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Nope, we’re not stopping right now [Serguey]

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Anonymous
Invité
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Lun 20 Déc - 15:53 (#)


Nope, we’re not stopping right now




Lorsque tu ouvres les yeux, un soupir t’échappe. La même déception, jour après jour. Ce même plafond d’un gris déprimant, aux néons nus et froid, cette chambre que tu as appris à détester, à haïr même tant elle est dénuée du moindre intérêt. Impersonnelle, glacée, si peu intime et si peu confortable que tu remontes les draps sur ton visage en grognant. Le bip-bip des machines te tape sur les nerfs à peine réveillée, le brouhaha lointain des couloirs, les voix de ces inconnus t’irritent. Tu as envie de mordre dans quelque chose, de préférence une chair tendre et chaude, de percer la peau d’un être vivant pour te passer les nerfs. Ou bien de t’étouffer avec ton oreiller. Un petit rire sans joie glisse hors de tes lèvres. Si tu passes un instant de plus allongée ici, tu vas finir par virer complètement cinglée. Tu sors de la cachette de tes draps, jettes un coup d’oeil à droite, à gauche. Rien. Personne n’attendait ton réveil. Pas même le médecin que tu as menacé d’assommer avec ton appareil à perfusion. Dommage. Grimaçant, tu t’extirpes de ton lit d’hôpital avec un gémissement de douleur. Tu parviens à te mettre debout et même, oh miracle, à faire quelques pas sans qu’une armée d’infirmières ne viennent te remettre au lit de force. Tu soupçonnes que la surveillance constante dont tu bénéficies malgré toi est due à ton parrain qui est sans doute la personne qui passe le plus souvent te voir. La seule personne. Sans doute qu’avide de plaire au sénateur Hamilton dans l’espoir de recevoir une donation, le personnel de l’hôpital se démène pour s’occuper de son irascible filleule aux explosions de colère extraordinaires, toi.

Tu n’es pas un cadeau, tu le sais. Tu n’es pas non plus une patiente modèle. Tu n’aimes pas les hôpitaux, mais qui les aime ? Tu détestes devoir rester couchée, devoir te surveiller en permanence pour que ton secret ne soit pas éventé, pour que ton double n’apparaisse pas d’un coup, collant une crise cardiaque à un soignant. Et tu détestes la nourriture ici. Alors tu enfiles un long gilet par dessus ta blouse, histoire de ne pas dévoiler ton postérieur, certes magnifique mais nu, à chaque pas. Alors tu te glisses dans les couloirs, esquivant les infirmières inquisitrices qui auraient tôt fait de te ramener au bercail avec en prime une injection de sédatif. Tu avances avec un seul objectif en tête, serrant les dents alors que tes côtes douloureuses te font payer chaque respiration un peu trop profonde. Ton bras en écharpe, tu pestes intérieurement contre ceux qui se sont joyeusement donné pour mission de briser tes os en se mettant à plusieurs pour te tabasser. Dès que tu seras en capacité de les atomiser, tu les retrouveras, tu te le promets. La colère parcourt tes veines comme un poison brûlant, à peine ralenti par les calmants qu’on t’injecte pour te faire tenir tranquille. Tu détestes être fragile. Tu détestes être à la merci des autres. Tu te détestes.

Tes pas te mènent vers le saint Graal. Le distributeur de bouffe. De chocolat. De calories, de sucre, de gras. A la vue des friandises désirées, ton estomac fait savoir son assentiment avec force. Si à cet instant quelqu’un se met entre toi et les barres de chocolat, tu serais capable de le tuer. Ta main encore valide tremble alors que tu glisses les pièces dans la fente. Le regard avide, tu tapes le code pour obtenir cette barre chocolatée aux cacahuètes, le ressort tourne lentement sur lui-même et… « MAIS C’EST PAS VRAI PUTAIN DE MERDE !!!!!! » Coincée entre le métal et la vitre, la friandise te nargue alors que tu la fixes avec un mélange de stupeur et de fureur que tu ne cherches même pas à contenir. Tu frappes le mur de verre de ton épaule, sans succès. Coincée dans ce lit pendant des semaines, tu n’es plus qu’un moineau famélique aux muscles fondus. Tu n’as plus vraiment d’option, enfin si, deux. Chaise ou extincteur pour exploser cette saloperie de vitre ? Tandis que tu peines à te décider, tu entends des pas derrière toi. Oh non. Faîtes que ce ne soit pas une infirmière, ou pire, une infirmière avec une seringue prête à t’envoyer au pays des rêves.

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