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Shine, step into the light - Ozios & Rayna

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Jeu 15 Avr - 21:16 (#)

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Dix-neuf heures deux. Rayna fronça les sourcils. Elle ne s’était pas rendu compte que l’heure avait filé si vite et elle avait déjà une bonne demi-heure de retard. La jeune femme détestait ne pas être à l’heure, mais en ce moment même, dans ce bus qui la conduisait à Western Hill, son sujet de préoccupation principal n’était ni son immense retard, ni la pluie battante qui s’abattait sur Shreveport depuis plusieurs minutes.

Cela faisait un peu plus d’une semaine qu’elle avait vu Ozios Wolk pour la dernière fois. Après une première rencontre où elle lui avait hurlé dessus et un déjeuner que le jeune homme avait soudainement écourté, semblant tout à coup la détester, elle se demandait bien ce que cette visite à son atelier donnerait.
Claquant du pied sur le sol métallique de l’autobus, elle tenta vainement de se détendre.

Les derniers jours avaient été plutôt calme pour la jeune femme. Elle avait beaucoup travaillé, et quatre jours après sa dernière rencontre avec Ozios, elle avait abandonné l’idée qu’il la rappelle un jour. Ainsi, pour ne pas se retrouver au beau milieu d’une situation embarrassante, elle avait pris le temps de réfléchir et en avait conclu qu’il valait mieux qu’elle cède l’organisation de la vente de charité à l’un de ces collègues ; et ce, de gré ou de force.
Mais finalement, au bout du sixième jour, alors même qu’elle n’avait pas encore trouver le courage de se séparer de ce dossier sensible qu’était le cas Ozios Wolk, il l’avait appelé en plein milieu de l’après-midi, comme si rien ne s’était passé. Ainsi en avait-elle fait de même, essayant de paraitre tout à fait normale et à l’aise à l’autre bout du fil. Après quelques échanges polis, ils avaient convenu ensemble que Rayna viendrait sélectionner une œuvre trois jours après.

Désormais à un arrêt de la station où elle descendait, elle se demandait bien à quelle sauce elle allait être mangée. Est-ce qu’Ozios Wolk serait en colère ? Ou bien serait-il ennuyé face à elle ?
Elle ne savait plus quoi penser de lui, ni même si elle devait penser quelque chose de lui. En tout cas, elle pensait quand même. Le jeune homme n’était pas sorti de sa tête une seule seconde depuis leur fameux déjeuner. Elle savait très bien qu’elle était sur une immense pente glissante, et surtout qu’elle s’imaginait des choses qui n’arriveraient sans doute jamais. Mais c’était plus fort qu’elle, elle voulait le revoir, elle en avait même cruellement en vie, à vrai dire. Rien que cette idée suffisait pour la détendre un peu et la mettre en joie, même si ça ne durait qu’une fraction de seconde avant que ses milliers de questionnements ne reviennent au galop.

Une fois descendue du bus, elle s’emmitoufla dans son ciré jaune, tenant d’une main ferme la capuche qui menaçait de se rabattre sur ses épaules à cause du vent. Elle allait arriver trempée de la tête aux pieds, elle le sut dès qu’elle sentit de l’eau à travers ses collants fins. De ce fait, elle se mit à courir, ses bottines faisant gicler l’eau autour d’elle et ne manquant pas de tremper un peu plus le bas de ses collants.
Une fois devant le grand escalier qui menait jusqu’à l’atelier d’Ozios, elle ralentit et monta doucement, pas à pas, les quelques marches qui la séparaient du jeune homme.

Ce n’est vraiment pas le moment de te fouler une cheville, ma vieille !

Quand elle fut enfin en haut des marches, elle attrapa la poignée de la lourde porte et la poussa de toutes ses forces. Ozios lui avait envoyé un message deux heures avant en lui signalant de rentrer directement dans l’atelier car il serait sans doute en train de travailler.
Après avoir refermer la porte derrière elle, elle se retrouva dans une immense pièce où elle ne distinguait quasiment rien. Tout était noir autour d’elle, et la seule chose qu’elle pouvait distinguer était une faible lumière à l’autre bout de la pièce. Elle avait dû enlever ses lunettes pour braver la pluie alors bien évidemment, elle ne pouvait pas voir grand-chose.

- Monsieur Wolk ?

Elle fit quelques pas en avant, prenant tout de même le soin de rester à l’entrée pour ne pas mouiller une quelconque œuvre de l’artiste, ou pire, de l’écraser vulgairement sous ses bottines salies par le temps. Après quelques secondes d’attente dans cette obscurité effrayante, elle prit de nouveau la parole, cette fois-ci un peu plus fort.

- Monsieur Wolk ? Ozios ?

S’il y avait bien une chose qui effrayait Rayna plus que tout au monde, c’était bien l’obscurité. La jeune femme détestait le noir, elle avait toujours l’impression qu’elle était observée et qu’un danger imminent pouvait lui tomber dessus, bondissant d’un recoin qu’elle n’aurait pas pu distinguer.
Tandis que son cœur s’accélérait de manière irrationnelle, elle balaya la pièce du regard, ne distinguant toujours rien d’autre que l’obscurité alors que son souffle se faisait de plus en plus fort.
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Ven 16 Avr - 14:49 (#)

shine, step into the light
ozios ft. rayna




        Il y a de ces destins condamnés que les âmes les mieux intentionnées ne sauraient sauver.

Rayna Rhodes en faisait très certainement partie. Depuis plus d’une semaine, Ozios avait ressassé la question dans son esprit, l’avait examinée sous toutes ses coutures, jusqu’à se rendre la conclusion qu’il n’y avait rien qu’il aurait pu faire pour la sauver. La réalité était sûrement que le danois se complaisait dans cette fatalité inévitable; une fois cette conclusion tirée, il avait pu commencer à tourner la page de cette histoire qui n’avait pas encore commencé.

Le premier jour, l’artiste s’était dit que cette inconnue était trop pure pour qu’il puisse se résigner à la souiller. Le jeu n’avait duré que peu de temps, et était déjà terminé. C’était comme ça, il devait se rendre à l’évidence. Ne plus la contacter et faire comme si rien de tout cela ne s’était passé, comme si elle n’avait pas occupé ses pensées pendant une nuit toute entière. Elle finirait par s’évaporer d’elle-même.

Le quatrième jour, elle n’était toujours pas partie. A la place, elle avait pris place sur ses toiles, dans ses sculptures et ses rêves. Elle s’accrochait à son âme comme on s’accroche à une bouée de sauvetage. Ozios, excédé, avait tout fait pour ne pas sombrer. Il avait bu, plus que de raison, fumé pour oublier. Il avait même appelé Saint Clair, à la recherche de sa prochaine victime. Peut-être que le fait d’ôter la vie de quelqu’un aurait pu supprimer ce visage de ses pensées. Ce fut en vain; le mage n’avait toujours pas jeté son dévolu sur un pauvre humain. A quoi bon être esclave des choix de quelqu’un si cette personne n’était pas foutue de le sommer quand il en avait besoin?

Le sixième jour, Ozios abandonna toute idée de la laisser en paix. Les effets qu’avaient eu la jeune femme sur son esprit s’étaient estompés; les terreurs nocturnes étaient revenues, en même que la haine qu’il avait envers le monde. Il avait cédé à ses pulsions, et envoyé un message à la jeune femme pour convenir d’un rendez-vous. Depuis lors, il n’avait cessé de peindre, encore et encore. Ses nuits étaient courte; il n’avait pas besoin de dormir de toute manière. Habité par une inspiration qu’il n’avait plus ressentie depuis des mois, il n’avait pas cherché à ses reposer. Il aurait semblé que sa muse ait finalement changé de nom.

Aujourd'hui était le neuvième jour. Enfermé à l’étage de son atelier ou se trouvait la réserve de ses oeuvres, Ozios avait décidé de s’atteler à de la poterie. C’était un étrange passe-temps qui lui permettait cependant de ne penser à rien d’autre qu’à la glaise lissée entre ses longs doigts le temps de quelques minutes. La musique sortant des enceintes passées de ça et là du local emplissait la pièce d’une musique enivrante qui ne laissait passer aucun autre son dans l’air.

Cependant, Ozios sut tout de suite que Rayna était arrivée.

Avant même qu’elle ne pousse la porte de l’atelier, une migraine lancinante était apparue. Ozios avait fermé les yeux, et prit une grande inspiration. Cela n’était que le temps de quelques minutes, avant qu’il ne puisse aspirer son don et enfin sentir ce soulagement qui avait hanté ses nuits durant plus d’une semaine. Seulement, pour le moment, il avait envie de se taper la tête contre les murs. Il avait mal. Extrêmement mal.

Délaissant son activité, il attrapa une serviette pour essuyer ses mains de la glaise encore fraîche, laissant tout de même de longues traînées sur ses mains et avant-bras. Ses lunettes fermement posées sur l’arête de son nom, il tenta vainement de repousser la mèche qui était tombée sur son front de son bras, ce qui eut pour effet de laisser une trace de terre fraîche sur son front. Lentement, il se dirigea vers la porte, et posa la main sur la poignée. Les yeux fermés, il se demanda une dernière fois si cela était vraiment une bonne idée.

Là, à seulement une vingtaine de mètre d’elle, seulement séparé par une porte, il semblait vain de tenter de le résonner. Il savait que seulement quelques secondes le séparait d’une sensation dont il était dépendant. Il était énervé; cette haine s’était lentement immiscée de nouveau dans son esprit, cette constante irritation. « Monsieur Wolk? » Les yeux fermés, Ozios prit une grande inspiration. Il n’avait pas envie de la voir. Il ne voulait rien avoir à faire avec cette jeune femme, qui ne l’intéressait pas; il voulait être seul avec lui-même et s’accompagner de femmes qui ne voulaient rien d’autre que la compagnie de son corps. Le reste de son âme était indisponible.

Mais il savait aussi que cette rage disparaitrait. Son coeur cesserait de battre si fort dans sa cage thoracique, son esprit cesserait de lui infliger ces images de chaos qu’il se sentait obligé de semer pour se sentir vivre. Il redeviendrait humain. Tout simplement.

Cédant aux caprices du fléau qui l’habitait, Ozios ouvrit finalement la porte. L’atelier était plongé dans l’obscurité; elle n’avait sûrement pas su où allumer la lumière. Le danois, lui, n’avait pas besoin de clarté pour pouvoir deviner sa silhouette, son ciré dégoulinant sur le parquet et ses cheveux trempés. Il s’avança, lentement dans son dos, comme un loup se préparant à se jeter sur sa proie.

« Monsieur Wolk? Ozios? »

La musique qui s’échappait des hauts parleurs ne parvenait à leurs oreilles que de manière étouffée . D’ici, il pouvait sentir sa nervosité. A présent à quelques pas derrière elle, Ozios se concentra quelques secondes. Et, enfin, un sourire fit son apparition sur son visage. L’on aurait presque pu croire au diable en personne s’apprêtant à saisir sa prochaine victime. Un soulagement si intense parcourut ses veines qu’il se stoppa dans ses pas. Il s’était imaginé ce moment des dizaines de fois durant une semaine, si ce n’était plus. Et pourtant, rien n’arrivait à la cheville de ce qu’il ressentait en ce moment-même.

Se sentant enfin bien, et prêt à redevenir humain, Ozios fit un pas en avant. Il se pencha derrière Rayna, jusque’à ce que ses lèvres n’arrivent à hauteur de son oreille. Et là, il murmura:

- Bonjour.

La jeune femme sursauta si fort qu’il crut qu’elle allait défaillir. Son bras s’enroula par réflexe autour de sa taille pour l’empêcher de tomber. Et c’est ce geste, pourtant innocent, qui signa la fin de tout espoir.

Jamais Ozios n’aurait pensé ressentir telle sensation. Même le cocktail de drogues le plus puissant qui soit n’aurait su raviver telle flamme. Il fut paralysé, incapable de bouger pendant plusieurs secondes. S’il restait là, son bras autour de taille une seconde de plus, il allait craquer.

Alors, lentement, il fit un pas en arrière et rompit le contact. Le regard de la jeune femme rencontra enfin le sien. Un sourire peignit son visage, creusant une fossette.

- Pardonnez-moi, - dit-il dans un murmure, encore transi par ce contact. - Je ne voulais pas vous effrayer.

« Mensonge. » se dit-il, tout en tendant le bras pour appuyer sur l'interrupteur et enfin éclairer la pièce.


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Ven 16 Avr - 21:23 (#)

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Après encore quelques secondes d’attente et aucune réponse de la part d’Ozios, Rayna commença réellement à s’inquiéter. Peut-être qu’il n’était pas là finalement et qu’elle ferait mieux de rentrer chez elle. Mais elle n’arrivait pas à bouger, tout d’abord parce qu’elle avait encore l’espoir de voir le jeune artiste apparaître dans quelques secondes, mais également parce que l’ambiance de l’atelier, sombre et vide, lui glaçait les sangs.

Soudainement, elle entendit un léger bruit sourd au loin et tourna la tête dans sa direction. Elle ne distinguait toujours rien de claire mais entendait une douce mélodie de manière saccadée. La jeune femme était beaucoup trop loin pour entendre clairement la musique qui jouait, mais elle était un minimum perceptible. Il y avait donc bien quelqu’un ici ; le tout était de savoir s’il s’agissait d’Ozios ou de quelqu’un d’autre.

Ne. Panique. Pas.

Au plus les secondes défilaient, au plus la jeune femme avait la dérangeante impression que quelqu’un l’épiait et rôdait autour d’elle. Machinalement, elle fouilla dans son sac à la recherche de sa bombe lacrymogène.

Comme si ça allait me sauver…, pensa-t-elle.

Au-delà du fait qu’elle sentait un danger qui la guettait, elle avait la nette impression d’être la proie de quelque chose de surnaturel, sans pouvoir vraiment l’expliquer. Mais après tout, peut-être que le fait d’être Outre la faisait halluciner sur ses ressentis ? Peut-être que finalement, absolument rien n’était en train de la regarder paniquer en plein milieu d’un atelier de peinture.

Tout d’un coup, elle n’entendit plus un bruit. La seule chose qu’elle entendait et qu’elle ressentait étaient les battements de son coeur qui accélérait au fil des secondes. La chose approchait, son intuition le lui disait et jusqu’à présent, elle lui avait toujours fait confiance. Ce n’était pas aujourd’hui qu’elle allait lui tourner le dos !
Elle retint son souffle, essayant de guetter la moindre chose qui aurait pu l’orienter vers ce « danger », mais elle n’entendait rien, ne voyait rien, ne sentait rien ! Sa peur la paralysait tellement qu’elle n’arrivait plus à réfléchir correctement et à se calmer ne serait-ce qu’un peu !

« Bonjour. »

Concomitamment à ce murmure séduisant qu’elle entendit dans son oreille droite, la chair de poule envahit son cou et descendit le long de sa colonne vertébrale ; dans un cri de stupeur, elle se retourna à la volée, perdant l’équilibre alors que son bras venait frôler ce qui semblait bien être un nez.
Elle n’eut pas vraiment le temps d’envisager la suite des évènements, ni même d’estimer la hauteur de sa chute qu’elle sentit un bras autour de sa taille et des doigts sur son ventre.
Tétanisée, elle ne bougea pas durant de longues secondes, son coeur menaçant de se rompre alors qu’elle était presque prise de nausées à cause de  la peur. Elle bascula sur ses pieds alors qu’on la poussait dans cette direction, incapable de bouger l’un de ses membres par elle-même, puis enfin la lumière s’alluma.

Ozios. Il était là, devant elle à la dévisager et à s’excuser de lui avoir foutu la frousse de sa vie. Son coeur battait toujours la chamade, mais pour une toute autre raison désormais. Oui, Ozios était bien là, devant elle, son éternel sourire en coin pour lequel elle aurait pu se damner accroché au visage.

- Bon… Bonjour, réussit-elle à articuler alors que ses émotions n’étaient pas remises.

Gênée et honteuse d’avoir autant sursauter, Rayna balaya la pièce désormais éclairée du regard. Elle se trouvait dans un immense atelier où pots de peinture, chevalets, plâtre et outils en tout genre jonchaient le sol de part en part. La lumière, bien que très forte, dégageait une étrange chaleur apaisante qui commençait déjà à faire son effet sur la jeune femme.

- Désolé je… je suis en retard !

Sans vraiment comprendre pourquoi elle faisait cela, la jeune femme s’inclina pour s’excuser.

On n’est pas en 1800 mais soit, de toute façon tu débloques complètement Ray, s’énerva-t-elle en coulisses.

Ne sachant plus quoi dire -puisque aligner deux mots lui demandait un effort surhumain-, elle tangua sur ses deux pieds avant de jeter un regard à sa tenue humide. En plus de l’eau de pluie, une pélicule de terre ressortait sur le tissu vert sapin de sa robe, là où Ozios avait précédemment poser sa main. Jamais plus elle ne laverait cette robe, juste parce que le garçon à qui elle pensait depuis des jours avait maculée cette robe. Il y avait laissé sa marque et Rayna ne voulait la faire disparaître pour rien au monde.

En plus d’être complètement ringarde, tu es dégueulasse ! C’est quoi la prochaine étape ? Tu lui danses la macaréna ?

Elle leva les yeux au ciel tout en se pinçant la lèvre inférieure. Il fallait absolument qu’elle fasse taire son moi intérieur qui se moquait purement et simplement d’elle au lieu de l’aider à reprendre contenance. Ainsi décida-t-elle de reporter son attention sur l’objet de ses convoitises qui avait hanté ses pensées du lever jusqu’au coucher du soleil – et même la nuit, en réalité. Il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour remarquer l’énorme tâche de terre qui barrait le front d’Ozios. Mais même comme cela il restait étonnement attirant…

Faisant quelques pas pour réduire la distance entre eux, elle se mit à lui sourire, d’un sourire mi-amusé mi-gêné.

- Vous… vous avez de la terre sur le front, lui dit-elle doucement tout en levant son doigt en direction de son front avant d’effacer cette vilaine trace de son si beau front. Juste là… voilà, c’est mieux.

Elle recula ensuite tout en baissant la tête alors que le rouge lui montait aux joues. Rayna, comme elle avait pu le constater déjà la dernière fois, avait du mal à se contrôler en présence d’Ozios et osait des choses qu’elle ne se serait jamais cru capable de faire il y a encore dix jours. Depuis quand était-elle aussi familière avec un parfait inconnu ?!
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Sam 17 Avr - 19:21 (#)

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        Une lumière chaude inonda l’atelier et permit à leurs regards de se croiser pour la première fois depuis deux semaines. Elle parut effrayée, au début. Tel un agneau pris au piège. Ozios se félicita de son entrée théâtrale, alors que la jeune femme semblait reprendre tant bien que mal ses esprits.

Ainsi redémarra la bataille acharnée qui accaparait son corps tout entier dès lors qu’il se retrouvait en sa présence qui et semblait le priver de tout bon sens. Aujourd’hui, Rayna semblait nerveuse. Le danois le ressentit en aspirant la première salve de son don, supprimant automatiquement la douleur qui avait traversé son crâne de part en part quelques secondes plus tôt. Le mal qui l’avait habité quelques jours plus tôt semblait avoir disparu.

- Désolé je… je suis en retard!

Un mince sourire dessina les lèvres d’Ozios alors qu’elle se penchait dans une étrange révérence. En temps normal, il aurait trouvé une telle attitude ennuyante. Là, il se retint de rire. Il était incapable de comprendre pourquoi la seule présence de la jeune femme provoquait une telle réaction sur son organisme, et encore moins pourquoi cette réaction semblait se démultiplier dès lors qu’il la touchait. Il eut peur de recommencer; il ne voulait pas l’effrayer et avait également peur de ce que tout cela impliquait.

Son cerveau marchait d’habitude d’une manière très compliquée qui semblait pourtant très simple aux yeux de l’artiste. Il vivait une torture permanente entre les deux pans de sa personnalité, se renfermant dans une solitude réconfortante qui lui empêchait d’expliquer à qui que ce soit les réactions de ses sautes d’humeur. Parfois, l’humain vainquait. La plupart du temps, il abdiquait et laissait le démon prendre le dessus.

Seulement, posté en face de cette inconnue au regard perçant, Ozios ne sentait rien. Strictement rien; ces deux côtés qui constituaient son âme cessaient de l’influencer et il paraissait entrapercevoir ce que le commun des mortels avaient la chance de vivre chaque jour sans même s’en rendre compte.

Ozios fut tiré de ses pensées lorsque la main de Rayna se dressa en direction de son visage. « Vous… vous avez de la terre sur le front. » Le bouclé n’eut pas vraiment le temps de réagir. Déjà, ses doigts entraient en contact avec sa peau. Il eut l’impression d’être électrifié sur le coup; un éclair salvateur parcourut son échine et fit dresser ses poils le long de ses bras. Sa respiration se bloqua dans sa gorge et il fit instinctivement un pas en arrière. Cette sensation était tellement enivrante qu’Ozios aurait presque pu l’assimiler à une douleur lancinante.

- Je… désolé, - dit-il froidement, perdant pour la première fois ses mots en sa présence.

Une teinte rôle pale colora les joues de Rayna et elle recula à son tour, baissant le regard. Le danois ressentit l’élan de gêne qui parcourait son corps et qui atténua l’effet exaltant qu’avait sa présence sur son organisme. Merde.

- Les oeuvres que j’ai sélectionnées se trouvent par ici, - reprit-il en se forçant à se détendre.

Il la contourna en faisant attention à ne pas la toucher une nouvelle fois et l’entraîna à l’autre bout de la pièce. Ozios avait prit le temps de sélectionner une séries d’oeuvres auxquelles il ne tenait pas forcément mais qui pourraient attirer le regard à une oeuvre de charité. La plupart possédait une dimension abstraite; une autre représentait une silhouette nue se tenant face à un coucher de soleil.

- Si vous ne trouvez pas votre bonheur dans celles-ci, j’en possède encore quelques unes  à l’étage.

Ozios avait continué de marcher le long des toiles, mais se stoppa dans ses pas en remarquant que Rayna s’attardait dans cette silhouette idéalisée. Il rebroussa chemin, se postant à ses côtés.

- J’ai voulu utiliser une majorité de jaune pour cette toile. Pour tenter de jouer sur les reflets dorés.

Il tourna le visage, et sans avoir remarqué la proximité de leurs corps, se retrouva nez à nez avec la jeune femme. Il dut baisser le regard pour la contempler et sentit son souffle s’écraser contre ses lèvres. Il inspira profondément, incapable de respirer correctement.

- Un peu comme la couleur de vos yeux.




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Sam 17 Avr - 20:20 (#)

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Pendant plusieurs secondes, Rayna se contenta de regarder ses pieds. Elle n’arrivait vraiment pas à comprendre ce qu’il lui avait pris de toucher Ozios comme ça. Rien ne l’en avait autorisé, ne serait-ce qu’un petit peu, mais elle l’avait fait. Et ca avait gêné le jeune homme, elle n’avait même pas besoin d’utiliser ses dons pour le ressentir. Il avait reculé quasiment instinctivement, sur la défensive, avant de s’excuser froidement.
Ne sachant plus où se mettre, la jeune femme replaça sa longue mèche de cheveux qui lui tombait sur le visage avant de lever de nouveau la tête et d’affronter le regard inquisiteur du jeune artiste. Elle le toisa à son tour, ne sachant que dire pour briser ce silence qui, pour une fois, la gênait, mais Ozios la devança en se mettant en marche pour lui présenter ses œuvres. Elle lui emboîta le pas silencieusement, tout en enfilant ses lunettes et en écoutant le moindre son qui pouvait sortir de la bouche du jeune homme.

On pouvait dire qu’Ozios n’avait pas lésiné. Il avait sélectionné une dizaine d’œuvres qu’il lui présenta tour à tour, jusqu’à ce que le regard de la jeune femme soit attiré sur une toile magnifique représentant une femme dénudée, de dos, face à un coucher de soleil éclatant. Cette peinture était si réaliste et si émotionnellement chargée que Rayna en eut le vertige. Elle se baissa lentement vers la toile et la détailla, approchant sa main de la toile sans toutefois la toucher.

C’est sa muse… Solitude… T’es qu’une idiote Rayna.

Alors qu’Ozios revenait vers elle, elle se redressa subitement et en une fraction de secondes, elle se retrouva si proche du jeune homme qu’elle en eut le souffle coupé. Elle pouvait sentir sa respiration saccadée ricocher contre son nez, sans parler de son regard perçant qui la détaillait. Comme captivée, elle se plongea à son tour au travers de ses yeux afin de se perdre dans cette étrange lueur brûlante qu'elle percevait et qui la mettait dans tous ses états.
Quand Ozios reprit la parole, Rayna cru littéralement qu’elle allait faire une attaque. Pourquoi lui disait-il cela ? Est-ce qu’il y avait un message secret à comprendre derrière ce semblant de compliment ?!
Elle n’eut d’autre choix que de baisser les yeux, trop gênée pour oser continuer à soutenir son regard qui lui faisait tant d’effet.

- Heu… merci ?, dit-elle platement sans savoir trop quoi dire d’autre.

Soudainement, elle eut chaud. Cette proximité avec Ozios avait tendance à lui retourner l’estomac, sans parler du fait que ça provoquait des feux d’artifice dans sa tête. Sans savoir trop pourquoi, elle se mit à sourire en voyant qu’il ne bougeait pas lui non plus, et elle eut tout le loisir d’entre-apercevoir une autre salve de tatouages sur son torse à peine couvert par une chemise pas assez boutonnée.

- Ce tableau me plaît énormément… je crois… que mon choix va s’arrêter sur ce celui-là.

Elle hocha vivement la tête avant de faire un pas en arrière. Sa poitrine s’élevait et s’abaissait à une vitesse bien trop excessive. Il fallait qu’elle reprenne ses esprits avant qu’elle ne fasse quelque chose de regrettable voir pire, un geste complètement maladroit dont elle seule avait la spécialité.

Pour essayer de reprendre contenance et se refroidir, Rayna se baissa une nouvelle fois sur le tableau, se perdant dans ces enivrants reflets dorés. La toile allait faire un malheur, elle en était sûre. Elle aurait même été capable de l’acheter elle-même, si toutefois elle avait eu assez d’argent pour. Mais elle en doutait fortement. Ozios avait déjà eu droit à un article dans la Revue Artistique, alors aucun doute que ses tableaux devaient quand même coûter une petite fortune pour des gens aux revenus moyens comme elle.
Subitement, elle se redressa et se tourna en direction d’Ozios, un sourire accroché aux lèvres.

- Cependant, j’aimerais beaucoup voir le reste de vos œuvres. Pour ma culture personnelle !,dit-elle enjouée.

Elle espérait qu’il accepterait sa proposition. Déjà, parce qu’elle était vraiment curieuse de découvrir le reste du travail d’Ozios, mais également parce que pour une raison qu’elle n’expliquait pas -ou peut-être que si- elle n’avait aucune envie de lui dire au revoir maintenant.

Ca y est, tu es mordue ! Tu es complètement mordue ! Un brun avec des tatouages, artiste au langage soutenu, tout ce que tu aimes ! Arrête de te mentir à toi-même, Ray, tu le sais au fond de toi.

Sans attendre une seconde de plus, elle s’approcha un peu plus de lui sans pouvoir vraiment se retenir, comme si elle était attirée par un aimant puissant auquel elle ne pouvait pas résister.
Malgré tout, elle n'avait beau pas comprendre le pourquoi du comment, ni pourquoi elle se montrait aussi courageuse et entreprenante, elle était cependant intiment convaincue au fond d’elle qu’Ozios ne lui accordait que de la sympathie, rien de plus. Et c’était tant mieux, elle n’avait aucune expérience dans ce domaine-là et se sentait trop honteuse pour le dévoiler un jour au jeune artiste qui, au contraire, semblait bien sûr de lui et conscient de son charme.
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Lun 19 Avr - 21:22 (#)

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ozios ft. rayna




        Le temps semblait comme suspendu dans cet atelier aux lumières aveuglantes. Cela ne faisait que quelques minutes qu’elle était arrivée, et Ozios se sentait déjà perdre les pédales. La danse enivrante qui faisait palpiter son corps entier et l’empêchait de penser à la sombre réalité de son existence avait pris le contrôle de son bon vouloir. Il n’était plus qu’esclave de lui-même. Plus encore, il était esclave de ce regard, et de ce flot d’énergie qui déferlait en lui comme la plus délicieuse des drogues prises au réveil. Ozios ferma les yeux, quelques secondes. Il prit une inspiration, se concentrant. S’il continuait, il allait se perdre et se laisser engloutir tout entier par cette situation qui devenait de plus en plus incontrôlable.

Il ne savait pas quelle était la raison de cette addiction, ni le don que possédait Rayna et qui le mettait dans de tels états. Il avait rencontré plusieurs Psy au cours de son existence, et les avait tous détestés pour les effets abominables qu’ils avaient sur son cerveau. Il la détestait aussi, en un sens; toutes les dix secondes, jusqu’à ce qu’il ne reprenne le contrôle de son don et qu’il se mette alors à l’idolâtrer pour les effets qu’elle avait sur lui. Ce qu’elle ressentait, il le ressentait à son tour. C’est sans doute pour cela qu’il était dans un tél état et que son coeur s’était soudainement emballé lorsque les mots avaient franchi la barrière de ses lèvres.

« Ce tableau me plaît énormément… je crois… que mon choix va s’arrêter sur ce celui-là. »

Ses yeux se rouvrirent et mirent quelques secondes à s’ajuster à cette nouvelle luminosité. Elle était de nouveau en train de scruter sa toile, et le danois ressentit l’espace de quelques secondes une anxiété qui lui était cette fois-ci propre. Si proche de son oeuvre, elle pouvait y discerner tous les défauts cachés qui devinrent soudainement immenses aux yeux de l’artiste. Sourcils froncés, il croisa les bras sur son torse, le regard rivé sur elle.

Ses traits ne tardèrent pas à se détendre quand elle se redressa subitement pour le regarder. Son regard s’était une nouvelle fois illuminé; toute gêne avait disparu de son visage et de son âme. Ozios cessa d’aspirer son pouvoir, dans une pulsion sadomasochiste. Il resta impassible sous le poids de la douleur qui s’empara de son corps, traversant sa colonne vertébrale et allant se loger jusqu’au bout de ses doigts. Elle l’empêcha de respirer, paralysa sa gorge et serra sa cage thoracique. Quelques secondes plus tard, il céda, et enclencha de nouveau son mimétisme. Cela eut un effet encore plus salvateur que d’habitude; un franc sourire fit son apparition sur son visage, creusant une fossette au creux de sa joue.

« Cependant, j’aimerais beaucoup voir le reste de vos œuvres. Pour ma culture personnelle ! »
- Vos désirs sont des ordres. - répondit-il d’un air amusé.

Il était sur le point de la guider en direction des sculptures qu’il avait terminées quelques jours plus tôt, mais en fut empêché lorsqu’elle se retrouva soudainement face à lui, tête levée pour le regarder. Le coeur d’Ozios s’emballa une nouvelle fois sous le poids de l’empathie qui coulait dans ses veines, et il la regarda sans comprendre. Elle ne sembla pas non plus maître de ses gestes, et il sentit entre eux le poids de toute cette tension les engloutir, se renfermer sur eux comme un piège. Une nouvelle fois, il fut incapable d’entendre quoi que ce soit d’autre, si ce n’était sa respiration. Elle était juste devant lui; il se souvint de la sensation qui l’avait traversé lorsqu’il l’avait touchée, quelques minutes seulement plus tôt. Elle était juste là. Il n’avait qu’à lever la main…

Son mimétisme s’épuisa au moment où Ozios perdait le combat mené contre sa volonté et lui fit froncer les sourcils. Revenu à ses esprits, il fit un pas en arrière, concentrant une nouvelle fois son énergie sur son mimétisme. Le soulagement revint. Mais Ozios, lui, demeura maître de ses gestes.

- Si vous voulez bien me suivre, Mademoiselle Rhodes, - dit-alors en se tournant.

Un étrange silence s’était immiscé entre eux. Le temps passait et le danois se demandait le bien fondé inexistant de ses actions; il n’avait aucun mal à ne penser qu’à ses besoins personnels, mais se demandait jusque’à quel point tout cela allait aller. Sans compter que si Saint Clair découvrait la raison des attitudes étranges qu’Ozios avait adoptées depuis quelques jours, il déciderait sans aucun doute de lui retirer son jouet.

- Voici les sculptures dont je vous ai parlées. Je pourrais également vous faire don d'une d'entre elles pour votre gala, même si je doute que cela intéresse les potentiels acheteurs.

Arrivés à hauteur d’un établi ou reposait plusieurs sculptures, représentant pour la plupart des corps en tout genre, il se tourna une nouvelle fois en direction de Rayna mais veilla cette fois-ci à garder des distances. Les vagues emphatiques s’écrasant contre lui étaient de nouveau chargées de gêne et de doute. Elle paraissait à court de mots, comme ayant peur de dire quelque chose ferait tourner cette journée en un moment assimilable à leur première rencontre.

- Il m’a semblé me souvenir de votre vif intérêt pour cet art. Vous savez, juste après cette délicieuse discussion au sujet de mon accent, - ajouta-t-il en souriant légèrement.






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Jeu 29 Avr - 19:38 (#)

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Durant plusieurs secondes qui lui parurent une éternité, Rayna sentit de nouveau le souffle chaud d’Ozios s’écraser sur son front. Elle ferma les yeux, une seconde, peut-être même moins, histoire de profiter de ce moment qui ne se reproduirait certainement plus jamais. Elle avait l’impression de flotter au milieu de cet atelier sans que plus rien n’est d’importance. Rien à part Ozios, bien sûr.
Finalement, il se recula de nouveau, aussi gêné et dérangé qu’il avait pu l’être quelques minutes plus tôt. Elle avait du mal à comprendre comment le jeune homme pouvait lui sourire de cette manière enjôleuse pour, l’instant d’après, exprimer une facette de dégoût envers elle. Mais bon, en même temps, elle avait certainement tout à apprendre en matière d’hommes.

Silencieusement, elle emboîta le pas au jeune artiste pour passer dans une autre pièce, plus petite que la précédente. Il y faisait assez froid et ça sentait le plâtre à plein nez. Une multitude d’outils jonchait le sol et beaucoup de sculptures de succédaient les unes aux autres.
Impressionnée, Rayna lâcha un petit son admiratif sans s’en rendre compte alors qu’elle commençait déjà à observer certaines reproductions de corps. Le niveau de détail était tel que la jeune femme aurait pu se croire en compagnie de vraies personnes, si toutefois ces statues avaient eu des têtes.
Subitement, elle eut envie detoucher l’une d’elle, pour voir l’effet que la pierre faisait sur sa main, mais bien sûr, elle s’abstint. Il était hors de question qu’elle salisse une si belle œuvre avec ses mains qui venaient de prendre l’eau de pluie !

- C’est…, elle eut du mal à trouver ses mots. Époustouflant. Vous êtes vraiment très doué, dit-elle tout en se tournant vers Ozios. J’aimerais être aussi douée de mes mains, ça doit être tellement grisant de jouer ainsi avec la matière !

Dans un grand sourire, elle continua de faire le tour avant de s’arrêter à quelques pas du jeune homme. Interloquée, elle l’observa quelques instants. Alors même qu’une semaine plus tôt, il l’avait envoyé sur les roses en lui disant que participer à son gala ne l’intéressait pas, voilà qui lui proposait non pas une mais deux œuvres. Certains auraient vu ça comme un coup de maître ou alors un signe de Dieu ; Rayna, elle n’y voyait rien de tout cela, au contraire.

- Oh, non non ! Je ne vais pas abuser de votre gentillesse !, dit-elle en secouant la tête. Donner une œuvre est déjà très généreux de votre part !

Elle lui adressa un sourire sincère alors qu’elle se prenait à découvrir une nouvelle facette de la personnalité du jeune homme. Finalement, il ne semblait pas si dur et sauvage que ce qu’il avait laissé paraître à leur première rencontre; il commençait presque à lui inspirer un morceau de piano qu’elle se força à retenir pour le noter en arrivant chez elle. De toute façon, elle n’était pas vraiment sûre de pouvoir l’oublier dans la mesure où le jeune artiste hantait ses pensées ces derniers jours.

Soudainement, elle sentit le rouge lui monter aux joues alors que le jeune artiste reprenait la parole. Il n’avait manifestement pas l’intention de la laisser tranquille et ne cessait de la taquiner sur ce qu’elle avait pu dire lors de leur précédente rencontre.

- Délicieuse ?, le questionna-t-elle en essayant de reprendre contenance. Le muffin était délicieux ! Mais cette discussion ?! Non, termina-t-elle tout en secouant la tête et en rigolant pour essayer de brouiller les pistes sur le fait qu’elle était sans doute rouge écarlate.

Rayna préféra faire encore une fois le tour de la pièce pour éviter de devoir défier le regard enjôleur de son interlocuteur. Elle ne savait pas vraiment ce qu’il cherchait en la taquinant ainsi, mais elle savait, pour elle-même, que s’il continuait, elle risquait de tomber toujours un peu plus dans ses charmes. Cette histoire allait sans doute très mal finir, mais la jeune femme était bien trop subjuguée pour s’en préoccuper.
Essayant d’ignorer le jeune homme et son aura séductrice, elle reporta son attention sur une petite sculpture qui lui avait précédemment tapé dans l’œil.

- Je ne vous cache pas que j’adore cette petite statuette et que ça ne me dérangerait pas de l’acquérir pour moi-même !, dit-elle en pointant du doigt ladite sculpture.

Sans attendre, elle baissa la tête en direction de la petite statue histoire d’y voir de plus près. Contrairement à ses grandes sœurs qui étaient plus imposantes, cette petite statuette, qui était destinée à reposer sur un meuble, représentait un corps de femme légèrement cambrée et vêtue d’un drapé. En observant plus en détail la sculpture, Rayna se mit à rougir avant de se relever et de souffler un coup. Puis, amusée, elle se tourna de nouveau vers Ozios.

- C’est votre muse ? Solitude c’est ça ?

À l’heure actuelle, elle n’était plus vraiment capable de savoir si elle lui avait demandé ça sérieusement ou si elle cherchait juste à lui faire une simple boutade. Voyant bien qu’Ozios semblait un peu troublé par sa dernière question, elle reprit la parole précipitamment.

- Enfin bon, peu importe. A combien vous la vendez ?, reprit-elle en essayant de paraître sérieuse, sans toutefois y arriver.
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Jeu 29 Avr - 21:14 (#)

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        Son dos lui faisait face, et pourtant, Ozios saisit son enthousiasme sans voir son regard. Le sourire qui était apparu sur son visage quand elle se retourna finalement face à lui ne trompa pas. La vague d’apaisement qui traversa le corps de l’artiste non plus; finalement, ces oscillations entre gêne et détente étaient de plus en plus agréables. Il tâcha malgré tout de rester concentrer sur son mimétisme, qui devenait de plus en plus facile à manier. Même après des années, il semblait pouvoir se développer davantage.

« Oh, non non ! Je ne vais pas abuser de votre gentillesse ! Donner une œuvre est déjà très généreux de votre part ! »

De nouveau, elle lui tournait le dos, son regard fixé sur les différents sculptures s’offrant à elle. Jusqu’alors, Ozios ne se souvenait avoir rencontré personne avec une telle spontanéité; une sorte de naïveté dissimulée sous un voile de politesse. Il ressentait les moindres de ses réactions, en plus de voir le rouge lui monter aux joues. Il sentait l’accélération de son pouls, le tremblement de sa voix, l’incertitude de ses pensées. Et plus le temps passait, plus Ozios se demandait comment allait-il pouvoir s’en passer. Tout cela était une terriblement mauvaise idée. Mais il était déjà trop tard.

- Je ne saurais le dire, - répondit-il en haussant les épaules. - Je n’ai goûté qu’à l’un des deux.

Son sourire innocent trahissait le fond de ses pensées. Son regard, lui, était rivé sur elle. Elle paraissait stressée, peut-être même mal à l’aise. Mais Ozios, lui, était toujours aussi détendu. Il s’amusait de la situation. Sans vouloir se l’avouer, il y prenait plaisir. Ses yeux la suivirent alors qu’elle déambulait dans la pièce. Ses cheveux presque secs tombaient en cascade dans son dos. Ses jambes paraissaient interminables. Il détourna le regard.

Sans réellement pouvoir s’en empêcher, il se rappela l’onde de choc qui l’avait transpercé de part en part lorsqu’il l’avait touchée, plus tôt dans la journée. A cette pensée, ses poils de ses bras se hérissèrent, ses mains se remirent à fourmiller. Serrant les poings, il se concentra sur ses paroles dans l’espoir de chasser cette image de son esprit. Et surtout de résister à l’aura qu’exultait la jeune femme.

Tout en se redressant, il tâcha de garder ses distances. Son attention se porta sur la statuette à laquelle Rayna faisait attention. Rabaissant les lunettes qu’il avait ôtées quelques minutes sur son nez, il fronça les sourcils pour focaliser sa vision sur l’objet auquel elle faisait référence; aussitôt un sourire étendit ses lèvres.

Il ne répondit pas à son observation. Au lieu de cela, il s’avança de quelques pas, testant sa résistance. Son mimétisme se rétracta malgré lui à ce moment là; Ozios ferma les yeux quelques secondes, le temps de se re concentrer. Finalement, il se retrouva à ses côtés. La jeune femme avait enchaîné en lui posant une question. Tournant la tête sur le côté, il l’observa, son éternel sourire placardé au visage. Etait-elle réellement si naïve, ou se donnait-elle un genre? Il espérait que la réponse soit sincère. La lueur qui habitait son regard hypnotisait le danois.

- Votre innocence est rafraichissante, Mademoiselle Rhodes.

Son visage se retourna en direction de la statuette, qu’il prit dans ses mains.

- Voyez-vous à quel point cette silhouette semble parfaitement proportionnée? L’on croirait presque à une déesse. - Il tourna la tête vers elle. - Rapprochez-vous donc, - dit-il en lui faisant signe de s'approcher. - Là, vous apercevrez sans doute les marques qu’elle porte. Les fissures, cicatrices, les traces du passé. Chaque chose possède une face cachée dont la découverte peut s’avérer dangereuse. - Ozios brisa le poids de ce moment en reposant la sculpture sur la table face à eux. - Peut-être devrais-je la prénommer Rayna, qu’en pensez-vous? - demanda-t-il subitement en lui adressant un sourire en coin.

Il tentait de comprendre pourquoi il semblait tant incapable de contrôler ses paroles face à elle; pourquoi ses moindres pensées étaient destinées à obtenir d’elle une réaction qui lui indiquerait qu’elle lui prêtait attention. Ozios détourna ses pensées de ce sujet épineux en reprenant l’objet pour le tendre à la jeune femme. Il haussa les sourcils face à sa surprise.

- Si vous ne voulez pas accepter de seconde toile pour votre oeuvre de charité, acceptez au moins ce cadeau. J’insiste.


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Ven 30 Avr - 22:59 (#)

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Aussitôt qu’Ozios eut repris la parole, Rayna leva les yeux ciel. Malgré le fait qu’elle se sentait toujours aussi gênée à chaque mot que pouvait prononcer le jeune artiste, elle commençait à comprend qu’il voyait cela comme une sorte de jeu dans lequel elle n’était que le pauvre agneau et lui, le loup.
Tout en la fixant avec insistance, il s’approcha d’elle, si proche qu’elle sentit le duvet de sa nuque se hérisser. Encore une fois, ils se retrouvaient beaucoup trop proches ; et comme quelques minutes auparavant, le jeune homme semblait tout d’un coup dérangé, voire même en souffrance.

Toutefois, Ozios ne s’attarda pas sur ce détail qui pourtant paraissait important aux yeux de Rayna, et préféra reprendre la parole. En un rien de temps, ils se baissèrent tous deux en direction de la statuette alors que le jeune homme lui expliquait les imperfections de son œuvre avec une pointe de poésie. Mais, soudainement, Rayna se redressa aussi vite que son ombre.

« Peut-être devrais-je la prénommer Rayna, qu’en pensez-vous ?»

Qu’en pensait-elle ? Rien. Elle était beaucoup trop paniquée et mal à l’aise pour pouvoir réfléchir correctement. Elle n’était même pas sûre d’avoir bien entendu ce qu’il avait dit. S’il fallait, elle avait juste halluciné les derniers mots du jeune homme.

Est-ce qu’il joue un coup de poker ? Ou suis-je ainsi prévisible ? Il prend un malin plaisir à me mettre mal à l’aise, en tout cas.

Durant plusieurs secondes, la jeune femme se contenta de fixer Ozios sans rien dire, emprise à des réflexions qui s’emmêlaient plus qu’elles ne lui donnaient de réponse précise sur ses questionnements.

- Cette statut ne me ressemble aucunement, lâcha-t-elle de manière catégorique.

Même si, certes, elle se trimbalait de sacrées casseroles qui lui avaient d’ailleurs laissé des cicatrices, il semblait à Rayna qu’Ozios avait une image d’elle qui était plutôt loin de la réalité. S’il la connaissait aussi bien que ce qu’il voulait le laisser croire, cela ferait longtemps qu’il aurait pris ses jambes à son cou. La jeune femme sortait clairement des standards de son époque et elle était loin d’être dupe. Malgré son attirance manifeste pour le jeune homme, elle savait très bien, au fond d’elle, que si elle lui révélait les pans de sa vie, il prendrait sans doute peur.

Alors que le jeune homme reprenait la parole, toutes ses pensées sensées s’envolèrent et ses joues se teintèrent de nouveau de cette lueur rosée. Elle adressa un sourire timide et reconnaissant au jeune homme, assez touchée qu’il décide de lui offrir l’une de ses œuvres.

- Je vous remercie, c’est très gentil. Mais vous êtes sûrs ? Ce n’est pas un peu trop ?, lui demanda-t-elle en le regardant avec un œil à moitié fermé et le minois gêné.

Subitement, elle se décomposa. La proximité entre elle et Ozios était telle que la pièce venait radicalement de se réchauffer. Pour ne rien arranger, la jeune homme la regardait si intensément qu’elle cru mourir sur place. En tout cas, elle manqua cruellement d’air. Depuis combien de temps la regardait-il comme ça ? Et surtout, pourquoi ?!
Encore une fois de plus, elle n’eut pas vraiment plus de temps pour s’en préoccuper puisque de nouveau, Ozios eut un geste de recul et sembla embarrassé.

C’en était trop. Si jusqu’à présent elle avait pu se trouver des excuses et essayer de ne pas se focaliser sur ça, elle devait s’avouer à elle-même qu’elle était complètement perdue. Elle avait beau retourner le problème dans tous les sens, elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi le jeune homme agissait de manière si contradictoire.

Est-ce que… peut-être que tu sens la transpiration ? … non, ce n’est pas ça, tu t’en serais rendu compte si c’était le cas…

C’est à cet instant précis qu’une idée germa dans la tête de la jeune femme. Une idée qui ne lui plaisait pas du tout et qui pouvait avoir tout un tas de conséquences qu’elle n’était pas sûre de vouloir assumer. Et pourtant, elle n’arrivait pas à réprimer cette délicieuse envie d’utiliser son Don d’empathie pour ressentir ce qu’Ozios ressentait en cet instant précis.
Mais, se laisser tenter par cette idée envoûtante allait à l’encontre de tous les principes qu’elle s’était posés il y a de cela de nombreuses années. Non, elle ne devait pas céder à l’envie de s’immiscer comme cela dans les sentiments d’Ozios. Hors de question.

Juste une minute… une seconde…

Et comme Adam qui croqua dans la pomme, Rayna activa son don pour aller puiser au plus profond les émotions du jeune homme… Mais Rien.
Elle eut un mouvement de recul. Elle ne décelait rien. Son Don ne marchait pas ; aux abonnés absent. Elle avait beau le solliciter, à plusieurs reprises, il ne se passait rien. Elle sentait que quelque chose clochait, comme si son Don l’avait quitté. Elle avait pourtant pensé maîtriser son Don il y a de cela des années ! Elle n’arrivait pas à croire qu’il la lâche la seule fois de sa vie où elle le sollicitait !

Frustrée, elle se crispa un peu et ne prit même pas plus de trente secondes pour réfléchir à la situation. Non, elle préféra s’empresser de solliciter égoïstement son Don principal, la Télépathie, et se plongea dans la tête d’Ozios, se fichant bien de braver les limites qu’elle s’était fixée ; n’ayant plus aucun respect pour la vie privée et pour l’âme du jeune artiste.

Du noir. Du feu.

Rayna poussa un cri avant de tomber au sol, manquant d’embarquer la statuette avec elle, et se prit la tête entre les mains. Cela faisait si mal. Comme si des milliers de couteaux lui étaient plantés dans le crâne avec une telle force que sa vue se brouilla, la nausée lui monta jusqu’aux narines et sa respiration se bloqua.
Elle ne s’était pas attendue à une telle horreur. Même si elle utilisait très peu sa Télépathie dans la vie de tous les jours, Rayna s’entraînait aussi souvent qu’elle le pouvait avec Niegel afin de ne rien perdre en pratique. Pour ainsi dire, son Don ne se déclenchait plus de manière inopinée, et elle arrivait à le dompter assez pour rentrer quelques minutes dans la tête d’une personne qui se trouvait au milieu d’une foule. Autant dire qu’ici, dans cette pièce, alors que le seul autre être vivant était Ozios, ça aurait dû être un jeu d’enfant de parcourir ses pensées.
Mais se fut le contraire. Elle ne voyait rien. Rien sauf du noir et du feu, ce dernier lui consumant sa propre âme comme une bête enragée.

Elle poussa un nouveau cri. La douleur était insupportable, et plus elle essayait de sortir de la tête d’Ozios pour se débarrasser de cette souffrance mortelle, plus elle avait mal. Elle était parasitée dans son esprit sinistre, condamnée à y faire le tour jusqu’à qu’elle ne s’évanouisse. Ou pire, qu’elle meurt.

- Faites… cessez… ça !, cria-t-elle en se balançant d’avant en arrière, ne sachant pas vraiment à qui elle donnait cet ordre.

De la bave lui coulait des lèvres, ses yeux injectés de sang pleuraient et son cœur tapait contre sa poitrine avec une telle force qu’elle sentit presque l’une de ses côtes se fêler. Il fallait qu’elle sorte de la tête d’Ozios, et vite, sinon elle ne reviendrait jamais, son âme quitterait son corps pour se faire engloutir dans ce fleuve de feu dans lequel elle évoluait depuis bientôt deux minutes.

Et voilà, Rayna avait joué. Trop curieuse, trop égoïste. Elle avait voulu voler trop près du soleil et était en train de furieusement se brûler les ailes. Et le pire dans tout ça, c’est qu’elle n’apprit rien de ce qu’elle était venu chercher. Elle se croyait juste en enfer. Peut-être y était-elle effectivement ?

Soudainement, elle tomba au sol, ferma les yeux et sa conscience s’évanouit, libérant enfin son âme du poison que représentait la propre âme d’Ozios Wolk.
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Sam 1 Mai - 12:35 (#)

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        Une nouvelle salve. Un sourire apparut sur le visage d’Ozios; ses humeurs et réactions étaient pour lui comme les meilleures drogues réunies en une seule arme. Elles le perçaient de part en part, apaisaient son coeur, allégeaient son coeur. Puis, aussi vite qu’elles étaient arrivées, elle se rétractaient, et le laissaient seul avec son néant.

« Je vous remercie, c’est très gentil. Mais vous êtes sûrs ? Ce n’est pas un peu trop ? » Le visage du danois se redressa, se retrouvant une nouvelle fois nez à nez avec ce regard qui semblait renfermer mille mystères qu’Ozios n’était pas certain de vouloir découvrir. Il avait eu, durant toutes ces années passées aux côtés de son mentor, le temps de comprendre sa véritable nature. Il s’y était habitué. Il avait appris à l’aimer. A la maîtriser. Sous le poids de son mimétisme en présence de cette jeune femme, cependant, elle disparaissait. Ce qui effrayait Ozios n’était pas de ne ressentir rien d’autre de le fait d’exister; il était terrifié car il ressentait au fond de lui l’envie de se sentir comme cela tous les jours.

Qu’était-il en train de lui arriver?

Son pouvoir se rétracta une énième fois, et si l’artiste avait cru pouvoir s’habituer à la douleur que provoquait sa proximité avec les Psy à force de danser cette valse destructrice, ce n’était pas le cas. Il fit instinctivement un pas en arrière, son regard obscurci par la douleur, le souffle court. Un nouveau silence les avait englobés. Ozios se concentrait pour recharger ses batteries, mais elle, semblait perdue. Son regard sondait son visage à la recherche d’un moindre indice qui aurait pu lui faire comprendre pourquoi il agissait de la sorte. Il ne pouvait pas lui en vouloir. Lui-même ne le savait pas.

Son visage semblait résolu. Elle le regardait sans ciller, et même lorsqu’il en fit de même, elle ne détourna pas le regard. Les sourcils d’Ozios se froncèrent, et lentement, il redressa ses lunettes sur le sommet de sa tête. L’apaisement qu’il ressentait en sa présence n’était plus. Tout ce qu’il parvenait à sentir était du doute.

Puis, il le sentit.

Il sentit le don de Rayna se rétracter de son propre corps, luttant contre le courant de son mimétisme. Qu’était-elle en train de faire? Il ne lâcha pas les rennes, luttant contre ses convictions. Cela ne durerait pas longtemps; bientôt, il ne serait plus en mesure d’aspirer son énergie. Le temps qu’il ne se ressaisisse, elle aurait élargi son don, et lorsqu’il aspirerait à nouveau, elle comprendrait ce qui était en train de se dérouler.

Quelques secondes plus tard, les bords de son pouvoir se rétractèrent. Ozios s’attendit à devoir lutter pour reprendre possession de son esprit, mais ce ne fut pas le cas. Une vague de plaisir parcourut ses veines, mais il n’eut pas le luxe de pouvoir y prêter attention. Rayna le regardait toujours intensément, visiblement concentrée. Quelques secondes plus tard, elle basculait. Il étendit son bras devant lui, mais ne fut pas assez rapide. Elle était à terre, son visage fermement ancré entre ses mains, les traits déformés par la douleur. Ozios comprit. Lorsqu’il avait utilisé son mimétisme pour récupérer son don, il n’avait rencontré aucune résistance. Pourtant, elle paraissait toujours tant absorbée. C’était comme si elle était concentrée sur autre chose.

Un autre don.

Merde.

L’artiste s’accroupit face à elle, et tendit sa main dans sa direction. Celle-ci se stoppa à quelques centimètres de son bras. S’il la touchait, il pourrait décupler sa douleur à elle. Ou augmenter son plaisir à lui. Il se rappela la sensation qui l’avait parcouru lorsqu’il avait posé sa main sur elle, il y avait de cela quelques heures. Il n’eut pas le temps de réfléchir plus amplement à la situation ou à savoir comment allait-il faire pour résister à cet appel dangereux. La voix de Rayna déchirait la pièce dans une plainte de supplication. « Faites… cessez… ça ! » Instinctivement, sa main se posa sur sa joue. Il ignora la décharge électrique qui le parcourut de part en part.

- Rayna? Rayna, - dit-il en fronçant les sourcils.

Elle semblait incapable de le regarder dans les yeux, et Ozios, incapable de faire quoi que ce soit, se contenta de rester à ses côtés sans comprendre ce qu’il se passait. Enfin. Sans comprendre totalement ce qu’il se passait.

Visiblement, elle avait fait usage de son second don. Ozios ne savait pas de quoi il s’agissait, mais ne pouvait faire usage de son mimétisme pour le découvrir. Il tentait déjà de ne pas laisser son mimétisme relâcher ce qu’il aspirait. L’empathie de la jeune femme avait lâché son voile, l’avait englouti tout entier et il découvrit une sensation inconnue qu’il détestait déjà: l’inquiétude.

- Est-ce que tout va bien?

Qu’avait-elle vu? Qu’avait-elle trouvé? En se laissant emporter par son propre égoïsme, il venait peut-être de révéler sa nature à une parfaite inconnue. Courir après Eden l’avait mené à sa perte.

- Rayna. Regardez-moi.

Sa deuxième main était venue se loger sur son autre joue. Son visage était à présent fermement entouré de ses longs doigts, et sa respiration se bloqua furieusement dans sa gorge. Non pas sous le poids de la douleur, cette fois-ci. Il était accroupi face à elle, un genou à terre. Son pouce essuya une larme ayant roulé sur sa peau. Finalement, ses yeux le trouvèrent. Le mystère qui semblait les habiter avait disparu; tout ce qu’Ozios y trouva fut de la douleur. Il eut envie de lui dire qu’il était navré, mais en fut incapable.

Au lieu de cela, son mimétisme fila. Le lien fut rompu, et Ozios se retrouva une nouvelle fois seul avec la noirceur de son âme. Pour une fois, il parvint à contrôler la douleur qui prit possession de son cerveau, qui descendit le long de sa colonne vertébrale, paralysant ses membres, alourdissant son coeur. L’empathie le quitta; le démon remonta à la surface. L’obscurité de sa vraie nature engloutit la clarté que Rayna avait répandu en lui. Lentement, ses mains glissèrent et abandonnèrent le visage de la jeune femme. Il se recula légèrement. L’inquiétude avait quitté ses traits. Sa voix était calme, posée, comme résignée.

- Je pense que vous devriez partir, Mademoiselle Rhodes.

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Sam 1 Mai - 15:02 (#)

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Rayna aspira l’air ambiant et toussota alors que sa gorge enrouée par la fumée la brûlait. Lentement, elle ouvrit les yeux et ne vit qu’un sol enfumé et teinté de orange. Tout aussi lentement, elle se redressa alors que ses membres ankylosés ne semblaient pas vouloir lui obéir, trop fatiguées pour pouvoir la supporter.  Elle avait chaud et il faisait si sombre qu’elle ne distinguait pas grand-chose si ce n’était quelques flammes au loin. Elle balaya l’horizon tout autour d’elle pour essayer de distinguer quelque chose, sans succès.

Où suis-je ?, se demanda-t-elle.

Un léger crépitement se fit entendre et aussitôt, elle baissa la tête vers ses pieds : ils s’enfonçaient dans des charbons ardents. Elle regarda de plus près alors qu’elle ressentait un léger picotement au bout de ses orteils. La jeune femme était pleinement consciente qu’au regard de la chaleur qui se dégageait du sol, elle devrait être en train de souffrir le martyr tout en perdant ses pieds. Pourtant, elle ne ressentait rien de tel. Peut-être était-elle morte finalement ?

- Est-ce qu’il y a quelqu’un ?!, cria-t-elle. En guise de réponse, elle n’entendit que l’écho de sa propre voix se perdre à des kilomètres à la ronde.

Décidée à ne pas rester passive pour une fois, la jeune femme se mit en marche dans une direction prise complètement au hasard. Elle marcha durant ce qui lui sembla être des heures sans jamais rien croiser d’autre que des flammes et quelques explosions éparses.

Suis-je condamnée à marcher ainsi durant l’éternité ?!

Cela devait déjà faire deux bonnes heures qu’elle déambulait ainsi au travers de l’épaisse fumée qui lui consumait les poumons et elle devait avouer qu’elle commençait à perdre patience. Si c’était à ça que ressemblait la mort, c’était vraiment calme et ennuyant. Malgré le cadre effrayant, elle ne ressentait aucune peur au fond d’elle, seulement de l’incompréhension de se retrouver dans un tel lieu. Ce n’était pas le paradis ; ce n’était pas l’enfer non plus. Peut-être un entre deux ? Une sorte de passage obligé avant que son âme ne soit orientée quelque part d’autre.

Lassée de marcher malgré le fait qu’elle ne ressentait aucune fatigue, elle se surpris à plonger sa main dans une énorme flamme qui devait dégager une chaleur d’au moins deux cent degrés. Encore une fois, elle ne sentit aucune douleur et en sortant sa main de cette flamme enragée, elle constata qu’elle n’avait aucune brûlure et qu’au contraire, sa peau luisait tellement qu’elle pouvait voir le feu s’y refléter.
Dans un haussement d’épaules, elle reprit sa route. Elle ne devait pas s’impatienter, elle était forcément là pour une bonne raison. C’était peut-être un test ou un voyage initiatique. Le but était peut-être de méditer sur elle-même, sur la vie qu’elle avait mené.

« Rayna? Rayna ? »

Soudainement, Rayna se stoppa net et tourna la tête dans tous les sens. Elle reconnaissait cette voix si délicieuse. Elle aurait pu la reconnaître parmi mille.

- Ozios ?!

Elle partit dans une direction, avant de finalement se rétracter et de prendre le sens inverse. Il y avait tant de résonance dans ce vide en feu qu’elle avait du mal à comprendre de quelle direction venait cette voix.

« Est-ce que tout va bien ? »

Une nouvelle fois, elle tourna dans tous les sens, commençant à sentir son rythme cardiaque s’élever progressivement. Elle devait se concentrer pour comprendre d’où venait la voix d’Ozios afin qu’elle s’en serve de guide. Peut-être qu’Ozios serait où ils se trouvaient.
Elle prit la décision de rester immobile et de fermer les yeux afin d’être pleinement attentive lorsque la voix se manifesterait de nouveau. Coup du destin ou simple coïncidence, elle n’eut pas à attendre plus de trente secondes pour que la voix d’Ozios lui parvienne de nouveau jusqu’aux oreilles.

« Rayna. Regardez-moi. »

Encore quelques secondes de patience…

La jeune femme rouvrit enfin les yeux. Elle pensait avoir comprit d’où venait cette voix et sans attendre une seconde elle se mit à courir dans l’épaisse fumée.

- Ozios ! J’arrive !

Après secondes de course, elle remarqua enfin quelque chose d’autre que des flammes ; à une centaine de mètres d’elle flottait une petite brume blanche. Elle n’arrivait pas vraiment à distinguer ce que c’était, une sorte de feu-follet peut-être, c’était si abstrait.
Peu importe, elle n’allait pas réfléchir sur l’origine de cette chose mais juste se contenter de courir pour la rejoindre, jusqu’à ce que finalement, elle se fasse aspirer par elle en arrivant à sa hauteur.

Une nouvelle aspiration. Elle se trouvait désormais de nouveau dans l’atelier d’Ozios. Sa tête lui faisait un mal de chien et la nausée retournait son estomac avec vivacité. Clignant des yeux, elle pu distinguer quelques secondes plus tard le jeune homme qui la surplombait de sa grandeur et l’intimait de rentrer chez elle. Déboussolée et se demandant bien combien de temps elle avait été inconsciente, elle passa une main sur son visage alors qu’elle pouvait encore sentir la fumée lui brûler les narines.

- Oui…, lui répondit-elle sans chercher à s’opposer.

Elle força sur ses bras pour se remettre debout et jeta un regard au jeune homme qui l’observait sans une once d’émotion. Elle fit un pas après l’autre, difficilement, son équilibre n’étant pas vraiment au rendez-vous. Puis elle se mit à courir, effleurant l’épaule du jeune artiste, et en quelques secondes, elle se retrouva sous la pluie battante de Shreveport.
Trempée, elle continua de courir durant dix bonnes minutes avant d’enfin trouver un taxi qui la ramena chez elle.

Une fois dans son appartement, haletante et douloureusement épuisée, elle se traîna jusqu’à son lit et s’endormit à peine la tête posée sur l’oreiller. Elle aurait tout le temps de se poser des questions demain.
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