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Gimme shelter | January

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Anonymous
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Sam 13 Mai - 21:44 (#)

Grognements essoufflés, griffes qui frappent frénétiquement le bitume, je sens leur poursuite acharnée, leur haleine fétide et leur poil trempé par la pluie dégageant cette odeur de chien si spécifiquement insupportable. Les éclats de voix des passants que l’on bouscule, que l’on effraie en se prenant dans leurs jambes. Mon corps et mon esprit sont entièrement focalisés sur la fuite. Tout pour ne pas finir broyé entre leurs crocs…

Je ne décélère pas malgré les obstacles et l’eau glacée qui s’immisce dans mon pelage. Je repère une benne à ordure, bondis, pliure bruyante du couvercle en plastique sous mon poids, je saute encore avec bien plus d’agilité dont ils ne pourraient faire preuve pour atteindre les escaliers de secours  accrochés au flanc d’un immeuble.

Mon buste se soulève rapidement sous une respiration trop rapide qui me force à ouvrir la gueule, le regard penché sur les deux silhouettes qui rôdent en cercle quelques mètres plus bas, reniflent pour trouver un moyen de me rejoindre. Si je redescends, je suis mort.

Je pourrais m’envoler. Mais ici, on risque de me voir. Et puis, la nuit commence à tomber. Pas question de la passer dans le froid…

Mes yeux se lèvent vers la ville, pupille qui se rétracte à la lueur d’un lampadaire. Sur ma tempe, je ressens le chatouillis d’une griffure qui se colmate à toute vitesse. Au loin, l’effervescence de bruits, des voitures, des humains, des chiens, des oiseaux. J’aurais bien pu y passer que le cours de l’histoire n’aurait pas dévié.

Je grimpe hâtivement les marches métalliques et longe les fenêtres du bâtiment. J’aperçois d’abord un couple assez âgé, avachi dans un canapé vieillot devant un poste de télévision qui crache sa lueur bleutée et tout un tas de voix criardes. Ça pourrait le faire mais… Voilà que je sursaute. Un autre clébard, bien plus petit et ridicule que ses cousins plus bas, se dresse subitement derrière les carreaux et se met à aboyer, sautillant dans l’excitation joyeuse et stupide de m’atteindre à travers la vitre.

Je me redresse avec fierté, l’ignore et grimpe d’un étage, les pattes glissant sur le métal, le froid qui commence à m’atteindre.

La voilà, l’hôte parfaite.
Entre deux lames décalées du store, sa fine silhouette, sa longue chevelure blonde, ses airs candides et fatigués, un peu perdue, pensive au-dessus de la casserole dont s’échappe un épais nuage de vapeur. L’appartement semble propre, modeste mais agréable. Les décorations ne sont pas à mon goût mais… il sera toujours temps de les détruire plus tard.

Je me redresse sur mes pattes arrière pour plaquer les griffes sur la vitre, commencer à gratter tout en miaulant. D’abord discrètement. Et puis plus fort, qu’elle se presse un peu de me sortir de cette pluie glaciale.

Légères vibrations ; elle approche. Le battant s’ouvre à peine que je m’engouffre à ses côtés, saute jusqu’à poser les quatre pattes sur le parquet. Je respire encore un peu trop fort, me sens lourd de toute cette eau prise dans ma fourrure. On entend toujours les chiens crier leur impatience d'en découdre dans la rue. Peut-être aura-t-elle l’esprit de relier ces éléments jusqu’à ma présence dans son salon.
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Anonymous
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Mar 16 Mai - 0:34 (#)

Le fumet qui se répandait dans l’appartement chassait à peine l’odeur entêtante de la peinture qui avait envahi le petit appartement. Jane avait passé la journée devant sa toile, crayonnant, effaçant, ajustant les traits. Recommençant, pour mieux abandonner, et prendre une nouvelle toile, sur laquelle elle avait commencé à peindre Zelda et Myrtle. Elle reviendrait à la précédente plus tard, si elle trouvait comment conjuguer l’image de sa sœur enfant à ce à quoi elle ressemblait maintenant. Elle n’avait pas quitté le minuscule espace transformé en coin peinture improvisé, reconnaissable parce qu’une bâche en plastique recouvrait le parquet usé, pour ne pas risquer d’y faire tomber de la peinture. Et parce qu’il s’y trouvait deux chevalets, et des tubes de peinture. Elle n’avait pas remarqué qu’elle avait faim jusqu’à ce que son estomac se rappelle bruyamment à elle. Elle avait pourtant rarement faim, même si les privations étaient loin maintenant, quoi qu’elle ne mange que de minuscules quantités à la fois, réparties tout au long de la journée… et jamais en public.

Posant la palette pleine de peintures à terre, elle avait donc fouillé ses placards pour dénicher une boîte de thon, des pâtes et de la crème fraiche, et le tout mijotait, la vieille hotte probablement premier prix faisant un bruit d’enfer, alors qu’elle remuait doucement le contenu de la casserole, inconsciente de la pluie battante – ou accueillant plutôt favorablement le bruit qu’elle trouvait très apaisant – et du bruit ambiant. Avant qu’un son inattendu la sorte de ses pensées, sans qu’elle n’identifie directement d’où il provenait. Plissant les yeux, elle regarda d’abord la minuscule fenêtre arrondie de sa cuisine où les pigeons avaient l’habitude de se cogner, semblant penser qu’il pouvait entrer dans l’appartement par là sans se rendre compte qu’elle était fermée puis celle, plus imposante, à l’opposée.

Elle écarquilla les yeux et entrouvrit légèrement ses lèvres, arrondies par la surprise, alors qu’elle voyait un chat gratter furieusement à sa fenêtre, sous la pluie battante. Comment s’était-il retrouvé là et pourquoi attirer son attention comme ça ? N’avait-il pas déjà des maîtres ? Se précipitant pour lui ouvrir, elle lui laissa à peine le temps de mouiller le parquet sur lequel il s’est jeté qu’elle le prit dans ses bras pour l’amener à la salle de bain, plus par souci qu’il ne prenne pas plus froid que maintenant que pour épargner le sol, saisissant la première serviette à portée de main pour l’y emmitoufler et le sécher aussi bien que possible. S’il tombait malade parce qu’elle ne s’en occupait pas bien… Elle s’en voudrait énormément. Qu’importe qu’elle ne le connaisse pas dix secondes avant. « Là, ça va aller. Tout va bien. C’est les vilains chiens qui t’ont fait peur ? » Leurs aboiements retentissaient toujours, par… Mince, la fenêtre laissée ouverte ! Et le repas sur le feu ! Elle ne voulait pas inonder son appartement. « Reste-là, je reviens tout de suite. » Comme s’il pouvait réellement bouger, emmailloté dans une serviette et posé dans la minuscule baignoire, dans laquelle Jane tenait à peine, jambes repliées.

Se précipitant pour fermer la fenêtre, elle fit au plus vite, éteignant aussi le feu sous la casserole, pour s’assurer que le petit chat allait bien, et paniqua alors qu’elle ne le voyait plus, la serviette sens-dessus dessous, avant de comprendre qu’il s’était caché dessous en embuscade… tardivement, alors qu’il lui sautait dessus et agrippait son bras, doucement, sans agressivité, sans les griffes, uniquement pour jouer, lui arrachant un cri de surprise et un petit rire. « Doucement ! Laisse moi m’occuper de toi et te sécher, et ensuite on va jouer ! » Même s’il lui compliquait la tâche. « Tu as un nom ? Tu as perdu ton collier en montant ? » Il s’était peut-être accroché quelque part, surtout alors que son poil semblait ébouriffé, que quelques touffes manquaient, non ? « Tu n’es pas blessé ? Je ne sais pas comment te soigner, moi… » Et elle n’avait personne à qui demander. « Tu dois avoir faim. » Elle ne savait même pas bien pourquoi elle lui parlait : comme s’il allait lui répondre. Le reprenant dans ses bras, le serrant fermement contre elle, elle allait s’asseoir sur le canapé qui n’avait quasiment plus de rembourrage, s’enfonçant profondément et – peut-être – un peu brutalement, caressant doucement le chat. « Tout va bien maintenant, shhh. » Elle espérait, en tout cas, qu’il n’ait pas de blessure, mais elle n’osait pas trop regarder. « Comment je vais t’appeler ? Maestro ? Berlioz ? Duchesse ? Orchidée ? Piano ? Chaussette ? Nala ? » Est-ce qu’il saurait reconnaître son vrai nom, si elle le prononçait ? Elle laissait volontairement un temps entre chaque nom, pour qu’il puisse réagir. Mais est-ce qu’il la comprenait seulement ? Elle n’avait jamais eu d’animal.
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Anonymous
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Sam 27 Mai - 19:43 (#)

Quelle désagréable sensation que d'être si brusquement arraché au sol. La pression contre mon ventre est trop intrusive, et je me crispe alors qu'elle me trimballe bien malgré moi, je ne sais où.

La vue de la baignoire, l'odeur puissante du savon éveillent un vent de panique. Mes griffes s'accrochent à tout ce qui passe à portée : vêtements, serviettes, rideau de douche, sans succès.

La folle m'emmitoufle de force dans une camisole de serviette, et aucun grognement ne semble vouloir lui faire lâcher l'affaire. Elle s'éloigne, me laissant là, pathétiquement prisonnier, poussant de mes quatre pattes et de toutes mes forces sur le tissu éponge puant la fleur qui ne fait que s'emmêler davantage et m'imprégner de cette odeur.

Je dois bien me résoudre à abandonner la lutte, pour le moment. Il me faut reprendre mon souffle, toutes ces péripéties m'épuisent. Je me demande si le clébard de l'étage du dessous aurait été si pire.

Je l'entends s'agiter à la cuisine puis revenir, vibrations de ses pas qui traversent l'email de la baignoire jusqu'à mes coussinets glacés. L'agacement grimpe, ma queue se met à vouloir battre sous le poids de la serviette et, lorsqu'elle m'en libère, je tente un nouvel avertissement. Je n'ai pas envie de faire couler le sang d'une hôtesse qui pâtit plus de sa maladresse que de mauvaises intentions, mais…. Jouer ? Elle croit que j'ai envie de jouer ?

Je ne coopère pas vraiment pendant l'essuyage, je me débrouillerais bien mieux tout seul de ma langue râpeuse et d'un peu de temps, ça m'épargnerait surtout cette odeur…! Putain.

La voilà qui me pose tout un tas de questions comme si elle s'attendait à ce que je lui réponde. Une drôle d'habitude des humains, qui a tout de même le mérite de trahir une véritable volonté de communiquer. Bien heureusement je n'ai pas de collier, non. Ce serait aussi ridicule qu'encombrant. Et pour ce qui est de mes blessures, il n'en reste rien.

Faim ? Je miaule avec enthousiasme. En voilà, une excellente idée. J'ai bien reniflé l'odeur du thon en rentrant, avant que mes sens ne soient harcelés par tous ces autres parfums bien moins ragoûtants.

La voilà qui me porte encore. Je miaule. Je sais marcher, enfin ! Esperons qu'elle m'emmène cette fois trouver quelque chose à manger. Mais… non. Elle me presse contre elle, alors même que je plaque les pattes sur son buste pour m'en éloigner.

Quel pot de colle. Ce que je déteste les gens brusques qui me manipulent avec si peu de précaution.

Et la voilà qui débite tout un tas de noms plus stupides les uns que les autres. Si je pouvais rouler des yeux, ils auraient déjà fait quelques tours. Dans ma lutte, je prends tout de même le temps de l'observer. Elle a un charmant visage, et il faut bien avouer que sa chaleur compense doucement le froid qui s'acharnait sur moi dehors.

Mais je n'ai pas perdu mon sens des priorités.
Je miaule encore, la repousse un peu plus fort et use de ma superbe souplesse pour me défaire de son étreinte. Nouveau cri de famine alors que je m'approche de la cuisine, alternant une toilette rapide pour chasser ces odeurs chimiques de lessive dans mes poils et miaulements insistants pour qu'elle se décide à lever son cul et me servir à manger.

***


Bon. Plusieurs jours sont passés dans le confort de cet appartement. J'en sors à peu près à ma guise, m'absente parfois vers d'autres aventures. Mais aujourd'hui, l'alternance de pluie et de grêle qui tape contre le carreau me coupe toute envie de sortir. January est partie, a verrouillé la porte, fermé la fenêtre. J'y vois enfin ma chance : celle de me coller tout l'après-midi sur sa console de jeu.

Dans le silence qui pèse sur l'appartement, mon corps s'allonge, grandit, grossit, les poils rentrent dans ma peau qui s'épaissit, les articulations craquent lorsqu'elles se réarrangent. La transformation achevée, je jette un regard à mon reflet dans la fenêtre. Vis-à-vis avec le voisin. Tant pis.

Ça fait quand même un bien fou d'être à l'échelle de ce monde, de tous ces objets. Et puis, j'ai besoin de mes pouces opposables pour saisir la manette.

Les heures s'égrènent. Le plaid effilé qui embaume l'odeur de Jane me coupe vaguement du froid. Une tasse de thé encore humide traine sur la table basse, à coté d'un paquet de biscuits. Le canapé est inconfortable, et pourtant plus le temps passe, plus je m'y affale. Vient un moment où mes yeux brûlent de dévorer autant de pixels. Alors je me dis que je pourrais les fermer, juste une minute. Juste une…

Minute.
C'est le son distinctif de la porte qui claque qui me réveille en sursaut. J'ai encore la manette de la vieille Playstation dans la main. La marque du canapé sur la joue. Et le regard levé vers celui de Jane, qui semble aussi confuse que je suis dans la merde.
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Anonymous
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Lun 29 Mai - 14:10 (#)

Elle pensait qu’il agissait ainsi par peur, par panique, pas consciente que ses propres gestes n’aidaient en rien. C’était probablement mieux pour elle. Elle s’en serait voulu de malmener le petit chat, malgré elle, alors qu’elle voulait juste s’assurer qu’il allait bien. « Je ne te veux pas de mal, je te le promets… » Et pourtant, elle le sentait s’agiter, n’osant malgré tout pas le lâcher. Parce qu’elle avait peur qu’il heurte quelque meuble ou bibelots fragiles – même s’il n’y en avait quasiment pas chez elle, hormis quelques vestiges de leur vie d’enfants à Zelda et elle, pas forcément de très bon goût – et ne se blesse en les brisant. Elle sous-estimait l’agilité du petit chat sans même s’en rendre compte, mais elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour lui.

Elle laissa échapper un soupir de soulagement alors qu’il se mettait à miauler avec enthousiasme, pendant qu’elle parlait : c’était plutôt bon signe, non ? Elle n’avait aucune idée de ce à quoi il réagissait, mais elle était un peu plus rassurée, même s’il continuait à se débattre et finissait par se soustraire à son étreinte, se précipitant vers la cuisine, lui arrachant un petit rire de soulagement et d’amusement : il avait l’air en pleine forme, contrairement à ce qu’elle avait cru. « C’était ça, que tu voulais. Je devrais peut-être t’appeler Glouton, en fait ! » Ou Bouftou. « J’arrive, j’arrive. » Elle avait cédé la totalité du thon à la crème qui mijotait dans la poêle, après s’être assurée qu’il n’était pas trop chaud pour lui. Il n’avait pas tardé à s’endormir après ça, alors qu’elle cherchait sur internet sur son vieil ordinateur portable qu’elle ne pouvait même plus refermer sans risque de briser l’écran ou de ne plus jamais pouvoir l’ouvrir comment il fallait s’occuper d’un chat.

Elle lui avait fait un petit cocon avec des coussins et une couverture enroulée en sorte de nid, avant de s’horrifier en lisant que tout ce qui contenait du lactose était très mauvais pour les chats. Elle était restée assise à côté de lui, figée, pendant de longues minutes après avoir lu ça, à se demander si elle devait l’amener chez un vétérinaire. Mais ils disaient qu’il aurait montré qu’il était pas bien. Peut-être que… Peut-être que ça allait ? Elle avait hésité à l’emmener chez le vétérinaire le lendemain et à dire qu’elle était malade au travail, mais avait finalement décidé d’y aller et de revenir sur le temps du midi pour vérifier qu’il allait bien, non sans être inquiète toute la matinée. Elle était passée dans une animalerie pour acheter des jouets et un panier, et avant scrupuleusement suivi les conseils en matière de nourriture humaine qu’il pouvait manger, alors qu’il boudait les croquettes, le jour suivant. « T’es glouton et caractériel… » Mais elle était déjà attachée au petit chat, même si elle essayait de ne pas l’étouffer et laissait une fenêtre entrouverte pour lui, s’il avait besoin.

***

Elle avait l’impression que tout se passait bien, et même si elle s’inquiétait pour Glouton quand il n’était pas là, elle ne voulait pas l’enfermer, des fois qu’il appartenait à quelqu’un d’autre qui s’inquiétait pour lui. Elle aurait sûrement dû l’amener chez le vétérinaire pour vérifier, mais il s’était échappé à chaque fois qu’elle avait voulu le mettre dans une cage de transport. Est-ce qu’il serait là, ce soir ? Elle avait eu une journée plutôt tranquille, mais elle appréciait sa compagnie rassurante. Elle avait hâte de rentrer chez elle, pour une fois, à l’idée de l’y retrouver. Elle pourrait peut-être continuer le tableau qu’elle avait commencé de Glouton ? Distraite, elle entra dans son appartement miteux, regardant instinctivement le panier qu’elle avait installé à côté du canapé, soupirant de déception avant de constater qu’il était vide. Avant d’écarquiller les yeux et de laisser échapper un petit cri, en voyant un inconnu dans son appartement. Sous son plaid. Comme s’il était chez lui. Sans réfléchir, elle rouvrit la porte et la claqua tout en sortant de l’appartement, refermant à clef. Que pouvait-elle faire ? Que devait-elle faire ? Comment était-il entré ici ? Est-ce qu’il avait forcé la fenêtre qu’elle avait laissé entrouverte ? Elle ne pensait pas que qui que ce soit viendrait ici, tellement l’immeuble était miteux, mais elle s’était vraisemblablement trompée. Est-ce qu’elle devait appeler la police ? Elle s’apprêtait à fouiller dans son sac pour récupérer son vieux téléphone, avant de réaliser qu’elle avait laissé tomber son sac à l’intérieur. Enfermé avec l’intrus. Il était endormi, elle pourrait peut-être l’assommer et ensuite appeler la police ? Oui, c’était sûrement sa meilleure option, s’il ne l’attendait pas derrière la porte, prêt à l’attaquer.

La rouvrant en ayant pris soin d’enlever ses chaussures, elle les lui lança dessus, visant totalement à côté, et saisit son parapluie qu’elle ouvrit aussitôt, pointe en avant, comme une protection dérisoire contre lui. « Qui êtes-vous ? Comment vous êtes entré ici ? Allez-vous en, ou j’appelle la police ! » Elle ne réalisait pas que, pour faire ça, il faudrait qu’il passe à côté d’elle. Et elle avait incroyablement peur de lui, prête à le frapper s’il s’approchait ne serait-ce que d’un millimètre. Elle savait, surtout, que jamais la police ne viendrait jusqu’ici : ce n’était qu’un quartier malfamé, un quartier de toxico et de bons à rien, pourquoi s’en soucieraient-ils ? Elle hésitait presque à refermer la porte et à hurler pour alerter ses voisins. Elle en connaissait quelques-uns, mais qui ne pourraient pas l’aider face à un intrus. Et les autres… Les autres lui faisaient peur. Est-ce qu’elle pourrait appeler Zelda ou Myrtle ? Ça impliquait de se baisser et de rompre le contact visuel avec l’homme, et elle n’était pas prête à le faire.
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