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The kids aren't alright || Wilson

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Anonymous
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Lun 5 Sep - 9:06 (#)

L’odeur des premières bières servies se mêle à celle des derniers cafés commandés. A cette heure si particulière du milieu d’après-midi, les premiers poivrots débarquent pour commencer à boire en croisant les derniers clients diurnes finissant de s’injecter de la caféine dans les veines. Les légers bruits de fond constitués de quelques discussions inintelligibles, de chaises raclant le sol et de bruits si spécifiques à un bar nous englobe, moi et ma cliente à l’air dévasté. Ses yeux écarquillés fixent la photo comme si elle ne parvenait pas vraiment à la voir. Est-elle donc si surprise d’avoir la preuve de l’infidélité de son mari alors que c’est précisément pour ça qu’elle était venue me voir ? En général, les gens trompés sont en colère, ou s’enfuient rapidement et honteusement après m’avoir payé, comme si le comportement douteux de leur moitié les diminuait en tant que personne. Mais elle, elle reste là. Hagarde. Figée comme un lapin prit dans les phares d’une voiture. Pour peu, je jurerais que son monde vient de s’effondrer. Elle devait vraiment beaucoup l’aimer. Je lui laisse le temps de digérer la nouvelle et me renfonce dans la banquette moelleuse et confortable. Je crois que c’était à cette table même que j’avais rencontré Medea la première fois. Au moins ici il n’est en rien question de traquer un foutu meurtrier. Je termine le café que j’ai commandé, montant mon taux de caféine à un niveau excessif, contrebalançant mes nuits trop courtes passées à essayer de régler des problèmes insolubles qui me noient comme une boue collante dont je ne m’extrairai jamais. Mais ce café-là, dans cette ambiance si paisible d’un bar à une heure calme a quelque chose qui réchauffe l’âme. C’est un des aspect agréable à ne pas avoir de bureau et à rencontrer mes clients dans des cafés ou des bars. C’est un espace comme nulle part ailleurs. Même si certains clients auraient sans doute préféré l’intimité qu’offre un office privé, je n’ai pas les moyens de payer un loyer supplémentaire tous les mois dans l’unique but de préserver leur sensibilité. Et puis ils ont ce pour quoi ils payent.

Comme une noyée remontée à la surface, la poitrine de ma client se soulève en une inspiration salvatrice. On dirait presque qu’elle avait oublié de respirer. Ses yeux entourés de rides profondes et soulignés de lourdes cernes s’arrachent enfin à la photo pour se poser sur moi. Un sourire triste et timide étire ses lèvres fines tandis qu’elle réajuste sa coiffure soignée à la manière d’un oiseau exotique qui remettrait son plumage en place. Elle est élégante même si sa tenue n’a pas l’air extrêmement chère. Avec des gestes délicats, elle tire une enveloppe de son sac contenant le reste de mon salaire et la pose sur la table. Elle me remercie poliment, essuyant une larme captive avant que celle-ci ne s’échappe pour venir ruiner son maquillage discret. Elle fait mine de se lever puis se ravise. Elle pose son regard sur un coin de la table et commence d’une voix calme : « Vous savez, ce n’est pas quelqu’un de méchant. Il est juste faible, comme tous les hommes. » Je la laisse continuer sans l’interrompre. Ce n’est pas vraiment à moi qu’elle parle. Parfois les gens seuls ont besoin de dire les choses à voix haute après avoir découvert ce genre de révélations, ou bien de justifier le comportement de leur conjoint. « Je ne peux pas le quitter. Pas même pour ça. J’ai soixante-dix ans. On est mariés depuis plus de cinquante ans. Ça n’aurait aucun sens. » Il est probable que c’est elle-même qu’elle tente de convaincre. Ses lèvres se pincent, lutant pour ne pas craquer en public. Elle me salue d’un coup de tête et quitte la table pour se diriger vers la sortie. Je récupère l’enveloppe qui contient ma paye, en tire un billet que je laisse sur la table pour payer les consommations et fourre le reste dans ma veste. Je fais un signe à un employé et réclame dès que j’ai attrapé son attention :

« Hey John ! Une bière s’il te plait. »

Il acquiesce et vient récupérer les deux tasses vides avant de repartir me chercher de quoi picoler. Il faut croire que je fais partie des poivrots. Pour une fois que j’ai bouclé tout ce que j’avais à faire dans la journée, ce serait dommage de ne pas en profiter.
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Anonymous
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Mar 6 Sep - 16:34 (#)




J
e reviens à peine du Mad Dog. Et j’y ai bien sué, aujourd’hui. Serguey était présent, et en pleine forme en plus. Il m’a mis une de ces branlées… C’était sale. J’ai l’impression de me ramollir, quand je me confronte à lui. Il faut dire, c’est un sacré bout d’homme. Dur d’encaisser ses coups comme je peux le faire avec un poids plume comme Archie. Il va falloir que je m’entraîne plus dur si je veux pouvoir rivaliser. Être plus offensif. Ou profiter d’un vieux lendemain de veille pour prendre l’ascendant moral sur lui. Sans doute la voie la plus facile, contre ce vieux sac à vin. Sac à vin adoré, bien sûr.

Je rentre au Voodoo tout suant, et me dirige aussitôt dans la zone des employés pour y prendre une douche. En passant, j’aperçois Tyler Frisk en discussion avec quelqu’un. Une cliente à lui, sans doute. Paraitrait qu’il est plutôt doué, en tant que détective. Une information bien notée dans le coin de mon esprit.

La douche me fait un bien fou. L’eau chaude coule sur mes épaules en dégageant une sensation de plénitude totale. Ça fait un bien fou. Subrepticement, l’image de Wynonna me traverse l’esprit. Non pas qu’il soit régulier que je pense à elle dans la douche, bien sûr. Mais bon… Bref. Je me dis surtout que ça fait un bail que je ne l’ai plus croisée, ici ou ailleurs. Et les rares fois où je l’ai entr’aperçue, elle avait l’air distant. Distante et pas dans son assiette. Le genre de tête qui dit « j’ai pas envie d’causer. ». Donc j’évite aussi. Mais je m’inquiète quand même pour elle, il ne faudrait pas qu’il lui soit arrivé une tuile. D’ailleurs, tout ça me donne une idée.

Je me sèche, me rhabille présentablement et reviens dans la salle principale du Cafe. Je jette un coup d’œil du côté de l’enquêteur. Il est seul, désormais, et le café a laissé place à une binouze. J’espère qu’il n’est pas trop tard pour lui parler de mon affaire. Je m’approche et m’assieds en face de lui sans trop lui demander son avis. Il est « chez moi » après tout. Je jette un coup d’œil aux alentours : vaut mieux que personne m’entende, c’est un sujet perso que je veux aborder. Je plante mon regard dans celui de l’homme qui me fait face, et me lance :

« Salut, m’sieur Tyler. Les affaires roulent ? »

Question bateau. Il doit se douter que je ne suis pas là pour ça.

« Haem. Si vous êtes d’accord, j’aurais une affaire à vous soumettre… »

Sans vraiment lui laisser le temps de répondre, j’enchaîne. Si l’affaire l’intéresse, il sera peut-être plus motivé à accepter.

« J’ai une amie qui n’a pas l’air de bien se porter. Ça fait plusieurs mois qu’elle est bizarre, distante. Wynonna Marshall, qu’elle s’appelle. Vous pourriez tenter de voir ce qui la tracasse ? Moyennant paiement, bien sûr. »

La demande est exposée, j’attends sa réponse non sans appréhension. C’est la première fois que je fais appel à ce genre de service, j’espère ne pas entrer trop dans l’intimité de Wyn.




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Ven 9 Sep - 7:55 (#)

Un instant de calme est toujours bon à prendre en ces temps troubles. La musique douce couvre tout juste les discussions des autres clients, rendant leurs mots inintelligibles, créant ainsi une bulle de calme dans laquelle j’oublierais presque la montagne de merde que j’ai à gérer ces derniers temps. Rapidement, le serveur me ramène une bière bien fraiche et encaisse le prix de la consommation avant de s’éloigner en souriant. Certains pourraient considérer cette heure comme trop peu tardive pour attaquer l’alcool, mais j’en ai franchement rien à foutre. Pas même le temps de savourer plus de deux gorgées du liquide ambré que l’imposant patron de l’établissement s’approche pour s’installer en face de moi sous mon regard surpris et interrogateur. Je me sens toujours telle une brindille à côté de lui, mais j’imagine que c’est le cas de la plupart des gens. Pour ce que j’en sais il est du genre plutôt social, mais je doute qu’il soit uniquement venu pour se taper la discute. Comme si tout cela était une situation parfaitement normale, je lui réponds avec un sourire, la main toujours sur le vrai frais et plein de condensation de ma consommation :

« Salut Wilson. Ouai, ça roule nickel. »

Pas même le temps d’ajouter un ‘et vous ?’ que déjà il enchaine sur le véritable sujet de sa venue. J’arque un sourcil curieux, mais je n’ai pas le temps de m’amuser à deviner sa requête avant qu’il ne décrive son problème. Heureusement que je n’étais pas en train de boire à ce moment-là, je me probablement serais étouffé à l’entente du nom qu’il lâche. L’espace d’une demi-seconde je m’inquiète de ce qu’il sait ou pense savoir. Les probabilités pour qu’il soit venu me voir par hasard sont tout de même assez faibles. Est-ce que la rousse lui a parlé de sa nouvelle condition ? Du fait que j’en suis le responsable ? Est-ce que cette énorme montagne de muscles va m’éclater la tête devant tous ses clients ? La seconde qui s’est écoulée pendant que toutes ses questions rugissaient dans mon esprit se termine. Et rien. Nul emportement de sa part, aucun signe de colère ou de quoi que ce soit d’autre que de l’inquiétude. Est-ce que sa demande est authentique alors ? Cela serait-il vraiment un heureux hasard qu’il vienne me voir, moi, en particulier ?
Avec l’habitude d’une vie trop remplie de mensonges et de dissimulations, j’arrive à conserver la même expression, ne laissant que très peu transparaitre mon étonnement et ma subite inquiétude à entendre ce nom-là sortir dans une conversation aussi inattendue. Un autre instant s’écoule, le temps que je prenne la mesure de ce qu’il demande. Il connait Wynonna. Il a remarqué que quelque chose avait changé dans son comportement. Il ne sera sans doute pas le seul à noter ce changement chez elle, mais un seul problème à la fois. Je me renfonce dans la banquette, étudiant sérieusement les pours et les contres de cette histoire. Afin de na pas laisser le silence s’installer trop longtemps, je réponds :

« C’est… assez inhabituel. » Mais si je lui dis non il ira chercher quelqu’un d’autre. C’est peut-être une occasion unique de pouvoir maitriser l’information au sujet du comportement suspect de la rousse. « Mais pourquoi pas. Pour ce genre de cas je peux chercher quelques jours puis on fait un point ensemble pour voir si c’est suffisant ou si vous en voulez plus. Le tarif ça va dépendre de ce que vous pouvez me dire maintenant. Forcément, ce sera plus compliqué si vous avez juste un nom à me donner. Si j’ai plus d’informations ça facilitera grandement mes recherches. »

Au-delà de la possibilité de pouvoir recréer l’histoire de ce qu’il s’est passé, c’est aussi l’opportunité de savoir ce dont les gens sont déjà au courant ou non. J’ignore si elle est proche de lui, ce qu’il sait ou pense savoir. Mais ça, c’est un problème qui se règle facilement. Je m’avance dans mon siège et demande :

« De qui il s’agit ? Une amie à vous ? Depuis combien de temps son comportement a changé ? Vous entendez quoi par bizarre au juste ? »

Tout en parlant j’attrape mon téléphone et ouvre l’application notes pour créer un nouvelle fiche avec la date du jour comme titre, prêt à écrire les informations pertinentes qu’il me donnera. Si Wynonna apprend tout ce qu’il se passe ici, elle va encore plus me détester, mais je ne peux pas laisser passer une occasion pareille. Et dire que je voulais juste boire une bière tranquillement.
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Anonymous
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Sam 10 Sep - 20:58 (#)




T
yler semble aller bien, du moins c’est ce qu’il m’annonce en souriant. Un bon indice, quand bien même certains cachent leurs peines derrière. Il ne se passe pas longtemps avant qu’il annonce que ma demande est inhabituelle. Curieux, j’ai toujours été persuadé que les privés s’occupaient régulièrement de ce genre de cas. Sans doute davantage entre époux cherchant à prouver l’infidélité de l’autre, ou pour retrouver une personne disparue. C’est mon fantasme de cette profession peu connue, en vérité. Il est mieux placé que moi pour juger de l’incongru de ma demande.

Il accepte néanmoins de m’aider, ce dont je lui sais gré. Il évoque professionnellement la formule qu’il compte mettre en place : une reconnaissance de quelques jours, un compte-rendu de retour, puis on verra ensemble si les informations récoltées me conviennent ou s’il doit fouiller plus. Je retiens une grimace : déjà que je me sens coupable d’entrer ainsi dans la vie de mon amie par des biais détournés, même si c’est par crainte qu’elle ne prenne mal ma curiosité si je lui avais demandé directement, alors si je dois faire farfouiller encore plus Tyler dans ses affaires, je ne sais pas si je pourrais me sentir légitime à la regarder à nouveau dans les yeux. Cette prudence, pourtant, ne vient pas de nulle part.

Le visage d’Eoghan se noue à mon esprit. Le souvenir d’une nuit d’incompréhension, d’un drame du passé. D’accusations délétères, de curiosité mal placée. Johanna avait été retrouvée morte et son père, le Jazzman Aaron Andros, père de substitution pour mon ami d’alors, avait accusé le jeune homme de l’assassinat de notre amie commune. Des mots durs, incompréhensibles, qui m’avaient touché au cœur. D’où lui venait cette certitude ? Je ne le sus jamais. Et ça ne fut pas par négligence de trouver des réponses. J’avais osé confronter Eoghan directement. Sans accusation, sans agressivité aucune. Je voulais juste comprendre. Mais il ne l’avait pas pris ainsi : visiblement déçu, il ne répondit rien de bien concret à ma question, et me laissa sans information. Nous nous éloignâmes, jusqu’à ne plus nous parler. Si j’ai gardé un regard lointain sur lui, les années ont passé et le sentiment de culpabilité d’avoir ainsi fait vaciller notre amitié m’est resté comme une cicatrice sous la peau. De celles qui ne sont plus douloureuses, mais dont on se souvient toujours en y posant le regard. La culpabilité m’a mordu, ce jour-là, et il est hors de question de mettre en péril une nouvelle relation par maladresse.

Il précise que le tarif de ses recherches dépendra des informations que je lui donnerai. Évidemment. Le prix ne sera pas un souci, j’espère. Mais je lui donnerai de toute façon le plus de renseignements possibles pour qu’il mène à bien sa mission. Tout est dans mon intérêt de ne rien lui cacher, quand bien même j’ignore totalement les raisons de son comportement. J’opine du chef pour marquer mon accord tacite aux termes de notre contrat oral.

Sans tarder, il me questionne sur elle. Qui elle est, dans la vie et par rapport à moi. Quand a-t-elle changé de comportement. Ce que j’entends par « bizarre ». Prenant une longue inspiration, je me prépare à répondre.

« Wynonna est une amie. Je la connais depuis pas mal de temps : elle a été cuisinière ici, au Voodoo Cafe, quand j’étais encore barman. Quand elle est partie travailler au Blues Bayou, un restaurant sur Arkansas Street où elle travaille toujours, on a gardé contact. On se voyait régulièrement pour boire un verre ou manger un bout. C’est un joli brin de fille, une rouquine souriante, toujours bon esprit. »

Sincère et directe, franche et sociable, des traits où je me reconnais sans peine. Des caractéristiques que j’ai directement appréciées chez elle. Je tais ses avis sur les CESS. Je n’en connais pas la nature exacte, mais je pense qu’elle est ouverte et respectueuse de nos amis différents. On ne sait jamais comment d’autres peuvent réagir à de telles informations. Peu pertinentes pour une enquête, en plus. Je poursuis.

« Elle a toujours vécu en Louisiane, de ce que je sais. Je n’ai plus eu de nouvelles d’elle depuis l’hiver. Je l’ai croisée une ou deux fois dans la rue, sans qu’elle paraisse m’apercevoir. Elle avait l’air soucieuse, énervée, presque effrayée. Je ne l’ai jamais connue comme ça. »

Je le vois prendre des notes sur son téléphone à mesure que je parle. Pratique : au moins il n’oubliera rien. Je soupire, une pointe de culpabilité reprenant le dessus sur ma raison.

« M’sieur Tyler : si vous êtes amené à lui parler, lui dites pas que c’est moi qui vous ai rencardé. »

C’est presque de l’imploration qu’il peut apercevoir dans mon regard.



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Mar 13 Sep - 8:05 (#)

Au milieu du calme vacarme rempli des bruits de fond des clients et d’un bar qui se remplit paisiblement, j’écoute le patron attentivement en pianotant sur mon téléphone à la mesure de ses mots. Je trie les informations pertinentes sur ce qu’il semble savoir de la situation de Wynonna et ne conserve que celles me permettant de mieux comprendre ce qu’il sait et ce qu’il ignore. A premier vue, il ne semble pas savoir grand-chose de tout le chaos qui a déferlé dans la vie de son amie. La seule chose ayant alerté le géant assis en face de moi a juste été un air soucieux de la part de la rousse, une attitude qui trancherait avec sa bonne humeur habituelle qui se serait volatilisée au contact de mes congénères. Le simple fait qu’il s’inquiète pour elle pour si peu m’indique qu’il doit vraiment tenir à elle. Un millier de raisons pourrait expliquer une telle morosité, ça m’aidera à trouver une explication à ce nouvel état qui n’impliquerait pas les rats-garous et la vérité. Au moins ne l’a-t-il pas vu le jour même qui a suivi notre rencontre. A-t-elle croisé quelqu’un à ce moment-là ? A-t-elle réussi à dissimuler aux yeux de tous le sang de ses amis, sa blessure corrompue et son expression emplie de terreur ? Il vaudrait mieux, autrement on risquerait d’avoir un nouveau problème. Je détache mon attention des notes rapides que je fais apparaitre sur l’écran et en profite pour vider un peu ma bière quand il me demande presque timidement de na pas révéler sa demande à la principale intéressée. Je lui souris, amusé, et réponds :

« Bien sûr. Je ne dénonce pas mes clients. »

Il semble vraiment s’inquiéter de sa réaction, mais si jamais Wynonna découvre la vérité il y a de fortes chances qu’elle m’en veuille bien plus à moi qu’à lui. Cela dit, je ne suis plus vraiment à ça près avec elle. Je parcours rapidement les quelques notes et revient fixer mon regard vers Wilson, reprenant avec quelques nouvelles questions :

« Et c’est tout ? Vous n’avez aucune idée de ce qui a pu lui arriver ? Elle a des problèmes avec sa famille ? Avec des gens qu’elle connait ? Avec ses potes ou son mec ou quelqu’un d’autre ? »

Toute information, même la plus petite et vague rumeur qu’il aurait entendue, est bonne à prendre. Que sait-il des amis disparus de Wynonna ? Est-ce que quelqu’un les cherche ? La première rencontre que j’ai eue avec eux était le soir où ils ont trouvé drôle d’attaquer des thérianthropes alors que la pleine lune illuminait la nuit. On peut difficilement faire pire comme premier contact, ou même plus stupide. Est-ce que le patron du voodoo café est au courant de cette histoire ? Sait-il que la personne pour qui il s’inquiète s’était retrouvée à attaquer des CESS sans aucune putain de raison ? Est-il au courant de la disparition subite et inexpliqué de tout ce petit groupe ? Enfin, de presque tout ce petit groupe. On a toujours pas remis la main sur le foutu fuyard. Cependant, si le patron était au courant, il aurait sans doute pris le récent changement de la cuistot comme une réaction à cette perte brutale et il ne serait pas ici en train de me demander de l’aide pour trouver des explications. Ce n’est pas plus mal, j’ai de cette manière toute la latitude nécessaire pour réécrire cette histoire et expliquer sans mal le changement de comportement de la nouvelle rate-garou. Finalement, ce n’est pas si mal.
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Mar 13 Sep - 13:11 (#)




A
utour de nous, les clients affluent petit à petit pour le proche service de midi. Les serveurs jouent la valse des apéritifs, les cuisines commencent à s’agiter de bruits métalliques. Mon malaise ne fait que s’accentuer de cette affluence sans cesse grandissante, quand bien même elle soit bien plus éparse que lors des soirées animées. Nerveux, je regarde autour de moi, comme si quelqu’un allait épier notre conversation, rentrer dans cette rencontre qui me rend déjà agité de base. Cela ne semble pas préoccuper le détective, qui répond, amène, qu’il ne dénonce pas ses clients. Une bonne chose en soi : encore une fois, je ne souhaite aucunement que la rouquine suspecte de ma part une surveillance intrusive. Elle pourrait ne pas comprendre, même si mes intentions sont pures et soucieuses de son bien-être.

Alors que je pensais lui avoir donné le plus de détails possibles, Tyler embraye avec de nouvelles questions qui me prennent au dépourvu, commençant même par un « c’est tout ? » qui me donne l’effet d’un jugement sur mon initiative. Ou sur le peu d’informations que j’ai à lui donner. Je me sens maladroit, dans cette première expérience… Mais bon, c’est lui le professionnel après tout. Il me questionne à nouveau sur ce qui aurait pu lui arriver. Diable ! Si j’étais au courant, je n’aurais pas besoin de faire appel à ses services. Je sens ma main trembler, et par réflexe je la plaque sur ma cuisse cicatrisée. Les questions pleuvent, et je ne peux que constater mon ignorance totale face à celles-ci. Des problèmes avec sa famille ? De ce que je sais, ils ne vivent pas directement à Shreveport. Plutôt vers Haughton, si ma mémoire ne me fait pas défaut. Je doute que a les concerne, cependant.

« Je pense que si elle avait des soucis avec sa famille, elle m’en aurait parlé. »

Aucune raison de se renfermer comme ça si subitement. Un décès inattendu ? Elle serait sans doute venue tôt ou tard boire un verre et l’évoquer, ne fut-ce que sommairement. Tyler enchaîne, encore et encore. J’ai presque l’impression de subir un interrogatoire. Mais si ce sont ses méthodes…

Il cherche là où le bas a pu blesser. Son mec ? Ses potes ? Je secoue la tête à chaque mention. Mon sourire n’est plu, mes yeux brillent d’une inquiétude grandissante. Je dois pourtant garder contenance, ne pas montrer une face de moi que d’autres ne pourraient comprendre.

« Non, non. Elle n’a pas de mec, de ce que je sais. Et elle traîne bien avec une bande de potes régulièrement, mais je ne les connais pas. »

Un mec, peut-être. Un type jaloux qui ne la laisserait pas sortir comme elle veut, qui la violenterait peut-être. Ça expliquerait pas mal de choses. Et sur ma cuisse, mon poing se serre. Si c’est ça, il entendra parler du Géant du Voodoo. Dans sa version peu diplomate. Déterminé, je me penche vers l’enquêteur.

« Faites la lumière sur cette affaire, m’sieur Tyler. Vous avez l’habitude avec les gens qui ont des soucis, ça s’voit. Vous auriez pas une hypothèse, déjà ? »

Rien de fondé ni de sérieux, bien sûr. Mais j’ai besoin d’être rassuré. Qu’on me dise que ce n’est sans doute pas grave, que je ne dois pas m’inquiéter outre mesure. Une idée me vient à l’esprit, qui pourrait donner un indice supplémentaire au détective. Qui sait.

« Oh, attendez. »

Je me pose contre le dossier de la chaise et sors mon téléphone, pianotant un peu maladroitement de mes gros doigts sur l’écran. Une bouteille à la mer. Peut-être aurais-je dû commencer par là.



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Jeu 22 Sep - 7:49 (#)

Les odeurs d’alcool et de nourriture emplissent peu à peu la pièce, se mêlant aux effluves des clients qui s’installent pour profiter de cette fin de journée. L’agitation me parait lointaine tant je suis concentré sur le problème que mon interlocuteur vient de soulever. S’il a remarqué le changement de comportement de Wynonna, alors combien d’autres sont aussi en train de se poser des questions à son sujet ? Pour ce que j’ai vu de la bande de débiles qui l’entourait le soir de notre rencontre, il ne me semble pas déconnant de penser que certains de ses proches puissent être des anti-CESS qui pourraient très mal prendre la réalité de sa nouvelle condition si celle-ci venait à être révélée. Rien de bon en perspective. Les réponses du patron du Voodoo Café ne me rassurent pas tellement, trahissant qu’ils ne se connaissent finalement pas tant que ça. Il n’a visiblement que peu d’informations sur sa famille ou ses amis, et malgré ce manque d’intimité que cela suggère, il a vu qu’elle avait un problème. A quel point le comportement de la rousse a changé pour que l’on remarque si vite qu’elle a un problème ? La mine de Wilson est réellement soucieuse, trahissant tout à la fois une forte inquiétude pour Wynonna mais aussi un réel attachement pour la nouvelle rate. J’aurais presque envie de lui dire que même si elle ne va pas très bien maintenant les choses vont se tasser et que tout ira mieux dans quelques mois. Cependant il est inenvisageable de lui révéler la vérité et une telle déclaration serait bien trop suspecte, d’autant que je prétends ne pas la connaitre. Désolé mon gars. Au moins c’est déjà bien de savoir que quelqu’un s’inquiète pour Wynonna. L’air résolu, il me demande si je n’aurais pas déjà une idée de ce qui aurait pu se passer. Je jette un œil sur les notes de mon téléphone et secoue la tête l’air désolé :

« C’est difficile à dire pour le moment. » Je hausse les épaules en lui exposant les généralités que j’ai pu observer au fil des années : « En général un changement de comportement dans ce genre-là, ça s’explique par des problèmes familiaux ou alors des trucs de couples. Mais bon, souvent ce sont des choses qui se règlent toutes seules. » C’est probablement ce que j’aurais dit à un client lambda, quelqu’un que je ne serais pas en train d’entuber. Souvent les gamins disparus rentrent à la maison après une fugue révoltée. Les gens à l’air soucieux règlent leur problèmes et retrouvent leur bon humeur. Malheureusement les choses seront sans doute un peu plus compliquées pour la cuisinière. Ça demande un peu de temps d’accepter d’être un thérianthrope, et c’est un état qui s’accroche à nous jusqu’à notre mort. Je balaye cette idée et reprends avec un sourire rassurant : « Enfin. Vous inquiétez pas, je vais trouver d’où vient le problème. »

Il aura une réponse. Ce ne sera peut-être pas toute la vérité, mais au moins une petite partie. C’est toujours plus facile de créer un mensonge sur la base d’une vérité. Déjà les pièces du puzzle s’assemblent dans mon esprit pour créer un tableau plausible qui exclue l’implication de la Horde. Toute la bande de débiles qui accompagnait Wynonna est réellement portée disparue après tout, voilà une bonne raison pour qu’une personne ait l’air mal en point pendant quelques temps. J’arque un sourcil quand il semble se rappeler de quelque chose. D’un œil curieux, je l’observe sortir son téléphone et m’inquiète l’espace d’une seconde de ce qu’il a à me montrer, mais rapidement cette appréhension s’évapore. Quoi que ce soit, ce n’est rien qui puisse trahir de trop la vérité, autrement il aurait déjà eu des soupçons plus prononcés. Du moins, je l’espère.
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Jeu 22 Sep - 11:20 (#)




L
e message est parti. J’espère y avoir une réponse rapide, pour la communiquer au détective. Positive, aussi, pour que toute cette entreprise soit finalement une erreur, mes ressentis une simple paranoïa. Il a fini par me mettre le doute, avec ses questions. Et ses réponses plus qu’évasives et remplies de bien peu d’espoir de trouver quoique ce soit. Je ne sais pas s’il est professionnel et témoin d’une routine ou s’il est sérieux et impliqué lorsqu’il répond à mon inquiétude. Il affirme en tout cas que ce sont souvent des affaires de couples ou des problèmes familiaux. Que ça se règle souvent tout seul. Une part de moi espère qu’il a raison : qu’elle ne traverse qu’une mauvaise passe, sans réel danger ou inquiétude à avoir. Que la jeune femme paraisse distante pour une histoire de cœur secrète et compliquée à gérer.

Mais le brin de fierté en moi me file un uppercut en pleine poire. Non. Non, si c’était si simple, si basique, elle m’en aurait parlé sans problème. Elle n’aurait pas cherché à m’éviter, à en éviter d’autres, peut-être même. La joie naturelle de la jeune femme n’a pas pu disparaitre sans qu’un incident soit arrivé, qui l’ait vraiment touché profondément. Elle n’est pas du genre à se laisser sombrer pour de simples histoires de sentiments. Je crois.

Tyler me demande de ne pas m’inquiéter. Qu’il va trouver d’où vient le problème. J’espère bien, oui. Je veux savoir si elle a besoin d’aide, de soutien, de présence. Ou si elle doit être seule quelques semaines de plus, pour un deuil de quelque chose à faire. J’ai envie de la retrouver, oui, mais j’ai surtout envie qu’elle aille bien. Qu’elle aille mieux. Je soupire amplement, une fois encore. Comme si ma respiration avait du mal à franchir ma gorge serrée. Ce n’est pas mon état habituel, même récemment. C’est de l’évoquer, d’en parler ainsi, d’y réfléchir qui me perturbe. Qui me prend à l’âme. Opinant du chef sentencieusement, je rétorque à mon interlocuteur.

« Je sais que vous trouverez, m’sieur Tyler. C’est que vous avez bonne réputation. »

Sitôt ai-je fini ma phrase que le « Ting » caractéristique de mon téléphone témoigne de la réception d’un message. Une réponse ! Avec une maladresse non feinte, et un empressement certain, je me saisis du petit appareil et le déverrouille avidement. C’est elle, oui. C’est Wynonna. Mes yeux parcourent les quelques mots qu’elle daigne me répondre. Elle m’appelle Doudou. Ça, c’est plutôt rassurant en soi. Ça ne me concerne pas directement. Pas trop directement, en tout cas. Le reste, en revanche, continue de me tendre. C’est compliqué en ce moment, confie-t-elle. Ça, je l’avais deviné. Mais la suite me laisse perplexe. Dubitatif. Elle prétend à demi-mot que c’est à cause de son travail. Qu’elle bosse sans arrêt pour l’instant. Ça sonne faux. Elle ne s’est jamais plainte de travailler. Loin de là, elle a toujours aimé son taf. Du moins c’est ce qu’elle a toujours laissé paraître. Elle promet de m’appeler bientôt. Bientôt… Si vague, si lointain et imprécis. Dois-je la croire, pleinement, et abandonner sur elle toute tentative d’en savoir plus ? Je n’arrive pas à m’y résoudre. Pour moi, ce message n’est qu’une nouvelle preuve de son mal-être. Je le confie à Tyler d’une voix lasse.

« Vous… vous la trouverez au Blues Bayou. Peut-être. Elle dit bosser sans arrêt pour l’instant. J’ai un peu de mal à la croire, ceci dit. »

Si elle y est bien H24, au moins ça lui laissera libre champ pour fouiller ses affaires. Une vague de culpabilité me tourmente : je suis bien content de n’avoir pas à le faire moi-même. La discussion tire-t-elle sur la fin ? Va-t-il se mettre au boulot au plus vite ?





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Mer 28 Sep - 8:43 (#)

Je suis toujours étonné quand les gens me disent que j’ai bonne réputation. Qui donc me fait de la pub ainsi ? Des épouses trompées qui, autour d’un verre, lâche à leur entourage un « oh oui, il est très bien, il a rapidement retrouvé mon connard de mari entrain de s’envoyer sa petite salope de maitresse. » avant de siroter un cocktail aux couleurs flamboyantes ? Des parents qui reconnaissent sans mal à un diner de famille que leur gamin a fugué et qu’ils ont dû me demander de l’aide parce que leur boulot était plus important pour eux que de chercher leur propre gamin ? J’aurais plutôt parié sur le fait que les gens taisaient ces vilains petits secrets privés, mais il faut croire que non. Au moins, ça me fait de la pub. Ou alors peut-être qu’il existe un genre de tripadvisor des détectives privés dont j’ignore l’existence. Le son caractéristique d’un sms qui arrive perce le brouhaha ambiant et me tire de ces réflexions cocasses et inutiles. Machinalement, j’allume l’écran de mon téléphone afin de voir si cette notification vient de mon propre portable, mais rien de particulier n’apparait. En levant les yeux vers mon nouveau client, je le vois en train de fixer son téléphone avec intensité et concentration. J’hausse un sourcil en continuant de faire baisser le niveau de ma bière en attendant qu’il reprenne. L’ambiance légère et joyeuse qui s’est installée dans le bar tranche avec la morosité du patron inquiet pour son amie. Le message qu’il a reçu est-il en lien avec son affaire ? Aurait-il contacté quelqu’un pour avoir plus d’informations ? Wynonna elle-même peut-être ? Quelques émotions défilent sur les traits du patron du lieu sans qu’il ne dise un mot. Se détournant de son téléphone, il reprend en me précisant où travaille la rousse, ignorant que je suis déjà tout à fait au courant de cette information. Ainsi c’est cela qu’elle prétend pour masquer son nouvel état, qu’elle travaille beaucoup. On ne peut pas dire que ce soit d’une originalité sans borne, mais au moins ne crie-t-elle pas sur tous les toits ce qu’elle a découvert dans les égouts. Il faudrait peut-être que je lui explique comment mentir correctement, si d’autres de ses proches s’inquiètent au point d’embaucher quelqu’un pour enquêter cela pourrait devenir compliqué. J’acquiesce aux déclarations de Wilson, notant tout de même le nom du restaurant sur mon téléphone parmi les autres notes sur cette affaire, afin de n’attirer aucun soupçon. Je laisse une seconde ou deux s’écouler, afin d’être sûr qu’il a bien fait le tour de tout ce qu’il avait à me dire, mais il n’ajoute rien. Il est donc maintenant venu le moment qui est loin d’être le préféré des clients.

« Ok, donc c’est 500 dollars, je cherche quelques jours et ensuite on fait le point ensemble. Je prends le liquide ou les virements. » Même moi je trouve ça malhonnête de le faire payer alors que je vais clairement l’enfumer, mais il faut bien que ce soit crédible. « Ça vous va ? »

J’ai presque envie qu’il renonce, ça m’éviterait d’avoir à complétement l’arnaquer. Mais d’un autre côté, cette affaire me permet de gérer les rumeurs qui pourraient circuler dans l’entourage de Wynonna, c’est une sacré aubaine. Les choses auraient tout de même été plus simple si elle n’avait pas un ami aussi attentionné.
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Anonymous
Invité
Invité
Mer 28 Sep - 12:13 (#)



L'
ambiance s’est subitement alourdie, contrastant fortement avec celle qui s’installe autour de nous. Non pas qu’elle ait été légère jusqu’ici, mais là se posent les dernières paroles entre deux hommes passant un marché un peu sordide. Un espionnage coupable quémandé par lâcheté à un professionnel sachant très bien tout ça. Conscient de cet aspect chez la plupart de ses clients. Et subitement, je me mets à le détester pour ça. Le haïr pour savoir cette faiblesse en moi. Non pas que je l’abhorre entièrement, ni que ma confiance en ses capacités se voit brisée, mais je sais que cet homme, je ne le verrai sans doute jamais comme un ami. La honte m’habiterait trop. Un triste constat, en vérité.

Et la confirmation de tout ça ne se fait pas attendre. Froidement, il m’annonce le prix de la transaction. Une distance cinglante, comme celle d’un psy avec un patient se croyant en confiance, dans une relation de confidence. Et il n’en est rien. Ce n’est que professionnel. Pas une demande d’un homme à un autre. Juste celle d’une victime impuissante à un spécialiste. 500 Dollars. Une somme que je réunirai sans mal, quand bien même je ne l’ai pas sur moi. Tout ça n’était pas prévu. Une décision du moment, impulsive, opportuniste. Il propose de la régler en cash ou par virement. J’ai toujours préféré le liquide, plus direct, plus palpable. Je lui fais savoir.

« Bien. J’aurai la somme lorsque nous nous reverrons pour votre premier compte-rendu. »

Je me lève, me permettant un dernier commentaire :

« Je compte sur vous. »

Car j’ai envie de savoir. J’ai besoin de savoir. Comme si subitement, c’était devenu une obsession. Comme si ce message lancé comme une bouteille à la mer et la réponse apportée avaient créé en moi la confirmation qu’un tuc ne tourne pas rond. M’en voudra-t-elle si elle l’apprend ? Sans doute. L’apprendra-t-elle ? Certainement aussi, un jour ou l’autre. Je ne suis pas de ceux qui cachent leurs actions. Elle le saura, dès notre prochaine entrevue. Et j’assumerai les conséquences de mes actes, même si je perds sa confiance. Car si elle a besoin d’aide, je dois être présent. Sans ça, comment pourrais-je me considérer comme son ami ?

J’avise la bière presque vide du détective privé. Il n’a pas tellement pu en profiter, par ma faute. Je me pare d’un sourire commercial pour lui affirmer, reprenant mon rôle de patron :

« Je vous en fais amener une autre, m’sieur Tyler. Et elle est pour moi. »

Je tourne les talons, retournant derrière le bar. J’indique à John d’aller servir Frisk, n’osant plus même m’en approcher pour l’instant. Pendant un temps, je ne peux empêcher mon regard de dévier sur cet homme mystérieux. Comment va-t-il s’y prendre ? à quel point devra-t-il fouiller l’intimité de la jeune femme ? Quels secrets obscurs pourrait-il découvrir, même au-delà de ce que je lui demande ? Un frisson me parcoure l’échine. Ai-je vraiment envie de le savoir ? Pas sûr. Petit à petit, la journée recommence à suivre son cours naturellement. Cet événement passe au second plan. Il ne me sert à rien d’y songer davantage. Pas avant de le recroiser…


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