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CHASING THE SUN, I CAN'T WAKE UP ~ ft. Anaïs W. et Lilas H.

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Mar 16 Juin - 21:14 (#)

WE'RE STANDING HERE BY THE ABYSS
AND THE WORLD IS IN FLAMES
NO TURNING BACK. NO OBLIVION.
Les images se superposent et tournent en boucle dans une sarabande sans fin ni répit. Mon regard que j'oblige à rester concentré sur chaque objectif nouveau, l'un après l'autre, ne voit pas grand chose d'autre que son point de mire. Une porte de sortie. La bonne direction sur le parking. Ma voiture. Même la main qui presse le bouton de la clé de contact n'est commandée que par un automatisme usé. La poignée de la portière m'ouvre à l'illusion d'un habitacle sûr à laquelle je reste insensible, le coeur battant à tout rompre dans ma poitrine chahutée par un souffle erratique.

La douleur est abyssale et je peine encore à pleinement l'embrasser.
Sans réfléchir j'active donc le moteur comme si presque rien n'avait changé. Le geste est seulement un peu sec, ce pourrait être une contrariété anodine, rien de pérenne.
Mais ma gorge est nouée à l'extrême sur un hurlement qui ne verra jamais le jour.

Les deux adolescentes sont montées à bord de l'Audi noire à leur tour et j'entend des chuchotements, les boucles des ceintures de sécurité. Comme en pilote automatique, le véhicule est manœuvré vers la sortie du parking, puis la route, et enfin la direction de Downtown.

J'ai tout ignoré du Mall meurtri, et inchangé. Des corps épars, morts ou endormis.
Je n'ai rien vu de ce qui m'entourait depuis les derniers mots, depuis la silhouette d'un autre monde.
Je ne vois plus que pour fonctionner.
Tout en moi s'est refermé. La tour du tarot tiendra, le temps qu'il faudra.

Rapidement il devient évident que les rues de Downtown, bondées, envahies par les forces de l'ordre, par les équipes de secours dépassées, promettent un encombrement croissant. Il reste encore un long chemin jusqu'à l'endroit présumé où devrait se trouver Lilas, et nous échouons finalement quelques mètres avant un barrage routier. La police coupe tout transit vers l'intérieur. Au loin, où les barrières sont en train d'être mises en place, on devine le sigle du PASUA sur une camionnette blindée.
J'enclenche la marche arrière.

« On ne passera pas. Les autres rues ne seront sûrement pas plus praticables en voiture. »

Un coup d’œil vers Anaïs avant de regarder autour pour envisager un demi-tour.

« S'il faut que je vous dépose quelque part, c'est le moment de me dire où. Je vais laisser la voiture quelque part et continuer à pied. »

bat'phanie • #682121
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Baby Chaos - Là où je passe, la paix trépasse.
Anaïs Wilhm
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A SONG OF BLOOD

En un mot : Outre en perdition
Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
* Fille émancipée d'une famille humaine qu'elle a fui pour sa propre sécurité. Outre dans un monde d'humains qui ne cherchaient pas à la comprendre, juste à la plier au conformisme réconfortant de la normalité.
* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
*Etudiante en médecine, acharnée et consciencieuse, pleine de projets en tête.
*Musicienne et chanteuse amateur ne sortant jamais sans son casque. Danseuse du dimanche. Incollable sur la musique, sa passion, son refuge.
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Thème : Mama Cass Elliot - Make Your Own Kind Of Music
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Mar 16 Juin - 21:49 (#)

Chasing the sun, I can't wake up.


Lilas, Vinzent & Anaïs


Après l'odeur du sang, l'air frais de la nuit tranche violemment avec l'air saturé du Mall et j'ai un brusque sursaut en sentant la fraîcheur presque salvatrice s'infiltrer dans mes poumons. Ça brûle, comme si je redécouvrais comment on respirait. Pourtant les échos de la nuit n'ont rien de rassurant. Es sirènes vrombissent, emplissent l'atmosphère alors que je me fait tirer sur le parking du Mall, suivant comme une automate la traction imposée. Je ne sais plus vraiment ce que je dois faire avant de croiser les pupilles angoissées de ma petite amie. Pourquoi a-t-il fallu qu'elle soit mêlée à tout cela ?

Le son d'une portière qui s'ouvre me ramène brusquement à la réalité, interrompant la contemplation de ses deux émeraudes qui ont été un moteur pour avance ce soir. Je m'engouffre à sa suite ans la berline, sans vraiment chercher à comprendre. Je sais que je ne risque rien, avec eux. Le moteur vrombit et Rica me chuchote des paroles qui se veulent apaisante, mais ce n'est pas aussi évident d'imprimer ses paroles dans mon esprits. Il est chargé d'images et de voix qui prennent bien trop de place. C'est finalement sa main serrée sur la mienne qui m'oblige à rester consciente de ce qu'il se passe autour.

Partout c'est le chaos. Les rues sont bondées de monde. Les forces de l'ordre envahissent le centre-ville. Bientôt, la voix de Vinzent annonce l'évidence. On doit passer ailleurs, sans la voiture. L'angoisse me tord à nouveau le ventre à l'idée d'exposer davantage Rica à tout cela, mais son regard me fait bien comprendre que je n'ai pas le choix. Elle reste, peu importe la suite. Je secoue la tête.

- Je viens avec vous. Pas question que je laisse Lilas dans cette merde. Rica...

- Je viens.

Je me contente de lui sourire, fatiguée. Je ne sais pas où est Zach, je n'arrive pas à le joindre. Je dois me raccrocher à quelqu'un, me focaliser sur une tâche, ne pas penser au pire. Déjà l'idée qu'il lui est arrivé quelque chose s'est fait son nid et je ne suis pas certaine de réussir à me calmer si je me focalise dessus. Je regarde derrière, cherche un endroit où laisser la voiture.

- Il y a un parking à deux rues d'ici, sur la droite. Par là.

Je pointe la direction du doigt. Courir au hasard dans les rues ne m'enchante pas trop. Qui peut savoir sur quel genre d'horreur on pourrait encore tomber. La nuit n'est pas encore terminée, j'ai toujours ce flux en moi, toute cette énergie qui m'a été donnée. Je peux m'en servir encore. j'aimerais simplement éviter que ce soit pour tuer une personne de plus. Il y a eu tellement de morts déjà. J'inspire, me concentre. ne pas penser à ça. penser à Lilas avant tout, c'est la seule priorité pour le moment.

- Vous savez où elle est au moins ?

codage par aqua

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Mar 16 Juin - 23:32 (#)

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« Pas exactement. »

Les roues pivotent et le mouvement nous porte vers le parking évoqué.

« C'est une ancienne maison privée, il y avait une sorte de spectacle dedans, ce soir. Elle m'a donné la rue et je crois me souvenir où c'est. »

Heureusement. Presque personne n'a collé son téléphone contre son oreille, au-delà des vitres, et quelque chose me dit que le réseau n'est pas revenu. Il y a fort à parier que la géolocalisation soit également en rade.
Le parking est occupé par plusieurs autres véhicules et chacun de nous peut aviser au loin une troupe à l'attitude radicalement différente des autres : une rixe est en train de poindre alors que les insultes et les accusations de vol fusent. Un homme en extirpe un autre d'une voiture en marche, et brutalement de l'autre coin, le son caractéristique du verre qui éclate, suivi d'un embrasement, frappent les spectateurs indécis que nous sommes. Quelqu'un vient de jeter une bouteille enflammée sur le centre des divisions.

Reculant immédiatement, je décide de faire le tour du pâté d'immeubles, d'une conduite bien plus vive cette fois. Le front concentré, j'évite plusieurs fois de justesse de renverser un passant hagard ou un autre déboulant sur le passage sans prudence. Les autres conducteurs jouent du klaxon pour forcer leur propre passage en avant, ou vers les rues transversales, et il devient évident que les gens sont tous affolés et que plus personne ne pense à procéder avec calme et méthode.
Personnellement, je fais de mon mieux pour sauvegarder la méthode.

L'ambiance de Downtown est celle d'une ville attaquée. Omniprésents, les visages aux traits forcés par une angoisse inédite, ou déformés par l'instinct primaire de la survie par l'agression de tout obstacle hantent chaque rue, chaque recoin présentant le moindre couvert temporaire avant la prochaine course vers un autre point. A un moment, un homme essaye de courir à notre niveau, implorant que je m'arrête pour aider sa femme. Je l'ignore, profitant d'un dégagement pour accélérer juste avant que le passage de trois motos ne m'immobilise, et le pauvre type manque de peu d'être fauché par l'un des deux-roues.
Alors que je débouche enfin sur une artère plus éloignée et quasi vide, l'Audi est garée dans un repli d'immeuble, hors d'évidence. Nous nous sommes un peu éloignés du passage le plus aisé, mais peu importe. Il fallait bien que je mette notre ticket de sortie à l'abri des déchaînés.
Débouclant ma ceinture en hâte, je contourne rapidement l'aile pour aller ouvrir le coffre et en tirer une bâche, faisant voleter quelques poils de chien au passage. Les bras chargés, je referme le coffre sans le toucher, et déploie avec la même aide le drap plastique par-dessus la berline, vite verrouillée ensuite.

« Il faut qu'on trouve Austin Place. Ou Wood Street. La maison est plus ou moins à l'angle des deux. »

Tendant l'oreille, surveillant les alentours tout en embrayant le pas, je constate que l'agitation doit avoir déserté cette partie du quartier pour le moment, et espère qu'il en sera ainsi jusqu'à notre retour. Mais il nous faut nous diriger droit vers les rues en arrière du premier barrage, où se concentraient les lumières inhabituelles, et l'essentiel de l'effervescence.

« Essayez de ne pas trop vous éloigner. Mais si vous me perdez, ne vous acharnez pas et retournez à la voiture. »

Devant nous, le chaos bourdonne de sons confondus de moteurs, de pneus qui crissent, de klaxons, de cris, de sirènes, de mégaphones.

bat'phanie • #682121
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Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
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* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
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Mer 17 Juin - 0:50 (#)

Chasing the sun, I can't wake up.


Lilas, Vinzent & Anaïs


Pas exactement qu'il dit. On va donc bien devoir chercher un peu au hasard, même s'il semble se souvenir de l'adresse. Je me frotte le front tandis que la voiture fait demi-tour, roule jusqu'au parking dans lequel elle s'engage avant de reculer précipitamment lorsque la vision d'un groupe se préparant à se battre, quelqu'un jette au sol une personne pourtant dans sa voiture, une autre prend feu après qu'une bouteille ait été jetée dessus. C'est le chaos le plus pur et on s'en éloigne à toute vitesse, zigzaguant sur la route en évitant piétons hagards et véhicules pas toujours abandonnés. Un homme court même à notre niveau, implorant de l'aide. La gorge nouée, je le fixe alors que Vinzent s'éloigne, évitant de justesse des motards qui manquent de renverser pauvre bougre. Plusrien n'a de sens, tout est en train de partir en vrille...

Finalement la voiture est garée un peu à l'écart, bien plus loin que prévu, mais au moins ici, le chaos semble plus lointain. Je sors à la suite du conducteur alors qu'il ouvre le coffre pour en sortir une bâche qui recouvre la voiture toute seule. J'avais presque oublié qu'il était arcaniste, avec tout ça. Lorsqu'il évoque deux endroits différents, je hoche la tête, mais ne peux pas l'aider. Je ne connais pas cette partie de la ville, je n'y mets presque jamais les pieds.

- On vous suit de toute façon. Si jamais ça nous revient on vous dira où c'est.

On est plus ou moins dans un endroit calme, mais on se dirige tout droit vers là où l'agitation est grande, trop grande. J'attrape la main de Rica et on se met à suivre Vinzent dans les rues qui mènent tout droit vers le cœur du chaos dans le coin. On croise des passants hagards, semblant errer au hasard, d'autres courant se réfugier on se sait où. D'autres encore semblent comme nous se diriger vers la source de tout le chaos qui semble s'amplifier à mesure que l'on s'approche. Parfois, des cris retentissent, des appels au secours à peine couvert par le hurlement des sirènes au loin. Plus d'une fois j'ai envie de m'arrêter, mais chaque fois mes jambes suivent automatiquement le mouvement instauré par Vinzent, qui semble plus ou moins savoir où il va et ce qu'il fait.

Au coin d'une rue, une voiture brûle,,arcasse rongée par les flammes tandis que quelques personnes semblent crier de joie en assistant à la scène. Les gens sont-ils tous devenus fous ? On change aussitôt de direction, pour mon plus grand soulagement. Pas question de passer devant un groupe de fou furieux s'amusant à brûler des voitures. Les pleurs d'un enfant me glacent le sang, mais la poigne de Rica s'affermit sur ma main et son regard me fait comprendre qu'on n'a pas le choix. Si je tenais ceux qui ont déclenché tout ça...

Il devient clair que l'on approche finalement de la zone la plus chaotique lorsque le son d'un mégaphone se fait entendre à moins d'une rue de nous. Je sursaute en croyant entendre des coups e feu, puis ce qui ressemble à de petites explosions. On se croirait sur un champ de bataille à présent, ça devient n'importe quoi. Et c'est pile à ce moment que deux types déboulent en courant dans la rue dans laquelle on vient d'entrer. Aucun d'eux n'est blessé, mais je peux ressentir qu'ils ont du sang sur eux. Eux aussi se figent en nous voyant. Difficile à dire s'ils sont dangereux, mais ils sont forcément tendus et j'ai peur que les choses ne dégénèrent si on ne se tirent pas très vite.

- Rica, ne t'éloigne pas de moi. Au pire je peux les gérer. Vinzent, par où on va maintenant ?

C'est le moment que choisis l'un des deux types pour sortir un truc de sa poche. Je ne réfléchis même pas et ma magie les percute, trouve son chemin et les deux hommes s’affaissent rapidement, inconscients. Je sens Rica se tendre.

- Ils sont juste inconscients, tout va...

Un long hurlement suivi d'un bruit sourd me fait tourner la tête avant que Rica ne me force à regarder ailleurs, le teint encore plus pâle, si cela est possible. Elle jure en boucle dans sa barbe, le regard affolé, fixant tout sauf là où quelque chose, ou quelqu'un, vient de s'écraser. J'ai les mains qui tremblent, tout comme ma voix. Focus, Anaïs, pense à Lilas, on doit la retrouver, la sortir de ce cauchemar ! Vite !

- Vinzent ! Par où ? Par où on va maintenant ?!

Je commence à paniquer, pour de bon. Et comme si ça ne suffisait pas, on peut entendre des pas s'approcher depuis la rue principale, derrière nous.

- Faut qu'on sorte de là, vite !

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Mer 17 Juin - 2:44 (#)

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Le cauchemar n'est pas terminé. Mais dans nos mains, les cartes ont changé. Autour de nous je ressens la magie qui se délite comme les fumerolles d'une mèche qu'on a soufflée : petit à petit, les noirs vestiges ne seront plus, et c'est bel et bien la fureur des hommes qui causera du mal.
Pas moins dangereuse. Pas forcément plus prévisible. Mais plus familière à celui ou celle qui y a déjà goûté, d'un bord comme de l'autre de la lame.

Résolument mes pas me portent vers la direction que mes souvenirs estiment bonne. Mes yeux se posent ici et là sur les panneaux indiquant les rues que j'ai arpentées tant de fois, sans toujours mes laisser une impression impérissable. Downtown n'a plus rien à voir avec le quartier vibrionnant d'hier, et pourtant il ne ressemble pas encore à ce qu'on pourrait appeler un champ de bataille. Les gens ont fui, pour la plupart, et leurs cris courent encore dans les ruelles comme des fantômes. Quelques uns, comme morts vivants, prostrés, sont restés. Épars, des véhicules abandonnés, souvent sans soin et parfois accidentés, jonchent les rues comme des épaves en devenir.

J'entends les cris, les pleurs d'un enfant. J'entends les appels à l'aide, au loin, les directives d'équipes de secours ou de civils improvisant des solutions. Mais rien ne ralentit mon avancée que la nécessaire prudence visant à arriver au bout de cet enfer et d'en ressortir le plus vite possible.
Aussi, quand deux hommes nous font soudain face, je suis sur mes gardes, mais ma priorité n'est pas la confrontation, plutôt l'évitement. J'entends Anaïs parler à son amie ainsi qu'à moi, mais déjà j'opère un mouvement de contournement, lent, mais probablement déjà trop suspect pour leurs esprits surchauffés par ce qu'ils ont vu. L'un des deux plonge la main sous sa veste mais j'ai à peine le temps de bloquer son geste que l'homme s'effondre, comme son compagnon.
Je sonde alors Anaïs, certain que c'est elle qui a fait cela. J'ai alors tout loisir de voir que sur le toit, non loin, un enfant, à peine adolescent, vient de déraper en tentant de fuir par les hauteurs. Il hurle quand sa main est déchiquetée par la gouttière à laquelle il pensait se rattraper. Elle aura eu le mérite de lui accorder une fin rapide en bouleversant le sens de sa chute : tête la première contre le bitume, il finira probablement dans une fosse commune si ses papiers ne sont pas sur lui. Personne ne saurait reconnaître une bouillie d'os et de chair pour son enfant.
Mes prunelles traînent sur lui un moment, tandis que je reprends la marche sans plus d'émotion. Ce n'était pas un Éveillé.

Anaïs me sollicite, plus fortement qu'auparavant. Elle perd son sang froid. Évidemment. Et je ne peux pas lui en vouloir.

« Je connais le quartier mais on doit rester attentifs et se précipiter ne donnera rien de bon. En temps normal la nuit peut être houleuse. Alors ce soir... »

Un son étrange émane d'une ruelle en arrière, passée il y a peu. Avec le tintamarre ambiant, difficile de l'identifier, mais je dois l'avoir déjà entendu car immédiatement je sens un pic d'adrénaline monter en moi.

« Par là », fais-je, pressant, aux deux jeunes filles.

Nous nous engouffrons dans une allée ressemblant à une impasse au premier abord, mais un grillage au bout révèle qu'elle continue. D'une impulsion mentale, je fais sauter le cadenas qui retient le portillon, quand à nouveau ce son si bizarre, un gargouillis dans une toux laborieuse, se fait à nouveau entendre, juste dans notre dos. En face, de l'autre côté du grillage, des ombres s'avancent, assorties de voix stressées, qui ne s'écoutent pas. Deux flics tentant de ramener une femme à la raison pour qu'elle quitte le périmètre, en pleine évacuation.

« Passez devant, toutes les deux, dépêchez-vous. »

Les grognements inhumains se répercutent sur les parois de l'allée, et bientôt, l'ombre d'une bête difforme, à son tour, se dessine dans l'angle.

bat'phanie • #682121
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* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
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Mer 17 Juin - 3:43 (#)

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Lilas, Vinzent & Anaïs


Je sens la panique monter depuis un moment, mais là elle atteint des sommets rarement atteint alors que quelque chose semble se produire. J'ai un frisson qui me parcoure l'échine, les mains qui tremblent davantage, le souffle qui se fait plus rapide et court. C'est trop. Tout ça, c'est beaucoup trop. Pourtant ce n'est pas là que je cède, parce que quelque chose d'autre me pousse à avancer. La voix de vinzent, la main de Rica et le bruit qui provient de derrière. Tout ça me fait avancer dans une ruelle barre d'un grillage. Vinzent s'y engouffre, se hâte vers le grillage, Rica et moi sur les talons. Le cadenas n'est plus qu'un souvenir et je peux apercevoir des policiers de l'autre côté, occuper avec une femme. Je me fige lorsqu'un bruit inhumain se fait entendre derrière nous.

Vinzent nous presse davantage, mais je suis incapable de faire le moindre mouvement lorsque des grognements se répercutent contre les murs de l'allée dans laquelle nous nous trouvons. Stupidement, je me retourne, faisant face à l'ombre déformée d'une abomination nocturne qui s'avance d'un pas pesant vers nous. Je sens un main me tirer alors qu'une immense patte griffue et écailleuse apparaît, râclant le bitume dans un craquement qui semble si fort à mes oreilles. Ce sont les deux yeux empli de bestialité qui me font finalement réagir et ficher le camp de là. Des yeux jaune empli de sauvagerie, sans aucun contrôle. L'hôte a complètement laissé place à la bête ce soir, et celle-ci semble enragée à présent.

Il ne faut pas longtemps pour que l'on se mette à courir, passant devant les policiers et la femme qui refuse toujours de bouger. J'ouvre la bouche pour leur dire de fuir, mais le hurlement sauvage qui retentit derrière nous suffit amplement à faire comprendre à tout le monde que fuir est la meilleure chose à faire. Juste avant de bifurquer au croisement de la rue, un bruit sourd suivit d'un craquement retentit et la grille métallique vole  avant de s'écraser sur le sol quelques mètres derrière nous. Je me retourne une fraction de seconde. Bien suffisant pour me faire détaler encore plus vite, tirant cette fois Rica par la main. Un putain d'alligator géant, sérieusement ?

En déboulant dans la rue, la vision d'une cohorte de policiers et d'agents des forces de l'ordre ne me rassure en aucun cas. Beaucoup ont la tête tournée vers la source du bruit provenant de la ruelle et avant qu'un seul d'entre eux ne puisse dire quoique ce soir, j'empoigne Rica et fonce sur la droite avec une seule idée en tête : fuir. Les hurlements laissent place aux coups de feu alors qu'on se rue dans une autre allée. Je me tiens au mur, respirant avec difficulté, le front perlé de sueur. On doit encore trouver lilas dans tout ça ? Je ne sais même pas si...

- Vinzent... j'ai une idée. Lilas m'a dit que vous aviez lié vos … âmes, en quelque sorte.

Les hurlements du garou et les coups de feu ne semblent pas se calmer et ma voix se fait fébrile, tremblante.

- Je... je pense pouvoir la tracer, si vous me donner un peu de votre sang. J'ai plein de trucs en tête, c'est un peu confus, mais je pense que c'est possible si vous êtes liés aussi intimement qu'elle me l'a dit. Ça nous mènera à elle.

Je vois clairement la chose. Un rituel nécessitant un peu de sang. A moins que ce ne soit un sort ? J'ai l'impression de mélanger plusieurs choses, mais le résultat reste le même. On trouvera Lilas.

- On peut pas errer au hasard comme ça....

Derrière nous, les bruits sourd continuent. La créature court, vite. J'espère juste que ce n'est pas vers nous.

- Vous êtes d'accord ?


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Mer 17 Juin - 22:22 (#)

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NO TURNING BACK. NO OBLIVION.
L'effroi se lit dans la fugacité d'un souffle qui se coupe, dans une apparition épouvantable dont on se détourne, dans un crissement de kératine capable d'entamer un mur de brique.

Les semelles de mes deux accompagnatrices démarrent au quart de tour, alors que je m'attarde un peu, juste le temps de passer la grille et d'en refermer le loquet. Il y a un gros boîtier nourri d'électricité, vissé au mur quelques deux étages plus haut. Au coin du mur se dessine un sifflement au fil d'une longue mâchoire morcelée de sillons d'un vert fané, serpentant dans une double rangée de crocs effilés comme des pointes. Le regard de la Bête rencontre le mien et quand la béance dentelée s'expose, mon don précipite l'énorme placard électrique en une chute verticale accélérée.
Je détale alors que le fracas éclate en millier d'étincelles et d’ictus courroucés. J'esquive de justesse la prise d'un des policiers alors que l'autre dégaine son arme et que l'inconnue s'élance de son côté, apparemment bien décidée à mener sa propre mission de sauvetage. Devant nous, une équipe d'officiers armés aurait pu nous barrer la route, mais le danger en arrière est plus grand et personne ne se pose la question de ses priorités. Les coups de feu supplantent le son de mes enjambées, assourdissants, gonflés plus encore par les grondements de basse aux airs de rugissements haineux qui explosent à chaque détonation. Et puis ce seront des ordres, des cris, des déchirures glaçantes.
Rien ni personne ne m'empêchera d'aller la chercher.

Dans les talons d'Anaïs et Rica, je me faufile moi aussi dans l'ombre, le souffle alourdi mais calibré, furetant de tous côtés pour actualiser ce que je devine être notre position sur la carte mentale que je me fais des environs. Et puis la jeune fille s'adresse à moi avec des mots qui m'effarent au point que j'ai du mal, tout d'abord, à en saisir le sens.

« ... Quoi ?! »

Arrêté sur l'assertion initiale, je reste bloqué une longue seconde, avant que la procession de tout le reste ne se fasse à la vitesse de l'éclair et que, sans même attendre qu'elle ait fini de parler, je soupire sèchement en plongeant une main dans la poche intérieure de ma veste pour en sortir un couteau à cran d'arrêt. Sans une once d'hésitation, je tranche d'un demi centimètre la membrane de peau entre mon pouce et mon index gauches. Immédiatement un filet de sang s'échappe de la plaie, à laquelle l'habitude de ce genre de sacrifices dérobe toute considération de ma part.

« Fais-le », claque mon verbe entre mes dents serrées.

L'hémoglobine libérée instille son frisson caractéristique : plus elle coule, plus mon essence se fait sauvage et meurtrière, étend son empire sur ce qui m'entoure. Sur ma peau c'est un murmure grisant, un appel dangereux, dont je me sais d'ordinaire parfaitement souverain.
Mais qu'en sera-t-il cette nuit, alors que déjà mon esprit vagabonde à fleur de solutions improvisées pour nous débarrasser définitivement des gêneurs ?

bat'phanie • #682121
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Baby Chaos - Là où je passe, la paix trépasse.
Anaïs Wilhm
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A SONG OF BLOOD

En un mot : Outre en perdition
Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
* Fille émancipée d'une famille humaine qu'elle a fui pour sa propre sécurité. Outre dans un monde d'humains qui ne cherchaient pas à la comprendre, juste à la plier au conformisme réconfortant de la normalité.
* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
*Etudiante en médecine, acharnée et consciencieuse, pleine de projets en tête.
*Musicienne et chanteuse amateur ne sortant jamais sans son casque. Danseuse du dimanche. Incollable sur la musique, sa passion, son refuge.
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Thème : Mama Cass Elliot - Make Your Own Kind Of Music
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Mer 17 Juin - 22:49 (#)

Chasing the sun, I can't wake up.


Lilas, Vinzent & Anaïs


L'acceptation tombe, sèche, presque cassante, alors qu'il libère de lui-même un filet d'hémoglobine. Mes yeux s'attardent sur le couteau un infime seconde avant que mes sens ne se focalisent sur le sang suspendu à mi-chemin du sol. Je ferme les yeux un instant, tentant presque vainement d'ignorer les bruits alentours, le tumulte des coups de feu, des rugissements et des cris. Jamais, d'ordinaire, je n'aurai pu réussir une telle chose dans un tel enfer, mais ce soir je n'ai même pas besoin de trop en demander. Les informations circulent, la magie fluctuent, s'intensifie, se baigne dans le flot sanguin. Il me faut un court instant pour saisir le sens des images qui me viennent, puis la magie fait le reste, presque mécaniquement, comme si j'avais fait ça toute ma vie.

D'une simple bille de sang, j'en tire suffisamment pour lancer le sort et je finis par le sentir. Sentir le fil rouge qui serpente d'un bout à l'autre de deux cœurs distincts, mais liés par la magie. L'un est à mes côtés, l'autre bat toujours, plus loin dans l'amoncellement des rues chaotiques qui forme à présent Downtown. Pas aussi loin que je l'avais craint, mais pas assez proche pour me sentir proche du but ; Quelques rues, quelques détours plus loin, elle est là, vivante. Je me tourne vers Vinzent et hoche la tête en inspirant. Il faut se dépêcher

- Vous pouvez le sentir, non ? Le lien. Je ne sais pas combien de temps cela va durer, il faut faire vite !

Tout cela me dépasse bien trop. Je ne sais même pas avec quel genre de magie je joue. Il faut pourtant se hâter, ignorer les cris qui résonnent toujours alors qu'un gargouillis immonde semble remplacer les hurlement de la Bête lâchée dans les rues. Pas question de repasser par là, il faut s'enfoncer dans les ruelles plus petites. Il est tellement plus simple de se déplacer ainsi, guidé, plutôt que de courir à l'aveugle comme des moutons affolés.

La main serrée dans celle de Rica, j'arpente les rues en suivant la magie nous guidant. Partout le chaos règne. Partout la ville semble être en proie à une frénésie, folle et furieuse. Parfois des corps sont étendus sur le sol. D'autres cris nous font sursauter. Cela ne rappelle que trop les films de fin du monde, où l'humanité livrée à elle-même s'entre-déchire dans un brasier de haine sans fin. La seule question qui m’oppresse reste sans réponse. Pourquoi ? Pourquoi tout ça ? A quoi cela pouvait-il bien servir ?

- On n'est plus très loin...

Faites juste qu'elle aille bien...
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Lilas Hirsch
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"THE BOOTY" : la plus belle paire de France et de Navarre.
☽ YOU LEFT ME IN THE DARK ☾

"She was poetry in a world that was still learning the alphabet."


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En un mot : Wild thoughts
Qui es-tu ? : ☽ Outre. Pouvoir qu'elle ne peut nier, l'amenant sans cesse à visualiser le monde sous un prisme différent de celui du commun des mortels. Agression visuelle, physique, sonore, olfactive, constante, d'une magie qu'elle voit en tant qu'entité propre.
☽ Artiste. Pour exprimer ses visions, elle s'acharne à peindre, sculpter, dessiner, ce monde qui l'entoure et qu'elle ne peut expliquer oralement.
☽ Née en France, en Alsace précisément, enfant non-désirée, d'une relation adultère. Ce sont ses grands-parents qui l'élève et son grand-père qui la forme.
☽ Elle déménage aux USA dans le but de retrouver cette mère qui l'a abandonnée, pour apprendre qu'elle est décédée, préférant ne pas se battre contre un cancer qui finira par avoir raison d'elle.
☽ Elle atterrit à Los Angeles presque par hasard, en suivant son compagnon de l'époque. Elle y rencontrera Vinzent, qui changera sa vie.
☽ Un début d'apprentissage arcanique inachevé au côté de celui qui deviendra son ami, son amant, son amour. Un rituel magique lie leurs âmes peu de temps après le décès de Léonard, le mentor de Lilas.
☽ Elle se laissera malmener pendant des années par un homme néfaste avant de finalement tout quitter pour rejoindre la Louisiane dans l'espoir d'y retrouver sa demi-soeur et peut-être Vinzent.
☽ Elle passe 2 ans dans un camp regroupant des femmes CESS avant de rejoindre finalement Shreveport, où elle retrouvera sa demi-soeur, Hannah Miller, et l'autre moitié de son âme, Vinzent Henkermann.

☽ NO DAWN, NO DAY ☾

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"your name i spoke many times
alone in the darkness in the night"

Facultés : ☽ Clairvoyance : Lilas a un niveau de sensibilité aux flux magiques qui lui permet de lire sous la surface des choses qui composent le réel. Cela se traduit par toutes sortes de stimuli cognitifs ou physiques. Son don est passif, elle vit avec un second filtre de vision constant.

☽ Psychométrie : En touchant un objet, qu’il soit magique ou non, Lilas peut en voir l’histoire, a qui il a appartenu, ce à quoi il a servi, tout ce qu’il s’est passé à son contact. La capacité n’est pas maîtrisée.
Thème : Cosmic Love - Florence + The Machine
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I'm always in this twilight


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"and prayed a thousand prayers
and my many dreams were of you"

Pseudo : Akhmaleone
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Jeu 18 Juin - 0:17 (#)






CHASING THE SUN, I CAN'T WAKE UP




 J’avance, plus proche du mort-vivant que de l’être humain complet, guidé par le palpitement qui s’échappe de ma poitrine. Rythme languide que je n’avais plus ressenti depuis trop longtemps, qui m’attire comme un papillon vers les flammes. La main, glissant contre les briques usées du mur, j’avance avec la lenteur des âmes épuisées. Avec un effort surhumain, je me ferme à tout ce qui n’est pas le battement qui résonne en moi. Je trébuche, me rattrape de justesse et m’arrête finalement quand trois silhouettes émergent du brouillard sombre créé part les diverses fumées. Les deux plus petites s’arrêtent et disparaissent quand elles se laissent choir sur le sol, mais je ne les vois déjà plus. Mon regard est fixé sur la silhouette qui avance rapidement dans ma direction. La démarche est familière, l’expression sur son visage moins. Figée par le tumulte d’émotion qui fait rage en moi, je penche légèrement la tête sur le côté, l’air semblant prendre la consistance du béton dans ma poitrine. Je reste quelques secondes sur place, le souffle coupé, dévorant des yeux sa silhouette qui s’approche, avant que mon corps ne réagisse à son étreinte.

Vinzent. Il est là.

Ses bras se renferment autour de moi, et je m’effondre. Je m’accroche à ses épaules, avec l'énergie du désespoir, enfouissant mes doigts dans sa peau, m’arrimant à lui comme un marin perdu en mer. Son odeur, que je perçois sous celle du sang et de la fumée, pousse quelque chose en moi à se briser dans un son cristallin. Nos essences tournent autour de nous, nous enveloppant d’un halo pourpre et je ferme les yeux. Le rythme régulier du battement de nos cœurs résonne avec une force surprenante à mes oreilles et j’enfouis mon visage plus profondément dans son cou, je repousse avec force les images des heures précédentes, de celui qu’il était, il y a des années, maintenant et embrasse pleinement celui qu’il est en cet instant. Mon salut se tient entre ses bras et mon souffle saccadé de sanglot s’échappe d’entre mes lèvres en une litanie sans sens. « Si peur… Perdu mon don… Cru que je reviendrai pas… Horrible… Mal… Tellement mal… » Et sous mon crâne ne résonne que son prénom, plainte constante hurlée par mon cœur qui se repaît du contact de sa peau. Le soulagement fini par supplanter l’ensemble de mes émotions et je me contente de hocher silencieusement la tête dans son cou quand il me demande si je peux marcher. Rentrer. Au Manoir, derrière les barrières de protection physique et runique qu’il a érigé autour de son foyer, cet endroit immense que j’ai encore du mal à considérer comme étant chez moi. Pourtant, j’y passe plus de temps qu’ailleurs et j’y baigne dans son essence qui couvre chaque parcelle du terrain.

À contre-cœur, j’accepte de relâcher mon étreinte autour de lui, conservant sa main dans la mienne, incapable de ne pas le toucher, de ne pas m’assurer qu’il est là, qu’il est réellement là, et qu’il ne s’agit pas d’une illusion. Je m’avance avec lui vers… Quelque chose ne va pas. Je n’ai pas le temps de m’approfondir sur le sujet que mon don, appeler à la surface par la puissance de la vague déployée par l’Écarlate, se relance à pleine puissance. La lumière agresse mon esprit autant que mes rétines et je laisse échapper un cri étouffé, quand la douleur me scie le crâne en deux et je m’effondre.

D’abord, il n’y a que le rouge, l’Écarlate, qui se dresse entre nous et le danger, et mes yeux la caresse avec adoration avant qu’une sensation à l’arrière de mon crâne me force à tourner la tête. Les yeux écarquillés de surprise, d’effroi et d’incompréhension, je pose mon regard sur Anaïs. Enfin, ce qui devrait être Anaïs. Je la devine derrière le halo bleu qui l’entoure, mais son essence déploie une puissance ahurissante et je reste bouche bée devant les méandres sombres qui s’agitent devant moi. Ça n’a pas de sens, je l’ai vu hier. Le crissement de la voiture qui s’écrase, quelques mètres plus loin, me fait sursauter et je me retourne les yeux fous pour observer ce qu’il se passe. Le bras de Vinzent, qui serpente pour s’enrouler autour de mes épaules m’en empêche et je glisse le mien autour de sa taille, y cherchant autant un appui pour avancer qu’une béquille pour ma santé mentale vacillante. J’attrape la main d’Anaïs et serre fermement sa paume contre la mienne, repoussant les questions qui m’assaille au sujet de son essence dans un coin de mon esprit, avant d’avancer aussi rapidement que me le permettent mes jambes encore flageolantes. Je ne sais pas où est la voiture, mais je m’en fiche tant qu’on peut y arriver rapidement et que je pourrais m’y asseoir. Ma voix brisée, d’avoir tant crier, n’est un souffle rauque quand j’essaie de parler, et je me racle la gorge avec force, avant de reprendre la parole. « Vous… Vous étiez où ? Il s’est passé quoi ? J’étais pas… J’étais pas vraiment là. » Je baisse le nez en prenant conscience que ce que j’ai vécu semble bien loin de l’enfer subit par Shreveport. Je tourne la tête entre le rouge et le bleu qui m’entourent, nimbant l’air ambiant d’un halo violacé, en quête d’information.



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* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
*Etudiante en médecine, acharnée et consciencieuse, pleine de projets en tête.
*Musicienne et chanteuse amateur ne sortant jamais sans son casque. Danseuse du dimanche. Incollable sur la musique, sa passion, son refuge.
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Jeu 18 Juin - 3:02 (#)

Chasing the sun, I can't wake up.


Lilas, Vinzent & Anaïs


Le rouge. La seule couleur qui compte en cet instant. Le noir de la nuit, l'orange des flammes, le gris des immeubles alentours, tout ça n'a pas vraiment  d'importance. Tout ce qui compte, c'est le fil de couleur rouge qui  ondule le long des murs, qui guide nos pas hasardeux à travers les rues, les cris, les pleurs, l'horreur d'une nuit chargée de détresse. Je n'ai qu'à me concentrer fugacement pour le voir, ce tracé écarlate qui semble flotter à mi-hauteur. Je n'ai pas le tiraillement comme celui qui me reliait à Rica, juste une simple vision d'une chemin tout tracé vers notre objectif.

Au loin, les sirènes continuent de hurler tandis que les bruits confus des mégaphones ne cessent de grésiller à nos oreilles. Vinzent pas pas lâché un mot, se contente de regarder autour de nous à chaque instant, de surveiller les alentours. Rica fait de même, mais je peux sentir son regard se poser davantage sur moi que sur ce qui nous entoure. J'appréhenderai presque le moment où tout vas s'arrêter, tout redevenir presque normal, et qu'il faudra parler, expliquer ce que la nuit a dissimuler jusque là.

Au détour d'une rue éclairée par la carcasse d'une voiture rongée par les flammes, le fil rouge s'arrête brusquement, se fixe sur une silhouette marchant d'un pas hagard vers nous. Un court instant, j'hésite, plisse les yeux avant que la lumière diffuse des flammes n'éclaire suffisamment le visage. C'est elle. Un énorme poids dont je n'avais pas conscience s'envole de mes épaules et je soupire, soulagée. En d'autres circonstances, je me serai précipitée vers elle, mais je laisse Vinzent prendre les devants et glisse le long du mur le plus proche en soupirant. Accablée par la fatigue, la peur et le soulagement, j'ai juste besoin d'une pause.

Ses bras m'enserrent, son souffle se pose contre mon cou, m'apaise quelque peu malgré toutes les pensées sombres qui dérivent. Sa voix, inquiète, me fait tourner la tête vers elle et rencontrer ses yeux chargés de la même angoisse.

- Je vais bien. Juste un peu fatiguée... et soulagée.


- Tant mieux... Laissons leur quelques minutes alors.. j'ai vraiment besoin d'un câlin, là, tout de suite.

Je n'essaie même pas de refuser, j'en ai besoin aussi et j'enfouis ma tête dans ses cheveux, essaie d'oublier ce qui se passe autour de nous pendant quelques instants avant de me relever avec son aide, à contrecœur. Un court instant, j'ai cru pouvoir oublier tout le reste, mais nous ne sommes pas encore tirés d'affaire. Une fois aux côtés de Lilas, j'hésite, ne sais pas trop quoi dire ou faire, me contente d'un sourire soulagé.

- Lilas... Je suis contente que tu sois saine et sauve. On fout le camp ?

- Moi je vote pour, en tout cas.

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Anonymous
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Jeu 18 Juin - 23:32 (#)

WE'RE STANDING HERE BY THE ABYSS
AND THE WORLD IS IN FLAMES
NO TURNING BACK. NO OBLIVION.
Scandant le temps distordu, les ronds de sang s'écrasent sur le bitume, marquant notre présence statique, le temps que le sort opère. Une arithmétique complexe se met en place à la frontière du réel, je sens ses palpitations comme je sens mon pouls dans ma plaie dégoulinante, et je sens un autre cœur. Instantanément reconnu. Le mien s'égratigne à sa chaleur trop distante.
Je ne peux voir ce qui oriente Anaïs, mais je fais confiance à son pouvoir - un pari audacieux qu pourrait bien nous avoir déjà perdus ce soir, mais qu'importe : nous sommes en vie ; pour l'heure c'est tout ce qui compte.
Alors que la furie danse toujours dans notre sillon, nos silhouettes s'évanouissent dans l'obscurité des boyaux d'une nuit de béton et de terreur.

Mon don retient l'épanchement érubescent à ma main et pendant que nous cheminons, je tente de rester alerte. Mais je ne peux empêcher mon esprit de retourner là-bas, et chaque pas en avant m'y ramène un peu plus.
Le Mall. Les lueurs. La beauté de cet instant. Les âmes. La colère devant le cadavre de ma sœur. La peine à la faveur de cette main froide que je serrais dans la mienne. L’écœurement sans nom quand j'ai vu... ce que je ne saurai jamais décrire. La douleur indicible, lorsque j'ai compris, lorsqu'il a parlé sans prononcer un mot.
La nausée. La fureur. Le désemparement. La honte.

Dans un réseau de pénombre où flottent les odeurs nauséabondes de feux urbains, je suis les deux jeunes filles, tentant de me raccrocher à la sûreté de leur direction comme si j'étais sur le point de me noyer d'épuisement dans cette marée puante qui n'existe que dans ma tête, mais se mire partout dans les rues d'une ville que j'avais appris à aimer, et que je ne reconnais plus.
Le compte de ce que j'ai perdu cette nuit reste encore à déterminer.

Plus nous avançons, toutefois, plus je la ressens. Cette proximité que j'avais perdue pendant si longtemps. Une impression de complétude. Quelque chose qui est, là aussi, devenue amère, a pris un goût de poussière malgré la beauté qu'elle crie encore, inatteignable.
Il y a un cri, en effet, logé au creux de cette entité ancrée à ma propre vie. Un appel au secours, un désespoir fou. La peur l'enveloppe et lui dévore la peau en espérant pénétrer plus loin. Les larmes. Ses yeux brûlent. Ses si beaux yeux de jade.

Anaïs s'est arrêtée, elle s'affaisse près d'un mur et je passe comme un coup de vent, oubliant presque de la remercier en avisant mon éternelle perdue dans les volutes de fumée, les odeurs d'enfer et les lueurs de cauchemar. Pour la première fois depuis des années, nos deux corps se rejoignent en une étreinte que je lui ai toujours refusée depuis son retour dans ma vie.

« Je suis là. Je suis là. »

Mes doigts se crispent autour des mèches emmêlées de ses cheveux, et silencieusement, anodin et comme déplacé au milieu de cette innommable atmosphère, un battement de cœurs parfaitement synchronisés nous rattrape, mis en évidence par le prodige de nos âmes conjointes. Je n'avais plus senti son cœur battre en moi depuis si longtemps que j'en suis surpris comme au premier jour de cette union sacrée et hors du monde, que nous avions fait le vœu de ne révéler à personne. Notre ascension et notre damnation.

« Viens, on rentre. Tu peux marcher ? »

Elle semble affaiblie, mais mon don peut la soutenir, et quoi qu'il en soit, je ne compte pas me détacher plus que de raison, sauf si...

« J'ai la voitu- »

J'ai à peine le temps de me diriger à nouveau avec elle vers les adolescentes qui nous sollicitent qu'un crissement de pneus de tous les diables et un choc tonitruant me font tourner vivement la tête.
Dans les épaisses colonnes de fumée, un conducteur a dû buter sur quelque chose, éclater son pneu et perd le contrôle de sa voiture.

Impossible de prévoir sa trajectoire, trop risqué, mais nous n'y échapperons que par miracle. La magie se déploie, fulgurante, et accompagnée machinalement par un mouvement réflexe, elle se projette de toute sa force contre le véhicule en pleine vitesse.
L'arrière décolle comme sur l'impulsion d'un ressort, et ainsi lancé, il poursuit son embardée dans les airs, jouet insignifiant des lois de la physique et d'un funeste coup du destin.
À la verticale, l'avant vers le sol, il part s'écraser contre une façade dans un assourdissant concert de verre brisé et de taule pliée. Le capot touche le sol, et finalement l'arrière décrit un arc de cercle pour faire de même. L'habitacle est totalement broyé, à plat. Dans les ombres dansantes de l'autre voiture déjà en train de brûler, on ne fait que deviner les rivières de sang éparpillées à la frontière de ce qu'il reste du pare-brise de de l'espace des vitres latérales. Ils étaient plusieurs à l'intérieur, peut être une famille, mais on n'en saura rien. Personne ne peut avoir survécu au choc.

En voyant la voiture voler, nous nous étions tous ramassés au plus près du sol. Avec une lenteur mécanique, je me redresse, saisis d'un bras Lilas par les épaules et intime le mouvement de ma main libre à Anaïs.
Il n'y a rien à dire. Je préfère me hâter.

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☽ Psychométrie : En touchant un objet, qu’il soit magique ou non, Lilas peut en voir l’histoire, a qui il a appartenu, ce à quoi il a servi, tout ce qu’il s’est passé à son contact. La capacité n’est pas maîtrisée.
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 J’avance, plus proche du mort-vivant que de l’être humain complet, guidé par le palpitement qui s’échappe de ma poitrine. Rythme languide que je n’avais plus ressenti depuis trop longtemps, qui m’attire comme un papillon vers les flammes. La main, glissant contre les briques usées du mur, j’avance avec la lenteur des âmes épuisées. Avec un effort surhumain, je me ferme à tout ce qui n’est pas le battement qui résonne en moi. Je trébuche, me rattrape de justesse et m’arrête finalement quand trois silhouettes émergent du brouillard sombre créé part les diverses fumées. Les deux plus petites s’arrêtent et disparaissent quand elles se laissent choir sur le sol, mais je ne les vois déjà plus. Mon regard est fixé sur la silhouette qui avance rapidement dans ma direction. La démarche est familière, l’expression sur son visage moins. Figée par le tumulte d’émotion qui fait rage en moi, je penche légèrement la tête sur le côté, l’air semblant prendre la consistance du béton dans ma poitrine. Je reste quelques secondes sur place, le souffle coupé, dévorant des yeux sa silhouette qui s’approche, avant que mon corps ne réagisse à son étreinte.

Vinzent. Il est là.

Ses bras se renferment autour de moi, et je m’effondre. Je m’accroche à ses épaules, avec l'énergie du désespoir, enfouissant mes doigts dans sa peau, m’arrimant à lui comme un marin perdu en mer. Son odeur, que je perçois sous celle du sang et de la fumée, pousse quelque chose en moi à se briser dans un son cristallin. Nos essences tournent autour de nous, nous enveloppant d’un halo pourpre et je ferme les yeux. Le rythme régulier du battement de nos cœurs résonne avec une force surprenante à mes oreilles et j’enfouis mon visage plus profondément dans son cou, je repousse avec force les images des heures précédentes, de celui qu’il était, il y a des années, maintenant et embrasse pleinement celui qu’il est en cet instant. Mon salut se tient entre ses bras et mon souffle saccadé de sanglot s’échappe d’entre mes lèvres en une litanie sans sens. « Si peur… Perdu mon don… Cru que je reviendrai pas… Horrible… Mal… Tellement mal… » Et sous mon crâne ne résonne que son prénom, plainte constante hurlée par mon cœur qui se repaît du contact de sa peau. Le soulagement fini par supplanter l’ensemble de mes émotions et je me contente de hocher silencieusement la tête dans son cou quand il me demande si je peux marcher. Rentrer. Au Manoir, derrière les barrières de protection physique et runique qu’il a érigé autour de son foyer, cet endroit immense que j’ai encore du mal à considérer comme étant chez moi. Pourtant, j’y passe plus de temps qu’ailleurs et j’y baigne dans son essence qui couvre chaque parcelle du terrain.

À contre-cœur, j’accepte de relâcher mon étreinte autour de lui, conservant sa main dans la mienne, incapable de ne pas le toucher, de ne pas m’assurer qu’il est là, qu’il est réellement là, et qu’il ne s’agit pas d’une illusion. Je m’avance avec lui vers… Quelque chose ne va pas. Je n’ai pas le temps de m’approfondir sur le sujet que mon don, appeler à la surface par la puissance de la vague déployée par l’Écarlate, se relance à pleine puissance. La lumière agresse mon esprit autant que mes rétines et je laisse échapper un cri étouffé, quand la douleur me scie le crâne en deux et je m’effondre.

D’abord, il n’y a que le rouge, l’Écarlate, qui se dresse entre nous et le danger, et mes yeux la caresse avec adoration avant qu’une sensation à l’arrière de mon crâne me force à tourner la tête. Les yeux écarquillés de surprise, d’effroi et d’incompréhension, je pose mon regard sur Anaïs. Enfin, ce qui devrait être Anaïs. Je la devine derrière le halo bleu qui l’entoure, mais son essence déploie une puissance ahurissante et je reste bouche bée devant les méandres sombres qui s’agitent devant moi. Ça n’a pas de sens, je l’ai vu hier. Le crissement de la voiture qui s’écrase, quelques mètres plus loin, me fait sursauter et je me retourne les yeux fous pour observer ce qu’il se passe. Le bras de Vinzent, qui serpente pour s’enrouler autour de mes épaules m’en empêche et je glisse le mien autour de sa taille, y cherchant autant un appui pour avancer qu’une béquille pour ma santé mentale vacillante. J’attrape la main d’Anaïs et serre fermement sa paume contre la mienne, repoussant les questions qui m’assaille au sujet de son essence dans un coin de mon esprit, avant d’avancer aussi rapidement que me le permettent mes jambes encore flageolantes. Je ne sais pas où est la voiture, mais je m’en fiche tant qu’on peut y arriver rapidement et que je pourrais m’y asseoir. Ma voix brisée, d’avoir tant crier, n’est un souffle rauque quand j’essaie de parler, et je me racle la gorge avec force, avant de reprendre la parole. « Vous… Vous étiez où ? Il s’est passé quoi ? J’étais pas… J’étais pas vraiment là. » Je baisse le nez en prenant conscience que ce que j’ai vécu semble bien loin de l’enfer subit par Shreveport. Je tourne la tête entre le rouge et le bleu qui m’entourent, nimbant l’air ambiant d’un halo violacé, en quête d’information.



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Baby Chaos - Là où je passe, la paix trépasse.
Anaïs Wilhm
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A SONG OF BLOOD

En un mot : Outre en perdition
Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
* Fille émancipée d'une famille humaine qu'elle a fui pour sa propre sécurité. Outre dans un monde d'humains qui ne cherchaient pas à la comprendre, juste à la plier au conformisme réconfortant de la normalité.
* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
*Etudiante en médecine, acharnée et consciencieuse, pleine de projets en tête.
*Musicienne et chanteuse amateur ne sortant jamais sans son casque. Danseuse du dimanche. Incollable sur la musique, sa passion, son refuge.
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Thème : Mama Cass Elliot - Make Your Own Kind Of Music
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Ven 19 Juin - 2:08 (#)

Chasing the sun, I can't wake up.


Lilas, Vinzent & Anaïs


Un instant. Un court et simple instant de relâchement lorsque mes iris soulagée rencontrent celles de Lilas. Dans les méandres du chaos, voir un nouveau visage familier me donne suffisamment d'espoir pour la suite. Malgré son air fatigué, son regard perdu et sa démarche hasardeuse, elle va bien et c'est tout ce qui compte en cet instant. Seulement, la surprise qui peint ses traits lorsqu'elle me fixe me fait douter un instant. Que voit-elle ? Je n'y avais pas pensé avant, mais elle doit voir les changements, ma magie exacerbée, un véritable puits sans fond qui vit en moi pour le reste de la nuit. D'un coup, j'hésite à m'approcher davantage. J'ai même du mal à la regarder en face à présent.

C'est le crissement des pneus sur le bitume qui me fait tourner la tête avant que je neme baisse aussitôt en emportant Rica avec moi, la tête contre la sienne, tournée vers le sol alors qu'un effroyable bruit de taule heurtant une surface se faire entendre. Prudemment, pleine d'appréhension,je redresse le regard, capte la vision d'une voiture aplatie. Ma magie resent aussitôt le sang avant même que mes yeux ne s'y posent et que mes mains ne forcent Rica à regarder ailleurs. Partout sauf là où ce qui était une voiture s'est transformé en un broyeur de taule. Elle ne comprend pas, mais la soudaine vision sanglante me fait trembler. C'est trop, c'est beaucoup trop... Je veux que ça s'arrête.

La voix de Lilas me parvient, enrouée, fébrile. Qu'est-ce que je suis supposée lui répondre ? Qu'on était littéralement aux portes des Enfers ? C'était ce à quoi cela ressemblait en tout cas. Ma main tremblante serre plus fermement la sienne, comme si j'essayai de m'accrocher à quelque chose pour ne pas tout simplement partir en vrille à nouveau.

- On peut voir ça après ? Loin d'ici ?

Je veux juste qu'on s'en aille, je veux me sentir en sécurité, je veux dormir et me bourrer de cachets en espérant oublier tout ce qui a pu advenir durant cette maudite nuit. Peu importe où on va, pourvu que ce soit loin d'ici. Loin de la ville, loin du chaos, loin de l'angoisse et de la peur qu'une nouvelle catastrophe ne remplace la précédente, ajoutant un peu plus d'horreur à un cauchemar suffisamment ignoble pour m'ôter l'envie de quitter mon lit pendant les dix prochaines années. Je veux que ça s'arrête, il faut que ça s'arrête.

La main de Rica me fait sursauter lorsqu'elle me serre le bras. Ses yeux inquiets me font réaliser que, pendant quelques instants, j'ai juste complètement céder à la panique. Je suis au bord de la crise de nerfs, au bord des larmes et sur le point de m'écrouler pour de bon. Il faut...

- Faut qu'on parte.... Faut qu'on parte d'ici, j'en peux plus ! N'importe où, mais loin !

Si je pouvais disparaître complètement, m'enfuir aussitôt, je le ferai sans hésiter cette fois. Mais je ne sais même pas où je suis, je ne sais même pas si ceux qui donnent un sens à ma vie merdique sont encore en vie. Je veux que ça s'arrête, j'en ai marre de lutter tout le temps.
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Ven 19 Juin - 3:57 (#)

WE'RE STANDING HERE BY THE ABYSS
AND THE WORLD IS IN FLAMES
NO TURNING BACK. NO OBLIVION.
Sans un mot, pas même un signe, je demeure silencieux. Un silence d'approbation pour la requête d'Anaïs. Pas maintenant. Pas ici. La priorité c'est de tous s'échapper de ces rues maudites, de cette ville qui a basculé. Et nous marchons, tant bien que mal. J'essaye de soutenir Lilas, de l'enjoindre par le geste à avancer plus vite, attentif à ce qu'elle ne flanche pas. Je ne la laisserai pas, mais il faut qu'elle tienne bon.

Je m'aperçois en même temps que la jeune blonde qu'elle n'est pas la seule à avoir besoin qu'on l'aide à pousser plus loin les limites de sa résistance. Parce qu'elles ont stoppé leur avancée, je les imite, la main de Lilas toujours rivée à la mienne comme des serres raidies par l'effroi.
Anaïs est au bord du précipice. Je n'ai pas besoin de m'esquinter à lire son aura pour le comprendre : son humanité a été mise à rude épreuve, sa psychologie de jeune fille a reçu un coup que peu d'autres aurait supporté, et depuis le Mall elle persiste et se bat contre ce qui ne manquera pourtant pas de la dévorer une fois qu'elle aura fermé les yeux. Elle le sait, elle aussi, elle le sent, c'est perceptible à cette énergie désespérée qu'elle déverse dans tout ce qu'elle entreprend depuis que j'ai posé les yeux sur elle la première fois, du haut de cet étage du Mall où Eoghan se tenait encore près de moi. Une nouvelle pierre tombe au creux de mon ventre et ma main libre se pose sur ma hanche, expression sobre - mais expression rare - de ce besoin que j'ai, moi aussi, de m'arrêter. Que tout s'arrête. D'un appui quelconque dans cette course effrénée vers l'avant pour ne plus regarder en arrière, tout ce que nous avons laissé de nous-mêmes dans le berceau du mal. Une difficile déglutition précède mes mots tandis que je garde le nez baissé. La pause est terminée. Je me redresse.

« Je vous ramène toutes. Vous serez en sécurité, vous pourrez utiliser le téléphone pour contacter quelqu'un. S'il le faut, vous resterez un peu plus longtemps. »

Mes prunelles sondent celles de la sorcière en devenir, tandis que je me tourne pour reprendre la progression.

« Avançons. Nous y sommes presque. »

C'est presque terminé.
J'aimerais croire que cela s'applique à l'entièreté de ce cauchemar, mais je préfère la retenue de n'y assujettir que le moment présent. Que le chaos de la nuit. Que cette expédition interdite dans les entrailles de la catastrophe tout juste achevée.
Je sais, voudrais-je lui dire encore.
Je sais ce qu'il s'est passé. Ce que tu as vécu.
Je sais ce que tu as vu, ce que tu as fait, et pourquoi tu l'as fait.
Et je suis désolé de n'avoir pas été aussi fort que toi, bien avant tout cela, et tout au long de cette abominable parodie de fin du monde.
Je sais que demain Shreveport va contempler ses plaies et compter ses pertes. Que nous allons dénombrer les nôtres et les garder en nous parce que nous nous interdirons de pleurer. Parce que nous étions là. Acteurs de premier plan. Damnés parmi les damnés.

Au bout d'un interminable périple se dessine l'informité de la bâche masquant l'Audi noire. Et plus tard, la route, vers le nord.




Les griffes cliquettent au long de mes pas, contre le parquet sombre. Les talons de Brünhild se calquent au rythme des miens, légèrement en retrait, alors que Gunnar s'occupe de replier le sanctuaire sur lui-même : portail, voiture, porte d'entrée, visages. Tout est fermé à double tour.
Aucun mot n'est échangé entre les vivants de mon domicile et moi-même. Les deux rottweilers, curieux mais dociles, nous encadrent Lilas et moi en dévorant les adolescentes de leurs yeux bruns curieux, à défaut d'avoir eu ordre de les croquer. Le salon sombre et austère seulement éclairé par un petit feu qui paraît bien seul dans l'énorme bouche de la cheminée est notre premier récif, et j'invite les jeunes filles à s'asseoir.

Mon premier réflexe est d'ouvrir un petit placard sur le côté du canapé, pour y attraper une bouteille de très vieux whiskey à moitié pleine. Brünhild, anticipant presque mon geste, arrive déjà avec quatre verres... Et une carafe d'eau. Probablement pour les deux plus jeunes. Je hausse les sourcils - j'avais oublié leur âge et les us hypocrites qui vont avec.
Un geste vague accompagne mes mots, soulignant par mimétisme la lassitude de mon ton.

« Buvez ce que vous voulez, demandez n'importe quoi. À boire, à manger, ou autre. Je reviens. »

Volte-face. Les chiens ne me lâchent pas, alors que j'oblique pour traverser la partie gauche de la pièce, me dérobant par une porte menant - Lilas le sait - à la bibliothèque, puis la terrasse, et enfin le jardin.

bat'phanie • #682121
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Lilas Hirsch
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"THE BOOTY" : la plus belle paire de France et de Navarre.
☽ YOU LEFT ME IN THE DARK ☾

"She was poetry in a world that was still learning the alphabet."


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En un mot : Wild thoughts
Qui es-tu ? : ☽ Outre. Pouvoir qu'elle ne peut nier, l'amenant sans cesse à visualiser le monde sous un prisme différent de celui du commun des mortels. Agression visuelle, physique, sonore, olfactive, constante, d'une magie qu'elle voit en tant qu'entité propre.
☽ Artiste. Pour exprimer ses visions, elle s'acharne à peindre, sculpter, dessiner, ce monde qui l'entoure et qu'elle ne peut expliquer oralement.
☽ Née en France, en Alsace précisément, enfant non-désirée, d'une relation adultère. Ce sont ses grands-parents qui l'élève et son grand-père qui la forme.
☽ Elle déménage aux USA dans le but de retrouver cette mère qui l'a abandonnée, pour apprendre qu'elle est décédée, préférant ne pas se battre contre un cancer qui finira par avoir raison d'elle.
☽ Elle atterrit à Los Angeles presque par hasard, en suivant son compagnon de l'époque. Elle y rencontrera Vinzent, qui changera sa vie.
☽ Un début d'apprentissage arcanique inachevé au côté de celui qui deviendra son ami, son amant, son amour. Un rituel magique lie leurs âmes peu de temps après le décès de Léonard, le mentor de Lilas.
☽ Elle se laissera malmener pendant des années par un homme néfaste avant de finalement tout quitter pour rejoindre la Louisiane dans l'espoir d'y retrouver sa demi-soeur et peut-être Vinzent.
☽ Elle passe 2 ans dans un camp regroupant des femmes CESS avant de rejoindre finalement Shreveport, où elle retrouvera sa demi-soeur, Hannah Miller, et l'autre moitié de son âme, Vinzent Henkermann.

☽ NO DAWN, NO DAY ☾

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"your name i spoke many times
alone in the darkness in the night"

Facultés : ☽ Clairvoyance : Lilas a un niveau de sensibilité aux flux magiques qui lui permet de lire sous la surface des choses qui composent le réel. Cela se traduit par toutes sortes de stimuli cognitifs ou physiques. Son don est passif, elle vit avec un second filtre de vision constant.

☽ Psychométrie : En touchant un objet, qu’il soit magique ou non, Lilas peut en voir l’histoire, a qui il a appartenu, ce à quoi il a servi, tout ce qu’il s’est passé à son contact. La capacité n’est pas maîtrisée.
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I'm always in this twilight


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"and prayed a thousand prayers
and my many dreams were of you"

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Ven 19 Juin - 4:44 (#)






CHASING THE SUN, I CAN'T WAKE UP




 Je ne lâche pas Vinzent, m’y accrochant comme au fil d’Ariane. Utilisant sa présence pour maintenir ma conscience hors de l’abysse d’énergie qui ronfle autour de moi et menace d’effacer la réalité pour la supplanter par l’univers en technicolor qui m’agresse l’esprit. La chaleur de sa paume contre ma main glacée me maintient en équilibre instable sur la corde raide que parcourt. Près de moi, Anaïs agrippe ma main, la broie de toute la force de son âme et je regrette instantanément ma question mes yeux tombent dans le gouffre de terreur que sont devenus les siens. Je me mords la lèvre avec violence, remarquant enfin le sang sur ses vêtements. Crétine. Mes yeux échouent sur Vinzent, qui baisse la tête, l’Écarlate l’enveloppant de façon protectrice. Mon Arcaniste est au bord de la chute lui aussi. Je déglutis à plusieurs reprise, jugulant de mon mieux le trop plein qui menace de déborder. Je me concentre, remballe l’horreur, la pousse au fond de ma mémoire, l’enferme dans un coffre que j’ouvrirais plus tard et pause mon regard épuisé pour Anaïs. « Plus tard, oui. » Quand Vinzent s’exprime, une vague intense d’affection me traverse. Je sais qu’il prendra soin de nous, mais qui prendra soin de lui quand il me refuse aussi violemment l’accès ?

Pourtant, sans un bruit, je le suis, toujours fermement agrippée à ma ligne de vie. Il s’assure que je ne tombe pas, veille à ce que j’arrive intacte jusqu’à la voiture qui nous attend, cachée sous une grande bâche noire. Les filles s'installent à l’arrière et je lâche à regret la main d’Anaïs, comme celle de Vinzent, pour grimper dans l’habitacle. L’odeur du cuir, familière maintenant, et le ronron du moteur m’apporte une forme de réconfort, dilué par la pression qu’exercent l’Écarlate et l’essence d’Anaïs sur ma boîte crânienne. Mon don fait des bonds, remplissant, par intervalles irrégulier, mon champ de vision de parcelles de réalité qui s’effacent pour ne laisser que le rouge et le bleu. Je me recroqueville contre la portière, m’éloignant de Vinzent, cherchant refuge à l’intérieur de moi-même. La litanie reprend dans mon esprit : Pas vrai. Pas vrai. Pas vrai.

Ce que j’ai vu était faux, rien d’autre qu’une illusion, rien d’autre qu’un amas de mes souvenirs modifié pour donner une version idéalisé d’un futur qui n’existera jamais. Dans ma poitrine, mon cœur, palpitant au même rythme que celui de notre conducteur, est douloureux, exsangue d’aimer sans retour depuis trop longtemps, il se gorge de cette connexion retrouvée, qu’il perdra probablement rapidement. Vinzent tient à moi, je le sais, intrinsèquement, parce que mon âme est liée à la sienne, mais aussi parce qu’il est quelqu’un de bien, qu’il est mon enseignant, mais qu’il a été bien plus que ça. Mes yeux dérivent, l’air ambiant clignotant entre la réalité et ma vision altérée. Pourtant son visage, concentré sur la route, reste visible comme un phare dans la nuit qui me ramènerait vers la réalité. Demain, tout reprendra comme avant. Si ce soir il me serre contre son corps et qu’il tient ma main comme quelque chose de précieux, demain il remontera les barricades, comme Gunnar ferme le portail derrière nous.

Je descends du véhicule et manque de m’effondrer quand mes jambes tremblent violemment. Je le suis, en silence, comme tout le monde, ma main effleurant doucement la tête de Garmr, qui se tient à ma gauche. Il enfouit sa truffe contre ma paume et je retiens une larme en grattant derrière son oreille. Le salon s’ouvre devant nous et l’odeur de la cire à bois, couvre celle du feu qui ronfle dans la cheminée et j’inspire profondément. Vinzent s’empresse d’ouvrir un placard et Brünhild nous ramène des verres. Je la remercie d’un sourire poli avant d’attraper la bouteille et de remplir deux verres. Le second se retrouve vite niché entre mes mains, une gorgée brûlante s’écoulant dans ma gorge et je reste debout au milieu du salon soudain incapable de prendre une décision. Vinzent s’échappe vers la bibliothèque et mon cœur, mon âme, me hurle de le suivre, de le serrer contre moi, d’apaiser sa peine et la mienne. J’oscille dans la direction qu’il a prise, prête à suivre ce que la magie me dicte avec force. Mais je sais qu’il ne veut pas de moi présentement, aussi dur que ce soit à entendre. Je me tourne vers Anaïs avec un pauvre sourire, la migraine reprenant dès que mon regard se pose sur elle. Quelque chose ne va pas avec son essence mais, une fois de plus, je repousse la question au loin. « Est-ce que vous êtes blessées ? » Je leur indique avec un pauvre sourire la bouteille d’alcool et la carafe d’eau. Je pose mon verre sur la table et m’approche du manteau de la cheminée, je jette un œil au python qui paresse sur une branche dans un terrarium et effleure du bout des doigts le verre en me demandant si Eoghan va bien. Vinzent n’a rien dit.

Je me laisse finalement tomber dans le fauteuil qui face aux filles et m’empresse de rouler un joint. La pression exercée par le don d’Anaïs, qu’elle utilise pour je ne sais qu’elle raison, me vrille le crâne. Le joint est rapidement roulé et j’attrape le briquet qui traîne sur la table pour l’allumer. J’aspire une immense goulée et recrache lentement la fumée qui se mêle aux volutes de l’essence d’Anaïs. « Ma puce, si tu as une blessure, on a de quoi te soigner, pareil pour toi Rica. » Je tire à nouveau sur le joint, me détachant de mes émotions pour garder l’esprit à peu près sain. « Et franchement… Tu m’entendras jamais dire ça une deuxième fois, mais… » Je me penche en avant et lui tend le joint. « Fume. Il faut que tu te détendes. » Je m’attrape la tête à deux mains. « Il faut qu’on se détende tous, et il faut que ma putain de tête arrête de me faire souffrir et il faut qu’on prenne tous une putain de douche. » J’halète un peu avant d’avaler une nouvelle gorgée de mon verre de whisky, les mains tremblantes. Mon regard se perd sur la porte de la bibliothèque en une supplique silencieuse. Reviens, par pitié, j’ai besoin de toi.

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* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
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Ven 19 Juin - 19:14 (#)

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Lilas, Vinzent & Anaïs


Finalement, la décision est prise. Quitter les lieux, partir, sortir de cet enfer qu'est devenue Shreveport. Je n'ai fait que suivre le mouvement d'un pas automatique, imperméable à tout ce qui nous entourait, concentrée uniquement sur mes pas et les mains de Rica et Lilas serrées dans les miennes.je m'efforce de calmer les battements de mon cœur. Ma magie se concentre la dessus et je fais de même, me permettant de tout simplement ignorer tout le reste à partir du moment où l'on se met en route. Je n'ai même pas souvenir du trajet retour jusqu'à la voiture avant de sentir Lilas lâcher ma main. Un instant, je panique avant de comprendre la raison et le soulagement qui m'enserre la poitrine me fait sortir de ma trop longue et profonde léthargie.

Prostrée contre Rica à l'arrière, je n'ouvre pas les yeux de tout le voyage, me contenter juste de calquer ma respiration sur la sienne, de profiter de la douce caresse dans mes cheveux. Je ne me redresse qu'une fois le moteur arrêté et la ville derrière nous. Je ne sais pas ce qui me frappe le plus. Le manoir, le silence pesant qui règne ou bien les regards des deux personnes et des deux chiens qui se posent sur moi pendant un instant, se demandant silencieusement ce que je fais là. Si seulement je savais moi-même. Un salon éclairée par un feu ronflant nous accueille finalement et je m’affaisse dans le canapé désigné par Vinzent, hochant mécaniquement la tête à ce qu'il dit sans cesser de fixer les flammes. Je tourne la tête lorsqu'il s'éclipse finalement, avant de capter le regard de Lilas. Un regard inquiet. Je dénie de la tête, certaine de ne pas être blessée. Physiquement du moins.

- Non, ça va... je n'ai rien. On n'a rien


C'est un miracle, à vrai dire. On s'est fait tirer dessus, on a survécu à un putain d'enfer et à la traverser d'une ville en plein chaos, et ce sans la moindre égratignure. Un miracle, vraiment. Avant que je ne puisse faire le moindre geste en direction du joint tendu par Lilas, Rica s'en empare et prend une longue bouffée avant de soupirer lentement sous mon regard surpris et de hausser les épaules.

- C'est pas le premier et personne n'en saura rien à part nous.

Je tourne un regard désolé vers Lilas, prenant conscience que son don doit être un calvaire en ce moment. Ses yeux se perdent sur la porte par laquelle Vinzent est parti et je déglutis.

- Lilas... va le rejoindre si tu veux. On va s'en sortir.

Je tends la main vers Rica qui me donne le joint sans broncher. Je tousse légèrement en recrachant la fumée, sentant la petite tape sur mon dos se transformer en caresse qui se veut apaisante. Le joint retourne vers Lilas tandis que je tente de juguler ma magie, de la résorber. J'hésite un instant, par peur de partir en vrille si je ne jugule pas les battements de mon cœur, mais la vue de son regard douloureux me fait bien vite choisir et j'arrête tout, laisse mon corps reprendre son cours habituel. Mon cœur accélère inévitablement, mais c'est bien plus supportable que je ne l'avais craint. Je n'ai pas les idées très claires, mais ça pourrait être pire, j'imagine.

- Je suis désolée pour ta vision... je me rendais pas compte. Tout est parti en vrille si vite...

-Shht, Naïs, c'est bon, c'est fini, on est en sécurité.

Je hoche la tête, le cœur au bord des lèvres. Si seulement c'était vrai...

- Lilas, tu peux nous indiquer la salle de bain, s'il te plaît? Je pense qu'une douche lui ferait du bien.

De nouveau, je hoche simplement la tête. J'ai besoin d'un peu de calme, de temps, d'arrêter d'avoir cette sensation nauséabonde sur moi. Je dois me laisser aller d'une façon ou d'une autre, mais ej préfère el faire loin d'elle pour le moment, elle a déjà suffisament à gérer.

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Ven 19 Juin - 22:23 (#)

WE'RE STANDING HERE BY THE ABYSS
AND THE WORLD IS IN FLAMES
NO TURNING BACK. NO OBLIVION.
La porte de bois se referme derrière moi, les deux molosses me suivent au pas. Un instant, je demeure statique, et mes yeux effleurent tour à tour les reliefs de la bibliothèque, de cet espace confortable au milieu où de grandes conversations se sont tenues. Chaque centimètre de cette vision me déchire le thorax. Je pensais trouver quelque chose d'autre dans cette pièce saupoudrée par la pénombre qui pleut de la coupole de verre, tout en haut, comme dans un puits ou un vestige sous-marin. Les couleurs sont presque absentes, et cet environnement familier m'apparaît pour la première fois comme prisonnier d'un temps révolu. Il y a eu des confessions ici. Des rires. De vives discussions émaillées de théories et d'opinions. De la sincérité, de la franchise, du respect. De l'affection.
Les lumières sont éteintes et il n'y a plus que la nuit.

Faisant le tour du salon je rejoins l'intermédiaire entre la terrasse et l'intérieur. Une à une, je rapproche entre elles les grandes portes coulissantes, enferme les chiens pour qu'ils ne me suivent pas, ignore le premier couinement que j'entends filtrer à travers la paroi.
J'avance. Au loin, la rumeur de la ville. Des pales d'hélicoptère, peut-être plusieurs. Au-dessus de moi la voûte d'étoiles apparaît effacée et envahie par une couleur indéfinissable, un épanchement qui prend sa source au sud, vers la Cité des Portes.
Quelques mètres. L'air frisquet de cette nuit d'automne ne me fait pas le bien escompté. J'étouffe. Et plus encore que la moiteur tenace de l'atmosphère, c'est le souvenir qui m'étrangle, rampant sur ma peau, s'insinuant dans mes voies respiratoires, comme une sueur vivante, un parasite. Les images. Les sons. Les odeurs, les voix, et cette interminable litanie de choses indicibles.

J'abandonne d'abord mon blouson, qui échoue dans l'herbe dans un bruit gourd. Pieds nus, torse nu, mes gestes deviennent frénétiques et maladroits alors que je jette presque les bracelets, les bagues, les colliers. L'un d'eux sonne plus fort que les autres.
Je m'affaisse, en tailleurs, et recueille entre mes mains le cristal de Milana. De longues secondes s'écoulent tandis que je contemple ce reflet quasi imperceptible, fantomatique, qu'on croit parfois distinguer en son cœur et que je saurais reconnaître entre des millions.

« Comme tu dois rire de moi. »

Le russe n'est qu'un murmure, à peine plus qu'un souffle. Mon poing se serre contre le joyau, l'autre main se presse contre mon front, tentant d'en frotter les messes basses de démons trop heureux de profiter de ce 31 octobre pour s'ébattre avec toute la violence de leurs vices.
C'est presque comme si je la sentais. Son buste contre mon dos et ses mains comme des lauriers spectraux autour de mes tempes. Ses chuchotements contre ma nuque. J'ignore ce qu'elle me dirait, mais cette prose imaginaire noircit un peu plus les secondes qui s'égrainent, puisent dans l'océan noir des dernières heures le sel voué à me nourrir.
Je n'en ai pas envie, mais je n'ai pas le choix. Je voudrais qu'il me soit impossible de penser, de me rappeler, de me débattre avec l'incompréhension. La détresse resserre son étau sur ma gorge, sur mes côtes, mes phalanges s'enfoncent et s'entremêlent à mes cheveux jusqu'à presque les tirer par leur compression en un autre poing.
Je voudrais plus que tout pouvoir exploser. Être capable des colères expansives qu'il m'a toujours un peu reproché de ne jamais avoir montré. Il s'insinue à nouveau au milieu de mon tourment et c'est comme un nouveau poids qui s'enfonce en moi, un cadavre dans un lac trouble.

Je ne peux pas.
Je ne peux pas accepter ce qu'il s'est passé.
Remettre les éléments dans l'ordre, tenter de procéder à leur qualification, à leur cloisonnement, pour mieux les appréhender. À quoi bon ? Épuisé d'avance je me trouve incapable d'encaisser les événements, et leurs messages comme autant de coups de poing, ou de couteau.
Ce n'est pas moi. Mais je ne peux pas. Pas cette fois. Pas maintenant.
Peut-être jamais.

Comment en est-on arrivés là ? Aucune réponse.
Suis-je en partie responsable ? Assurément. Et pas du tout.
Est-il encore de ce monde ? Je n'en sais rien.
A-t-il réussi là où j'ai échoué et suis-je incapable de le voir ainsi qu'il me l'a déjà signifié ? Je vais devenir dingue.
Tout ce en quoi je crois s'est trouvé humilié comme jamais en une poignée de minutes et je ne peux pas l'accepter.
J'aimerais que ça n'ait pas d'importance. C'est si simple quand on peut tolérer que tout s'effondre.

Perdre un ami ce n'est pas grave.
Une ville détruite se reconstruit.
Les morts s'enterrent et se pleurent et les vivants reprennent le dessus.
Une entité venue d'un univers inconnu peut y retourner.

Mais si les mots n'ont plus de valeur et que les sentiments ne sont plus rien, si la vérité des âmes liées et la réalité n'ont plus de sens...
Qu'en est-il de la foi ?
Qu'en est-il de l'humanité ?
Pour quoi est-ce que nous nous sommes battus ?

Cela, tu n'y répondras jamais plus.
Ton oiseau de malheur me l'a montré.

Un jappement rauque, quelques dix mètres derrière moi. J'ai à peine un mouvement de tête, le temps de me demander qui a lâché les chiens. Lilas, évidemment - la réponse est venue presque plus vite que la question. Peu importe. Je n'ai pas envie de cacher ce qu'elle verra, cet insupportable fiel de douleur et de doute qui cherche à me noyer, et même si je le voulais, je ne le pourrais pas.
Il en va de même de l'expliquer.

bat'phanie • #682121
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CHASING THE SUN, I CAN'T WAKE UP ~ ft. Anaïs W. et Lilas H. DPfsesr
Lilas Hirsch
Lilas Hirsch
"THE BOOTY" : la plus belle paire de France et de Navarre.
☽ YOU LEFT ME IN THE DARK ☾

"She was poetry in a world that was still learning the alphabet."


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En un mot : Wild thoughts
Qui es-tu ? : ☽ Outre. Pouvoir qu'elle ne peut nier, l'amenant sans cesse à visualiser le monde sous un prisme différent de celui du commun des mortels. Agression visuelle, physique, sonore, olfactive, constante, d'une magie qu'elle voit en tant qu'entité propre.
☽ Artiste. Pour exprimer ses visions, elle s'acharne à peindre, sculpter, dessiner, ce monde qui l'entoure et qu'elle ne peut expliquer oralement.
☽ Née en France, en Alsace précisément, enfant non-désirée, d'une relation adultère. Ce sont ses grands-parents qui l'élève et son grand-père qui la forme.
☽ Elle déménage aux USA dans le but de retrouver cette mère qui l'a abandonnée, pour apprendre qu'elle est décédée, préférant ne pas se battre contre un cancer qui finira par avoir raison d'elle.
☽ Elle atterrit à Los Angeles presque par hasard, en suivant son compagnon de l'époque. Elle y rencontrera Vinzent, qui changera sa vie.
☽ Un début d'apprentissage arcanique inachevé au côté de celui qui deviendra son ami, son amant, son amour. Un rituel magique lie leurs âmes peu de temps après le décès de Léonard, le mentor de Lilas.
☽ Elle se laissera malmener pendant des années par un homme néfaste avant de finalement tout quitter pour rejoindre la Louisiane dans l'espoir d'y retrouver sa demi-soeur et peut-être Vinzent.
☽ Elle passe 2 ans dans un camp regroupant des femmes CESS avant de rejoindre finalement Shreveport, où elle retrouvera sa demi-soeur, Hannah Miller, et l'autre moitié de son âme, Vinzent Henkermann.

☽ NO DAWN, NO DAY ☾

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"your name i spoke many times
alone in the darkness in the night"

Facultés : ☽ Clairvoyance : Lilas a un niveau de sensibilité aux flux magiques qui lui permet de lire sous la surface des choses qui composent le réel. Cela se traduit par toutes sortes de stimuli cognitifs ou physiques. Son don est passif, elle vit avec un second filtre de vision constant.

☽ Psychométrie : En touchant un objet, qu’il soit magique ou non, Lilas peut en voir l’histoire, a qui il a appartenu, ce à quoi il a servi, tout ce qu’il s’est passé à son contact. La capacité n’est pas maîtrisée.
Thème : Cosmic Love - Florence + The Machine
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I'm always in this twilight


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"and prayed a thousand prayers
and my many dreams were of you"

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Lun 22 Juin - 0:07 (#)






CHASING THE SUN, I CAN'T WAKE UP




 Je secoue la tête, quand elle propose que j’aille rejoindre Vinzent. S’il est sorti, s’est éloigné de nous, c’est probablement qu’il a besoin d’être seul, et je sais mieux que personne, probablement, qu’il ne vaut mieux pas le déranger dans ce cas. La solitude, lui est une amie fidèle. Le joint change de main et les deux jeunes femmes tirent dessus, la petite toux d’Anaïs me tirant un sourire en coin, qui se transforme en grimace quand la migraine me vrille à nouveau les tempes. J’aspire à nouveau une profonde bouffée de fumée quand il me revient, l’odeur doucereuse de l’herbe envahissant peu à peu la pièce et remplaçant celle du feu et de la cire à bois.

La pression diminue légèrement sur ma boite crânienne et je jette un regard plein d’affection à Anaïs, avant de secouer la tête. « C’est pas grave, chérie. Tu pouvais pas savoir, même moi je pensais pas que ça pouvait arriver. » Mes sourcils se froncent devant l’expression peinée sur le visage juvénile de celle que je considère comme une sœur, mais Frederica me devance et apaise, du moins en apparence, la jeune outre. Je saute sur mes pieds quand elle me demande la direction de la salle de bain, regrettant instantanément mon empressement. « Ouch. » Je me pince l’arrête du nez et tire une fois de plus sur le joint, avant de le déposer dans le cendrier et d’inviter les deux adolescentes à me suivre. L’escalier est grimpé lentement, ma main glissant avec affection sur la rampe et je les guide jusqu’à mon refuge. La chambre est grande, lumineuse et boisée, comme la plupart des pièces du manoir. Mon lit trône au centre, un mastodonte couvert de coussin et d’un édredon bleu nuit. Les toiles, terminées, en cours ou vierge, sont installées en équilibre précaire près du chevalet qui trône devant une des fenêtres, dans l’angle opposé, une sculpture sèche lentement, entourée de son matériel. Les fusains, crayons et ma palette d’aquarelle repose sur le bureau dans un coin de la pièce et j’inspire un grand coup, l’odeur de la pièce, mélange de la fragrance florale de la brume avec laquelle je me parfume et d’argile humide et de peinture fraîche, un léger relent de fumée traîne dans l’air en guise de touche finale. D’un geste de la main, j’indique la salle de bain. « La porte là, y a une baignoire et une grande cabine de douche et tout un tas de trucs qui sentent bon pour se laver. Les serviettes sont sous le lavabo, y a des brosses à dent neuves dans le tiroir de gauche, et vous êtes toutes les deux invitées à vous servir dans l’armoire pour vous changer. » Je me tourne vers les deux jeunes filles et pose un baiser délicat sur le front d’Anaïs avant de serrer doucement le bras de Rica. Prends soin d’elle quand j’en suis incapable, s’il te plait.

Je quitte la pièce en refermant doucement la porte derrière moi, et descend lentement les escaliers, j’erre quelques minutes dans le salon en vidant mon verre avant de récupérer le joint et de le rallumer. Mes yeux ne cessent de revenir sur la porte close de la bibliothèque et avec un soupir, je m’écoute finalement. Je l’entrouvre, la pièce est nimbée des essences des habitants des lieux. La mienne bien sûr qui s’attarde notamment dans un fauteuil où j’aime me nicher pour lire. Celle de Vinzent qui recouvre presque chaque parcelle du lieu, celles de Brünhild et Gunnar, mais également celle des chiens, plus faibles. Et bien sûr, celle d’Eoghan éternel compagnon de réflexion de Vinzent, son essence marque également la pièce. J’inspire un grand coup et prend mon courage à deux mains, traversant la pièce à grand pas afin de rejoindre l’extérieur. Je retrouve les chiens devant la porte et malgré mes efforts pour les empêcher de sortir, un grognement d’Hell, me pousse à abandonner. Qu’ils aillent faire un tour dans le jardin s’ils en ont envie.

Je m’avance dans la lumière diaphane des étoiles et sous mes yeux, une dizaine de mètre plus loin se tient Vinzent. Il me tourne le dos, sa peau luisant de façon presque irréelle sous la lumière astrale et je retire moi aussi mes chaussures pour avancer dans l’herbe couverte de rosée. Là, dans le fond du jardin, si loin de tout, si proche de la nature sauvage du bayou, je respire enfin. Le poids des arcanes s’allège sur mon crâne et j’inspire profondément en avançant lentement vers lui. Je ne le touche pas, me tiens à un mètre de distance, et l’observe silencieusement. Je ne sais pas comment lui parler, comme l’aider à lever le fardeau qui semble lui peser ce soir. Distraitement, je joue avec le bord de la manche de mon pull léger, maltraitant du bout des doigts le coton effiler. Je me mords la lèvre, douloureusement avant de m’agenouiller près de lui. Entre ses doigts, j’aperçois le médaillon qui pend chaque jour à son cou, souvenir douloureux de ce qu’il a perdu. Mes yeux s’égarent sur l’Écarlate, scannant le velours qui tempête autour de lui, à la recherche de cette touche de mauve qui s’y perdrait presque. Milana repose dans son poing, et je suis enchaînée à son âme. J’inspire une première fois, et m’arrête avant d’ouvrir la bouche. J’ai tant de question, tant de chose que j’aimerai lui demander. Mais par où commencer ? J’attrape un brin d’herbe que je tortille entre mes doigts avant de me laisser tomber sur le dos, ma tête atterri près de son genoux et je l’observe en silence durant quelques secondes. Sa douleur me troue le cœur, les questions, les doutes, que je lis dans ses yeux d’aigue-marine me plongent dans un abysse de questionnement également. Avec un soupir et dans un chuchotis, je demande en lui tendant le joint encore allumé. « Tu veux en parler ? De ce qui s’est passé, de ce qui se passe actuellement ? J’étais… J’étais pas vraiment à Shreveport de la soirée... » Je n’ai pas la moindre idée de ce qu’il s’est passé pour eux, pour lui. Aucune idée de ce que je pourrais faire pour aider et ma question me semble bien vide de sens, mais que pourrais-je demander de plus ? En signe de soutien silencieux, je tends le bras, ma main tombant à plat près de lui, invitation silencieuse à la prendre s’il en ressent le besoin. J’ai traversé l’enfer sans toi, je serais là pour t’aider à traverser le tien si tu m’en laisse la possibilité.


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Baby Chaos - Là où je passe, la paix trépasse.
Anaïs Wilhm
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A SONG OF BLOOD

En un mot : Outre en perdition
Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
* Fille émancipée d'une famille humaine qu'elle a fui pour sa propre sécurité. Outre dans un monde d'humains qui ne cherchaient pas à la comprendre, juste à la plier au conformisme réconfortant de la normalité.
* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
*Etudiante en médecine, acharnée et consciencieuse, pleine de projets en tête.
*Musicienne et chanteuse amateur ne sortant jamais sans son casque. Danseuse du dimanche. Incollable sur la musique, sa passion, son refuge.
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Thème : Mama Cass Elliot - Make Your Own Kind Of Music
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Lun 22 Juin - 3:05 (#)

Chasing the sun, I can't wake up.


Lilas, Vinzent & Anaïs


Il ne faut pas longtemps pour qu'on ne quitte finalement le salon. J'ai bien vu le regard inquiet de Lilas, mais je suis incapable de lui offrir un franc sourire comme si tout allait bien, comme si rien de tout ça n'était arrivé. Je me doute qu'elle s'inquiète, qu'elle se demande ce qui bien pu se passer pour nous, tout comme je me demande ce qu'il s'est passé pour elle. Je n'arrive simplement pas à ouvrir la bouche, je n'arrive simplement pas à m'ôter les images du Mall de la tête. Je suis prisonnière de mes propres pensées, incapable d'en sortir quand j'aimerais pouvoir m'évader, me tourner vers celle qui n'a pas lâché ma main depuis des heures et lui dire à quel point j'ai besoin d'elle. Au lieu de ça, je reste muette, ombre qui suit silencieusement sa guide d'un pas d'automate. Un escalier plus tard, nous voilà dans une chambre ornée d'un large lit et de nombreuses toiles colorées. Mon regard y dérive, s'attarde sur une vision étrange, abstraite, pleine de couleurs chatoyantes tandis que mon nez captent une ambiance florale qui me rappelle quelque chose sans que je ne mette la main dessus.

Le contact de ses lèvres sur mon front me fait relever les yeux vers elle avant qu'elle ne s'éloigne. Un pincement m'étreint le cœur, mais je ne fais que la regarder tandis qu'elle ferme la porte de la chambre, me laissant seule avec Rica qui tient toujours ma main, caressant son dos de son pouce en un geste qu'elle veut réconfortant. Je finis par docilement la suivre lorsqu'elle me tire le bras. Je me jette presque sous le jet d'eau brûlante dès mes vêtements éparpillés sur le sol. Elle ruisselle sur ma tête, mon dos, mais je ne me sens pas propre pour autant. Rien ne pourra laver ce que j'ai fait ce soir, rien. Ce n'est que lorsque je sens ses mains sur mon dos que je me retourne finalement avant d'éclater. Je m'affale contre elle avant de glisser au sol tandis qu'elle me serre dans ses bras sans dire un mot. Le son de l'eau qui nous tombe parvient à peine à couvrir mes sanglots, mais l'eau se mêle aux larmes et rien ne transparaîtra une fois sorti de là. J'ai juste besoin d'évacuer tout ça.

Je ne sais pas combien de temps je reste ainsi prostrée contre elle, mais le battement de son cœur finit par être plus audible que tout le reste et je me concentre dessus, calque le mien dessus, apaise mon souffle comme je l'ai appris. Lentement, tout redevient silencieux, calme. Mes épaules ne s'agitent plus, je n'ai plus le cœur au bord des lèvres. J'avais juste besoin de lâcher prise un  moment, elle l'avait compris.

- Tu te sens mieux ?


- Un peu... Je suis désolée.


- Ne sois pas stupide, tu as cent fois le droit. Tu racontes ?

Aussitôt, je me tends pour refuser, puis ferme les yeux, inspire et raconte. Tout. Absolument tout ce qui est arrivé ce soir. Pas une fois elle ne me coupe, pas une fois elle ne cesse de me tenir contre elle ou de me caresser doucement les cheveux. Le rituel, le sang, les morts, le démon, l'échange, je lui dis tout sans réfléchir. J'ai juste besoin de me libérer, égoïstement. Elle ne devrait pas porter ce fardeau avec moi, j'ai si peur de ce qu'elle va penser, de ce qu'elle pourrait faire, de sa réaction face à l'horreur qui s'est produit cette nuit. Mais rien. Une fois finie, une fois que j'ai dévoilé absolument tout, elle ne réagit pas, reste là, avec moi. Son cœur bat toujours de la même manière, son souffle se fait plus fort, se niche dans mon cou.

- Tu es une idiote... Plus jamais tu ne me laisses derrière. Tu dois en parler.

- Non ! Je ne peux pas ! Ce que j'ai fait...

- N'est pas ta faute, et ça n'affecte pas que toi. Si tu ne le fais pas, je le ferai. Je refuse de te voir porter ça seule sur tes épaules. Parles-en, s'il te plaît. Je serai là, quoiqu'il arrive, toujours.

Suis-je supposée répondre quelque chose ? Son sourire, la caresse qu'elle n'a cessé de faire, ses lèvres qui soudainement se posent sur les miennes, d'abord avec douceur puis avec avidité m'empêchent de dire quoique ce soit. Je réponds finalement à son entrain, me perd contre son corps, dans ses caresses, son souffle, ses murmures. Pendant un instant, le reste disparaît, il n'y a qu'elle, nous, rien d'autre ne semble compter. Mon esprit n'émerge que lorsque l'eau cesse de couler. Les joues rouges, le regard brillant, elle est simplement parfaite avec ce sourire de contentement qui orne son visage. Je reprends mon souffle avant de la suivre dans la chambre, me sentant plus légère. Elle déniche une robe qui me va pas trop mal, d'un vert clair et en enfile une autre, rouge, avant de m'embrasser la nuque, me laissant décider de ce qui va suivre en enlaçant mes doigts entre les siens.

- Tu as raison... Allons les retrouver.

J'ai peur de ce qui va suivre, si peur de ce que le regard de Lilas pourrait afficher si elle apprend tout. Mais Rica a raison, je ne peux pas vivre comme ça, à tout garder en moi. C'est trop lourd cette fois, bien trop lourd. Avant de quitter la pièce à leur recherche, je saisis mon téléphone, pleine d'espoir, mais rien ne s'y affiche et mon cœur se serre à nouveau. Faites juste qu'il aille bien.

- Tout ira bien, fais moi confiance.

- Merci d'être là... Et de prendre tout ça aussi bien.

- Bah, je savais à quoi je m'engageais avec toi, je commence à avoir l'habitude. Et puis tu es quand même très réceptive, voire avide, quand tu es dans cet état, après avoir survécu à un truc pareil. J'aime bien.

Je rougis, soupire en lui jetant un regard las avant de sourire doucement face à son regard, secouant la tête pur le masquer, sans succès.

- Merci Rica.

Elle se contente de poser un baiser sur ma joue en serrant doucement ma main.

- Toujours là, Naïs. Allez, allons-y, on en a pour un moment si on doit chercher au hasard dans tout ce manoir.

Je hoche la tête et sors de la chambre à la recherche de Lilas et de Vinzent. Je sais que ce ne sera pas simple, mais il va bien falloir que quelqu'un trouve une solution. Lui était là, peut-être saura-t-il quoi faire, après tout.
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Jeu 25 Juin - 1:16 (#)

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Les chiens sont les premiers à transgresser ma solitude volontaire. Hel renifle les vêtements en tas, tandis que Garmr vient quérir une caresse que je mets du temps à lui donner. Les bêtes ne se formalisent pas des visages fermés. Leur attitude exprime une inquiétude. Ils ne m'ont jamais vu ainsi agité.
Flattant de ma main libre la joue du molosse, je lui murmure l'ordre de se tenir tranquille, et il obtempère immédiatement, rassuré par ma proximité. La chienne, plus prudente, ne s'était pas approchée tout de suite, mais finit par l'imiter, toute proche.

L'onde mauve qui m'effleure ensuite, timorée, achève de compléter cet entourage de vie. La chaleur du cercle serait prompte à me soutenir si je n'étais pas déjà en train d'étouffer. La douceur de ces présences m'est aussi douloureusement inatteignable que celle du cachemire le plus précieux sur un corps vivant dépecé, analogie qui permet à l'image de l'homme écorché vif sous mes yeux d'enfoncer les portes de mon esprit, qui se remémore toute la scène dans les détails, sans que j'aie la force de l'en empêcher. D'une certaine manière, je ne lutte même pas : je sais que c'est inutile. Et dans le vague où se perdent mes prunelles, c'est cette même lueur indescriptible, le béton, le verre brisé, la taule, et tout cet incroyable réseau rougeoyant de veinules, le sacrifice d'un millier de petites vies animales pulsant en tous sens au rythme cadencé d'une agonie qui n'en finissait pas. Et les sons produits par cette peau qui se détachait de la chair, pleins d'une élasticité gluante, d'une chanson liquide. D'un cri de souffrance qui se loge en celui qui l'entend comme une balle dans l'estomac. Finalement, le corps à nu, plus littéralement que ne le tolèrent les sens. Le supplice de la chair encore consciente, jetée dans la poussière et les gravats.

La vie, le fait d'être vivant, peut être insupportable.
La douceur d'une brise peut brûler telle la rafle d'une flamme.
La caresse de l'affection peut disperser un château de cartes.

Je décline silencieusement l'offre lorsqu'elle tend son cône dont les fumerolles familières parviennent à peine à exciter une réaction de mon cerveau. Sentir empiriquement, et faire s'échouer ces indications dans un recueil purement factuel. Informations coupées de toute analyse émotionnelle, car les émotions se sont changées en un ouragan de pestilence concentré sur un seul objet de pensée. Je ne choisis pas, je subis.

Ses mots sont poursuivis par un silence féroce, et si vite envolés. Emprisonnée en moi, la réponse est un avorton difforme enfanté par le paradoxe.
J'aimerais pouvoir parler de ce qu'il s'est passé. Je ne veux pas le faire. Je ne sais pas si c'est par terreur ou par colère. Par la tristesse sans nom que je m'épuise à contenir. Par la honte cuisante de me savoir maculé par tout cela.
Ce qu'il se passe actuellement est un torrent de feu, une pluie de clous rouillés, un étau d'acier glacial. Ma tête est prête à éclater et je suis présent sans vouloir l'être, scindé en deux.

« Je perds l'équilibre. »

La main sur laquelle s'était vainement pressée la chaleur du pelage noir, depuis étendue au creux des brins d'herbe humides, cherche à s'ancrer. Mais à travers l'écart entre mes doigts, à travers cette sensation et ces odeurs que je connais, je ressens quelque chose d'autre. Je sais, désormais, que tout cela n'est qu'une mince frontière entre un ici et un ailleurs qu'on ne peut pas appréhender. Et pourtant, je le sens. Je le sens comme on sent la faveur du précipice, et mes paupières me brûlent quand ma gorge se tord. Même mon don semble s'être replié où je ne peux l'atteindre, instillant en mon for intérieur un venin de crainte expectative. Je m'arrache à cette contemplation, tentant de respirer longuement. Mais l'air ne m'apporte rien qu'une vague odeur de fumée, à travers la poussière qui a fait son nid dans mes sinus.

« J'en veux à l'univers. »

Lilas sait que ce n'est pas seulement une manière emphatique d'exprimer une lassitude généralisée. Elle sait ce que l'univers est, pour moi. Elle sait ce que représente ce grand vide, ses feux en apparence immortels, sa temporalité qui nous échappe. Sa grandeur. Son silence.
Les cieux sont indifférents à nous autant que les montagnes ou l'océan peuvent l'être. L'univers et ses immenses visages nous regardent passer et à travers lui, ceux dont nous sommes un infime fragment attendent, placides, que nous nous élevions. Elle sait que c'est là la racine de ce en quoi je crois.
S'il fallait que j'en dise davantage, je ne le pourrais pas.

Sous ce firmament pollué de fumées portant jusqu'ici les détestables lueurs de Shreveport aux abois, je baisse à nouveau le nez. La main de Lilas m'est tendue, et je sais qu'il me faut la prendre. Parce qu'elle souffrirait que je ne le fasse pas. Parce que c'est ma faute si elle s'épuise à ne pas me voir le faire pour elle. Parce que c'est aussi ma faute, bien qu'elle n'en sache rien, si un sort maudit l'a frappée ce soir.
Mes phalanges se glissent entre les siennes et les étreignent, mes prunelles fixées dessus se refusant à rejoindre le jade qui les épie. Une foule de considérations se trouve refoulée à l'orée de ma réflexion, qui ne peut plus rien pour moi, grippée par les images, les sons, les souvenirs.
Ainsi que mes joues demeurent sèches ma voix s'écorche sur mon timbre décharné.

« C'est la deuxième fois. Que tu dis que tu n'étais pas vraiment là. Je sens que tu veux en parler et moi je ne peux pas. »

Un reniflement, alors que le poing renfermant le cristal rejoint ma bouche et que le coude prend appui sur ma cuisse, mon regard ne changeant pas de mire.

« Parle, toi. »

bat'phanie • #682121

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CHASING THE SUN, I CAN'T WAKE UP ~ ft. Anaïs W. et Lilas H. DPfsesr
Lilas Hirsch
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"THE BOOTY" : la plus belle paire de France et de Navarre.
☽ YOU LEFT ME IN THE DARK ☾

"She was poetry in a world that was still learning the alphabet."


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En un mot : Wild thoughts
Qui es-tu ? : ☽ Outre. Pouvoir qu'elle ne peut nier, l'amenant sans cesse à visualiser le monde sous un prisme différent de celui du commun des mortels. Agression visuelle, physique, sonore, olfactive, constante, d'une magie qu'elle voit en tant qu'entité propre.
☽ Artiste. Pour exprimer ses visions, elle s'acharne à peindre, sculpter, dessiner, ce monde qui l'entoure et qu'elle ne peut expliquer oralement.
☽ Née en France, en Alsace précisément, enfant non-désirée, d'une relation adultère. Ce sont ses grands-parents qui l'élève et son grand-père qui la forme.
☽ Elle déménage aux USA dans le but de retrouver cette mère qui l'a abandonnée, pour apprendre qu'elle est décédée, préférant ne pas se battre contre un cancer qui finira par avoir raison d'elle.
☽ Elle atterrit à Los Angeles presque par hasard, en suivant son compagnon de l'époque. Elle y rencontrera Vinzent, qui changera sa vie.
☽ Un début d'apprentissage arcanique inachevé au côté de celui qui deviendra son ami, son amant, son amour. Un rituel magique lie leurs âmes peu de temps après le décès de Léonard, le mentor de Lilas.
☽ Elle se laissera malmener pendant des années par un homme néfaste avant de finalement tout quitter pour rejoindre la Louisiane dans l'espoir d'y retrouver sa demi-soeur et peut-être Vinzent.
☽ Elle passe 2 ans dans un camp regroupant des femmes CESS avant de rejoindre finalement Shreveport, où elle retrouvera sa demi-soeur, Hannah Miller, et l'autre moitié de son âme, Vinzent Henkermann.

☽ NO DAWN, NO DAY ☾

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"your name i spoke many times
alone in the darkness in the night"

Facultés : ☽ Clairvoyance : Lilas a un niveau de sensibilité aux flux magiques qui lui permet de lire sous la surface des choses qui composent le réel. Cela se traduit par toutes sortes de stimuli cognitifs ou physiques. Son don est passif, elle vit avec un second filtre de vision constant.

☽ Psychométrie : En touchant un objet, qu’il soit magique ou non, Lilas peut en voir l’histoire, a qui il a appartenu, ce à quoi il a servi, tout ce qu’il s’est passé à son contact. La capacité n’est pas maîtrisée.
Thème : Cosmic Love - Florence + The Machine
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I'm always in this twilight


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"and prayed a thousand prayers
and my many dreams were of you"

Pseudo : Akhmaleone
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Mer 1 Juil - 20:52 (#)






CHASING THE SUN, I CAN'T WAKE UP




Le cercle que nous formons autour de Vinzent, me tire un sourire las. Soleil de nos univers, il nous maintient sur une orbite que nous suivons tous les trois, qu’il le souhaite ou non. Un peu plus loin, les deux dernières planètes de ce système instable vaquent à leurs occupations dans la demeure. Brünhild probablement en train de chercher à nourrir les deux adolescentes et Gunnar occupé à faire, je ne sais quoi. Mes yeux caressent la forme sombre de la maison, dont seulement deux fenêtres sont éclairées. Celle de ma chambre à l’étage, où sont Anaïs et Rica, et celle de la bibliothèque dont la lumière diffuse suinte jusqu’à la porte vitrée. Puis mon regard retombe sur Vinzent, sur son corps courbé par le poids de ce qu’il porte en lui. Sa voix résonne dans le silence. Brisée, asséchée, rugueuse. Je fronce les sourcils, en l’observant silencieusement, lui d’ordinaire si peu expressif, m’offre un spectacle d’une dureté qui me vrille la poitrine. Incapable de comprendre ce que je lis au sein de l’Écarlate, qui semble se replier sur elle-même autant que son porteur, je roule sur le côté et glisse mon autre main sous ma joue. S’il perd l’équilibre, j’aimerais me dire que je serai capable de l’aider à ne pas tomber, mais qui suis-je pour penser que j’ai la capacité de le maintenir en un seul morceau quand il semble s’éparpiller sous mes yeux ? « L’univers est… » Je ne finis pas ma phrase, ne trouvant pas de mots pour définir ce que je veux en dire. L’univers est l’univers, et il n’en a rien à foutre de nous.

J’observe ses doigts se glisser entre les miens et ses yeux qui se posent sur l'entrelac de nos mains. Le soleil m’a attrapé et je me retrouve prise dans son orbite. Mon souffle s’arrête quelques secondes avant que je ne le maîtrise à nouveau. Touche-moi, tiens-moi, conserve-moi en un seul morceau. Non. Ne me touche pas, je ne sais plus qui tu es. Je ne sais plus qui je suis. Je déglutis, cherchant à catalogués ce que je ressens, à le ranger pour pouvoir l’observer et le comprendre, mais rien ne se détache de la boue émotionnelle qui m’envahit face à ce geste que j’aurais chéri en temps normal. N’ayant pas d’autre choix, je réponds, parce qu’il faut parler. « Je sais pas… Pas vraiment ce qui s’est passé. » Je me mords la lèvre, et lève les yeux au ciel les perdants dans la voûte céleste. « Mais pour faire un bref résumé, et donner une forme d’hypothèse plausible, je suppose que j’étais coincé dans un truc qui peut s’apparenter à une boucle temporelle ? Je ne sais pas trop. » Je chuchote, parce que parler à voix haute est épuisant. « Tu étais là, tu n’étais jamais parti, Léonard n’était pas mort, apparemment, il devait venir nous voir à Santa Monica et le monde était idyllique, mais rien n’allait. Mon don était… Éteint, absent ? » J’inspire profondément, reposant rapidement mes yeux sur lui pour me gorger de la vision éthérée de lui que m’offre ma vision. Que la migraine aille se faire foutre, Vinzent vu au travers de mon don restait la chose la plus miraculeuse qu’il m’ait été donné de voir. L’aigle Bicéphale se tenait loin, en arrière-plan, et malgré son repli l’Écarlate, toujours semblable à un pan de velours, enveloppait mon sorcier. « Je… Pff, je sais pas quoi dire, ça m’a l’air ridicule quand je vois l’état de la ville dehors. C’est rien, rien du tout. J’ai juste eu peur de ne jamais récupérer mon don et de rester coincé dans cette putain de boucle. » Coincée là-bas, loin de toi. Mais est-ce que rester là-bas aurait été si horrible que ça ? Il t’aimait là-bas, et Léonard était en vie. Je remballe les émotions contradictoires et l’angoisse que m’évoquent les souvenirs de ce qu’il s’est passé quelques heures plus tôt.

« J’ai l’impression de me plaindre d’une piqûre de moustique alors que le monde vient de perdre bras et jambes. » Je me redresse sur le coude, lâchant dans le mouvement ses doigts, lui rendant sa liberté. Le rideau d'obscurité, formé par mes cheveux, coule le long de mon épaule et oscille dans le vide, les quelques brins accrochés dans la plaie non soignée sur ma tempe me rappellent qu’elle est là, malgré mon envie de l’oublier et je grogne en la touchant du bout du doigt. Mais mon regard est attiré par l’essence d’Anaïs que j’aperçois dans la maison. « Les filles arrivent, s’il y a quelque chose que tu ne souhaites pas dire devant elle, mais que tu veux partager avec moi, c’est le moment… »



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Baby Chaos - Là où je passe, la paix trépasse.
Anaïs Wilhm
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A SONG OF BLOOD

En un mot : Outre en perdition
Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
* Fille émancipée d'une famille humaine qu'elle a fui pour sa propre sécurité. Outre dans un monde d'humains qui ne cherchaient pas à la comprendre, juste à la plier au conformisme réconfortant de la normalité.
* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
*Etudiante en médecine, acharnée et consciencieuse, pleine de projets en tête.
*Musicienne et chanteuse amateur ne sortant jamais sans son casque. Danseuse du dimanche. Incollable sur la musique, sa passion, son refuge.
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Thème : Mama Cass Elliot - Make Your Own Kind Of Music
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Jeu 2 Juil - 19:40 (#)

Chasing the sun, I can't wake up.


Lilas, Vinzent & Anaïs


C'est comme une chape de plomb qui me reste au beau milieu du corps, un poids que je n'arrive pas à évacuer malgré la douceur de celle qui avance à mes côtés dans ce manoir trop grand. Toute cette nuit est une gigantesque horreur et j'ai du mal à me dire que, finalement, c'est terminé. Ça l'est, pourtant, tout l'indique. La sensation du parquet sous mes pieds, la chaleur de la main qui enlace la mienne, le léger grincement d'un escalier lustré. Tout est réel, mais tout me paraît trop... normal, soudainement. Seule la sensation d'angoisse qui m'étreint toujours me confirme que tout ça a été réel, que tout est bien arrivé. Ça, et la pulsation sordide qui bat au même rythme que cette énergie familière que j'ai appris à faire mienne. Je ne sais toujours pas ce qui va en advenir, de tout ça, mais la sensation poisseuse qui commence à m'envelopper m'inquiète. J'étais si proche de basculer à jamais dans tout ça, si proche du point de non-retour. J'ai franchi tellement de barrières que j'avais dressée moi-même, bravé tant d'interdit que je me demande si tout ça avait un sens. J'essayais de bien faire, au final je me dégoûte.

La porte du salon s'ouvre finalement et me sort de mes pensées, mes yeux vagabondant sur la pièce vide à l'exception de la femme qui nous a accueilli sans un mot lorsque nous sommes tous arrivés. La faible lumière tamisée qui règne dans la pièce souligne ses traits tirés par des préoccupations dont j'ignore tout, mais qui s'effacent lorsqu'elle nous entend et lève les yeux vers nous. Un visage froid qui semble s'apaiser légèrement face à la vision de deux adolescentes un peu paumées dans une maison inconnue, loin de tout ce qu'elles connaissent, après une nuit infernale qui a laissé des marques dans tous les esprits qui peuplent l'endroit. Avant même que l'on n'ouvre la bouche, elle nous indique le jardin d'un ton aimable, comme si elle savait qui on cherchait ici. Un remerciement  soufflée et on repart déjà à la recherche des Lilas et Vinzent, traversant le couloir pour passer dans une bibliothèque qui attire mon regard avant que Rica ne me presse à avancer vers la porte donnant vers l'extérieur.

Elle entrouvre la porte et la vision de Lilas et Vinzent assis l'un à côté de l'autre me tire un léger sourire avant qu'elle ne referme la porte, légèrement gênée. « On devrait leur laisser plus de temps peut-être ? » Je hoche la tête, indécise sur la marche à suivre. Je sais qu'elle nous a probablement senti arriver, mais peut-être sont ils en pleine conversation dont ils ont grand besoin. Je ne sais pas tout de leur relation. J'ai cherché à comprendre sans y parvenir complètement. J'avais haïs ce type pour lui avoir fait du mal et l'avoir faite craquer au point de pleurer contre moi alors qu'elle venait me réconforter. Elle semblait aller mieux ces derniers temps, mais rien ne semblait idyllique lorsqu'elle en parlait avec un pointe d'amertume sur chaque mot prononcé. « Autant en finir et les laisser tranquille après ça. Je crois. Tu penses vraiment qu'ils ont besoin de savoir ? » Elle soupire, me regarde d'un air sans équivoque, mais répond tout de même, un peu lasse. « Oui. Tu auras besoin d'aide et, même si je ferai tout ce que je peux, je n'ai pas la moindre idée de ce que tout ça implique. Et ça les concerne aussi. Ça nous concerne tous.»

Je ne suis toujours pas vraiment sûre de moi lorsqu'elle ouvre à nouveau la porte et m'accompagne à l'extérieur. Je capte un instant la toile de fond du ciel nocturne avant que le mouvement d'un des chiens ne me fige, méfiante. Il se contente de nous fixer tandis que l'on s'approche. Rica s'assoit aussitôt dans l'herbe, m'invite à faire de même d'un signe de tête. J'ai juste envie de fuir à nouveau, d'oublier l'idée même de parler, préférant plutôt l'idée de me rouler en boule sous une montagne de couvertures, de dormir en espérant me réveiller d'un mauvais rêve, comme tant d'autres qui peuplent mes nuits. A contrecœur, une inspiration plus tard, je m'installer également, les yeux se posant loin de tout visage. La fraîcheur de l'herbe sur mes pieds nus a quelque chose d'apaisant, tout comme la main qui glisse à nouveau ses doigts entre les miens. Une invitation du regard et me voilà en proie à l'angoisse. Et si tout se brisait après ça ? Je ne savais même pas par quoi commencer, quoi dire, quoi faire pour expliquer sans décharger tout ce que j'avais vécu ce soir-là. « Ta migraine, ça va mieux ? » Un démarrage lent, mais je n'ai pas vraiment de solution plus facile. « Un de vous deux sait ce qu'il s'est passé ? Pourquoi tout est parti en vrille ? Pourquoi tout le monde est... Pourquoi tout ça est arrivé ? » Moi aussi j'ai besoin de savoir. Je leur dirai tout s'ils me demandent, mais j'ai aussi besoin de savoir pourquoi j'ai vécu ça. Cette nuit m'a volé tant de choses, je veux au moins savoir pourquoi. Pourquoi j'ai probablement foutu ma vie en l'air en reniant tous mes principes pour essayer de sauver la seule personne qui comptait à ce moment-là. Je n'aurai pas dû écouter cette voix... C'est trop tard.

Je suis désolée.

codage par aqua

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☽ Elle se laissera malmener pendant des années par un homme néfaste avant de finalement tout quitter pour rejoindre la Louisiane dans l'espoir d'y retrouver sa demi-soeur et peut-être Vinzent.
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Mer 16 Sep - 22:28 (#)






CHASING THE SUN, I CAN'T WAKE UP




Refusant de croiser le regard d’Anaïs ou de Vinzent, je suis du bout de l'index le méandres du petit orvet qui orne mon poignet, l'ongle effleure la petite tête pointue qui repose contre la jointure de mon pouce avant que la pulpe du doigt ne tourne autour de l'articulation oscillant pour suivre la courbure du minuscule serpent. Je ne sais pas quoi dire, comprenant à mi-mots que ce qu'ils ont vécu ce soir dépasse de loin l'expérience que j’ai subi de mon côté. Qu'ont-ils vu ? Qu'ont-ils fait ? Qui avons-nous perdu et qui avons-nous sauvé ? Zach ? Sumire ? Eoghan ? Je n'ose pas poser les questions qui me brûlent les lèvres de peur de raviver les blessures encore grande ouverte que je perçois dans les essences à la dérive de mes deux compagnons. À travers le rideau de mes cheveux, je jette un regard aux adolescentes puis à Vinzent. Ce qu'il s'est passé ce soir pourra t'il être réparé ? Ai-je une chance d'apaiser les tourments de ces deux âmes qui me sont si chère ? À quoi vais-je pouvoir me rattraper si même Vinzent est aussi ébranlé ? Comment offrir une épaule solide à celle que je considère comme une sœur si mes propres appuis sont instables ? Je ne sais pas quoi faire alors j'hoche distraitement la tête quand elle me demande si ma migraine s'est apaisée. Mon don en sourdine pousse toujours contre les parois trop étroite de mon crâne et la migraine pulse doucement. Je marmonne une réponse évasive avant de me plonger à nouveau dans un mutisme pensif. Qu'allons-nous faire ? Que reste-il, la dehors, derrière ces murs ? Combien sont morts sous les effluves d'une magie nauséabonde ? Combien ont survécu, forcés d'abandonner une part d'eux même ? Je soupire doucement et redresse un peu le menton en secouant la tête. « Aucune idée... J'ai rien perçu mon don est devenu dormant au court de la soirée, tout ce je sais c'est que c'était calme quand je suis entrée dans ce foutu théâtre et qu'après les choses ont viré au cauchemar, j'ai perçu tellement de chose en ressortant de là... Beaucoup de puissance, des choses très... sombres. Et une puissance dépassant l’entendement… J'en sais pas plus... » Mes yeux oscillent entre l'adolescente et l'homme cherchant des réponses à ces questions qui nous taraudent tous.

J’ai conscience que tirer quoique ce soit de Vinzent sera compliqué, si ce n’est impossible ce soir. Il semble sur le point d’exploser, l’Écarlate à la dérive autour de lui, secouée de tremblements et de tressautement incompréhensible. Je ne l’ai jamais vu dans cet état, et ça me terrifie. Plus encore que ce j’ai vécu cette nuit, plus encore que ce que j’ai vu en sortant, l’état dans lequel se trouve Vinzent me terrorise. Lui d’ordinaire si maitre de lui-même, semble être près à tomber en morceau et j’ai peur qu’un simple effleurement ne le fasse disparaître. Inconsciemment, je me rapproche de lui, suffisamment pour entrer dans le halo carmin, pour percevoir la chaleur de sa peau près de la mienne. Je m’accroche désespérément à sa présence, sans le toucher, mes yeux parcourant une dernière fois le velours sanguin avant de reporter mon regard sur Anaïs. « Qu’est-ce qu’il s’est passé pour toi ? Pour vous ? » La question n’est dirigée que vers Anaïs et Rica, laissant la possibilité à Vinzent d’intervenir, mais aussi celle de conserver son mutisme.





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Anonymous
Invité
Invité
Mer 4 Nov - 4:20 (#)

WE'RE STANDING HERE BY THE ABYSS
AND THE WORLD IS IN FLAMES
NO TURNING BACK. NO OBLIVION.
Au bout de mes doigts pulse cette énergie que je suis le seul à ressentir. Bientôt, happé par un vertige, je n'entends plus les mots prononcés autour de moi. Comme pour chercher mon air je relève, à peine, le regard vers les cimes, par-delà Humming Grove toujours cette invraisemblable couleur qui irradie depuis la ville damnée… impossible, l'oxygène est une poix irrespirable. À travers chaque chose il y a cet envers qui suinte, comme si tout en était la surface et que la gravité n'avait jamais été aussi forte ni aussi omniprésente - il n'y a pas de centre, tout est faussé, tout est bouleversé. Une attraction mortifère en train, là, de me dévorer vivant. Désespérément, ma magie cherche à appréhender cette impression inédite, elle s'enfonce dans le sol, sonde l'air, mais nulle part elle ne trouve une quelconque brèche, un contact, une preuve que je n'hallucine pas - et pourtant chaque poussière de seconde me fait l'effet d'un glissement insidieux vers une béance innommable, qui peut-être s'apparente à la folie pure.
De part et d'autre de mes omoplates qui s'arquent sous le poids de l'oppression, les ailes d'encre se déploient, et vers ma nuque qui se tend vers la terre les deux têtes aux becs féroces s'étirent en un cri immobile et muet. Mes ongles raclent, s'enfoncent dans l'humus imprégné de la moiteur inépuisable d'un pays tangible dont lentement, je me sens déraper tandis que je saigne presque littéralement, le flux de mon essence s'épanchant sans discontinuer pour une raison qui, elle aussi, me fuit. La nausée est à deux doigts de me subjuguer. Lorsque je relève la tête, une alcoolémie beaucoup trop élevée ne m'aurait pas octroyé pire sensation d'être pris dans un tourbillon. Alors j'inspire cet infect magma, parodie d'atmosphère, où toutes les odeurs se confondent en une seule : celle de la mort qui couve.
Je vais crever.

« Ein albtraum… »

Le murmure tourmenté passe à peine la paroi collante de cet air qui m'étrangle. À l'inverse, le soupir qui m'échappe ensuite siffle avec la volonté d'expurger le mal. Peine perdue. L'humeur maligne s'enfonce, remplace le souffle, se love plus encore en mon sein avec la promesse de s'ancrer définitivement jusque là où elle me souillera pour toujours. Et le carmin se trouble d'horreurs lugubres aux allures de chiens noirs annonciateurs de trépas.

Je déglutis avec une difficulté telle que je crains de vomir dans la foulée, et mon poing renfermant le cristal se colle contre mes lèvres alors que je ferme les yeux, perdant davantage s'il est possible les repères de mon appréhension spatiale. Un instant je demeure ainsi, avec la vague sensation d'être suspendu dans le néant. C'est presque plus tolérable ainsi, mais une peur sourde me grimpe à l'échine en m'arrachant un frisson, et je suis forcé de revenir parmi les vivants.

« On était au Mall. »

Et puis ? Comment poursuivre ? Relater les faits dans le détail n'a pas d'intérêt puisqu'ils n'expliquent rien. Il n'y a rien à expliquer, puisque rien n'a de sens.

« Quelque chose… a été appelé dans notre monde. »

Les images, encore, toujours, tournoient, sans cesse, percutent, blessent, s'accrochent avec la violence de griffes monumentales à tous les pans de ma conscience impuissante.
Et lui. Que j'ai cherché. Que j'ai voulu sauver. Que j'ai perdu.

« Et je ne peux pas en parler ce soir. Je suis désolé. »

Précautionneusement, comme par la volonté d'un autre, je me relève, et m'emploie à réunir mes affaires délaissées là, pour tenter de tromper l'accablement de cette chape en fusion qui ne quitte pas chaque once de ma peau. Avant de partir, je me fige, et par un effort surhumain, je regarde Lilas dans les yeux avec, dans les miens, l'insupportable charge de la douleur, de l'incompréhension, mais aussi d'une culpabilité que je n'accepte pas.

« Eoghan est mort. »

À la manière dont je signe ces mots, elle sait que je n'en dirai pas plus.
Je ne peux pas.

Là-dessus, je me détourne définitivement. Tout ce dont je suis capable, c'est de traîner ce corps presque exsangue de l'âme qu'il renferme vers l'abri qui l'accueillera pour la fin de la nuit. Pour la fin du monde tel que nous l'avions connu jusqu'alors.
Les lumières se sont éteintes et il ne reste plus que cela : l'hypothèse d'un lendemain. Faiblarde et insipide.

« Eoghan est mort. »

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"your name i spoke many times
alone in the darkness in the night"

Facultés : ☽ Clairvoyance : Lilas a un niveau de sensibilité aux flux magiques qui lui permet de lire sous la surface des choses qui composent le réel. Cela se traduit par toutes sortes de stimuli cognitifs ou physiques. Son don est passif, elle vit avec un second filtre de vision constant.

☽ Psychométrie : En touchant un objet, qu’il soit magique ou non, Lilas peut en voir l’histoire, a qui il a appartenu, ce à quoi il a servi, tout ce qu’il s’est passé à son contact. La capacité n’est pas maîtrisée.
Thème : Cosmic Love - Florence + The Machine
CHASING THE SUN, I CAN'T WAKE UP ~ ft. Anaïs W. et Lilas H. 1564094826-lilas-vinzent
I'm always in this twilight


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"and prayed a thousand prayers
and my many dreams were of you"

Pseudo : Akhmaleone
Célébrité : Xian Mikol
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Sam 14 Nov - 23:05 (#)






CHASING THE SUN, I CAN'T WAKE UP




 L’Aigle Bicéphale se dresse sous mes yeux épuisés, dominant la silhouette courbée de Vinzent, assombrissant les étoiles, aspirant à lui la lumière qui émane des astres, celle de l’Écarlate et celle de l’essence déformée d’Anaïs. Je l’observe calmement, ayant depuis longtemps oublié la terreur que m’avait inspirée l’animal de prime abord. Profondément associé à Vinzent, il ne représente aujourd’hui qu’une des nombreuses facettes du sorcier qui se tient près de moi, brisé. Je déglutis, mes doigts arrachant mécaniquement des brins d’herbes sur la pelouse qui accueille nos corps engourdis par la fatigue et le choc. La ville, dont les lumières dénaturent la teinte marine du ciel, ondule d’une chape de pouvoir que je ne parviens pas à comprendre, que j’ai du mal à fixer trop longtemps. Du coin de l’œil, j’aperçois Vinzent se tendre, ses ongles agressant la terre humide, arrachant dans leurs sillages herbes et racines. J’observe la blancheur de ses phalanges autour de laquelle s’enroule son essence qui palpite d’un rythme erratique, symbole de l’agitation qu’il est incapable de laisser paraître. Je retiens mon souffle, témoin inutile de la souffrance qui le ronge, incapable de faire quoique ce soit, incapable de l’aider, de comprendre l’ampleur de ce qui le dévore, seulement consciente de la force de ses émotions parce que je ne le connais que trop bien, parce que son essence m’est aussi familière que la mienne.

Quand il s’exprime, l’Allemand s’épand sur sa langue et je redresse la tête, surprise de l’entendre parler ainsi devant la gamine. Je ne suis pas sûre qu’Anaïs ait pu entendre les deux mots qui se sont échappés d’entre ses dents serrées, en un murmure sourd. J’observe muette, la douleur qui se lit aisément dans les remous de l’Écarlate, je le laisse faire, silencieuse, surprise qu’il soit capable de s’exprimer, qu’il en fasse l’effort. Effort, qui semble d’ailleurs le détruire à petit feu et je me retiens de lui dire d’arrêter, consciente qu’il s’agirait d’une erreur. J’écoute sagement, silencieusement, avec attention, ma main s’égarant pour attraper celle d’Anaïs m’ancrant à la jeune femme pour supporter la vision d’enfer que m’offre mon Arcaniste. Le Mall ? Une invocation expliquerait la quantité hallucinante de pouvoir que j’ai perçu au retour de mon don. Si sombre. Un frisson me secoue l’échine et je baisse la tête en essayant d’imaginer une chose capable de développer une telle quantité de pouvoir, une puissance si sombre qu’elle semble capable d’avaler le monde, de faire disparaître avec elle toute source de lumière. Je déglutis, une nausée persistante me retournant l’estomac. Il se lève et commence à récupérer ses affaires, incapable d’en dire plus et je le suis des yeux en silence, maltraitant ma lèvre inférieure de mes dents.

Mon regard se porte sur Anaïs, mes paupières clignant à plusieurs reprise, tentant de faire le point sur elle malgré cette essence qui l’enveloppe, qui me colle une chair de poule de tous les diables et qui, après les révélations de Vinzent, me parait encore plus effrayante. Pourtant, je n’ai pas le temps de m’adresser à la jeune fille qu’il s’arrête et que je relève le nez vers lui, par réflexe. Son regard me frappe de plein fouet, expulsant le souffle hors de ma poitrine. Non. Pas ces yeux-là. Je déglutis désespérément en soutenant son regard, attendant la phrase qui finit par s’échapper d’entre ses lèvres.  

Et le monde bascule. L'univers se retourne, emportant dans son axe, mon corps qui s'effondre. Les ténèbres s'installent, engloutissent tout sur leur passage, me plongeant dans un océan d'un noir incommensurable. Pour quelques secondes : la paix. Je ne me débats pas, laisse l'obscurité m'envelopper de son noir linceul. Quand je refais surface, comme une naufragée parmi les flots, le souffle me manque et je me débats physiquement aussi bien que mentalement contre la douleur et l'abjecte vérité que je viens d'entendre. Eoghan est mort. Eoghan est mort. Eoghan est mort. La phrase tourne et rebondit contre les parois de ma psyché, lacérant de ses bords acérées les barrières déjà fragiles de mon esprit. Les plaies fraîchement dessinées s'ouvrent et dégueulent un monceau de souvenirs qui me frappent comme tant de vagues. La sonorité de son rire de gosse. La rondeur de son accent. La fraîcheur de sa paume contre ma joue. La chaleur de ses lèvres contre ma gorge. L'éclat de son regard, sous l'ombre de son chapeau. Les enluminures que dessine le soleil sur sa peau tannée en passant sous un arbre mangé par la mousse espagnole. La saveur de sa peau quand nos corps, encore enlacés, se relaxent enfin. Les méandres de la Rougeoyante. La confiance durement gagnée. La tendresse de ses confidences dans l'obscurité d'une chambre. Ses sourires canailles. L'odeur qui émane de l'habitacle de sa voiture. La sensation d'avoir enfin trouvé un foyer loin de chez moi. Le premier regard échangé ici même, dans le salon à quelques mètres de là.

L'air réussi, enfin, à se frayer un passage entre mes lèvres grandes ouvertes et parcourt ma trachée en un cri silencieux, sifflant en passant contre les parois contrainte par la peine qui m'étouffe. J'avais oublié. J'avais réussi à oublier à quel point, il était douloureux de perdre une ancre. J'inspire à grande goulée, repoussant les sanglots dans les tréfonds de mon ventre, refusant à mon corps la délicieuse libération des larmes. Mes yeux restent secs, grands ouverts, posés sur les astres qui semblent soudain se rire de moi. Comment le monde peut-il continuer de tourner ? Eoghan disparaît et Shreveport semble s'effondrer avec lui. Qui m'a pris mon radeau ? Qui m'a volé la planche de salut que Vinzent m'avait tendu comme un dernier rempart contre la folie ? Mes ongles s'enfoncent dans la terre humide, cherchent quelque chose à quoi me raccrocher quand tout ce que je souhaite, c'est sa paume dans la mienne. La chaleur familière de la Rougeoyante et la sensation rugueuse de ses cals contre ma peau. Je racle le sol en cherchant à respirer et quelque chose en moi lâche prise. En un crissement sinistre de bâtiment qui s'effondre, je sens le monde se remettre d'aplomb et la réalité me frapper de plein fouet. Un son répétitif sur lequel je n'arrive pas à mettre le doigt, me parvient vaguement. Plus jamais je ne verrai son air de sale gosse. Je ne passerai plus jamais la porte de sa boutique pour le voir s'affairer au-dessus d'un vivarium. Plus jamais il ne dansera contre moi. Plus jamais mon corps ne se perdra avec le sien. En silence, j'implore ses divinités dont il m'a parlé, je supplie Ishtar et Baal de me rendre leur fils, de me rendre mon soleil.

Les yeux levés vers les cieux, sourde à tout ce qui n'est pas ma peine, je laisse les larmes ruiner mes joues, s'écouler le long de ma gorge en un cri silencieux. Supplication délirante, j'implore qu'on me rende ce qui n'est pas mien. La ritournelle résonne encore et je comprends tout à coup qu'elle provient de moi qu'elle s'échappe de mes lèvres. Non. Non. Non. Non. Non. Les trois lettres répétées encore et encore comme un mantra pour empêcher la réalité, comme une prière d'enfant qu'on aimerait voir s'exaucer. Mais rien ne change, rien n'y fait. Eoghan est mort.




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