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Here Comes the Rain Again - Heidi & Anaïs

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Baby Chaos - Là où je passe, la paix trépasse.
Anaïs Wilhm
Anaïs Wilhm
Baby Chaos - Là où je passe, la paix trépasse.
A SONG OF BLOOD

En un mot : Outre en perdition
Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
* Fille émancipée d'une famille humaine qu'elle a fui pour sa propre sécurité. Outre dans un monde d'humains qui ne cherchaient pas à la comprendre, juste à la plier au conformisme réconfortant de la normalité.
* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
*Etudiante en médecine, acharnée et consciencieuse, pleine de projets en tête.
*Musicienne et chanteuse amateur ne sortant jamais sans son casque. Danseuse du dimanche. Incollable sur la musique, sa passion, son refuge.
Here Comes the Rain Again - Heidi & Anaïs Homepics

Thème : Mama Cass Elliot - Make Your Own Kind Of Music
Here Comes the Rain Again - Heidi & Anaïs Beverly-marsh-wink
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Mer 31 Mai - 17:17 (#)

Anaïs illustration

Ça n’aurait pas dû être possible.

Ça n’aurait jamais dû arriver. Pourquoi, de toutes les universités de le Louisiane, il a fallu qu’il vienne dans celle-ci ? Et pourquoi, parmi toutes les promos et les filières, il a fallu qu’il tombe pile dans la mienne. Même trois ans après, je l’ai reconnu tout de suite. Je n’ai pas eu besoin de vérifier ou de chercher à en être certaine. Je l’ai reconnu. Je n’ai pas eu besoin d’entendre son nom pour savoir qui il était. Je savais déjà. Voir son visage souriant au milieu des gradins quand j’ai voulu entrer dans la salle, ça m’a fait l’effet d’une bombe. Une douche glacée qui m’a figé sur place jusqu’à ce que nos regards se croisent. Je ne suis même pas certaine qu’il ait vraiment compris, ni qu’il m’ait reconnu, mais je ne suis pas restée assez longtemps sur place pour le savoir. Pour la première fois de ma scolarité, j’ai fui avant un cours.

J’ai marché un moment dans les couloirs, en essayant de me calmer, en essayant de trouver une autre explication à tout ça. Peut-être que j’ai imaginé tout ça, peut-être qu’il lui ressemble juste et que mon cerveau a fait un lien trop rapide. Mais je n’étais pas stupide. Je savais que c’était lui, je savais que je ne m’étais pas trompée. Jamais je n’aurai pu confondre son visage. Jamais je ne pourrais oublier un seul de leur faciès. Ils étaient tous gravés dans ma mémoire aussi profondément que leur haine était gravée sur ma peau/ Et il avait fallut qu’il ressurgisse. Il avait fallu qu’il soit là, devant mes yeux, comme si de rien n’était. Comme si tout ce qu’il avait fait n’avait jamais eu la moindre importance sur sa conscience. Etais-je la seule à me souvenir de tout ça ? Ça n’avait à ce point de signification pour personne ?

Tout ça me frustre. Je pensais que j’en étais débarrassée. Je pensais que trois après, après avoir mis une droite à l’un d’eux, après avoir raconté encore et encore, après avoir réussi à devenir plus que ce qu’ils m’avaient accusée d’être, j’avais tourné la page. Je pensais que je pouvais vivre avec ça au fond de ma mémoire comme un genre de vieux souvenir désagréable mais que je pouvais sur monter dans ce genre de situation. Me retrouver là, paniquée, à essayer de reprendre une respiration normale, ça me frustre. Une preuve trop tangible que je n’ai pas tant évoluée que cela, au final. Que j’ai encore peur. Que j’ai encore cette angoisse qui aurait dû disparaître. Ça va faire trois ans ! Pourquoi j’en suis encore au même point ?!  Pourquoi c’est moi qui dois fuir comme une lâche et pas l’autre enfoiré qui devrait répondre de ce qu’il a fait ? Pourquoi suis-je incapable d’avancer ?

Impossible que j’assiste à ce cours avec lui à l’intérieur. Avec mon état. Tant pis. Tout plutôt que devoir partager un banc d’amphithéâtre avec un de mes agresseurs. Et j’angoisse à l’idée qu’il puisse avoir d’autres cours en commun avec moi… Sans même réfléchir à deux fois, ni même réfléchir tout court, me voilà hors du campus, avec une seule destination en tête. Elle sera là, pas vrai ? J’ai juste besoin de calme et d’une présence rassurante. Je veux juste réussir à me calmer suffisamment pour parvenir à trouver une solution.

Peut-être que je devrais l’appeler…

Je suis tellement perdue dans mes pensées et mes angoisses que l’idée ne percute que quand je suis au bas de chez elle. Fuck it… Elle comprendra. Elle comprend toujours et me laisse passer chez elle, que ça aille bien ou non. Heidi a toujours été là depuis qu’on a commencé à se voir. Et maintenant… Je ferme les yeux une seconde avant de secouer la tête. Pas le moment. Pas le moment du tout pour penser à ça maintenant. Je sais que je la fais attendre, mais là, tout de suite, c’est impossible que je prenne le temps de penser à ça. Si j’y pense, je vais culpabiliser, et je n’ai vraiment pas besoin de ça, là tout de suite. Je m’en veux assez comme ça, avec tout ce qu’il s’est passé.

En toquant à sa porte, j’ai encore les mains qui tremblent et les larmes qui menacent de couler. Tout ça alors qu’il ne s’est rien passé du tout. J’ai juste vu ce connard. Il ne m’a même pas dit un mot, ni fait le moindre geste. Il était juste là et j’ai paniquée come une idiote en le voyant. J’ai beau fermer les yeux et essayer de calmer ma respiration, ça ne marche pas. C’est el loquet de la porte qui me fait ouvrir les yeux de nouveau et je me sens misérable d’arriver comme ça, avec mes problèmes.

- Salut, Heidi… Je… Je peux entrer ?

Je voudrais tellement me jeter dans ses bras et juste essayer d’oublier tout ça pendant quelques minutes, juste le temps de me libérer une bonne fois pour toutes. Mais je peux pas lui faire ça. Je peux pas débarquer à l’improviste et simplement lui envoyer ma peine à la figure sans un minimum d’explication. Et même ça, j’ai pas envie de le faire. Je voudrais juste qu’elle soit capable de comprendre sans que j’ai un mot à dire. Sans que j’ai à raconter une fois de plus toute cette histoire.

- Je…Je suis désolée de passer à l’improviste. Il… Il s’est passé un truc et j’avais besoin de souffler un peu et.. Je te dérange pas ?

Je suis tellement désolée de te faire subir ça, Heidi. Tellement désolée d’être une égoïste qui te demande tant sans te donner ce que tu voudrais en retour.

Pourquoi tout est toujours aussi compliqué ?

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Jeu 1 Juin - 22:21 (#)



Here Comes the Rain Again
Appartement de Heidi, Automne 2021
ft. Anaïs



I
l y a eu un avant et un après le voyage. Il y a eu un pendant, aussi, mais ç’a été un moment tellement hors de toute commune mesure qu’il t’arrive parfois encore de remettre en question les événements qui se sont déroulés sur la route. Si tu n’avais pas été là pour humer son parfum sucré, sentir son souffle chaud sur tes épaules et la douceur de sa peau sous tes doigts, tu n’y croirais tout simplement pas. Et pourtant tout était vrai, en témoignent le mot que tu gardes précieusement depuis dans ton portefeuilles et cet espoir indicible qu’il entretient depuis en sous-main.
L’après, quant à lui, a été comme se réveiller le lendemain d’une tempête. Dehors, tout n’est que ruine et d’épais nuages surplombent encore les rues désolées, mais nait avec cela la certitude qu’à présent, le pire est finalement passé. Cela n’empêche pas la vie d’être pénible, mais cela donne une raison de tous les soirs, guetter l’horizon en y attendant le soleil plutôt que l’orage.

L’été est passé en un clin d’œil. Assez simple pour toi : tu n’as pas vu la lumière du jour. Du moins, le moins possible. Tu n’as jamais réussi à te faire à la chaleur étouffante du Dixie en plein été, lorsque le béton emprisonne et amplifie la lourdeur du temps et que les hordes de touristes se massent en nuées denses et poisseuses. Tu te trouves souvent partagée entre l’admiration de leur endurance et le dégoût de leur état, mais systématiquement loin d’eux. L’été est aussi la saison durant laquelle les clubs accueillent le plus de misomuses pour qui la musique n’est qu’une case de plus à cocher sur une liste au même titre qu’une visite de l’aquarium ou un jambalaya industriel. Elles doivent être bien tristes ces hordes incapables de penser le beau ; à moins que ce soit le contraire.
Et pourtant, peu à peu tu t’érodes. Il y a quelques mois de cela, tu te serais sans doute prise à haïr ces anonymes dans les rues. Détester leurs comportements, leur légèreté, leur existence même. Aujourd’hui, tu les regardes de temps en temps depuis les stores entrouverts de ton appartement en te félicitant simplement de ne pas être en bas. Est-ce que c’est ça l’apaisement ? Muer sa haine en indifférence ? Tu l’espères sincèrement, puisque tu pensais tout aussi sincèrement ne jamais être capable un jour d’arpenter cette voie.

Le battement rapide du métronome se fait le seul son résonnant dans ton appartement une fois que la sonnette finit de se réverbérer contre tes murs. Un instant, tu restes immobile devant ton piano à te demander ce qu’il pourrait bien en être. Tu n’es pas une grande amatrice de surprises, c’est l’expérience qui en a décidé comme ça, et ainsi c’est méfiante que tu te lèves de ta banquette pour aller regarder à travers le judas.
Si dans un premier temps, ce que tu aperçois dans la lentille déformante t’arrache un sourire réflexe derrière la porte, celui-ci ne dure qu’une fraction de seconde lorsque tu réalises qu’il y a un problème évident. Alors, tu t’empresses d’ouvrir ta porte, paniquée et quasi sans-voix.
« Anaïs ? Mais- » la question est évidente, et c’est bien pour cela que tu te retiens de la poser. Rapidement, tu t’écartes de la porte pour l’inviter à entrer et fermer la porte derrière elle. « Bien sûr que non, tu me déranges pas. Soit pas désolée, enfin… » Le métronome qui continue à battre depuis l’autre pièce de ton appartement tend à te contredire, mais la douceur que prend ta voix et qui se reflète dans tes pupilles de jade apporte à ta réponse toute la crédibilité dont elle pourrait avoir besoin.

Prise au dépourvu, tes doigts se crispent nerveusement tandis que tu te demandes ce qu’il est bon de faire dans ce cas complètement et terriblement inédit. « Tu… veux quelque chose ? Un verre d’eau ? Un… Je… » S’il n’était déjà pas assez serré comme ça, ton palpitant se contracte douloureusement au milieu de ta poitrine tant la vision du visage de ta meilleure amie tant en proie à la détresse. Tu aimerais pouvoir faire quelque chose pour instantanément faire disparaître la douleur qui la ronge. La seule chose que tu peux faire, c’est timidement attraper sa main pour la guider jusque sur le canapé où elle et toi avez déjà passé tant d’heures.
Il n’y a pas la moindre question à poser parmi toutes celles qui te brûlent les lèvres et te font ravaler tous tes progrès sur la colère et l’apaisement. A l’instant même où tu as aperçu ces yeux humides devant ta porte, tu t’es jurée que quoi qu’il se soit passé, cela ne resterait pas impuni. Mais ce n’est pas ce qu’elle a besoin d’entendre maintenant. Non, et le mieux que tu puisses lui proposer est un balbutiement qui se veut le plus rassurant possible. « Ca… ça va aller, ok.. ? » Ou en tous cas, tu peux lui promettre que tu feras tout ce qui est en ton pouvoir pour cela.


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Baby Chaos - Là où je passe, la paix trépasse.
Anaïs Wilhm
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A SONG OF BLOOD

En un mot : Outre en perdition
Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
* Fille émancipée d'une famille humaine qu'elle a fui pour sa propre sécurité. Outre dans un monde d'humains qui ne cherchaient pas à la comprendre, juste à la plier au conformisme réconfortant de la normalité.
* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
*Etudiante en médecine, acharnée et consciencieuse, pleine de projets en tête.
*Musicienne et chanteuse amateur ne sortant jamais sans son casque. Danseuse du dimanche. Incollable sur la musique, sa passion, son refuge.
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Ven 2 Juin - 16:46 (#)

Anaïs illustration

ÇUn have de paix, de calme et de sérénité. L’appartement d’Heidi possède cette ambiance que je ne retrouve nulle part ailleurs. Très peu de superflu, droit à l’essentiel et souvent couvert de ses travaux, encombré par ses instruments ou laissant échapper quelque mélodie qu’elle aurait décider d’écouter avant que je n’arrive ici pour fermer les yeux et passer un moment de calme pur avec elle. Depuis ce voyage, il y a aussi, et surtout, ses doigts qui se glissent souvent entre les miens, quand il se sont pas tout bonnement délicatement serrés autour de ma main. Pas par possessivité, mais simplement parce qu’elle apprécie soudainement ce contact qui, avant la rebutait souvent. Tout a changé après ce voyage, même si ce n’est que dans les détails. Il y a ces regards qu’elle me lance parfois, ce contact qu’elle cherche activement.

Et cette culpabilité qui ne me quitte pas dès que ses doigts glissent sur la paume de ma main pour s’en saisir.

Heidi attend. Patiemment. Peut-être trop. Peut-être qu’il faudrait qu’elle me secoue, me dise qu’elle en a marre d’attendre, qu’elle en a marre de cette incertitude. Juste de quoi me forcer à prendre cette décision qui m’effraie tant. Par peur de la perdre, est-ce que je vais pas simplement… la faire fuir ? C’est le genre de question qui me hante quand je vais chez elle à présent. Et même si je ne feins jamais les sourires que je lui adresse, même si je ne fais pas semblant de dormir, apaisée par sa proximité, il y a indubitablement une différence avec ce que c’était avant ce voyage. J’ai simplement peur de faire ce pas qu’elle attend. Peut de la décevoir, peur qu’elle se rende compte que, tout ça, au final, ce n’est pas aussi bien qu’elle l’imagine. Je ne vais pas changer sa vie en lui avouant ce que j’ai sur le cœur. Et j’ai peur qu’elle ne se rende compte que tout ça n’en valait finalement pas tant la peine que ça.

Mais aujourd’hui, tout ça, c’est simplement mis de côté. Oublié, relégué à une lointaine pièce dans mon esprit, fermée à clé. En entrant dans l’appartement, j’entends le cliquetis du métronome, remarque qu’elle était en train de travailler et je déglutis. Je déteste m’imposer à elle comme ça, même en sachant très bien que le lui dire me vaudrait un roulement d’yeux vers le plafond. Elle m’a toujours accueillie, encore plus maintenant, mais c’est la première fois que je l’interromps. Mais en plongeant mon regard dans le sien, je comprends qu’elle s’en fiche. Elle comprend. Et mon cœur s’emballe en la voyant ainsi. Mes lèvres tremblent et je hoche la tête, tellement reconnaissante que je ne sais même pas ce que je peux dire pour effleurer ce que je ressens à ce moment précis. Je parviens tout juste à balbutier quelques mots enroués. Tout ça pour un verre d’eau.

- N… Non. Merci.

Si j’avale quelque chose, je sens que je vais vomir tant le nœud dans mon ventre me fait mal. Et malgré la douceur et la chaleur de la main d’Heidi s’emparant délicatement de la mienne, ça ne l’affecte pas du tout. Contrairement à mon cœur qui accélère à nouveau. Stupidement. Douloureusement. Sur ce canapé qui a accueillie tant de nos après-midis, les yeux fermés, à écouter de la musique dans une obscurité presque totale, j’évite le regard d’Heidi, consciente de l’image que je renvoie, en cet instant précis. Je n’ai pas réfléchi. Je n’ai jamais voulu qu’elle me voie ainsi, aussi pathétique et misérable à cause d’un truc stupide.

- Non… ça va pas aller, Heidi… Il…

Il était là, tout près. Si près qu’il aurait pu presque tendre le bras et m’attraper. Me faire du mal, encore. Les genoux remontés contre ma poitrine, j’essaie de chasser les images qui cessent de m’assaillir, encore et encore… Toujours les mêmes. Celles d’un enfer que je pensais avoir réussi à enfermer à double tour, loin de tout, loin de ma vie, dans le passé d’où elles n’auraient jamais dû ressortir. Tout ça est à cause de lui…

Et Heidi... Heidi qui ne doit rien comprendre. Heidi qui a déjà vu les marques qui meurtrissent mon dos.  Qui n’a jamais posé de question à leur sujet alors même qu’elle aurait pu. Elle en avait le droit, mais elle n’a rien dit, n’en a même pas fait mention, s’est contentée de les accepter sans jamais essayer d’en savoir plus. Je n’ai pas envie d’en parler, mais elle a le droit de savoir. Le droit de comprendre ce qui m’arrive. Parce que sinon, je ne sais même pas comment je pourrais arrêter de retenir mes larmes que j’ai juste envie de libérer depuis que je l’ai vu.

- Mes… Cicatrices… Lui et les autres, c’est leur faute. Et maintenant, il est à la fac. Il était là et je… Je pouvais pas rester dans la même salle que lui. Je pouvais pas… Je veux pas qu’il me voit. Je veux pas qu’il recommence.

Pourquoi est-ce que j’en viens toujours à pleurer dès que j’en parle ? pourquoi j’arrive pas à juste dire ce qu’il s’est passé ? C’est passé ! C’est fini ! Je devrais plus avoir mal, je devrais plus avoir peur. Je peux me défendre. Je pourrais les envoyer à l’hôpital sans même lever le petit doigt mais je… j’y arrive pas. J’arrive pas à oublier. J’arrive pas à y penser sans me sentir mal.

Comment je fais pour être libre ?

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Sam 3 Juin - 19:55 (#)



Here Comes the Rain Again
Appartement de Heidi, Automne 2021
ft. Anaïs



I
l y a des images qui se gravent dans un esprit à tout jamais comme des totems d’un mal absolu à combattre. Les larmes naissantes d’Anaïs lorsqu’elle te contredit en font partie. Découvrir la compassion, c’est comme découvrir une nouvelle couleur. C’est tout un monde que tu croyais déjà connaître qui se teinte différemment et que tu dois redécouvrir comme si c’était la première fois. C’en est vexant parfois, de te rendre compte de tout ce dont tu es passée à côté pendant tout ce temps.

Bien sûr que si, ça va aller. Il n’y a rien au monde que tu ne seras pas prête à affronter pour que ça aille, et naïvement tu penses que ça suffira, comme si supprimer la source de son mal allait immédiatement en annuler les conséquences. Si la vie fonctionnait ainsi elle serait tellement plus simple ; tu sais pourtant qu’il est loin d’en être le cas.
Or, supprimer la cause d’un malheur permet de s’assurer qu’il ne se renouvellera plus jamais, et c’est exactement cette pensée qui traverse ton esprit comme un éclair lorsqu’Anaïs livre enfin les raisons de sa présence imprévue. Tu n’as jamais questionné l’origine des cicatrices qui couvrent son dos, car tu te doutes que tout comme les tiennes, elles scellent des souvenirs immortels que l’on cherche à enfouir par tous les moyens. Or, à l’instant précis où tu as compris qu’elles lui ont été causées par des mains humaines et que celles-ci ont ressurgi dans sa vie, tu t’es jurée silencieusement de les faire payer la moindre larme qu’ils ont fait verser à ta meilleure amie.
Pendant un court instant, tu ne peux retenir ta main de serrer la sienne plus fort avant de t’en rendre compte et relâcher tout de suite cette étreinte au prix d’un effort conséquent. Ton cœur est serré et une colère sourde que tu croyais évanouie depuis des mois y écrase tout autre sentiment pendant une seconde ou deux.

Tu ouvres la bouche, mais aucun mot n’arrive à en sortir spontanément. Ta gorge elle aussi est serrée, et tu réalises chaque instant un peu plus à quel point ton corps est affecté par cette compassion. « Anaïs je… » Tu quoi ? Y a-t-il au moins un mot pour exprimer ce que tu ressens maintenant ? C’est possible, mais il a été absent de ton vocabulaire pendant vingt-six ans. « Je te jure, tu m’entends ? Je te jure qu’il ne recommencera plus jamais. » Et tu sais exactement comment t’y prendre. Tu t’es rarement surprise à former des pensées aussi cruelles, mais le simple tremblement des mains de ton amie les justifie jusqu’à la dernière.
Il n’est ici même plus question de sentiments réciproques ou non et du nom que vous pourriez mettre dessus. Tout cela n’a aucune importance et pas la moindre place dans ta tête en ce moment : tout ce qui importe est de la rassurer, de la calmer, de lui faire sentir qu’elle est en sécurité. Mais comment ? La seule manière que tu connais est celle que tu as apprise lors de tes séances.

« On va mettre cette chanson que tu aimes, et on va respirer toutes les deux, d’accord ? » Doucement, tu lâches une de ses mains pour attraper ton téléphone et lancer la piste sur ton enceinte. « C’est ma psy qui m’a appris ça, et c’est ce que je fais à chaque fois que ça va pas. »
Agilement, tu te laisses glisser de l’assise du canapé pour t’accroupir devant elle et chercher à attraper son regard. Tes grands yeux de jade rencontrent les siens et les crochètent comme vos doigts. « Prête ? Allez, inspire, doucement, autant que tu peux. Et on retient, cinq secondes. Et laisse tout s’échapper, longuement. » Un exercice que tu as religieusement exécuté tant de fois que tu ne saurais plus le compter. Tu es consciente d’à quel point il est difficile à réaliser avec les souffle coupé par les pleurs, mais il sert à ça. « Encore une fois. On inspire, et on bloque. Six secondes. Et on souffle. Tu t’en sors encore mieux que moi. » Un fin sourire sincère fleurit sur ton visage, destiné à se refléter sur le sien. « Et encore une fois. Sept secondes. » Et autant de fois qu’il le faudra pour apaiser son corps et son esprit.


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En un mot : Outre en perdition
Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
* Fille émancipée d'une famille humaine qu'elle a fui pour sa propre sécurité. Outre dans un monde d'humains qui ne cherchaient pas à la comprendre, juste à la plier au conformisme réconfortant de la normalité.
* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
*Etudiante en médecine, acharnée et consciencieuse, pleine de projets en tête.
*Musicienne et chanteuse amateur ne sortant jamais sans son casque. Danseuse du dimanche. Incollable sur la musique, sa passion, son refuge.
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Dim 4 Juin - 20:11 (#)

Anaïs illustration

Je n’ai jamais voulu imposer cette vision et ce fardeau à qui que ce soit. Et certainement pas à elle. J’étais supposée être celle qui l’aidait, celle sur qui elle pouvait compter, celle qui lui offrait le réconfort qu’elle avait besoin ou la main qui la poussait un peu vers l’avant. Et au lieu de ça, c’est moi qui me retrouve à quémander son aide, à espérer un réconfort alors qu’elle a déjà tant de choses à gérer. J’étais supposée avait réglé ce problème, l’avoir relégué si loin que plus jamais il ne viendrait refaire surface de cette façon. Son seul moyen d’expression s’agitait dans mes cauchemars et c’était loin de yeux de tous. Je pouvais vivre avec, l’oublier momentanément et l’apaiser quand il surgissait la nuit, parce que j’avais le temps de me calme, du temps pour me dire que tout ça était loin, très loin.  Je n’avais pas imaginé une seule fois que la réalité me rattraperait ainsi avant de me frapper au visage.

Assise dans ce canapé si familier, c’est la sensation de la main d’Heidi sur la mienne qui m’ancre le plus dans l’instant. Elle est chaude et douce, même lorsqu’elle me serre un peu plus fort en réaction avec la vérité que j’ose enfin lui donner. Je me focalise dessus, essaie de ne penser à rien d’autre qu’à son geste, autrefois si rare, qui est devenu familier au fil des mois. Il y a longtemps que j’ai compris que chacun de ses gestes a plus de signification que le simple fait en lui-même. Il y a toujours quelque chose derrière un sourire, un regard ou une main qui se pose sur la mienne. Parfois, c’est lourd de sens et facile à comprendre, et des fois, je passe une heure ou deux à essayer de comprendre ce que ce pincement de lèvres et ce demi sourire pouvaient bien signifier. Cette fois, pourtant, il n’y a rien à interpréter. Elle est là, et c’est tout ce qui ressort de ce qu’elle fait.

Je quitte sa main des yeux pour fixer son visage. Une voix me hurler que je devrais lui dire de ne pas le faire. Qu’elle n’a pas à se salir les mains et risquer quoi que ce soit pour moi. S’en prendre à lui ne changera rien. Ça ne modifiera pas ce qu’il s’est passé et ça ne fera que la mettre en danger. Je secoue la tête, espérant qu’elle comprenne. Je neveux pas qu’elle fasse ça, je ne veux pas qu’elle se mette en danger et risque tout ce qu’elle a réussi à construire jusqu’ici. Ça n’en vaut pas la peine. C’est inutile de faire quelque chose comme ça. Mais une autre voix, qui n’a jamais disparu depuis ce jour-là, me souffle qu’il le mérite, que ce n’est qu’un juste retour des choses. Que je devrais même aider Heidi à s’en charger…

- Heidi…

Ça ne sert à rien. Je n’arrive pas à aligner les mots pour lui demande de ne pas faire ça. Elle prend les choses en main en lâchant la mienne et je me rends compte à quel point, véritablement, elle a bien plus évolué que moi. Elle a fait des pas tellement plus grands que moi pour s’en sortir. Elle a accepté de faire face à son passé alors que je cache a tête dans le sable depuis si longtemps. Je ne sais pas si j’ai le droit d’être fière d’elle, mais la vague de chaleur que je ressens en la voyant ainsi me fait me dire que je m’en fous. J’admire sa détermination et suis fière de ses progrès si rapides. Si seulement je pouvais faire comme elle.

- Okay…

Je la laisse faire, la laisse emplir la pièce de sonorités apaisantes, la laisse s’agenouiller devant moi. Le parallèle avec un certain voyage ne m’échappe pas, mais la situation n’a rien à voir, l’objectif n’est pas le même. A nouveau ses mains dans les miennes, à nouveau ses yeux qui plongent dans les miens et m’ancre dans le présent, repousse les images d’un passé que je crains, déteste et refuse d’oublier malgré tout ce que je peux clamer. Il n’y a plus rien d’autre. Juste elle, moi, la musique et nos respirations qui s’accordent. Les similarités entre cet exercice et la méditation que j’affectionne tant me sautent aux yeux et je me laisse portée par le son de sa voix et de nos respirations. Le tout sans jamais la perdre de vue, mimant son sourire sans même y penser.

- C’est comme la méditation. J’aime bien.

Je la laisse me guider, inspire, bloque ma respiration, expire. Deux fois, trois fois. J’arrête de compter au bout d’un moment, me laissant porter par sa voix et la caresse de ses doigts sur les miens. Cela prend du temps, mais mon cœur se calme, ma respiration s’apaise, les larmes cessent de couler et je peux lui sourire avec reconnaissance.

- Merci Heidi… Je…

Qu’est-ce que je peux dire de plus ? Je ferme les yeux, inspire lentement avant de faire quelque chose que je n’aurai jamais osé faire avant. Je glisse du canapé, enlace Heidi et enfoui mon visage contre son épaule en soupirant.

- Je suis désolée.

Désolée d’être si faible. Désolée de te faire subir ça. Désolée de te faire attendre. Désolée de pas être à la hauteur alors que j’aimerais tellement être capable d’être à tes côtés.

- J’avais peur de t’en parler avant… Je ne veux pas que tu fasses une bêtise. Je ne veux pas que tu t’en prennes à lui. Ça n’en vaut pas la peine Heidi. Il n’en vaut pas la peine. Je vais… je vais aller mieux, je dois juste prendre sur moi et ça ira mieux.

J’ai fait mon choix. Je ne veux pas qu’elle sa salisse les mains. Peu importe les risques, ça n’en vaut pas la peine à mes yeux. Elle vaut tellement plus qu’eux, je refuse qu’elle foute sa vie en l’air pour quelque chose comme ça. Le passé doit rester ça : le passé. C’est à moi de surmonter ça, pas à elle de faire quelque chose à ce sujet. Je m’en voudrais trop s’il lui arrivait quelque chose.

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Mar 6 Juin - 20:00 (#)



Here Comes the Rain Again
Appartement de Heidi, Automne 2021
ft. Anaïs



P
arfois, les mots sont de mauvais vecteurs de définitions, dans le sens où il y a tellement mieux qu’eux pour comprendre. L’exemple parfait est celui-ci : pouvais-tu vraiment dire que tu comprenais le concept de confiance avant de te trouver à genoux devant ta meilleure amie en pleurs dans la douce intimité de ton appartement ? Respirer ainsi à l’unisson et communier assez pour se laisser aller l’une vers l’autre, comme oublier les corps pour que s’opère simplement la réunion de l’esprit.
On oublie parfois à quel point il est agréable de respirer. Même si c’est vital, sentir l’air s’engouffrer dans sa poitrine et lentement s’en échapper est une sensation qui l’est tout autant. Tu t’es souvent imaginée en vampire, autant avant qu’après ta rencontre avec Elinor et ta marque, et à chaque fois, tu te vois respirer pour le simple plaisir de le faire. C’est littéralement une sensation qui naît de l’intérieur.

A force, tu ne donnais même plus le rythme à Anaïs. Seule la musique jouant discrètement en fond sonore ne perturbait l’atmosphère, et c’est uniquement grâce à elle que tu réussis à garder une certaine notion du temps. Et finalement, les larmes se tarissent, et la voix délicate de ta meilleure amie brise le silence.
Un sourire fleurit sur ton visage, heureuse d’avoir réussi à la soulager. C’était une question d’égo aussi, quelque part. Ca fait longtemps que tu n’as pas eu de crise devant elle, mais elle a toujours été là pour toi, toujours réussi à te faire du bien dans ces moments difficiles. Pas que tu souhaitais qu’il lui arrive la même chose, très loin de là, tu t’en voudrais de le penser, mais tu ne peux pas t’empêcher d’être toi-même rassurée par cette preuve que votre relation n’est en effet pas à sens unique. C’est d’un égoïsme abominable, tu en es consciente, mais il y a des songes que tu ne maîtrises pas.
Et alors, comme un écho lointain d'une situation qui n'a jamais connu du suite, elle te rejoint sur le sol. Elle passe ses bras autour de toi et ton coeur se serre d'un coup ; sa tête contre ton épaule, et ton palpitant accélère en balayant instantanément ces longues minutes de respiration pour te forcer à le calmer. Tu restes muette un long moment, seulement le temps de trouver le courage de lui rendre son étreinte à ton tour. Délicatement, ta main passe sur ton dos et le caresse avec précaution, comme si ton inexpérience pouvait causer un cataclysme au moindre faux-mouvement. Tu aimerais passer ta main dans ses cheveux, la serrer plus fort et sans doute bien plus encore mais... quelque chose en toi te l'interdit. Or, tu n'es plus exactement sûre de quoi.
« Je te l’ai dit, arrête d’être désolée. Rien de tout ça n’est ta faute. » Encore quelque chose que te dit ta thérapeute. Ca a été déterminant, pour toi.

C’est ta marraine qui t’a poussée à prendre ta première séance. Tu savais que tu en avais besoin, mais tu t’en avais pas la moindre envie. Après tout, c’est effrayant ; le chemin pour aller mieux consiste précisément à affronter tous les démons que l’on cherche à oublier. Alors, pendant les trois premières heures, tu n’as pas dit un mot, à part peut-être non pour répondre à une question. C’est à la quatrième que la psy a dit quelque chose qui t’a convaincue d’enfin entamer ce processus long et douloureux. « Quoi qu’il se soit passé pour que tu arrives ici, ça n’est pas ta faute. »

« Je comprends ce que c’est, de ne pas avoir envie de réveiller quelque chose qu’on s’est donné tellement de peine à enfouir. » Tu sais qu’elle en a conscience, après tout ce que vous avez vécu ensemble et tout ce que tu lui as livré, mais ça reste important pour toi de le rappeler. « Mais qu’on le veuille ou non, ça finit toujours par nous ronger d’une manière ou d’une autre. » Un long soupir t’échappe, mais tu continues. « C’est dur de combattre de vieux démons, peut-être plus que tout au monde, mais je suis convaincue que ça vaut le coup. Et que… demander de l’aide, parfois, c’est le mieux à faire. » Il t’aura fallu presque vingt-cinq ans pour l’apprendre, mais c’est peut-être l’une des leçons de vie les plus précieuses que tu aies retenu.
« En revanche. » Ton regard et ta voix étaient jusque là doux et compatissants. A ces mots, ils revêtent une forme de fermeté qui énonce sans détour qu’elle n’admettra pas de contradiction, malgré la douceur qu’elle garde en parade. « La personne responsable de t’avoir mise dans cet état va payer. » Tes yeux se fixent longuement dans ceux d’Anaïs et percent ses pupilles avec froideur. « Je vais lui faire mal. » Le mot résonne dans ta bouche comme un couperet absolu, renfermant toute la douleur que tu anticipes déjà d’infliger. « Je veux que ce soir tu dormes avec la conviction que tu ne verseras plus une seule larme par sa faute. »


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Baby Chaos - Là où je passe, la paix trépasse.
Anaïs Wilhm
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A SONG OF BLOOD

En un mot : Outre en perdition
Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
* Fille émancipée d'une famille humaine qu'elle a fui pour sa propre sécurité. Outre dans un monde d'humains qui ne cherchaient pas à la comprendre, juste à la plier au conformisme réconfortant de la normalité.
* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
*Etudiante en médecine, acharnée et consciencieuse, pleine de projets en tête.
*Musicienne et chanteuse amateur ne sortant jamais sans son casque. Danseuse du dimanche. Incollable sur la musique, sa passion, son refuge.
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Thème : Mama Cass Elliot - Make Your Own Kind Of Music
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Jeu 8 Juin - 17:22 (#)

Anaïs illustration

Ce n’est pas la première fois que je me retrouve à enlacer Heidi, mais là, c’est différent. Je n’ai pas demandé sa permission, ce n’est pas elle qui est venue vers moi parce qu’elle en avait besoin. C’est moi qui aie initié le contact, qui avait besoin de sentir une chaleur réconfortante et des bras bienveillants autour de moi. Heidi est tout ça, même s’il lui a fallu du temps pour s’en rendre compte et encore plus pour commencer à l’accepter. Et sans ça, jamais elle n’aurait répondu. Jamais elle n’aurait passé sa main sur mon dos en un geste de réconfort et jamais elle ne m’aurait laissé me blottir contre elle de cette manière. Les yeux clos, je sens son cœur battre, sa respiration et ses gestes, tous saccadés et incertains et je me rends compte de ce que je lui inflige à ce moment précis. J’ai beau lui dire que je suis désolée, je continue quand même, savourant un égoïsme que j’exècre d’ordinaire. Je me sens juste bien avec elle. Je voudrais que ça dure.

Le silence s’éternise et j’en profite honteusement, essayant d’oublier que ça va se finir dès qu’elle ouvrira la bouche. Et même si elle pense avoir raison, elle se trompe. C’est ma faute si on en est là. Si elle ne sait pas comment réagir, qu’elle hésite alors qu’elle a sans doute la même envie que moi. De me perdre dans une étreinte qui n’appartient qu’à nous, à humer son odeur et sentir la caresse de ses mains sur ma peau. J’aimerais tellement lui dire que je peux ignorer tout le reste et juste me concentrer sur elle. Mais tant que je serai dans cet état, je vais juste la rendre triste. Je ne veux pas qu’elle vive un enfer à cause de mes problèmes. Des problèmes que j’aurai dû régler il y a bien longtemps.

Je sais ce qu’elle essaie de me dire. Me faire aider… Elle a eu la force de parler de ses problèmes, angoisses et traumatismes à une psychologue et elle voudrait que je fasse de même. Je sais que je devrais. Cela fait longtemps qu’on me tanne pour que je franchisse le pas, que j’aille prendre rendez-vous et qu’enfin je puisse passer à autre chose. Jusqu’à aujourd’hui, je m’étais trouvée des excuses, j’avais repoussé l’échéance autant que possible. Pas le temps, pas besoin, tout allait mieux. Mais après ce qu’il vient de se passer…

- Heidi, je…

Est-ce qu’un simple « j’ai pas envie » a la moindre valeur quand j’arrive à réaliser l’exploit de me faire du mal, mais de lui en faire, à elle aussi ? Elle qui attend patiemment, essaie de m’aider tout en me laissant le choix. Elle aurait û me dire que je devais le faire, que c’était la chose à faire, mais non, elle ne le fait pas. Elle se contente de me pousser gentiment, de m’aider vers la seule inévitable solution réaliste.

- Je peux pas y aller seule. J’y arriverais pas.

Je suis pas aussi forte que toi, Heidi. Je suis pas aussi déterminée à laisser le passé derrière moi. Je suis lâche et stupide de m’accrocher ainsi à ce traumatisme et à la vie que je menais avant. Je ne sais même pas pourquoi j’en arrive là. Que j’en viens à te créer des problèmes et que tu t’obliges à agir alors que tout ce que je veux, c’est que tu sois saine et sauve. Lorsque je plonge mon regard dans le sien, que je me perds dans l’émeraude de ses yeux, je vois encore cette flamme et cette détermination à agir peu importe ce que je pourrais lui dire. Et la vérité est là. Je me fiche de ce qui peut arriver à ce type. Je m’en fiche. Je ne veux juste pas qu’il arrive quelque chose à Heidi. Je ne veux pas qu’elle se salisse les mains et se crée des problèmes pour moi.

- Je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose… Jamais je me pardonnerai de t’avoir entraînée là-dedans. Heidi tu… Il ne vaut pas que tu te salisses les mains. Je ne veux pas te perdre.

A quoi ça servirait tout ça ? A quoi ça servirait que j’aille mieux, que je fasse tous ces efforts, si elle n’est pas là quand j’arrive enfin à m’en sortir ? je ferme mes yeux, inspire lentement avant de les ouvrir à nouveau. Je sais qu’elle ne changera pas d’avis, peu importe ce que je lui dis. Elle a décidé de s’en prendre à lui et rien de ce que j pourrais dire ou faire ne changera ça. Et c‘est horrible que je me fiche de son sort. Tout ce qui m’importe, c’est elle.

- Promets-moi que tu feras attention. Qu’il ne va rien t’arriver… Et que personne n’en saura rien.  

Je ne sais pas ce qu’elle compte faire. Je veux juste qu’elle revienne et que rien ne lui retombe dessus.

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Ven 9 Juin - 16:50 (#)



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ft. Anaïs



C
haque nouveau souffle montre la tension diminuer dans la pièce. Chaque nouvelle seconde de silence, un peu plus d’harmonie diffuse dans le salon de ton humble appartement. C’est seulement elle et toi contre le monde entier s’il le faudra, comme ça l’a été depuis quelques mois maintenant et comme ça le sera pour le reste de vos vies. Tu aimerais croire qu’un lien s’est matérialisé entre vous, un discret fil d’or qui relie vos cœurs sans que tu puisses le voir, mais qui ne saurait rompre. C’est un peu comme cela que tu le ressens, et pour cette raison que tu te montres si patiente pour attendre un événement que tu n’arrives même pas a imaginer.
Tu crois que tu n’as plus peur de le penser dorénavant, mais un jour il faudra bien le verbaliser, et tu crains en revanche que cette étape soit d’une difficulté encore inédite.

Mais pour le moment, il y a des préoccupations bien plus immédiates. Si vous êtes semblables sur plus de plans que vous ne le pensez, voila une différence fondamentale entre vous deux. Elle a bien compris ce que tu essayais de lui dire sans oser le dire, parce que tu as grandi dans un environnement portant un mépris terriblement palpable pour ceux qui ont le courage de reconnaître qu’ils ont un problème. Toi, tu avais honte de te présenter au cabinet ; Anaïs en a peur.
C’est presque douloureux de te rendre compte que tu peines a la comprendre au final. Tu as toujours appris a gérer ta peur en solitaire et a la confronter pour toi-même t’endurcir. Peur de la douleur ? Elle disparaîtra a force de coups. Peur de te faire prendre a voler ? Il suffira de quelques larcins pour t’en débarrasser. Peur de décevoir ? Ce ne sont que des mots, a force de les entendre ils finiront par perdre leur sens. C’est une stratégie absurde quand on y pense, de motiver une action a cause même de la peur qu’on en a. Une question d’ego ; de survie. Tu serais morte dans un brasier seulement pour te prouver que tu étais capable de le faire sans lâcher une larme.
Il te faut donc un vrai moment de réflexion avant de pouvoir trouver une réponse a formuler. Elle est si simple, pourtant, évidente même, mais la gentillesse, si elle t’a un jour été innée, est depuis longtemps un effort conscient que tu dois faire. « On ira ensemble si tu veux. »


Ça te fait mal au cœur, ce sourire terriblement doux et candide que tu lui offres a voir. Des années durant, tu as rêvé d’avoir une amie comme elle avec laquelle vivre une enfance naïve et parsemée d’aventures sans conséquences. Elle est encore tenace, cette envie de remonter dans le passé, et le réaliser ouvre toujours ta vision au long chemin qu’il te reste encore a parcourir pour être en bonne santé.
Tu te rends tout a fait compte que tu n’agis pas comme une adulte, et c’en est d’autant plus une source d’amertume que tu caches honteusement. Vingt-six ans, ce n’est pas normal de s’imaginer en avoir dix, et la voix intérieure qui te ramène a la raison a elle-même tant de peine pour cette enfant qui vit depuis tout ce temps avec un bâillon dans la bouche.

Tu veux être une adulte rassurante, une amie stable, une épaule immuable, et tu aimerais lui faire comprendre. Tu es assoiffée de sang, certes, mais tu ne laisseras jamais cette soif, qu’elle soit littérale ou figurée, entraver le lien qui vous unit. « Fais moi confiance, d’accord ? » Les yeux teintés d’un reflet étrange, presque triste au dessus de ce sourire si tendre et si discret, tu attrapes a nouveau les mains de ta meilleure amie. « Je ne ferai jamais quelque chose qui pourrait te contrarier. »

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En un mot : Outre en perdition
Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
* Fille émancipée d'une famille humaine qu'elle a fui pour sa propre sécurité. Outre dans un monde d'humains qui ne cherchaient pas à la comprendre, juste à la plier au conformisme réconfortant de la normalité.
* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
*Etudiante en médecine, acharnée et consciencieuse, pleine de projets en tête.
*Musicienne et chanteuse amateur ne sortant jamais sans son casque. Danseuse du dimanche. Incollable sur la musique, sa passion, son refuge.
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Lun 12 Juin - 16:47 (#)

Anaïs illustration

C’était l’histoire de peu de choses, au final. Il a fallu une petite poussée d’une paume de main rassurante, et le plongeon s’est fait tout seul. Mais au lieu de tomber, c’est comme si j’avais sauté moi-même, fais un immense pas en avant pour me jeter moi-même dans l’inconnu. Tout ça dans le seul but d’affronter ma peur au lieu de la fuir comme je l’ai toujours fait jusque-là. Même en me préparant, même en sachant que c’est pour le mieux, pour moi, mais aussi pour les autres, j’ai quand même cette appréhension qui me noue le ventre. Ça ne peut qu’aller mieux, pas vrai ? Après des années à repousser l’idée, à me dire que tout allait mieux, est-ce que ça aura le moindre effet où est-ce que revivre tout ça ne va pas juste empirer tout le reste ?

Assise sur une chaise de la salle d’attente, j’essaie de ne pas penser à tout ça. Je me concentre sur ma jambe qui tremble nerveusement et sur la pression rassurante de la main d’Heidi dans la mienne. Qu’elle soit là, ça vaut tellement plus pour moi que n’importe quoi d’autre. C’est elle qui m’a poussé un peu plus à faire ce pas et elle est là, rassurante. Elle l’avait promis, mais l’acte a bien plus de valeur et je n’ai pas lâché sa main depuis qu’on est entré dans le bâtiment. C’est même elle qui s’est occupé de parler à l’accueil, j’ai la gorge trop nouée pour émettre plus qu’un assentiment. J’inspire lentement et serre un peu plus sa main. Et quand je me pose la question de l pourquoi je m’emmerde à faire tout ça, la réponse devient évidente.

Je le fais pour elle.

Je peux me donner tous les objectifs du monde, dire que je veux que ça aille mieux, que je veux avancer, je m’en sortais bien sans tout ça. Mais c’est pour Heidi que j’ai franchi le pas. C’est pour elle que je suis dans cette salle, que je m’apprête à parler de quelque chose que je n’aime pas dévoiler. Parce qu’elle attend et que ça me bouffe de pas pouvoir lui offrir quelque chose dont elle a envie et besoin. Une chose qu’on ressent toutes les deux et qui a éclos sans même que je m’en rende compte. Je lui ai demandé du temps et elle n’a même pas émis la moindre plainte à ce st. Elle est là et elle patiente, elle reste à mes côtés et je m’en veux tellement de pas juste aller vers elle et prendre les choses en main.

Tout ça parce que j’ai peur de faire de la merde.

Je ne veux pas que ça finisse comme avec Rica. Qu’elle s’éloigne parce que ça devenait trop dur de gérer mes merdes. Que la cassure d’halloween n’a jamais vraiment pu se réparer. Que mes angoisses prenaient trop souvent le pas sur le reste. Si les choses évoluent avec Heidi, j’ai envie de faire les choses bien, de ne pas être toujours en train de batailler pour me sortir de ma propre tête. Je ne peux pas en vouloir à Rica, elle a eu raison et même si la blessure est encore à vif, ça m’a fait prendre conscience que je ne pouvais pas espérer aller mieux si les autres autour de moi savait que ça n’allait pas.

- Merci encore d’être venue avec moi.

Je n’ai même pas les mots pour lui dire à quel point ce qu’elle fait est important. Et même si je n’ai pas voulu qu’elle se mette en danger pour moi, j’ai bien vu qu’elle a pris les choses en main. Pendant trois semaines, j’ai été en cours avec la peur au ventre qu’il fasse quelque chose. Je ne m’attardais plus dans les salles ou à la bibliothèque, filant aussi vite que possible. Jusqu’au jour où il a cessé de venir pour réapparaître avec le visage tuméfié avant de disparaître pour de bon. Quan j’ai posé la question à heidi, elle ne m’a pas donné de réponse, mais j’ai vu dans son regard que c’était elle la responsable ; Est-ce que je me suis senti mal ? Est-ce que je me suis sentie coupable ? Non. Juste soulagée qu’elle aille bien. Juste rassurée de savoir qu’elle n’avait pas de problème. J’ai simplement jeté un œil à ses mains que je ne voulais pas voir blessées, ai constaté qu’elles étaient toujours aussi douces et parfaites, et les choses ont repris leur cours normal. J’ai repris les cours avec sérénité et on n’en a plus jamais reparlé. Mais le sentiment chaleureux qui a enflé dans ma poitrine ce jour-là n’a jamais cessé d’exister, se réchauffant toujours un peu plus à chacun de ses gestes. Et il brûle doucement, à présent.

- Mademoiselle Wilhm ? par ici, je vous prie.

J’inspire lentement, jetant un regard à Heidi, serrant sa main une dernière fois avant de me lever pour entrer ans la pièce. La psychologue a l’air gentille, me serre la main délicatement et me fait m’installer sur un de ces fauteuils comme on voit dans les films. Je me sens idiote.

- Vous êtes venue accompagnée, c’est très bien. C’est important de ne pas faire la démarche seule. Mais cela montre aussi que vous êtes angoissée. Détendez-vous, il ne peut rien vous arriver ici et rien ne sortira de cette pièce.

J’inspire longuement, ferme les yeux une seconde. Ou deux. Ou peut-être dix. QSuand je rouvre les yeux, la psychologue n’a pas bougé. Elle attend, un sourire patient aux lèvres.

- Et si vous me disiez ce qui vous amène, Anaïs ?

C’est toute la question. Parce que je ne sais même pas par où commencer.


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Lun 12 Juin - 19:27 (#)



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Appartement de Heidi, Automne 2021
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C
Depuis cet après-midi où Anaïs a débarqué chez toi sans prévenir pour pleurer tout son soûl, tu as mis un point d’honneur à te faire une présence stable et rassurante pour elle. Régulièrement, tu prenais le temps d’aller la chercher après les cours, la déposer un peu où elle voulait, lui prendre la main lorsque les émotions étaient un peu trop dures à supporter sans. Et tu en profitais surtout pour froidement étudier la classe de ta meilleure amie. Tu sais pertinemment qu’elle ne t’aurait jamais donné le nom ni le visage de celui sur qui devra s’abattre fatalement le courroux dément d’une amie dévouée.
Il aura fallu quelques semaines pour repérer, à force de déductions un peu bancales et d’observations discrètes, qui était le garçon en question. Celui qui avait fait tant de mal à celle que tu chéris par-dessus tout. Celui qui devrait payer. Mais tu as réussi. Tu as trouvé son nom, sa photo sur les réseaux sociaux, tu t’es assurée qu’il s’agissait bel et bien de la bonne personne, et tu as élaboré un plan. Sommaire, certes, mais c’est un plan efficace.

« Mason Maddox ? » Le type se retourne et cherche une seconde d’où vient la voix qui l’appelle. « C’est une amie à moi qui m’a parlé de toi. » Son regard de sale petite fouine tombe finalement sur toi, et tu te retiens déjà de le frapper lorsque tu sens ses yeux glisser de haut en bas sur ton corps avant qu’il ne daigne te répondre. « Elle t’a vu aux sélections de l’équipe de foot et elle voulait vraiment te parler, mais elle est trop timide pour faire le premier pas. » Flatte son égo, et il te suivra. Ce genre de type ne voit les autres que comme des nombres, des compteurs à faire grimper. Ca te dégoûte. « Elle nous attends par-là, si tu veux bien. » L’automne tirant bientôt sa révérence, les nuits gagnent du terrain, et à cette heure-ci, l’obscurité couve une bonne partie du campus déjà. « On est bientôt arrivés, elle est juste derrière le mur. » Dans un parfait angle mort, un endroit oublié de tous.
La starlette de l’équipe dépasse l’angle, et à ce moment précis, un de tes coudes s’abat violemment contre ses côtes. Un cri de douleur étouffé lui échappe alors que ton pied frappe brutalement l’arrière de ses rotules pour le faire s’effondre contre le bitume. Habité par un peu plus de courage que tu aurais pu le penser, il tente de se retourner, puis de se relever, mais tu le cloues au sol avec un coup de pied dans l’estomac qui lui coupe le souffle pendant une seconde.
Tes yeux verts de glace le fixent avec hauteur en train de se tordre de douleur sur le sol pendant que tu attaches tes cheveux en un chignon grossier. Quelques secondes passent avant qu’il n’essaie à nouveau de se relever. Et à nouveau, tu coupes net son élan en lui assenant un nouveau coup de pied d’une rare violence au foi, sans plus contenir la force que la Marque te confère. Mason crache un mollard rouge, et ta botte trouve sa joue. Son visage ainsi piétiné, il est incapable de poser les yeux sur ton visage ni de quémander la moindre pitié. Il n’en a pas eu lorsque lui et ses amis ont laissé sur le dos d’Anaïs ces marques qui la hantent. Tu es transie d’une colère sourde et glaciale, et le seul droit que tu lui accorderas sera celui de gémir pathétiquement de douleur une fois que tu en auras fini avec lui.
Ton pied se met alors à appuyer plus sur son visage et le faire frotter longuement contre le macadam rugueux. « Ca n’est jamais agréable quand le passé nous rattrape, pas vrai ? » Et un nouveau coup de pied s’abat contre son estomac. La gamin roule sur lui-même, se recroqueville, incapable de trouver la force de hurler. Nonchalamment, tu enjambes ton torse pour de nouveau le faire face. Un nouveau coup, puis un autre, et un autre encore, chacun plus puissant et scélérat que le précédent. Devant son visage, une petite tâche vermeil décore le sol. Bien, c’est le signe qu’il va regretter longtemps. A nouveau, tu l’accables d’un coup de pied, mais cette fois au visage. Tu dois faire plus attention, ici, puisqu’en frappant trop fort, il pourrait simplement s’évanouir. Ce n’est pas ton objectif : il doit rester conscient jusqu’à la fin. Un autre, et encore un, avant que tu n’essuies avec dédain la semelle de ta botte contre sa joue tuméfiée.
Finalement, une fois le visage de l’étudiant réduit en une masse informe de sang, de morve et de larmes, tu t’accroupis devant lui. D’un doigt écœuré, tu fais lentement pivoter sa tête pour t’assurer qu’il te regarde droit dans les yeux, et tu murmures. « Maintenant, tu vas quitter la ville pour ne plus jamais revenir, et à chaque fois que tu pleureras en essayant de te tenir debout, tu songeras à ce que tu as fait pour mériter ce que je viens de te faire, c’est compris ? » L’intensité de ta haine ne fait que renforcer plus la puissance de la Présence que tu lui infliges. Il hoche difficilement la tête en silence, et tu te relèves doucement. « Et si on te demande comment tu t’es fait ça, tu diras qu’une bande de délinquants a essayé de voler ton portable. » Un dernier coup d’œil pour t’assurer de sa bonne compréhension, et tu tournes les talons, laissant Mason rampant dans son propre mucus ensanglanté.

La secrétaire t’accueille avec un sourire doux. Elle te connait, maintenant. Bientôt un an que tu as commencé le travail ici, et tout autant de temps qu’elle te voit toutes les semaines le même jour, à la même heure. Elle s’étonne donc naturellement de te voir à cet horaire. « Oui, j’accompagne mon amie Anaïs. Wilhm. Voilà. Oui, on va attendre. » La main fermement crochetée dans celle de la rousse, tu l’accompagnes jusqu’à la salle d’attente du cabinet où tu as l’habitude de patienter toutes les semaines. Sauf que cette fois, ça n’est pas pour toi. Tu n’es pas fière, mais heureuse qu’elle se soit décidée à aller mieux. La voir et la savoir aussi mal te fendait le cœur sans que tu ne puisses rien y faire.
Elle te remercie d’être venue, et quelque part ça te surprend tant c’était naturel pour toi d’accepter de l’accompagner. Sur ton visage, ce sourire doux, subtil et rassurant que tu essaies de lui montrer au quotidien alors que tu lui souffles quelques mots en entendant la porte de l’autre salle s’ouvrir. « C’est normal, c’est ce que font les amies, je crois. » Tu serres un peu plus sa main crispée à l’intérieur de la tienne comme pour réaffirmer une dernière fois ta présence. « Ca va bien se passer, promis. »

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En un mot : Outre en perdition
Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
* Fille émancipée d'une famille humaine qu'elle a fui pour sa propre sécurité. Outre dans un monde d'humains qui ne cherchaient pas à la comprendre, juste à la plier au conformisme réconfortant de la normalité.
* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
*Etudiante en médecine, acharnée et consciencieuse, pleine de projets en tête.
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Thème : Mama Cass Elliot - Make Your Own Kind Of Music
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Mar 13 Juin - 12:23 (#)

Anaïs illustration

Je me suis toujours représentée les psychologues comme des gens froids et détachés, obligés de faire face à tant d’émotions difficiles qu’ils sont obligés de créer une distance, comme une sorte de barrière pour ne pas être avalée par la détresse des autres. Pour moi, ça revenait à parler à une inconnue derrière un mur et ça n’a jamais été quelque chose que j’ai voulu vivre. Malgré tout ce qu’on pouvait me dire, j’avais peur. Peur qu’on me dise que c’était ridicule, que mes angoisses n’étaient rien de plus que mon propre fait et mon incapacité à aller de l’avant. Peur que tout ça ne soit au final qu’une erreur ma part que j’aurai pu corriger rapidement, facilement. J’avais juste peur de voir la réalité en face. Et parler devant aussi difficile que fermer l’œil après une terreur nocturne. Je me suis retrouvée bloquée, incapable de dire le moindre mot face à la psychologue.  Ce fut sa voix qui s’élève finalement, après ce qui semble être un temps infini de silence.

- Je vois qu’Heidi vous a accompagné. Elle m’a parlé de vous.

Je redresse la tête, surprise de cette information et la facilité avec laquelle elle me la donne.

- De moi ?

- Oh oui. Elle a beaucoup de choses à dire à votre sujet. Et cela fait un moment que j’espérais que vous veniez me voir à votre tour. Rassurez-vous, Heidi n’a rien divulgué de vos problèmes, mais j’ai été formée à comprendre et décrypter ce qu’on dit autant que ce qu’on ne dit pas.

Je ne peux m’empêcher de déglutir. Je craignais ça aussi. D’être analysée, métaphoriquement disséquée pour être étudiée. J’inspire lentement, pas bien sûr que tout ça soit une bonne idée, au final.

- Vous n’avez rien à craindre, ils ne peuvent pas vous atteindre ici. Tout est dans le passé.

Ah, oui. Evidemment. Elle a pu lire mon dossier. Elle sait ce qu’il s’est passé. Me demander de raconter, c’est juste sa façon d’entamer sa psychologie et d’estimer ce que je dois faire dans ma vie pour aller mieux. Et même en sachant ça, en étant moi-même convaincue qu’ils ne peuvent pas m’atteindre, ça ne rend pas le récit plus évident à raconter. Et malgré tout ce qu’elle peut dire et le fait que je n’ai pas de raison de craindre quoi que ce soit, que je n’ai pas à retenir mes larmes ou à me sentir gênée, ce n’est pas aussi simple. Si ça l’était, je n’aurais pas besoin d’être là. Et je suis persuadée qu’elle en a conscience.

Ce qui est étonnant, et l’a toujours été, c’est la facilité avec laquelle les mots finissent par s’écouler une fois que j’ai réussi à me lancer. Comme s’il y a avait un barrage et qu’il fallait simplement ouvrir les vannes. Je ne sais pas combien de temps ça m’a pris pour réussir à réellement ouvrir la bouche, mais une fois que j’ai commencé, j’ai tout raconté d’un traité. La révélation, la solitude et la mise à l’écart, l’agression, la douleur, la peur, la fuite, les déboires et la tentative de suicide. Tout. J’ai tout déballé d’une traite sans même réfléchir, ne laissant qu’un long silence suivre le tout alors que je reprends mon souffle et sèche vainement mes larmes, d’autres les remplaçant aussitôt.

Le reste de la séance est surtout un jeu de regard et de questions sur ce que tout ça provoque chez moi. Peur, anxiété, angoisse, cauchemars et terreur nocturne, apitoiement. Mais aussi l’envie d’avancer, l’idée que ça me pousse à faire de mon mieux pour atteindre mon but, que ça me pousse aussi à aider ceux qui en ont besoin, les rencontres que j’ai fait après out ça. Si je vois le mauvais, elle me fait voir l’autre bon côté des choses et, même si lorsque la séance se termine, j’ai toujours les larmes aux yeux et se sentiment douloureux dans la poitrine, elle m’affirme que les progrès seront là plus vite que je ne l’imagine. Elle ouvre la porte, me laisse sortir avant de me demander d’un ton qui admettait qu’elle connaissait déjà la réponse.

- On se voit la semaine prochaine ?

Je n’ai pas eu le temps d’hésiter, ni même eu l’envie de le faire. J’ai hoché la tête plusieurs fois en reniflant.

- Oui.

Il était grand temps que j’accepte que j’aie un problème et que je ne peux pas le résoudre simplement en l’ignorant. Il m’avait fallu une crise d’angoisse et la main rassurante d’Heidi après trois ans de galère pour enfin l’accepter, mais c’était là et il fallait que je fasse quelque chose. En tournant la tête et en voyant Heidi, je me dis que ça en vaut largement le coup. Je la rejoins alors qu’elle se lève et ma main trouve aussitôt la sienne, enlace mes doigts avec les siens et j’expire difficilement, essayant de ravaler les larmes que je déteste qu’elle voie couler. Je pose mon front contre son épaule et inspire lentement avant de longuement soupirer.

- Je suis désolée que tu doives m’attendre.

Je lève mes yeux vers les siens et oublie pendant un instant le reste du monde. Il y a trop de choses que je voudrais lui dire et faire, mais c’est tout juste si ma main ne tremble pas dans la sienne. Je fais tout ça pour elle.

Pour nous.

- J’arrive…

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