement supérieurs. Comme c’est facile de s’en prendre à plus petit que soi. Une denrée interchangeable, c’est blessant. Ça heurte l’égo parce qu’il n’a peut-être pas totalement tort. Il t’arrive assez souvent de douter de la réciprocité de ta relation avec Elinor et au final tu n’as pas besoin de lui pour te faire ce genre de réflexions. Il n’empêche que les mots restent très durs à entendre.

Tu ne le quittes pas des yeux pendant toute sa diatribe, mais il est facile à voir à ton visage froid et fermé que la situation ne te fait plus du tout rire. Le match n’est pas équitable, mais tu espères tout de même rivaliser. Que faire d’autres de toutes manières ? Tu préfères perdre après t’être battue plutôt que de déclarer forfait à la première difficulté. D’ailleurs, son argument ne tient pas la route et s’il y avait vraiment eu des caméras, il aurait été pris en flagrant délit. Ta vampire, comme il se plaît à appeler Elinor, t’a proposé dès lors que tu lui as fait part de l’avis de recherche qui plane au-dessus de ta tête de te faire complètement changer d’identité et d’appartement. Une des raisons pour lesquelles tu as refusé est que tu aimes particulièrement ton nouvel appartement ; c’est un jalon important dans ta nouvelle vie et il a une grande valeur. Abandonner ton appartement, c’est abandonner tous les progrès que tu as pu faire depuis le début ce cette année et il en est strictement hors de question. C’est ton foyer et tu y tiens.

Il prend le couteau que tu tiens dans la main. Il en a peur ? Si vous autres humains êtes si inoffensifs, pourquoi aurait-il peur de ton couteau ? Avec le regard mauvais tu le regardes faire son numéro de bon samaritain, là pour ton bien alors qu’il ne fait que te menacer par sous-entendus à peine dissimulés. Alors qu’il se rapproche encore, tu ne bouges pas et surtout, tu ne quittes pas des yeux.

« Je ne suis pas une Mordue, je suis un Calice. D’ailleurs, tu n’as pas dit la dernière fois que tu as toi-même été mordu avant de devenir un vampire ? Si j’étais toi, je ne ferais pas trop d’assomptions quant au comportement de ma vampire. »

Tu adopté le même ton presque condescendant qu’il a utilisé avec toi, un sourire narquois discrètement caché au coin des lèvres.

« Ne me prends pas de haut parce que tu as réussi à trouver mon nom et mon adresse. Je ne ferai pas ma valise. Si tu as envie que je reparte avec toi il va falloir m’emmener de force. »

Tant pis pour ton couteau, tu fais un pas en arrière dans un mouvement agile pour te mettre hors de portée de ses mains.

« Maintenant, soit tu craches ta pastille et tu me dis exactement pourquoi tu es là, soit tu t’en vas. La seule chose à savoir, c’est que plus tu m’emmerdes, moins je serai disposée à te dire quoique ce soit. »

Tu espères sincèrement qu’il ne va pas choisir la troisième option. Quand tu as mentionné brièvement ta rencontre avec lui, elle t’a avoué que la légende sur la nécessité d’inviter les vampires à entrer chez soi était une réalité. A vrai dire, tu as cru qu’elle se payait ta tête comme elle pouvait le faire habituellement et tu es vite passée à autre chose ; c’est l’occasion de vérifier si c’est vrai.



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Mar 22 Juin - 17:50 (#)



Se ti serve baby chiama me

« Combatto coi mostri, tu non mi conosci. » Capo Plaza

Pour une femme dans sa situation, Nicola se serait attendu à ce qu'elle soit enchantée par la perspective de pouvoir s'en remettre à un homme tel que lui. N'est-il pas le garde du corps idéal ? Il ne lui a même pas parlé de prix. Ceci dit, si elle continue dans cette direction, pense-t-il, l'addition risque d'être salée. Heidi se moque, le tourne en ridicule, forte de la gouaille de la jeunesse. Elle a de la chance qu'il sache se montrer patient avec les enfants rebelles.

En vérité, dès l’instant où elle a ouvert la porte, Heidi a signé sa perte.

Qu'elle se souvienne d'un détail dans sa longue vie réussit néanmoins à le surprendre. Ainsi, elle écoutait ce soir-là ? A la voir aussi passive et prompte à couper court à toute conversation, l'Italien avait plutôt pensé ce soir-là qu'elle était perdue dans ses propres pensées, prise dans des scénarii imaginaires qui l'emmenait loin de leur table. C'est étonnant, qu'elle ait fait un effort de mémoire le concernant. L'aurait-il plus intéressé qu'il ne le pensait ? Son passé de Mordu semble la réjouir, comme si elle venait de trouver un point de comparaison avec lui. Comme si la moindre comparaison était possible, la raille-t-il intérieurement.

Elle se pavane en lui jetant à la figure qu'elle est maintenant une Calice. Nicola lui adresse un sourire hypocrite. Il fait tourner le couteau dans sa main. En vérité, cette nouvelle l'embête bien plus qu'il ne peut lui laisser penser. Il doit maintenant procéder avec une certaine prudence pour éviter les foudres de sa congénère. Lui aussi serait contrarié de voir un vampire rôder autour de ce qui est à lui.

Heidi continue, se place hors de portée de ses mains, le nargue. Nicola ne l'écoute plus. Il est en train de revoir la valeur ajoutée de ce plan. Est-il nécessaire qu'il se mêle à cette affaire d’humains si son but est juste de découvrir le nom de la vampire qui a jugé bon de la promouvoir au rang de Calice ? Est-ce pertinent de fournir des efforts pour convaincre la fille de le suivre ? Il pince les lèvres, saisit son menton dans un geste contemplatif.

Le plus simple, pour attirer la vampire jusqu'à lui, ce serait de planter ce couteau dans son Calice.

Sans émotion apparente, Nicola soupèse l’arme improvisée, contemplatif. La scène lui apparaît avec violence, en un flash court et bref, allant à l’essentiel. Le couteau enfoncé dans le cœur, au sol comme une poupée désarticulée abandonnée à la va-vite. Heidi n’a aucune chance de l’éviter. Sa vampire serait vexée par l’affront ou déçue de la perte. Il ne lui sera probablement pas très difficile de remonter jusqu’à lui, il n’a pas été particulièrement discret.

Plus de Heidi Janowski. Plus de problème d’humains.

Nicola pousse un petit soupir dépité. L’idée est tentante, mais il ne la suivra pas. Il s’amollit avec l’âge, persiste-t-il à penser alors qu’il tire encore une fois son téléphone de sa poche. Avec nonchalance, il prend une photo de la demoiselle, qu’il ajoute en pièce-jointe à un message destiné à la bande de furieux dont elle s’est attirée l’ire. Puisqu’elle persiste à tester ses limites… Il lui lance un regard équivoque, laissant son pouce survoler la touche « envoyer ».

- « Te séparer d’un appartement truffé de caméras ne te dérangera pas outre mesure, j’imagine. Pense que dans le prochain, tu pourras t’envoyer en l’air dans toutes les pièces et avec qui tu veux. - il plisse les yeux et lui sourit, hypocrite au possible, alors qu’il presse la touche. - Oups. »


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Mar 22 Juin - 22:49 (#)




Se ti serve baby chiama me
Appartement des deux adolescentes retardées, Western Hill
ft. Nicola Alighieri



U
n ultimatum, y a-t-il seulement mieux pour relancer une négociation ? Si tu savais ce qu’il voulait, les choses seraient évidemment plus simples. Malheureusement, l’italien n’a toujours pas donné un seul indice sur les raisons de sa venue, hormis son désir plus qu’appuyé de te voir le suivre. Il n’y a rien qu’il puisse faire, dire ou te montrer en dehors de ton appartement qui soit susceptible de te faire franchir le pas de cette porte.
Tu as tes défauts, tu peux le reconnaître. Tu es impertinente, téméraire, impulsive et colérique, mais tu ne t’estimes pas stupide. Dans ton cerveau sonne un signal d’alarme des plus éloquents lorsque tu envisages de le suivre pour découvrir ce que cette chauve-souris de mauvais augure a à te proposer. A défaut d’être dupe, tu es orgueilleuse ; c’est bien là le plus grand de tes défauts dans la situation présente. Face à l’impuissance, que faire si ce n’est résister ? Les prédateurs sont sans pitié, mais ils connaissent la lassitude ; celle-ci leur fait soit abandonner, ce qui arrange ton cas, soit achever leurs proies plus vite, ce qui n’arrange pas ton cas. Tu peux voir à la manière dont il te jauge et dont il tient la lame qu’il t’a volée sans que tu ne puisses rien y faire qu’il est en train de faire son choix. On dirait que tu ne réalises pas encore à quel point tu as peur, un peu comme si tu t’étais persuadée toi-même que la seule issue possible est la survie. C’est faux. C’est un vampire armé d’un couteau, et quand bien même il ne pourrait pas entrer dans ton appartement, ton couteau, lui, peut y revenir. Ton petit doigt t’interpelle à nouveau : tu risques de ne pas aimer là où il pourrait le ranger, et Xanthe risque de ne pas aimer avoir à nettoyer l’ultime preuve de ton insolence. Elle serait capable de te ramener à la vie pour te tuer faire éponger ton propre sang et te tuer un seconde fois.

Les secondes défilent, et tu plisses les yeux en attendant un geste de sa part. Peut-être que tu n’aurais pas dû attendre. Peut-être aussi que tu aurais pu en profiter pour te cacher, te mettre à l’abri d’un lancer de couteau de cuisine. En réalité, aussi stoïque que tu aies pu rester, tu étais tout aussi pétrifiée. Ton corps était figé, incapable de faire le moindre mouvement, comme si le moindre écart pouvait déclencher une suite d’événements regrettables aboutissant fatalement à la fin de ton existence. Mais il ne peut pas te tuer ; si tu es encore en vie c’est soit qu’il est plus sadique que ce qu’il ne le laisse transparaître, soit que tu détiens réellement des informations dont il a besoin. Dans ce cas, pourquoi ne te les demande-t-il pas directement ? Les secondes défilent, et l’angoisse monte.

Et puis, dans un geste tout à fait banal et donc d’autant plus surprenant, l’immortel choisit le téléphone au couteau. Sur le coup, exactement de la même manière qu’il s’est emparé de ton seul moyen de défense, tu ne comprends pas ce qu’il fait. Malheureusement, le temps de réaliser il est déjà trop tard. Il a pris une photo de toi, chez toi. Et, avec aux lèvres un sourire que toi-même serait capable de donner lors de moments précédents une rectification quasi-certaine, il te nargue. Tu ne sais pas exactement à qui il pourrait l’envoyer, mais tu vois très clairement l’écran de son téléphone et le geste irréparable qu’il s’apprête à commettre.
Il se fend d’une phrase. Tu penses que c’est une réponse à ton ultimatum, mais tu te trompes et tu le réalises bien vite en le voyant poser son doigt sur l’écran. Ce vampire, en face de toi, vient de ruiner le moindre de tes espoirs de vivre une vie calme et paisible, seulement mouvementée par ta propre volonté de déboires. Ce n’était pas une réponse, c’était un cri de victoire vicieux. Ce qui t’énerve le plus à cet instant précis, ça n’est pas toutes les conséquences que vont avoir cette photo sur ta vie, mais le fait que n’importe quel être humain aurait pu faire la même chose. Tu ne t’es pas fait battre par un vampire, tu t’es fait mettre en échec par n’importe qui, et ça, c’est inacceptable.

Oups. Tu lui en donnerais du oups. Tu lui en donnerais tellement qu’il s’étoufferait avec des oups. Il ne perd rien pour attendre. Tu l’avais pris pour une personne tolérable, voire possiblement sympathique, mais il semblerait que tu te sois planté le doigt dans l’œil jusqu’au coude.

Tu fulmines, mais seule la crispation dans tes mains permet de le dire. Tu ne vas pas lui faire le plaisir de te décomposer face à lui. Tu ne vas cependant pas lui garder cette façade trop longtemps, les émotions commencent à se faire trop nombreuses et intenses pour pouvoir les canaliser beaucoup plus longtemps. Avoir tenu ces quelques minutes relève déjà du miracle, et il serait idiot de s’entêter à vouloir demander toujours plus. Alors, sans un mot pour ne pas qu’une voix potentiellement chevrotante ne te trahisse, tu attrapes la porte et la rabat d’un geste sec et violant trahissant malgré toi tout de même ta rage grandissante. Peu importe si ses doigts y sont encore, ou même s’il y glisse son pied pour ne pas voir l’affront que peut constituer une porte fermée à quelques centimètres de son nez, tu la claques de toutes tes forces. Tant mieux si les voisins viennent se plaindre. A cet instant, tu te jures de ne plus jamais ouvrir la porte à une personne en qui tu n’as pas une totale confiance. C’est-à-dire, ta future ex-colocataire, et ta future logeuse.
Ceci fait, tu t’écartes le plus possible de ta porte et décroche le téléphone que tu as plus tôt renoncé à utiliser. Il n’est plus question de te débrouiller seule. En à peine plus d’une seconde, l’appareil est collé à ton oreille et la tonalité résonne une fois, deux fois, trois fois. Tu pries intérieurement un dieu que tu as depuis longtemps renié pour que la personne que tu appelles réponde. Quatre fois, et tu entends enfin la voix infiniment rassurante de ta marraine collée à ton oreille.

« Allô ? Oui, il y a un vampire juste devant ma porte et je vais pas pouvoir me défendre toute seule. Il s’appelle Nicola, c’est un italien, et il veut m’enlever. Et il a vraiment l'air d'un sale con. »

Tu as fait en sorte de parler assez fort pour que tes mots s’entendent depuis le couloir. Les murs, bien qu’en bien, bien meilleur état que ceux des Kingston Buildings, restent fins.

« Euh.. Je sais pas, je vais voir. »

Ta réponse s’est faite d’une voix bien plus mesurée. La demande que fait Elinor à l’autre bout du fil est pour le moins surprenante. Connaîtrait-elle le sombre connard qui en un éclair avait réussi à te convaincre de quitter ton appartement dès le lendemain et par la même occasion provoquer une conversation que tu voulais repousser à tout prix avec Xanthe ?
Tu imagines que tu vas vite l’apprendre. D’un pas prudent et le plus silencieux possible, tu t’approches à nouveau de la porte close et regarde à travers le judas pour la deuxième fois ce soir. Pour une raison que tu n’as aucune envie de connaître, le vampire est toujours là. Tu pousses un long soupir avant de l’alpaguer, collée au mur par précaution.

« Nicola, j’ai quelqu’un pour toi au téléphone alors écoute bien. »

Tu es incapable de cacher l’amertume dans ta voix, mais heureusement ça n’est plus à toi de négocier. Tu presses le bouton du haut -parleur sur l’écran tactile et porte le téléphone au niveau de la porte en laissant la voix d’Elinor s’en échapper.

« Bonsoir, Monsieur Alighieri, nous nous rencontrons de manière inopinée une nouvelle fois. Je vais finir par croire que vous vouez une étrange fascination pour mes affaires privées. Alors, expliquez-moi, pour quelles raisons tourmentez-vous donc mon calice ? »

De ce que tu comprends, le Alighieri susnommé est un fouineur. Ca, tu aurais pu le devenir toute seule.





CODAGE PAR JFB / Contry.
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Anonymous
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Lun 28 Juin - 16:30 (#)



Se ti serve baby chiama me

« Combatto coi mostri, tu non mi conosci. » Capo Plaza

La porte lui est claquée violemment à la figure.

Nicola range son téléphone, un sourire victorieux peint sur ses lèvres. C’est presque plus satisfaisant ainsi. Même si le but initial de sa mission n’a pas été atteint, il est parvenu à remplir un autre objectif : celui de mettre la petite Heidi en échec. Dire qu’il aura suffit d’un geste tout à fait humain pour cela ! Il souffle, amusé, puis secoue la tête et croise les bras devant lui. Elle est probablement en train de le maudire sur sept générations, barricadée derrière sa porte.

Il tend l’oreille, à l’affût du moindre bruit, du moindre pleur, du moindre aveu de faiblesse. L’Italien a toujours été curieux de voir d’autres personnes s’effondrer. Il y a quelque chose de terriblement fascinant dans l’abandon. C’est un éclat de terreur dans les yeux, un tremblement violent qui secoue le corps tout entier, une misérable plainte qui s’échappe des lèvres, quelque chose qui traduise la fissure qui vient d’apparaître au sein de l’âme-même.

Le vampire guette la faiblesse comme un prédateur guetterait l’odeur du sang.

Ah, ce n’est même pas une métaphore.

Dans un geste nonchalant, il tourne une dernière fois le couteau de cuisine dans sa main. Deux-cent ans plus tôt, il l’aurait planté la porte. Un avertissement tape-à-l’oeil. Aujourd’hui, il est moins exubérant. Oh, que dit-il, il y a deux-cent ans, Heidi n’aura pas eu le loisir de se réfugier derrière sa porte pour pleurer, c’est juste qu’aujourd’hui, il tisse sa toile plus lentement, plus délicatement.

Il dépose tout simplement l’arme improvisée au sol, sur le paillasson. En se relevant, il rajuste son blouson. Ça sera peut-être l’occasion de se trouver un meilleur endroit où vivre, pense-t-il en jetant un regard dédaigneux sur les murs qui l’entourent. N’entendant toujours pas d’éclat de voix particulier, Nicola décide qu’il est temps pour lui de laisser Heidi à sa recherche frénétique d’appartements, si jamais sa vampire estime toujours qu’elle peut laisser son Calice se débrouiller par elle-même, comme elle aime le claironner.

Après seulement trois pas, Nicola s’arrête. Les mains dans les poches, la tête baissée, il écoute le filet de voix qui vient de le traiter de sale con. Une moue agacée sur le visage, il roule des yeux. Tout de suite, voilà qu’elle salit sa réputation… Elle n’avait qu’a accepter. Il lui offrait sa protection. Un sale con l’aurait tout simplement embarquée pour l’échanger contre la prime. Il l’a simplement dénoncée, elle a encore une chance de s’en tirer.

Bizarrement, elle appelle son prénom. Comment peut-elle se douter qu’il soit rester dans les parages ? Curieux, Nicola revient à pas de loup vers la porte. Ses yeux s’agrandissent sous le coup de la surprise lorsqu’il reconnaît l’autre voix. Elle est mise en haut-parleurs, la qualité est médiocre, mais l’accent et le timbre de la voix ne laissent pas la place au doute.

Elinor Lanuit.

Un sourire de satisfaction étire lentement les lèvres de l’Italien, découvrant ses dents blanches. Cette expression est dérangeante, d’autant que ses yeux luisent d’une lueur de jubilation qui semble disproportionnée par rapport à la situation.

- « Peut-on dire que je la tourmente, vraiment ? Il semble que ma présence soit le cadet de ses soucis actuels, chère madame Lanuit. - répond-t-il après un silence volontaire. Sa voix est sereine. L’humaine aura peut-être du mal à comprendre ses mots, mais sa congénère devrait en être capable, malgré la technologie du téléphone portable. - J’ai eu la réponse à ma question, madame. Je vous laisse à vos affaires, en vous recommandant la prudence. De ce que je connais de vos "ennemis", ce n’est pas la puissance mais la persévérance qui les rend dangereux pour votre Calice. Buona fortuna, signore. A dopo… Margari. »

C’est trop bon. Elinor Lanuit, la maniaque, qui s’acoquine avec une musicienne dont l’existence semble être une insulte même à la notion de contrôle. Nicola se mord la lèvre inférieure alors qu’il s’éloigne à pas silencieux. Alors c’est ça ? La petite Elinor veut s’encanailler ? Elle joue avec les "rebelles" pour satisfaire une vendetta personnelle contre les carcans de l’époque qui l’a vue apparaître ?

Le vieux ricane, clairement diverti par l’idée. Jamais il n'aurait pensé à les associer toutes les deux. A l’air libre, il tourne la tête vers l’étage de l’humaine. C’est une paire inattendue.

Il gardera un œil sur elles.

Après tout, c'est bien le rôle d'un Ainé, de veiller sur les jeunes générations, n'est-ce pas ?


Codée par Eli-Ls

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