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Full Moon || Wynonna

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Anonymous
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Mer 23 Mar - 8:47 (#)

Le soleil de fin d’après-midi accroche quelques reflets orangés aux fenêtres des immeubles et aux vitrines des commerces de la rue. La rue gagne une couleur éclatante qui doit ravir les badauds en promenade qui ignorent que cette luminosité chaleureuse n’est qu’un préambule à une nuit qui remplira la ville de rats géants et autres créatures peu recommandables. Les ombres des passants s’étendent de plus en plus depuis que le soleil a quitté son zénith, mais il nous reste encore suffisamment de temps avant la nuit et l’influence inébranlable de la pleine lune. Un temps qui sera peut-être nécessaire pour convaincre une nouvelle garou apeurée de me suivre. Avec un peu de chance, cette fois-ci elle ne me jettera rien au visage.

J’arrive près de chez elle en voiture pour la récupérer et l’amener dans un endroit sûr pour sa première transformation. Je ne lui fais pas assez confiance pour y aller d’elle-même. Depuis la dernière fois, elle aurait très bien pu se convaincre de nouveau qu’elle pourrait se débrouiller seule. Ce serait stupide et regrettable, mais ça ne me semble pas impossible. Les quelques rats garous qui se sont relayés pour surveiller de loin ses allers et venus n’ont rien vu d’alarmant qui pourrait suggérer une tentative de fuite, mais on ne sait jamais. Je trouve une place non loin pour garer la voiture que j’ai emprunté à un gars de la Horde depuis que j’ai dû assassiner la mienne pour rencontrer le mécanicien. Au moins, cette voiture là n’a pas une odeur tenace de clope et de fastfood. Une fois le moteur coupé, je tire mon téléphone de mon vieux blouson pour envoyer un texto à Wynonna en lui indiquant dans des phrases laconiques que je suis garé en bas de chez elle et que je l’attends. Les rares fois où l’on a échangé depuis notre dernière rencontre c’était pour négocier les termes de sa première pleine lune. Trop terrorisée pour retourner dans les égouts et affronter les rats-garous qu’elle a attaqué, on a pu convenir que je l’amènerai dans un endroit plus isolé et avec seulement une poignée des nôtres. Espérons qu’elle ne se dégonflera pas. Espérons aussi qu’elle ne prendra pas la fuite en nous voyant moi et ma passagère habillés comme des clodos dans une voiture qui n’est plus de première fraicheur. La transformation ça peut bousiller des fringues si on fait pas gaffe, alors une fois par mois même les plus classes ou fashion addicts des rats-garous ont un look oscillant entre le touriste désœuvré et le vagabond endurcie.

« Et si elle vient pas ? »

Je jette un coup d’œil vers le siège passager occupé par Erica, une latina qui doit approcher de la quarantaine, s’étant faite contaminer il y a près de quinze ans. Elle n’a pas l’air installée très confortablement, comme recroquevillée dans le siège. Ce n’est sans doute pas très pratique par moment de faire près de deux mètres et d’avoir des muscles digne d’un bodybuilder professionnel, bien que j’imagine que ça doit être fort commode lorsque l’on est pompier comme elle. Elle remue, comme pour chercher une position plus confortable mais l’habitacle de la voiture ne semble pas vraiment taillé pour des personnes comme elle. L’inconfort doit certainement ajouter à son irritation initiale de devoir baby-sitter une nouvelle rate.

« Elle va venir. »

Mon ton est bien plus certain que moi. Je pense avoir suffisamment convaincu Wynonna de la nécessité absolue de venir avec nous pour la pleine lune, mais si je me trompe Erica est là pour aller la chercher et la ramener avec nous. Ce ne serait pas très discret, mais elle pourra toujours arguer que c’est une intervention de pompier pour ramener une patiente qui a fui suite à une rupture psychotique. Les gens sont assez cons pour croire une histoire pareil, ou en ont suffisamment rien à foutre de la gueule des autres pour ne pas s’y intéresser. Ce serait tout de même mieux de ne pas avoir besoin d’en arriver là. Erica soupire bruyamment, détestant toujours l’inertie et l’attente. Elle ne tiendrait pas cinq minutes en planque. Elle s’agite en guettant l’extérieur d’un regard inquisiteur. Chacun de ses mouvements vifs fait bouger sa queue de cheval haute comme si elle était la queue d’un chat mécontent fouettant l’air avec hargne. D’un ton las, je lui dis :

« Mais calme toi un peu, ça fait même pas cinq minutes. Vous êtes pas censés savoir être patients chez les pompiers ? Quand vous attendez d’être appelés sur des trucs ?
- Mais nous on patiente pas en faisant rien.
- Mais on fait pas rien là.
- Ah ouai ? On fait quoi ?
- On discute.
- Ouai. Donc on fait rien. »

Pas une seule seconde elle essaie de masquer son irritation inhabituelle. Peut être un effet de la pleine lune, de la position inconfortable, du baby-sitting inopiné ou des souvenirs des circonstances dans lesquelles la lanceuse de pâtisserie a été transformée. Sans doute un mélange de tout ça. Même si Erica n’était pas là ce fameux soir, quasiment toute la Horde en garde rancune. J’espère que Wynonna va vite se pointer, au moins pour éviter que la latina perde patience et aille la chercher, mais aussi pour mettre un terme à ce moment de malaise terrible.
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Ratatouille l’authentique, spécialité cuisine option lancer de cupcakes
Wynonna Marshall
Wynonna Marshall
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ASHES YOU WERE

En un mot : Jeune Rate-Garou en apprentissage de sa nature
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Sam 26 Mar - 10:54 (#)

son bras a cicatrisé. La rousse s’attendait presque à le voir rester ouvert, béant. La peau est encore très rose, très sensible au toucher et gardera une cicatrice dentelée qui témoignera de la violence subie et donnée. Elle ne peut faire une totale abstraction de son rôle dans cette nuit déséquilibrée. Wynonna a songé à se faire tatouer. Mais la chair scarifiée est encore trop fragile. Est-ce que les Garou peuvent se faire tatouer après que l’animal émerge? Beaucoup trop de détails qu’elle ignore sur sa nouvelle nature. se servir de Tyler comme d’un Wikipedia sur patte étant un peu trop désespéré, elle garde pour elle ses myriades de questions plus triviales les unes que les autres. Ses contacts avec le détective ont été réduits au strict minimum. suffisamment pour qu’elle change trente fois d’avis durant ces interminables semaines. Le restaurant est devenu sa ligne de survie. Une immersion presque totale qui lui a permis d’ignorer sans trop culpabiliser les appels de ses parents, de sa sœur. Mais aussi ceux des familles de ces amis disparus. Les messages sur son répondeur, sur ses mails n’ont pas manqué. Cependant les réponses qu’elle a, la cuisinière ne peut leur donner. Ne peut se permettre la Vérité. Pas sans risquer trop gros.

En cumulant les heures et les services, elle s’est assurée trois jours de repos consécutifs à la pleine lune. Avait deja manoeuvré les plannings de manière à ne pas être prévue pour celui de ce soir. La ligne d’action de la jeune femme demeure claire et sans entrave. s’impliquer dans les cuisines, compenser ses absences par des journées plus chargées. Déjà le chef l’a approché pour un entretien bienveillant, lui demandant si elle allait bien, si ses nouvelles responsabilités n’étaient pas trop lourdes. A sa grande horreur, elle était presque au bord des larmes en sortant du bureau noyé de paperasses. Elle refuse, refuse catégoriquement de laisser une nuit, une pauvre nuit malheureuse détruire tous les efforts qu’elle a investi depuis ses quinze ans.

La rousse a accédé à toutes les demandes du détective pour le déroulé de la Pleine Lune. Qui a pris des majuscules de mauvais augure dans ses pensées lorsqu’elle s’attarde dessus. Lui demandant une seule concession, qu’ils ne soient pas trop nombreux et pas sous terre. Elle ignore -un élément de plus- combien de Rat Garou vivent à shreveport mais elle a déduit qu’il s’agit presque d’une communauté vivant sous le radar de la société. Etre froidement confrontée à un groupe qu’elle a agressé indirectement alors qu’elle se sent particulièrement vulnérable était une angoisse de plus. soulagement lorsqu’il a accepté.

La journée a été interminable. Mis à part les dernières heures qui semblent avoir été avalées sans retour en arrière possible. Elle a mal au ventre d’une tension qui ne se relâche pas. C’est au moins la quinzième fois qu’elle se passe de l’eau sur le visage, au point d’avoir ses mèches rousses humides et collant à ses tempes. Des nausées sèches, des crampes. Un caractère qui semble avoir été passé au papier de verre tant elle est irritable, à fleur de peau et nerveuse. Presque un putain de sindrome Pré-menstruel sous coke. si jamais elle ne se transforme pas, sa vie sera directement en danger. si jamais elle est maudite, sa vie ne sera plus jamais la même. Loose-Loose.

Elle a songé plusieurs fois à quitter la ville ces derniers jours. À disparaître. Vider son compte en banque, prendre son passeport et retourner en Europe, ou elle a encore quelques contacts de ses expériences passées. Le regard triste et hanté de Lucas l'a retenue. Elle ne peut être l’instrument d’une nouvelle tragédie. Comment on s’habille, pour devenir un rat géant? Les placards de Wynonna sont tous répandus sur le sol. Un fouilli de vêtements qui se chevauchent et se froissent dans un joyeux bordel de couleurs et textures. Une robe longue presque estivale, légère, fluide. Un motif tropical dont les tons verts attirent l’attention sur le cuivre de ses cheveux, des bretelles fines retiennent le tissu qui s’évase jusqu’à ses chevilles, des sandales plates, une absence inhabituelle de soutien-gorge. Un châle dans lequel elle s'enveloppe, autant pour la chaleur que le réconfort. Elle sursaute brutalement lorsque son téléphone tressaute sur la table basse. C’est l’heure. Non.  Don't' Want. Don’t need. Une inspiration. Son paquet de cigarette et son briquet retrouvent leur place dans son sac à main. Alors qu’elle avait déjà la main sur la poignée de porte, le regard posé sans les voir sur ses cinq ou six bracelets bangle en argent qui teintent agréablement à chacun de ses gestes. Elle fait volte-face. Rejoint la cuisine et attrape sur son bloc l’un de ses couteau de cuisine qui lui sert à découper la viande. Dangereusement affuté. Non. Elle ne sait absolument pas se battre avec, mais compte sur l'adrénaline du désespoir au besoin. Sans réfléchir aux possibles conséquences, elle le fourre dans son sac. Attrape son téléphone et ses clefs et dans un seul mouvement dévale les escaliers pour rejoindre la rue.

Il y a peu de voitures garées, un avantage. Elle ralentit son pas malgré tout. Contenant l’envie de fuir, de faire demi tour. C’est trop tard. Elle accroche sur son visage trop pâle un sourire incertain qui ne fait pas illusion. La rousse reconnait sans mal la silhouette du dective coté conducteur et dicerne une femme dont la stature imposante n’aide pas sa méfiance pour la suite. Les phalanges crispées sur la lanière en cuir qui ceint ses épaules, elle ouvre la portière à l’arrière avant de se glisser dans l’habitacle. ses battements de cœur l'étourdissent alors qu’il ne se passe rien. Il faut absolument qu’elle retrouve un semblant de calme. La ceinture qu’elle accroche. Puis seulement relève la tête vers le devant de la voiture. Qu’est ce qu’elle est censée dire dans de telles circonstances? Pourquoi est ce qu’il est venu avec une inconnu dont le poignet fait la taille de son cou? Où est Lucas?  Parce que le silence est une présence pesante, réelle et qui la torture, elle finit par le rompre avec les pires banalités possibles. -Hey..On va loin?

Elle se presse presque contre la portière, attendant avec impatience qu’il redémarre. N’importe quoi en fait. sentiment de malaise et de ne pas être à sa place. Ce gamin bizarre que les autres regardent de travers en attendant les erreurs. -Il reste quelques heures, non? Ca… va se passer comment ? -Pas en sous sol. Tu m’as promis. Pas enfermé sous terre. Sa claustrophobie ne s’est pas calmée, au contraire. Même l'ascenseur devient une épreuve de plus en plus compliquée.  Wynonna cherche le regard du grunge blond à travers le rétroviseur central, tentant de discerner son état d’esprit à son égard. Cherchant à voir à quel point il lui est encore hostile.
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Jeu 31 Mar - 9:50 (#)

Le silence gênant remplissant l’habitacle se fait plus épais. C’est ce type de moment où quelqu’un qui aime bien discuter se retrouve coincé avec quelqu’un qui n’aime pas les bavardages futiles. La tension d’une personne qui n’aime pas garder le silence et d’une autre qui espère que tout le monde va bien la fermer. Dans cette ambiance désagréable, je scrute les passants en espérant que notre nouvelle congénère va bientôt arriver. Quelques minutes passent semblant être des heures, puis à travers la petite foule de fin d’après-midi, le soleil accroche l’éclat roux d’une chevelure. Une tension s’évapore en la voyant, laissant s’envoler la crainte qu’elle ait finalement décidé de n’en faire qu’à sa tête et mettre tous le monde en danger. L’ambiance lourde de la voiture était sans doute aussi parasitée par cette inquiétude d’un possible drame dû à la peur et à la stupidité. Wynonna s’approche avec un air incertain mal camouflé par un sourire hésitant, mais au moins elle est bien là. D’un ton finalement assuré, je lâche à Erica :

« Tu vois, elle est venue. »

Elle ne me répond que par ce qui s’apparente à un vague grognement de ceux qu’émettent les gens qui ne supportent pas de s’entendre dire je te l’avais bien dit. La rousse nous a repéré sans mal et s’approche de la voiture avant de se glisser sur une place à l’arrière. La tension de la situation peu plaisante emplie l’habitacle et il est inutile de bien connaitre la nouvelle rate pour deviner qu’une tonne de questions et d’inquiétudes l’assaille. Pourtant, ce n’est qu’une question des plus normales qui franchit ses lèvres. La circulation se fait dense à cette heure-ci où la plupart des employés de bureaux prennent la voiture pour rentrer chez eux. Je guette la route en attendant une ouverture pour m’insérer dans la circulation et réponds :

« On va dans le downtown. »

Le silence retombe. Erica croise les bras, déjà impatiente que tout cela se termine, tandis que Wynonna semble vouloir fusionner avec la portière et disparaitre. Le flot de véhicules se tarit quelque peu et je démarre pour prendre la route. Une question que j’aurais préféré qu’elle ne pose pas s’élève dans l’habitacle de la voiture. Je jette un coup d’œil dans le rétroviseur et croise le regard de la nouvelle rate-garou et son air inquiet. Je ne suis pas sûr que la mettre au courant des détails va vraiment l’aider. Autant que possible, j’apprécierais qu’elle ne profite pas d’un feu rouge pour ouvrir la portière et se barrer en courant de terreur. Comment je suis censé gérer ça moi ?

« Ça va être horrible. » Finalement Erica me coupe l’herbe sous le pied et prend les devants pour expliquer ce qui va se passer. Elle tire un peu sur sa ceinture de sécurité pour pouvoir se retourner suffisamment et regarder en face la rousse. Je jette un coup d’œil inquiet à la latina tout en essayant de garder un œil sur la route. Vue son entrée en matière, j’imagine que ce qui va suivre ne fera pas preuve d’une tact colossal. « La première transformation c’est la pire. Et demain tu vas te souvenir de rien, tu seras épuisée et complétement paumée. »

Cette déclaration semble glacer l’ambiance déjà délétère de notre petit groupe. Si elle avait voulu faire peur à la nouvelle, elle n’aura pas pu faire mieux. Quoi que si, elle aurait pu rentrer dans les détails de la transformation et lui dire que ce n’est pas très normal de lui faire faire sa première pleine lune à l’écart parce que le gros de la Horde la déteste, mais bon. C’est déjà un discours assez peu rassurant. Tout en essayant de ne pas me tromper de chemin, je déclare :

« Tu sais que t’es pas obligée de lui balancer ça comme ça ?
- C’est la vérité.
- T’exagères un peu.
- Ah oui ? Tu dirais quoi toi ? »

Son regard se fait inquisiteur et défiant. Il n’y a rien qu’Erica apprécie plus que la franchise nette et brutale, et je pense qu’elle me juge très fortement quand je mens aux gens. Pour l’heure, je ne crois pas que mentir à Wynonna soit la meilleure option, elle se rendrait bien vite compte de la duperie. Je soupire, jette un coup d’œil dans le rétroviseur à la nouvelle rate et tente :

« Bah, c’est sûr ça va pas être la meilleure nuit de ta vie… La transformation ça peut faire très mal, tu contrôles rien et après tu te souviens de rien… Enfin, ouai, bon, d’accord, c’est horrible.
- Tu vois. C’est horrible.
- Mais c’est juste un sale moment à passer. Après tu te réveilleras sans te souvenir de grand-chose et tu rentreras chez toi. On s’en est tous remis. Et au moins avec nous tu ne risqueras de blesser personne et tu seras en sécurité. »

Enfin, tant qu’aucun groupe de débiles ne vient s’amuser à nous attaquer pour le fun. Je fais l’effort de retenir cette remarque, parce que ce serait vraiment très mesquin de lui rappeler tout ça maintenant. La rancune est toujours présente et les conséquences de ses actes ne sont en rien oubliés, mais pour ce soir il nous semble à tous judicieux de ne pas en rajouter. En un sens, on a tous de la compassion pour l’épreuve qu’elle va traverser. Quelque part, je m’en veux d’être la personne responsable de ce qui va lui arriver. Peu importe à quel point on lui en parle, elle ne pourra pas être préparée à ce qu’est la transformation. Elle ne pourra pas comprendre ce que c’est de sentir ses os se reconfigurer et sa peau se fendre tant qu’elle ne l’aura pas vécu, alors inutile de l’inquiéter davantage. Je tourne à un coin de rue et essaie de changer de sujet.

« Pour le moment on va retrouver Lucas et on va aller quelque part à l’écart. On sera que tous les quatre ce soir. »

Au moins pourra-t-elle éviter la colère de la Horde pour l’heure. Il faudra quand même qu’elle s’y confronte un jour, mais ce n’est clairement pas le moment d’aborder un tel sujet. Qu’elle survive déjà à sa première pleine lune sans devenir dingue, ce serait pas si mal.
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Dim 10 Avr - 11:06 (#)

Wynonna entre dans la voiture. Horriblement consciente qu’elle n’est pas à sa place et qu’aucune des deux personnes présentes n’a réellement envie de la voir.  Tyler obéit  à un sens du devoir qui lui échappe encore. Qu’il puisse avoir envie de l’aider ou qu’il se sente responsable de son nouvel état trahit une personnalité décente. Mais les échanges qu’ils ont eu pour organiser cette abominable soirée ont respecté les règles d’une politesse froide et dénuée de chaleur. Deux étrangers que des circonstances brutales ont réunis et qui interagissent par obligations.

Trois jours plus tôt, les mères de  Sydney, Zeke et Robin l’ont embusqué après le service. Les traits défaits, de larges cernes mangeant leurs regards, des mains tremblantes d’une supplication qui ne disait pas son nom. Est ce qu’elle était certaine qu’elle ne savait rien sur leurs enfants? La police n’avance pas. Tu  es rentrée, tu es la dernière à les avoir vu, surement ils t’ont dit ce qu’ils comptaient faire après? C’est comme s' ils avaient disparu de la surface.. A ces derniers mots, une vague immonde de culpabilité a submergé la citadine, brisant sa retenue toute artificielle. Voir ces trois femmes orgueilleuse, pur produit de la petite bourgeoisie sudiste, célébrant encore et toujours la Confédération, capable de chanter l’hymne  officieux tout en sirotant un mint Julep’, dévastée par leur perte a balayé toutes les explications soigneusement mise au point d’un tsunami annonciateur d’une vérité terrible. Et libératrice. A sa grande surprise, alors qu’elle allait tout révéler, c’est un flot de larmes aussi long que le Jourdain qui lui a volé la parole. Se méprenant sur les raisons de ces émotions, Shauna, la mère de Sydney, est venue la consoler, sous le regard plus que médusé des rares passants. s’excusant de la détresse qu’elle a causé à la rousse, comprenant parfaitement les tendres sentiments qui l’unissaient encore à son fils.

Elle avait fini par se reprendre. Par ravaler sa culpabilité, revenant à la sauvegarde de ses propres intérêts. Un regard terrifié aux alentours. Craignant que l’un des Autres ne se cache dans les ombres et n’aient été témoins de cette scène. Il n'empêche que ce retrouver, ce soir, dans la voiture de celui qu’il l’a mordu, en compagnie d’une autre qui a plus l’apparence d’une bûcheronne que d’une danseuse étoile, ca pique. sur le point de devenir l’une des créatures qui a exterminé ses amis d’enfance, ca pique. Pourquoi d’ailleurs est ce que Tyler a choisit cette femme là pour l’accompagner, pour venir la chercher? Aucune des hypothèses ne la rassure et elle préfère ne pas poser la question. La réponse ne lui plaira pas.

Au lieu de cela, une demande plutôt simple et une information rassurante. Nettement plus que s' il lui avait annoncé qu’ils allaient dans Stoner Hill. Elle se tait et  le silence s’installe à nouveau. Pesant comme de la mélasse. La nuque légèrement courbée, une épaule contre la portière, quelques mèches folles qui dissimulent en partie l’expression de son visage, Wynonna regarde sans les voir les rues qui défilent. Et finit par trébucher sur les trop nombreuses interrogations qui la hantent. Pioche la mauvaise. La mauvaise formulation. Comment ça va se passer? La latina semble prendre un plaisir pervers à lui assener quelques mots d’une sauvagerie cruelle. La jeune femme relève brutalement la tête. Cherche le regard de Tyler dans le rétroviseur central. TMI.  Fucking TMI. Ses prunelles éméraldines sont élargies par la nouvelle déferlante d’angoisse. Elle avait bien saisi  que ce serait compliqué et douloureux. N’est pas completement stupide. Elle a jamais entendu comme quoi a spoonful of sugar help the medecine go down ? Connasse. Elle sert les mâchoires. Crispe ses mains en poings contre ses cuisses. Au moins le détective saisit le manque de tact de sa copine. C’est quoi le but? La voir s’effondrer pour le fun? Il ne tente plus d’adoucir. Trop tard. Confirme que ce sera laid et impitoyable. -Je voulais plutôt savoir comment ça allait se dérouler avant la pleine lune. Il reste plusieurs heures, comment est-ce que l’animal se manifeste. Est-ce vraiment le lever de la lune? Ça commence avant? Mais puisqu’on rentre directement dans les détails pratiques, est ce qu’il y a un moyen pour que ça se passe le mieux possible?

souffrir pour souffrir ne l'intéresse pas. Ça ne la branche pas. Laisse ce genre de plaisir douteux à d’autres. Il l’informe que Lucas sera avec eux et une tentative de sourire accueille ses paroles. Inconsciemment, sa main droite frotte son bras gauche bien que la cicatrice ne tiraille plus. L’infirmier a été doux avec elle. Calme et rassurant. -Que tous les quatre, répète- t-elle pensivement- Vous êtes combien en fait? Vous vous connaissez tous? -Ils étaient Legion, dans les égouts. Une masse de griffes et de fourrures. Un frisson au souvenir de cette marée de rongeurs. -Comme une meute?

Elle soupire. Regrettant l’absence d’un joint. Volontairement, elle n’a pas fumé avant de descendre, préférant être parfaitement lucide face à sa nouvelle réalité. Le tabac seul, elle évite, de peur que cela abîme son goût et son odorat. Elle ne peut pas se le permettre. Son regard se pose sur la nuque de la catcheuse. Intimidante. -Cela veut dire quoi d'être un Rat? L’essence du Rat? En dehors des pleines lunes, où je ne me souviendrais de rien, sera épuisée et paumée. Cela signifie quoi vivre avec un Rat? Qui toutes les nuits voudra retrouver sa forme animale.

Wynonna se redresse. Porte une main à  sa bouche et mordille l’ongle de son pouce. Vu l’état de ses doigts, il n’y a plus grand chose à ronger.  Une grimace fugitive de douleur quand ses dents attaquent la chair plus sensible et déjà à moitié abimée. La brigade a remarqué sa nervosité, s’inquiétant de savoir ce qui n’allait pas. N’a rien eu à leur répondre qui ne soit pas un mensonge. Ces trois dernières semaines, elle s’est isolée. Est moins sortie faire la fête comme elle le faisait après chaque week-end. Elle a dû gérer les questions indiscrètes de certains journalistes alléchés par cette histoire de groupe de copains tous disparus ensembles.  Tous, sauf une. Visite de la police aussi.  Ses réponses ont dû convenir, parce qu’elle n’a pas été convoquée au commissariat. Pour l’instant. -Et dans la journée? Ça change quelque chose d’être un Garou? -finit elle lâcher alors que la voiture ralentit et que la silhouette de Luca se matérialise sur le trottoir.

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Sam 16 Avr - 15:23 (#)

La tension dans la voiture rend le trajet inconfortable, entre la latina agacée d’avoir été entrainée dans cette pleine lune loin de ses potes et la rousse beaucoup trop stressée. La nouvelle rate se perd dans beaucoup de questions finalement très peu pertinentes qui ne semblent servir que d’échappatoire à une angoisse trop grande et visiblement mal contenue. Je lui répondrais bien que je n’en sais rien, que je ne me suis jamais amusé à rester dehors une nuit de pleine lune juste pour voir si la transformation coïncide parfaitement avec le levé de cette putain de lune, mais le sarcasme ne l’aidera probablement pas à se calmer. Je tourne sur la gauche à un virage avant de m’arrêter à un feu dans une rue moins animée. Je jette un coup d’œil à Wynonna à travers le rétroviseur et réponds à sa seule question utile :

« Evite de te battre contre la transformation. Ça ne ferait qu’aggraver les choses. » Conseil qui ne sera sans doute pas suivi. On se bat tous, au moins la première fois, comme un instinct irrépressible de vouloir rester humain à tout prix. On perd toujours à ce jeu-là. Son attention délaisse la transformation pour se porter sur les rats-garous en général. A travers les quelques contacts que l’on a eus, j’ai toujours omis de lui parler de la Horde. Quoi de mieux pour faire fuir quelqu’un comme elle que de lui apprendre qu’elle devra rejoindre un groupe de rats-garous avec ses lois et ses traditions ? Et puis pour l’heure la Horde ne l’apprécie pas beaucoup aux vues de la manière dont elle est devenue l’une des nôtres. Ce n’était pas le bon moment pour lui en parler, et ça ne l’est toujours pas, elle a déjà suffisamment à faire ce soir avec l’épreuve qu’elle va subir. « On est… un bon paquet. » C’est comme si elle parlait pour baisser son stress, sauf que ça ne semble pas marcher et que la seule chose qu’elle parvient à faire c’est augmenter le nôtre. « Tout ça, tu vas pas tarder à le découvrir. »

Ce n’est probablement pas la réponse qu’elle attendait, mais je ne vois pas bien l’intérêt de passer un temps considérable à lui raconter ce que ça fait d’être un rat-garou alors qu’elle en aura une image très nette dès demain. Et puis en plus, nous sommes arrivés à destination. Je trouve sans trop de mal une place et me gare à proximité du bar où nous allons. Pour l’heure, la rue est assez calme, mais elle ne tardera pas à se remplir avec l’arrivée de la nuit et des fêtards. L’étudiant infirmier qui attendait dehors nous rejoint, affublé d’un jogging et d’un tee-shirt publicitaire beaucoup trop grand pour lui. Des fringues qu’il n’aura aucun regret de détruire en se transformant. Promptement, Erica sort de la voiture alors que je coupe tout juste le contact. Elle déplie sa grande carcasse comme si l’habitacle n’avait été qu’un espace bien trop clos incapable de la contenir. Je sors à mon tour de la voiture et la verrouille une fois tout notre petit groupe à l’extérieur. On franchit les quelques pas vers Lucas qui nous salue gentiment avant de tourner son attention vers Wynonna :

« Ça va mieux ton bras ? Les bandes adhésives ont tenues ? »

Sans attendre la réponse de la rousse, Erica passe en tête de notre étrange petit groupe tandis qu’on lui emboite le pas et que les deux autres discutent. Quelques mètres plus loin, la grande rate s’engouffre dans le bar et nous la suivons. La salle est emplie de conversations calmes et la clientèle est curieusement clairsemée. Des duos ou des petits groupes sont installés ça et là autours de tables en bois avec un verre ou un panier de chips devant eux. Quelques regards se lèvent vers nous tandis qu’on se dirige vers le comptoir. La plupart de ces visages sont familiers, et pour cause, le bar appartient à la Horde et se trouve être un lieu de passage pour accéder à la vieille station souterraine. Chacun de ces clients quittera son siège dans les heures qui suivent pour aller se terrer au nid dans un coin tranquille des égouts pour y passer une nuit mouvementée. Si on s’était contentés d’aller au nid, on n'aurait pas eu besoin de s’y prendre aussi tôt, mais pour accéder à la station et éviter le choc des égouts à la nouvelle, il fallait bien s’y prendre avant que le bar ne ferme. La propriétaire derrière le comptoir essuie une pinte avec un torchon dans un mouvement des plus clichés en nous regardant approcher. C’est une petite dame d’une cinquantaine d’années à la peau sombre tannée par trop de soucis, l’air vive et rigoureuse. Elle repose sans brusquerie le verre désormais propre et nous fait signe de la suivre dans la réserve. La pièce est plus étroite si bien qu’à peine une ou deux personnes de plus auraient pu y entrer. La porte se referme et étouffe les bruits de conversations des clients. La réserve en remplies de hautes étagères sur lesquelles s’entassent des snacks de toutes sortes et au sol se trouvent de grosses caisses pleine de bouteilles. La patronne se tourne vers nous, jette un œil à la rousse et demande :

« Alors, c’est elle ?
- Ouai.
- Humph. » La propriétaire regarde Wynonna des pieds à la tête comme s’il essayait d’évaluer sa dangerosité ou sa valeur. « Je l’aurais imaginé plus impressionnante. » Probablement à cause du fait qu’elle a été actrice dans une attaque contre nous. Je me contente de hausser les épaules tandis qu’elle reprend en nous montrant vaguement le sol : « Faut passer par la trappe. Après il y a plus qu’à suivre le chemin. Demain matin vous serez coincés dans le bar jusqu’à ce qu’on vienne vous ouvrir. J’enverrai mon neveu vers huit heures. Et foutez pas la merde en bas ! Je veux qu’on retrouve les choses comme on les a laissées. »

Sans nous laisser le temps de la rassurer sur notre non-envie de vandalisme, elle quitte la réserve en nous abandonnant comme des enfants qui viendraient de se faire houspiller. Sans un mot de plus, Erica attrape la poignée de la trappe et l’ouvre, révélant devant nous un genre d’escalier en bois rudimentaire comme ceux menant aux greniers qu’on peut voir dans les films, sauf que celui-ci s’enfonce dans les souterrains et les ténèbres. Je jette un œil à Wynonna :

« Tu veux passer devant ? Promis, ça ne mène pas aux égouts. »

Enfin, techniquement on peut accéder aux égouts en s’enfonçant bien plus loin que la station Bossier, mais ce n’est pas vraiment le but ce soir, alors autant éviter de lui en parler.
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Wynonna Marshall
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Ven 13 Mai - 12:09 (#)

Trop de questions qui se bousculent, trop de questions qui ne sont pas réellement importantes face au tsunami qui va bientôt déferler sur elle. Wynonna ignore comment elle devrait réagir. Ce qui serait le comportement le plus adapté avec des personnes qui se connaissent depuis longue date, qui ont des raisons valables de ne montrer aucune sympathie à son égard. La rousse se sent isolée et vulnérable. La gamine chelou au collège qui n’est jamais choisie. Elle aimerait être ailleurs, elle aimerait pouvoir oublier une fois pour toute l’angoisse qui l’étreint et qui n’a cessé de la dévorer depuis plusieurs semaines. Elle ne s’est tourné vers personne et ne s’est pas confiée, gardant pour elle le poids de ces secrets. Ce n'est pas son truc, les secrets. Elle n'a jamais aimé ça. Ni les siens ni ceux des autres. Elle a tenté, vaguement, de chatter un peu sous couvert de l’anonymat du web, sans parvenir à trouver vraiment un soutien qui ne lui paraisse pas superficiel.

Elle devrait se taire au lieu de remplir l’espace de paroles qui doivent leur paraître ineptes. C’est de la faute de Tyler. Pourquoi n’a t’il pas allumé la radio ou n’importe quoi? Quelque chose pour meubler! Le regard perdu au dehors, elle regarde défiler cette ville qu’elle adore mais à laquelle elle se sent étrangère en cette soirée oppressante. Elle écoute le conseil offert. Ne pas se battre contre la Métamorphose. Un haussement d’épaule qui ne diminue pas la boule qui prend toute la place dans son ventre. Le ton du rat garou n’est pas acerbe, juste un peu blasé par la salve de ses paroles. Believe me, I feel you.

Ils étaient Legion dans les égouts, une multitude que son esprit affolé a multiplié plus efficacement que la pêche miraculeuse ou les petits pains. Pas certain que le Père Adamson approuve ce miracle moderne. Elle n’a pas l’intention de passer du temps avec d’autres rats garous, elle a sa propre vie à mener! A remettre sur les rails avant que ses projets ne soient vraiment foutu. La rousse décide de ne pas creuser davantage, il reste vague et n’a clairement pas l’intention d’aller dans les détails. Ça ne sert à rien d’insister. Pas envie d’aller à l’impasse pour un -Tu saura plus tard-

C’est un peu plus facile lorsque Lucas les rejoint. Elle lui adresse un rapide sourire, reconnaissante de sa gentillesse tranquille à son égard. Un peu amusée, peut être, par son accoutrement, qu’elle devine prévu pour être réduit en lambeau par l’Animal. Retrouver la rue aide aussi. Elle n’est pas mécontente de quitter la voiture et la tension malaisante qui régnait entre eux. Wynonna marche un peu en retrait, laissant passer devant le détective et l’imposante Latina. Si Tyler n’est pas ouvertement hostile, Erica, elle ne tente pas de dissimuler son agacement à son égard. Deal with it! Plutôt que de se montrer ouvertement désagréable, ce n’est pas le moment de laisser la bride à son tempérament impulsif, elle se concentre sur sa discussion avec l'infirmier.  -Oui, merci! C’était très bien. La plaie s’est refermée, j’ai plus rien, sauf une cicatrice encore assez rouge et qui me démange parfois. Mais j’ai pu reprendre le travail assez vite! -une brève hésitation, alors qu’elle poursuit, réalisant qu’elle s’apprête pour la première fois à mêler délibérément les deux aspects encore opposés de son existence.  -Il faudra que tu passes au restau’ où je cuisine, tu as largement mérité que je t’offre un repas!

Une pointe d’étonnement quand le petit groupe se dirige dans un bar mais franchement, elle ne va pas refuser. Une bière ou deux pour faire redescendre le stress, peut être l'occasion de permettre à Erica de réaliser qu’elle n’est pas Cruella d’Enfer. L’idée n’est pas complètement illogique, il reste encore un peu de temps avant d’entrer dans le vif. Le bar a cette ambiance un peu particulière de ceux qui servent majoritairement une clientèle en particulier, pouvant déranger un consommateur non habitué. Wynonna n’est pas affectée par cette impression intimiste, naviguant dans ce monde et cuisinant pour diversité de clients. Elle ne dévisage pas les clients, emboitant  le pas au trio qui va droit vers le comptoir. Un temps d’arret pourtant, quand la femme en charge leur indique de la suivre. Pour rejoindre une pièce réservée au personnel dont le bric à brac sert pour répondre à tous les besoins inattendus. La rousse reste en arrière, n’aimant pas se retrouver enfermée dans un espace aussi clos une fois la porte repoussée. Au moins, ils ne sont pas sous terre. Elle se raccroche à cette information concrète, regrettant l’absence d’une fenêtre qu’elle pourrait ouvrir. Les battements de son cœur se sont déjà accélérés alors qu’elle se déplace pour sentir dans son dos la fermeté d’une des étagères surchargées, ne s'éloignant pas de la seule issue.

La reflexion de la femme l’hérisse et elle retient de justesse une révérence moqueuse. Ce sont ses nerfs qui parlent. Fais toi oublier. Visiblement, c’est une connaissance des trois et ils ont un arrangement. C’est pas le moment de froisser la…. La trappe? Elle vient de dire quoi là? Les traits de Wynonna qui avaient pris une expression fermée, à la limite de la belligérance se modifient sous les implications. L’inquiétude de la patronne pour ses marchandises est un vague bourdonnement. Une des mains de la cuisinière s’est refermée sur le montant en bois du meuble dans son dos. Il lui faut quelques secondes pour faire refluer cette nouvelle montée de désarroi qui touche au supplice. Indifférente aux échardes qui se plantent dans la pulpe de ses doigts, ses phalanges ont blanchi. Faut passer par la trappe. Erica l’ouvre sans hésitation alors que son esprit achève de la torturer, lui faisant entendre la lourde clef tournant dans la serrure, glas sinistre. Quand la porte est juste refermée après le passage de la propriétaire. Est ce qu’elle veut passer devant?! Il est sérieux? Il est sérieux! Elle lui a demandé deux choses. Pas se retrouver avec trop de personnes et pas de souterrain. Il a dit oui! Pourquoi est-ce qu'il fait ça!

La rancœur et la peur se mêlent dans un cocktail dégueulasse au fond de sa gorge. Pourtant, sans donner voix aux reproches qui se bousculent sous son crâne, elle parvient à articuler d’un ton presque normal, s’étonnant elle-même. -Non, non, allez-y. Je vous suis. Vous pourrez me guider comme ca. -Erica n’attend pas d’autre invitation. Elle était là au cas où la nouvelle avait l’intention de jouer les filles de l’air. C’est pas le cas, elle va pas continuer à  attendre que Princesse se décide ad vitam aeternam.. Elle descend les marches qui grincent sous sa musculature sans se poser d’autres questions. Lucas jette un regard  dubitatif mais le petit signe du menton qu’elle lui adresse semble le décider. Il sait que Tyler ne laissera pas Wynonna seule, elle est encore trop imprévisible. Elle le regarde à peine. Attend que le blond descende à son tour. Force une plaisanterie à ses lèvres engourdies. Elle ne descend pas. -Généralement, les mecs qui veulent que je les suive dans des caves lugubres, ils m’offrent un verre avant. La base quoi.

Est ce qu’elle a réellement entendu la clef dans la serrure? Est ce qu’ils sont réellement enfermés dans la réserve? Ça n'a pas de sens en fait. Les serveurs peuvent avoir besoin des bouteilles en plus, des réserves de cacahuètes ou n’importe. Ils vont perdre du temps à devoir à chaque fois déverrouiller la porte. Avec une nonchalance qui est bien trop superficielle, bien trop factice, démentie par la raideur de ses poignets et l’intensité de son regard, elle se détache du mur. Elle aurait jamais du, jamais, jamais, jamais du accepter de les suivre. De le croire. Elle ne va pas sous terre! Elle ne supporte même plus de rester enfermée une seconde de plus. Deja, elle a l’impression qu’elle étouffe et qu’elle va tomber dans les pommes. Ses prunelles évitent soigneusement celles de Tyler. D’un coup de pied vif et soudain, elle repousse le couvercle de la trappe qui retombe sur l’escalier. Qu’elle se blesse les orteils sur le bois brut ne l'arrête pas. Mauvais choix de chaussures, les sandales. Ne l’arrête pas plus le tissu trop fluide de sa robe qui s'emmêle dans ses jambes. Immédiatement elle fait volte face, le bousculant d’un coup d’épaule pour se précipiter vers la porte de la réserve qu’elle ouvre à toute volée, la faisant rebondir sur le mur tant le geste est brutal. Elle ignore exactement de combien de temps elle dispose avant qu’il réagisse, mais elle n’ y réfléchit pas alors qu’elle déboule dans la salle principale, se dirigeant droit vers la sortie du bar.
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Ven 13 Mai - 15:22 (#)

La tension de la pièce semble grandir peu à peu, bien que rien de particulier ne se passe. D’où vient ce sentiment singulier ? De l’approche de la lune qui se fait plus pressante ? Ou alors du fait que la rousse d’habitude si bavarde semble être devenue muette et avec une expression faciale vacillante et cachant mal son anxiété ? Sans doute l’inquiétude normale et terrible que fait naitre l’idée de l’approche de la première transformation qui est toujours d’une rare brutalité et d’une violence tant physique que psychologique. Elle refuse de passer devant avec des arguments plutôt logiques. Sans se faire prier, la grande rate-garou disparait déjà dans l’escalier mais la rousse ne fait pas un seul geste pour la suivre. Lucas se glisse dans l’ouverture à son tour nous laissant seuls tous les deux. Son regard est fuyant, c’est à peine si elle me regarde en face et elle ne semble toujours pas plus décidée à avancer. Je m’apprête à lui demander ce qui lui arrive quand elle lâche une plaisanterie. Une tentative de repousser le moment tant redouté sans doute, mais ce n’est pas en restant dans cette pièce qu’elle vivra mieux sa pleine lune. Elle finit par quitter son poste d’observation avec une certaine raideur anxieuse, se décidant enfin à suivre les deux autres rats-garous déjà en route. Ce contretemps n’était qu’un moment de stress, un engloutissement subit de la réalité de la pleine lune qui s’approche, sans doute. Mais je ne réalise qu’un peu tard à quel point de je me trompe.
Le claquement violent et brutal de la trappe résonne lourdement dans la pièce en un écho inattendu et funeste, coup de tonnerre d’une folie qui semble subitement lui arracher son esprit. Curieusement, la première pensée qui traverse mes songes durant les quelques millisecondes qui suivent est de me demander si elle est bien consciente que la trappe s’ouvre dans les deux sens. En un temps extrêmement court, un millier de pensées s’emmêlent, trop courtes et anarchiques pour être réellement articulées. L’incompréhension face à cette fuite subite et inexpliquée, la lassitude de toutes ces conneries, une pointe de renonciation vient bercer la fatigue ressentie face à toute cette situation puis une certitude terrible : si elle s’en va, ça va être un massacre. Brutalement, comme un noyé qui s’arrache enfin à la surface froide étouffante d’une étendue d’eau trop agitée et profonde, j’arrive à sortir de la stupéfaction pour la suivre dans la pièce principale. Le claquement sinistre du bois de la porte de la réserve venant s’écraser contre le mur a fait naitre une clameur parmi les quelques clients. A son passage un vacarme de protestation s’est élevé, indiquant qu’ils ont pour la plupart compris ce qu’il se passait. Beaucoup d’entre eux étaient déjà hostile à la rousse à cause de la manière dont elle a été contaminée et cette animosité se lit sur les traits de quelques-uns. Avant même qu’elle ait pu atteindre la porté accédant à l’extérieur, un des clients les plus proches de l’ouverture s’est glissé hors de sa chaise pour se dresser sur son chemin. Le comparse avec qui il prenait une bière se lève à son tour comme plusieurs autres clients se rapprochant d’elle, lâchant ça et là des « Tu vas où au juste ? », « Tu fous quoi ? », « C’est la meuf de l’attaque ? », « Elle a rien à faire là. ». Le reste des remarques et des questions se mêlent en amalgame de mots peu compréhensibles mais assurément méprisants ou agressifs. Rapidement, je rejoins la petite dizaine de rats-garous composant la clientèle et me faufile entre eux. Je sinue dans le groupe ressemblant à un assemblage étrange et inattendu de gens ayant l’air de n’avoir rien à faire les uns avec les autres, de la meuf tatouée qu’on imagine bien sur une grosse Harley au gars en costard qui aurait plus sa place dans une banque pour riche. La thérianthropie à ça d’intéressant qu’elle force des gens de tout horizons à se réunir, avec le lot de conflits que ça peut entrainer. J’arrive enfin près de Wynonna, m’arrêtant à un mètre d’elle. Un gars qui la dépasse ayant l’air d’un banal père de famille lui bloque la porte et son compère envahit son espace vitale en lui disant des choses que je ne parviens pas à distinguer dans le vacarme général. Pour essayer de capter son attention, je l’appelle :

« Wynonna. » Qu’est-ce que je suis censé faire au juste ? L’attraper pour la tirer dans la réserve de force ? Et puis quoi après ? C’est pas franchement une solution. D’un air oscillant entre l’effarement, la curiosité et l’exaspération la plus totale, je lui demande : « Mais qu’est-ce que tu fous ? » Rapidement je me ressaisis, constant que la raison de sa tentative de fuite irrationnelle importe peu. Ce qui compte c’est de lui faire abandonner son projet stupide. D’un air un peu plus assuré et parlant suffisamment fort pour outrepasser les bavardages alentours, je lui demande : « Tu comptes faire quoi au juste ? Aller dans la rue et te transformer devant tout le monde ? Attaquer les passants ? C’est ça que tu veux ? »

De nouveau, chacune des personnes présentes y met son grain de sel, commentant ou râlant, certains se moquant même de la nouvelle. Non loin derrière, un ton railleur nous porte : « Elle nous a bien attaqué nous, alors pourquoi pas ? » Je me contente de les ignorer en fixant mon regard dans le sien, essayant désespérément de lui faire comprendre que la fuite n’est pas une solution, que rien ne pourrait être pire que fuir. Et si jamais elle s’obstine, je crains vraiment pour sa sécurité. Sa fuite nous mettrait tous en danger. Un fait divers avec un rat-garou attaquant en pleine ville lancerait surement la NRD sur la piste de la Horde. J’en suis conscient. Tous les gens présents en sont conscients. Sauf elle. Si elle s’obstine, les rats-garous qui l’entourent feront tout leur possible pour l’empêcher de s’en aller. Leur vie est en jeu. D’un ton qui se veut compatissant masquant plus ou moins efficacement mon angoisse, je lui dis :

« Allez, viens. C’est pas grave. On flippe tous la première pleine lune. »

J’espère qu’en disant ça certaines des personnes qui nous entourent trouveront un peu de compassion pour calmer leur colère. Derrière moi, ressortis de la trappe, j’entends les pas légers de Lucas accompagnés de ceux d’Erica qui trahissent au moins un vif agacement si ce n’est de la colère. Je ne prends pas une seconde pour me retourner vers eux, trop focalisé sur Wynonna. Il faut qu’elle me suive. C’est sans doute la dernière chance qu’elle a de le faire volontairement.
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Dim 15 Mai - 10:51 (#)

Elle est certaine, absolument certaine que si elle reste dans la petite pièce close et poussiéreuse, elle va s’évanouir. Devoir se rapprocher de cette trappe funeste pour descendre dans les entrailles de la terre est au-dessus de ses forces. Tyler l’a trahie. Elle ignore pourquoi il a choisi de ne pas respecter sa demande, si c’était une manière détournée de lui faire payer encore une fois l’agression dont les rats ont été victimes. C’est facile, après tout, elle est la seule encore en vie. Ou du moins, la seule qu’ils ont sous la main. Pourtant, elle se force. Désireuse de ne pas compliquer encore les choses, de ne pas subir cette opprobre réelle ou imaginée qu’elle ressent. Elle descend. Tout va bien se passer.

Non. C’est un enfer. Devant la gueule ouverte plongeant droit dans l’obscurité, son cerveau reptilien prend le dessus. D’un geste violent et dénué de toute préméditation, Wynonna claque le couvercle et recouvre l’ouverture de ce puits méphitique. C’est un début, un très bon début. Pas assez cependant. Elle est certaine que si elle reste là, le détective va la contraindre à suivre ses projets, le peignant à cet instant avec des traits bien plus durs qu’il ne le mérite. Mais la rousse n’est pas en mesure de faire le tri dans ses stimuli neurologiques rongés par une anxiété qui n’a cessé d’enfler depuis trois semaines et qui atteint ce soir son paroxysme.

Elle déboule dans la salle du bar.

Elle déboule dans la salle du bar, et les étrangetés auxquelles elle n’avait pas prêté attention en entrant prennent tout leur sens. La diversité des clients, l’atmosphère intimiste de l’endroit, les regards appuyés que certains leur ont lancé ou les discrets signes de tête adressés aux trois rats-garous. Le calme qui régnait implose. Ils se lèvent, se dressent. Un homme et une femme, ceux qui étaient les plus proches de la porte principale se placent devant et entravent efficacement sa fuite. Le message est limpide, si elle veut sortir par là, elle devra d'abord les obliger à se déplacer. Leur posture déterminée promet que cela n’arrivera pas dans la facilité.

Wynonna s’arrête net avant de les bousculer. Affolée, elle tourne la tête tenter de trouver une autre issue, allait repartir dans une transversale quand plusieurs autres buveurs se sont levés à leur tour. Elle recule si sèchement qu’elle bouscule une des tables, manquant de la renverser tout en se cognant durement l’arrière des cuisses. Les battements de son cœur battent une chamade qui l’assourdissent, pas assez pour ne pas entendre les remarques acides et les réflexions hostiles. Un brouhaha qui l'agresse physiquement. Les prunelles claires de la rousse frôlent plusieurs visages alors qu’elle recule vers le centre de la pièce avant de changer une nouvelle fois de direction, sans parvenir à trouver un moyen d’échapper au périmètre circulaire qui l’emprisonne de plus en plus étroitement. Un de ses pieds est nu, sans qu’elle ne sache à quel moment elle a perdu sa sandale, et lointain, très lointain, la sensation désagréable de sa poitrine frottant contre le tissu de sa robe.

Un bras qu’elle tend devant elle, l’autre replié contre son ventre. Elle ne peut pas faire un pas en arrière quand une silhouette massive surgit juste devant son nez, le bout des doigts frôlant le torse trop imposant. Il baragouine des mots désagréables, des mots qui la condamnent et qui forment une masse incompréhensible malgré sa proximité. Ou à cause de cette proximité. -Laissez moi partir, je peux pas… je peux pas!!! -bien sûr que sa voix  est teintée d’un désespoir fragile. Elle halète alors qu’elle tente de reprendre sa respiration qui s’est emballée. Elle note que pas un n’a tenté de la restreindre physiquement et elle s’y accroche farouchement pour tenter de se calmer. Les notes de son prénom dans la bouche de Tyler. Rapidement Lucas le rejoint, éloignant un peu le mastodonte qui finit par s’écarter avec un grommellement désagréable au fond de la gorge. Elle relève les yeux vers le détective et sent que sa langue reste collée à son palais. Ne trouve pas les mots alors qu’elle tressaille visiblement sous les invectives qui se clairsement. Les rendant ironiquement plus audibles.  Elle secoue la tête, violemment, quand il poursuit, quand il lui rappelle les risques très réels de cette nuit si elle n’est pas dans un environnement adapté. -Je sais! J’ai pas oublié! -Elle tourne la tête vers Lucas qui en rajoute avec le timbre de celui qui a l’habitude d'être au contact de patients agités. Pourtant, il ne l’infantilise pas. -Tu n’es pas en danger avec nous, on sait tous les deux que c’est difficile ce qui t’attend mais déjà, en venant avec nous, tu as franchi le plus gros. Je te demande juste de nous faire confiance pour t’aider à passer cette étape.

Elle a la gorge sèche. ses épaules et son ventre se creusent et se soulèvent à mesure que sa respiration se calme un peu, que sa panique redescend. -C’est pas… non pas de transformation publique ou quoi. C’est pas ça, le problème! -bien sur qu’elle est frustrée! Elle était prête à faire des efforts. A se plier à des règles inconnues, justement pour ne pas créer de problèmes ou d’esclandres. Et lui, il la piège salement. Alors qu’elle a déjà la pleine attention des deux hommes (et des autres), sa main droite se saisit du poignet de Tyler, l’enserrant entre ses doigts encore fébriles. Elle déteste être au centre de l’attention de cette manière, déteste devoir s'expliquer face à une audience qui désapprouve sa présence et aurait sans doute préféré que son cas soit réglé dans les égouts. -Pourquoi tu m’as menti? finit t’elle par souffler, la lèvre inférieure tremblante, au bord des larmes. -Je t’ai demandé de ne pas aller sous terre. Qu’on ne s’enferme pas dans une cave ou autre. -C’est un supplice, un supplice de devoir éclaircir ce qui vient de se passer là maintenant, comme ca. Parce qu’il se trompe en croyant qu’elle voulait juste lui fausser compagnie. Sa main libre froisse et défroisse sa robe contre sa cuisse dans un mouvement inconscient. Quelques instants, son regard passe sur Lucas, il est peut être à même de présumer de ce qu’elle va dire, déjà son attention retourne sur Tyler. -C’était pas un caprice. I can’t. I just can’t going underground. since, you know… Même pour garer ma voiture dans un parking souterrain, c’est presque impossible! Évidement que je flippe! Ca fait trois putain de semaines que je flippe! Mais j’suis là, non? Je me suis pas barrée à l’autre bout des US, non? Je fais ce que je peux! mais cette trappe là… ce sous sol… ça, je peux pas. Comment je peux te faire confiance maintenant, Tyler?

Elle va se mettre à pleurer. Elle va se mettre à pleurer. Non. Fuck no. Contre le bras de Tyler, les doigts de Wynonna  se remettent à trembler alors qu’elle lutte pour ne pas se désagréger dans les secondes qui viennent. Il lui reste un brin de fierté qui lui interdit d’offrir satisfaction à ce public hostile.
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Mer 25 Mai - 9:31 (#)

Les voix des rats-garous se mêlent et la rumeur enfle dans le bar. Une agitation nourrie par le douloureux souvenir de l’attaque de la dernière pleine lune et de l’influence de celle en train de tomber sur la ville. En un seul coup d’œil à mes congénères, je comprends que certains vont vite perdre patience. Dans d’autres circonstances, ils auraient peut-être pu se laisser attendrir par la détresse manifeste de la rousse, mais personne n’ a oublié pourquoi elle est comme nous à présent. Difficile de la regarder sans penser qu’elle, contrairement à certains des nôtres, a survécu. Lucas essaie de la calmer à son tour, ce qui semble un peu fonctionner. Les regards méfiants et colériques se muent chez certains en des airs incrédules et curieux. Un « c’est quoi ton problème alors ? » s’élève même de la petite foule alors qu’elle me saisie subitement le poignet. Son geste me surprend, mais bien moins que ses accusations. Je me suis vraiment donné du mal pour remplir ses exigences agaçantes, et maintenant elle ose dire que je lui ai menti. Elle n’a jamais parlé des souterrains, juste des égouts. Avant que je puisse émettre une objection outrée, elle part dans une diatribe désespérée et affolée sous mon regard qui passe d’offusqué à un peu compatissant. Mais je ne peux rien faire de plus pour elle.  

« T’as dit pas les égouts, et c’est pas les égouts. J’ai pas mieux en stock. »

La fin de ma phrase est colorée du ton exaspéré de quelqu’un qui aurait réussi à soulever une montagne mais à qui ont demanderait de l’envoyer sur la lune en prime. Est-ce qu’elle se rend compte d’à quel point c’est déjà un exploit d’avoir réussi à faire accepter qu’elle passe sa première pleine lune avec juste quelques rats-garous plutôt qu’avec la Horde ? Est-ce qu’elle comprend que cette putain de station souterraine est notre meilleure option ? Dans le murmure de la foule, de petites disputes se font entendre entre ceux qui compatissent et ceux toujours en colère à son encontre. Un « Ouai bah elle avait pas si peur des souterrain le mois dernier… » perce le petit vacarme qui se forme mais je continue d’observer la nouvelle rate qui me tient toujours et qui semble à présent être au bord des larmes. D’un ton de compassion usée tirant vers l’exaspération, je lui dis :

« On peut aller nulle part ailleurs. C’est le seul endroit qui ne soit pas les égouts et dans lequel on peut assurer notre sécurité et celle des autres. Tu comprends ? »

J’ai fait de mon mieux, maintenant c’est à son tour. Derrière nous j’entends Erica soupirer bruyamment et je comprends que sa patience n’est pas infinie. Elle a sans aucun doute l’habitude d’embarquer des gens en état de choc qui refusent de bouger. En général c’est pour tirer des personnes tétanisées devant des flammes léchant la pièce où elles se trouvent durant un incendie, mais la procédure est sans doute la même. A côté de nous, Lucas commence à fouiller dans le sac qu’il a amené dans un bruissement très caractéristiques d’un fatras remué. Il finit par en tirer un flacon en plastique orange contenant des pilules et les tend vers nous.

« J’ai des calmants. Ça ne fera probablement pas effet très longtemps mais c’est toujours mieux que rien.
- Quoi que vous fassiez, faites-le vite. La nuit va pas vous attendre. »

L’intonation de la patronne du bar postée à quelques mètres de l’attroupement a surpassée toute la rumeur du groupe de clients qui nous entoure. Elle sait pertinemment qu’aucun des rat-garous présents ne partira tant que la rouquine ne sera pas entrée dans ce foutu tunnel. Ils ont trop à perdre si elle s’obstine et se transforme ici avant de fuir dans la rue. Aucun d’eux ne laissera quelqu’un faire ainsi du tort à la Horde. Si Wynonna traine trop, on risque finalement d’être bien nombreux à descendre par le tunnel de la cave et elle risque de ne pas apprécier la méthode qu’ils auront pour l’entrainer en sécurité. Mon regard cherche celui de la rousse. Si elle a pu suivre des connards dans les égouts, elle trouvera bien la force de descendre dans le tunnel.

« Démerde toi comme tu veux, mais trouve un moyen de descendre là-dedans. Et vite. »
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Dim 19 Juin - 10:31 (#)

Wynonna comprend parfaitement que la situation est en train de dégénérer. Qu’elle en est en partie coupable en refusant sans explication logique de descendre dans ce trou… à rat. Très littéralement. L’hostilité est aussi épaisse qu’un goudron fraîchement coulé et elle a bien compris qu’en aucun cas, l’assemblée ne lui permettra de quitter le bar. Les enjeux pour cette communauté sont trop grands et la mise en péril d’un mode de vie qu’elle ne comprend pas, qu’elle refuse de comprendre, bien réel pour ces étrangers. En même temps, elle ne leur doit rien. Ils ont assassiné quatre de ses amis sans le moindre retour de conscience.

Elle se tait. parce que la rousse ne sait pas quoi dire de plus. Parce que la patience du détective privé, némésis sous des traits d’adonis est de plus en plus tenue, perceptible dans la manière dont ses mots s’effilochent à son égard. Les prunelles limpides louvoient jusqu’à l’infirmier, reviennent sur le blond. Un frisson. Elle ne sait plus. Est ce qu’elle a dit égout? Est ce qu’elle a dit souterrain? Ce n’est pas le moment de comparer ses messages, ça n'aurait aucune influence et ne ferait que renforcer l’image d’une mauvaise foi qui n’est pas tout à fait juste. La chef n'a pas de souvenirs clairs des mots précis employés. Finalement, on s’en fout. Elle est coincée ici. Au milieu d’une foule désagréable.

Les arguments s’accumulent et ils sont d’une logique exaspérante. Elle tressaille à la remarque sournoise qui lui est décoché. Un regard qu’elle tourne vaguement dans la direction. Mais ta gueule, connard. Elle tient sa langue. Un véritable effort, mais ce n’est pas le moment. Quelques heures, quelques heures à supporter ce ramassis d’inconnus et plus jamais. Wynonna a cédé pour première pleine lune et il s’ancre en elle la certitude qu’elle trouvera une autre solution pour les prochaines. Mais elle sait déjà qu’elle ne veut plus se confronter à eux. Qu’ils disparaissent de sa vie. Kumbaya my ass! La jeune femme réalise avec un temps de retard que ses doigts tiennent encore le poignet de Tyler et elle le relâche avec un vague murmure d’excuse. Un hochement de tête raide et contraint. Elle a compris oui, mais la perspective de s’approcher de cette bouche béante torture son ventre. Lui donne envie de vomir. Descendre. Marche après marche. De sentir les murs se refermer sur elle, prêts à l’ensevelir. Tout va très bien, madame la Marquise. Elle est pâle, si pâle et elle n’en mène pas large. Un spasme, une convulsion de tous ses os quand elle se voit passer les prochaines heures sans possibilité de fuite. Coincée. Ce qui est aussi absolument nécessaire pour éviter le risque d’un massacre sous sa forme animale. Les paramètres rationnels n’ont rien de brumeux. C’est dans leur application concrète que réside le nœud gordien. Elle referme les bras sur elle, tentant de contenir ses tremblements, s’adossant contre la table. Ce qu’elle voit, ce qu’elle n’a pas le choix. Si elle ne se transforme pas, si elle a échappé par miracle à la contamination, elle n’a pas la folie de croire qu’elle pourra survivre à cet enfermement avec les garous. Elle est baisée quoi qu’il arrive.

-J’ai bien saisi oui. -subtexte : je suis pas si conne. - je vais essayer. Elle n’arrive même pas à être curieuse de ce que peut bien trifouiller Lucas. Qui pourtant lui offre une porte de sortie médicamenteuse à laquelle elle se raccroche comme à la dernière racine au-dessus d’un précipice menaçant de la faire disparaître par dessus la falaise. Elle choppe la boîte en plastique et sans même lire ou regarder la moindre information fait glisser trois gélules dans le creux de sa paume. -Merci. -Politesse, éducation et courtoisie minimale qui ont été gravées dans son adn par son éducation classe moyenne. Trouver une bouteille d’eau n’est que l’affaire de courtes secondes. Impulsive, refusant de se laisser le temps de peser le pour et le contre, au pire quoi, elle sera shootée pour sa première transformation. Ho, ce serait vraiment une perte abominable, elle ne s’en remettra jamais, ou alors elle sera anesthésiée quand les rats feront bombance de sa chair. Est ce qu’ils ont bouffé ses potes? C’est pour ça qu'il a pas de cadavres? Le crime parfait, putain. Elle avale les trois pilules coup sur coup, balayant les visages farouches, antagonistes qui l'entourent. Fuck you, fuck you and… Fuck you too, Tyler pour ce que tu viens de me jeter à la gueule, au cas où c'était encore un peu confus. Au bout de la dixième fois.. Sa nature la pousserait à l'exprimer vocalement. Cool, elle commence à apprendre la vertue du silence.

Impasse. Non, elle ne sent pas encore la couverture chimique avoir le moindre effet. Mais elle ne peut pas attendre de sentir la vague de coton l’envelopper. Elle a un sursaut de défiance, il faut qu’elle le capitalisme. Pivotant sur la pointe de ses sandales, elle revient en arrière, like a queen, baby, retournant sur ses pas jusqu'à gagner la réserve. Qui lui paraît bien plus glauque qu’elle ne l’est véritablement. La confidence toute nouvelle qui chantonnait en elle manque de s’évanouir derechef en retrouvant la trappe ouverte. Okay. Vu qu’il est hors de question qu’elle autorise l’un des rats à poser la main sur elle pour la forcer à descendre, elle doit le faire toute seule, comme une grande. La paume qui enveloppe la rampe. Frisson assassin. En respirant par la bouche, luttant contre l'hyperventilation, elle s’engage sur la première marche. Puis la seconde. Avant de se contraindre à les dévaler toutes jusqu’à atteindre un sol en béton sans fioriture. Elle ferme les paupières. Vertige. Plongée dans le noir, elle trouve un mur contre le mur contre lequel elle s’appuie de tout son long. Avant de se laisser tomber par terre, une joue posée contre ses genoux, ramassée sur elle-même. Elle bouge plus d’ici. Ils ont obtenu ce qu’ils voulaient, foutez moi la paix.

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Sam 2 Juil - 17:27 (#)

La tension a envahi la pièce comme une infiltration d’eau discrète qui finit pourtant bel et bien par tous nous noyer. Et dans cet océan de colère contenue et de ressentiment débridé, elle parait bien chétive et pâle, objet de l’attention indésirable d’une foule qu’elle aurait sans doute préféré ne jamais rencontrer. D’un geste vif que je devine désespéré, elle récupère les gélules offertes par l’étudiant infirmier et les gobe avec précipitation comme si elles allaient s’envoler et l’abandonner à son sort. Dans les murmures de la foule qui voit enfin une issue à cette situation odieuse, elle tourne les talons et se dirige vers la pièce qu’elle avait pourtant fuit plus tôt avec pertes et fracas. Ce revirement subit fait se lever des sourcils étonnés parmi les clients du bar et des regards interloqués et soupçonneux s’échangent. Rapidement, Lucas, Erica et moi lui emboitons le pas pour retourner vers l’ouverture nous menant à notre abri du soir. Je franchis le pas de la porte de la réserve et aperçois la rousse avec la main sur la rampe, en proie à une certaine agitation mal contenue. Malgré tout, elle commence à descendre. Sans un mot, nous la suivons sans brusquerie et en lui laissant un peu d’espace vitale. Moi d’abord, puis Lucas, et enfin Erica ferme la marche de ce petit convoi risible. Derrière nous le doux murmure des ragots bruisse au milieu des raclements de chaises signalant le départ imminent de la plupart des gens présents dans la pièce principale. Il ne fait aucun doute que les évènements de ce soir seront bientôt de notoriété publique au sein de la Horde. Il n’y a rien de mieux que d’échanger les derniers ragots en attendant de se transformer en rat géant pour le reste de la nuit. Un bruit sec et étouffé se fait entendre derrière nous, indiquant qu’Erica a refermé la trappe derrière elle. Le silence se fait intense et à peine brisé par nos pas dans l’escalier qui font grincer le bois des marches. Descendre un escalier escarpé dans le noir n’est pas vraiment une activité agréable, et il n’y a qu’un faible trait de lumière qui filtre à travers la trappe pour nous empêcher de complétement nous vautrer. Une fois en bas des marches, je tâtonne le mur pour retrouver l’interrupteur de fortune installé par des rats-garous bien plus doués que moi en bricolage. Sous ma main je ne sens que le mur froid sur lequel suinte un peu d’humidité. Après quelques tâtonnements hasardeux, je trouve enfin le boitier et enclenche le bouton. Un chemin de petites lampes bon marchés suspendues de manière archaïque au plafond illumine le couloir mal dégrossi. Grâce à la lumière artificielle, je distingue Wynonna par terre, recroquevillée et dos au mur, cachant son visage dans ses genoux. Quand est-ce que ces foutues pilules feront effet ? Etouffant un soupir las, je jette un regard défait aux deux autres rats garous. Lucas a l’air sincèrement peiné tandis qu’Erica semble avoir déjà épuisé toute sa patience pour la soirée.  Elle croise les bras, restant devant les marches au cas où notre nouvelle camarade soit de nouveau prise d’un instinct de fuite irrépressible. Le silence plane une seconde tandis que je chercher quelque chose à lui dire. D’un ton hasardeux, je commence :

« Tu sais qu’au fond il y a des canapés, de la bouffe, et même de la bière ? » Des gens se sont cassés le cul pour aménager cet endroit pour en faire un truc sympa et j’ai fait des efforts pour lui trouver une planque pas trop bizarre pour sa première pleine lune, et malgré tout ça elle préfère rester vautrée dans le couloir ? L’espace d’un instant je me rends compte qu’Erica n’est pas la seule à avoir épuisé tout son quota de patience. Je me force à respirer et à me calmer, étouffant pour l’heure ma mauvaise humeur. « Et des clopes, il y a des clopes. » Fumer dans les souterrains c’est s’assurer que l’odeur ne parte jamais, mais là je n’en ai vraiment rien à foutre. Comprenant rapidement que mes arguments ne sont probablement pas ceux qui la feront bouger, je jette un regard quasi désespéré à l’étudiant infirmier. Wynonna a l’air de l’apprécier et de l’écouter, avec un peu de chance il trouvera les mots justes pour la faire avancer et nous éviter de passer toute la nuit ici. Lucas s’approche d’elle et s’accroupit à son niveau, prenant tout de même soin de lui laisser de l’air. « Tu as déjà fait le plus dur. Maintenant faut juste avancer. » Il marque une pause et son ton anxieux et encourageant s’adoucit un peu. « Et c’est vrai que c’est quand même beaucoup plus confortable là-bas. »

Plantés dans le couloir sombre éclairé par les multiples lumières artificielles découpant des ombres tranchantes sur les murs, nous attendons encore que la petite princesse daigne se décider. Est-ce que tous les nouveaux sont aussi agaçants à gérer ? Pourquoi tout doit toujours être aussi difficile ?
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Wynonna Marshall
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Dim 4 Sep - 11:29 (#)

Elle est descendue. Elle a fait ce que Pestilence voulait. Ca ne suffit pas. Est ce que cela ne suffira donc jamais? La fraicheur du mur de pierres brutes dans son dos aide, un peu. A ce qu’elle ne perde pas totalement un controle qui lui échappe. Wynonna connait la plus dévorante des crises d’angoisses qu’elle n’ait subit depuis un mois. Elle a fermé les paupières, tentant de contrôler une respiration de plus en plus erratique. La rousse sursaute avec violence en percevant le bruit sec, le bruit de pierre tombale qui se referme sur une tombe fraichement creusée, de la trappe qui l’enferme sans espoir de ressortir avant que ses geoliers ne décident qu’elle le peut.

Plus jamais. Fucking never. I will never coming back with them. with Him. One night. One fucking night only.

Mantra aux accents de désespoir auquel elle se raccroche bec et ongles. De la lumière blafarde finit par clignoter à des bulbes d’ampoules poussiéreux et cela améliore la situation. Un peu. Elle ne peut pas relever la tête, pas alors qu’elle sent sa nuque et ses aisselles poisseuses d’une sueur incontrôlée. Respirer. Lentement. En attendant que les gélules de Lucas fassent effet. Sans avoir besoin de les voir, elle sent qu’ils l’entourent. Qu’ils l’encerclent. Le timbre de Tyler que la rousse identifie facilement, s'élève, brimé par la tension qu’ils ressentent tous. Des canapés. De la bouffe. De la bière. des clopes. Comment peut-il ne pas réaliser à quel point cela n’a pas de sens? Pas la moindre importance? Wyn relève la tête. Et dans cet instant fugace, une pulsion de violence, d’homicide comme elle n’en a jamais connu, pas même dans les égouts. Alors, elle voulait simplement fuir, fuir, fuir cette horde de rongeurs stridents, terrifiants.

Son regard se porte sur lui et elle se demande dans une pensée rouge écarlate, rouge hémoglobine, quelle sensation elle aurait sous les ongles en lui arrachant les globes oculaires? Est ce qu’alors elle pourrait fuir ce trou à rats? C’est de sa faute, cette situation! C’est de sa faute, si elle se retrouve ici! Elle étouffe un gémissement de terreur à cette violence qu’elle ne reconnaît pas et enfouit à nouveau son visage entre des paumes qui tremblent avec des spasmes renouvelés. Les poumons et le cœur semblent vouloir s’arracher de sa cage thoracique. Elle va vomir. Elle va vo…  non. C’est passé. Elle presse contre ses orbites les paumes de ses mains en comptant mentalement, lentement. A chaque nouveau chiffre, elle prend ou relâche une respiration.

Parler par contre, articuler la moindre réponse est au-dessus de ses forces. De toute manière, elle n'a rien à dire. A part : Je fume plus, ça foutait en l’air mon palais et j’ai besoin de toute sa finesse. Non, les joints ca compte pas. Autant se taire. Un déplacement d’air. Certainement pas Erica. Les vagues de désapprobation qui émanent de son dos ne laissent pas beaucoup de place à l’imagination. Lucas probablement. Le ton qu’il prend, comme si elle était faite d’une porcelaine fragile, une porcelaine fragile qui abrite une bombe à retardement. Ce n’est pas elle. Wynonna ne se reconnaît pas non plus dans ce regard là.

Ce dont elle a conscience, c’est de cette lassitude, de cette hostilité, de miasme ambiant qui se presse de tout coté, qui menace de l’ensevelir. Elle n’a pas l’habitude de provoquer autant d’émotions négatives. C’est oppressant. Désagréable. Elle comprend que si elle ne se force pas à se lever, à faire les quelques pas qui la séparent de la partie aménagée, aucun des trois ne se déplacera non plus. Que le ressentiment à son égard n’en sera que plus poignant, plus perceptible. Qu’ils n’ont pas envie de passer la nuit dans ce couloir souterrain mal éclairé. La jeune femme n’est pas certaine de pouvoir supporter plusieurs heures dans une atmosphère aussi lourde et poisseuse.

De l’ail. Du poivron vert. Du poivron rouge. De l’oignon. Elle déploie son dos et pose ses doigts sur l'une des pierres disjointes. Que dalle elle demande de l’aide. Faut pas déconner. Du céleri finement émincé. De la saucisse fumée coupée en cube. Le crissement désagréable d’un ongle qui manque de se rompre alors qu’elle vacille et trébuche avant de rétablir son équilibre. Du blanc de poulet en morceau. De la pulpe de tomate fraîche. De la sauce tomate maison. Un pas, puis un autre. Ne quittant pas le mur des doigts, gardant ses pensées fermement ancrées dans cette litanie familière. La distance n’est pas très longue à parcourir. Juste un pied devant l’autre. Du laurier. Du bouillon de poulet. Cinq écrevisses.

Wynonna finit par arriver en un seul morceau, à peu près saine d’esprit dans l’arrondi de roche aménagée spécialement pour ces longues heures qui précèdent le lever de la Lune. Cette Lune qu’elle redoute depuis trois semaines. Elle aurait dû faire ce test. Être certaine. Parce que si elle ne se transforme pas, les Rats…. stop. Elle sait comment elle va finir. Elle l’a vu. Elle l’a entendu. stop. Du paprika. Du piment de cayenne. Du poivre noir. La jeune femme laisse les trois autres s’installer à leur convenance. Elle regrette de ne pas avoir pris avec elle l’un de ses coussins oversize. Ou son plaid licorne. Pas comme si elle pouvait se rendre plus ridicule, de toute manière. Ce n’est pas qu’elle ait froid, non, pas vraiment. Les gélules doivent faire effet, un peu. Elle sent son angoisse qui récède.

Dans la voiture, elle a compris que ses questions n’auraient d’autres réponses réelles que : tu verra dans quelques heures et ce sera pire que ce que tu ne peux imaginer. Elle imagine déjà le pire. Du coin de l'œil, elle observe le détective blond tandis que Lucas et Erica commencent par ouvrir une bière avant de s'asseoir, l’intimidante ne lui prêtant plus attention maintenant que ses caprices paraissent terminés. Le tintement délicat de ses nombreux bracelets au poignet avec lesquels elle joue nerveusement. Les faisant tourner entre le pouce et l'index. Finalement, Wynonna se décide. Elle attrape deux ambrées et vient à côté de Tyler, lui offrant l’un d’elle en guise de rameau d’olivier. -Je suis désolée, Je fais pas exprès d'être chiante. Je pensais…- Les lèvres de la jeune  femme se pincent. -J’ai pas été assez.. Depuis un mois, je fais des crises d’angoisse quand je dois descendre dans une cave ou autre. Alors quand j'ai vu ce souterrain, j’ai paniqué -Maintenant, maintenant, elle lui donne des explications. Bien trop tardivement. La rouquine a désespérément besoin que ce soit plus calme, moins agressif pour les quelques heures à venir. Elle est loin d’être sereine sur la suite concrète et l'émergence possible de l’âme d’un Rat en elle. -Pour me faire pardonner, viens demain soir au Blues Bayou avec Lucas et elle si ils ont envie de t’accompagner, je vous offre le repas. -Bien sûr qu’elle va bosser demain. Elle a besoin de se retrouver dans sa cuisine. En train de créer, de diriger sa brigade. De se nicher dans sa bulle sensorielle, son ancre.
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Mer 7 Sep - 8:52 (#)

La pression imposante et impérieuse de la pleine lune se fait sentir même à travers la lourde couche de pierre qui nous sépare de la surface. L’agitation des bêtes augmente à mesure où la nuit approche, dévorant nos patiences, exacerbant sans aucun doute les craintes primales de Wynonna. Sent-elle déjà l’esprit emprunt d’altérité qui est venu se loger dans son être ? A-t-elle déjà conscience de cette nouvelle partie d’elle ou ne ressent-elle encore qu’une agitation diffuse qu’elle imputerait à la situation même ? Difficile à dire. De toute façon cela ne revêt aucune espèce d’importance, dès demain elle sentira sans mal ni même envie l’esprit de la bête.
De sa bête.  

Comme je m’en doutais, l’argument « viens y a des clopes » est peu efficace, mais c’était pour me rasséréner moi plutôt qu’elle. Dans le silence froid du couloir, nous attendons plus ou moins patiemment qu’elle reprenne ses esprits. J’inspire profondément pour calmer une irritation nourrie par le rongeur qui partage ma vie. L’air a une odeur d’humidité propre aux souterrains. Une odeur que j’ai fini par associer à ces soirs de pleine lune sous terre. Mais d’habitude nous nous fondons dans une masse bien plus nombreuse, une vraie Horde, crapahutant toute la nuit durant au milieu de nombreux congénères, à sentir leur odeur chaude et leur pelage rassérénant. Les rats sont des animaux grégaires et il ne me faut pas longtemps pour comprendre que les émotions délétères qui nous rongent ce soir sont dû à un très fort mécontentement à l’idée de s’isoler en un si petit groupe, comme des parias rejetés. Tout ça pour qu’elle se sente mieux, alors qu’au final cela n’a servi à rien. Heureusement, l’intervention de Lucas semble porter ses fruits. Avec une difficulté manifeste, elle parvient à se relever et à se trainer vers le bout du couloir. Sans un mot, nous l’accompagnons et redécouvrons ce petit nid aménagé de manière aléatoire au fil des ans. Des canapés dépareillés aux motifs vieillots glanés à droite à gauche assortis de fauteuils pas plus récents créent un cocon chaleureux au milieu de la pièce aux murs de pierres massifs propres aux souterrains de cette ville. Une table basse à l’air ancienne en bois massif, mais si éraflée que jamais aucun brocanteur n’en voudrait, se trouve au milieu des sofas. Un amas de bric-à-brac pour offrir un peu de confort agrémente la pièce. Des couvertures et des sacs de couchages sont rangés dans un vieux buffet dans la porte ne ferme plus vraiment. Des mugs, une bouilloire et une vieille cafetières sont posés sur une table datant visiblement des années quatre-vingt et à côté de laquelle se trouve un grand frigo. Chaque élément pris séparément est moche, mais curieusement l’ensemble donne un petit air de vieille brocante un peu charmant. Erica allume de vieilles lampes d’un gout douteux afin de projeter une lumière autrement plus chaleureuse que les petites ampoules suspendues au plafond avant d’aller se chercher une bière avec Lucas et de se vautrer dans l’hideux canapé de velours vert foret, nous laissant gracieusement l’affreux divan orange vif. Je m’assoie sur l’horrible canapé qui est pourtant étonnement confortable en attendant la nuit et sa lune irrépressible. On a passé tant de temps à négocier avec la nouvelle pour la faire avancer que le crépuscule ne doit plus être bien loin à présent. Je le ressens de plus en plus cette agitation terrible dans mes entrailles, signe manifeste que le rat veut sortir de sa cage et être enfin libre.

Contre toute attente, Wynonna vient s’assoir à mes côtés et me donne même une bière. L’espace d’un instant je me demande si elle ne l’a pas empoisonnée avant de me rendre compte que c’est à la fois strictement impossible et complétement con. Je saisis la bière en lançant un regard étonné et suspicieux à la rousse. C’est tout de même un curieux revirement. A ses mots, je me détends quelque peu. Elle explique le pourquoi de sa réaction et je m’abstiens d’ajouter que tout cela à sans doute été largement empiré par sa nouvelle nature. Je ne sais pas dans quelles mesures la bête peut avoir une influence avant même la première pleine lune, mais je sais qu’un rat effrayé ne cherche qu’à fuir, à n’importe quel prix. Je décapsule la bière et en bois une gorgée, ne sachant pas trop quoi lui répondre. Sa proposition en revanche m’étonne bien plus. Peut être qu’elle va vraiment essayer de m’empoisonner finalement. Pense-t-elle vraiment qu’elle sera en état de travailler demain soir ? Une toute nouvelle garou, épuisée d’une nuit sans sommeil, probablement terrifiée de sa mémoire vide des évènements qui se produiront cette nuit. Trop d’ingrédients qui pourraient mener à une situation catastrophique. Mais elle s’en rendra compte bien assez tôt demain, et en plus elle fait des efforts, alors je me contente de répondre avec un sourire :

« Merci, c’est sympa. »

Lucas et Erica acquiescent, même s’ils ont sans doute les mêmes réserves que moi sur sa capacité à faire quoi que ce soit demain soir. Si elle ne se rend pas compte d’elle-même d’à quel point il lui sera difficile de travailler juste un jour après sa première pleine lune, alors je lui porterai la mauvaise nouvelle. Mais ça peut bien attendre demain. Je jette un coup d’œil à l’heure sur mon téléphone, et comme une confirmation de ce que je pensais, la nuit est bien en train de tomber. Ce n’est plus qu’une affaire de minutes. Rapidement, je lui dis avec un air plus sérieux :

« Ecoute. La nuit va tomber, vraiment bientôt. Ça va être… » J’échoue à trouver un mot qui ne la terrifiera pas et secoue ma main libre comme pour chasser une phrase inachevée. « Enfin… ne résiste pas. Sinon ce sera pire. »

Je me doute bien que ces mots ne sont en rien rassurants, mais il fallait qu’elle le sache. Si une première transformation peut être très douloureuse et bien durer un quart d’heure, une transformation à laquelle on résiste est pire encore. Silencieusement, Erica et Lucas acquiescent avec tristesse. On a beau le dire et le répéter, je crois qu’on a tous essayé de résister la première fois. La même erreur qui semble se perpétuer à chaque nouveau mordu.

« On va t’empêcher de te faire du mal, ou de tout casser. Mais on ne pourra pas t’aider pour la transformation en tant que telle. »

Mon ton est presque désolé. Je ne souhaite la douleur de la première transformation à personne. Déjà, la nuit naissante a cette odeur si particulière d’agitation, de tension, des bêtes qui ne désirent que percer la surface. Lucas se transformera surement en même temps qu’elle. Erica et moi on est suffisamment vieux en termes de thérianthropie pour tenir quelques minutes, le temps de nous assurer qu’elle ne se blesse pas dans la manœuvre. Quelques minutes de délais qui mécontenteront sans doute suffisamment nos bêtes pour que nos transformations ne soient pas plus agréables que la sienne.
A la pleine lune, les bêtes gagnent toujours.
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Mar 22 Nov - 10:47 (#)

Ça ne va pas.
  Ça ne va pas.
       Ça ne va pas.

Du tout.

C’est un mantra brutal et débilitant qui grince dans les rouages de ses pensées. L’espèce de petite niche aménagée dans les sous sol, peut être un reliquat de la prohibition ne va pas. Le murmure de la conversation entre Lucas et Erica la gène, elle a l’impression d’être sous l’eau, que tous les sons s’amplifient pour former une bouillabaisse auditive qui l'empêche de saisir le sens des mots. La petite rousse se concentre de toutes ses forces sur la proximité de Tyler, se retient à la tiédeur qui émane de son bras qui frôle le sien.  Une gorgée de bière au goût familier, qui pourtant jure sur sa langue, comme si le houblon était déglacé avec l’ergot du seigle. Pitié, faite que ce soit juste un trip au LSD. Wynonna est un livre ouvert, ses émotions et ses pensées s’affichent en technicolor sur son visage piqueté de taches de rousseurs. Ce soir particulièrement.

Elle a pu expliquer les raisons de son comportement imbuvable au moment de descendre dans le sous-sol mais ce n’est qu’une faible satisfaction. Nerveusement, ses paumes passent et repassent sur le dos de ses mains et ses poignets. Sa peau la gratte, mais pas vraiment. Ce n’est pas tout à fait une démangeaison. La cuisinière est incapable d’identifier ce qui’elle ressent, mais il y a quelque chose qui  est de traviole avec ses perceptions. Le sérieux du ton de Tyler l’épingle et une boule se forme dans sa gorge. Il devient Cassandre, Prophète de Mauvais augure, dont les prédictions, invariablement justes n’annoncent que des désastres.  Wyn aimerait ne pas le croire. Réfuter la tombée de la Nuit, Interdire à la lune de prendre sa place. Faites que ce soit juste un trip au LSD. Incapable de rester assise, elle se remet debout, marchant dans l’étroite largeur de l’espace.

Chacun des mots du détective sont une pierre qui fracasse la surface polie de sa réalité. Se faire du mal? Casser le mobilier, amassé fournitures par fournitures? Ce n’est pas Elle. Wynonna n’est pas violente, exubérante, gesticulante, oui. Agressive, non. Ses bras la brûlent, la piquent. Elle baisse les yeux sur une vague marque rouge qui s’élargit, empreinte de ses bracelets tintinabulants à ses poignets. Son teint pâle devient presque gris. Deux pas, les bijoux anathèmes se retrouvent dans son sac après un dernier cliquetis.  La rouquine sent l’attention du trio sur elle et ne sait plus comment faire pour se distraire de cette pression qui menace de l’écraser. Elle est une plongeuse remontée trop vite, et qui a oublié de respecter les paliers.

Son menton pivote vers Tyler, alors qu’elle s’est collée contre le mur, la fraîcheur de la pierre facilement perceptible dans son dos, le tissu de sa robe d’été ne peut rien contre l’humidité du sous-sol. Elle souffle, horrifiée.  -Tu m’as Vraiment mordu. Jusqu'ici, ce n’était pas réel, juste une possibilité cauchemardesque, avec l’espoir aussi vain que tenace qu’elle serait le miracle des statistiques. Les arguments raisonnables, le blond qui a tenté de la convaincre n’ont été victorieux qu’en surface. Là? maintenant? L’évidence carbonise sa peau. L’argent de ses bracelets était son Canari à elle. Tant que le métal n’avait pas d’effet sur elle, c’est qu’elle n’était pas une Garou. Humanité balayée par une nouvelle nature qu’elle refuse de toutes ses fibres.

Dans la limpidité de ses yeux clairs, une montée de rage, de haine, directement dirigée sur les trois rats-.garou, particulièrement Tyler. Il n’a peut-être pas assassiné ses amis mais il l’a condamne à cette demi-vie, à devoir se partager avec une entité totalement alien, étrangère d’elle. Aussi vite que le sentiment s’épanouit, il se retourne contre elle, avec la précision d’un coup de fouet ciselant sa peau d’un trait sanglant. Elle se hait probablement plus. Elle a suivi Sydney. Zeke, Daisy, Robin. Morts déchiquetés, dévorés et qu’elle n’a pas tenté de sauver. N’a même pas offert la vérité à leurs parents. Non, elle a fui, lâchement, et n’a parlé à personne de cette nuit. Wynonna se plie soudain en deux sous une nausée qui la secoue. Ignore si c’est le souvenir de ces heures qui la heurte ou la Lune qui annonce que maintenant, elle lui appartient.

Elle se rattrape de justesse au mur, un cri étranglé aux lèvres quand ses os craquent et cèdent. Tombe à genoux. Bien consciente, trop consciente. Une par une, ses articulations popent et son squelette ne la soutient plus. Il n’y a pas de merci, pas de pitié. Elle n’a jamais connu une telle douleur avant. Elle s’est cassé le bras en tombant de la balançoire quand elle était enfant, cette fracture se multiplie et se propage. Lentement, si lentement. Elle hurle, un hurlement qui ne peut transcrire l’acide qui ronge et dissout son être. Sous sa peau, ça roule, ça déforme, ça change. Son épiderme devient un cocon mouvant, l'enveloppe d’une mue sordide. Son dos se casse, sa nuque se rejette en arrière alors que sa mâchoire se déforme sous un autre braillement. Elle se noie dans une nappe de mazout qui l'entraîne au fond. Avec horreur et dégout, elle contemple ses mains, la finesse de ses doigts. Les appendices qui se rétractent et se déforment. L’agonie de ses ongles qui se plantent dans le sol disjoint et se cassent net sous le poids de son corps quand elle est projetée à quatre pattes. Ce qui n’a pas d’influence sur les extrémités griffues qui se dessinent et s’affinent. Proche de la folie à sentir chacun de ses cheveux arrachés, avalés, tiraillés à la racine. Un par un. Les fibres de sa robe n’ont pas été tissées assez solidement pour contenir un tel assaut. Les bretelles cèdent en premier. Ses sandales sont détruites autour de ses pieds.

Elle va mourir. Son cœur va lâcher. Elle devrait être une bouillie sanglante. Pourtant, elle est intacte. Wynonna se redresse, tanquante, ivre de cet abus qu'elle subit. Ses mains étrangères qu’elle porte à ses tempes, enfonce ses griffes nouvelles nées autour de son crâne, comme pour le retenir d’éclater. Ou peut-être au contraire, pour faire céder la boîte crânienne, pour que cela cesse. Premières rigoles carmines qui se libèrent sous l’action délicieuse de ses pattes beaucoup trop puissantes. Le goût salé de ses larmes qui se mêlent. Jusqu’à sentir sa mâchoire se disloquer. et son nez. Son nez dont le cartilage se brise et se déforme pour former une masse frémissante. Ses prunelles absinthes à la lucidité vacillante s’arriment à Tyler. Ligne de vie, ligne de mort, qu’importe.

C’est trop.
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Sam 26 Nov - 16:27 (#)

Elle s’agite, dans cette antre curieusement douillette, quoi qu’un peu lugubre. Les doux rayons des lampes bariolées et mal assorties ne cachent rien de l’agitation qui prend la rousse. Quand bien même les larges murs de pierres froides nous cachent la lune, nous sentons tous son influence impérieuse et bestiale, réveillant cet autre qui nous dévore de l’intérieur avec pour seul souhait de créer un chemin hors de nos corps à coup de griffes acérées. Je sens le rat qui s’agite, et il doit en être de même pour Lucas et Erica, mais l’habitude rend les choses moins troubles que ce qu’il se passe pour Wynonna. Nos bêtes savent qu’elles vont bientôt sortit, mais la nouvelle rate l’ignore. Une vie qui nait de cette contagion par un phénomène inconnu, un animal captif qui s’asphyxie dans une prison de chaire qu’il veut réduire en miette pour pouvoir s’en extraire. On se souvient tous de cette détresse, de cette douleur, l’horreur dans la tête, la souffrance dans la peau. On la regarde, désolés, sachant pertinemment que rien de ce qu’on peut faire ou dire ne pourrait l’aider. Comme une révélation, une vérité ancestrale qui lui parvient enfin, elle souffle quelques mots qui visiblement n’ont plus le même sens pour elle, comme si jusqu’ici elle n’y croyait pas vraiment. Je n’ajoute rien. Ce n’était pas une question, pas même une affirmation, juste une évidence jusqu’ici niée.

Sa peau se déforme et son corps se reconfigure. Comme toute première fois, c’est lent, douloureux et sale. Les bruits dignes des meilleurs bruitages de films d’horreurs résonnent dans la cavité en des craquement humides. Lucas a détourné le regard et semble avoir préféré s’abandonner à sa bête lui aussi. Il retire ses lunettes et la veste qu’il semble vouloir sauver du déchiquetage et pose le tout sur un canapé avant de lui-même vivre les affres de la pleine lune. Bien plus vite que la rousse, sa peau se remodèle et se recouvre d’un épais pelage sombre. Peut être bien que sa transformation prend une dizaine de minutes, mais en comparaison à celle de Wynonna, elle semble rapide et bien moins douloureuse. On échange un regard avec Erica, sachant pertinemment que malgré le sang animal qui bout dans nos veines nous devons tenir le coup le temps que la nouvelle ait fini sa transformation et que l’on s’assure qu’elle ne fasse rien de regrettable. Le très gros rat noir qu’est devenu Lucas s’approche prudemment en quelques bonds maladroits de Wynonna pour renifler l’ourlet de son pantalon comme pour l’encourager ou la soutenir. Il prend garde de reculer si jamais elle fait le moindre geste de répulsion ou de dégout. Ma propre bête semble attirée par la lune comme un moustique par un lampadaire à la lumière trop vive. Mon pouls s’accélère au rythme des minutes nocturnes qui défilent. Une agitation sans pareille, une nervosité palpable et irritante. Je déteste attendre pour me transformer à la pleine lune, mais peut être bien que la dernière chose qu’elle a envie de voir c’est le rat même qui l’a vicieusement mordu au bras cette nuit-là. Au moins une fois qu’elle aura terminé sa transformation, son esprit humain sera absent et elle ne se souviendra pas de cette première nuit bestial. C’est déjà pas si mal.
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Jeu 26 Jan - 9:59 (#)

Le processus qui s’entame est contre nature. Déchire son mental autant que ses fibres physiques. Si Lavoisier a déterminé que “Rien ne se perd, tout se transforme”, Wynonna se perd dans cette transformation imposée. Dans son cas, quelque chose se rajoute. S’aditionne. Un élément etranger, qui n’a rien à faire là. Qui s’impose. S'extraire de cette gangue de chair rose pour exiger de Naitre. Dualité impie dont la rousse n’a pas encore une conscience totale. Dont elle ne comprend pas encore l’emprise indélébile sur sa réalité. Accouchement sordide qu’un Francis Bacon ou Brueghel l’Ancien n’aurait pas boudé.  


Son corps et son esprit ne lui appartiendront plus jamais entièrement. Se retrouver pantelante, la colonne vertébrale se brisant en plusieurs morceaux comme une badine trop sèche entre les mains d’un enfant joueur, son crâne et ses doigts devenue pâte à modeler pour une créature animale, deviendra une occurrence à laquelle elle devra s’habituer. Acceptance.


Être enfermée entre quatre murs, avalée par le ventre de la terre devient un problème tout à fait secondaire au lever de la Lune. Elle ne peut que subir. Elle résiste. Bien sûr qu’elle résiste malgré le conseil offert en corde de survie. Une résistance futile, inutile qui prolonge l’agonie, pour l’humaine et pour le rat qui finit par émerger de ce fouillis grotesque d’os et de chair. La présence des autres rats garou est un élément secondaire. Elle ne peut y trouver ni soutien ni réconfort, entièrement seule avec l’Autre. Pourtant, lorsqu’une grosse bestiole sombre vient frôler sa jambe de ses moustaches frémissantes, le point de bascule est atteint. La présence de son congénère. Son odeur, sa chaleur à proximité galvanise son émergence. Malgré cela, il faudra encore de longues minutes d’agonie pour que la silhouette féminine s’efface totalement. Laissant la place à un rat roux déboussolé et piaillant.


****


L’impression très précise d’être passée sous une moissonneuse-batteuse en pleine moisson.


Des courbatures qui la rongent alors qu’elle n’a pas encore esquissé le moindre mouvement. Elle est étalée sur le sol, façon pancake qui a sauté de la poêle au moment d’être retourné.


Redresser la nuque, ouvrir ses paupières lui demande un effort considérable. Elle n’est pas seule dans la pièce mais ne parvient pas à distinguer qui est avec elle. Ses sens sont assaillis et submergés et elle ne parvient pas à trier, à organiser les signaux sensoriels qui lui parviennent.


Sa langue lui fait l’effet d’un morceau de cuir desséché contre son palais, sans qu’elle ne trouve de salive pour l’humecter. Quand enfin elle parvient à avaler, c’est pour être écoeurée par un goût de métal et de musc qui imprègne les tissus buccaux. La gorge trop irritée pour tenter d’articuler le moindre mot.


Wynonna réussit tout juste à se redresser sur ses genoux en poussant sur ses paumes avant que son ventre ne soit secoué de violentes nausées. Filets de bile acide qui lui carbonise la trachée qu’elle expulse sans que cela n’améliore son état.


Gueule de bois de la décennie. Non. Du siècle.


Pensée fugitive à laquelle elle s’accroche. Avant d’espérer futilement qu’elle soit vraie. La lumière artificielle lui blesse les pupilles et elle s’empresse de refermer les paupières, les oreilles envahies de bourdonnements, de percussions assourdies qui résonnent sur des rythmes discordants. Frissons de froid qui hérissent sa peau de chair de poule et qui la conduisent à se replier sur elle-même en position foetale.

Elle a Survécu. C’est ce qui compte à cet instant. Elle est vivante, elle est elle-même et c’est le début des emmerdes. Parce qu’à mesure que Wynonna retrouve peu à peu ses marques avec son environnement, ses pensées s’organisent et tentent de remettre du sens à propos des dernières heures. Avant de toucher du bout de ses neurones la présence endormie de l’Autre. Pas un danger pour le moment. Elle arrive à peine définir quelle place il occupe sous son crâne. Mais y a bien une Chose. L’hypothèse réconfortante d’un trip sous acide qui a mal tourné explose avant d’avoir eu le temps de se former.


-Ty. -Tyler? -tentative d'articulations. De former un mot. Que sa mâchoire obéisse à sa volonté. C’est plus un coassement. C’est plein de boue, ces syllabes. Erica et Lucas doivent être quelque part aussi. A moins que la matinée ne soit si avancée qu’ils aient déjà quitté le sous-sol, libérés par la mégère du bar. Peu à peu, les éléments retrouvent leurs angles. S’agencent en un tableau cohérent. Un Magritte plus qu’un Courbet. Quoique, le doute est permis puisqu’elle en resserrant ses bras autour d’elle, l’absence de sa robe et du reste de ses vêtements la percute enfin.
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Lun 6 Fév - 8:46 (#)

La pression impérieuse du rongeur qui me dévore les entrailles s’intensifie encore, me coupant le souffle, comme si la bête me broyait les poumons de l’intérieur. Les poings serrés par cette lutte monstrueuse, mon regard croise celui d’Erica pour qui les choses commencent déjà à devenir compliquées également. De grosses gouttes de sueur perlent sur son front, collant quelques mèches à sa peau. Nul ne peut résister à la lune, et le moindre délais se paye d’un lourd tribu, mais heureusement Wynonna a enfin lâché prise. Tout sera bientôt fini. Les bruits spongieux et les craquement caractéristiques de la transformation se font entendre, résonnant d’une manière lugubre dans le souterrain, mêlés à ses gémissements de douleurs. Le supplice semble interminable, d’une lenteur cruelle et vicieuse. La première pleine lune est la plus brutale dans le corps et dans l’esprit. Elle ne l’oubliera jamais. Le spectacle grotesque du corps qui se tord et se déforme est masqué par ses vêtements, mais nous ne loupons rien de l’expression douloureuse peinte sur ses traits qui se tendent peu à peu en un être mi-humain mi-rat. L’horreur dans la pénombre, la douleur dans mes entrailles lacérées par mon propre rat et une culpabilité acerbe qui me chuchote que ce qui lui arrive est de ma faute. Trop de fracas dans cet instant de silence m’empêche de raisonner, tout n’est plus qu’enfer et douleur, patience et ténacité. Quand elle sera totalement transformée et qu’on se serra assuré qu’elle court bien dans les tunnels plutôt que de tout détruire, on pourra enfin s’abandonner à la pleine lune.

Enfin, la fourrure de la nouvelle rate apparait et l’animal s’extirpe de son cocon de vêtements humains. Le rongeur oscille entre l’exaltation de la liberté et la panique la plus totale. Elle bondit, vive comme l’éclair, et sans trop de mal on arrive à l’orienter vers un tunnel qui plonge dans la terre et les ténèbres sans qu’elle se blesse. La fourrure de Lucas brille un instant dans la lumière jaunâtre des lampes avant de disparaitre à sa suite, l’accompagnant dans sa première balade. Comme un barrage qui cède enfin sous le poids d’un torrent trop fort, je cesse de lutter et l’esprit de la bête me submerge dans un fracas tel que je pourrais penser en mourir. Du coin de l’œil je vois Erica tomber à genoux sous la brutalité de sa propre transformation. La douleur fracassante est presque une libération face à la torture de la l’attente. Bien plus rapidement que la nouvelle, nos corps se détruisent et se reforment, libérant deux rongeurs bien trop gros pour être normaux. Subitement toutes les odeurs deviennent plus vives, plus puissantes. La lumière est moins importante, les couleurs sont fades, mais j’hume toutes les traces des gens venus ici récemment. Le rongeur trépigne et l’on renifle de-ci de-là quelques fragrances douces et familières, quelques odeurs piquantes de chips sauce barbecue et tout un nouveau monde inconnu aux odorats humains. Un pelage gris sombre vient se coller au mien et les deux animaux se chamaillent gentiment un instant avant de se retrouver au centre de la pièce. Rapidement, nous retrouvons la piste forte et vive des autres rats puis nous les suivons, disparaissant dans les tunnels à notre tour.

---

La pierre est froide contre mon visage et toute ma colonne vertébrale semble tordue en tout sens, comme lorsque l’on a dormi dans une position étrange et inadéquate. Un peu déboussolé, je me redresse en essayant d’étirer ma nuque douloureuse, m’étonnant de ne pas être dans le nid comme pour les autres pleines lunes. Il me faut bien une seconde ou deux pour rameuter mes esprit et me rappeler où on est et pourquoi. Je me relève, avisant les trois autres corps nus étendus au sol, allongés dans des positions qui suggèrent plus un genre de coma qu’un sommeil réparateur. Rien de bien nouveau cela dit. Les tas de vêtements en lambeaux trônent de-ci de-là, certains sont éparpillés et je me souviens vaguement qu’on avait joué avec en revenant dans cette pièce. Les images sont vagues, comme un rêve un peu trop réaliste sans l’être. Cette pleine lune n’était pas si différente des autres, si ce n’est que l’on était peu nombreux et que la bête de Wynonna semblait tout excitée, à courir partout, renifler tout ce qu’il passait, cherchant même le contact de ses congénères. L’excitation de la liberté. Le souvenir de son bonheur m’arrache même un souvenir, mais celui-ci se fane aussitôt avec la certitude qu’elle ne se souviendra de rien de tout cela. Elle ne gardera que les souvenirs de l’horreur et passera à côté de la beauté de sa nouvelle condition tant qu’elle n’aura pas suffisamment accepté sa bête pour en garder ses souvenirs. Je soupire et pars ouvrir une grosse armoire non loin. Le meuble est rempli de couvertures et de sacs de vêtements de rechanges. Une feuille de papier est scotchée à côté du sac et il y est écrit ‘’Merci de LAVER les vêtements avant de les ramener !! Pensez un peu aux autres bordel de merde !’’. Je reconnais bien là la prose de Regina, la fille de la propriétaire de l’établissement où se situe l’entrée.  Je tire du sac un jogging noir et un tee-shirt qui me semble un peu trop grand et les enfile rapidement. Je récupère sur l’étagère au-dessus trois couvertures et je vais les mettre sur les trois rats-garous endormis. Personne n’aime vraiment se réveiller à poil au milieu d’autres gens à poil dans un souterrain. Une fois tout le monde recouvert, je vais me faire un café et m’installe dans un des canapé pour attendre le réveil des autres. Pour Erica ça ne devrait pas tarder. Lucas mettra plus de temps et Wynonna encore plus, alors autant se mettre à l’aise.

---
« C’est bon, allez-y, je m’occupe du reste. »

Les deux rats-garous échangent un regard puis haussent les épaules. Après leur réveil, ils se sont habillés et ont jeté un œil à ma tasse de café abandonnée, se demandant si eux aussi devaient rester pour attendre avec moi, mais inutile qu’on soit tous coincés ici. Lucas a l’air si épuisé qu’il ne proteste même pas et se lève quand Erica en fait de même. Elle avait pris garde à garer sa propre voiture non loin du bar au cas où, pour pouvoir ramener Lucas et rentrer sans attendre que la nouvelle se réveille. Ils me saluent d’un signe et commencent à avancer vers la sortie. Tandis que leurs pas résonnent sur le sol pierreux, j’ajoute :

« Et merci d’être venus. »

Puis ils disparaissent dans le tournant. Au bout de quelques secondes, leurs bruits de pas étouffés se muent en craquements sur le vieil escalier de bois. La trappe grince puis une minute après le battement de bois m’apprend qu’ils sont partis. Je soupire en jetant un œil à la rousse endormie. Après l’épreuve de la transformation, voilà maintenant qu’elle va devoir affronter celle où elle se réveille nue dans un souterrain sans aucun souvenir et avec la certitude qu’elle est bien l’une des nôtres. Elle va adorer. Je soupire et me dirige vers la vieille machine à café pour me préparer un nouvel expresso bien serré. Il me faudra au moins ça.

---

Encore une vidéo de tigre ami avec un lion. Je me demande bien pourquoi l’algorithme d’Instagram ne me propose que des vidéos d’amitié inter espèces. Enfin bon, il vaut mieux ça plutôt que les stories de cette avocate à la con qui déblatère que des conneries. Un mouvement attire mon attention loin de l’écran de mon téléphone. Wynonna semble enfin émerger. Rapidement je repose mon téléphone sur la table et m’approche doucement, prenant garde à lui laisser quand même de l’espace. J’imagine bien l’état physique et mental dans lequel elle est, et je suis probablement la dernière personne qu’elle ait envie de voir. Je la laisse recouvrer ses esprits un instant et l’entend m’appeler. Au moins elle a l’air de savoir où elle est. J’attrape une tasse sur la table basse et m’approche d’elle pour la lui tendre.

« Tiens. »

Je lui pose en face d’elle une tasse kitsch remplie d’eau fraiche. C’est peut-être du rhum que j’aurais dû lui filer vu la nuit qu’elle vient de passer, mais vaut mieux commencer par se réhydrater. Avec ses gesticulations, la couverture que je lui avais mise a glissée et je ne peux m’empêcher un coup d’œil avant de regarder ailleurs pour ne pas l’énerver encore plus que d’habitude. Attendant qu’elle remette correctement la couverture je regarde le manque d’harmonie total entre les couleurs des meubles et demande :

« Comment tu te sens ? »
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Mar 14 Fév - 10:16 (#)

Elle renverse la tête en arrière jusqu’à ce que son crâne rencontre une surface malpolie. Ils sont encore dans le souterrain et l’idée d’être toujours sous terre ne contribue à ce qu’elle émerge plus sereine. Ses prunelles restent closes. Essayant d’absorber son environnement dans le silence. Un silence qui n’existe. Elle perçoit une multitude de bruits parasites qui envahissent son espace sensoriel. Une odeur, plus forte que les autres. Familière et rassurante. Café. Quelque part, dans cet univers disjoint, le café existe encore. Elle va peut-être surmonter CA, après tout. Être allergique à l’argent, c’est déjà chiant, allergique au café, ce serait invivable. Wynonna n’arrive pas réellement à discerner combien ils sont dans cette planque underground mais suppose que Tyler ne doit pas être trop loin. 


Dans le chaos, malgré toute l'amertume entre eux, toutes les plaies acides et les reproches qui continuent de pourrir, le détective est son phare dans la tempête. La rousse se raccroche à lui comme si il était sa planche de survie. Pathétique. Mais probablement juste. Dans ces premières minutes où elle émerge Différente, il n’y a pas la place pour les reproches ou les récriminations. Elle a l’impression d’être à vif. Que quelqu’un l’a écorché à froid pour ne plus laisser derrière qu’une faiblesse à la vulnérabilité assassine. Merde, dans cinq secondes, elle pleure. Elle en a marre de pleurer devant Tyler! 


Il s’approche et elle se raidit. Mouvement instinctif, elle se force à ouvrir les yeux, à le regarder. Elle capte, avec un temps de retard, qu’ils sont seuls et c’est un soulagement. Il lui tend une tasse et en avançant le bras, elle sent la pièce de tissus qui la recouvrait commencer à bouger. Une couverture. Elle la rattrape de justesse avant qu’elle ne glisse complètement de son buste. Balayant l’espace, des lambeaux de tissus colorés attirent son attention. feu sa robe probablement. Refuse de réfléchir aux étapes qui l’ont conduite à cette robe détruite à avoir une couverture sur elle. -Merci. -Murmure qui franchit sa gorge desséchée alors qu’elle boit coup sur coup deux grandes gorgées d’eau. Avant de se forcer à ralentir, craignant de nouvelles nausées. -J’ai senti du café, est ce que tu peux me faire une tasse, s’il te plait? -Elle se réfugie dans la politesse, dans le plus de normalité possible. As if Please and Thank you could make everything better.


Comment elle se sent.  Comme si elle venait de vivre l'apocalypse zombie, mais côté zombie. Shitty, tired, cranky, sick. -Ca va. -Cet universel Ca va qui ne veut rien dire, vide de sens. Wynonna ne sait pas comment lui répondre. Ne sait pas quoi lui répondre. Elle n’a aucun souvenir une fois que la… destruction a commencé. C’est flippant. Elle commence à mieux comprendre pourquoi il a insisté à ce point pour qu’elle passe cette première pleine lune dans un endroit sécurisé. Elle ne sait pas ce qu’elle a fait, mais elle sait qu’au moins rien de pire ne s’est produit. Pas de catastrophe. Rien que pour cela, elle lui en est reconnaissante. L’idée naïve de se passer désormais de la présence des autres rats pour les prochaines pleine lune et rester seule part direct à la poubelle. Avant que la perspective de revivre cette souffrance, cette perte d’elle la tétanise. Putain, mais elle peut pas! Elle va devenir dingue si elle doit subir ça à répétition. Le silence laisse trop de place à des pensées qui ne peuvent que la plomber. -Garou, Rate Garou, hein… 

Une main qui passe dans ses mèches rousses complètement emmêlées, accrochant nœuds sur nœuds. Elle abandonne. Elle l’observe évoluer dans cette pièce disjointe, à l’aise dans son corps, à l’aise avec sa nature. Naturel. C’est naturel pour lui. Il s’est habitué à ces réveils. Il est calme, composé. Ça paraît si normal pour lui. Alors qu’elle a l’impression que plus rien ne fait sens. -Est ce que -la chose. le parasite. l’autre. la créature. -Le rat peut se réveiller en dehors de la pleine lune? -Elle sait que oui. Bien sûr qu’elle le sait. Mais elle a besoin de l’entendre. De faire face à une réalité qu’elle ne sait pas comment naviguer. Wynonna a besoin de son aide. Que ça lui plaise ou non, c’est secondaire. Elle a besoin de son aide, est assez lucide pour le reconnaître. Pas encore prête à le lui demander aussi clairement. 

Son regard balaie le sol de ciment, parce que c’est toujours plus facile que de le fixer et remarque un petit cercle à quelques centimètres de sa main droite. L’un de ces bracelets d’argent qu’elle a retiré juste avant que la Métamorphose ne commence. Métamorphose. Putain de Kafka. Elle se souvient vaguement de la démangeaison ressentie mais c’était pas si douloureux que ça. Avec précaution, elle se penche et effleure le bijou innocent. Un doigt léger. Timide. La réaction est immédiate, brutalisante et ne permettant pas le moindre doute. Dans le cadre de son métier, elle s’est régulièrement coupée, brulée et autres conséquences. La sensation est semblable à la fois où elle s’est marquée le dos de la main avec la résistance d’un four à peine éteint. Elle retire sa main vivement, mordue par une vipère sournoise, manquant de peu un nouvel accident à la pudeur. -Bless your heart!- L’interjection qui lui échappe, marqueur indélébile du Sud, avec la voix de sa mère, la choque elle-même. -Okay, l’argent c’est vraiment non! J’entends ton cœur battre. C’est étrange- Les deux morceaux de phrases n’ont rien à voir, les deux sont vrais. Rien n’a de sens.
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Ven 17 Fév - 9:37 (#)

Doucement, elle émerge des affres de cette nuit tourmentée. Dans le silence éreintant du sous-sol, j’attends qu’elle se désaltère en espérant ne pas de nouveau recevoir en plein visage une nouvelle crise de panique de la part de la nouvelle, m’accusant d’être responsable de toute cette situation. Heureusement tout ce qu’elle demande c’est du café. Son calme me surprend quelque peu et m’arrache même un sourire alors que je tourne les talons pour récupérer une tasse et lancer la vieille machine à café. Le bruit grinçant et lourd de la machine broyant une dosette pour en extraire le précieux breuvage remplit la pièce tandis que Wynonna reprend contenance, répondant peu à peu à la question sur son état. Je me retourne quand elle me pose ses questions sur la bête et je m’appuis sur le meuble sur lequel trône la machine à café en activité. Je réfléchis un instant et lui réponds :

« Se réveiller, oui. En fait elle sera toujours là, ou presque. Mais tu peux te transformer que la nuit. Et plus la pleine lune est proche, plus le risque de perdre le contrôle sera grand. » J’essaie de me rappeler l’état dans lequel j’étais lorsque je me trouvais à sa place. Le pire qu’elle pourrait faire à l’heure actuelle serait de rejeter sa nouvelle nature et la bête, la traiter comme un parasite ou un étranger. Il faut qu’elle comprenne que ce choix-là ne la mènera qu’au malheur et à la catastrophe. Tandis que le bruit cristallin du café goutant dans la tasse résonne doucement dans le sous-sol, je reprends : « Je sais que c’est pas ce que tu voulais, mais maintenant les choses seront comme ça. Tu vas peut-être être tentée de nier la bête et son existence, mais tu peux pas faire ça. Ce serait comme… » Je cherche un instant un analogie pas trop claquée et tente : « comme si quelqu’un t’enfermait toi dans cette pièce, seule, en ignorant ton existence et en t’abandonnant. Rien de bon peut en sortir. » C’est sans doute éclaté comme comparaison, mais je n’en ai pas de meilleur après avoir passé la nuit à courir dans les souterrains plutôt qu’à dormir. « C’est juste une partie de toi, et ce n’est qu’en acceptant ça, et avec du temps, que tu pourras commencer à mieux la gérer, et te souvenir de ce qu’il se passe pendant les pleines lunes. »

Le bruit d’eau qui s’écoule s’est arrêté et je jette un œil au mug à présent rempli de café. Je l’attrape pour le lui apporter tandis qu’elle expérimente sa nouvelle sensibilité à l’argent. J’abandonne un regard au bracelet gisant au sol. Il va falloir se débarrasser de ce truc pour qu’il ne blesse personne. Une fois que je l’ai rejointe je lui tends le mug plein d’une bonne dose de caféine et lui réponds gentiment :

« Ouai, on a une certaine amélioration des perceptions, mais bon, en pleine ville c’est plus chiant qu’autre chose. » Dès qu’elle a attrapé la tasse je me dirige vers la grosse armoire en précisant : « Ah, et fais gaffe à la lumière les premiers jours. C’est assez désagréable, mais on s’habitue. » J’ouvre de nouveau l’armoire avec son écriteau passif-agressif et chope le sac de vêtements pour le rapprocher d’elle. « Tiens, y a des fringues là-dedans. Faudra juste les laver et les ramener… » Me rappelant de l’enfer que ça a été pour la faire venir ici, je corrige : « …ou me les ramener à moi, et moi je les remettrai ici. »

Je rêve de sortir d’ici pour fumer une clope. Si j’ose en allumer une ici, Regina m’arrachera les yeux. Les sous-sols ont ça de nuls qu’ils sont pas vraiment faciles à aérer et ce serait con de risquer de foutre le feu. Je vais me rassoir sur un des canapés moches en laissant le temps à la rousse de boire son café et de choisir ses fringues. Les nuits de pleine lune sont toujours éreintantes et je n’espère que rentrer chez moi pour dormir une bonne dizaine d’heures.

« Quand tu seras prête je te ramènerai chez toi. On verra les questions une autre fois. Même si tu te souviens de rien, t’as quasiment pas dormi de la nuit, alors bon. C’est pas franchement le meilleur moment pour jouer aux milles questions. »

Au moins cette étape là est passée. Peut être qu’à partir de maintenant elle comprendra la nécessité de rester avec nous et d’écouter un minimum ce qu’on lui dit.
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Crédits : Carm
Mar 14 Mar - 10:17 (#)

L'envie de se laver les dents. De chasser cette haleine chargée, étrangère de sa cavité buccale émerge, presque futile au regard de la situation dans laquelle elle se retrouve. Pourtant, Wynonna n’y raccroche, parce que c’est tellement bénin, tellement humain que ca en devient un point de repère, un point d’ancrage pour sa psychée malmenée. Des questions qu’elle pose, pour combler le silence, pour forcer sa mâchoire à former des mots et des phrases et tenter d’éloigner les hurlements de douleurs qui lui ont défoncé les cordes vocales quelques heures plus tôt.

La rousse écoute les réponses mais n’est pas certaine d’en comprendre l’importance réelle. C’est un moyen de se réveiller, de se forcer à se reprendre en main. Elle n’a pas encore tenté de se mettre debout, sentant ses muscles trembler sous le plus faible effort. Le bruit pourtant familier de la machine à café lui tire une grimace. Le son l’oppresse de manière diffuse. Nouvelle grimace à ses mots. Elle risque maintenant des transformations en dehors des pleines lunes. Elle avait peur de cette réponse et de tous les emmerdements que cela annonce dans sa vie. Elle bosse de nuit! Une histoire de contrôle. Double grimace. C’est pas son point fort, le contrôle, comme il a pu le constater sous la pluie de cupcakes. Non, c’est pas tout à fait vrai. En cuisine, elle est en contrôle total. C’est le reste de sa vie qui est plus chaotique.

Elle redresse la nuque qui craque audiblement sous le mouvement. L’articulation, toutes ses articulations ont repris leur place, non sans protestations. Elle est attentive à ce qu’il exprime. A la mise en garde. Elle ne veut pas réfléchir à la Bête. Ne veut pas penser à la Chose qui a éclot dans un coin de sa tête. Sait pourtant que l’ignorance n’est pas une option et jouer les aveugles va simplement la conduire au désastre. -Je sais pas encore comment ni quoi faire. -C’est même pas un aveu, juste l’évidence. Rien dans ses années précédentes n’a pu la préparer à devoir partager ses nuits avec un Rat. Elle n’est plus tout à fait humaine. La Révélation n’avait pas eu vraiment d’impact pour elle malgré le fanatisme terrifié de ses proches. S’en détourner n’est plus une option. Se souvenir des pleines lunes? Est ce qu’elle veut se souvenir des pleines lunes? No idea. A quoi elle ressemble en rat? Elle avait quelle taille? la taille d’un rat normal ou celle, difforme, de ceux qu’elle a rencontrés dans les égouts? Par un miracle, elle retient cette nouvelle vague d'interrogations. Plus tard.

Après une courte mais acide rencontre avec sa nouvelle sensibilité à l’argent, le divin café est à portée de bouche et pendant quelques secondes le monde est de nouveau sur son axe. Quelques précisions sur ses sens plus exacerbées dont elle devine les prémices. Wynonna se brûle presque la langue sur le breuvage amer mais ça en vaut le coup. Un sac de vêtement qu’il lui tend lui rappelle qu’elle est nue sous la couverture et c’est machinalement qu’elle resserre les pans de tissus autour d’elle. Les ramener? Genre revenir ici? Déjà l’alarme se dessine sur son visage mais Tyler la précède déjà dans ses inquiétudes et elle se contente de hocher la tête. -Je te les rendrais. -Le ton est décidé. La seule chose dont elle soit sûre, en fait. Bien qu’elle ait conscience que les prochaines pleines lunes ne seront pas faciles, elle ne les passera pas seule. Ne peut nier le sentiment de sécurité, de ne pas être exposé qu’elle ressent ce matin.

Un bâillement qui la surprend et qu’elle masque maladroitement. -Est ce que tu peux te tourner, le temps que je m'habille? -Oui, elle se doute bien que le plaid n’est pas arrivé sur elle par magie mais c’est sans importance, elle était inconsciente. Là, elle ne l’est plus. Elle attend les quelques secondes pour qu’il change de position en farfouillant dans le sac. Wynonna finit par trouver une robe trop grande pour elle, aux couleurs trop vives, qu’elle enfile sans se poser de question. Un grand nœud dans le cou, et c’est suffisant. Si il y a des sous-vêtements proposés, elle s’en passe clairement. Avec un grognement, elle se redresse debout et avise du regard ses sandales qui ont échappé à la nuit, intactes. A mesure qu’elle retrouve son équilibre mental, elle retrouve aussi la perception de son environnement. Rester enfermée sous terre devient une option de moins en moins tenable. -Je suis prête. - Elle veut se casser de cette pièce et vite. Mais s’impose une dernière chose. Avec les morceaux de sa robe explosée, elle enveloppe les bracelets qu’elle portait à ses poignets et les laisse glisser dans son sac à main. Elle est pâle, échevelée mais en un seul morceau. Tout bien considéré, en demander davantage serait de l’avarice. Elle repose la tasse près de la machine à café après l’avoir rincé. Habitude de ne jamais laisser un plan de travail encombré.

Elle attend que Tyler la précède et lui emboîte le pas, une main sur le mur, le regard résolument tourné vers le sol et ses pieds. Refusant toute interaction visuelle avec la tenancière ou les rares clients de la salle lorsqu’ils émergent des profondeurs de la cave. Retrouver l’extérieur est un soulagement et un choc. Une fourmilière de bruits et de mouvements, d’activités face à laquelle Wynonna se sent étrangère et démunie. Le besoin de retrouver son cocon d’appartement, de dormir et de faire le point. Elle finit par se tourner vers le blond quand ils retrouvent sa voiture. -Merci de ne pas m’avoir laissée seule ce matin. -Il n’était pas Obligé de rester, après tout. Leur relation est mal définie mais ne tombe pas dans la catégorie amicale. Pas vraiment. Elle s’endort presque dans le véhicule, bercée par le moteur. Quand elle rouvre les yeux, elle est en bas de son immeuble. Ne sait pas trop quoi lui dire quand elle sort et referme la portière. Un temps de silence inconfortable, qui s’étire. Elle ne sourit pas, les cernes sous les yeux bien visibles. -Je t'appelle… plus tard. Si j’ai besoin.

Elle finit par se détourner sans un regard en arrière, la porte de son immeuble se refermant sur elle. Elle est devenue Thérianthrope et elle ne sait pas du tout comment elle va gérer ça. En commençant par aller dormir.


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