L’année avait commencé avec son lot de complication, mais j’essayais de faire des efforts, même dans le groupe, pour ne pas toujours être sur le départ. Iris avait essayé, plusieurs fois, me confrontant à mes incohérences, à ma stupidité peut-être. Mais c’était plus fort que moi et comme avec un animal sauvage. Mais j’avais peur, j’essayais, vraiment, mais m’ouvrir à plus était… Trop compliqué. Alors j’avançais doucement, étape par étape. Restant parfois un peu plus avec les autres, ou mangeant dans la même pièce. Mais c’était avec elle, dans le cercle, les autres, l’école, c’était encore trop différent, compliqué. Je ne pouvais pas changer ainsi, pas sans raison.
L’école était d’ailleurs l’exemple parfait pour moi. Je fréquentais sans trop le faire les élèves avec moi. Les évitant plus qu’autre chose, pour ne pas leur parler, ou avoir des interactions inutiles. Surtout que la plus part étaient des idiots, n’ayant aucune conscience des choses, du vrai intérêt de l’art dans la science. J’avais donc fuit à après notre dernière heure, évitant les invitations stupides à boire une boisson qui n’était là que pour nous jauger avant de disparaitre dans les couloirs.
Malheureusement, dans ma fuite, une fille sortie de nul part, me faisant la percuter et tomber. Une chute que je n’avais pas pu éviter et dans laquelle j’avais fait tomber une fiole de cristal. Elle était vide, mais elle s’était brisée et… J’avais besoin de ce cristal pour travailler sur la manipulation de ce dernier. Ignorant que dans la chute, un éclat m’avait percuté le visage pour le couper. Ce n’était pas ma priorité, ça ne pouvait pas être ma priorité. Rassemblant les morceaux en étant à présent accroupis, j’avais utilisé une goute de mon sang pour tracer un sceau dans ma main pour rassembler au maximum la matière, sauf qu’à la place, ce fut pire. Le cristal se mua en une pique qui traversa ma main, me blessant d’autant plus alors que je reculais brutalement.
Comment ? Comment mon alchimie avait pu-t-elle se retourner contre moi ? Comment j’avais pu me faire ainsi blesser ? Et… J’avais buté dans quelqu’un. Me retournant alors, je vis la même fille, celle qui ne savait pas… Bon en fait ça aurait aussi de ma faute, mais là j’étais passablement énervé et frustrer d’avoir merdé un sceau aussi simple, d’être tombé et de ne pas avoir pu fuir aussi facilement que je l’aurais voulu. Elle n’y était pour rien… Pas vraiment. Pas entièrement.
Me détournant donc, j’avais au moins réussi à rassembler la matière, ce qui me permit de prendre cette dernière pour la glisser dans mon sac et… Je perdais quand même bien mon sang putain… « Un problème ? » demandais-je finalement, car elle restait là, devant moi, à attendre quelque chose et… Je devais m’excuser ? Je veux dire objectivement j’étais celui qui était tombé, celui qui était blessé, elle, elle semblait aller bien. Alors il n’y avait rien d’étonnant à ce que je vole, j’étais toujours mince, voir maigre tant je m’isolais ou me perdais dans mes livres régulièrement. Mais elle voulait quoi ?
☽ • ☾
ft. Anaïs
Anaïs Wilhm
Baby Chaos - Là où je passe, la paix trépasse.
A SONG OF BLOOD
En un mot : Outre en perdition
Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
* Fille émancipée d'une famille humaine qu'elle a fui pour sa propre sécurité. Outre dans un monde d'humains qui ne cherchaient pas à la comprendre, juste à la plier au conformisme réconfortant de la normalité.
* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
*Etudiante en médecine, acharnée et consciencieuse, pleine de projets en tête.
*Musicienne et chanteuse amateur ne sortant jamais sans son casque. Danseuse du dimanche. Incollable sur la musique, sa passion, son refuge.
Thème : Mama Cass Elliot - Make Your Own Kind Of Music
En sortant du dernier cours de la journée, j’esquive rapidement les invitations à sortir prendre un verre ou participer à une quelconque soirée pour me diriger vers la bibliothèque au plus vite. J’entends bien les mots de déception, mais j’ai beau leur expliquer, j’ai l’impression que les mêmes personnes me redemandent toutes les semaines. Ils ne se rendent pas compte que ce n’est pas que je ne veux pas, mais que je ne peux pas ? Enfin… un peu des deux, mais je ne peux pas vraiment me permettre de perdre du temps à aller boire un verre avec un type qui ne m’intéresse pas ou dans une soirée étudiante qui finira, comme toujours, par une orgie d’alcool telle que le réveil le lendemain sera ponctué d’une migraine et de questions concernant le déroulé précis de ladite soirée. J’ai déjà donné. Les vacances arrivent bientôt, j’en profiterai à ce moment-là.
Je me hâte vers la bibliothèque, prenant à contrecourant le flot d’élèves qui se dirigent plutôt vers la sortie, obnubilés par la soirée à venir. Une part de moi aimerait avoir la possibilité de les suivre, honnêtement, mais avec ma situation, c’est peine perdue. Je jongle déjà entre trop de choses et si je veux manger et ne pas finir par devoir me faire tous les jours la route depuis le camp jusqu’à l’université, je n’ai pas vraiment le choix. Daphné serait sans doute ravie et rassurée de me voir revenir et ce n’est pas vraiment un mauvais deal, mais j’ai trop buché jusque là pour abandonner maintenant. Fierté mal placée sans doute, mais rentrer la queue entre les jambes en avouant ne pas être capable de se gérer parce que je voulais m’amuser… pas sûr que cela passe aussi bien que si c’était pour de vraies raisons.
Je m’y suis fait depuis le temps, maintenant. Je maximise le temps passé à la bibliothèque avant d’aller au travail le soir et ce, tous les jours. Mon emploi du temps est une vraie horreur pour quiconque y pose les yeux, mais je me relaxe bien le weekend au camp. L’apprentissage de Daphné comporte assez de méditation et de calme pour que j’emmagasine de l’énergie pour la semaine qui suit. C’est comme si je rechargeais pleinement mes batteries une fois en dehors de la ville. Encore plus pendant les vacances où je peux vraiment prendre mon temps malgré la charge de travail personnel à abattre pour l’uni. A croire que les profs pensent qu’on ne devrait faire que ça. Sont fous…
- Ah ! Désolée !
Perdue dans mes pensées, je me suis écrasée dans un autre étudiant. En temps normal, je me serai retrouvé les fesses sur le sol et un sacré mal de dos alors qu’un visage désolé s’accompagnait d’une main pour m’aider, mais là… c’est l’inverse. Je cille, un peu étonnée de me retrouver debout alors que l’autre est au sol. Il me faut une seconde pour me rendre compte que mon cœur bat la chamade et que ma magie s’est éveillée en sentant quelque chose de familier. Du sang. Je force mon corps à se calmer alors que je me penche vers l’inconnu au sol.
- Hey ? Est-ce que ça…
La sensation qui m’envahit me dit que non, ça ne va pas. Il y a plus de sang d’un coup, sans que je ne comprenne comment. Ma magie l’a senti. Et quand je me rends compte de la raison, mon estomac se retourne. Comment ? Comment s’est-il retrouvé avec un pic de cristal planté dans la main exactement ? Et comment il peut me regarder comme ça, nonchalamment en me demandant s’il y a un problème ? Comme si ça ne le concernait pas.
- Un problème ? Ben, je sais pas, le truc planté dans ta main ?!
Je ne l’ai jamais vu avant. Ou peut-être que si, parmi la multitude de visages inconnus que je ne calcule même pas au milieu des couloirs. Un efflanqué come lui, il passe inaperçu au milieu de la foule, il faut avouer, mais l’heure n’est pas à l’observation, au vu de ce qu’il lui est arrivé.
- Désolée de t’être rentrée dedans, j’étais perdue dans mes pensées. Faut aller à l’infirmerie, viens. Pas question que je te laisse te vider de ton sang au milieu du couloir.
Discrètement, ma magie endigue le flot de sang et l’empêche de coaguler, histoire que retirer le pic ne devienne pas plus difficile qu’il ne va déjà l’être. J’espère qu’il ne marche pas trop vite sinon je ne vais pas réussir à me concentrer assez pour à la fois le suivre et garder ma magie active. Je lui tends la main pour l’aider à le relever en essayant de comprendre comment ce truc a fait pour arriver à transpercer ainsi sa chair de part en part. Qui se balade avec un pic de cristal au milieu d’une université ? Sérieusement ?
Peut-être que je devrais garder un œil sur lui. Juste au cas où…
Elias Walsh
Fear is the mind killer
ASHES YOU WERE
En un mot : Alchimiste fugueur ayant trouvé refuge dans un gang de voleur.
J’avouais que j’étais un peu à l’ouest là. Toujours dans l’incompréhension de comment j’avais pu à ce point me merder, à ce point me blesser. Je devais me casser et vite, alors après m’être redressé j’avais demander si il y avait un problème et elle sembla comme bloquer. Visiblement, il n’y avait rien pour elle, mais moi… Oui j’avais un truc planté dans ma main et après un rapide regard, j’avais comprit qu’elle ne me lâcherait pas comme ça. Les humains, enfin les gens normaux étaient toujours dans le besoin de marquer des bons points en société, comme si ça changerait quelque chose. Comme si ils y gagneraient au change. Sauf que la vie était injuste, qu’être bon ou mauvais ne changerait rien à personne. On vivait pour mourir plus ou moins rapidement.
« C’est… C’est rien. », sauf que non, le sang coulait abondamment, il ne fallait pas faire médecine pour le comprendre et… Elle le comprenait. S’excusant donc, elle voulait m’amener à l’infirmerie, ne pouvant pas me laisser me vider de mon sang ici… « Ça va… C’est rien… » répétais-je alors qu’elle m’aidait à me relever et ouais je devais y aller. « Merci, mais je gère… » assurais-je en me mettant à marcher, en lui tournant dos pour dessiner tête baissé avec mon sang sur ma main et tenter de réduire le cristal pour le sortir plus facilement et ainsi pouvoir me soigner, mais là encore, sans que je ne comprenne comment et pourquoi, je me foirais.
Le cristal venait de changer de forme, mais il avait surtout empiré la blessure, me faisant vaciller pour tomber au sol et… Je pouvais pas autant me merder, pas sans raison, alors malgré la douleur, j’avais levé ma main pour la regarder, pour remarquer que la blessure ne saignait pas comme prévu et… mon esprit se mit enfin en branle. Le seul point commun entre mes deux échecs, c’était elle… Regardant rapidement autour de moi je m’étais redressé, pour la saisir par le col et la pousser dans une salle de classe visiblement vide que je refermais derrière moi.
Ça devait être ça… Ça ne pouvait être que ça et ça me faisait un putain de mal de chien… « Arrêtes ta putain de magie tout de suite… » grondais-je, légèrement transpirant à l’idée de contenir ma souffrance. « Tu fais pire que mieux… », non c’était moi qui avais empiré les choses deux fois de suite, mais je ne pouvais pas anticiper qu’un putain de sorcier, ou une connerie du genre serait là. Redressant ma main à présent transpercé par des dizaines de tiges, plus petite, de cristal, je demandais, plus pâle, mais bel et bien agacé. « Tu pourrais… S’il te plait… T’occuper de tes affaires pour que je puisse enfin dégager ça sans empirer les choses ?! », car j’allais finir par perdre ma main, c’était déjà un miracle que je n’ai touché aucun os et nerf, alors je ne devais pas tenter ma chance plus que ça. Sinon j’étais même pas sur de savoir restaurer ma main.
☽ • ☾
ft. Anaïs
Anaïs Wilhm
Baby Chaos - Là où je passe, la paix trépasse.
A SONG OF BLOOD
En un mot : Outre en perdition
Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
* Fille émancipée d'une famille humaine qu'elle a fui pour sa propre sécurité. Outre dans un monde d'humains qui ne cherchaient pas à la comprendre, juste à la plier au conformisme réconfortant de la normalité.
* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
*Etudiante en médecine, acharnée et consciencieuse, pleine de projets en tête.
*Musicienne et chanteuse amateur ne sortant jamais sans son casque. Danseuse du dimanche. Incollable sur la musique, sa passion, son refuge.
Thème : Mama Cass Elliot - Make Your Own Kind Of Music
EC’était complètement irréelle, cette situation. Généralement, rentrer dans quelqu’un ça ne résultait pas en une blessure impliquant du verre transperçant entièrement la main de l’autre personne. En termes de poisse et de malchance, on avait atteint un niveau indécent. Surtout qu’il n’avait pas l’air d’être d’accord avec l’idée que je l’aide. Et j’avais du mal à comprendre pourquoi. Ou à comprendre comment il faisait pour rester aussi stoïque avec l’équivalent d’un pic à glace planté dans la main. C’est tout juste s’il ne baillait pas pour montrer son ennui de la situation. Était-ce moi qui m’inquiétais pour rien ? Bien sûr que non, il fallait vraiment qu’il se fasse soigner au plus vite. Et il me sort qu’il gère… super, mais pas question que je laisse un blessé aller seule à l’infirmerie. Et s’il lui arrivait quelque chose ? Non seulement je me sens responsable, mais en plus s’il lui arrive quelque chose, je serai dans de beaux draps…
- Je peux pas te laisser comme ça… Eh attends !
Voilà qu’il s’en allait en plus ! Je lui emboîte le pas, commençant à le trouver sacrément chiant quand même, ce type. D’accord c’était ma faute si on s’était percuté, j’aurais dû regarder devant moi, mais il n’était obligé d’agir comme un enfoiré alors que j’essayais de l’aider ! Et puis le voilà qui tombe à genoux. Je me précipite vers lui en espérant qu’il n’est pas en train de tourner de l’œil. Le transporter moi-même jusqu’à l’infirmerie risque d’être une tâche compliquée. Il est pas bien épais, mais je le suis encore moins…
- Je t’ai dit d’att…
Mes mots et mon souffle se coupent d’un coup quand il me saisit par le col avec violence. Je m’étrangle à moitié alors qu’il me pousse dans une salle vide. Au moins il me lâche, mais je me frotte la gorge, une insulte prête à sortir. Je me fige face à ses mots et le fixe, un peu hébétée. Comment peut-il le savoir ? C’est un éveillé lui aussi ? Je ne sais pas trop quoi lui répondre soudainement. S amain est dans un état épouvantable, mais comment ça peut être de ma faute ? Au lieu d’un seul pic, il y en a une dizaine plus petits maintenant plantés dans sa main. Jamais j’aurai pu être capable de faire ça, comment je peux empirer les choses ? Je me retiens de lui poser la question, ce n’est vraiment pas le moment de laisser ma curiosité prendre le dessus. Sa main a besoin d’être soignée et visiblement il peut le faire par magie.
- D’accord, d’accord ! Ecoute, désolée, je pensais t’aider moi, je ne pouvais pas deviner que nos magies allaient interférer l’un avec l’autre. Parce que j’imagine que c’est ce qu’il s’est passé.
Je n’ai jamais entendu parler d’une chose pareille. En tout cas pas quand ce n’était pas volontaire, ce dont je doute. Pour moi il y a autre chose qui se joue que simplement une interférence entre deux magies. Mais je préfère quand même éviter de le blesser encore plus s’il s’avère que je me trompe lourdement. Je coupe donc toute magie et le laisse faire ses propres premiers soins. Je reste tout de même avec lui. Pas seulement parce que je veux m’assurer qu’il soigne vraiment sa blessure, mais aussi parce que j’ai quelques questions et sujets à aborder avec ce type. Je n’ai pas envie qu’il aille balancer à tout le monde, ou même à qui que ce soit, que je suis une éveillée. J’aime bien mon anonymat au beau milieu de la LSU et j’aimerais que ça reste ainsi. Et puis je suis curieuse de savoir ce dont il est capable. Ce n’est pas tous les jours que je croise quelqu’un avec des capacités surnaturelles dans un cadre aussi… inattendu.
- Tu peux y aller, j’ai tout coupé. Je vais quand même rester et m’assurer que tu ailles bien. Et je dois te demander quelque chose d’essentiel. Mais soigne-toi d’abord, je ne retiens plus le saignement.
J’espère vraiment qu’il est capable de se soigner comme il l’a dit…
Elias Walsh
Fear is the mind killer
ASHES YOU WERE
En un mot : Alchimiste fugueur ayant trouvé refuge dans un gang de voleur.
Ne pas me laisser comme ça ? J’aurais préféré qu’elle n’essaie même pas de s’approcher de moi, qu’elle n’essaie de rien faire car… Mon Alchimie était perturbé, elle… Oui, elle n’était pas fiable, pas stable, je… Il y avait de la magie, c’était la seule réponse, la seule solution à tout ça. Là magie, car sans magie, j’aurais déjà pu tout extraire, déjà pu me soigner. La poussant alors subitement dans une salle de classe vide, je refermais, colérique, en souffrance, pour lui demander d’arrêter sa magie, pour lui dire qu’elle faisait pire que mieux, avant de me reprendre et d’essayer d’être plus agréable, plus humain en lui assurant qu’elle faisait pire que mieux. Vraiment pire. Elle devait arrêter, que je puisse retirer ça en sécurité. S’excusant alors, elle m’affirmait penser m’aider, ce dont je ne doutais pas, mais nos magies ? Interférer ? « y’a pas que la magie dans la vie… », grondais-je, agacé par cette facilité qu’avait les gens à penser magie. Tu voyais une forme dans un troupeau de mouton, tu en voyais des morts, automatiquement tu pensais à un loup alors qu’il y avait plus de chance que ce soit un chien abandonné.
Mais au moins avait-elle tout coupé et… Rester ? Pour me poser une question ? Sérieusement ? J’étais pâle, transpirant, et elle, elle voulait me poser une question… J’étais trop fatigué par la connerie humaine pour même envisager de faire autrement, de toute façon, si je ne me vidais pas de mon sang, je finirais à l’ouest, alors autant ne pas lutter. Usant alors de mon sang pour tracer un sceau un peu plus complexe sur le sol, j’avais eu du mal à l’enclencher, ma main étant trop endommagée pour faire ça sans souffrance, sans douleur, mais j’avais quand même réussit à tout extraire, à recréer la fiole d’origine quoi que difforme. Mais bien évidemment retirer l’objet de ma main n’avait pu créer qu’une hémorragie plus importante qui fut plus difficile de contenir. L’alchimie du sang… Je détestais ça, je ne voulais pas me l’imposer, pas avec ce qu’elle signifiait, mais je ne pouvais pas… Je ne pouvais pas faire sans.
Alors j’avais du retracer, sachant que j’avais perdu trop de sang pour ne pas finir mal, surtout si je devais recréer de l’organique comme ça. Mais c’était que du muscle, que de la peau, alors ça serait déjà moins impossible. Juste… Douloureux, au possible, au point de devoir contenir ma souffrance, au point de devoir me retenir un hurlement de douleur et… Putain pourquoi les gens étaient incapables de s’occuper d’eux, pourquoi il fallait toujours qu’il se mêle de ce qui ne les regardait pas ? Enfin, le sang qui s’était répandu partout venait au moins de reformer de la peau, des muscles, j’étais simplement exsangue, pâle, au bord du malaise. « C’est écrit nul part dans vos manuels des parfaits petits sorciers que vous êtes pas les seuls ? À aucun moment on vous dit que votre magie interfère avec d’autre chose ? Ou vous vous croyez tellement supérieur que vous n’arrivez pas à imaginer que des pauvres humains puissent aussi user d’une chose complexe ? », j’étais salé, clairement, mais… J’avais plus assez d’énergie pour essayer d’être humain, pas aujourd’hui. Pas maintenant. Là je suis… Pas bien, définitivement. « Pose ta question qu’on en finisse… », que je puisse me poser quelque par loin d’ici. Au calme.
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L’année avait commencé avec son lot de complication, mais j’essayais de faire des efforts, même dans le groupe, pour ne pas toujours être sur le départ. Iris avait essayé, plusieurs fois, me confrontant à mes incohérences, à ma stupidité peut-être. Mais c’était plus fort que moi et comme avec un animal sauvage. Mais j’avais peur, j’essayais, vraiment, mais m’ouvrir à plus était… Trop compliqué. Alors j’avançais doucement, étape par étape. Restant parfois un peu plus avec les autres, ou mangeant dans la même pièce. Mais c’était avec elle, dans le cercle, les autres, l’école, c’était encore trop différent, compliqué. Je ne pouvais pas changer ainsi, pas sans raison.
