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Welcome to my home - Ft. Wilson

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Anonymous
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Mer 1 Fév - 13:58 (#)

Welcome to my home



Assis à son bureau, un stylo doré dansant entre ses doigts, il peine à rédiger son invitation. Il la souhaite officielle, afin que le destinataire ne puisse refuser, mais aimerait donner un peu de légèreté à ses mots. Agacé par ses tentatives infructueuses, il arrache rageusement la feuille du calpin en fait une boulette et vise la poubelle. La chance est de son côté et le projectile atteint son objectif. Heureux de sa victoire enfantine, il sourit au vide et sent son agacement le quitter.

La rigidité de ses actes a toujours été dictée par ses ambitions. Or, dans ce cas précis, rien ne prévoit une conquête ou l’élaboration d’un plan machiavélique. Il y a bien cette idée d’introduire sur le marché quelques marchandises venues de son fief mais cet objectif n’est pas une priorité actuellement. S’il a l’occasion de lui toucher un mot afin d’étudier les réactions de son futur invité, il ne s’en privera pas.

Ses pensées s’évadent vers l’établissement du colosse, visualisant les différentes salles et arrières boutiques qui pourraient être exploitables. Le potentiel est là, il y a de quoi faire. Il ne reste qu’à convaincre l’esthète géant qu’une telle association ne peut être que bénéfique pour les deux partis.

Délaissant le stylo, il privilégie la plume et l’encrier, totalement conscient que cette méthode est désuète mais tellement plus confortable pour le vampire.


Cher Wilson,

Ayant acquis récemment une magnifique demeure coloniale, il me serait agréable d’avoir ton avis sur la bâtisse et sur son authenticité. Puis se faisant, je serais honoré, de te recevoir afin de partager une collation ou deux. Nous pourrions également approfondir notre relation et faire plus ample connaissance.

De plus, j’ai quelques propositions à te faire concernant une affaire qui pourrait se montrer extrêmement bénéfique et lucrative pour nos deux partis.

Je serais heureux de t’accueillir vendredi soir, à l’heure qu’il te conviendra. Tu peux donner à mon messager une approximation de ton arrivée.

Salâh Ad-Dîn Amjad


P.S. L’ambre d’un bon vieux rhum dansant sur les papilles me serait extrêmement plaisant.



Il est rare qu’il signe ses missives mais là, il n’y a aucun dessein pouvant le desservir. Une simple invitation, rien de plus. Il fait appeler un de ses hommes à qui il remet l’enveloppe, lui donne ses instructions, lui répétant qu’une réponse de Cooper est indispensable.


La lune incomplète joue à cache-cache derrière d’épais nuages. Un orage éclatera peut-être, qu’importe, il n’a pas prévu de sortir mais voir la nature se déchaîner est un spectacle qu'il apprécie grandement. Quelques fenêtres sont ouvertes, permettant à la brise nocturne de s’engouffre dans la coloniale afin de jouer avec les tentures cachant le plafond. L’intérieure de la maison dénote totalement avec son aspect extérieur. Dès que le pas de porte est franchi, le visiteur est transporté dans un autre continent. D’épais tapis moelleux recouvrent le sol. Tous sont de très grandes valeurs et d’excellentes factures, ils ont été importés, comme tout le reste, du Moyen-Orient. Un énorme lustre doté d'abat-jour aux motifs raffinés, délicatement percés afin de laisser poindre la lumière, éclaire chichement la pièce centrale, où une fontaine en mosaïque, clapote joyeusement. Des ouvertures, sans portes, aux arches arrondies typiques, donnent sur différentes pièces. Dans le salon, où se tient l’hôte, le nez plongé dans un livre, installé confortablement sur une multitude de coussin, l’abondance de richesse ne se dissimule pas. L’opulence règne en maître. Déjà sur la grande table basse, en bois massif, incrustés de divers ornements et pierreries, divers plats, locaux et exotiques, ont été dressés, prévus pour l’invité qui se fait attendre. Du bec verseur de la théière s’échappe de la vapeur, des bâtons d’encens se dissolvent discrètement aux quatre coins, apportant des fumets d’ailleurs.

Quelques coups sont donnés contre l’huis d’entrée, faisant lever les yeux sombres du vampire de son ouvrage. Enfin ! Sae, la jeune chinoise au service de Salâh depuis plus de vingt ans, se dirige sans bruit jusqu’à l’entrée et invite l’homme à pénétrer dans la demeure. Elle le précède, après lui avoir demandé de se déchausser, elle le guide dans ce monde orientale jusqu’au caïnite.

Il a quitté la douceur des soies et se tient debout, un sourire planant sur ses lèvres. Ses cheveux sont attachés de manière stricte à l’arrière de son crâne. Il a délaissé intentionnellement la ghutra, préférant la simplicité. Sa longue dishdasha blanche frôle ses orteils nus. Quelques pas sont effectués en direction du colosse que Salâh observe d’un œil empli de convoitise.

- Mon Ami, sois le bienvenu dans mon humble demeure. Prends place, je t’en prie, mets toi à ton aise.

L’immortel lui emboîte le pas et imite son invité, déposant un coude sur un coussin et soutient sa tête par son poing fermé qu'il a placé sous son menton.

- As-tu passé une bonne soirée ? Les affaires se portent-elles bien ?

Discrète comme une brise, Sae sert le thé à Wilson, pose un gobelet en étain devant le perse et disparaît dans l’ombre floue des bougies.

- Je me suis permis de te faire préparer quelques mets et spécialités culinaires venues de mes contrées. Si tu désires autre chose, tu n’as qu’un mot à me dire. Du thé ? Ou quelque chose de plus fort, de plus viril ? Sers-toi, je t’en prie.


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Anonymous
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Mar 7 Fév - 19:29 (#)

I

Assis dans mon pick-up, je bois une longue rasade de rhum ambré traditionnel, martiniquais. Du A 1710, cuvée Soleil de Minuit. Un nom plein d’augure. Mon regard se perd sur l’étrange missive que j’ai reçue plus tôt dans la semaine, en relisant les mots aux courbes cursives presque désuètes. Une invitation, presque banale si elle n’avait pas été rédigée de la main d’un sire vampire. La politesse presque extrême qui s’en dégage ne fait que la rendre plus inquiétante. Oh oui, bien sûr, j’ai déjà fait don de mon sang à ce puissant Salâh Ad-Dîn Amjad, ami de Nicola, mais jamais je n’ai eu le loisir de me rendre directement chez lui. Dans ce qu’il nomme sa demeure coloniale. Un terme qui sonne définitivement mal à sa lecture. Une maladresse du seigneur aux dents longues, ou une provocation ? De ses intentions, il en fait peu cas : il désire se nourrir, goûter à nouveau mon sang, qu’il espère parfumé de rhum. D’où la bouteille. Par chance, c’est un peu une spécialité de cette région du monde, et tout bon cafetier en possède une bonne réserve. Celui-ci est un rhum de qualité. Pas le plus cher ou le plus prestigieux, mais assez pour plaire amplement à un connaisseur. Si je le bois maintenant, c’est pour qu’il imprègne dès à présent de ses notes boisées mon hémoglobine. Et un peu pour me donner du courage, aussi.

Car s’il affirme vouloir se sustenter en ma compagnie, me donnant l’avantage de savoir à quelle sauce je vais être mangé, le reste de la courte missive est mystérieux. Sans doute un peu trop. Une affaire lucrative, une proposition secrète… Qu’est-ce que cela peut bien être ? Ce sont les questions qui m’étreignent l’esprit depuis que j’ai reçu ce courrier, qui m’ont trotté dans la tête depuis que j’ai donné mon accord à son messager. L’on ne refuse pas une telle invitation. Par politesse, d’une part, et par souci de survivre un jour de plus dans ce monde de fou, au passage. J’ai précisé arriver vers vingt-deux heures. De quoi être assuré que le soleil soit bien couché, afin de n’incommoder en aucun cas mon hôte. Et donc me voilà, pile à l’heure, à mon rendez-vous. Depuis mon siège, je lève les yeux vers l’immense bâtisse perdue au milieu d’un somptueux domaine. Ça en jette, y’a pas à tortiller du cul. Je prends une deuxième rasade, plus conséquente que la première, avant de poser la bouteille entamée sur le siège passager. Cela ferait négligé d’arriver chez lui avec, aussi en ai-je amené une seconde, encore scellée. Sa jumelle. Je prends une longue inspiration avant de me lancer. Je quitte l’habitacle et me décide à aller frapper à l’huis avant que ne se déclare l’orage qui rend l’air si pesant. C’est parti : plus moyen de reculer, maintenant.

Une asiatique polie et silencieuse vient m’ouvrir, demandant à ce que j’enlève mes chaussures. Je m’exécute sans tarder, ne voulant pas paraître impoli, et ne souhaitant pas plus salir l’intérieur de cette demeure qui, ô grands dieux, est fort bien aménagée. Le style extérieur, très régional, laisse place à un décor hors du temps. Je me retrouve, en un pas, dans un palais arabe d’un lointain Moyen-Orient. Tapis épais aux couleurs chaudes, fontaine en mosaïques, j’ose à peine poser le regard sur toutes ces choses tant je ne veux pas paraître indiscrets, et ce même si elles sont là pour être ostensibles. Irrémédiables faites pour impressionner le visiteur. Le vampire a du goût et du raffinement, à n’en pas douter. La servante me laisse la suivre jusqu’à une ouverture donnant sur un luxueux salon. Je passe sans tarder sous l’arche d’ébène sculpté pour me retrouver dans cette nouvelle pièce où le maître des lieux m’attend.

Une massive table basse en bois sombre est garnie de plats colorés aux senteurs douces ou épicées. Une odeur d’encens stagne dans la pièce, confortant le dépaysement total de l’endroit. Le sire est là, sévère, cheveux noirs attachés à l’arrière de sa tête. Il me souhaite la bienvenue, et m’invite à m’asseoir. Je le suis silencieusement, obéissant et impressionné. Avant de poser mon derrière comme demandé, je tends au vampire la bouteille que je lui ai réservée. Non pas qu’il la boira, mais comme ça il sait quel parfum mon sang aura. Comme pour détendre l’atmosphère, il me questionne sur ma soirée, sur mes affaires. Sont-ce là des questions sincères, ou jauge-t-il de mon état de stress, qui pourrait donner un goût plus acide à mes fluides vitaux ? Alors que je m’assieds, la servante me sert un thé dont je devine les parfums de menthe et de sucre.

« La soirée est bonne, et ne s’augure que meilleure en votre compagnie, maître. Quant aux affaires, elles se portent au mieux : le Voodoo Cafe est bien situé, le monde est toujours présent. Merci de demander. »

Un peu pompeux, sans doute, mais je tâche de rester courtois, sans volonté d’offenser le prédateur en lui. Il me présente les mets qu’il dit avoir préparés pour moi. Encore un peu, et j’oubliais qu’il ne se nourrissait pas. Tout ça, pour ma seule venue ? Un picotement à l’échine me confirme le malaise que cela instaure. Un malaise flatteur, néanmoins : il a l’air de souhaiter me faire me sentir important. Bien reçu, en tout cas. J’avise les plats avec gourmandise, ne sachant où piocher.

« Du thé, pour l’instant, c’est parfait. Dites-moi, Sire Amjad, que me conseillez-vous parmi tous ces choix ? Tout a l’air si bon… »

Je ne souhaite pas presser le vampire en posant la question sur la raison de ma venue. Laissons-lui le lead de tout ça. Attendant sa réponse, je plonge les lèvres dans son thé brûlant, manquant de m’ébouillanter. Je souffle sur le breuvage, reposant le godet sur la table.

« Je vous remercie de la délicatesse, je me sens privilégié. »


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Mar 7 Mar - 16:37 (#)

Welcome to my home



La gêne du colosse est criante, le rendant minuscule, faisant sourire Salâh. Les humains sont trop sensibles à l’environnement qui les entourent. Un peu de poudre d’or aux yeux et les voilà impressionnés par les possibles richesses. Est-ce que l’attitude de Monsieur Cooper aurait été la même si l’Eternel l’avait convié dans cette caravane qui a fait office de maison durant quelques mois ? Un jour, lointain, il le lui demandera, lorsque qu’il sera plus à son aise, lorsque son sourire sera spontané et lorsqu’il osera parler librement. L’obéissance est totale mais était-elle due à la l’appréhension, à la peur ou à une véritable abnégation ?

Une bouteille, portant une magnifique étiquette, vantant les mérites du breuvage caraïbéen, millésimé, change de main. Parfois, il regrette ne plus pouvoir goûter les arômes coulant sur sa langue. Heureusement pour sa plus grande satisfaction, il les retrouve dans l’élixir exquis carmin. Il examine le contenu, faisant filtrer la lumière vacillante d’une bougie au travers du liquide. Yago n’est pas dans la demeure, il peut donc se permettre de jouir de quelques flammes vivantes. Il hoche la tête en approbation, imaginant déjà les saveurs coulant dans son gosier.

- Très bon choix, Wilson, excellent même.

Alors qu’il pose la bouteille sur la table, il prend volontairement appui sur le genou de son invité. Contact rapide et agile. Il n’en avait pas besoin mais le Perse est tactile surtout avec ceux qui le nourrissent. Puis, naturellement, il se tourne vers son invité, adoptant une posture plus décontractée, passant un pied sous sa propre cuisse. Son coude repose sur un coussin plus rigide, sa main se loge sous le menton et ses yeux, sombre comme une nuit sans lune, se posent sur l’humain. Il ne le lâche plus. Des flatteries sont dispensées, accompagnées d’un titre qui chatouille son égo, amenant un sourire à ses lèvres.

- Détends toi, nous sommes là pour passer un bon moment. Ne sommes nous pas bien ? Comment trouves-tu ma demeure ? La décoration te sied ? Répondant à la question de Wilson, il effectue un geste large de la main, englobant toutes les victuailles et hausse les épaules. Les effluves de ses mets sont tous divins. Pour savoir s’ils sont à ton goût, il suffit de les déguster. Et dans mes souvenirs, tous sont excellents.

Sa voix est enjôleuse et légère, à peine plus forte qu’une brise d’été. Il l’observe, sachant que cela mettra très certainement l’esthète à la peau d’ébène mal à l’aise. Il joue avec lui, apprend à connaître celui qui lui offre gracieusement sa vitae. D’ailleurs, il a hâte de faire couler ce sang aux saveurs chaudes et si particulières.

Encourageant son invité à se sustenter, il attrape son verre et y trempe ses lèvres. Sa langue claque et son nez se fronce, exprimant le dégoût, se muant lentement vers une mine dépitée.

- Ce sang synthétique est une calamité. Les humains pensent bien faire, mais ils n’ont aucune idée de ce que cela représente pour nous, Peuple de la Nuit. Il agite sa tête négativement. Cet ersatz n’est pas bon, même en y mettant le prix fort, et surtout, il ne nourrit pas correctement. Voilà pourquoi, nous sommes reconnaissants envers les personnes, qui, nous offre un peu de leur vie. Il ne faut pas s’étonner si les jeunes dérapent parfois. C’est pour cela qu’une idée m’est venue, afin de palier à ce sordide manque.

Se délestant de son breuvage impur, il se redresse et caresse du regard, la nuque imberbe de son interlocuteur, puis glisse lentement vers cette veine qu’il entend pulser. Il ne s’avance pas, reste à distance adoptant un faciès neutre bannissant toute convoitise.

- Mon peuple ne peut survivre en sustentant que de ce simulacre. Certains parviennent à repousser ce besoin impérieux et d’autres cèdent à tentation rapidement, renforçant la croyance des humains à nous voir comme des bêtes assassines et féroces. Et toi, Wilson, que penses-tu de cela ? Crois-tu qu’il faille obliger les Immortels à se repaître d’une chose qu’ils n’apprécient pas et qui ne tait pas leur faim ? Partage ton opinion, mon Ami, je te prie.

Avant de poursuivre, il veut connaître la pensée profonde de son interlocuteur. Un discours fermé sera accepté mais il ne mènera pas ses propositions plus en avant. Ce qui serait fort regrettable, car le Voodoo Café est un établissement assez prisé.

Immobile comme une statue, le vampire ne cesse son observation sur Wilson, s’amusant de ses manières. Une dernière question taraude l’Ancien qui la pose à mi-voix.

- Wilson en acceptant mon invitation, qu’espérais-tu en venant ici ?




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Anonymous
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Mer 8 Mar - 7:33 (#)

II

Salâh Ad-Dîn tente de me mettre à l’aise, complimentant mon choix de boisson et osant un bref contact de la main sur mon genou. Il affirme vouloir passer un bon moment, demandant de manière rhétorique si nous ne sommes pas bien. Comme si j’allais répondre que l’inconfort me pèse. Je suis en compagnie d’un prédateur, et je suis sa proie naturelle : jamais je ne pourrai être totalement détendu. J’apprécie toutefois l’effort qu’il met dans sa bienveillance, soulignant les délicates attentions qu’il m’a préparé. Il s’enquiert de savoir comment je trouve sa demeure, me presse de goûter les plats qui embaument la pièce en lui rappelant de vivants souvenirs lointains. Je pose mes yeux sur les alentours, sur les mets inondant la table. C’est presque trop. Non, c’est trop. Et ça cache sans aucun doute quelque chose. Pourquoi serait-il si prévenant ? C’est sincère, pourtant, que je réponds.

« Je n’ai jamais rien vu de tel. C’est… dépaysant. De très bon goût, et raffiné. Je n’ai pas tellement l’habitude d’un tel luxe. »

À côté, mon appartement pourtant pas horrible ni inconfortable fait office de débarras pour chien. Je n’oserais jamais l’y inviter, de crainte qu’il prenne ça comme une insulte. Je ne parviens pas à soutenir son regard plus de quelques brèves secondes, alors que nous parlons. Je tente de me donner contenance en observant les détails décoratifs qu’il me montre, les plats sur la table, qui ont effectivement l’air tout à fait potables. Je pioche dans un plat une sorte de brochette de viande que je porte à ma bouche. Du poulet, qui a l’air mariné dans du citron, avec une forte note de safran. Des goûts auxquels je suis peu habitué, mais qui flattent mon palais, alors que j’acquiesce de la tête mon appréciation positive. Je suis un peu trop nerveux pour m’empiffrer comme un ogre, mais je ne veux pas faire mauvaise impression en délaissant ce qui a été préparé pour moi, insultant ainsi mon hôte de marque. Alors que je savoure la brochette, suçotant le bout de mes doigts ayant trempé dans la marinade cuite, il grimace en sirotant un verre de ce que je comprends être du Tru Blood. Ou un dérivé quelconque. Il ne tarde pas à évoquer sa répugnance pour ce liquide bien trop loin d’un vrai sang humain, en critiquant le goût et la consistance alimentaire. Pas de quoi rassasier un vampire tel que lui, évidemment. Une fois encore, j’opine du chef pour marquer mon accord à ses paroles. Je suis bien placé pour comprendre qu’il lui faut plus que ça. Je fais partie de ceux qui leur offrent un peu de vie, comme il dit.

Subitement suave, il se lève et m’observe, questionnant mon avis sur la question. Il risque d’être déçu, je suis loin d’être un expert en la matière. Et je n’ai aucune idée de ce qu’il cache derrière cette « idée » qu’il dit avoir. Râclant ma gorge, je réponds franchement.

« Je pense qu’il est positif que mes cherchent à satisfaire vos besoins par des moyens détournés. Boire du sang humain reste tabou pour la plupart. Mais je conçois également que ce qui existe actuellement puisse ne pas vous satisfaire, hélas. C’est pourquoi je donne de moi avec docilité et plaisir. Pour vous plaire. Je ne vois pas en vous des assassins barbares, mais des êtres d’une qualité bien supérieure aux humains. Il est de notre devoir de vous plaire, afin de pouvoir partager ce monde le plus sereinement possible. »

C’est, en gros, le résumé de ma pensée sur les surnaturels. Un partage équitable, le respect mutuel. Une utopie, de nos jours, mais en laquelle je crois fermement. Il n’y a aucune raison valable qu’une haine réciproque existe et perdure : tout ça n’est que haine aveugle et peur de l’inconnu. Incompréhension. Une fois encore, je ne peux soutenir très longtemps le poids de ses yeux d’ébène sombre. Je les pose dans ma tasse fumante, la saisissant pour en siroter une nouvelle gorgée brûlante. Puis, subitement, vient une question à laquelle je ne m’attendais pas devoir répondre : qu’espérais-je en venant là, acceptant son invitation. Me la suis-je seulement posé moi-même ? Il a été exclu de manière automatique de refuser à un sire ma venue sur sa demande. Je dois m’en sentir honoré. Et je le suis. Aussi ma réponse coule naturellement, même si en la prononçant je la trouve un peu trop mielleuse.

« Je n’espère que votre satisfaction, Seigneur de la Nuit. Et par elle, un lien partagé d’une confiance mutuelle. D’une… amitié ? »

Le mot est maladroit, peut-être. Il y a tant de différence entre nous, puis-je seulement être digne de son amitié ? Une fois encore, je me sens bien idéaliste, mais le mot est dit. Et comme pour faire passer la pilule plus vite, comme si je ne voulais pas qu’il s’y attarde, je poursuis d’une information qui pourrait lui plaire.

« J’ai… déjà dans le sang le rhum dont je vous ai fait cadeau, Sire Amjad. Je serais honoré de faire passer le goût âcre de ce sang synthétique sur votre palais délicat. »


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Anonymous
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Mer 22 Mar - 9:34 (#)

Welcome to my home


Les orbes sombres mais douces du visiteur, voguent dans l’univers oriental du vampire qui sourit devant l’émerveillement. Son dépaysement se révèle lorsqu’il quitte sa demeure pour retrouver ses rues sales et malodorantes, lorsque la pluie mouille l’asphalte alors que lui, préfère fouler le sable qui grignote petit à petit les grandes villes comme Ispahan.

- Le luxe ? Je qualifierai cette bâtisse plus, comme confortable. Suffisamment spacieuse pour accueillir ceux qui souhaite trouver un toit, de quoi se sustenter, de la compagnie et la sécurité que je peux leur offrir. Certes, il y a ici quelques bibelots, émanant du  présent et quelques reliques du passé, mais rien de véritablement précieux.

Il hausse les épaules, sincèrement. Evidemment que l’aménagement est à l’image du Maître, mais cette bâtisse est tellement lointaine de ce qu’il possède dans ses propres contrées. Joueurs, il envoie quelques images dans l’esprit de son invité d’une étendue sans fin de dunes ocres, aux grains brillants sous l’astre lunaire. Une ville est visible au lointain, mais est-ce réel ou ne s’agit-il que d’un mirage ? Devant Wil’ de lourdes portes s’ouvres, pivotant silencieusement sur leurs immenses gongs. Le bois est finement travaillé et des dorures en parent les détails. Laissant le désert dans son dos, un vaste bassin s’offre à son regard, bordé d’une végétation luxueuse et diverses. Les jets, formant des arabesques compliquées, jouent avec l’ondine en clapotant gaiement. Il fait nettement plus frais que dans la fournaise sablonneuse. Suivant un chemin dallé, il pénètre dans le bâtiment qui cerne de toute part l’immense bassin. La propriété est gigantesque, le sol, parfois en marbre, parfois orné de mosaïque, tout comme les murs et les plafonds, les colonnes et les fioritures, tout ce que le regard accroche, n’est que richesse. Les couleurs des différentes pièces, passent d’un orangé chaud au blanc et bleu plus froid. Frises et bas-reliefs se succèdent, tous différents des uns et des autres. Wil n’a vu que la cour intérieure et quelques pièces que déjà les images perdent leurs couleurs et disparaissent, le ramenant en Louisiane.

- Comprends-tu la différence ? Il s’agit de mon palais, à Ispahan. Peut-être qu’un jour…

Il laisse sa phrase en suspens. Ce qu’il attend de la part de l’homme est beaucoup mais pour l’heure, il ne le connaît pas suffisamment. Il compte bien approfondir cette affinité en cette soirée.

Les dires du barman sont flatteurs, une fois de plus et vont dans son sens. Combien de personne ont tenté d’amadouer le Caïnite en enrobant les mots de jolis rubans. Il est suffisamment suspicieux pour avoir déjoué nombre d’entre eux, il ne serait plus là depuis longtemps si la naïveté avait emprisonné son esprit. Un mot est tenté à la grande satisfaction du vampire. Toutefois, l’amitié d’un vampire ne s’offre pas aussi facilement que lors d’une vie éphémère humaine.

- Amitié ? Combien de temps es-tu prêt à me la donner ? Il jauge le colosse d’un œil vif et acéré. Quel âge as-tu Wilson Cooper ? 35, 40 ans ? Peut-être même un peu plus. Cinquante ans d’amitié… Sais-tu ce qu’implique de se lier à un être tel que moi ? Le souhaiterais-tu ? En connais-tu le prix ?

Les paroles sont murmurées, pernicieuses, s’infiltrant sans gêne dans la conscience de l’humain et teintées d’une nuance de défi. Trop tôt, encore une fois mais autant déposer la première pierre, faire germer l’idée, afin de l’irriguer régulièrement jusqu’à ce qu’elle s’ouvre totalement à lui, s’offrant de son plein gré, le suppliant même.

Salâh ad-Dîn apprécie l’homme à la peau sombre, il aime sa dévotion, il aime son physique, totalement en opposition à celui de Yago, il aime son esprit et il aime son goût si particulier.

Une offre, que ne peut refuser l’Etre de la Nuit, échoue maladroitement dans la pièce. Un sourire étire ses lèvres, ne dévoilant en rien la dentition assassine. Jusqu’où l’humain est-il prêt à s’offrir ? Cette nuit lui donnera la réponse.

D’un geste lent, le prédateur dépose sa paume sur le poignet de l’offrande. Puis lentement remonte, s’arrêtant à l’articulation pour venir, de son index, caresser le creux du coude. Suivant la veine, il poursuit son chemin, mais se voit stoppé par le vêtement. Ses narines frémissent, tant d’agacement que de l’envie suprême de se nourrir. Il se rapproche, tandis que ses doigts se dirigent vers les boutons de cette contrariante chemise. Le tissu clair laisse place à l’ébène sculpté. Il admire les muscles, se permet quelques caresses légères du revers de sa main sur un pectoral, apprenant à connaître l'épiderme assorti à la nuit. L’étoffe est repoussée par-dessus l’arrondi des larges épaules et glissée jusqu’aux coudes, entravant quelque peu les gestes de l’esthète. Un murmure tel un souffle relevant d’un songe, quelques mots flottent.

- Ne résiste pas, accepte et savoure.

Les doigts clairs et agiles de l’Immortel courent sur ce tableau sombre, attirant sa proie vers lui, le positionnant à sa guise, de façon semi-couchée. Les coussins acceptent ce corps de géant, s’appropriant les formes.

Les lèvres glacées du vampire se posent enfin sur le haut du torse et longe la clavicule. La langue goûte la peau, tandis que les mains se font téméraires, découvrant voussures et creux. Les crocs se dévoilent, accrochent le derme en faisant perler quelques rares gouttes qu’il récole avidement. L’odorat frémit aux odeurs musquées, appréciant son parfum naturel. La proximité est totale, les corps se rencontrent, s’arrogent et des caresses plus intimes s’égarent. Un baiser se perd avant de percer avec lenteur la peau fine, offrant une morsure pleine. Il se repaît mais mesure ses gorgées même s’il aurait apprécié boire goulument. Plus tard.

Bien trop tôt, il se retire, lèche la plaie et longe la mâchoire, trouvant les lèvres charnues dont il s’empare, imposant un baiser profond. Puis, naturellement, il recule, admirant l’esthète à la peau chocolat. Il ne complimente pas, mais l’éclat brillant au fond de ses prunelles en dit long. Un soupire d’aise, inutile, se faufile pour se perdre dans la nuit.

- Il est d’une affaire dont je voudrai te parler. Cela concerne le Voodoo Café. Au vu de tes dires, tu estimes donc que humains et vampires devraient cohabiter sereinement. Il me semble que tu as déjà ouvert une annexe pour nous, autres immortels ? Est-ce exact ? J'en ai entendu que du bien, ambiance sereine, bonne musique. Pas une de ces bordel vulgaire où le sexe est payant et où le sang coule à flot. Le seul bémol... tu sers cette solution fluide et aqueuse colorée en rouge qui se nomme Tru Blood ? Cela pourrait peut-être changer, qu'en penses-tu ?



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