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Headaches & mistakes keep you awake P.V. Ozios

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Lun 5 Juil - 18:57 (#)


I’m living-dead, dead, dead...Ft. Ozios Wølk

Grande camomille ou romarin c'est tisane, menthe poivrée et lavande, l'odeur de l'huile essentielle est trop forte, l'écorce de saule, trop long à préparer pour monsieur, qui l'oublierait certainement sur le feu... Hay-Lin soupire et secoue la tête alors qu'elle prépare les petits sachets censés aider Ozios à lutter contre ses maux de tête récurrents. Elle a choisi en solution des feuilles de Ginkgo biloba, reconnues pour combattre, en plus, les pertes de mémoire et les troubles de la concentration. Du peu qu'il a accepté de lui avouer, contraint et forcé, ces effets supplémentaires ne pourront que lui bénéficier.

Dans un geste impatient, elle repousse des mèches de sa frange qui tombent sur ses cils. Il faudra qu'elle pense à y redonner un petit coup de ciseau, ça commence à devenir agaçant. Hay-Lin est penchée sur sa table de travail, bercée par un fond musical sans paroles, heureuse de se sentir, pour une fois, à l'abri chez elle. Bien entendu, la porte d'entrée est verrouillée, tout comme les fenêtres. Les rideaux du salon sont tirés, mais vu l'heure matinale, ce n'est pas grave : le soleil n'est pas encore levé. Vive les heures hivernales... C'est donc à la lumière de sa lampe de bureau qu'elle termine le dixième sachet. Pourvu que ceux-ci soient plus efficaces que les précédents. Ozios n'est pas un cobaye, elle sait ce qu'elle fait depuis longtemps, mais plutôt un défi. Ses migraines ne le quittent pas. C'en est presque devenu personnel aujourd'hui.

Son horloge murale sonne les huit heures. Hay-Lin se lève dans un mouvement gracieux, met les dix sachets dans une petite boite qu'elle emmène ensuite avec elle pour aller saisir sac, manteau et écharpe. Elle hésite un instant pour un bonnet, qu'elle finit par prendre. Elle préfère être trop couverte que pas assez. Après avoir enfilé ses bottes, elle s'observe un court moment dans le miroir, réajuste la ceinture de son manteau et la manière dont tombe sa frange sur ses grands yeux noirs. Tant pis pour le maquillage, elle n'en a pas envie aujourd'hui. Une fois satisfaite de son reflet, elle quitte son appartement pour aller rejoindre son ami à leur lieu de rendez-vous habituel.

Ozios ne sera probablement pas très frais. Monsieur est un peintre qui a la chance de connaître le succès de son vivant, les mondains sont en train de se le disputer. Elle s'amuse de la tête de déterré qu'elle lui prédit. Cela dit, elle n'aurait pas meilleure allure : ses insomnies ne l'ont pas abandonnée depuis dix jours. Pas une seule nuit complète ne lui aura été accordée. Ce vendredi matin, elle n'est donc pas plus fraîche qu'un potentiel Ozios ayant abusé toute la soirée des coupes de champagnes gracieusement fournies par ses mécènes, admirateurs ou clients.

Le vent glacial qui la cueille dès qu'elle s'aventure hors du hall d'entrée de son immeuble la rassure sur son choix vestimentaire. Le bonnet a toute sa place. Elle tire sur les bords pour s'assurer qu'ils couvrent bien ses oreilles et enfonce son menton, puis son nez, dans son écharpe. Elle aurait bien proposé une heure de rendez-vous plus décente à son ami, mais malheureusement, elle a beaucoup à faire aujourd'hui et elle ne peut pas se laisser entraîner pour une nuit blanche, pas après toutes ces fichues insomnies. Sa mauvaise humeur générée par la fatigue ne la rendrait pas très agréable, de toute façon. Et se noyer dans l'alcool en espérant mieux dormir n'est pas une solution, elle l'a appris d'expérience. Donc rendez-vous à neuf heures dans leur lieu de rencontre habituel. Ah, dit comme ça, avec ce qu'elle lui apporte, on croirait suivre le rendez-vous d'un camé.

Hay-Lin rit, les traits de son visage cachés par son écharpe. Elle a l'air plus jeune lorsqu'elle rit, même si les petits plis qui se forment autour de ses yeux lui font affirmer le contraire.

Dans le bus qui l'emmène jusqu'à Ford Park, elle prend le temps de lire les journaux. Elle suit encore ce qui se passe sur la scène New Yorkaise. Les clubs lui manquent, tout comme l'effervescence et le côté snobinard de ses congénères. La Grande Pomme lui manque, oui. Shreveport, c'est minuscule en comparaison. Elle ne sait pas si elle doit se réjouir en conséquence que le surnaturel vienne perturber la ville...

Lorsque, enfin, elle s’installe dans la chaleur du petit salon de thé du parc, elle pousse un soupir de satisfaction. Elle est un peu en avance, évidemment, mais cela lui permet de se réchauffer et de rependre allure humaine avant que l’autre habitué au grand froid n’arrive et se moque d’elle. Fichus nordiques, pour qui un petit -15 degrés signifie juste qu’ils doivent renoncer au short.


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Lun 5 Juil - 22:28 (#)

HEADACHES & MISTAKES KEEP YOU AWAKE
hay-lin ft. ozios




En ce moment, Ozios ne dort pas. C’est de pire en pire. Quand il se réveille, il a l’impression de ne pas avoir fermé l’oeil de la nuit. Et pour cause. Ses terreurs nocturnes sont plus redoutables que jamais. En pleine nuit, il se réveille en criant comme un gamin perdu dans un de ses cauchemars. C’en est vraiment pathétique. Il n’en a jamais vraiment parlé à personne. Il ne sait de toute façon pas ce qu’il pourrait bien trouver à dire. Il ne dort pas, voilà tout. Il en est arrivé au point ou ne pas dormir est devenu plus reposant que l’inverse.

Son manque de sommeil s’accompagne ainsi d’humeurs plus massacrantes que jamais. Le danois n’a jamais été réputé pour sa courtoisie ou sa nature avenante, mais les nouveaux records qu’il atteint sont incroyables. Son agent est sur le point de déguerpir, tant il le malmène. Il daigne à peine se montrer à l’exposition permanente qu’est parvenue à lui dégotter Aurora et passe ses journées enfermées entre les murs de son atelier. L’inspiration ne lui vient plus. Il ne sait plus quoi faire. Alors, à la place, il fume plus que de raison et déverse tout son mal dans des peintures qui ne verront jamais le jour.

C’est d’ailleurs ce qu’il est en train de faire lorsqu’il relève les yeux de sa toile. Son regard se porte sur la montre qu’il porte au poignet, et un « putain » lui échappe avant qu’il ne se lève précipitamment. Son geste brusque a pour effet de renverser sa palette qui s’écrase à moitié sur son jeans, à moitié au sol. Il se retient de tout envoyer valser, écrase le mégot de sa cigarette dans son cendrier et part rapidement se changer. Il est déjà en retard, de toute manière. Il ne se rappelle plus l’heure exacte convenue avec Hay-Lin, mais il est certain de l’avoir déjà dépassée d’au moins quinze minutes. Tant pis. Elle n’avait pas qu’à lui indiquer une heure aussi matinale. Quand il sort au dehors, le soleil commence à peine à monter dans le ciel. L’air glacé l’accueille en l’entourant d’un long frisson, le faisant regretter de n’avoir rien pris de plus qu’une veste par dessus sa chemise. Ses mains encore tachées de peinture s’enfouissent dans les poches de son pantalon alors que ses vans vieillies se créent un chemin jusqu’à sa voiture.

Une bonne vingtaine de minutes et des dizaines d’injures plus tard, il se gare. Le trajet a été un véritable calvaire. Cela est certainement dû à son cruel manque de patience, mais Ozios a bien cru devoir tuer plus d’un automobiliste tardant trop à redémarrer à un feu rouge. A peine sorti de sa voiture, il sort une cigarette de son paquet et la glisse entre ses lippes, se dirigeant vers le café où lui et son amie ont pour habitude de se retrouver.

Amie. C’est un terme avec lequel il n’est absolument pas familier et qu’il a encore du mal à manier. Ils ne se sont jamais dit qu’ils s’appréciaient, à vrai dire, mais le danois en a déduit qu’ils étaient amis quand il a compris que voir Hay-Lin n’était pas aussi insupportable que côtoyer le reste du monde. En poussant les portes du café, il ne met pas longtemps à la remarquer. Elle est cachée sous une tonne de vêtements et un énorme bonnet. Lentement, il s’avance jusqu’à elle, et se laisse tomber sur la chaise lui faisant face. Avant qu’elle ne puisse prendre la parole, il la devance.

- Aucun commentaire sur mon retard, - dit-il en la fusillant du regard. Ils possèdent tous deux les mêmes cernes interminables, ce qui lui tire un mince sourire. - Je t’ai déjà dit de choisir un autre café si tu voulais profiter de ma charmante compagnie en temps et en heure, Lin.

Hay-Lin possède un de ses visages qu’il est difficile de pouvoir oublier, pour des raisons qui lui échappent. Ses yeux semblent renfermer milles émotions qu’elle n’exprime quasiment jamais, mais qui la trahissent parfois, si Ozios s’y attarde. Il se retient de faire une remarque sur le bonnet qu’elle n’a pas retiré, et à la place, lève la main pour attirer l’attention d’un serveur.

Les deux sont à l’aise l’un avec l’autre, mais ne se connaissent pourtant pas depuis si longtemps. Ils se sont connus un beau jour où Ozios a débarqué dans la boutique de la jeune femme, plus affable que jamais, demandant un remède contre ses maux de tête. Il espérait également que ces mélanges soient capables de curer ses insomnies, même s’il ne le lui en jamais parlé. Il n’a pas vraiment envie d’aborder ce sujet épineux qui le met à nu devant tous. Le miracle n’a pas encore eu lieu, mais souvent, il vient récupérer de nouvelles solutions, et passent du temps avec Hay-Lin. Chaque fois, ce sont les mêmes réserves qui sortent de sa bouche, tenant aux « pas trop long à préparer, pas trop fort, pas trop poivré, par de tisane… » qui ne manquent jamais de faire lever les yeux au ciel de la jeune femme.

Un serveur s’approche enfin d’eux. Ozios se tourne rapidement vers elle. La boisson qu’elle a déjà commandée en l’attendant est presque vide. Il en demande une nouvelle, ainsi qu’un café.

- Un bonnet? - demande-t-il alors en se retournant, retirant sa veste pour la mettre sur son dossier. - T’es au courant qu’on n’est pas en Alaska, Lin-Lin?

La plupart du temps, il l’appelle Lin. Quand il a envie de la taquiner, Lin-Lin est de rigueur. Les regards noirs qu’elle lui lance ne sont pas parvenus à le faire changer ses habitudes.

- Alors, quel mélange as-tu cette fois-ci trouvé pour remédier à mon cas désespéré? Car il est désespéré, au cas où tu n’aies pas remarqué mes cernes. J’ai pourtant à peine bu hier. Promis.

Il est vrai que le manque de sommeil ne découle pas tout le temps de migraines, mais il élude le sujet en souriant. Son dernier mot s’est accompagné d’une main levée pour appuyer ses propos, comme un scout prêtant serment. La mauvaise humeur qui le tient depuis le début de la journée ne s’est pas encore dissipée, mais il essaie de la tenir écartée d’eux.

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Sam 7 Aoû - 11:10 (#)



Quand elle disait être un peu en avance, elle s’était montrée très optimiste sur la capacité à lire l’heure d’Ozios. Enfin, Hay-Lin ne peut pas affirmer être surprise : il a du mal à arriver à l’heure partout. Elle ne s’en formalise plus : ces retards lui ont appris à lui donner une heure différente de ses autres invités et à commencer sans l’attendre. De toute façon, elle ne s’inquiète plus non plus d’apparaître seule en public. C’est terminé, ce temps-là. C’était Hoa-Lê.

L’atmosphère chaleureuse et calme du café apaise ses nerfs. Les actifs stressés sont plutôt adeptes des Starbucks et autres répliques de la firme internationale. Ah, elle dit ça comme si elle n’en faisait pas partie… Ceci dit, par rapport à l’agitation constante et l’atmosphère trépignante de New York, tout ici semble bien calme. Les locaux vivent plus lentement, et ce n’est pas seulement à mettre sur le compte du décalage horaire entre les deux états. Tout ici est plus… mou. D’autres qu’elle diraient plus détendu, plus serein, mais pour la grande stressée qu’elle a toujours été, cette lente mouvance l’a passablement irritée à son arrivée.

Aujourd’hui, elle commence à apprécier ce rythme. Et au moins, sa boisson est arrivée chaude.

Hay-Lin a tout le temps de savourer les parfums de son thé au jasmin et de terminer de parcourir les journaux lorsque monsieur Wølk entre enfin en scène. Sans façon, il s’affale sur le petit siège en face d’elle, ses longues jambes trop grandes sur le côté, bloquant le chemin au serveur qui viendrait forcément prendre sa commande un peu plus tard. La femme hausse un sourcil face à cette arrivée peu cérémonieuse mais cache derrière sa tasse son sourire amusé. L’irrévérence de cet homme est un bon divertissement. Elle apprécie ses manières, même si elle se gardera bien de le lui avouer un jour. Pas de chichis, pas de semi-vérités, pas d’hypocrisie vernie. Ozios est rafraîchissant.

- Eh moi qui pensais finalement profiter d’un petit moment de tranquillité inopiné… Bonjour à toi aussi.

La serveuse qui s’approche évite de manière étonnamment agile les jambes du jeune homme et pose la question traditionnelle. Il commande pour eux deux. La New-Yorkaise se réjouit qu’il ait eu la présence d’esprit de demander la même chose que sa précédente boisson pour elle, elle essaye de réduire sa consommation de caféine en ce moment. C’est difficile, mais si ça lui permet de terminer une nuit complète, alors ça vaut la peine de tenter. Alors qu’elle fait tourner son écharpe pour en trouver le bout, Ozios la taquine sur son côté frileux. Elle lui tire la langue, oubliant qu’elle est plus proche de la quarantaine que de la vingtaine.

- « Lin-Lin » crève de froid. - elle lui lance un de ses fameux regards noirs, outrée qu'il persiste à utiliser ce surnom enfantin, tout en retirant son écharpe et finalement, son bonnet. Ses cheveux courts sont électriques. Elle passe sa main à travers pour les dompter à nouveau et continue d’un ton blasé. - A partir du moins quinze, je considère que le climat tente de me tuer. Si j’avais su que j’aurais aussi froid ici qu’à New York, je serai descendue plus bas. Genre Miami.

Elle ne retire pas encore son manteau, mais accepte de l’ouvrir. Certes, entre le thé et la chaleur de l’établissement, elle se sent mieux, mais elle n’a jamais été contre un peu de chaleur supplémentaire. Si, comme un lézard, elle pouvait passer toutes ses journées sur un rocher ensoleillé, elle n’aurait pas pu être plus heureuse. Bien sûr, cet homme venu du grand Froid sera bien incapable de comprendre ce besoin de chaleur... Celui-ci embraye d'ailleurs sur la raison première de leur rencontre : la solution.

Avec des airs de conspiratrice, elle tire de son sac à main la petite pochette soigneusement fermée contenant les petits sachets de feuilles de Ginkgo biloba. Doucement, elle le pose sur la table et le pousse du bout des doigts vers le peintre.

- Aucun cas n'est désespéré, mon petit scarabée. - lui affirme-t-elle en prenant son plus fort accent vietnamien, tout droit volé à ses grands-parents. - Et les cernes font parti de la panoplie de l'artiste tourmenté, tu le sais bien. Bon. Cette fois-ci, feuilles de Ginkgo biloba. Ce n'est pas trop fort, pas trop difficile à infuser, et pas trop long. Et ! Effets positifs sur la mémoire. Peut-être que ça te permettra de te souvenir de l'heure de tes rendez-vous et du nombre de verres que tu bois ?

Elle hausse un sourcil, taquine. Il le sait, que son humour est plutôt du style mordant. Si ça ne l'a pas fait fuir avant, c'est trop tard maintenant.

- En parlant de verres, la prochaine fois, je suis pour qu'on oublie un instant ces problèmes d'insomnie et qu'on aille dans un club. J'en ai marre de passer des nuits de merde alors que je reste sagement chez moi.


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Mer 29 Déc - 14:49 (#)

HEADACHES & MISTAKES KEEP YOU AWAKE
hay-lin ft. ozios




Le café brûlant fermement maintenu entre ses mains glacées, Ozios se surprend à sourire une nouvelle fois. Au fond, il ne connait pas grand chose d’Hay-Lin. Leur relation client - fournisseur n’est pas allée beaucoup plus loin que le stade de la courtoisie, puis de la taquinerie. La jeune femme est l’une des rares personnes à ne pas s’attarder sur l’incroyable manque de civilité du danois. La plupart du temps, elle ne se gêne pas pour lui faire savoir qu’il mériterait une claque. Ou deux. D’elle, il ne connait que sa profession. Sa ponctualité. Et la distinction marquée entre l’image assombrie qu’elle renvoie au monde et la clarté de son aura. Ozios a pour une fois décidé de ne pas s’y attarder. Se concentrer sur son aura pourrait avoir des conséquences désastreuses auxquelles il n’a pas envie de faire face.

Un sourcil se hausse face à sa réponse, et après s’être appuyé contre le dossier de sa chaise, posant l’une de ses chevilles sur son genou opposé, il prend une première gorgée de sa boisson chaude. Il ne lui avouera jamais, mais le café est particulièrement bon. Certainement plus que celui qui refroidit actuellement sur le comptoir de sa cuisine.

- Tu sais tout aussi bien que moi que tu ne survivrais pas à Miami, - réplique-t-il en reposant sa tasse. - Le quotient intellectuel y est bien trop bas. Ne prends pas ça pour un compliment, - ajoute-t-il en souriant.

Finalement, elle se débarrasse au moins de son écharpe et de son bonnet, l’électricité statique faisant virevolter quelques mèches sombres autour de son visage. Ozios, lui, s’est défait de sa veste en arrivant et commence déjà à avoir chaud. Il retrousse d’abord la manche droite de sa chemise sur son bras nu, puis la gauche, révélant une myriade de tatouages au passage. Il aurait dû penser à prendre ses lunettes de vue. Sa migraine est insoutenable. Se retrouver dans un endroit si public et bondé à une heure pareille a souvent cet effet. Il ferait mieux de renvoyer son assistant pour en embaucher un autre aux capacités de bouclier qu’il pourrait aspirer à volonté pour soulager son mal. Mais il réfléchit peut-être trop vite. Au final, l’artiste prend un certain plaisir dans sa douleur.

Tiré de ses pensées par le sachet apparaissant sous ses yeux, Ozios appuie quelques secondes son pouce et son index sur ses paupières fermées pour reprendre ses esprits. Puis il se saisit du produit. Sa lèvre s’étire légèrement sur la droite à l’entente de ce surnom prononcé dans un fort accent asiatique. Sa réponse lui arrache un léger rire.

- Si je ne te connaissais pas, Lin-Lin, je croirais que tu me fais du rentre dedans. Je dois te prévenir d’entrée de jeu que je suis d’une humeur massacrante avant mon premier café du matin. Et je ronfle.

Son café est presque terminé. Il se prépare à faire signe à la serveuse de lui en apporter un nouveau, mais en voyant le thé à peine entamé de son amie, il décide d’attendre un peu. La caféine a rapporté un semblant de politesse en lui. Il prend une nouvelle gorgée de son café noir.

Et manque de s’étouffer.

Elle vient de percer à jour son problème d’insomnie comme s’il s’agissait d’un rien du tout. Quiconque prêterait attention rien que quelques secondes à son visage fatigué, ses traits tirés et ses cernes assombries aurait pu en déduire la même chose. Mais l’entendre prononcer le terme insomnie à voix haute le met mal à l’aise. Ozios n’aime pas se sentir à nu sous un regard inquisiteur, aussi bienveillant soit-il. La dernière fois que ça a été le cas, il a fini par devenir le bras droit malsain d'un assassin. Qu’il considère toujours comme la personne la plus importante à ses yeux malgré cette relation maladive.

Peut-être prendra-t-il quelque chose de plus fort en guise de seconde boisson, en fin de compte.

Il se racle la gorge, tentant de masquer son malaise, et se redresse légèrement sur sa chaise. Sa main repousse une boucle tombée sur son front, puis son pouce gratte une trace de peinture sur son index. Quand elle reprend la parole, il la regarde. Si la différence d’âge est indéniable, Ozios ne la ressent jamais. Le visage d’Hay-Lin est marqué par la fatigue, mais pas par le temps. Elle est très certainement en meilleure forme que lui. Le danois force un sourire sur son visage, cette fois-ci, avant de reprendre la parole.

- Est-ce que tu m’invites à sortir? Je vais devoir en parler à mon agent. J’ai une réputation de bachelor à conserver.

C’est absolument faux. Le visage d’Ozios commence tout juste à sortir dans la presse. Il apprécie simplement la taquiner.

- Cette fois-ci, ce sera moi qui choisira. Je n’ai pas envie de me retrouver encore une fois à l’autre bout de la ville. - Il regarde sa montre quelques secondes, avant de redresser les yeux vers elle. - Est-ce qu’il est encore trop tôt pour commander un gin?


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Dim 23 Jan - 19:40 (#)



On dit souvent qu’il est impossible d’estimer la valeur d’un individu de manière monétaire. Hay-Lin trouve cette affirmation affreusement naïve et entièrement fausse. On donne un prix à toute chose. Les organes, par exemple : il suffit de s’intéresser au marché noir et aux cas de reins volés à de malheureuses victimes retrouvées dans des baignoires remplies de glace. Un rein peut monter jusqu’à 300 000 dollars aux Etats-Unis, pays de la liberté. Plus cher qu’un coeur.

De même, opérations chirurgicales, opérations esthétiques, tatouages, piercings… Tout ça permet d’établir un coût approximatif d’un corps humain.

La petite New-Yorkaise prend une nouvelle gorgée de sa boisson chaude. Ozios doit valoir dans les milliers de dollars avec tous ces tatouages recouvrant sa peau. Il en a partout, même sur les zones estimées très douloureuses, comme le cou ou les mains. Elle n’ose pas penser à la douleur qu’il a enduré pour obtenir ces pièces. Cependant, cette douleur a valu le coup : il a un style certain. Artiste jusqu’au bout des ongles, rebelle sensible, bad boy qui offre des croquis de sa tendre et chère, un peu comme Leonardo dans Titanic. La brunette sourit derrière sa tasse. Apprécierait-il la comparaison ?

S’était-il tatoué lui-même, au moins une fois ? Avait-il soumis une de ses propres créations à un artiste tatoueur ou avait-il fait confiance à une tierce personne pour exprimer sur sa peau des souvenirs ou des croyances ?

Incapable de se décider sur un motif ou une phrase, Hay-Lin n’avait jamais sauté le pas. Et puis dans sa famille, ça ne se faisait pas de jouer au rebelle. C’était vulgaire. Elle, elle était une pharmacologue respectable, une femme mariée avec une bonne situation. Pas question de sortir du cadre.

Bien sûr, sa famille ignorait tout du petit piercing au téton, seule marque physique de rébellion.

Enfin, ça n’a plus d’importance maintenant. Elle n’a plus personne contre qui se rebeller désormais.

Heureusement qu’elle n’a de souvenir concret sur son corps de sa vie d’avant que ce piercing. Peut-être qu’elle lui donnera son jumeau, un jour. Quand elle se sentira installée en tant que Hay-Lin de manière définitive.

Soudain, sous ses yeux surpris, Ozios s’étrangle avec son café. Elle se penche pour attraper une serviette en papier et la lu tend, étonnée de sa réaction. Heureusement, il se remet vite, les yeux un peu larmoyants à cause de sa brusque quinte de toux. Est-ce quelque chose qu’elle a dit ? Elle hésite à le taquiner, à lui demander si c’est elle qui lui fait cet effet ou les ingrédients de sa tisane, ou simplement le fait qu’elle ose suggérer qu’il boive autre chose que de l’alcool, mais elle se ravise. C’est un élan de générosité pour lequel il devrait se montrer reconnaissant. D’ordinaire, elle ne manque pas une occasion d’épingler un homme. C’est un petit plaisir personnel de leur lancer des vâcheries quand l’opportunité se présente.

Ozios a un sourire un peu forcé et la voix légèrement rauque après avoir recraché son café chaud. Sexy.

- Tu penses que tu supporteras mieux le gin que le café ? Vu ce que je viens de voir, j’ai des doutes.

Il y a des gens qu’on traite d’alcoolique pour moins que ça. S’il prend de l’eau pure, est-ce que ça le brûle de l’intérieur ? Les artistes vivent sur un autre organisme que les gens basiques et tristement logiques comme elle. Ils vivent avec quatre heures de sommeil, du café, de l’alcool, des clopes et des toasts. Ça tient jusqu’à quarante ans comme ça avant de s’étioler gentiment dans l’ombre ou de disparaître au sommet de leur gloire.

C’est terriblement et tristement réaliste de bon matin, comme réflexion.

Hay-Lin fronce le nez de manière enfantine en reprenant une gorgée de son thé. La tasse lui brûle presque le bout des doigts tant elle est frigorifiée par sa promenade matinale.

- Tant que le chauffage marche, que je me peux me percher sur mes talons sans me faire traiter de pute par des arriérés consanguins et qu’ils ont des cocktails dignes de ce nom, on va où tu veux, monsieur Wølk.

Sur cette déclaration, elle termina sa tasse de thé et retira finalement son écharpe et son manteau, offrant à Ozios un sourire joueur.

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Dim 27 Mar - 20:50 (#)

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hay-lin ft. ozios




Cette étrange familiarité qui semble cohabiter entre eux, comme le colocataire invisible que personne n’a réclamé laisse Ozios dans un mélange d’aise et de malaise. Le sourire qui prend possession de son visage malgré lui quand elle reprend la parole provoque un sentiment d’incompréhension. La solitude est une émotion à laquelle le danois est terriblement habitué et qu’il a appris à apprivoiser jusqu’à ne plus pouvoir s’en séparer, comme une drogue maladie recherché par le pire masochiste. Pourtant, il n’est pas certain d’avoir enfin de refermer la coquille qui vient tout doucement de s’ouvrir. Ozios ne sait pas encore si l’huître renfermera magnifique perle ou nuée d’insectes. Il n’est pas certain de vouloir en prendre le risque.

Pourtant, il se laisse prendre au jeu et hausse les épaules d’un air taquin.

- Je supporterai définitivement mieux le gin que le café, - répond-il en souriant.

Le rictus que lui offre Hay-Lin ouvre son visage et permet à l’artiste d’apercevoir un peu plus que les poignées d’informations qu’elle accepte de partager. Son regard renferme plus qu’elle ne s’y autorise, il en est certain. Si Ozios devait adresser un mot pour tenter de la décrire, il en serait incapable. Aux yeux du monde, sage est certainement le premier terme qui viendrait à quiconque pour distinguer ce calme, cette sérénité qui semblent l’habiter. Intérieurement, pourtant, Ozios se vente et ose penser qu’il en voit plus que les autres. Une témérité nonchalante et un humour tranchant.

Le bout de son nez est toujours rouge à cause de la température de son thé qui casse avec la fraicheur ambiante. La mèche de cheveux noire corbeau qui s’est échappée de son bonnet et frôle sa tempe lui donne un air enfantin. D’une brusque expiration, Ozios sort de ses pensées, alors que les boissons qu’il à commandé arrivent enfin. Ses doigts se posent sur le côté de sa tasse et se retirent brusquement, brûlés, lui arrachant un juron. Elle semble toujours profiter de la fournaise miroitant au fond de sa tasse. Le feu et la glace se regardent quelques secondes en silence. Du boit de ses doigts intactes, il pousse la seconde tasse commandée dans sa direction, un sourcil haussé, regard amusé.

- Pour quelqu’un venant du nord, tu ne fais pas honneur à tes racines. New York, pas vrai?

Ses expériences américaines se limitent à quelques jours passés à Baton Rouge pour une exposition et une invitation à la Nouvelle Orléans lors du carnaval de l’année passée. Au delà de ça, Ozios n’a pas visité les Etats-Unis, et n’y tient de toute manière pas vraiment. Il est trop occupé à peindre et se morfondre. Et ôter des vies, accessoirement.

Il n’a pas encore touché son café alors qu’elle termine son thé. Enfin, elle se débarrasse de ses garnements et Ozios se retient de rire face au ridicule de la situation. Il fait presque trop chaud, dans ce café branché qui ne semble pas effrayé par les factures d’électricité. Les manches de sa chemise sont remontées sur ses avant-bras. Le danois y grate une tâche de peinture séchée du bout du doigt. Hay-Lin, au contraire, semble parfaitement confortable sous ses couches de vêtements qu’elle ôte à peine.

- Je ne pense pas pouvoir trouver cocktails et chauffage au même endroit, - reprend-il enfin en essayant une nouvelle fois de toucher sa tasse. - Je peux nous faire entrer dans une boîte de seconde zone tout au plus. Navré si tu comptais utiliser ma notoriété pour trouver des cocktails dignes de ce nom, quoi que si tu considères les Pina colada comme telles, on va avoir un problème, Lin-Lin.

Ses taquineries sont ponctuées d’un sourire. Les effluves de café semblent déjà opérer leur magie et réveillent l’esprit embrumé du peintre, qui retient malgré tout un bâillement. Ses yeux cernés tombent sur le petit sachet glissé quelques minutes plus tôt jusqu’à lui. Il espère que ce mélange marchera enfin et lui offrira un peu de répit.

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Dim 21 Aoû - 16:03 (#)



Hay-Lin se fend d’un petit rire, qui lui donne tout l’air d’une étudiante, en voyant les tentatives malheureuses d’Ozios pour saisir sa tasse de café. Ce peintre à l’air triste est une présence qu’elle trouve agréable, presque rassurante. Elle a le sentiment qu’il ne porte aucun jugement sur les gens. C’est précieux, les gens avec qui vous pouvez être vous-même. Avec lui, elle abandonne lentement le masque de fer qui la protège du monde.

- Oh, mince alors… Alors c’est moi qui vais nous faire entrer dans les bonnes boîtes. C’est pas New-York, mais au pire, il y a toujours la Nouvelle-Orléans qui nous tend les bras. Et on pourra se faire des matching tattos pour célébrer ça, si tu as encore de la place !

Toujours aussi impressionnée par sa collection de tatouages à chaque fois qu’il la montre au monde, elle lui tapote son avant-bras droit. Ses manches de chemise sont remontées jusqu’aux coudes, ce qui laisse à l’air libre des dessins à l’encre noire. A-t-il quelque chose avec de la couleur ? Y a-t-il une différence de douleur avec la couleur choisie ? Elle s’est toujours posée la question. Si elle se décidait enfin sur le motif, elle voudrait se faire tatouer quelque chose de couleur. Oh, et qui brille dans le noir ! Elle a vu plusieurs tatouages luminescents et elle tombée absolument amoureuse de l’idée.

Doucement, elle tapote ensuite le sachet qu’elle lui a apporté.

- Tu devrais prendre ça à la place du café. Tiens. - elle nettoie avec une serviette en papier sa tasse et la remplit d’eau chaude avant de la poser devant le Danois. - L’eau est moins chaude, mais ça marchera très bien pour l’infusion. Et tu pourras probablement la boire plus rapidement que ton café.

Il a vraiment l’air éreinté, le pauvre artiste. Ses cernes font peine à voir. Elle ne veut pas poser des questions trop personnelles, ils n’en sont pas là, mais elle se demande s’il n’est pas en dépression, tant il a l’air d’être profondément fatigué. Elle connaît, étant passée par là. Elle pense qu’elle pourrait aider sur ce sujet aussi, mais est-ce sa place ? Pas vraiment…

Tout ce qu’elle peut faire pour l’instant, c’est être douce envers lui et trouver la solution à ses maux de tête qui refusent de disparaître.

- Alors, dis-moi, comment ça se passe ton exposition ? J’ai lu un petit article sur toi dans un quotidien, l’endroit a l’air joli ! Tu as eu des acheteurs?

Peut-être devrait-elle prendre le temps d’y passer, pour voir de ses propres yeux les œuvres de l’artiste en mal de sommeil. Comprendrait-elle mieux sa psychée ainsi ? Il paraît que l’art est une excellente manière d’exprimer ses émotions. C’est un bon exutoire. Hay-Lin est plutôt team sport pour suer ses émotions et se libérer, plutôt que team art, qui est un peu trop contemplatif pour elle et surtout, trop long. Oh, elle devrait peut-être l’emmener taper dans un sac de boxe. C’est une idée. Ou aller randonner quelque part dans la nature, histoire qu’il puisse être inspiré tout en utilisant ses muscles.

Pas tout de suite, cependant. Le temps n’est pas assez clément pour qu’elle accepte volontairement de sortir marcher deux heures de suite. Très peu pour elle, l’escalade de montagnes enneigées et les promenades en raquettes. Même le ski, c’est chiant. Le froid en général, c’est chiant.

D’ailleurs, il fait meilleur. Elle retire son manteau, laissant apparaître son pull vert d’eau. Elle a au moins trois couches sur elle : pull, chemise, sous-chemise chaude. Il s’agit de survie, mesdames, messieurs. N’importe qui venant de New York vous en dira autant.


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