Le Deal du moment : -44%
Casque Gamer sans fil STEELSERIES Arctis 7P+ (PS5/PS4, ...
Voir le deal
86.99 €

Ho un indovinello per te P.V. Tyler

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Anonymous
Invité
Invité
Jeu 1 Juil - 18:02 (#)



Ho un indovinello per te.

« Ma tu chi sei che avanzando nel buio della notte ? » - William Shakespeare

Caché sous un bonnet, le nez dans son écharpe, Nicola attend son collègue.

Le parc est vide, mis à part les quelques groupes de jeunes qui viennent y boire de l'alcool en cachette. A deux heures du matin, en hiver, ce n'est pas là que les habitants de Shreveport sortent. L'Italien perd peu à peu patience. Il est assis sur ce banc depuis dix minutes, le temps commence à être long pour un agité comme lui. Invisible, il se perche sur le dossier de ce bien public et allonge une de ses longues jambes devant lui, tournant sa cheville dans un cercle horaire. Il grogne et pose sa tête sur une de ses mains.

Son comparse n'est pas en retard, c'est juste l'Italien qui se montre impatient. Il a le sentiment d'avoir trouvé un filon, qu'il a hâte de soumettre à l'intuition redoutable du jeune homme. Tous les deux travaillent chacun de leur côté sur les origines des événements de la malheureuse fête d'Halloween de l'année précédente. Une curiosité commune, puis un lieu qu'ils affectionnent tous les deux, a engendré cette collaboration imprévue. Celle-ci est intéressante, car ils n'évoluent pas dans les mêmes sphères. Quoi qu'il en dise, quoi qu'il en pense, Nicola n'est plus capable de se fondre dans la masse des laissés-pour-compte, il a un air trop bourgeois, il est trop ancien, trop habitué à ce qu'on s'adresse à lui avec déférence. Ceux ayant bénéficié d'une éducation concernant le surnaturel reconnaissent aisément sa nature de Caïnite. Les sorciers savent ce qu'il est, s'en méfient comme de la peste. Pour prendre la température des zones où il détonne, l'homme est forcé de se fier à ses indicateurs.

Tyler, lui, n'a pas ce problème.

Parfois, il envie la nature des garous, bien plus discrète que la sienne. Heureusement, ce sentiment disparait toujours rapidement lorsqu'il se remémore leur longévité et leur statut d'esclave à leur meute ou leur troupe. L'Essaim laisse une marge de manœuvre bien plus large à qui sait se faufiler entre les lois et s'appuyer sur les bonnes personnes. Par chance, c'est le cas du vieil Italien.

Vieil Italien qui commencerait presque à ressentir le froid, à force de poireauter sur son banc.

Il jette un coup d’œil agacé à sa montre, résolument vieille école. Les montres connectées s'inquiètent de ne pas sentir son rythme cardiaque alors qu'il les porte et elles ne rechargent pas, par faute de chaleur thermique. Nicola en est encore vexé et déçu. Le voilà coincé avec une vieille montre à aiguilles. Il pince les lèvres et agite son poignet devant lui, comme si ça allait leur permettre de bouger plus vite. L'objet est tout de même magnifique, malgré son apparent manque de connectique. C'est un beau design, la [RE]MASTER01 de Audemars Piguet. Il apprécie du bout de son doigt la texture du bracelet en cuir de crocodile. La satisfaction de savoir qu'un de ces montres préhistoriques est tombé face aux humains valait entièrement l'achat. Quelle horreur ces bêtes-là... Il en veut encore à celui qui a dévoré son dernier cheval et l'a ainsi condamné à errer dans la jungle à espérer être capable d'attraper un singe ou un humain pour survivre un jour de plus. Saloperie.

La petite aiguille avance au ralenti, pense-t-il alors qu'il baisse le bras et grogne. Il a hâte de voir l'effet qu'aura son annonce folle sur le jeune homme. L'existence même de cette autre race d'entités remet beaucoup de choses en question, notamment la puissance des mages, sorciers et arcanistes.

Un mage a réussi à asservir un démon. Si un mage en est capable, pourquoi pas plusieurs ? Et s'ils s'offrent les services d'un démon, un vrai, pourquoi ne pas les utiliser ? Il faut creuser cette piste, savoir si les humains ont vraiment trouvé le moyen d'invoquer et d'asservir des démons, s'ils se sont réunis autour d'un but commun, s'ils ont des réclamations particulières. Il faut découvrir l'identité des personnes derrière les visions de cauchemars et les ruines ayant suivi Halloween 2019.

Il faut découvrir la vérité.

Et Tyler pourrait l'y aider.


Codée par Eli-Ls

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
Ven 2 Juil - 9:55 (#)

Un rendez-vous à deux heures du matin dans un parc paumé. Ce n’est clairement pas cette nuit que je vais rattraper mon sommeil en retard. Je me gare non loin du vieil hippodrome délabré dans le quartier industriel auquel l’obscurité et les ombres donnent des airs lugubres et peu avenants. Ce n'est pas une partie de la ville où il est agréable de venir de nuit, typiquement le genre d’endroit où les gens en galère peuvent se garer pour dormir dans leur bagnole sans avoir à craindre les flics ou les passants. Rien qui ne me rappelle de bons souvenirs. Tout est désert et silencieux à l’exception des sifflements produits par les violentes bourrasques de vent hivernal. Assis sur le fauteuil conducteur je sors mon téléphone pour vérifier que je suis bien au bon endroit puis je récupère mes clopes et quitte l’habitacle, avisant le lieu paumé où l’italien a voulu qu’on se retrouve. Aussitôt le froid incisif de la nuit vient me faire regretter le chauffage de ma voiture. Je remonte la capuche de mon sweat et referme mon manteau, enfonçant mes mains dans mes poches. Comme d’habitude, je suis très raccord avec le quartier délabré.

Je m’engage dans l’allée du parc et scrute les environs. Quelques vieux lampadaires fatigués éclairent encore les alentours avec une faible lumière jaunâtre qui ne fait que créer encore plus d’ombres vacillantes dans un parc déjà peu engageant. L’endroit est presque laissé à l’abandon, probablement squatté par des ivrognes ou des junkies les soirs où la température le permet. Le souffle du vent m’apporte des odeurs d’alcool rance et de métal, sans doute de vieilles cannettes délaissées quelque part dans l’herbe ou de la bière bon marché de celle que boivent les gens qui n’ont pas d’argent mais qui souhaite quand même s’enivrer. Il n’y a personnes aux alentours immédiats – le parc est plutôt grand, peut-être d’autres gens au loin bravant le froid – et tout bruit est recouvert par celui du vent nocturne qui nous gèle les os. C’est tout à fait excessif comme lieu de rendez-vous. Je repère finalement une silhouette perchée sur un banc et reconnait Nicola à son allure. Toujours discret, jamais repérable du premier coup. Je m’approche de lui, le salue d’un hochement de tête et lui dis une fois à portée de voix :

« Tu sais, on aurait pu trouver un lieu discret qui ne soit pas si… »  Bizarre ? Abandonné ? Louche ? Glacial ? « … enfin mieux quoi. Avec du chauffage, par exemple. » Je m’arrête près de son banc et l’avise un instant. « Pourquoi autant de mystères ? »

Il ne m’aurait pas fait venir jusque-là pour pas grand-chose. Lui-même ne se serait sans doute pas fait subir le trajet et le froid hivernal pour rien. Je grimpe sur le banc et me sors une clope. A cause du vent je dois m’y reprendre à plusieurs reprises pour réussir à l’allumer mais y parvient finalement et bénis la nicotine qui me permet de rester alerte malgré un sommeil plus que chaotique. Je reporte mon attention sur le vampire impatient.

« Qu’est-ce que tu as trouvé ? »

Quelque chose en rapport avec halloween probablement. C’est notre sujet de conversation principal depuis que l’on se connait. Les choses n’avancent pas vraiment au rythme espéré de ce côté, il faut dire que ce n’est pas très simple d’obtenir des informations quand la quasi-totalité des gens impliqués a été frappé d’amnésie. Pour l’instant on a fait qu’éliminer des pistes sans réussir à vraiment approcher la cause de toute cette débâcle. C’est extrêmement frustrant, mais ça aurait été bien pire si on avait dû chercher chacun de son côté. A bien des égards, ce n’est pas si mal de travailler avec un vampire pluri-centenaire.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
Mer 21 Juil - 18:25 (#)



Ho un indovinello per te.

« Ma tu chi sei che avanzando nel buio della notte ? » - William Shakespeare

Lorsque son collègue apparaît enfin, Nicola prend une inspiration qui laisse entrer l'air glacial dans ses poumons. Le mort-vivant suit de ses yeux bleus saisissants la progression de l'autre homme, un sourire de satisfaction étirant lentement ses lèvres. Il dégage son menton de son écharpe, seul signe extérieur indiquant qu'il reconnaît sa présence. Tyler le salue d'un geste bref de la tête, vite suivi d'une critique concernant leur lieu de rendez-vous.

Le jeune homme est toujours aussi longiligne et maigre que d'habitude. A croire qu'il ne se nourrit pas. Pas étonnant que le froid ambiant le dérange, il n'a rien sur les os à part de la peau. L'antiquité tire une main de ses poches pour s'exprimer, comme tout bon Italien, et taquine son collègue avec familiarité.

- « Parce que ça ajoute du sel à nos vies mornes et moroses ? Tu n'as qu'à t'allumer une clope, ça te réchauffera. »

Sa main retourne dans sa poche, même s'il ne souffre pas particulièrement des températures négatives. L'avantage d'être déjà mort. Tyler se perche à son tour sur le banc et suit son conseil. Après plusieurs tentatives qui tire un ricanement à son aîné, il parvient à allumer son bâton de mort concentrée. Le vieux est heureux que le vent souffle de son côté, l'odeur est toujours aussi désagréable. Il lui laisse le temps de tirer une première taffe, puis embraye dès que Tyler ouvre les hostilités, peinant à contenir son excitation.

- « Quelque chose de fou. Comment vous dites maintenant ? Bananas ? Bonkers ? Fucking nuts ? - il s'y perd, avec ses cinq langues et les évolutions de chacune avec leurs modes et leurs abréviations. Il espère tout de même réussir à transmettre la nature incroyable de sa découverte. - Même moi, à mes putain de 823 ans, je n'ai jamais rencontré ce genre de créature avant ce siècle. »

Dans un geste impatient, il se débarrasse de son bonnet, qui lui tombe sur les yeux. Ceux-ci brillent d'une lueur qui les rend presque vivants. Ils pétillent. Brusquement, Nicola donne l'impression d'être simplement humain. Celui-ci se penche vers le blond avec des airs de conspirateur, son regard planté dans le sien. Il agite le bonnet en rythme avec ses paroles.

- « Je ne sais pas si c'est directement lié aux événements qui nous intéressent. Peut-être pas. Mais si ça l'est... Il faut s’inquiéter. Tout le monde doit s'inquiéter. Ces choses-là, je ne suis pas sûr qu'elles comprennent le sens du mot "équipe". »

Son ton est cadencé, il lutte pour garder un timbre relativement neutre, mais sa prononciation des mots anglais laisse à désirer. Son accent étrange, teinté de sonorités venant tour à tour d'Italie, de Russie et même d'Arabie, rend son phrasé parfois difficile à suivre. Certaines voyelles sont chantantes, d'autres consonnes sont dures et agressives. Tyler ne l'a probablement jamais vu aussi perturbé par une découverte.

- « J'ai trouvé une créature nouvelle... J'ai trouvé un démon, Tyler. Un putain de vrai démon. - il frissonne, ses yeux brillent encore davantage alors qu'il évoque leur rencontre. - J'étais sur une enquête, et je l'ai trouvé lui. Tyler, il a fait un geste de la main devant moi et j'ai senti la vie me quitter. J'aurais pu crever sur un putain de tabouret en bois juste parce qu'il a levé la main ! Et il copie les dons ! Regarde. - il pose son bonnet sur ses genoux et lève sa main libre entre lui et son collègue. Celle-ci se couvre d'écailles, ses ongles deviennent des griffes acérées. Tout aussi rapidement que la mutation s'est effectuée, elle disparaît. - Il a su faire ça aussi. Je n'ai jamais connu aucun humain ou mage capable de faire la même chose que moi. Même vampire, j'ai du en croiser deux ou trois seulement, en huit-cents ans. Tu te rends compte ? Et je découvre ça après les événements d'Halloween ici. »

Sa main accroche le bas d'une des jambes de Tyler, comme pour garder son attention ou donner plus de poids à ses paroles.

- « Il y a un démon à Shreveport. Et il apparaît après Halloween. Et devine quoi ? Il est lié à un mage. »

L'Italien se tait enfin. Il attend avec fébrilité la réaction de Tyler à son impensable découverte. Le sujet est grave et pourtant, un éclat de rire ravi et légèrement à court de souffle lui échappe. C'est tellement fou !

- « Après huit cents ans... » - murmure-t-il avec déférence, un sourire incrédule et ravi aux lèvres.


Codée par Eli-Ls

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
Jeu 22 Juil - 9:17 (#)

L’entrée en matière du vampire est pour le moins curieuse, fouillant visiblement dans ses connaissances du langage familier pour exprimer à quel point il pense que sa découverte est énorme. Je hausse un sourcil incrédule quand il lâche que c’est carrément une nouvelle créature qu’il aurait débusquée. Il enchaine et commence presque à me faire peur, sérieusement, quel genre de CESS pourrait inquiéter quelqu’un comme lui ? Qu’est-ce qui pourrait causer autant d’agitation ? Rien de bon, je le crains. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a toute mon attention, j'en oublie même ma clope et le vent glaciale qui m'incommodait tant. Enfin le verdict tombe et je pense un instant avoir mal compris à cause de son accent fluctuant, mais il enchaine et cette fois pas de doute possible. Je lui aurais bien demandé quel genre de drogue il avait prise mais je ne pense pas que ce genre de trucs soit efficace sur les vampires. Les sourcils froncés, l’air incrédule. C’est quoi ce délire encore. Il enchaine et je ne l’interromps pas, autant fasciné par ses dires que par sa manière exaltée de raconter ses découvertes. Un démon. Oui j’imagine qu’il faut au moins ça pour surprendre un vampire aussi vieux que lui. J’arrive à réfréner un geste de recul dû à la surprise quand sa main se transforme en une espèce de patte griffue étrange, étouffant un juron. C’est quoi cette merde ? Les vampires ont des griffes ? Les choses vont tellement vite que je pense une seconde l’avoir halluciné, mais il n’en est rien. J’y comprends que dalle. Des démons, des vampires qui ont des griffes mais pas tous et peut être un lien avec Halloween. Ça fait beaucoup d’un coup, là. Vraiment beaucoup. Il s’agrippe à moi et ajoute qu’en plus de tout ça il y aurait un putain de sorcier dans l’équation. Le pluri-centenaire se calme un peu ayant visiblement fini son récit mais pour le moment je ne dois avoir qu’une tronche complétement stupéfaite et franchement pas rassurée à lui offrir. Beaucoup trop d’informations d’un coup.

Je prends une pause, attendant que mon coeur qui s'est emballé face à toute cette merde ralentisse un peu. J'essaye d’assimiler toutes les nouvelles données qui viennent de me tomber sur le coin de la tronche, de trier tout ça et de l’intégrer à ce bordel qu’est ma représentation du monde. Je tire sur ma clope laissant passer quelques secondes de silence le temps d’assimiler tout ça. C’est vrai que c’est beaucoup de nouveautés, mais en soi ce n’est pas pire que de se réveiller un jour en pensant que tout le monde est humain et se faire lacérer la tronche par un rat-garou le soir même et ainsi découvrir qu’il n’en est rien. Je souffle ma fumée en ayant réussi à calmer un peu l’inquiétude que tout son récit a créer. C’est vrai que je peux facilement relativiser les choses sur ce coup-là. Je hausse les épaules, jetant un œil au parc plongé dans l’obscurité qui – il est vrai – se prête tout à fait à cette conversation.

« Tu sais, j’ai passé la plus grande partie de ma vie en sachant même pas que les vampires, les garous et tout ça, ça existait. » Mon monde a déjà été salement bouleversé, alors un peu plus ou peu moins, qu’est-ce que ça change ? « Et puis même ton truc là… » Je reporte mon attention sur lui et fais un vague signe vers sa main qui avait subitement endurée des transformations qui pour lui ont l’air d’être parfaitement normales. «Ce… ça, là. J’ai jamais vu un truc pareil. » Mon ton devient un peu plus rapide et incrédule. « D’ailleurs c’est quoi ? Un truc de vampire ? Et en plus c’est pas courant ? C’est quoi cette histoire ? Il faudra vraiment que tu m’en parles un jour. » J’ai beaucoup de questions à ce sujet mais pour le coup ce n’est pas vraiment ce qui nous intéresse ce soir. Je reprends sans vraiment lui laisser le temps de répondre : « Enfin bon. Alors tu vois, des démons… Pourquoi pas ? »

C’est sûr que quand on a plusieurs siècles on a un peu fait le tour des créatures existantes et ça doit être une sacrée surprise à son échelle, mais du haut de mes trente piteuses années je sais bien que je ne sais quasiment rien du monde qui m’entoure. Comment le pourrais-je alors que je n'ai même jamais quitté cette ville ?  
Mais est-ce que l’existence des démons implique l’existence de l’enfer alors ? Pendant une demi-seconde je revois défiler les nombreuses choses que j’ai faites qui sont tout à fait contraires à ce qu’on peut trouver dans un livre saint quel qu’il soit et je manque une ou deux respirations. Si l’enfer existe, je suis quand même un peu dans la merde. J’abandonne ces considérations mystiques un peu trop philosophique pour moi, les rangeant dans un coin et n’ayant aucun doute sur le fait qu’elles reviendront me torturer plus tard, préférant me concentrer sur le problème actuel.

« Mais du coup il avait juste l’air d’un gars normal ? Sans plus ? Et comment tu peux être sûr ? Il te l’a dit bien gentiment ? » Inutile de rappeler au vampire que les gens mentent, il a eu bien plus de temps que moi pour constater cet état de fait. « Et t’es sûr qu’il a vraiment volé ton machin, là, et qu’il savait pas juste faire la même chose ? Est-ce que l'existence d'un gars qui sait juste faire le même truc est franchement plus improbable que l’existence de démons ? » Beaucoup de questions qui ne mènent pas forcément quelque part. « Et comment ça il est lié à un mage ? Ça veut dire quoi ? »

J’apprécie qu’il me parle avec autant de facilité et sans me prendre pour un gamin débile – ce qui serait assez normal au vu de la différence d’âge surnaturelle existant entre nous – mais parfois il oublie un peu que mes connaissances en magie ne sont franchement pas terribles.

« Tu peux essayer de reprendre dans l’ordre ? Il s’est passé quoi ? »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
Mar 31 Aoû - 11:34 (#)



Ho un indovinello per te.

« Ma tu chi sei che avanzando nel buio della notte ? » - William Shakespeare

Son excitation ne semble pas être partagée par son collègue. Les battements de son cœur ne s’emballent pas parce qu’il est heureux de cet élargissement soudain de leur horizon : c’est la peur qui accélère leur rythme. Nicola ignore sa déception en se raisonnant : le garou est tout jeune. Son existence est semblable à celle d’un papillon comparée à la sienne, bien plus longue qu’il ne l’aurait jamais envisagé. Huit cents ans qu’il arpente cette Terre, comme une émanation de la Nuit elle-même, comme l’incarnation de la peur humaine. Tyler s’habitue à peine à l’existence du surnaturel.

Alors il ignore ce pincement au cœur face à l’incrédulité de ce jeune et éphémère compagnon, conscient qu’il ne parviendra jamais à lui partager ce sentiment de joie extraordinaire qu’il ressent en sachant qu’au bout de huit cents ans, il n’a pas encore tout vu.

Ce sont des considérations d’entité plus vieille que la construction de ce pays.

Lentement, l’antiquité agite la main devant son visage pour chasser la fumée qui l’importune. Tyler parle pour assimiler. Son attention se reporte sur la main qu’il agite justement. Il faut croire que son petit tour l’a plus impressionné qu’il ne le pensait. Nicola émet un son d’agacement alors qu’il la repose sur ses genoux et la couvre de l’autre. Ce n’est pas sur ça qu’il tenait à attirer l’attention de l’autre homme. Ce n’est qu’un détail par rapport à ce qu’il vient de lui partager. A-t-il vraiment besoin de s’attarder sur ça ?

Heureusement, avant qu’il ne lui offre quelques explications hâtives du bout des lèvres, Tyler revient sur le sujet au cœur de leur conversation nocturne. L’existence d’une entité démoniaque dans cette réalité semble remettre en question certaines choses pour lui. Probablement la notion d’Enfer, puisque les démons sont censés provenir de là. Nicola ne peut pas affirmer se sentir concerné par l’existence de l’Enfer, puisqu’il est censé en venir lui aussi. Un mort revenu à la vie et survivant grâce au sang des autres, c’est classé comme « infernal » dans toutes les cultures et religions. De toute manière, si un jour quelque chose parvient à mettre un terme à sa longue existence, il se doute que le sort qui l’attend après sera probablement peu enviable.

Il sera temps de s’en inquiéter quand la fin viendra.

Le vieux pousse un soupir et frotte ses deux mains l’une avec l’autre, geste sans aucun utilité pour lui, puisqu’il ne produit pas de chaleur, mais qui l’aide à rassembler ses pensées pour mieux expliquer la situation à son cadet.

- « Je peux être vieux jeu en disant que vu le nombre de tatouages qu’il a l’air d’avoir, il est loin d’avoir l’apparence d’un gars normal, mais eh, c’est la mode et c’est une bonne manière de reconnaître les artistes et les marginaux. - Nicola sourit avec une étrange gentillesse à son camarade, comme le ferait un vieillard en évoquant des frasques sans importance de jeunesse. - Rien de démoniaque en apparence, c’est ce qui le rend si intéressant. Ce n’est pas comme pour un vampire. Si tu m’observes en cherchant les bons indices, même sans pouvoir, tu devineras que je ne suis pas comme toi ou comme un humain. Avec lui, impossible de le deviner. C’est un déguisement parfait. »

Son regard se promène à travers l’étendue blanche en face d’eux. Il a l’air légèrement envieux. Après tout, la perfection de cette imitation ne peut signifier qu’une chose ; il existe maintenant sur Terre un meilleur prédateur que lui, en tout point capable de se fondre parmi ses proies. Le vampire n’est plus l’être ultime qu’il pensait. C’est une amère révélation. Il existe quelque chose de meilleur encore.

- « Tu poses beaucoup de questions, Tyler, et je ne répondrais pas à toutes. Pas ce soir, en tout cas. Choisis les prochaines avec soin. - il se racle la gorge avant de répéter son récit, en l’ordonnant d’une meilleure façon. - J’étais sur une affaire d’infanticide. L’enfant semblait avoir fait une crise cardiaque alors qu’elle était en parfaite santé. J’ai fouillé, je suis remonté jusqu’à ce peintre. Nous avons parlé, de manière tout à fait courtoise, et j’ai eu l’honneur d’apprendre sa véritable nature de sa propre bouche. Je n’y ai pas cru tout de suite, mais il a su me prouver la véracité de ses paroles grâce à sa faculté d’appropriation, qui lui a permis d’imiter ce don. Ce don, Tyler, n’appartient qu’aux vampires. J’ai d’autres capacités, toutes aussi particulières, mais c’est ce don qu’il a choisi d’imiter, après que je le lui ai montré. Pourtant, des griffes face à une menace, c’est la première chose qu’on sort. D’où ma pensée qu’il ne savait pas le faire avant que je ne lui en montre l’existence. Une autre chose encore m’a convaincu de sa nature, mais celle-ci, je la garderai pour moi. - il pousse du coude le genou de l’autre homme, joueur. - Je ne vais pas te révéler tous mes secrets ce soir, canaille ! »

Un bref silence suit sa plaisanterie, qui n’a pas réussi à décharger l’air de la tension éprouvante générée par ses paroles. L’antiquité se frotte à nouveau les yeux. Même s’il est heureux de l’existence de cette nouvelle entité, sa présence rebat les cartes du jeu d’une drôle de façon.

- « Un démon qui est à Shreveport… Les événements insensés d’Halloween… Ce n’est peut-être pas lié, mais la coïncidence est belle, tu ne trouves pas ? J’ai pensé qu’un autre esprit fécond apprécierait d’être mis dans la confidence. »

A voix basse, presque trop basse pour permettre à une ouïe humaine de comprendre ses mots, il ajoute sur un ton solennel, qu’il n’emploie d’ordinaire que face à ses semblables pour leur rappeler la hiérarchie.

- « Je n’ai encore prévenu personne parmi les miens. C’est une révélation qui pourrait me coûter ma respectabilité et saper mon influense si je la présentais sans preuve. C’est un problème de vieillard, je m’en doute bien… Néanmoins, méfies-toi également mon jeune ami. L’extraordinaire terrifie même les monstres, après tout... »


Codée par Eli-Ls

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
Mar 7 Sep - 12:42 (#)

Le vampire semble presque mécontent ou déçu que je ne partage pas son enthousiasme, mais sérieusement qui pourrait bien se réjouir de la possible existence des démons ? On touche là un océan d’incompréhension mutuel creusé par des années, voir même par des siècles entiers. Je le gratifierais bien d’un ’OK boomer’ pour sa remarque sur les tatouages mais il me semble plus judicieux de m’abstenir. Au final je me contente d’un vague haussement d’épaule.

« Ouai enfin… Toi tu peux reconnaitre un vampire parce que tu sais quels signes chercher et pareil pour les garous. Peut être que pour les démons aussi il y a des signes, c’est juste qu’on les connait pas encore. » Et comment pourrait-on les connaitre ? On découvre à peine l’existence d’une nouvelle espèce – et encore il n’en a vu qu’un seul spécimen – alors comment pourrait-il savoir s’il n’y a pas au moins quelques signes distinctifs ? « On manque d’informations. »

C’est fou le nombre de personnes qui me disent que je pose trop de questions, pourtant ça semble être un prérequis nécessaire pour espérer obtenir des réponses. Le vieux vampire déroule son analyse puis son récit. Son histoire de peintre et d’arrêt cardiaque me fait hausser un sourcil tandis que j’écrase le mégot de la clope qui a fini de se consumer. C’est curieux. De son côté un peintre qui provoque une crise cardiaque et chez moi un artiste qui se retrouve mêlé à une histoire d’overdose un peu confuse. Je garde le tout dans un coin de ma tête en attendant qu’il ait terminé. Je n’y connais rien à la magie et aux pouvoirs vampiriques – j’ignorais même qu’ils existaient il n'y a même pas cinq minutes – mais si cette démonstration a suffi à convaincre Nicola qu’il s’agit bien d’un démon alors il doit sans doute avoir raison. Il y a plein de choses que je ne comprends pas chez lui, mais je sais que je peux m’en remettre à son jugement sur certains points. On ne vit pas aussi vieux en étant naïf et crédule. C’est sans compter l’information mystérieuse qu’il préfère garder pour lui. Je n’en reviens toujours pas d’à quel point il est ravi de cette découverte. Ses paroles et les suivantes obtiennent un hochement de tête en signe d’assentiment. Oui, c’est une coïncidence un peu trop grande pour halloween, et c’est vrai que tenir de telles affirmations c’est un peu casse-gueule. Je veux bien m’en remettre à la bonne foi de mon presque collègue sur ce coup-là – d’autant que prendre en compte cette hypothèse ne me coute pas grand-chose – mais c’est sûr que peu de gens seraient prêts à croire à l’existence des démons sans de solides preuves. Je resserre mon manteau autour de moi pour mieux supporter le froid qui règne dans ce parc vide et sombre avant de répondre au vampire.

« Ouai, c’est envisageable pour halloween, ça nous fait une piste de plus à suivre. » Je réfléchis une seconde et hausse les épaules. « Mais on a pas vraiment beaucoup d’informations sur les démons et sur ce qu’ils peuvent faire. Et hormis ton gars je vois mal auprès de qui on pourrait se renseigner à ce sujet. » Je frotte mes mains l’une contre l’autre pour les réchauffer avant de finalement décider des les fourrer dans mes poches. « Et d’ailleurs, ce gars-là… ton démon… Il ressemble à quoi ? C’est quoi son nom ? » Nicola aime bien faire des mystères visiblement, alors je ne suis pas sûr qu’il va me filer l’information juste comme ça alors j’ajoute : « Parce qu’il y a quelques temps j’ai aussi eu un gamin disparu et je me suis retrouvé dans une galerie sur Arkansas street en suivant la piste et… enfin c’était une histoire bizarre. » Ce n’est peut-être pas nécessaire de tout lui raconter, ce n’est pas franchement très pertinent. Tout en lui parlant j’avais sorti mon téléphone pour commencer à chercher une photo d’Ozios sur le net. L’avantage des artistes c’est qu’ils sont un minimum médiatisés. Je finis par trouver une photo acceptable et tourne l’écran vers Nicola pour qu’il puisse la voir. « A tout hasard, ce serait pas lui ton démon ? »

Je n’y crois pas vraiment, mais je m’en voudrais de ne pas avoir au moins posé la question. Toute cette affaire était étrange et je me rappelle sans mal la sensation bizarre et perturbante que j’avais eu en le rencontrant et qui avait réveillé ma bête alors que la situation n’avait rien de vraiment particulier. Peut-être bien que je vais enfin obtenir des réponses me permettant de comprendre ce qu’il s’était passé ce jour-là, ou bien cela restera à jamais sans explications. Dans tous les cas je n'aime pas du tout cette histoire de démon. Ca rend un monde déjà bien peu accueillant carrément sinistre.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
Ven 18 Mar - 20:58 (#)



Ho un indovinello per te.

« Ma tu chi sei che avanzando nel buio della notte ? » - William Shakespeare

Décidément, il ne parvient pas à communiquer son enthousiasme pour l’apparition d’une créature aussi dangereuse à son jeune ami. Tyler reste de marbre. L’ancien fait la moue, déçu que sa joie ne trouve pas écho chez le jeune détective. Cependant, au moins, il le prend au sérieux. Pas de scepticisme ou de remise en question de ce qu’il a vu. C’est agréable. Peu de gens l’auraient cru sur parole si leur avait annoncé de but en blanc l’arrivée de démons sur terre. Le jeune est ouvert d’esprit, c’est le moins qu’on puisse dire. Il a eu du nez en choisissant de lui faire cette révélation en premier.

Son genou s’agite, Nicola hésite à se lever pour faire les cent pas autour du banc. Tyler à côté se frotte les mains, l’air de chercher à recoller les morceaux de son discours enflammé. Oh, et puis merde, ça lui fera du bien de bouger. Il n’a jamais su canaliser son énergie en restant assis plus de dix minutes. Et puis il fait froid : bouger donnera l’impression qu’il cherche à se réchauffer, comme un véritable humain.

- « Je ne suis pas certain qu’il accepte de répondre bien gentiment à nos questions. - déclare-t-il en se redressant, lissant au passage les plis de son jean. Il commence ensuite à marcher en cercle autour du banc, comme une sorte de requin faisant le tour de son aquarium. Le peintre a eu l’air d’être assez avare avec ses secrets. - j’en parlerai bien à des arcanistes, mais il ne faut jamais vraiment s’y fier. Je ne veux pas leur donner d’idées non plus… Cependant, il doit bien y avoir un peu de vrai dans leurs livres, et un modus operandi. Va falloir se replonger dans les bouquins… »

Au fur à mesure qu’il tourne autour du banc, sa voix claire baisse d’un ton pour n’être finalement réduite qu’à un simple marmonnement incompréhensible. Tyler est un peu oublié, il l’avoue, perdu qu’il est dans ses planifications, jusqu’à ce que celui-ci ne lui tende son téléphone.

Nicola cesse sa marche et attrape délicatement le poignet de l’homme pour mieux orienter le téléphone. La lumière artificielle lui montre une photo trouvée sur un moteur de recherche, et que la personne qui est le sujet de l’objectif n’est autre que le fameux monsieur Wølk.

- « Tiens donc… Il s’avère que je le connais, et que je suis parti sur ses traces exactement pour la même raison… - répond-t-il, l’air impassible alors que son esprit s’emballe. Lentement, il tourne son visage vers le jeune homme et lui offre un sourire qui grandit de seconde en seconde. - Tyler, mais c’est génial ! C’est bel et bien un démon, qui récolte quelque chose chez des humains ! Oh, je ne sais pas pourquoi il s’en prend aux enfants en particulier, sûrement quelque chose de folklorique, mais en attendant, on a affaire à un démon qui a déjà deux victimes au compteur, et probablement d’autres ! Il faut qu’on trouve ces autres victimes, pour qu’on puisse retracer le mode opératoire, voir ce qu’il cherche éventuellement, avant que je ne le coince entre deux yeux... »

Il lâche le poignet de son collègue et recommence à marcher, cette fois-ci de long en large devant le banc. Ses mains s’agitent devant lui, volant dans tous les sens.

- « Il m’a parlé d’une promesse à un sorcier. Est-ce que c’est ce sorcier qu’il faut trouver ? Est-ce que cette promesse l’oblige à répondre à tous ses ordres et dans ce cas, les meurtres sont à lui incomber ? Est-ce qu’il doit garder le secret ? Et je veux savoir comment il s’est retrouvé à fouler cette terre. Pas toi ? »

Ses yeux bleus l’invitent à répondre par l’affirmative. Nicola est absolument fasciné par ce qui est en train de se dérouler sous leurs yeux : l’apparition d’un nouveau joueur dans l’arène. Un être capable d’imiter des dons vampiriques, capable de supprimer la vie d’un mouvement de main. Oh, peut-être devrait-il mentionner ce détail troublant à son jeune ami, pour lui éviter toutes fâcheuses aventures. Il aime bien travailler avec lui.

- « Pour la mort de la petite… J’imagine que pour ton petit aussi, aucune trace de lutte, aucune marque ? C’est de la magie. Les parents pensaient à une crise cardiaque, et, en un sens, c’est un peu le cas. Le cœur a été stoppé net. Et notre artiste-peintre est à l’origine de cet arrêt. Il fait ça. - il imite le geste qu’il a vu à travers les réminiscences du petit corps, l’air mortellement sérieux. - Et tu tombes raide. Je ne sais pas si ça fonctionnerait aussi sur un vampire, vu que techniquement, nous sommes morts, donc le cœur est plus ou moins en vacances, pourtant, je n’ai pas envie de me porter volontaire pour vérifier ma théorie. Et comme toi, tu es bien vivant… Reste sur tes gardes si tu retrouves notre homme. »

Il claque plusieurs fois des doigts près de lui, cherchant à se rappeler quelque chose en particulier, puis ajoute de manière triomphale :

- « J’ai acheté une de ses œuvres ! Je ne l’accrocherais pas dans mon salon, c’est quand même bien déprimant, mais j’ai ses informations bancaires et le contact de son impressario. Pas mal, non ? »

Nicola l’avoue sans honte : il aime beaucoup être riche.


Codée par Eli-Ls

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
Dim 20 Mar - 9:21 (#)

Dans le vent froid de la nuit, le vampire s’agite et se met à arpenter le terrain dans une marche sans but autre que de lui libérer l’esprit. Je le suis du regard avec curiosité tandis que les ombres de la nuit s’accrochent à sa silhouette au rythme de ses pas. Il m’en filerait presque le tournis. Ses pas étouffés s’ajoutent aux autres bruits nocturnes qui participent à cette ambiance si peu accueillante. Le fil de ses pensées s’échappe dans ses mots qui deviennent de moins en moins intelligibles, comme si je n’étais qu’un faire-valoir tout juste utile pour justifier qu’il exprime ses idées à voix haute. J’hausse un sourcil en essayant de suivre sa logique, cherchant à distinguer un plan dans ses élucubrations. Hélas, sa conclusion ne me plait que très peu.

« Super… »

Un demi-mot abandonné qui laisse transparaitre ma totale absence d’enthousiasme à l’idée de m’enfermer dans une vieille bibliothèque poussiéreuse pour tourner des pages jaunes et défraichies incompréhensibles sous le regard acéré d’une bibliothécaire ridée qui nous lâcherait un shhhht tout vipérin au moindre bruit. Finalement, ma question l’arrache à ses pérégrinations. La main glaciale de Nicola me rappel sans nécessité que, d’un point de vue technique, il n’est plus tout à fait vivant. C’est un état de fait que l’on tend à oublier parfois et qui colle une salle angoisse primale quand on s’en souvient. Son attention est tout entière tournée vers l’écran lumineux qui projette une lueur inquiétante sur son visage. On dirait que j’ai vu juste, l’artiste serait le fameux démon dont Nicola parle. Et dire que j’ai parlé à ce gars. Ça me file des sueurs froides, aux antipodes de l’enthousiasme du vampire. Génial, qu’il dit. Je reste assez sceptique et inquiet de sa capacité à trouver formidable qu’un démon bute des humains pour possiblement récolter un truc dessus. Des enfants, en plus. En fait, j’aurais plutôt tendance à dire que c’est tout sauf génial. J’observe son enthousiasme macabre avec une curiosité inquiète tandis qu’il recommence à spéculer avec ardeur. Peu à peu, avec concentration, j’essaie de retenir les informations qu’il distille dans ses mots. Et après il ose dire que moi je pose trop de questions. Cela dit, elles sont toutes pertinentes. Je hausse vaguement les épaules avant de lui répondre avec un ton inversement proportionnel à l’enthousiasme du vampire :

« Si, ça m’a l’air d’être un gros truc. »

Comment on part d’une banale affaire de fugue pour se retrouver à traquer un démon meurtrier avec un vampire frappadingue ? J’aurais préféré ne jamais rien savoir de tout ça, mais à présent il n’y a plus vraiment d’autres choix que de continuer. Plus il parle et plus j’ai envie de m’enfuir en courant pour aller me planquer dans le Nid au fin fond des égouts et ne plus jamais en ressortir. Je vois bien l’intérêt de toutes ces découvertes, mais l’ensemble des conclusions que j’en tire finissent irrémédiablement de la même manière : on est foutrement dans la merde. Je m’étonne de la manière dont il conclue.

« Et tu l’as acheté avant ou après avoir su que c’était un démon tueur d’enfants ? » Cette question m’échappe mais n’est pas nécessairement pertinente, si ce n’est pour comprendre l’étrange logique du vampire. « Non, tu sais quoi, en fait peu importe. » Je ne suis pas sûr de vouloir découvrir à quel point le multi-centenaire est barré. Par un automatisme nerveux, je tire une nouvelle clope du paquet et l’allume avant d’en tirer quelques bouffées pour calmer mes nerfs éreintés par ce trop plein d’informations peu reluisantes. « Moi je suis allé le voir à sa galerie. C’était… bizarre. » Comment expliquer à quelqu’un qui n’est pas un garou que c’est ma bête même qui voulait se barrer loin alors qu’il n’y avait vraisemblablement aucun danger aux alentours ? « J’en sais rien, un truc pas normal. Mais il a pas été très bavard. » En même temps, il n’y a rien de fondamentalement étonnant à ce qu’il ne révèle pas au premier venu sa vraie nature. Maintenant que je sais ce qu’il est, dois-je en conclure que mon rat a senti quelque chose sur lui qui l’a identifié comme un danger ? Aurait-on un moyen de repérer ses congénères, si jamais il y en a d’autres ? J’évite de formuler à voix haute ces questions de peur de me retrouver transformé en limier traqueur de démon par le vampire enthousiaste. Je crache ma fumée qui s’envole en emportant une partie du stress généré par cette nuit. Après un silence, je reprends : « Et maintenant quoi ? Tu comptes trouver toutes les personnes mortes d’une crise cardiaque alors qu’elles sont bien trop jeunes pour ça ? Ou aller voir directement ce gars, là, pour retenter ta chance ? » Il ne fait aucun doute que l’artiste sera bien plus impressionné par un vampire légèrement taré que par moi, alors on ne sait jamais. « Et après ? Tu comptes faire quoi de tout ça ? »

Répandre la nouvelle de l’existence des démons pourrait transfigurer la face du monde. J’imagine bien les religieux de tous bords reprendre l’information pour se faire encore plus alarmistes et prosélytes, accusant à tout va les gens qui ne pensent pas comme eux d’être des démons. Le retour de l’inquisition et de la chasse aux sorcières. Une guerre civile et une panique globale. Un bordel sans nom. Je préférais éviter.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
Dim 20 Mar - 18:35 (#)



Ho un indovinello per te.

« Ma tu chi sei che avanzando nel buio della notte ? » - William Shakespeare

Tyler se recroqueville sur lui-même à mesure que Nicola lui soumet ses interrogations. Il a l’air dépassé par ce que cette découverte laisse présager pour l’avenir, et très, très inquiet, à en juger par sa manière de tirer une taffe sur sa cigarette. Le vampire hausse les épaules, balayant d’un geste de la main désinvolte la question de morale du jeune homme.

- « Après bien sûr. Avant, ça ne m’aurait servi à rien, je t’ai dit que je ne l’accrocherai pas à- eh. ». - se plaint-il, amusé qu’il ose lui couper la parole pour aller sur un autre sujet. Il ne fallait pas poser la question si la réponse ne l’intéressait pas. Nicola croise les bras devant lui, un sourire en coin sur les lèvres, amusé que Tyler essaye de juger sa morale.

Il revient sur sa propre visite de la galerie et il l’écoute silencieusement. Un ange passe. Ils observent tous les deux les volutes de la fumée de cigarette flotter dans l’air et disparaître lentement. La chaleur du souffle de Tyler provoque des petits nuages réguliers. Le vieux observe ce phénomène avec une certaine tendresse : encore un signe de vie, qu’il n’a plus. Souffler de l’air par sa bouche ne provoquerait probablement aucune réaction avec l’air froid ambiant. Curieux tout de même, il dégage le bas de son visage de son écharpe et soupire.

Rien.

Évidemment.

Tyler brise le silence. C’est pour le mieux.

- « Je ne sais pas vraiment. Je pensais retourner le voir, pour être tout à fait franc. Lui poser des questions directement, et essayer de trouver son mage. - l’Italien met ses mains dans ses poches et enfonce son nez dans son écharpe, fermant les yeux un instant. Ce serait long, de mener une enquête pour identifier ses autres victimes, surtout s’il n’y a pas de rapport entre elles. Et si elle s’avérait être non-concluante, ce serait du temps perdu pour en apprendre plus sur le démon qu’ils viennent de trouver. Il n’a pas assez de patience pour accepter ça. - Je crois que le mieux, c’est de le confronter directement. Si on se place en alliés, il y a des chances pour qu’il accepte de nous donner des informations sur son espèce. Je trouve son mage, je le bute, je le libère de sa promesse. - annonce-t-il d’une voix assurée en dégageant sa bouche de son écharpe, adressant un clin d’œil au petit jeune. - C’est les bases d’une belle amitié pour moi, pas pour toi ? »

Une grande inspiration remplit ses poumons d’air froid et lui brûle la gorge. Il toussote, se frotte le visage d’une main, puis reprend, l’air songeur.

- « Après, je n’y ai pas réfléchi. J’annonce que les démons existe. Bon. J’ai 823 ans. On ne me traitera pas de taré immédiatement, en égard à mon rang. Les vieux de la veille, c’est les gars de 1000 ans et plus, on en a pas beaucoup, mais on en a. J’imagine qu’on ira les consulter pour voir s’ils ont déjà vu ça, et en fonction de leur réponse, on me prendra ou non au sérieux. C’est mieux si j’ai des preuves, et un spécimen en vie, à présenter. - continuant à raisonner, il retourne s’asseoir sur le banc à côté de Tyler. Du pouce, il se frotte le front. - Si on me croit, on s’interrogera sur la présence d’un démon, sur ce qu’il prévoit. Est-ce que ça veut dire qu’il y en aura plus ? Est-ce qu’on doit s’attendre à une recrudescence ? Et mieux, est-ce que ça veut dire qu’on se dirige vers l’Apocalypse décrite par les textes religieux ? Je ne peux pas dire. On ne saura qu’en se rapprochant d’Ozios. »

Enfin, il cesse de bouger. Il appuie son dos contre le banc et laisse aller sa tête en arrière.

- « Je comprendrais, si tu as peur. Même moi, devant lui… Je me suis demandé si je n’allais pas voir la fin de mes nuits arriver. Assis comme un couillon sur un tabouret, dans un atelier d’artiste. Un peu décevant, comme fin, pour un mec comme moi. J’ai toujours pensé que je mourrai sur un champ de bataille. Enfin, je veux dire, encore. »


Codée par Eli-Ls

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
Mar 22 Mar - 8:52 (#)

Quel espèce de taré achète un truc à un tueur en série uniquement parce que c’est un tueur en série ? Quoi qu’il existe bien des personnes qui envoient des lettres d’amour à des condamnés à mort, alors bon. Parfois, les gens sont des putains d’énigmes.

En écoutant les plans de l’italien, je découvre que nous n’avons vraiment pas la même approche des choses, comme si un océan de pensées abstraites et de logiques variables nous séparait. Pour rien au monde je ne voudrais me retrouver de nouveau face à ce Ozios, surtout avec les nouvelles informations qu’on vient me donner, et lui veut juste aller le voir pour lui taper la discute. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’une approche audacieuse. Je tique quand il parle de s’en faire un allié. Je suis pas particulièrement croyant, mais pas besoin de croire en Dieu pour se dire que se faire pote avec des démons ça doit quand même être une sacrée idée de merde. L’enthousiasme de Nicola est passée de surprenante à carrément inquiétante. Je termine ma clope en un temps record et le point lumineux rougeoyant est vite écrasé par terre en emportant charitablement une partie de mon stress. Je regarde Nicola d’un œil dubitatif entre les ombres avant de répondre d’un air sceptique à son plan étrange pour se faire des potes :

« Alors, non, genre, vraiment pas. » L’idée que buter quelqu’un pour se faire un pote apparaisse comme bonne pour lui m’inquiète un peu, mais ce n’est plus qu’un sentiment diffus à ranger dans la catégorie ‘C’est normal, c’est Nicola’. Je hausse vaguement les épaules en scrutant la pénombre du parc, vérifiant par habitude si personne n’est en train de nous épier. « Et puis il t’a peut-être dit des conneries. »  C’est pas ma faute, c’est la faute à l’autre gars. Ça m’a l’air un peu facile comme excuse. « Et rien te dit qu’il voudra devenir ton pote. J’veux dire, si c’est vraiment un démon, bah tu penses vraiment que les démons seraient des gens sympas et sociables ? En tout cas il en avait clairement pas l’air. »

Nicola enchaine comme un scientifique dingue ayant découvert une nouvelle espèce d’un animal exotique. Le vampire tisse des plans pour trouver de nouvelles informations et prouver à ses pairs qu’il a raison sur ce coup-là. Je note aussi qu’il utilise beaucoup le mot on dans ses discours. J’espère vraiment qu’il n’espère pas que je l’accompagne voir ses très vieux vampires. Des questions hautement plus inquiétantes et aux allures d’apocalypses s’élèvent, mais je ne partage pas vraiment la logique menant à sa conclusion. Rien nous dit que ce gars aura des réponses. Contre toutes attentes, l’aveu d’un vampire qui reconnait avoir eu peur de mourir comme un con réussit presque à m’arracher un sourire. Comme quoi, on craint tous de mourir de manière débile, même après des siècles. Peut-être même que ça se renforce avec le temps. Je soupire en repensant à la masse considérable d’informations qu’il m’a balancé à la tête toute la soirée. Cela dit, ce n’est pas nécessairement pire que le jour où une attaque de rat-garou m’a jeté dans le monde surnaturel. Je hausse les épaules de nouveau et lui réponds :

« Ouai, je t’avoue que ça me branche moyen. Curieusement j’ai pas trop envie de me faire buter par un démon. Ni par qui que ce soit d’ailleurs, tant qu’à faire. »  Un rire sans joie m’échappe avant de se faire avaler par le silence à peine brisé par le bruit du vent dans les branches des arbres alentours. « Et tu crois vraiment que lui, il sait tout ça ? » Je lui jette un regard en coin sceptique. Il y a quelque chose d’étrange à discuter calmement d’une possible invasion de démons sur un banc public dans un parc quasi-abandonné en pleine nuit. « J’veux dire, toi tu saurais dire pourquoi les vampires existent ? Perso si on me demande d’où viennent les rats-garous, bah j’en ai pas la moindre foutue idée. Du coup est-ce que l’autre connard, là, il saura d’où viennent les démons ? Pourquoi ils sont là ? Ou même si y a un plan derrière toute cette merde ? »  Ça me semble assez peu probable. Nicola est loin d’être stupide, il se doute forcément qu’une énorme partie de ses questions resteront sans réponses. « Mais ouai, bon, écoute, va voir tes vieux vampires. Moi je vais essayer de trouver les autres victimes et… »  Je ne sais pas vraiment comment finir cette phrase à vrai dire. « Et d’autres trucs, peut-être. On verra bien. Ce gars est pas invisible, y a forcément des infos à choper quelque part. »

Et puis, démon ou pas, apocalypse ou pas, on a quand même affaire à un vrai trou du cul qui bute des gamins. Le moins que l’on puisse faire serait d’essayer d’arrêter ça. Je ne suis pas vraiment sûr que Nicola partage ce point de vue, alors je préfère garder cette idée là sous silence. C’est curieux de voir que plus j’en sais sur Nicola, moins je le comprends.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
Mer 23 Mar - 11:54 (#)



Ho un indovinello per te.

« Ma tu chi sei che avanzando nel buio della notte ? » - William Shakespeare

Le pragmatisme du jeune homme est l’une de ses plus belles qualités. Le monde du surnaturel a bien besoin de terre-à-terres, qui restent ancrés dans le concret. Tyler ne se laisse pas détourner de son but initial : trouver et arrêter le meurtrier. Peut-être Nicola ferait-il bien de prendre exemple sur sa déontologie. Lui n’a plus l’intention de livrer ce démon à la Justice. Ou en tout cas, pas dans les mois à venir. C’est trop beau, ce qui est en train de se dérouler sous leurs yeux, il est hors de question d’y couper court.

Avec son professionnalisme, il faudra veiller à ce que Tyler ne le gêne pas.

- « Les humains ne savent pas non plus d’où ils viennent, ni pourquoi ils sont là. Ils se sont trouvés leur sens par eux-mêmes. C’est peut-être pareil pour les démons : ils se réunissent, décident de renverser l’ordre du monde pour en refaire un autre à leur convenance. C’est pas ce que font les humains depuis des siècles entre eux, une culture opprimant une autre culture ? »

Il agite la main devant son nez pour chasser l’odeur de la cigarette. Repenser à ce qu’il a vu arriver aux populations originelles des Amériques assombrit toujours son humeur. Ils méritaient mieux. Et puis, c’est l’illustration exacte du dicton : « le chat est un monstre pour la souris ». Les humains risquent de se faire déborder par les démons. Il s’agira d’une transformation supplémentaire. Tyler est trop jeune pour comprendre qu’à force d’avoir vu ce cercle vicieux se répéter encore et encore, Nicola n’a plus peur de ce qu’on qualifie de « chaos ». Ce n’est, finalement, à échelle de vampire, qu’une manière de rebattre les cartes du pouvoir.

Mais avant cela, il s’agit de retrouver le démon.

Après avoir tapé des mains sur ses cuisses, Nicola se lève. Cet échange s’est révélé être très satisfaisant : il apprécie à sa juste valeur la confiance que place Tyler en lui. D’autres n’auraient pas hésité à le traiter de fou. Enfin, peut-être pas en face.

- « Fais donc ça, Tyler. Si tu peux me donner des nouvelles sur ton avancée, ce serait parfait. - il étire son cou, une fois à gauche, une fois à droite, puis s’étire de toute sa hauteur. La nuit est encore longue, d’autres sujets pressants l’attendent, même si moins passionnants. - C’est toujours un plaisir d’échanger avec toi. Merci d’avoir répondu à l’appel. - il se penche vers le jeune homme et dépose une main sur son épaule. - Si tu te retrouves en face d’Ozios Wolk, appelle-moi. Je ferais au plus vite. Ce serait dommage, que tu rejoignes sa liste. »

Il est sincère. Et il compte sur lui, pour voir avancer cette affaire absolument exceptionnelle. Il a le bras long, ce collègue, et sa jeunesse lui attire la sympathie facilement, contrairement à ce que suscite Nicola chez les gens. Ce n'est pas aisé toutes les nuits, d'être un vieux vampire se piquant d'imiter Sherlock Holmes pour passer le temps.

Heureusement que, parfois, il tombe sur des histoires comme ça. Capables de changer la face du monde.

Après avoir gratifié d'une tape légère l'épaule de Tyler, Nicola s'éloigne du banc, les mains dans les poches, la démarche souple. Déjà, la liste des noms à consulter s'écrit dans son esprit. Il n'a qu'une hâte : faire cracher le démon qui se prend pour un artiste.


Codée par Eli-Ls

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
(#)

Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Hey Tyler, don't make it bad + Tyler Frisk
» I'm looking for...[Ft. Tyler - Salâh Ad-Dîn]
» Walking on the Edge ~Tyler~
» La strada è lunga ~Tyler~
» Another One Bites the Flesh. Or Dust. Same, same. ~Tyler ~

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
-
Sauter vers: