Seen that face before — Anaïs

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Mer 17 Juin - 1:40 (#)

La nuit je viens, je vole, je prends puis  je m'en vais sans rien laisser.

La nuit sombre et avec elle apporte les bruits d’une effervescence qui ne saurait cesser. Plusieurs jours qu’elle s’impatiente, presque adolescente face à un flirt grandissant, une fleur qui éclot sur dans la terre d’un cœur qu’elle a longtemps pensé fertile, morte, dénuée d’énergie. Elle souffre du manque aussitôt la porte fermée, errant dans un silence qui semble parfois la déranger, certains soirs sont plus rudes que d’autres et quand vient l’aube, elle peine à ne pas lui glisser quelques mots dans l’espoir d’une simple phrase à lire, de quoi sourire avant de rejoindre les limbes où courent les plus horribles cauchemars. Non, les nuits sans rêves ne sont plus pour elle malheureusement.

Ce soir, la soie recouvre la dentelle, à croire qu’elle se prépare à voguer sur le béton pour charmer les marins égarés, à leur chanter de douces louanges, à leur sourire pour mieux leur mentir, pour mieux les séduire. Celui qu’elle compte rejoindre est déjà conquis mais elle ne se lasse pas pour autant de plaire et de voir dans ses yeux l’éclat d’une tempête dans laquelle elle plonge toujours sans vergogne. Il ne faut pas longtemps à la nymphe pour quitter son nid aux murs encore un peu nus, pour atterrir là où elle sait qu’elle le trouvera. L’heure est un peu avancée et elle hésite à attendre, même le temps d’achever le dernier paquet de clopes qu’elle a pu emporter. Enroulée dans son manteau noir, les lèvres à peine peintes de rouge, les yeux de charbon seulement grâce à l’éclat de ses prunelles, elle cède à l’impatience, remonte les quelques escaliers, les aiguilles d’escarpins vernis claquant avec détermination, un écho troublant qui masque de brefs instants la vie qui court derrière les murs. Sous le halo des lumières faiblardes, elle se fond à peine dans l’obscurité, le pas paisible, sans trop se presser. Une silhouette quitte le cocon de son appartement et les yeux masculins tombent sur elle, s’étonnent d’un haussement de sourcils avant de saluer de ce bref mouvement de tête qui ne cache rien de son intrigue. Elle esquisse un sourire plein de réserve, saluant à son tour tandis que l’inconnu s’éloigne et qu’elle atteint la porte à la couleur banale, dans un couloir et un immeuble aussi banal que tout le reste. Mais c’est chez lui qu’elle va et tous les décors les plus grisâtres et monochromes du monde prennent alors la couleur du bonheur.

Elle appuie sur l’interrupteur lorsque la lumière s’éteint, ne panique pas dans l’obscurité soudaine. C’est là qu’elle a toujours trouvé sa place. Un instant, face à la porte, elle s’arrête. Elle espère ne pas arriver au plus mauvais moment. Après tout, elle sait qu’il ne vit pas seul. Avec un léger sourire, elle se souvient d’une rencontre un peu étrange avec des yeux plus clairs, une chevelure de flammes, des traits juvéniles qui l’ont presque laissés muette, du haut de ses années qui pourraient la nommer mère auprès d’elle. Bien sûr, le trouble s'est accentué en remarquant l'absence de ressemble entre le père et l'enfant, une pensée vite égarée au fil d'une soirée s'étant plus douce que celle redoutée.Car voilà longtemps qu’elle n’avait plus eu affaire à l’enfance aussi franchement, s'étant forcée à ne pas penser à l’enfant qui, aujourd’hui, aurait pu être aussi grand qu’elle. Si la porte finit par s'ouvrir, ce n'est pas la force et la sécurité faite homme mais sur des centimètres de moins et sur ces orbes clairs qu'elle a redoutée. Elle recule d’un pas, le souffle un instant coupé par la surprise. Si les yeux s’écarquillent à peine, juste un battement pour marquer le désarroi, elle entrouvre les lèvres avant de les refermer. Est-elle sincèrement arrivée trop tôt ? « Oh … Anaïs, c’est ça ? Tu te souviens de moi ? » Dans un réflexe naturel, toujours fait pour mettre à l’aise autrui, elle sourit, de ces sourires timides, crispés, toujours si peu à l’aise face aux prunelles de l’adolescente, remerciant le manteau qui recouvre la soie d’une robe bien loin d’être tissée par les fils de la chasteté. L'accent chante, ne roupille plus, éveillé par une certaine nervosité. Ses yeux se tendent au-delà d’elle, le doute s’immisçant comme un doux venin jusqu’à sa langue « Ton père n’est pas là ? »
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Baby Chaos - Là où je passe, la paix trépasse.
Anaïs Wilhm
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A SONG OF BLOOD

En un mot : Outre en perdition
Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
* Fille émancipée d'une famille humaine qu'elle a fui pour sa propre sécurité. Outre dans un monde d'humains qui ne cherchaient pas à la comprendre, juste à la plier au conformisme réconfortant de la normalité.
* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
*Etudiante en médecine, acharnée et consciencieuse, pleine de projets en tête.
*Musicienne et chanteuse amateur ne sortant jamais sans son casque. Danseuse du dimanche. Incollable sur la musique, sa passion, son refuge.
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Mer 17 Juin - 4:02 (#)

Seen that face before


Sumire & Anaïs


La légère musique qui emplit l'air n'empêche pas un bâillement de poindre avant que mes yeux ne se posent sur la fenêtre donnant sur l'obscurité relative de la ville plongée dans la nuit. La rumeur de la rue en contrebas s'est adoucie, ne laissant qu'un vague fond sourd lorsqu'une voiture circule en contrebas. Mes yeux se ferment une seconde, mes doigts pincent l'arrête du nez avant que mes yeux ne se plongent à nouveaux dans les pages noircies d'un énième livre que je dois lire et comprendre de fond en comble. Parfois je me dis que j'en fais trop. Une pause s'impose et je regarde sans vraiment la voir l'eau qui se met doucement à frémir puis bouillir avant de remplir la première d'une longue série de mug rempli de thé. Il n'est pas si tard pourtant.

La chaleur doucereuse de la tasse fumante me fait du bien et un léger soupir m'échappe avant que je ne me concentre à nouveau sur les centaines de petits caractères s'étalant sous mes yeux ; Le silence  relatif de l'appartement a quelque chose d'apaisant. Même le léger ronflement du chiot allongé comme un bienheureux sur le canapé parvient jusqu'à mes oreilles et je me prend à observer en souriant la boule de poil qui s'agite dans un sommeil bienheureux. Lorsque je porte la tasse à mes lèvres, la sonnerie de l'entrée retentit, me faisant tourner la tête en fronçant les sourcils. Zach n'est pas là, parti faire une course, et je ne pense pas qu'il attendait de visite. Méfiante, j'approche de l'entrée sur la pointe des pieds avant de regarder par le judas.

Mes sourcils se haussent de surprise lorsque je reconnais la personne derrière la porte. J'ouvre aussitôt, sans réfléchir, sans savoir quoi dire non plus. La surprise passe également sur les traits fins de la femme qui se tient devant la porte. La responsable de l'étrange mutisme de mon paternel ces dernières semaines. De ses sourires et de son air plus serein aussi. La soirée qu'elle avait passé ici me revient en mémoire et je lui souris à mon tour. - Bien sûr, Sumire. Difficile d'oublier à vrai dire, je ne vois pas comment j'aurai pu. Évidemment elle vient pour Zach, qui n'est bien sûr pas là. - Hum... Il est parti pour faire une course, il ne devrait pas tarder, il n'en avait pas pour longtemps, normalement. Je reste plantée une demi-seconde là, la poignée de la porte encore en main, avant de me secouer mentalement et de m'écarter du passage, laissant la lumière se refléter sur sa peau pâle et ses yeux en amande. - Vous...Tu veux entrer et poser ton manteau ? J'ai préparé du thé, si tu en veux, ce sera toujours plus agréable que de patienter devant la porte.

Je referme la porte derrière elle et m'empresse de débarrasser la table de mes manuels éparpillés sur la majorité de la surface, que je pose dans un coin, laissant Sumire s'installer si elle le souhaite. Je suis toujours ébahie par son visage et la grâce qui s'en dégage malgré la légère tension qui s'y lit facilement. Elle n'est pas très à l'aise, pas besoin d'être devin pour le voir, mais j'ai du mal à cerner si c'est ma présence ou si c'est la raison de la sienne qui la gêne. Peut-être un mélange des deux. La soirée où Zach nous a présenté a été un peu étrange, elle aussi. On s'était tous préparé et même si ça s'était bien passé, j'avais senti une retenue de la part de Sumire. Je voulais la mettre à l'aise. - Thé ? Sinon j'ai du café... quelque part... Tu avais rendez-vous avec Zach ce soir ? Évidemment que oui, tripe buse, sinon elle ne serait pas là ! - Enfin... je veux dire... vous sortez ?
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Jeu 18 Juin - 3:02 (#)

La nuit je viens, je vole, je prends puis  je m'en vais sans rien laisser.

La gêne est palpable, se voyant dans ce sourire timide qui persiste. La proposition est tentante mais la fuite l'est bien plus. Elle sait qu’une fois le pas de la porte passée, elles seront deux, presque prises au piège d’un silence évident, d’une réserve qu’elle sait naturelle. Cette fois, il n’y aura pas Zach pour la rassurer, d’un regard et de sa présence, sur les mots employés, les gestes ou les sujets à ne pas trop piquer. Faire face à Anaïs la met aussi face à cette réalité presque fuie, irréelle. Elle à qui Shreveport ne promettait rien, si ce n’est la perdition, un nouveau chapitre d’une quête sans fin, se voit presque offrir l’image floue d’un cocon familial. Grâce à cette matinée où elle a cédé aux chants d'un désir qui couvait, une bavure que l'aube a vu naître et qu'elle ne cherchera plus jamais à nier. Mais malgré tout, malgré ce souvenir, malgré ces conversations posées aux côtés de celui qui a su l'écouter, elle panique, tout en détestant l’idée même de rejeter le visage d’Anaïs tourné vers elle, de rejeter cette main tendue sans aucune hésitation, quand elle-même jette une bref œillade au couloir offrant une sorte d’échappatoire qu’elle finira par regretter. La lâcheté a ses limites, même pour elle. Et finalement, le regard s’allume d’une lueur curieuse et amusée avant d’accepter d’un hochement de la tête « Oui, autant l’attendre à l’intérieur, c’est mieux. Merci de m'accueillir. » Le réflexe de saluer et remercier d'un salut de la tête lui vient sans qu'elle ne puisse s'en empêcher. D’un pas et de claquement sourd de talon haut, elle entre dans un appartement déjà visité, s'appropriant à nouveau les détails d’une décoration simpliste mais loin d’être totalement impersonnelles. En quelques pas, elle avance dans ce décor tout neuf et loin de lui appartenir. Elle marche en terrain inconnu aux côtés de quelqu’un qui, sans le comprendre, l’intimide. Elle se maudit mille fois d’avoir été trop empressée, se revoyant, naïve, remonter les escaliers sans penser que peut-être, l’heure était bien trop avancée. La rouquine la devance, gommant les traces de bouquins dont elle n’a pas le temps de voir le titre, se souvenant encore de Zach lui confiant qu’Anaïs était bien loin d’avoir abandonnée toute idée d’avenir à présent. Étrangement, la vision la fait davantage sourire alors qu’elle demeure debout, serrant toujours les pans de son manteau qui est pourtant fermement lassé à sa taille. Elle n’a pas besoin de voir quel cadeau de soie et de dentelle elle a amené jusqu’ici. Et la honte revient, la faisant se tendre davantage.

Détournant les yeux jusqu’à elle, elle esquisse un sourire le plus doux possible « Du thé, ce sera parfait. Enfin, tout dépend quel parfum tu as. Il y en a ici que je trouve un peu infect, j’dois dire. Rien ne vaut ceux de chez moi, je crois. » Le filet d’un rire résonne, à peine soufflé dans ce silence pas tout à fait pesant mais pas moins oppressant. Elle aimerait s’excuser auprès d’Anaïs, de sembler aussi guindée que ces femmes que la simple idée de côtoyer une gosse fait grimacer. Loin de là, elle sait qu’en face elle n’a ni une ennemie, ni quelqu’un qu’elle espère pouvoir repousser, ne voulant que le père et rien que le père. Elle savait déjà dans quoi elle s’engageait. Mais une fois la réalité percutée, les choses semblent toujours aussi peu faciles à appréhender. Les plaies se rouvrent et elle voit, sans le vouloir, son fils auprès de cette fille. Peut-être l’aurait-il aimé, l’acceptant peu importe sa couleur et sa culture différente de la sienne. D’un battement de paupières, elle préfère fuir ce qui lui fait le plus mal, s’obligeant à ne pas reculer, à s’avancer vers la cuisine pour laisser ses bras s’appuyer contre le comptoir tandis que les mots filent. « Oh … Hum, oui, on devait se retrouver ici et possiblement, sortir ensuite. » Elle grimace, offrant ouvertement sa gêne pour la première fois depuis le pas de la porte passé « Je crois que je suis arrivée un brin trop tôt. » Elle glisse un regard sur elle, trouve toujours aussi mignon bien que peu familier la pâleur de sa peau mouchetée de tâches, les cheveux d’un roux pénétrant, certaine que personne ne peut la rater lorsqu’elle entre dans une pièce. Les iris sont d’un bleu étonnant, le tout semble aussi gracile et frais que le prénom ne le laisse présager. Enfin, elle détourne le regard pour le poser sur les livres dégagés rapidement à son arrivée « Je t’ai dérangé pendant que tu étudiais ? Zach m’a dit que tu voulais te lancer dans la médecine après avoir rattrapé ton retard ? » Un choix ambitieux mais qu’elle ne peut qu’admirer, profitant de ces quelques paroles toujours diluées dans la douceur pour s’appuyer un peu plus contre le bord du comptoir, mirant chaque geste avec intérêt.


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Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
* Fille émancipée d'une famille humaine qu'elle a fui pour sa propre sécurité. Outre dans un monde d'humains qui ne cherchaient pas à la comprendre, juste à la plier au conformisme réconfortant de la normalité.
* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
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Jeu 18 Juin - 13:15 (#)

Seen that face


Sumire & Anaïs


La nouvelle présence féminine dénote dans le décor usé, mais familier, de l'appartement de ce vieil immeuble. Je ne peux m'empêcher de la détailler furtivement du regard, toujours surprise  de l'étrange aura qui semble l'entourer, comme si elle venait d'un monde totalement différent à l'origine. Mes yeux dévient pourtant rapidement sur ma tâche, un sourire répond au sien malgré l'étrange retenue qui semble l'habiter. Je l'ai vu resserrer les pans de son manteau sur elle, comme si elle craignait de dévoiler quelque chose, comme si elle refusait de vraiment s'ouvrir complètement. Après tout elle n'a pas demandé à côtoyer une adolescente en plus de l'homme qu'elle aime. A défaut de la mette complètement à l'aise, je passe à autre chose, n'insiste pas. Il m'a prévenu, qu'il faudrait probablement du temps. Je m'en contente pour le moment.

Un sourcil se hausse avant que je ne fouille les placards. Rien de bien extraordinaire n'en ressort. Zach n'est pas amateur de thé et j'ai bien d'autres choses à payer pour posséder un éventail de choix de feuilles et de saveurs. - J'ai pas grand chose, désolée. Du thé noir, du thé vert à la menthe et... pomme canelle ? Qu'est ce que ça fait là ça ? Euh... Tu veux lequel ? Pomme-cannelle...Encore une facétie de Rica avec ses goûts étranges. Je finis par poser ça sur le comptoir où elle s'est appuyée, semblant se détendre un peu, malgré tout. D'un geste machinal, j'allume la radio qui se met à diffuser une douce rumeur musicale qui accompagne rapidement mes gestes d'un balancement de tête entraîné. Je laisse l'eau bouillir en paix avant qu'un sourire n'ourle mes lèvres. Savoir que Zach vit enfin quelque chose de ce genre, après tout ce qu'il a vécu, gonfle mon cœur d'une gratitude insoupçonnée pour cette femme que je ne connais que trop peu. Les voir se regarder d'une manière si douce la dernière fois m'avait forcé à m'éclipser pour ne pas perdre mes moyens. Je ne veux simplement pas être u frein à leur histoire, peu importe le temps qu'elle durera.

Je hausse finalement les épaules, ramenée au présent par sa voix douce et légèrement hésitante, suivie par une grimace de gêne. - Tu es la bienvenue ici, ce n'est pas grave. Il aurait juste pu me prévenir, le sagouin. Mes yeux suivent son regard, se pose sur les manuels rangés à la va vite dans un coin avant de revenir sur la tasse que je viens de sortir du placard, retenant à peine une grimace en entendant le mot « retard ». - Oui. C'est peut-être un peu trop ambitieux, mais c'est ce que je veux faire... Mais tu ne me dérange pas, vraiment, je devais faire une pause, j'y suis depuis le début de l'après-midi. Je ne sais pas trop jusqu'où je peux aller, ce que Zach lui a dit à mon sujet, sur les raisons de ce fameux retard scolaire qui pourrait me pourrir la vie indéfiniment. - C'est pas pour tout de suite, je dois déjà terminer le lycée, de toute façon. La LSU c'est dans un an, au mieux. Ce qui est loin d'être gagné dans l'état actuel des choses. J'ai déjà choisi le lycée où je pourrais aller, de même que le cursus universitaire, mais il y a tant d'obstacles que parfois je me demande si cela en vaut vraiment la peine.

Je vais chercher ma propre tasse, la ramène près de celle de Sumire, contente de partager un moment inattendu avec elle. Peut-être apprendre à la connaître un peu de mon côté, sans la présence de Zach autour. - Il me reste du gâteau, si tu en veux. Chocolat, évidemment. Agir naturellement tout en gardant en tête que certaines choses ne doivent pas sortir, ne doivent pas faire surface, pour le moment. Un jeu d'équilibriste qui pourrait tout foutre en l'air si la vérité venait à éclater trop abruptement. - Cela fait longtemps que tu vis à Shreveport ?  Tu vivais au japon avant si j'ai bien compris, ça doit être... différent. J'aimerais bien y aller un jour.


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Ven 19 Juin - 5:37 (#)

La nuit je viens, je vole, je prends puis  je m'en vais sans rien laisser.

« Thé vert, c’est parfait. Je joue les difficiles mais je m’adapte, ne t’en fais pas. » Il n’y a plus que le bruit de l’eau qui bout un instant, du tintement des tasses et bientôt le murmure agréable d’une musique qui dénote presque avec l’atmosphère encore cotonneuse qui les entoure toutes les deux. Elle se souvient toujours du premier repas, des premiers regards échangés, de ces conversations ayant parfois du mal à se faire mais sans jamais qu’elle ne ressente cette impression douloureuse d’être de trop. Zach lui a ouvert tant ses bras que la porte menant vers les prémisses de quelque chose de plus doux que ce que leur quotidien leur offre, de moins désastreux et destructeur que leurs passifs dont les boulets enroulés à leurs chevilles font encore parfois un bruit monstrueux dans les plus mauvais jours. Car Anaïs n’a pas à savoir que lorsqu’elle se détourne d’ici, c’est sur le béton qu’elle danse et c’est aux hommes aux désirs parfois colériques qu’elle s’abandonne. Elle refuse de tâcher l’innocence de sa vie d’éternelle sacrifiée volontaire. Jusqu’ici, elle a bien réussi à ne pas aborder le sujet, ne mentant pas tout à fait, cachant simplement des pans de vérité, gardant un rideau lourd et épais sur les zones qui font les plus mal. Les maux restent et elle ne doute pas qu’Anaïs doit avoir son lot de secrets trop lourds à porter pour une enfant de 16 ans. Bien sûr, elle aimerait lui demander si sa nature la dérange, si elle l’étrangle ou l’apaise, si son don est un fardeau ou une bénédiction. Les confidences faites sous l’or d’une table de chevet lui reviennent, la peur qui la tenaillait alors revient elle aussi et l’angoisse d’être un jour perçue comme un monstre aux yeux de celui qui lui donne tant la chatouille quelques fois. Mais il suffit d’un sourire pour que les angoisses irrationnelles se jettent bien loin de son esprit qui peint le monde en noir.

Les mots sont doux et le voilà encore, ce sourire discret mais pas moins éclatant d’un plaisir évident. Quelque chose lui murmure que son nid qu’elle n’espérait plus est peut-être ici, pas seulement entre ces murs mais dans les cœurs qui semblent lui avoir laissés une place, aussi petite soit-elle. Une place qu’elle craint de ne pas mériter, de peur d’encore faire mal car les yeux hantés de douleur de celui qu’elle a laissé derrière elle lui reviennent encore. Si elle ne peut jurer ne jamais leur faire mal, elle espère au moins être à la hauteur de ses bras frêles qu’Anaïs lui tend, une étreinte invisible qui la pousse à baisser à peine la tête, soufflant à peine un rire de contentement « C’est gentil, vraiment. De même, si un jour l’occasion se présente ou si tu as besoin d’aide … Enfin, je te laisserai mon adresse. Je t’ouvrirai ma porte sans problème. » Un engagement risqué, sincère mais qui élève la tempête de la crainte en elle. Abaisser des barricades pour une seconde personne dans une ville où elle s’était préparée à errer, éternelle solitaire ne laissant plus pénétrer quiconque au sein d’une vie devenue désertique. Elle s’agite contre le comptoir, croise ses chevilles puis les décroise pour mieux les croiser dans un autre sens, le corps habité par la nervosité. L’eau coule et les paroles avec « Ambitieux, oui mais je trouve ça honorable de te lancer dans un projet pareil. Tout le monde ne se sentirait pas de le faire. » Elle poursuit dans un haussement d’épaules discret qu’elle ne voit pas « Mais tu as le temps, tu as raison. Entre l’école et tout ce que tu as encore à découvrir, mieux vaut ne pas penser au temps mais simplement à l’instant présent. Même si je sais que travailler seule, ce ne doit pas être simple, hm ? » La tasse chaude n’est qu’à peine effleurée, laissant le thé infuser sans dérangement. D’un léger signe de tête, elle refuse la pâtisserie « Ca ira, je n’ai pas très faim pour le moment. Plus tard peut-être ? » Tout lui semble trop guindé et une part d’elle se gifle pour se forcer à se détendre, muscle par muscle, nerf par nerf, de sa posture à son langage, elle sait bien parler aux gens, aux hommes surtout, des adversaires parfois redoutables mais se voit incapable d’être aussi habile de ses mots face à Anaïs.

Elle hoche doucement la tête, enroulant ses doigts autour de la hanse de sa tasse, en observant distraitement les motifs. « Je suis arrivée en Octobre de l’année dernière, oui. Je vivais à Tokyo avant, avec mon ex-mari et … » Quelque chose se bloque, fatalement, se resserre et elle abaisse un instant la tête, une ombre passant sur ses traits avant qu’elle ne se reprenne d’une inspiration qui, elle l’espère, lui donnera du courage, ses yeux revenant trouver ceux d’Anaïs « J’ai eu quelques soucis là-bas et j’ai été obligé de venir m’installer ici. » Sa propre existence lui semble peu intéressante dans cette conversation encore pleine de politesse. Tenant sa tasse, elle prend les devants et s’égare jusqu’au canapé où elle trouve sa place, invitant Anaïs à la rejointe d’un léger signe de tête « Et toi ? Tu as toujours vécu  à Shreveport ? J’avoue que Zach m’a peu parlé de toi, par respect pour toi, j’imagine. Et c’est plus amusant de se découvrir toutes les deux, non ? » Elle ose sourire davantage, une malice naturelle lui revenant le temps d’un instant, faisant confiance au temps pour emporter avec lui toutes ses craintes stupides mais prenant racines dans toutes les racines pourries de son esprit.
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Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
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* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
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Ven 19 Juin - 21:53 (#)

Seen that face


Sumire & Anaïs


Sous la douceur d'une note musicale à peine perturbée par le signal que l'eau est prête, je me prends à me questionner davantage sur cette femme qui est apparue récemment dans la vie de la seule figure paternelle que j'accepte à présent. Le thé est donné avec un sourire qui se veut apaisant, mais la retenue qu'elle affiche toujours ne me surprend pas. Il m'a mis en garde à ce sujet, aussi je ne m'en formalise pas. Laissez le temps au temps. Elle ne rejette pas, c'est tout ce qui importe. Ce ne doit pas être évident pour elle, elle n'a pas demandé un package familial qui est encore plus dérangé qu'elle ne se l'imagine. Je ne sais pas ce qu'elle connaît, ce que Zach a bien pu lui dire sur moi, sur nous. Sait-elle que je n'ai rien en commun avec l'homme dont je clame être la fille lorsqu'on me pose la question ? L'idée qu'elle se sente trahie si la vérité éclate me laisse légèrement anxieuse. Je refuse d'être le déclencheur d'une méfiance entre eux.

Pourtant l'ouverture se profile, doucement, sûrement. Une proposition, récompensée par un sourire qui se fait plus large sur mon visage. Je ne refuse pas, même si je doute d'y aller un jour. J'ai assez donné à Stoner Hill, c'est un quartier que je ne veux plus jamais arpenter, trop angoissée à l'idée d'entendre à nouveau le ronflement des flammes, le hurlement des sirènes et les pleurs de celle qui est devenue si chère à mon cœur à présent. - C'est vraiment gentil, je n'y manquerai pas. Menteuse, tu n'iras jamais, tu le sais. Je chasse cette petite voix accusatrice d'un léger mouvement de tête, replaçant une mèche de cheveux me tombant sur le front pour camoufler ce geste étrange. - Je ne travaille pas toujours toute seule. Ma petite amie a fini le lycée, elle m'aide souvent. Heureusement, parce que ce n'est pas sur Zach que je peux compter. Lui et l'école... Je ne retiens pas un soufflement amusé en me remémorant sa tête face aux pages qu'il essayait de décrypter, laissant finalement tomber en allant plutôt se sortir une bière. Il m'aide beaucoup, mais clairement mes études ça ne fait pas partie des ces domaines de compétences.

Je me contente de hocher la tête lorsqu'elle refuse le gâteau avec politesse. Toujours cette réserve dont je ne me formalise pas. Forcer les gens ne ferait que les faire fuir davantage, j'en sais quelque chose. Je hausse une sourcil à son hésitation lorsqu'elle évoque son ex-mari. Et ? Et quoi ? Une fille ou un fils ? Resté sur place peut-être. Il y a quelque chose qui me dit que c'est probablement douloureux pour elle d'y songer en voyant une ombre que je ne connais que trop bien passer brièvement sur son visage. Je n'ajoute rien, la laisse s'installer à sa guise avant de la rejoindre sur le canapé. Un sourire crispé m'échappe à sa question. J'aurai d^y m'en douter, à vrai dire, mais dans la conversation, je n'y ai simplement pas pensé. - Euh... Un peu comme toi, à vrai dire. Comment expliquer sans trop en dire et tout foutre en l'air ? - J'ai toujours vécu à LaFayette, à quelques heures d'ici, puis j'ai eu des ennuis et je suis venue ici. Sans Zach je ne sais pas où j'aurai atterri, à vrai dire. Probablement au poste, puis en hôpital psychiatrique, bourrée de médicament me faisant régresser à l'état d'un légume sur pattes, incapable de vivre sans assistance. La question m'a souvent traversée l'esprit, mais c'est la seule réponse que j'arrive à imaginer. - Il n'a pas été très loquace à ton sujet non plus, donc je suis assez d'accord, c'est plutôt sympa de se découvrir par nous-même. Surtout quand il est pas là.

Je porte le thé à mes lèvres, grimace, tire la langue. Encore trop chaud, visiblement. Un empressement que Daphné me reproche parfois, mais que je ne contrôle pas vraiment tant il est ancré en moi depuis si longtemps. - Tu fais quoi de ton temps libre ? Je sais que tu bosses avec Zach, mais en dehors ? Je trouve pas que Shreveport soit une ville très intéressante pour ça... Autant dire qu'on s'ennuie ferme en ville. Si je n'avais pas des week-end chargés, des semaines de travail parfois intenses et toutes mes études à faire, je pense que j'aurai du mal à occuper mon temps avec le peu d'argent libre dont on dispose.

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Dim 21 Juin - 3:55 (#)

La nuit je viens, je vole, je prends puis  je m'en vais sans rien laisser.

Elle cille à la mention, pas la première, de cette petite-amie dont elle ne connait pas grand chose. Évidemment, les couples de sirènes, elle n’en a que rarement vu de par chez elle mais elle n’est pas assez naïve pour penser que nul japonaise n’a pas tentée, parfois, de se laisser aller à déguster la peau de porcelaine d’une autre. La tentation née du fantasme, de tous les écrits et images publiées dans les magasins n’a pu que faire naître une certaine intrigue. De son côté, pourtant, ça n’a jamais été vu. Elle sait, malheureusement, que son peuple est un parangon d’hypocrisie, dessinant l’idylle entre deux femmes quand la réalité serait en fait plus noire et moins encline à accepter ce que certains appellent "dérives". Pourtant, elle ne peut que sourire, la tête piquée de questions qu’elle n’ose pas poser, effleurant l’intimité d’une jeune fille qu’elle ne connait qu’à peine et qu’elle refuse de voir se braquer, reculer, à cause d’elle. Ici, elle n’est pas là pour la charmer, ni pour l’attirer dans une toile finement tissée par ses doigts de pécheresse. Ici, elle n’est qu’elle, bêtement et uniquement qu’elle, l’amante de son père, une banalité humaine si elle oublie les dons qui fourmillent au bout de ses phalanges à peine luisantes d’un vernis translucide. Elle souffle un rire, en écho à celui d’Anaïs, imaginant sans peine Zach se lasser des bouquins sur lesquels elle se penche. « J’avoue que moi-même je ne sais pas si je serais aussi efficace que lui. La dernière fois que j’ai mis le nez dans un bouquin de cours remonte à … une éternité. » Les années lycée lui reviennent mais lui semblent aussi grises et mornes que toute sa scolarité. Si elle a aimé apprendre, elle a méprisé presque toutes les têtes croisées, refusant de se lier, rhabillée par les rumeurs qui la pensaient sorcière ou fantôme, approchée par une seule âme bienveillante et par celui qui devint son mari.

Ce qu’elle lui raconte est un résumé épuré de ce qu’a pu lui dire Zach. Elle n’ose pas poser de questions, là encore, pleine de réserve, cadenassant sa curiosité qu’elle trouve déplacée mais qu’elle craint plus que tout car elle attirera bien vite celle d’Anaïs sur son propre passif. A Zach, elle n’a encore rien dit de cet enfant mort, de ce fils que les flammes ont emportées sans qu’un au revoir ne soit jamais prononcé. Une ignominie funeste que ses lèvres refusent encore de confier à quiconque, à tort ou à raison, elle l’ignore mais elle sait bien qu’elle doit la vérité à celui qui partage tant ses nuits que ses matins. Et qu’elle la devra, comme une évidence, à Anaïs, un jour si les choses ne se fanent pas avant comme beaucoup des choses ayant un jour fait son bonheur. L’entendre contée une histoire qui semble bourrée de drames mais où Zach est exposé en sauveur paternel la fait sourire malgré elle, une onde chaude et rassurante éclosant comme une fleur sous le rayon d’un soleil enchanteur. Ils forment un duo bien assorti malgré les liens du sang qui ne les relient pas, il lui semble qu’ils sont la preuve que certains liens n’ont pas besoin de venir des veines mais seulement du cœur et de l’âme. Croisant ses jambes, elle détient le trésor chaleureux de sa tasse de thé entre ses mains, attentive à toutes ses paroles, la musique de la radio rôdant autour d’elles comme une couverture de notes douillettes cherchant à les mettre à l’aise et à combler les silences « Je suis contente si vous avez pu vous rencontrer au bon moment. Le Destin sait bien faire les choses parfois, vous en êtes la preuve. » Elle hausse alors une épaule, sans trop savoir quoi dire, malgré tout reconnaissante que Zach n’ait pas été trop bavard sur elle. Qu’aurait-il pu dire d’ailleurs ? Elle-même sait bien qu’elle se fait parfois peu loquace même face à lui, qu’il doit user et abuser de manœuvre pour lui faire murmurer davantage que ces bribes de mots qui sont parfois trop vides à son goût, s’en veut encore de tout ce qui semble bloquer en elle face à lui à qui elle doit beaucoup, si ce n’est tout, à l’instar d’Anaïs.

S’alanguissant rien qu’un peu contre le coussin du canapé, elle agite à peine son pied, ses yeux retombant dans le fleuve bleuté de ses prunelles, ne sachant par où commencer. « Oh, il faut savoir trouver les coins où on peut s’amuser. J’avoue que je m’amuse d’un rien aussi, ça doit être plus facile. Une balade dans la forêt ou en ville, ça me va. Je tente d’explorer un peu les lieux, d’apprivoiser un peu tous ces kilomètres de bétons et de terrains vagues. Boire un café ou un verre, explorer les boutiques des vieux commerçants, méditer dans des lieux paisibles, lire quelques bouquins … » Cette fois, elle souffle un rire un peu gêné, abaissant à peine la tête, s’empêchant d’aborder le sujet le plus épineux : sa magie. « Ca parait un peu rasoir tout ça. J’ai des occupations très banales, je n’ai pas beaucoup de passions si ce n’est … le parfum, peut-être. Dans mon village mais surtout dans ma famille, c’est un art qu’on a souvent pratiqué. On avait des terrains immenses, on cultivait de tout et on avait des jolies fleurs avec lesquels faire de bons parfums, du maquillage, même de la salade. » Se rappeler ces racines à laquelle on l’a arraché ne lui fait pas mal, pas ce soir, pas alors que tout est propice à la détente et à une discussion qu’elle voit s’allonger sans trop se forcer. Si elle espère l’arrivée de Zach, elle sent l’envie de fuir s’étioler rien qu’un peu. L’envie d’enlever son manteau, elle, persiste, se sentant quasi nue sous la chaleur du coton. « Tu t’ennuies par ici ? Tu n’as pas … quelques amis ? Ta petite-amie ne t’emmène pas dans de jolis endroits quelques fois ? » Et une idée, quelque peu née de la détente qui, doucement, s’installe lui vient alors, la langue soudainement audacieuse quand elle colle son flanc contre le coussin, son bras se plantant sur sa cime moelleuse pour laisser sa joue trouver sa main aux phalanges recourbées, parfaitement tournée vers elle, à présent « On pourrait sortir si un jour l’envie te dit. Ou je pourrais, je ne sais pas … passer ici, tenter de remettre un peu le nez dans tes cours. Même si je ne peux pas promettre d’être très utile ... »
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Baby Chaos - Là où je passe, la paix trépasse.
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En un mot : Outre en perdition
Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
* Fille émancipée d'une famille humaine qu'elle a fui pour sa propre sécurité. Outre dans un monde d'humains qui ne cherchaient pas à la comprendre, juste à la plier au conformisme réconfortant de la normalité.
* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
*Etudiante en médecine, acharnée et consciencieuse, pleine de projets en tête.
*Musicienne et chanteuse amateur ne sortant jamais sans son casque. Danseuse du dimanche. Incollable sur la musique, sa passion, son refuge.
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Dim 21 Juin - 22:36 (#)

Seen that face


Sumire & Anaïs


Je me souviens encore du moment où Zach m'avait soudainement annoncé sa relation avec une certaine Sumire. Une après-midi comme une autre, un fin rayon de soleil à travers la fenêtre, le son distant d'une télévision que personne ne regardait vraiment, une discussion partie de rien, concernant la façon dont il agissait, différente de son air figé quelques jours avant. Puis le programme d'une semaine était venue, comme pour sceller un retour à la normale avant qu'il ne sorte soudainement ne pas pouvoir ce sortir ce jour-là, étant pris avec quelqu'un, sortant un sous-entendu ne laissant guère de doute quant à la relation qu'il entretenait avec cette inconnue. Je l'avais regardé, figée un instant sous son air amusé alors qu'il grignotait tranquillement ses satanés cacahuètes, un léger sourire ornant le coin de ses lèvres. Et quelques semaines plus tard, me voilà seule avec elle, à apprendre à nous connaître l'une l'autre autour d'une tasse de thé quand le principal lien qui nous uni a eu la bonne idée de sortir. Un mois plus tôt, je n'y aurai pas cru. Maintenant, je suis juste heureuse que ça se passe ainsi.

Elle semble si douce, Sumire, avec sa voix laissant parfois échapper un relent d'accent, avec son maquillage discret, mais expert, ses petits gestes empreint d'une certaine raideur que je n'explique pas vraiment. Parfois un souffle amusé lui échappe, mais c'est comme si elle faisait tout pour se retenir. Ne pas trop en dire, ne pas trop en faire. Pas distante, mais pas proche non plus. Du temps. C'est ce qu'il faut, apparemment, pour nous tous. Pour lui, pour lui prouver qu'il tient à elle, pour moi pour qu'elle comprenne que je suis de tout cœur avec eux, pour elle aussi, probablement pour accepter tout ça et ma présence auprès d'eux. Mon regard dérive sur la photo qui trône près de la télévision. La seule de tout l'appartement : moi souriante tenant le téléphone, lui derrière avec son espèce de grimace qu'il appelle sourire. Qu'aurais-je fait sans toi, Pap's ? «  Ce fut probablement la rencontre la plus improbable et importante de toute ma vie, honnêtement. Tu savais qu'il voulait juste que j'aille lui faire des courses à la base ? Pour faire amende honorable. Quand on en parle ça nous fait rire quand on voit où on en est aujourd'hui... » Il n'y avait pas de quoi à l'époque, ça prouve juste qu'on avance, l'un comme l'autre. Quand je vois de quoi on revient, je me dis que ça ne peut pas vraiment être pire et que les choses n'iront qu'en s'arrangeant.

Mon regard se perd un instant dans le vide, cherchant mes mots. J'aime sa façon de voir les choses. « Banales ça ne veut pas dire nulles. Se poser pour lire c'est quelque chose que j'aime bien faire aussi avec de la musique, tout comme méditer, quand j'y arrive. Je suis par contre absolument pas du genre à m'aventurer seule en ville ou en forêt, hélas. » Cela me fait sourire, mais c'est surtout la peur qui retient mes pas. Comment sortir alors qu'on a peur d'être vue et reconnue ? « Du parfum ? Vraiment ? C'est génial ! Tu en fais encore ? Je serai curieuse de voir ça. » Je dois avoir l'air d'une enfant à m'intéresser à un sujet aussi trivial, mais je suis véritablement curieuse de la voir manipuler ainsi des fleurs pour en tirer un parfum. Puis la grimace revient quand elle parle d'amis. « Non je n'ai pas vraiment d'amis... plus vraiment. J'ai tout laissé derrière moi en partant. Je connais peu de monde ici à vrai dire. Zach et Rica, évidemment. J'ai ma mentor et aussi une sorte de grande sœur qui veille au grain, mais pas vraiment d'amis en dehors de ça. Et quand je sors avec Rica, on va surtout au cinéma, sinon on reste ici ou chez elle. » Pas que l'envie de sortir soit absente, mais je suis souvent fatiguée et préfère rester au calme, au chaud à l'appartement. « Je ne m'ennuie pas vraiment.J'ai mon travail, mes cours, les week-end avec ma mentor, mes soirées avec Rica. Et quand je m'ennuie je compose un peu, pour passer le temps. Des fois j'aimerais m'ennuyer plus, histoire de dormir davantage, honnêtement. » Les derniers mots s'échappent en un rire soufflé avec une certaine désinvolture, même si la réalité est bien moins agréable. Avec les cernes que je n'arrive pas à effacer, difficile de dire que j'ai une bonne mine tous les jours, même si cela commence à aller mieux, de ce côté-là aussi.

Un instant je la fixe, surprise, avant de sourire largement à sa proposition. « C'est vrai ? Enfin je... » L'empressement pourrait la faire regretter son geste, je cherche à avoir l'air un peu moins prête à lui sauter au cou pour avoir eu l'idée. « Je veux dire. Ça me plairait beaucoup. Surtout sortir, je ne vais pas te barber avec mes cours, tu as probablement mieux à faire. Ou alors juste faire un truc à l'appartement. Mais je ne veux pas t'ennuyer. 'Fin...Je ne veux pas que tu te sentes obligée, vraiment. »
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Mer 24 Juin - 0:20 (#)

La nuit je viens, je vole, je prends puis  je m'en vais sans rien laisser.

« Non, je n’en savais rien. Mais je trouve ça beau et je voudrais te remercier surtout, pour avoir été là pour lui au bon moment. J’ignore encore beaucoup de choses sur vous deux et votre lien et à l’époque, j’ignorais même l'existence de Zach mais je suis certaine que tu es arrivée au bon moment pour lui. Pour ça, tu as toute ma reconnaissance. » Les mots sont dénués de fioritures, l’envie soudaine et née du cœur de lui murmurer ces brefs aveux qui lui tournaient dans la tête depuis longtemps. Elle sait qu’Anaïs a sauvé quelque chose en lui, qu’elle a fait renaître un brin d’espoir qui s’est aujourd’hui bel et bien enraciné dans une terre autrefois aride. Il lui semble alors qu’ils forment un triangle étrange où le maître mot est espérance. De là où ne naissait rien d’autre que le désespoir ou la lassitude laissant leurs carcasses apathiques depuis des années, est venue l’aube d’une nouvelle vie, d’un nouveau souffle, semant sa lueur bienfaitrice sur leurs âmes usées et abusées.

Elle l’écoute, empruntant ce même silence contemplatif qui est fait pour laisser toute sa place à l’autre le temps qu’il le voudra, menant sa tasse à ses lèvres pour s’abreuver d’autre chose que d’alcool fort et de café. Le goût est différent de celui qu’on trouve par chez elle mais pas imbuvable. Elle savoure car c’est pour elle qu’il a été fait. « Lire et méditer, ce n’est pas donner à tout le monde, c’est déjà bien, c'est vrai. J’en connais beaucoup qui ne savent pas rester en place pour juste … lire quelques lignes ? Je trouve ça triste. » Son enthousiasme la touche tout en la surprenant lui faisant à peine soulever les sourcils, un souffle quelque peu embarrassé s’échappant de ses lèvres où traîne la saveur du thé vert « Oui, ça n’a rien d’incroyable quand c’est moi qui le fait. Ma mère, elle, a beaucoup plus de talent que moi mais … je pourrai te montrer, un jour. Un dimanche, peut-être, c’est une belle activité pour un dimanche. » Car c’est un rituel perpétré sur des années et des générations entières de femmes créant leurs propres fragrances. Les Matsuhime ont toujours su créer des senteurs uniques, vantées par les voisins qui, pourtant, en avaient souvent peur.

Ces derniers mots la surprennent, une vérité naturelle qu’elle lui abandonne et qu’elle se promet de ne pas mépriser. S’agitant à peine contre le dossier du canapé, elle est tenté de délaisser ses escarpins mais se refuse à se détendre à ce point, guettant toujours l’arrivée de Zach. « Tu dors mal ? » Elle refuse de s’embarrasser d’un ton trop gêné, surjoué, précautionneux comme elle en userait pour les hommes qui pensent que s’épancher contre son sein après avoir profané son ventre est une bonne idée. Ici elle préfère la douce franchise, lui  ouvrant à son tour ses bras pour lui permettre de parler alors elle-même s’élance dans ce jeu de confidences  qui n’est pas qu’à un sens. « Mes nuits aussi sont courtes. Je fais beaucoup de cauchemars,  de rêves étranges. Je ne sais plus ce que c’est de bien dormir parfois. » Elle la voit sourire, loin d’être prête à refuser une proposition qui la mettra à rude épreuve mais dont elle sait avoir rudement besoin. Elle ne pourra pas éternellement se cacher, jouer l’amante dans l’ombre et la visiteuse se présentant à de rares occasions. Plus que tout, elle sait que Zach voudrait la voir prendre une place auprès de lui comme auprès d’Anaïs et elle-même aimerait pouvoir se l’autoriser. Même si sa gorge demeure serrée par l’angoisse d’échouer, de ne pas mériter ce regain de bonheur qu’on lui envoie, elle hoche doucement la tête, un sourire osant de nouveau éclore « Sortir ou faire quelque chose à l’appartement, ça me va.  T’aider pour tes cours aussi, j’étais plutôt bonne élève, tu sais ? Ca pourrait me permettre de huiler ce qu’il y a là-dedans. » souffle-t-elle tandis que la pointe de son index tapote délicatement sa tempe. Abaissant sa main, elle lève l’autre pour siffler quelques lampées de thé brûlant avant de poursuivre « D’ailleurs, pourquoi la médecine ? C’est une passion née dans l’enfance ou autre chose ? »
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En un mot : Outre en perdition
Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
* Fille émancipée d'une famille humaine qu'elle a fui pour sa propre sécurité. Outre dans un monde d'humains qui ne cherchaient pas à la comprendre, juste à la plier au conformisme réconfortant de la normalité.
* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
*Etudiante en médecine, acharnée et consciencieuse, pleine de projets en tête.
*Musicienne et chanteuse amateur ne sortant jamais sans son casque. Danseuse du dimanche. Incollable sur la musique, sa passion, son refuge.
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Jeu 25 Juin - 4:11 (#)

Seen that face


Sumire & Anaïs


Me remercier... A ses mots, je reste une seconde interdite, à la fois surprise et gênée par un portrait qui ne me semble pas vraiment refléter la réalité telle que je l'ai vécue. Je me mords la lèvre, cherchant mes mots. « Je... Je ne mérite pas ce genre de remerciement. C'est Zach qui m'a sauvé. Je me suis appuyée sur lui parce que j'avais besoin d'aide, c'est tout. Sans lui... » Je serai morte, probablement. « Et puis je voulais aussi te remercier, parce que je sais qu'il est bien plus heureux maintenant que tu es dans sa vie. Je vois la différence chaque jour, et le savoir heureux... ça suffit à mon bonheur. Alors, pour ça, merci.» Je lui offre un sourire sincère, parce que je le suis. Véritablement reconnaissante à Sumire de lui offrir ainsi quelque chose que, malgré toute la volonté du monde, je ne serai jamais en mesure de lui donner. Quelque chose dont il avait besoin et qui lui a fait défaut pendant tant d'années. Il le mérite. Il a le droit au bonheur, comme tout le monde.

Une fois de plus, l'idée de passer un peu de temps ensemble est mâchée au travers de ses propres lèvres. Je hoche la tête, ravie de voir qu'elle est loin de repousser l'idée, qu'elle la propose d'elle-même. Je sais que Zach serait content, mais ce n'est pas que pour lui que j'essaie de mettre Sumire à l'aise, c'est aussi pour elle, et pour moi. « Un dimanche oui. Ça me tente vraiment de voir ça. Je pourrais essayer ? » Ce doit être apaisant comme activité. Simple et calme. Tout ce qui, comme elle dit, convient à un dimanche, loin des responsabilités, du travail et de l'extérieur. Elle m'intrigue, Sumire, mais je bride ma curiosité, l'enfouis pour le moment. Je préfère la laisser s'ouvrir d'elle-même, lorsqu'elle en a envie ou qu'elle ne se sent plus gênée de le faire.

J'ouvre la bouche, la referme finalement, gênée d'avoir laissé échapper une information de ce genre.Moi et ma propension à parler sans réfléchir... « Oui... J'ai des cauchemars récurrents et plutôt violents, pour être honnête. J'y suis habituée. » Je hausse les épaules, prenant le problème un peu plus à la légère maintenant que je ne le faisais au début, hantée que je l'étais presque chaque nuit par les mêmes visages, les mêmes rires, la même scène qui  se rejouait en boucle dès que je fermais l’œil. Un rappel constant du passé dont je n'ai pas besoin. Visiblement c'est un point que nous avons en commun, hélas. Je lui souris, comprenant parfaitement ce qu'elle vit à ce sujet tout en lui mentant. Je ne m'y suis pas habituée, loin de là. « Si... si tu en es capable, parles-en à Zach. J'ai mis du temps à y parvenir, mais ça m'a soulagé. Je sais que c'est difficile, mais c'est une oreille attentive qui ne porte pas de jugement, peu importe ce qui a pu arriver. ». Je ne sais pas ce qui peut peupler ses nuits, mais je sais que les cauchemars ne viennent pas de nulle part, qu'il faut un catalyseur. Je sais qu'en parler m'a permis de m'en détacher, même de façon infime, j'espère que ce sera la même chose pour elle.

« Pourquoi pas alors, ça peut être intéressant. » L'idée m'étonne, mais est plutôt agréable à imaginer. Nous installées sur la table, le nez plongé dans les livre de cours, comme... Mon cœur se serre un instant, rejette presque l'idée avant que toutes les alarmes ne se mettent à sonner dans ma tête. Que suis-je supposée répondre ? Je ne sais rien d'elle, de ce qu'elle pense du surnaturel et de ceux qui en font partie. Je ne sais pas si elle sait pour Zach ou moi, et l'idée que cela la fasse fuir réveille une certaine angoisse que je pensais terminée. La peur du jugement, la peur du regard d'autrui et, ajouté à cela, la peur de détruire une relation qui naît à peine. « Euh...Non c'est... C'est récent, je pense juste que je... j'ai simplement quelque chose à prouver. » Me le prouver à moi et à ceux qui m’ont vu et traité comme un monstre sans raison. « Et je me dis que si je peux faire une différence pour certains, aider ceux qui souffrent, alors ma...ça en vaudra la peine. C'est probablement naïf, mais pour le moment je n'ai que ça en tête. » Vivre à l'opposé de ce que l'on craignait que je devienne, c'est tout ce que je souhaite. Ça et un peu de tranquillité. «Je... Bon ça va te sembler bizarre comme question, mais... comment dire...  Est-ce que les CESS te dérangent ?» Voilà... Subtil... Abrutie. J'en fréquente et je... 'fin je voudrais pas que ça te gêne si tu les croises ici. Elle va me prendre pour une idiote...

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Lun 9 Nov - 1:35 (#)

La nuit je viens, je vole, je prends puis  je m'en vais sans rien laisser.
@Anaïs Wilhm

« Tu pourras essayer sans problèmes. » Elle esquisse un sourire qui aimeraient en dire bien davantage, ravie de partager avec cette enfant bien plus qu’une simple discussion déjà bien douce, apaisant quelques ombres venues assombrir sa psyché troublée. La connaître, se lier à elle, pour tenter de former elle ne sait quelle chose s’apparentant à une amitié étrange, n’osant prononcer le mot « famille » qu’elle ne pourrait s’autoriser. Il ne faut pas se précipiter dans les bras de l’Espoir qui s’ouvre si souvent en ce moment, se fondre dans son étreinte et y croire, y croire, y croire tellement que si ça ne marche pas, on ne peut que s’effondrer quand le corps de l’Espoir disparait pour amener son immonde frère Désespoir. Elle en refuse la présence et préfère la retenue, se museler de quelques mots qui n’ont pas toujours à être soufflé, quelques regards suffisent, comme avec Zach, terrible absent, où quelques œillades ont suffit pour se faire comprendre, pour jouer de l’attirance qui les alliaient l’un à l’autre sans qu’elle ne puisse l’expliquer car ni le désir, ni l’amour ne peuvent s’expliquer. Elle ne pourrait répondre correctement à aucun « Pourquoi lui ? » et s’y refuserait peut-être, par pudeur, gardant en son jardin secret où son cœur murmure tout ce qui la pousse, chaque jour et chaque nuit, à nourrir quelque chose pour lui, homme qu’elle n’aurait jamais dû croiser.

Avouer son sommeil perturbé à une tiers personne lui semble étrange, malvenu et pourtant, elle a l’impression qu’Anaïs pourra comprendre le mal qui ronge ses nuits, cillant lorsqu’elle en décrit à peine la violence « Quelque chose … te perturbe ? » Elle ose cette curiosité qui ne devrait pas avoir lieu, le regrette d’emblée, entrouvrant les lèvres pour lui dire d’oublier, de ne pas répondre si elle ne le veut pas. Elles persistent à être deux inconnues se faisant face, plus jeune et plus âgée mais habillées de la même gêne, d’un passif qui semble aussi douloureux pour l’une comme pour l’autre, le reflet d’une jeunesse dans laquelle elle pourrait presque se reconnaître, bien qu’Anaïs lui semble mille fois plus lumineuse qu’elle ne l’était, ombre discrète souvent conspuée par ses pairs. Goûtant une autre gorgée chaude, elle la sent mal passer dans sa gorge serrée, cillant, les prunelles dans le vide puis se perdant sur le visage poupin, la fixant avant d’afficher un sourire qui s’éteint bien vite « Je ne sais pas … Mes cauchemars voudraient dire en dire beaucoup. Beaucoup trop. Ils reflètent trop ma réalité, ce que je cherche souvent à fuir. Zach pourrait l’entendre, je le sais mais j’ignore si je veux me défaire de ce passé et ne plus en parler ou m’en débarrasser justement en avouant tout. Je suis un peu perdue. » Une épaule se hausse, la soie sous son manteau lui rappelant l’allure séductrice dans laquelle elle s’est plongée sans jamais imaginer tomber sur le canapé de cet appartement faisant face à la fille du cerbère. « Peut-être un jour. » Elle a pu faire l’effort, déjà, de lui avouer la mort de son fils et elle hésite à en confier la chose à Anaïs à le lui dire pour recracher cette mélasse noire qui ne devrait plus la ronger. Tant d’années sont passées depuis. Elle devrait être remise, capable d’en parler … Et si elle entrouvre les lèvres, la fixant mais Anaïs la coupe en plein élan et d’une gorgée, elle accepte le Destin lui murmurant que ce n’est pas le moment de parler d’enfant mort.

Intriguée, elle n’ose l’interrompre, s’appuyant toujours davantage contre le coussin, ne se dérobant pas au regard qui la fuit parfois, attendrie malgré elle, par cette gêne, cette hésitation si liée à l’adolescence, l’oscillation qui les fait se perdre entre une envie, un désir, une lubie mais sa conscience d’elle-même l’impressionne et elle ne peut que sourire, soufflant un « Je comprends. » qui résonne d’une vérité pure. Elle comprend que l’on ait quelque chose à prouver, que l’on veuille ajouter sa pierre à un édifice déjà bien grand mais qui est parfois prêt à s’effondrer. « Je te souhaite d’y arriver. Ce n’est pas naïf de croire que l’on peut, à sa hauteur, changer les choses. Tu as une grande pureté en toi, c’est ce dont on besoin les gens qui en soignent d’autres. Mais il est certain qu’il faut se blinder … Sinon le monde te mangera, surtout celui de la santé. » Elle ne peut que faire le parallèle avec sa propre situation, la prostitution forçant toutes les femmes à se créer une armure sous peine d’être bouffée par le premier client ou maquereau qui passera. Le ton change, le corps lui faisant plus nerveux et lorsque les paroles tombent entre elles, elle entrouvre les lèvres, se revoyant auprès du corps de Zach lui avouant pour elle, lui avouant pour une amie et elle-même s’avouant à lui en craignant plus que tout sa réaction. « Zach ne t’a rien dit, pas vrai ? » La question réthorique n’attend pas de réponse et soufflant un rire discret, elle dépose sa tasse sur la table basse près d’elles avant de reprendre sa position « Avant tout, moi j’ai deux questions pour toi, à toi d’y répondre avec le plus de franchise possible. » La fixant de ses yeux qui en séduisent trop mais ne sont parés d’aucune lueur séductrice cette fois, elle poursuit de sa voix tendre, presque maternelle « Est-ce que ça te dérangerait, toi, que ton père m’ait dit ce que tu es ? Et est-ce que toi, ça te dérangerait … que je sois autre chose qu'une simple humaine ? » Penchant à peine la tête, ses cheveux glissant sur une épaule encore couverte, elle esquisse un sourire plus franc « Nous sommes deux dans le bateau de l’étrange alors ce serait hypocrite de ma part de te dire que ça me dérange. Loin de là. »
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Baby Chaos - Là où je passe, la paix trépasse.
Anaïs Wilhm
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Baby Chaos - Là où je passe, la paix trépasse.
A SONG OF BLOOD

En un mot : Outre en perdition
Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
* Fille émancipée d'une famille humaine qu'elle a fui pour sa propre sécurité. Outre dans un monde d'humains qui ne cherchaient pas à la comprendre, juste à la plier au conformisme réconfortant de la normalité.
* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
*Etudiante en médecine, acharnée et consciencieuse, pleine de projets en tête.
*Musicienne et chanteuse amateur ne sortant jamais sans son casque. Danseuse du dimanche. Incollable sur la musique, sa passion, son refuge.
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Mar 17 Nov - 18:15 (#)

Seen that face


Sumire & Anaïs


« Beaucoup de choses me perturbent. L'adolescence est un fléau... » Pince-sans-rire, je réponds volontairement à côté de la plaque, un sourire sur les lèvres. Je n'ai pas envie de gâcher ce moment de partage avec des histoires difficiles, un passé violent et des souvenirs douloureux. Elle n'a pas demandé à tomber sur une adolescente qui essaie de se reconstruire après un traumatisme, alors je laisse ça de côté. Peut-être qu'un jour on pourra parler de tout ça, à tête reposée, sans gêne ni crainte des réactions. Peut-être qu'on se noiera chacune dans une tasse de thé pour finalement en rire après. Peut-être que Zach sera là pour un long câlin collectif. Peut-être... En attendant, je préfère ne rien dire, taire ce qui n'a pas à sortir pour le moment, préférant me prendre une part de gâteau en laissant le plat sur la table, pour occuper ma bouche pour éviter de dire quelque chose avant d'y avoir mûrement réfléchi tandis qu'elle-même admet à demi-mots un passé peut-être tout aussi difficile que le mien. Peut-être un jour, comme elle le dit si bien. « Oui, peut-être... Je l'espère en tout cas.» Autant pour elle que pour moi, que pour eux deux.

Les études ont l'avantage d'accaparer aussi bien mon temps que la conversation. De bifurquer avant le ravin dangereux, de s'aventurer sur une route moins glissante qui me convient davantage. Qu'elle parle de pureté sonne étrange à mes oreilles lorsqu'on sait quel magie curule dans mon corps, quand on connaît mes raisons- purement égoïstes en vérité- pour choisir cette voie dans laquelle j'espère trouver autant un avenir qu'une sorte de rédemption un peu étrange. « Pure je ne sais pas, mais je ne suis pas si facile à manger. Zach n'a pas réussi à se débarrassé de moi, ça montre que je suis tenace quand je veux. » Je souffle un rire, imaginant sa tête à la fois outrée et prête à en découdre, l'air de dire « Tu me cherches ? » avec une lueur rieuse dans le regard. « J'ai le temps d'apprendre à y faire face, dans tous les cas, je ne m'en fais pas trop. » j'en fais déjà trop, à vrai dire, mais pas pour les mêmes raisons.

C'est avec un air surpris que je la fixe alors qu'elle semble surprise que Zach n'ait rien dit. Silencieuse, je l'écoute, de p en plus incrédule à mesure qu'elle avoue, sans avouer, déjà savoir ce que je suis, tout en étant elle aussi différente d'une humaine. Je ferme ma bouche entrouverte sous le surprise et me racle la gorge, un peu gênée par ma réaction. Zach lui aurait dit, sans m'en parler ? Est-ce que ça me gêne ? Et est-ce que ça change quelque chose ? « Non. » Je hausse les épaules, finalement. « Non, parce que je lui fais confiance et je sais qu'il n'en aurait pas parlé à n'importe qui. Et ce serait tout aussi hypocrite de ma part que ça me dérange que tu ne sois pas une humaine. » Cela ne m'empêchera pas de lui botter les fesses pour ne pas m'avoir prévenu, cela m'aurait évité un moment gênant à chercher mes mots alors qu'elle savait déjà tout. Enfin tout...

« J'aimerais juste savoir ce qu'il t'a dit à ce sujet. » En a-t-il parlé en profondeur ? J'en doute, je ne le pense pas du genre à s'étendre sur ce sujet, même avec elle, mais comment savoir ? Une image perturbante me vient en tête et je sens mes joues légèrement chauffer en espérant très fort qu'il n'ait pas parlé de ça sur l'oreiller. L'image persiste et je préfère noyer mon malaise dans mon mug, espérant que la chaleur de la boisson suffira à expliquer les rougeurs qui ne vont pas manquer d'apparaître. « Et... est-ce que c'est indiscret de demander ce que tu es ? Je ne suis pas très familière avec ce.. notre monde, mais j'essaie d'en découvrir autant que possible quand je le peux. C'est encore relativement nouveau, à dire vrai... » Parfois j'aimerais voir les auras comme Lilas, être capable de savoir à qui je parle sans avoir à paraître gênée ou intrusive. Mais mon don n'a rien à voir avec ça, hélas. « Cela ne me gêne pas d'en parler, mais je ne veux pas te forcer la main. »

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