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| HYLOPHOBIA [Tyler, Medea, Dana, Selma] | |
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Sugar Mommy, la randonnée c'est ma vie (et mes collines ne demandent qu'à être explorées) En un mot : Humaine. Profiler pour le FBI et consultante pour la NRD
Qui es-tu ? : A cinquante ans, je rassemble les bris de ma carrière explosée dix ans plus tot. Travailleuse acharnée, animée par un désir de vengeance qui me couple le souffle. Je ne m'arrêterais que lorsque ma Némésis sera morte ou sous les verrous. En parallèle, à la tête d'une cellule spéciale, je suis chargée d'incarcérer les CESS qui s'imaginent au dessus des Lois.
Facultés : J'attire les ennuis. Très facilement. Et souvent, je vais à leur rencontre.
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| Il est temps de plier bagages. Et blessée. Avant de se retrouver avec un cadavre à la place. Medea sait que l’opération est un fiasco et sa seule priorité devient maintenant d’évacuer les civils. Rapidement. La clairière est un lieu trop exposé, bien qu’elle espère que leurs cibles n’ont pas l’intention de revenir s’amuser un peu sur les lieux de leur premier amuse bouche. Cependant, c’est une hypothèse qui lui est interdite de ne pas prendre en compte. Le risque est réel. Un appel passé aux autres équipes et c’est l’un de ses partenaires pour la soirée qui prend les devant. Machinalement, l’italienne balaie les environs, mais les branches mornes se distinguent à peine dans l’obscurité. Les cris étouffés, les pleurs, les vomissements sont un bruit de fond qui les définit comme vulnérables. Des soins sommaires qu’elle apporte à la blessé, malheureusement, il n’est pas dans ses capacités de faire mieux pour elle. Weiss a reçu une formation plus adéquate qui lui permettra peut-être de sauver cette vie inutilement traumatisée. -Bien reçu, Weiss.
C’est la première fois qu’elle travaille directement avec la jeune agente mais sa réputation de polyvalence et d’esprit analytique sont parfaits pour cette soirée FUBAR. Sans compter les objections, nombreuses, que l’ancienne militaire a vocalement exprimées. Rejoignant ainsi les propres convictions de la profiler.
Un manque d’information qui est une véritable entrave. Il lui manque trop d’éléments pour comprendre comment l’attaque a pu se produire. Sans difficulté, elle visualise le groupe avec lequel s’amusait la gamine et se dirige vers le trio qui se tenait le plus proche de la victime. Le plus jeune des trois est visiblement bouleversé, bien plus que le reste du groupe estudiantin. Il y a quelque chose chez ces trois-là qui ne va pas. Le môme est largement majeur et n’a pas besoin de chaperon. L’homme est celui que Lucy avait remarqué pour ne pas avoir poinçonné sa carte. Qu’est ce qu’il fout là? Sans compter que tout en lui crie le paramilitaire, des cheveux courts, à la position de ses pieds, en passant par son regard qui ne cesse de scanner les visages et autour d’eux. Plus une main dans son dos. Une arme? Le geste est discret. Il n’a rien à foutre dans une course d’orientation. Medea s’épargne une question directe, pas le temps de s’entendre compter une fable. Le rôle de la femme est tout aussi flou. Sa soeur? peut être. Mais il n'y a pas de ressemblances physiques immédiates.
La brune s’agenouille à demi dans le sol meuble, pour se retrouver à la hauteur du gamin. Il n’est clairement pas un état de subir un interrogatoire pour l’instant. Sa voix s'adoucit et ne laisse rien filtrer de la colère froide qu’elle ressent à ce fiasco. Cela n’aurait jamais dû se produire. -Je suis désolée pour ton amie, Louisa.
Au moment où Eva va emmener Dani, elle se relève. Se place avant qu’elle ne puisse s’éloigner, tournant le dos à Tyler. De sous sa chemise, elle sort sa plaque de la NRD qu’elle éclaire d’un coup de lampe torche. Accroche son regard. -Ne vous éloignez pas. Vous n’allez pas plus loin que la lisière de la clairière. C’est ensemble que nous allons repartir. Si je dois commencer à vous chercher, je risque de poser encore davantage de questions. -Ce n’est pas une menace. Mais un avertissement. Elle n’a plus le temps de jouer. Et encore moins celui de se mettre à chercher un trio suspect quand ils vont décoller d’ici. Ses prunelles sombres accrochent celles de Bobby. Sans le toucher ni l’entraver. -Ne restez pas trop loin, s’il vous plaît. Je vais avoir besoin de vous d’ici peu.
Elle laisse enfin le trio mettre de la distance avec le groupe principal. Sans le suivre des yeux. Son récepteur qui s’actionne sous la voix de Weiss. -En visuel. - Le temps de demander à Faolan et Tyler de la rejoindre et la jeune femme sort des sous bois. Sans se préoccuper de présentation formelles, elle s’éloigne déjà vers la blessée. Qui semble avoir survécu malgré le sommaire des premiers soins reçus. Si Tyler et Faolan ne commencent pas à se poser quelques questions en observant les vêtements, la démarche et surtout l’équipement de la nouvelle venue, c’est qu’ils sont incroyablement mauvais dans leurs boulots de détectives. Ce que Tyler n’est pas. Un sourire de crocodile carnassier répond à la remarque de ce dernier. -Si seulement. Désolée pour ton petit cœur de compétiteur, la course est terminée. Mon nom est Medea Comucci. Je suis profiler du FBI et détachée à la tête d’une équipe pour la NRD depuis plusieurs mois. -Cette fois, la plaque sort et reste autour de son cou. Un bref, très bref regard en direction de Tyler, ils devront discuter de certains non dit de sa part, plus tard. -Pour ce soir, le seul moyen de gagner est de sortir tout le monde de la forêt. Faolan, j’aimerais que tu rejoignes Lucy et les infirmiers qui sont restés en compagnie de l’épouse d’Arnold. Tu restes avec eux et tu les escortes. Tyler, tu es ar..
Elle allait poursuivre quand l’éclat de voix tonitruant d’Arnold brise encore une fois le silence relatif. Ce vieillard commence sérieusement à l’exaspérer. Une droite qui part et allonge un autre gosse. Il va avoir sa peau, le vieux! Le détective privé va s’enquérir de ce qui se passe, au moment où son oreillette se remet à bourdonner. -Medea, Wayne. Je suis en train de vérifier qu’il n’y ait pas des participants qui se sont perdus. Les organisateurs me disent qu’il y aurait au moins un couple qui semble ne pas être comptabilisé. -Description? -Un couple hétérosexuel d'une trentaine d'années, coups de soleil, teint blanc. -Ils ne sont pas avec moi. Voit si tu les repères, tiens moi au courant. Weiss nous a rejoint. -Je vais repérer une voie d'évacuation pour vous en parallèle.
Elle retient un soit prudent qui n’a pas sa place. Wayne connaît aussi bien qu’elle, sinon plus, les dangers que représentent leurs adversaires. Avant de laisser Faolan s’évanouir dans les fourrés pour retrouver l’infirmière, elle le rattrape et le colle devant Arnold qui vocifère devant un étudiant perdu. -Emmene le avec toi, qu’il retrouve sa femme. -Par pitié, qu’il ne continue pas à vagabonder et à terroriser le reste du groupe. Si ca ne suffisait pas, Tyler est en compagnie d’une jeune femme blonde et du môme assommé. Sans entendre leurs paroles, quand elle balaie le duo de sa lampe en s’approchant, il y a dans la ligne des épaules quelque chose de détendue qui lui indique qu’ils se connaissent, sans compter la manière dont ils se tiennent proches sans qu’il n’ait non plus une familiarité excessive. Une ex? Pas sa préoccupation première, pas sa préoccupation du tout. Elle salue la blonde d’un signe de tête, ne se souvenant pas l’avoir vu dans le groupe principal dont elle avait la charge. -Mademoiselle, ne vous éloignez pas trop, on va bientôt quitter la clairière.
Pendant quelques secondes, elle débat intérieurement sur la marche à suivre. Elle jauge l’inconnue du regard, sans dureté mais avec sérieux. Impossible de se faire une idée sur son caractère en si peu de temps. Si elle se met à paniquer, ce sera d’autant plus dangereux pour le reste du groupe. Avant de se tourner vers Tyler pour lui expliquer à mi- voix. - Il s’agit de loups-garous. Une meute de quatre ou cinq individus. Deux d’entre sont déjà identifiés, pas les autres membres. Je te donnerai les détails plus tard. Est ce que tu sais te servir d’une arme? -Si il en a besoin d’une, elle a de quoi lui en fournir une . Mais elle n’a pas l’intention de lui coller un flingue dans les mains s' il est novice dans ce domaine. Ce qui serait étonnant vu sa profession. - Est ce que tu peux commencer à rassembler le groupe au centre? -Elle englobe la blonde dans ses paroles. -Que vous essayez de les calmer. J’ai besoin de parler à ma collègue et à l’homme qui se tenait avec l’ami de la victime et l’autre femme -Désignant d’un signe de menton vague la direction où s’était écarté le trio de rat-garou. -En aucun cas vous ne donnez de détails précis. Je veux éviter une panique générale.
Ils attirent déjà bien trop l’attention. Et plus ils restent immobiles, plus ils sont en danger. Quoique, cheminer dans la forêt dans ces conditions ne sera pas non plus une partie de plaisir. Medea se détache de Dana et Tyler pour rejoindre le chevet de Selma. Le sang a été absorbé par les herbes folles, le membre arraché encore en pleine vue. Une greffe est inenvisageable.
-Comment va t’elle? Est ce que tu penses qu’elle est transportable? Je prends sur moi de modifier les objectifs de la mission. J’en prends la responsabilité entière. J’aimerais m’adresser aux civils et débuter l’évacuation. Wayne n’est pas loin. Il traque un couple qui semble s’être perdu. Soit perdu soit ils sont membres de la meute. Indéfini à ce stade. Il nous rejoindra après avoir déterminé quelle course est la plus sûre vers le parking principal.
Si appréhender et mettre hors d’état de nuire la meute incontrolable est indispensable, cela ne pourra se faire qu’une fois les participants de la course en toute sécurité. L’aiguillon de Medea, bien avant de mettre sous les barreaux les Cess hors la loi, est de protéger ceux qui sont plus vulnérables aux attaques surnaturelles. |
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Des odeurs rances. Une sensation d’étouffement.
J’ai scruté instinctivement les alentours, mes mains toujours enrobées d’une chaleur liquide. Les sons et les couleurs se mourraient. Au-delà du halo tranchant de ma lampe, l’obscurité était totale, et les courbes sinueuses des arbres formaient l’étau de mains noueuses, tavelées de mousses et resserrées autour de nous. J’ai levé les yeux à la recherche de la lune. Le ciel était strié de branches tordues qui déchiquetaient les étoiles, et l’astre nocturne ne révélait qu’une vague rumeur blafarde, muette et froide. La forêt a pris une longue inspiration. Une brise a fait crisser les dentelures nues des cimes crochues, et j’ai senti un courant d’air caresser de son doigt glacé la courbe exposée de ma nuque. Un frisson m’a traversé. Mon attention a été attirée par la flaque de sang s’élargissant entre mes semelles ; elle était d’un noir d’encre comme une tâche mouvante, épaisse, sur un tableau de nature morte couleur d’automne. Des feuilles brunes, jaunes et ternes ont aspiré en silence la vie liquide qui s’échappait lentement de la fille, directement dans l’humus avide, qui exhalait des senteurs acres de terre souillée. Autour d’elle, le tapis de mousse avait la texture du pétrole. J’ai essayé de lui confier un sourire réconfortant, quand le faisceau électrique peignait son visage d’une pâleur cadavérique. Nouveaux frissons sur mes bras nus. Un bon rhume me guettait. Mon débardeur n’offrait guère de résistance face à la froideur des bois, même si mon pantalon de treillis et mes rangers arrêtaient à peu près l’humeur de givre qui s’échappait du sol jonché de feuilles humides. L’inconfort du terrain, le cadet de mes soucis. J’ai regardé une seconde fois autour de moi, dans cette clairière cernée de ténèbres opaques, et la même sensation d’étouffement est revenue me serrer la gorge. L’odeur de sang était partout. On n’entendait que le bruit flasque des vomissures, les murmures angoissés des civils, au milieu des craquements et des gémissements indéchiffrables remplissant les bois.
Je me sentais exposée. Nous étions sans doute visibles à des kilomètres, et n’importe quoi pouvait nous observer à tout moment. Je n’ai rien dit. J’ai verrouillé mes réflexions, et n’ai rien laissé deviner. Car elle me fixait encore, au milieu de ses hoquets de souffrances, avec de grands yeux affolés.
« Tu vois la dame trop bien coiffée pour une randonnée ? C’est ma collègue. On est plusieurs du FBI, on est là pour tous vous sortir d’ici, » ai-je rassuré la gamine.
Elle a hoché la tête. Gestuelle mécanique. Au travers des bandages pressés contre la plaie, j’ai senti les pulsations des veines diminuer contre mes paumes. Le tissu était noir de sang. Un bouchon de matière coagulée avait dû se former en dessous à ce stade. J’ai récupéré la ceinture ayant servi de garrot auparavant, et l’ai enroulé autour du restant de son bras, afin de maintenir l’ensemble bien serré en vue du transport. Elle a gémi, faiblement. Aller, juste encore un peu, me suis-je persuadée.
« OK, tu t’en sors bien. Ce qu’on va faire ensuite, c’est retourner aux voitures pour se tirer d’ici. Ça risque de te secouer un peu durant le trajet, mais je suis sûr que tu t’en sortiras très bien aussi. »
Les effluves rances des lieux se sont précipités dans ma bouche, comme pour me donner le goût du mensonge. J’ai ravalé ma frustration. Avec un soupçon de culpabilité. J’ai laissé le conditionnement des missions m’envahir, verrouiller mes pensées parasites et classer les priorités immédiates. L’éclat des ampoules a caressé à nouveau l’arme à ma ceinture, et une touche d’adrénaline a dévalé mes veines. J’ai reposé avec délicatesse mes mains autour de sa blessure, en appliquant à nouveau une pression calculée ; la fille a serré les dents et étouffé l’étincelle de douleur naissante. Elle se force à encaisser, bon signe, me suis-je persuadée malgré l’urgence de la situation. Autour de nous, le rideau indifférent des troncs a renvoyé les voix de Medea et des autres, et j’ai relevé la tête pour essayer de repérer ce qu’elle fabriquait. Des mouvements épars ont résonné au travers des broussailles, des bruits de semelles et des chuchotements inconnus, comme chacun s’éloignait du lieu de carnage. Ne les laisse pas s’éparpiller, s’il te plait, ai-je songé, impuissante à rectifier cette situation. Les bois ont avalé les silhouettes, les dispersant en ombres filiformes que les branches basses accueillaient et avalaient avec des frottements rugueux, à la manière d’une mâchoire serrée.
La victime a remué à côté de moi. Je me suis retournée vers elle, tandis que son regard cherchait le secours du mien, et l’ai rassuré d’un sourire appuyé. « T’inquiète, je reste à côté. »
Dans un froissement soyeux de vêtement neuf, d’une touche de parfum féminin, ma collègue de la NRD s’est arrêtée à côté de nous. Le clair-obscur électrique avait délavé ses traits des artifices du maquillage, révélant une expression inquiète et fatiguée, qui m’a paru presque sympathique.
« L’hémorragie est stabilisée, » lui ai-je chuchoté. « L’état de choc m’inquiète davantage, mais il faut la sortir d’ici de toute façon. On va devoir résoudre le problème du transport par contre. »
J’ai laissé une seconde de silence afin de formuler mes réflexions. Il fallait réfléchir et vite. Utiliser les outils que nous avions sous la main, et la plupart se résumaient à des solutions exigeant une forte part d’improvisation qui ne me plaisait guère. J’ai commencé à les énumérer à voix basse.
« Je peux la porter moi-même, mais dans ce cas, je ne peux pas ouvrir la voie avec mon équipement. J’ai des lunettes de vision nocturne et des grenades avec mon arme de service. Ou bien, il nous faudra un volontaire qui ne soit pas en état de panique pour la transporter. »
J’ai marqué une pause pour caresser de ma main libre le front de la victime, placé un sourire qui se voulait encourageant, et j’ai continué à recenser le merdier dans lequel nous étions.
« Je pense que nous devrions rassembler tout le monde possible, y compris Wayne. De toute façon, nous sommes déjà repérables à des kilomètres avec tout ce sang et, à ce stade, on ne sait même pas qui traque qui. Autant sortir tous les civils possibles et se couvrir les uns les autres avant tout. »
La sensation d’étouffement est revenue au fil de la discussion, une menace sourde qui hésitait à la lisière de ma concentration, telle une mouche voletant autour d’un festin. Comme un mauvais œil errant à la lisière de la clairière, un vent glacial a bondi de taillis en taillis. Les branches desséchées ont cliqueté dans un vacarme sinistre, lançant des feuilles mortes et des brindilles tout autour de nous, qui se fracassaient sur le sol rocailleux comme un chapelet d’osselet.
J’ai senti un frisson de malaise hérisser ma nuque. « Donc, qu’est-ce qu’on décide ? » ai-je demandé à ma supérieure du moment.
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| Au sol, Trung grogne quelque chose qu’elle ne comprend pas, ce qui au moins, l’assura qu’il était toujours en vie. Malgré ce rancard pourri, elle n’avait quand même pas le désir que le cousin de la fiancée adorée de Jimmy meure à cause de ses choix douteux d’aventures et de son don inné à elle de se retrouver dans les emmerdes. Elle se retrouva accroupie près de son «cavalier» pendant qu’Arnold-le-timbré maugréait des insipidités quand il s’approcha pour le pousser dans les bras d’un autre jeune homme.
Dana relève son petit menton pointu et repousse ses grosses lunettes, son capuchon cachant sa tresse et le reste de sa chevelure. Quand Tyler lui demande si ça va, elle soulève les épaules :
- Sur une échelle de 1 à 10? , mais elle n’offrit pas de réponse. Son ton parlait pour elle. C’est… Elle roule du regard, trouvant la situation complètement absurde. C’est Trung, le cousin de la fiancée adorée de Jimmy. Jimmy que Tyler connaissait. Puisque Tyler, le détective silencieux et serviable, faisant partie des œuvres du ArtSpace par son accoutumance, mais aussi sa discrétion, connaissait probablement le nom des quelques employés du cybercafé, leur habitat naturel à tout deux. Et ceci est le plus lamentable des rancards, si tu veux mon avis… souffle-t-elle en aidant le cousin machin à se relever sur ses deux pieds. Chancelant, il porta la main à son front puis un faisceau de lumière passa sur son regard, elle put s’apercevoir que sa pupille était dilatée.
- Tu as probablement une commotion, oh, mon preux chevalier courageux. s’adresse-t-elle à son compagnon instable sur ses jambes, ses paroles baignées d’un sarcasme cinglant, juste au moment où une femme assez grande s’approche de leur trio lui faisant un signe de la tête en guise de salutation, auquel elle répondit de la même manière. Malgré elle, Dana releva les sourcils sous le «mademoiselle» et le conseil qui sonnait plus comme un ordre. Bon, oui, l’idée de faire une balade avec le risque de se faire arracher un bras ne lui disait pas, mais quand elle l’entend se confier à voix basse à Tyler, la geekette se raidit dans ses bottines.
Oh bordel. Des Loups-garous. Pas un. Non. Non. Pourquoi auraient-ils à faire à un loup solitaire? Non. Une meute.
La dernière fois qu’elle a croisé des loups-garous, un était plutôt désagréable (et c’était un méta, ce qu’elle ne sait pas) et l’autre parlait russe et s’est transformé en lupus à deux têtes qui a essayé de les bouffer.
Cette nuit d’Halloween avait été… particulière.
Dana déglutit avec un certain effort et prend une grande inspiration avant de s’approcher d’un pas de la dame et du détective feutré. Elle répond à l’affirmative d’un autre signe de la tête, sachant très bien que c’était assez rigolo de demander à la patronne de l’ArtSpace et son plus vieux client de gérer et calmer un groupe de personne déjà en état de choc.
Elle attendit que la dame sexy et pleine de confiance en elle s’éloigne pour demander à Tyler :
- C’est qui celle-là? Le NRD? Parce que ce n’est pas la police qui serait aussi efficace dans l’identification de thérianthropes sur le terrain. J’ai mon Glock 17 dans mon sac, si jamais… ça peut aider? Elle jeta un coup d’œil à Tyler, un «Quoi!?» marqué sur l’expression de son visage. Il y avait bien des choses qu’il ne savait pas sur elle. La raison pour quoi elle se trimbalait avec une arme de poing était un secret qu’elle devait emporter dans sa tombe. Mais une chose est certaine; plus jamais elle ne serait sans défense ou obligée d’utiliser un gros Desert Eagle trop lourd pour assurer sa protection ou celle de quelqu’un d’autre. Quoiqu’il commençait à y avoir de plus en plus de protection anti-vampire au ArtSpace, grâce à Rhys, mais ça n’avait rien à voir avec un pistolet.
Dans tous les cas, contre des loups-garous, elle ne faisait pas le poids et n’avait pas les munitions requises non plus.
- Je vais ramener monsieur commotion avec le groupe, n’est-ce pas, Trung? Tu vas tenir le coup jusque là, hein? Ya une dame qui s’est mieux s’y faire que moi pour t’aider là-bas. Et il répondit d’un hochement de la tête évasif. C’est sans cœur qu’elle pensa que c’était bien joyeux d’être responsable du mec qui n’était pas tout à fait conscient après s’être fait frapper par le seul petit vieux du groupe. C’est bien ma chance. Jimmy va me tuer si un garou te bouffe alors tu as intérêt à faire ce qu’on nous dit de faire, d’accord? Trop sonné, le type ne répond pas pendant qu’elle se rapprochait du centre.
Quant au même moment, son regard se releva sur le petit groupe qui s’attroupait lentement, un grand type perdu le contrôle d’Arnold-La-Pleine-Lune, avec sa petite femme qui essayait de l’arrêter en l’appelant à voix haute. Elle vit les bras d’Arnold gesticuler dans tous les sens entre les arbres, tourner autour du feuillage et du mec frustré de ne pas arriver à le rattrapé puis il disparut dans des hurlements incohérents dans la nuit et la forêt.
- J’aurais dû rester au ArtSpace.
—Half Life So if this is the last night, and you're feelin' hollow. I'll give you my half life, so you'll see tomorrow. |
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| Une fois en aparté avec Medea et Faolan, elle nous apprend son vrai nom et son vrai métier. Mes yeux s’écarquillent un peu sous la surprise, essayant de comprendre pourquoi elle a menti jusque-là et pourquoi une agent de la NRD ferait appel à un détective privé pour retrouver un loup-garou tueur en série, quand bien même il s'agirait d'une affaire personnelle. Elle dispose de bien plus de ressources que tout ce que je pourrais espérer avoir un jour. Cependant, ça explique mieux d’où venaient les photos qu’elle m’a montrées. Je me demande à quel point c’est une faute professionnel que de montrer des photos de scènes de crimes à un tiers. Nos regards se croisent, il ne fait aucun doute que l’on reparlera de tout ça plus tard. Je pense vraiment pas que ce soit une bonne idée de travailler pour quelqu’un de la NRD. Elle enchaine rapidement mais le cri du vieux stoppe notre échange et me pousse à aller aider Dana. Elle a l’air de ne pas aller si mal aux vues de la situation, ne semblant considérer ce qui aurait pu être qualifié d’horrible cauchemar que comme un rencard pitoyable. Sérieusement, qui peut penser ne serait-ce qu’une seule seconde qu’un rendez-vous dans une course d’orientation en forêt puisse être une bonne idée ? Au moins elle va bien. L’homme qui s’est fait mettre KO par le papy se relève difficilement tandis que Medea nous rejoint. Les nouvelles qu’elle nous apporte n’ont rien de rassurantes.
« Des loups-garous qui butent des gens ? Encore ? »
Le ton est un peu sardonique mais je me retiens de lui demander si ceux-là aussi sont ses ex. Avec un peu de chance il s’agit juste d’un nouveau qui a perdu les pédales et les autres loups essaient de le maitriser pour lui éviter de faire des dégâts. Enfin, encore plus de dégâts. Si ce sont des loups en chasse, alors on est salement dans la merde. Quand elle demande si je sais me servir d’une arme je secoue la tête en signe de dénégation. Bobby a bien essayé de m’emmener au stand de tir pour m’apprendre avant de décréter que j’étais perdu pour la cause. Cela dit mon boulot consiste principalement à suivre des époux infidèles et retrouver des fugueurs, rien qui ne justifie réellement d’avoir une arme à feu. Enfin, jusqu’à ce qu’une certaine cachotière me lance sur les traces d’un loup-garou tueur en série. Elle poursuit, nous demandant de réunir les gens et veut visiblement de nouveau questionner mes congénères. L’idée qu’elle souhaite interroger les rats-garous n’a rien de bien rassurant, c'est typiquement le facteur de stress dont Dani n’a pas besoin en ce moment. Medea s’éloigne pour rejoindre la blessée et la femme qui s’occupe d’elle et Dana me demande si l'italienne vient de la NRD.
« Visiblement. » Une information que ma cliente avait bien gardé pour elle jusque-là. Mon attention est capturée par Dana qui déclare être armée, ce qui me fait hausser les sourcils d’étonnement. A quel moment une patronne de cybercafé a besoin d’être armée ? Mais bon, après tout on est en Amérique. « Oui, ce sera sans doute utile. » Enfin si elle parvient à tirer sur un loup-garou très véloce, dans le noir, en forêt, et tout ça avant qu’il attaque. Je garde néanmoins ces quelques remarques pour moi, inutile d’être aussi défaitiste. « Je vais essayer de rassembler les autres. »
Dana ramène son malheureux rencard tout abasourdi vers le centre de la clairière et j’essaie de localiser les étudiants épars en balayant les ombres vacillantes avec le faisceau de ma lampe torche qui commence à grésiller de manière inquiétante. Il ne manquerait plus que je tombe à cours de lumière à cause d’organisateurs pas foutus de mettre des piles neuves dans leurs lampes. Je récupère les quelques gamins perdus qui ont embaumés l’air avec des effluves de vomis qui se mélangent à présent à la moiteur de la nuit, rendant l’odeur plus lourde et prégnante, et leur fait rejoindre le groupe. Je passe à proximité du petit groupe de rats-garous et Bobby m’attrape par le bras au passage et demande à voix basse :
« Il se passe quoi ? - Rien de bien. Il faudrait qu’on les suive pour sortir de la forêt et après se barrer en vitesse avec le gamin. - Il va peut-être pas tenir jusque-là. Il allait mieux mais il panique à cause de la NRD maintenant. » Je me contente d’hausser les épaules en évitant de mentionner les loups-garous. Dani n’est pas loin, et cette information serait probablement la goutte de trop pour définitivement faire tomber le petit dans une terreur absolue et une envie de fuite impérieuse qui donnerait une occasion à sa bête pour s’échapper et se carapater. « J’aime pas trop ça. Et puis comment tu connais une agent de la NRD ? - On parlera de ça plus tard. Elle veut de nouveau vous poser des questions. » Et elle va finir par trouver étrange qu’on discute sans cesse à l’écart. Un éclat de lumière d’une des lampes torches du groupe de jeunes accroche l’acier de l’arme de l’ancien militaire. Ça aussi ça peut être un problème. Mon regard se pose le groupe de survivants, avec Medea qui semble prendre les commandes et Dana non loin qui les a rejoint. Je peux peut-être essayer de régler nos deux problèmes finalement. Je fais un signe de la main aux trois rats-garous. « J'ai peut-être une idée pour éviter qu'on soit vraiment trop louches. Venez. »
Je me dirige vers le groupe qui s’est amoncelé autour des personnes visiblement en charge de l’évacuation. Les lumières des torches illuminent le sol ou les bois alentours mais demeurent insuffisantes pour percer les ténèbres épaisses et opaques. Mes trois complices m’ont emboité le pas et ont ainsi quitté la lisière de la clairière où ils s’étaient retranchés. Une fois proche des autres, nous sommes enfin au complet. Je m’approche de Medea qui parle avec la personne s’étant occupée de Louisa et annonce :
« Tout le monde est réuni. Et ces deux-là sont armés. » J’indique Dana et Bobby d'un geste. « D’ailleurs, je te présente Dana et Bobby. » Un son mécontent émane de l’intéressé. « Mais il aime pas trop qu’on l’appelle Bobby. » Dana a l’air des plus normale et inoffensive, peut-être qu’en présentant les deux en même temps ça contrebalancera le côté suspect et inquiétant du cinquantenaire à l’air patibulaire et que l’ensemble passera mieux. « Dana est la patronne d’un endroit où je vais souvent et lui c’est un pote de bar, et aussi un ancien militaire. » Une précision qui empêchera peut-être l’italienne d’avoir l’idée saugrenue de lui confisquer son arme par manque de confiance. Je fais un geste vers les deux autres rats-garous : « Et eux ce sont ses cousins, ou petits-cousins, j’ai pas tout pigé. » Une explication que j’espère suffisamment évasive et peu intéressante pour qu’elle laisse ses interrogations à ce sujet de côté pour le moment. Bobby, Eva et Dani ont tout entendu et reprendront sans mal cette histoire pour se justifier en cas de besoin. Pour éviter qu’elle ne pose des questions, j’enchaine rapidement mais naturellement : « Et on fait quoi maintenant au juste ? »
Après tout elle est de la NRD, c’est probablement une des personnes qui a le plus d’expertise pour régler ce type de situations. Le groupe est entièrement réunie au centre de la clairière, autour de la blessée et de la personne qui l’a soignée. La plupart des étudiants ont l’air hagards ou paniqués, Bobby semble déterminé à faire ce qu’il faut pour nous faire sortir le plus vite possible de la forêt, les mains de Dani tremblent toujours et Eva reste à côté de lui pour le rassurer et l’aider à garder un calme suffisant pour ne pas aggraver la situation. Il faut qu’on parte d’ici, et vite. |
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Qui es-tu ? : A cinquante ans, je rassemble les bris de ma carrière explosée dix ans plus tot. Travailleuse acharnée, animée par un désir de vengeance qui me couple le souffle. Je ne m'arrêterais que lorsque ma Némésis sera morte ou sous les verrous. En parallèle, à la tête d'une cellule spéciale, je suis chargée d'incarcérer les CESS qui s'imaginent au dessus des Lois.
Facultés : J'attire les ennuis. Très facilement. Et souvent, je vais à leur rencontre.
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| Le temps qu’ils passent dans la clairière doit absolument être réduit au minimum. Cela signifie qu’il est grand temps de cesser d’avancer masquée et de prendre la situation en main. Avec une poigne de fer, pas tout à fait le temps pour la caresse du velours. Du coin de l'œil, elle observe l’étrange trio qui ne cesse de l’intriguer. Au moins, ils ne s’éloignent pas en dehors des limites fixées. Medea révèle son nom et sa fonction à Faolan et Tyler. Si la réaction du premier ne lui importe pas, ce n’est pas tout à fait vrai concernant le second. La relation professionnelle et informelle qu’ils ont commencés à nouer ne s’est pas établie avec tous les éléments. Tyler fonctionne parfois -souvent - en marge de la loi. Cela ne l’a jamais dérangé lorsqu’elle a pu en être témoin, son éthique professionnelle quelque peu flexible tant que ces entorses ne causent pas de torts physiques à ceux qui en font les frais. Mais savoir maintenant que Medea est une agente active de la NRD peut compromettre le naturel avec lequel il se comportait avec elle. Sans mentionner le manque de confiance que cela pouvait exprimer à son encontre. Les motifs de l’italienne sont trop complexes pour qu’ils entrent dans ce sujet là maintenant. Cependant Tyler ne se prive pas pour lui faire comprendre qu’il ne compte pas laisser glisser le sujet.
Sa mâchoire se crispe à sa réflexion qui n’a rien d’anodine. Si, è irritato. Le regard que Medea lui renvoie est significatif. Il pourra ironiser tant qu’il le souhaitera lorsqu’ils seront en privé, une fois sortis de cette foret. Arnold s’impose encore en trublion, et tire sur la patience de la psychologue. Le temps de contacter Wayne et de l’informer des derniers développements et elle retrouve le duo et demi, le troisième encore chancelant sur ses jambes. Un sourire amusé fleurit sur les lèvres de l’italienne au ton sarcastique que l’autre femme emploie. En voilà un qui n’est pas prêt de rattraper l’estime de la blondinette. La laissant s’occuper de lui, elle s’adresse au détective privé, achevant de lui donner les informations dont il aura besoin pour prendre la mesure de la débâcle. Si elle aurait préféré éviter de parler en présence de la jeune femme blonde, elle ne peut plus se permettre de gacher du temps. Celle-ci était occupée à remettre d’aplomb le jeune qui s’est pris la mandale d’Arnold.
Tyler précise qu’il ne sait pas se servir d’une arme et en ce qui concerne Medea, cela règle la question. Hors de question de risquer un accident par balle perdue. Les deux semblent suffisamment posés et en contrôle d’eux même pour qu’elle s’appuie sur eux. Son regard observe un peu plus longuement l’inconnue, qui semble comprendre les enjeux et ne paraît pas décidée à s’évanouir après une crise d’hystérie. Après leur avoir demandé de rassembler les étudiants et les randonneurs épars, elle retourne vers Selma. Elle a rejoint celle-ci quand une nouvelle commotion lui arrache un long soupir. Ho bordel, elle a envie d’une cigarette. Medea décide de laisser à plus tard le cas Arnold. Ils ont essayé de le maintenir dans une relative sécurité et il choisit systématiquement de s’en éloigner. Il devra en assumer les conséquences. Seul.
Selma est tout aussi composée et professionnelle. Les informations qu’elle lui transmet sont succinctes et efficaces. Elle a paré au plus urgent et Louisa est encore consciente. Medea n’a pas le cœur de souligner qu’ils sont face à un potentiel loup-garou. Il n’est pas certain que la santé mentale de l’étudiante supporte le choc. La possibilité d’un état catatonique n’est pas nulle. Cependant, ce sera une problématique pour les médecins qui s’occuperont de son état dans un second temps. -Le transport… -Elle balaie le groupe qui est rassemblé peu à peu grâce à Dana et Tyler, notant qu’elle ramène sa charge vers le centre. Il paraît encore bien hébété. - Non. Je pense que tu sera plus utile en avant-garde. Tu as une expérience des terrains compliqués et tu sais réagir sous la pression et le danger contrairement aux civils. Je m’occupe de trouver quelqu’un pour transporter Louisa. -Un hochement de tête alors que leurs réflexions convergent vers un même point. -J’ai demandé à deux d’entre eux de rassembler le reste du groupe, c’est déjà en cours. -Medea a une légère grimace. -Il n’y en a qu’un qui pose vraiment problème. Il est visiblement en état de décompression psychique. Cela fait deux fois qu’il échappe à notre contrôle et il vient encore de s’enfoncer plus loin. - En parlant, elle réfléchit aux différentes options. Et malgré l’envie qu’elle a de laisser l’homme se débrouiller par lui-même, il ne lui est pas pas possible de le laisser en pâture à la meute de loup-garou qui rôde autour d’eux. Elle ne voit qu’une seule solution possible en aussi peu de temps. Medea poursuit. Bien trop consciente que chaque minute qui s’écoule concentre le danger. - Je vais demander à Wayne de le neutraliser et de le ramener vers nous dans le même temps. Tu as raison, autant que l’on reste tous ensemble et que notre force de frappe soit plus importante. - S' ils forment un appât plus intéressant que les autres participants à la course que les deux autres équipes de la NRD n’ont pas encore rassemblés, les Lycans s'apercevront bien vite qu’ils ne sont pas les seuls à avoir des crocs.
Elle se passe une main sur la nuque. La nuit est de plus en plus pesante. Marquée par ces odeurs de sang et de peur qui leur colle à la peau. L’humidité ambiante n’aide pas à un sentiment de clarté. Selma revient au cœur de la problématique et la réponse est simple. -On s’en va. Donne-moi trois minutes pour trouver un “volontaire” pour aider Louisa. Le groupe est prêt à partir.
Du menton, elle désigne l'ensemble des étudiants qui se sont rassemblés non loin d’elles. Tyler et Dana ont été efficaces et ne paraissent pas avoir rencontré de difficultés particulières. Le détective se rapproche avec dans son sillage les trois qu’elle a remarqué et en particulier celui avec lequel elle voulait s’entretenir ainsi que Dana. Parfait. Il paraît conscient de l’urgence qui les tenaille tous et va droit à l’essentiel. -Merci. -le regard sombre balaye les visages de Dana et Bobby dont l’attitude n’est pas plus aimable. Rapidement expliqué par son statut de vétéran. Elle n'est pas là pour juger les copains de bar de Tyler bien que sa présence dans une course d'orientation soit inconnue. Aucune importante maintenant. Il est là. Il sait se servir d’une arme. Que la “patronne” soit aussi armée ne l’étonne pas vraiment. Si elle est propriétaire d’un commerce ou autre, c’est une habitude courante. Medea ne s’attarde pas sur les liens de cousinages qui relie bobby aux deux autres qui, sans se mêler pleinement aux étudiants, restent non loin. -Maintenant, -appuie-t-elle encore une fois, - on quitte la forêt. Ensemble, en gardant assez d’espace pour ne pas se marcher dessus, sans perdre le contact visuel. -Trois pas qui la conduisent vers un gaillard qui a les épaules larges et commence déjà à reprendre une attitude matadore en multipliant les selfies. Puis elle l'entraîne vers eux. -Voila…. -un geste sec du menton en sa direction alors qu'il lui faut quelques secondes pour comprendre ce qu’il doit répondre- Nathan.. -Voilà Nathan qui va s’occuper de Louisa et qui pourra ensuite raconter comment il s’est occupé d’une demoiselle en détresse et aider à lui sauver la vie. Une parfaite story instagram - Nathan, sonné et probablement intimidé, ne trouve pas les mots pour se défaire de cette responsabilité dont il ne veut pas. Trop tard. Elle désigne la jeune femme étendue et si le manque d’enthousiasme est frappant, il va à ses cotés et commence à lui parler malgré un sentiment de malaise certain. Difficile de ne pas s’attarder sur la béance de son bras dissimulé par la veste. - Selma, tu passes en tête, tu nous ouvres la voie. Bobby et Dana, choisissez chacun un côté à couvrir. En aucun cas vous n’ouvrez le feu sans avoir eu une confirmation absolue. Il y a deux autres équipes de la Nrd dans la forêt et notre troisième coéquipier ne va pas tarder à nous rejoindre. Tyler, tu te déplaces à ta guise. -Pas besoin de lui préciser de ne pas se placer dans la ligne de feu éventuelle. Elle a conscience de son ton autoritaire, qui ne laisse guère la place à la discussion ou à la démocratie. Tant pis, l’amabilité et la conciliation sont des luxes qu’elle ne peut se permettre. Elle ne peut se préoccuper pour le moment des envies et des choix personnels. -Je ferme la marche et je couvre nos arrières. Si nécessaire, je peux bouger librement.
Il ne reste que quelques détails à couvrir. -J’ai des balles en argent de calibre 9 min et 11 mn si vous avez besoin. -Autant dire que la profiler risque d’être particulièrement intriguée si Dana ou Bobby ont déjà des armes chargées avec des balles d’argent. Elle tire de son sac une chemise un peu plus épaisse que celle qu’elle a sur le dos et la tend à Selma. Il y a une certaine différence de carrure entre les deux femmes mais cela devrait lui offrir une protection plus importante que son léger tee-shirt. Elle s’adresse à sa collègue. -Est-ce que tu peux montrer à Nathan comment porter Louisa pendant que je contacte Wayne et prévient le groupe?
Elle se tourne vers les étudiants qui pour la plupart sont encore fébriles, marqués par la peur. Les vomissements se sont arrêtés et les portables allumés. Cibles parfaites. Alors que peu à peu l’attention se tourne vers elle, elle expose sa plaque à la lumière de sa lampe torche. -La course d’orientation est terminée. Nous sommes de la NRD et chargés par les organisateurs de vous escorter jusqu’ au parking principal où vous pourrez récupérer vos voitures. -Avec un peu de chance, aucun ne va commencer à s’interroger sur pourquoi la Nrd et pas les rangers. Mais Medea n’a aucune envie de mentionner la présence des Loups-Garou. L’ignorance est nécessaire. - D’ici quelques dizaines de seconde, nous allons quitter la forêt. Je vous demande de suivre dans le calme ma collègue qui va ouvrir la marche. Quand elle vous fera signe, vous allez la suivre et rester sur le chemin.
Il n’y a pas de place pour les questions, ce n’est pas une conférence de presse. Elle réactive son émetteur et informe Wayne des changements. Lui demandant de revenir vers eux en se fiant aux balises gps qu’ils ont avec eux. Avec un peu de chance, il pourra aussi ramener Arnold. Il ne manque plus qu’à Selma de donner le signal du départ dès qu’elle estime que Nathan est prêt à supporter le poids de Louisa. Il faudra faire une rotation entre les étudiants, mais cela peut attendre. Medea se place de manière à pouvoir ordonner le groupe dès qu’ils commenceront à avancer avant de se placer en bout. |
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| L'obscurité a reculé lentement. Comme les voix des civils s’assemblaient au cœur de la clairière, les faisceaux tremblants entre leurs mains ont strié la nuit de lambeaux de ténèbres blessés. Les arbres ont avalé ces filaments noirâtres de brumes entre leurs racines distordues et, durant un instant, les odeurs familières de civilisation ont assailli mes narines ; elles étaient lourdes et réconfortantes, qui chassaient les effluves agressives d’humus et d’écorces froides. À moins d’un mètre de moi, Medea était accroupie, les yeux voilés sous une intense réflexion, et la présence d’une alliée à mes côtés m’a soudainement paru d’un grand réconfort. J’ai hoché la tête au fur et à mesure de ses réponses. « Compris. Ça me semble être la meilleure solution, » ai-je renchéri, tandis qu’elle se relevait pour aller chercher un volontaire. Je me suis tournée vers la victime -Louisa manifestement-, dont les prunelles voilées de souffrance tressautaient entre moi et la silhouette de Medea qui s’enfonçait au cœur de la petite foule. « Louisa, donc ? Tu vois, on va bientôt tous sortir d’ici. » lui ai-je murmuré en consultant l’heure à mon poignet. Treize minutes. À l’aide de ma seule main libre, j’ai rapproché mon sac d’équipement, l’ai ouvert, et vérifié l’agencement du matériel en attendant le volontaire. À l’intérieur, les chargeurs de munitions ont cliqueté d’impatience et, brillant comme un chapelet mortel, la ceinture de grenades à shrapnels d’argent. Fabrication PASUA. J’ai décroché l’une d’entre elles, et l’ai calé dans une poche latérale du sac, avant que d’autres civils n’aient le temps de les apercevoir. Elles étaient prêtes à servir. Je me suis emparée des lunettes de vision nocturne, et les ai callées sur mon front, éteintes et impatientes, en prévision du prochain départ. Une certaine fébrilité fiévreuse a parcouru mes nerfs. Un nœud amer m’a toutefois serré la gorge. La frustration et la culpabilité se sont mélangées pour former cette boule de mal-être qui remuait douloureusement en moi à chaque fois que mes yeux se posaient sur Louisa. Une brûlante envie d’en découdre m’a noué l’estomac, comme une étincelle au milieu de tonneaux de poudre. Le besoin sale et égoïste d’extérioriser en faisant des dégâts. J’ai fait de mon mieux pour repousser cet état d’esprit. Pourtant, les flammèches de ma colère vacillaient intensément dans cette obscurité, et je les ai laissé délibérément couver ; je me suis préparée à faire de cette histoire quelque chose de personnel. On n’est pas des putains de morceaux de viande.Quatorze minutes. La blessure de Louisa a cessé de bouillonner sous l’entrelacs de tissus poissés de sang. La froideur des bois a aussitôt creusé son chemin entre mes mains moites, chassant la chaleur de fièvre qui s’était créée durant ce contact. J’ai tendu ma main libre pour toucher son front collant. Elle avait la peau étrangement fraiche. J’ai chassé l’une de ses mèches auburn collée par une fine couche de sueur maladive, qui exhalait cette même odeur rance d’agonie, et j’ai faufilé mes doigts contre sa gorge. Elle avait un pouls encore rapide, mais loin d’être aussi alarmant qu’auparavant. Elle a frémi de douleur à ce contact. Je lui ai souri machinalement. De nouvelles lumières ont irradié son teint blafard ; un hoquet l’a traversé et ses yeux ont roulé dans leur orbite, étirant sa peau sur son crâne, comme un masque de chair prêt à rompre. Je lui ai caressé la joue distraitement. Autour de nous, le monde s’est empli de timbres inconnus, des éclats de voix incontrôlés et des murmures inquiets, donnant à l’ensemble une allure de briefing maladroit. J’ai levé les yeux pour repérer ma collègue au milieu d’un trio de civils, distribuant çà et là les directives convenues entre nous. Déjà ça, ai-je estimé tandis que les faisceaux électriques se rassemblaient, et déchiraient les restes d’obscurité errant encore dans la clairière. Des relents acides de terreur, de parfums bon marché et de transpiration se sont mêlés aux volutes fraiches d’humus ; nous étions tous un bruyant amas de civilisation offerte au beau milieu d’un terrain de chasse. Nous étions des cibles faciles ici. Déjà, des smartphones crevaient les restes d’obscurité de leurs lueurs modernes, comme la proximité de nos semblables raffermissaient progressivement l’assurance des gens, et ce malgré le danger imminent. Je me suis crispée d’instinct. Juste à côté de moi, les conversations de Medea et de son trio se sont orientées vers l’inventaire de leurs armes respectives. Je me suis crispée encore davantage. Elle a alpagué un étudiant baraqué et, de manière autoritaire, l’a ramené par le bras à côté de Louisa. Puis elle a extirpé de son sac l’une de ses chemises de rechange avant de faire les présentations. Je l’ai scruté furtivement. Ça ferait l’affaire. « Ok, Nathan alors, moi c’est Selma, » ai-je commencé tandis que ma collègue me tendait sa chemise. « Ah, merci… »L’homme a hoché faiblement la tête. Son attention a fluctué entre moi-même, la silhouette lointaine de Medea, son téléphone, et la forme étendue de Louisa, que celui-ci tâchait de ne pas fixer. Je lui ai souri pour le mettre en confiance, la chemise de ma collègue dans la main. Durant un bref instant, je me suis demandée si le stress de la situation faisait ressortir un quelconque réflexe maternel à mon égard ; j’ai chassé cette réflexion inutile et enfilé l’habit par-dessus mon débardeur. J’étais un peu à l’étroit, mais sa chaleur m’a aussitôt rasséréné. Nathan s’est décidé à s’accroupir en face de moi, et les lueurs de son smartphone ont délavé ses traits, lui conférant un air encore plus mal à l’aise. « On va avoir besoin d’un coup de main d’un mec costaud, d’accord ? Tu vas voir, c’est à la fois super simple mais super important. Il nous faut quelqu’un pour porter et surveiller Louisa, que voici. Tu te sens capable de faire ça pour nous ? »« Ok mais… Elle va tenir le coup ? Parce que je croyais qu’elle était blessée. » Au moins, il est déjà au courant ai-je songé en hochant la tête à mon tour. Entre ses mains, l’écran de son smartphone affichait une conversation au logo reconnaissable de Tik Tok, sur lequel défilaient des commentaires et des hashtags successifs. J’en ai entraperçu quelques-uns l’espace d’un instant. - Yo y s’passe quoi à kisatchie ???- Le shaitan mec #onvatouscrever- Y parait qu’y a une meuf qui s’est fait attaquer par un truc ptn- C’est chaud ça va partir en steak #boucherie- Wait Nath c’est qui la meuf brune de ta photo- C’est une meuf de la NRD elle donne des ordres à tlm JPP #sendhelp- OSEF de la morte jveux me faire recruter par la NRD now mdr #NRDmilf- Mais grave, Nath partage ptn #NRDmilfJ’ai fait semblant de n’avoir rien vu de la nouvelle notoriété Internet de Medea, non dénué d’une ironie amère, et je me suis concentrée sur les réactions de Nathan. Celui-ci arborait une expression vide, qui cachait mal une angoisse latente, quand les jointures de ses mains blanchissaient en serrant fortement son téléphone. J’espère que ça va suffire, me suis-je demandée, en replaçant ma veste sur l’emplacement vide du bras de Louisa. J’ai essayé de trouver un ton rassurant pour tout lui expliquer. « Tu vas la soulever de ce côté de façon à maintenir sa blessure contre toi, ok ? Garde bien ma veste sur elle, c’est important, et ça la protégera durant le transport. Essaye de la balloter le moins possible et si jamais tu sens qu’il y a un problème, tu gueules et je viendrais. C’est juste… »Un hurlement strident a déchiré le calme relatif de la clairière. Je me suis interrompu au beau milieu de mon explication et, instinctivement, ma main a attrapé la crosse froide de mon arme. Je me suis levée d’un bond. À deux mètres de nous, à la lisière du halo tremblotant des lampes, une légère bousculade a entrainé quelques cris de surprise, et un début de mouvement de panique. Une poignée d’étudiants se sont percutés en voulant fuir le hurlement et une cible que j’ai eu du mal à percevoir. J’ai plissé le regard à travers le rideau de clarté électrique. Non loin du groupe de Medea, une étudiante poussait des petits couinements de panique, tout en se débattant dans l’étau d’une forme humaine, qui vociférait à son tour des paroles incohérentes. « Tu seras mon premier sacrifice ! Tu es l’élue qui allongera mon immortalité de son divin nectar ! Le sang c’est la vie, il m’appartiendra ! » J’ai senti un éclat de colère naitre en moi. Le forcené dont Medea m’avait parlé tout à l’heure, était manifestement parvenu à crever les ténèbres alentours pour bondir au milieu du groupe, avec force gesticulations et grondements. On n’a pas besoin de ça, ai-je ronchonné en retirant mes doigts de la crosse de mon pistolet. Déjà, l’effet de surprise avait dispersé l’ordre de marche et, si chacun commençait à revenir constater le ridicule de la situation, plusieurs étudiants avaient ressorti leurs téléphones pour filmer la scène. J’ai fouillé mon sac à dos pour en extirper une paire de menottes. « Ok Nathan surveille-la pour moi s’il te plait. Je reviens, » l’ai-je averti en prenant la direction du Dracula de cirque. J’ai dépassé Medea et ses compères en trombe, une sale humeur barrant mes traits et l’envie de me défouler agitant mes mains. À cet instant, en face de moi, l’étudiante a finalement réussi à s’extraire de l’étreinte du randonneur fou, avant de foncer se cacher parmi les autres, aussitôt poursuivi par ledit défoncé du bocal. Je me suis collée au milieu de sa trajectoire, en optant pour la diplomatie. « Monsieur, calmez-vous s’il vous p-… »« Arrière diablesse ! Hors de mon chemin suppôt vaudou, la lune est pleine et tes onctions n’ont point d’effet sur moi ! » a-t-il hurlé de plus belle, sans même ralentir une seconde, l’œil fou. Évidemment. « Bon. »L’immortel des bois m’a foncé dessus. Rapide pour un fossile. Il a lancé son bras en avant, sans doute pour m’atteindre en pleine face et, un instant, sa carrure considérable s’est découpée en contre-jour dans le halo des lampes. Je l’attendais. J’avais besoin de m’échauffer. Je me suis écartée d’un demi-pied de côté, lui ai saisi le bras au niveau de son coude et l’ai violemment tordu dans son dos ; je lui ai collé une balayette dans les jambes en même temps et il a commencé à trébucher de toute sa masse. Je l’ai accompagné dans sa chute pour le ralentir et lui éviter la blessure, et lui ai flanqué le nez dans la mousse humide, son bras replié et mon genou sur sa colonne vertébrale. « Blasphème ! Comment oses-tu porter les mains sur le don obscur, maudite, les loups vont venir et lever cet odieux sortilège que tu as lancé sur moi, l’immortel de Kisatchie ! » est-il parvenu à hurler, même si le tapis de lichens a considérablement étouffé sa voix, rendant l’effet moins intimidant. Cet homme avait du souffle, j’étais bien forcée de le reconnaitre. Il soufflait comme un bœuf malgré la chute, ce qui ne l’a pas empêché de commencer à gigoter. J’ai appuyé mon genou plus fort pour le contenir, et j’ai saisi son autre bras pour lui appliquer les menottes, sans réelle douceur. Je commençais à être légèrement aigrie par son numéro. « Mais oui. Et moi je suis la réincarnation d’Anck-su-namun. »Nouvelles vociférations. J’ai repéré un mouchoir en tissu noir et blanc, aux exquis motifs de chauve-souris, qui dépassait de sa poche ; je l’ai tiré et lui ai collé dans la bouche pour le bâillonner. Aussitôt, un calme bienvenu nous a entouré, seulement entrecoupé de grognements étouffés par le bâillon. « Aller, assez de conneries, on rentre dans le rang. » l’ai-je raillé en me relevant, puis en le tirant par le col de son manteau pour le mettre sur ses jambes à son tour. Une fois debout, je me suis assurée de l’absence de blessure. Un morceau d’écorce coiffait son nez comme une grosse verrue ; je l’ai laissé, ça lui donnait un air idiot. Quelques écorchures parsemaient çà et là ses avant-bras, sans doute dues à la course dans les taillis, mais il était encore suffisamment vaillant pour se débattre. J’ai vérifié l’état de ses menottes. À défaut de l’empêcher totalement de se mettre en danger, celles-ci auraient au moins le mérite de rendre ses tentatives de fuite bien moins aisées. Il a tenté de me coller un coup de pied dans les tibias, auquel j’ai aussitôt répondu par un taquet bien sonore à l’arrière de son crâne ; ça l’a calmé, au moins temporairement. Tout autour de nous, alors que je le conduisais tant bien que mal auprès de Medea, les étudiants se sont amassés pour observer le spectacle, en brandissant leurs smartphones qui avaient sans aucun doute filmé l’intégralité de la lutte. Au temps pour la publicité de la NRD. Les hashtags devaient aller bon train à notre insu. Je les ai royalement ignorés, et suis restée professionnelle, en poussant mon vampire d’opérette ; à Deva de se démerder plus tard pour gérer les retombées médiatiques. - Mais PTDR comment elle l’a claqué au sol le vieux #norespect- Jsuis mort les gars c’est chaud le dernier terminator version shreveport- MDR en vrai c’est mieux qu’halloween 2019 #onvatouscrever- Ptn Nath fais péter les photos de l’autre meuf là !!!- J’avoue les gars jveux qu’elle s’assoit sur moi comme ça #oof- Pareil #oof- Pareil #oof- Mais les mecs arrêtez MDR j’ai une demi morte dans les bras jsuis au bout de ma vie #sendhelpJe ne me suis pas attardée sur le dernier trend Tik Tok. Nous avons traversé un amas de smartphones filmant la scène, moi et l’immortel de pacotille, tandis que, du coin de l’œil j’ai avisé Nathan tenant toujours Louisa contre lui. Un bon point. J’ai traversé toute cette foule de hashtags en maintenant le forcené dans le droit chemin, avant de l’abandonner dans les bras de Medea et de son trio. « Je vous le laisse, il devrait être moins enclin à se barrer comme ça, » leur ai-je dit sans préambule, avant de tourner aussitôt les talons pour m’occuper des vraies urgences. J’avais tant à faire, et si peu de temps. J’ai ignoré les timbres rieurs et les gloussements épars, pour revenir rapidement auprès de Nathan, qui avait au moins eu le bon sens de patienter. Il m’a regardé arriver avec un air mi-impressionné, mi-effaré, et je me suis accroupie à côté de lui pour récupérer mon sac. La démonstration de force avait eu le mérite d’inspirer un certain respect de sa part, alors qu’il m’écoutait lui prodiguer d’autres conseils, bouche bée et les yeux ronds. J’aurais fait au mieux dans ce merdier. Une minute plus tard, Nathan était prêt. Celui-ci tenait Louisa avec une précaution bienvenue dans ses longs bras, quand elle-même gémissait faiblement de temps à autre, malgré la stabilité notable de son porteur. Je me suis résignée à lui confier. Un violent regret m’a vrillé les tripes en sachant pertinemment qu’il aurait été de mon devoir de veiller sur elle, et non de confier son sort à un civil qui était, somme toute, lui aussi une victime. J’ai essayé de chasser ces sentiments de mes pensées. Ça n’a pas marché. Je me suis dirigée au milieu du groupe, mon sac sur le dos et mes lunettes sur le front, avec un sale arrière-goût dans la bouche. « C’est bon, » ai-je dit tout haut à Medea. « Je passe devant pour m’assurer que tout est OK, et tout le monde pourra finir sa randonnée. »Un soupçon d’humour dérisoire. Quelques sourires malades. J’ai épaulé mon sac, collé mes lunettes sur mes yeux et, après avoir parcouru seule quelques mètres hors de la clairière, j’ai tiré mon arme à l’abri des regards curieux. J’ai laissé le décor envahir mon champ de vision. J’ai laissé mes instincts s’habituer à cet univers coloré de dégradés de vert et de noir par la vision nocturne. Tension. Le froid de l’arme irradiait mes paumes encore brûlantes quand, derrière moi, j’entendais encore la clameur des voix des civils, encore ignorant du danger dans lequel je m’enfonçais. Ailleurs, le silence. J’ai levé la tête vers les cimes courbées des arbres, qui se tendaient vers le ciel d’un noir d’encre inhospitalier et sans espoir. Au son d’une brise fraiche, les buissons épineux ont chuinté et à la périphérie de ma vision, une épine dorsale de rochers saillants a jailli du néant. Une apparition noire, acérée et vicieuse, qui semblait courir sur le sol comme le dos d’un monstre des sables. Des branches couronnées de feuilles mortes oscillaient au gré de la respiration de la forêt, à la manière de mains brisées rythmant une symphonie sinistre que je ne pouvais comprendre. J’ai eu la sensation d’être épiée. Les arbres chuchotaient autour de moi. Autant de gémissements du bois sec et les craquements moites, visqueux, des brindilles fragiles étouffées dans la boue. Le tout composait une chorale de conversations menaçantes ; j’ai eu la certitude d’en être le centre. Pourtant, aucun mouvement n’a effleuré ma vision. Aucune tâche rouge ne m’a indiqué la présence d’une température corporelle. Il n’y avait que moi et les ténèbres des bois. Je suis revenue sur mes pas, et j’ai fait un signe de la main à Medea. « Rien à signaler. Je n’aime pas trop l’idée que des civils soient armés derrière nous, mais sinon, on peut y aller, » lui ai-je confié dans l’oreillette. |
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| Un coup d’œil à Trung, un peu blême, mais debout avec le petit groupe de blessé, Dana suit le mouvement et se rapproche de Tyler, Medea et d’autres joyeux lurons qui s’étaient rassemblés au centre de la clairière. Le détective en profite donc pour la présenter officiellement comme étant la patronne d’un endroit qu’il fréquente souvent et annonce qu’elle est aussi armée. Elle devait avoir l’aire bien insignifiante au côté du vétéran costaud qui semblait aussi satisfait qu’elle de la tournure des événements. Elle lui offrit un signe de tête sous forme de salutation d’usage et détourna son regard rapidement pour cacher son étonnement devant le peu de civils armé dans le groupe. La Louisiane était un des états avec les lois les plus permissives pour l’achat d’arme à feu. On en retrouvait dans 46 % des foyers et on pouvait même garder son arme sur soi durant la messe. On ne pouvait pas posséder de mitrailleuse, mais ça allait pour les fusils d’assauts, les semi-automatiques et les chargeurs de grande capacité. Le port d’armes à feu en public est même autorisé sans permis. S’acheter un pistolet en Louisiane était aussi facile que de se procurer un paquet de bonbon.
Ça avait bien sûr quelques conséquences : en 2019, au-dessus de 1000 personnes étaient décédées par arme à feu; chiffre en augmentation depuis les lois moins strictes de 2012. C’était peut-être moins flagrant dans la 3e plus grande ville de la Louisiane, Shreveport étant voisin du Texas et de l’Oklahoma, mais reste que depuis qu’elle se sentait plus en sécurité armée, Dana trouvait cela étrange qu’il ne soit que deux à cette sortie plein air, convenablement protégée.
Dana tend la main pour recevoir quelques munitions d’argents puis les glisse dans la poche de son jeans. Elle retourne son sac à dos et sort son Glock de celui-ci, puis le ferme. Habilement, parce que depuis mars 2019, elle savait définitivement comment se servir d’une arme, la geekette sort le chargeur et extrait en cadence les 10 balles 9 mm.
- Alors, Bobby. Tu couvres la gauche et je prends la droite? demande-t-elle sans cérémonie au baraqué, avec un soupir las, quand l’agent donna ses directives une fois de plus. Ce n’est pas comme s’ils avaient le choix. On ne déconnait pas avec le NRD. On ne déconnait pas non plus avec une meute de loups-garous affamés. Le regard sur son chargeur, concentré, elle alternait balles d’argents et douilles normales, dans un cliquetis annonciateur d’emmerdes. Elle n’avait pas l’intention de protéger qui que soit autre qu’elle-même et Tyler, et peut-être Trung? Dana n’avait aucun remords de penser à elle dans ce genre de situation avant de se sacrifier pour une bande de simplets venue s’amuser à une nuit de chasse aux indices merdique.
Puis, elle cachait bien son jeu; Dana avait l’essence d’une leader de navire et les aptitudes à suivre les ordres quand c’était nécessaire. Sous ses grosses lunettes qu’elle remonta sur son nez par réflexe, elle manœuvrait l’illusion d’être une parfaite nerd qui abusait de caféine et de lueur d’écran d’ordi. C’était parfait comme ça.
- Dis donc, tu es dans les bonnes grâces du NRD, souligne-t-elle au détective qui avait le loisir de se déplacer à sa guise. Tu en as de la chance, ajoute Dana avec un sourire en coin, sachant très bien qu’il préférait probablement se passer de ce genre d’attention.
Une balle chambrée, elle s’assura que la sécurité était enclenchée sur son pistolet. Des hurlements lui firent relever son regard de glacier sur la foule dans la pénombre en entendant les balivernes et les vociférations d’Arnold un peu plus loin. Aboiement de frustration et le silence qui suivit son bâillonnement suite à sa prise en charge par l’autre agent qui s’était occupé de la blessée depuis. C’était grandiose. Ça t’apprendra, vieux débile.
Se dirigeant vers sa position, la geekette remarqua que certains avaient le dos courbé sur la lueur de leur cellulaire. Des pouces agités sur les écrans, des sourires et des murmures en faisant défiler les images et les vidéos sur les apps sociales. Une attitude qui lui fit grincer des dents. Bien entendu que de faire un tiktok quand il y a une meuf démembrée et un taré de service se faisait tacler par un wizard cop était super trendy. Elle s’imaginait déjà les hashtags à la con qui feraient la manchette demain matin à la première heure. Dana fronça les sourcils en apercevant l’un d’eux qui faisait carrément un live TiKTok à la lueur blafarde de son téléphone. Il murmurait à la caméra et ses amis rigolaient à côté de lui.
Pistolet rangé dans la poche de devant de son chandail ouaté, la pirate informatique attrapa son propre téléphone de son jeans puis le déverrouilla d’une suite longue et compliquée de chiffre.
- Oh non. Not on my watch... grogne la geekette en faisant aller ses pouces sur son écran. Message envoyé à sa flotte, elle dénicha rapidement les coordonnées de leur emplacement ainsi que les antennes de téléphonie mobile dans les parages. Facilement, elle put créer un périmètre, une zone, qu’elle demanda à ses matelots de couper de la toile.
- Merde! Ya plus de réseaux. - Je n’arrive pas à rafraichir la page. - La 4g a sauté. On est foutu. - Facebook est mort. - Je ne vais pas survivre si je ne peux pas texter Kevin!
Nathan jura, ainsi que plusieurs autres jeunes à la mine débinée devant l’écran de leur téléphone inutile. Satisfaite, elle range son cellulaire dans la poche arrière de son jean puis prend une grande inspiration. Pas question d’être aux nouvelles. Surtout si elle survit.
Un sourire de victoire sur les lèvres, Dana retira le capuchon de son crâne, repoussa ses cheveux de son visage puis attrapa enfin son arme, la gardant discrètement cachée dans la grande poche ventrale de son chandail, un doigt près de la gâchette, prête à suivre le groupe de débilards et sortir de cette forêt à la con.
—Half Life So if this is the last night, and you're feelin' hollow. I'll give you my half life, so you'll see tomorrow. |
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| Dans les éclats des lampes-torches illuminant la clairière, Medea organise le groupe pour préparer l’évacuation. Bobby est réquisitionné pour surveiller un côté et fort heureusement ma nullité avec les armes à feu me laisse de la liberté de mouvement qui me permettra de rejoindre Eva afin de l’aider avec Dani en cas de besoin. Si on est trois à s’être pointé à cette course pourrie c’est pas pour rien, si Eva s’était retrouvée seule à gérer un rat-garou qui pète un câble les choses auraient été critiques. Quand l’italienne propose des balles en argent à mes deux amis armés je retiens un coup d’œil curieux vers Bobby. Il ne peut pas en prendre, pas à mains nues en tout cas, pas devant autant de monde sans que quelqu’un remarque que quelque chose clocher. Qui plus est, je sais aussi qu’il en a déjà dans son chargeur, mais ça risque de le faire paraitre louche. Visiblement ce n’est pas trop son soucis quand je l’entends répondre ‘Non, c’est bon’ tandis que Dana récupère des munitions sans sourciller. Ils semblent se mettre d’accord sur qui couvre quel côté avec un naturel décontracté. Ça m’étonne peu venant d’un ancien militaire, mais bien plus de la part de la patronne. Avoir une arme pour se défendre c’est une chose, faire partie d’un convoi armé c’est tout de même bien différent. La curiosité semble réciproque quand elle souligne mes liens inattendus avec la NRD. Je n’arrive pas bien à déterminer si la plus grosse surprise de la soirée est la présence de loups-garous, d’un papi taré ou l’affectation réelle de ma cliente autoritaire. Je lui réponds avec une ironie non masquée :
« Ouai. C’est une putain de chance. »
Elle s’écarte pour rejoindre la position de tir qui lui a été allouée et de mon côté je rejoins Eva qui semble avoir réussi à calmer Dani pour le moment. Il n’est pas vraiment au top de sa forme mais on ne devrait pas avoir de transformation surprise dans les minutes qui viennent. Enfin, disons, pas de transformation surprise jusqu’à la prochaine attaque. Des cris perçant la forêt le tendent de nouveau mais rapidement l’intrus est identifié comme étant Arnold, vociférant après une étudiante qui s’était éloignée du troupeau. En voyant l’agente de la NRD maitriser le vieux et lui passer les menottes j’ai presque envie d’applaudir. A l’instant même où elle le bâillonne, c’est une ovation qu’elle aurait méritée. C’est déjà un problème de moins. C’était sans doute pas le problème le plus dangereux, mais clairement le plus casse-couille. Les lumières illuminant la scène semblent différentes de celles qui projetaient des ombres jusqu’à présent. Un seul coup d’œil me permet de comprendre que ce ne sont pas que les lampes torches qui sont braquées sur le vieux et la flic, mais des téléphones portables avec le flash allumé pour filmer la scène. La connerie n’a pas de limite en ce monde. Je constate que l’étudiante qui est à un pas derrière moi doit forcément nous avoir dans le champs de sa vidéo, Eva, Dani et moi. C’est pas franchement une bonne nouvelle. Je recule l’air de rien en entrainant mes deux comparses pour quitter l’angle d’une des caméra. Il y a quelques minutes à peine, presque tous les jeunes vomissaient non loin et voilà qu’ils sont tous en train de pianoter sur leur smartphone. Il faut croire que c’est leur cerveau qu’ils ont régurgité. Les visages éclairés par la lumière bleu des écrans commencent subitement à se froisser d’incompréhension et de mécontentement. Des voix s’élèvent alors que les jeunes chouinent parce qu’internet n’est plus disponible. Curieux, je jette un œil à mon téléphone et constate qu’effectivement le net n’est plus disponible. Mon regard se tourne vers Dana qui termine son mouvement rangeant son téléphone. J’hausse un sourcil curieux, à défaut de suspicieux pour le moment. A quel moment une geek comme elle constate qu’il n’y a plus le net et ne râle pas abondamment ? Et comment se fait-il qu’il n’y ait plus d’internet à ce moment précis ? Il me semble peu probable que les loups-garous soient allés fracasser les antennes relais pour nous empêcher de communiquer. Les étudiants semblent à présent plus préoccupés par la coupure d’internet que par le danger planqué dans les bois. La logique de certaines personnes m’échappe complétement. Au moins il n’y a plus de risque de se retrouver sur des vidéos en ligne. La chose pire qu’un rat-garou qui pète un câble et massacre des étudiants et des agents de la NRD, c’est un rat-garou qui pète un câble et massacre des étudiants et des agents de la NRD tout en étant filmer. Espérons tout de même qu’on arrive à conserver le petit sous contrôle. L’étudiante qui filmait l’arrestation d’Arnold alors qu’on était dans le champ range son téléphone dans la poche de sa veste en pestant. Je m’approche de Dani pour lui dire à voix basse :
« Bah dis donc, ils semblent bien intelligents tes potes à faire des vidéos et à râler pour internet pendant un moment pareil. » Le faire penser à n’importe quoi d’autre qu’au danger mortel qui se dissimule entre les arbres qui déchirent le ciel devrait un peu l’aider. Je lui pose une main sur l’épaule en le tournant vers moi pour occuper son attention et l’éloigner de pensées qui ne l’aident pas. « Hey, distraits ta pote. » Je lui fais un discret signe de tête vers la fille devant nous. Un instant, Dani semble plus interloqué qu’inquiet. « Mais pourquoi ? - Je vais lui taper son tel. - Quoi !? Mais pour quoi faire ? - Parce qu’elle nous a filmé en filmant l’autre vieux débile, là. Et vu la situation j’aimerais pas qu’on finisse sur internet. » A vrai dire, la police – pire, la NRD – est déjà là et n’aura pas besoin de ce genre de vidéo pour déterminer les gens présents, mais c’est quand même l’occasion d’occuper le gamin à un truc bien humain qui pourrait faire reculer sa bête. « Et puis après tu pourras nous raconter comment on pourra porter plainte contre les connards qui ont organisé cette course. T’es étudiant en droit ou un truc du genre, non ? - Oui… » Il semble un peu se rasséréner maintenant qu’on peut maintenir loin de son esprit la peur de l’attaque et l’image de son amie mutilée. « Mais il faudra lui rendre le téléphone après avoir supprimé la vidéo. - Si tu veux. Allez, va faire la distraction. »
Je le pousse un peu vers sa pote et rapidement il commence à lui dire deux ou trois mots qui s’enchainent en petite discussion à propos de l’arrestation épique du vieux débris. Avec une expertise certaine, et après avoir vérifié que personne ne me porte attention, je m’approche des deux jeunes et glisse ma main dans la poche du manteau de l’étudiante pour récupérer son téléphone sous le regard plein de jugement d’Eva. Medea organise l’évacuation avec détermination et efficacité, l’agente du NRD ouvre la marche après avoir neutralisé avec panache le plus gros emmerdeur de la soirée, Dana est positionnée avec son arme et une confiance solide, et moi je vole un téléphone à une gamine. Normal. Le smartphone n’est pas protégé par un code et je peux rapidement retrouver et supprimer les vidéos où on apparait. Traitez-moi de parano, mais je préfère ne pas apparaitre sur internet. Rapidement, j’interpelle l’étudiante en lui disant qu’elle a fait tomber son téléphone et le lui rends. Dani nous rejoint après avoir épuisé les sujets de conversations légers et fuyant ceux qui rappellent l’horreur de cette soirée. Avec mes deux congénères, on fait bien attention à se mettre un peu en arrière et du côté couvert par Bobby pour qu’il nous laisse filer en forêt dans le cas où il faut extraire Dani du groupe en urgence. J’espère que les choses n’iront pas jusque-là. Tout semble en place pour le départ du groupe de cette forêt de cauchemar. Puissions-nous bruler cette forêt en partant. |
| | | Sugar Mommy, la randonnée c'est ma vie (et mes collines ne demandent qu'à être explorées) En un mot : Humaine. Profiler pour le FBI et consultante pour la NRD
Qui es-tu ? : A cinquante ans, je rassemble les bris de ma carrière explosée dix ans plus tot. Travailleuse acharnée, animée par un désir de vengeance qui me couple le souffle. Je ne m'arrêterais que lorsque ma Némésis sera morte ou sous les verrous. En parallèle, à la tête d'une cellule spéciale, je suis chargée d'incarcérer les CESS qui s'imaginent au dessus des Lois.
Facultés : J'attire les ennuis. Très facilement. Et souvent, je vais à leur rencontre.
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| Peu à peu le groupe s’organise, dans un chaos et une confusion qui trahissent la peur qui rampe au fond des regards estudiantins. Heureusement Selma est solide, tant dans le soin apporté à la blessée que dans son attitude face à la situation qui a gravement dégénéré. Les conséquences pour la Nrd, une fois que les médias vont s’emparer de l’affaire seront laides. Cependant, la profiler refuse de se concentrer dessus. Dans les civils, Tyler, Dana et l’ex soldat ont l’air d’avoir compris les enjeux et gardent aussi la tête froide. Il n’y a plus qu’à espérer que la marche en forêt jusqu’aux voitures ne connaîtra pas d’autres embûches. Pour le moment les étudiants n’ont pas l’air d’avoir pleinement réalisé l’ampleur du piège sylvestre qui ne demande qu’à se refermer sur eux. Elle a bien l’intention de conserver cette ignorance le plus longtemps possible.
Louisa est prise en charge par un des gamins, qui se propose uniquement par la grâce de son bon cœur, un caractère décent et possiblement une pointe de peur non négligeable engendrée par l’italienne. Le groupe se rassemble, se recentre. S’éloignant du trio, elle se dirige vers Tyler, Dana et Bobby pour les fournir en balles d’argent selon leur besoin. Du moins pour les deux derniers, le détective ayant été précis sur ses capacités à manier une arme à feu. Inexistantes ou presque. Elle se tourne vers la jeune femme qui semble moins naturellement moins exposée à de possibles scènes de violence que le vétéran. Sa main se referme sur son poignet pour être certaine d’avoir son attention, son regard devient plus ferme, plus intense et sa voix se pare d’inflexions sérieuses. -Comptez vos balles, identifiez votre cible, n’hésitez pas à tirer. N’oubliez pas leur vitesse qui dépasse vos réflexes : Tirez là où ils seront dans une paire de secondes plutôt que là où ils se trouvent quand vous les voyez : vous aurez plus de chance de les toucher. Si la situation dégénère en corps à corps, n’oubliez pas que l’argent est votre meilleur allié. -Déjà elle la relâche, l’obscurité mouvante ne lui permettant pas de distinguer les bijoux de l’entrepreneuse. -Je me doute que ce n’est pas votre soirée idéale. Je ne serais jamais très loin pour vous assister en cas de besoin. -Et cette fois, elle englobe aussi bien Tyler que Bobby.
Ils vont bientôt pouvoir quitter cette clairière qui ressemble un peu trop au centre d’une cible à son goût. Si. Si et seulement si leur boulet personnel qui s’est incarné sous les traits d’un prêcheur de l'apocalypse ne se décidait à faire des siennes. Des éclats de voix. Un nouveau cri de peur féminin. Medea siffle de colère en le voyant terroriser une nouvelle victime de ses psychoses. Ils n’ont pas le temps pour ses débordements. Pas avec autant de personnes encore en danger et une blessé grave. Une blessé qui va devoir composer avec une prochaine pleine lune profondément sale. Si elle survit. Flamme de colère qu’elle étouffe devant ce gâchis d’un avenir qui ne méritait pas un tel sort. Elle pince l’arrête de son nez, expire. Refoule cette boule furieuse. Ce n’est pas le moment. Elle a besoin avant tout de maîtriser au maximum son environnement, pas de se laisser embarquer dans ses ressentiments et sa frustration. Il y a aura le temps plus tard.
Un léger son entre la surprise et l’amusement quand c’est la jeune agente qui décide d’agir. Délaissant le chevet de sa charge entre les mains moins compétentes mais désireuses de bien faire de Nathan, Selma se dirige vers Arnold avec un démarche prédatrice qui annonce un moment délicat pour le trublion. Elle hausse les épaules. Sa charité a des limites. Il a été prévenu. Plusieurs fois. Son regard sombre balaie les alentours, notant les éclats de lumière des différents téléphones braqués sur l'agent de la Nrd. Brisant plus encore la nuit profonde qui les entoure. Si les Garous les cherchent, ils n’auront aucun mal à les trouver. Arnold est trop profondément enfoncé dans sa psychose pour faire la différence entre la demoiselle qu’il agressait quelques secondes plus tôt et l’agente qui lui fait face. Erreur qu’il réalise une paire de secondes plus tard quand il se retrouve projeté au sol et efficacement menotté. La touche de génie est dans le baillon. A nouveau, elle se retrouve à devoir gérer l’échalas lorsque Selma le ramène. Une rapide réflexion plus tard la conduit à attraper le coude entravé d’Arnold et de le conduire au jeune asiatique au teint encore un peu brouillé. Comment tu t’appelles? -Trung, mais… -Okay Trung, lui, c’est Arnold, tu restes dans le groupe et tu t’assures que lui aussi. -Mais… j’étais en rendez vous avec… il faut que je protège….
Ignorant les protestations à la fois vocales et étouffées des deux hommes avec l’arrogance de l’autorité, Medea se détourne pour se placer au centre. Dissipant tout doute sur qui doit obéir à qui. Elle balaie toutes questions et établit la loi martiale sur ce petit bout de territoire de Louisiane. Ou plutôt, la loi de la Nrd. Tout contrevenant ou déserteur s’expose à être bouffé par les créatures qui rôdent cette nuit. Leur choix. Que cela lui plaise ou non, l'intérêt du groupe devra passer avant les sensibilités personnelles. Selma se matérialise à ses côtés pendant que les étudiants prennent conscience que leur soirée est définitivement foirée et ne se privent pas de râler pour une raison ou une autre. -Va y, j’attends ton retour. Ce cortège n’a rien de rigoureux mais tout grommelant que les randonneurs soient, ils finissent par accepter. Sortir de la Forêt qui les oppressent est une bonne motivation. Bien que le visage de Medea reste concentré et que son attitude relaie confiance et fermeté, elle regarde sa collègue s’éloigner avec une pointe d’inquiétude. Elle n’aime guère la savoir seule bien qu’elle soit parfaitement formée à se défendre. Une tension sournoise irradie son ventre mais rien n’en transparaît. Figure de proue que rien ne peut ébranler, elle agit dans un calme efficace.
Selma est de retour quelques minutes plus tard, donnant son feu vert pour l’évacuation. La jeune femme prends la tête de leur petit groupe hétéroclite. Juste derrière elle s’avance Nathan et Louisa qui parvient à rester sur ses jambes chancelantes, prouvant une résilience qui force l’admiration. Bobby et Dana se placent sur leurs côtés respectifs, les encadrant au mieux restant fluide dans leur déplacement, Tyler choisissant de rester en bout du peloton, non loin du jeune accompagné de sa tutrice/ soeur/ amie.. Un sourire fatigué à la remarque de Selma. -Ce n’est pas idéal mais on ne peut pas être partout à la fois. C'est mieux que rien.
Les premières minutes de marche se font sans difficulté. Ils sont rejoints par Wayne accompagné du couple étranger qui a l’air plus perdu que jamais. Sans relâcher leurs mains liées, ils se placent derrière Arnold et Trung, peu rassurés par les entraves du premier. Le troisième agent de la Nrd a chaussé ses lunettes infrarouge et choisi de suivre un chemin parallèle, restant à portée de radio tout en lui permettant de servir d’éclaireur et d’intervenir en cas de menace précise. Medea n’a que trop conscience qu’ils pourraient tout aussi bien porter des pancartes publicitaires indiquant “chair fraîche à volonté”, “buffet gratuit”. Il règne un silence trop profond de la part de la faune. Les bruits sont humains. Branches qui cèdent sous les pas, feuilles froissées, éclats de voix divers, chacun à sa propre lampe torche qui éclaire ses pas et les alentours. A la fois un avantage pour leur progression et un inconvénient stratégique dont il est difficile de faire abstraction. Chaque ombre plus prononcée est porteuse de menace. L’italienne ne reste jamais à la même place, se déplace de manière à couvrir le plus d'angles possibles.
Sa peau se hérisse lorsqu’une vingtaine de minutes plus tard plusieurs longs hurlements résonnent autour d’eux. Le son est une vague qui semble déferler sur eux avant de retomber en un ressac qui ne permet pas de déterminer leur origine. Au moins trois individus et peut-être un quatrième, il est difficile de déceler chaque nuance des cris de provocations qui résonnent autour d’eux. La peur des étudiants remonte en flèche et des bousculades ne tardent pas à en résulter. Heureusement, aucun ne tombe ou ne piétine son voisin. Pas encore. Un éclat gris et brun perce les fourrés. Prend appui sur ses pattes arrière. Un bond puissant. Il atterrit au centre de la petite colonne. Retombe sur un infortuné qui devient son nouveau point d’appuis, le labourant plusieurs fois de ses griffes avant de sauter de l’autre côté et de disparaître entre les troncs. Non sans avoir allongé le cou et refermer ses mâchoires sur une épaule qu’il broie et déchire dans un grondement sévère avant de relâcher sa proie. Vivante, blessée, hurlante. Provoquant la confusion par la terreur. Une certitude pour Medea. Ils jouent. Ils font preuve d’un comportement qui démontre une absence de peur et la certitude qu’ils peuvent tuer à tout moment. Sans ménagement, la profiler redresse les deux à terre. S’assure que celui qui a servi de trampoline a toujours ses boyaux là où ils doivent se trouver.
L’arme de Wayne lâche une rafale récompensée par un glapissement de douleur et compensée par un hurlement de rage. Blessé mais pas incapacité. Mauvais. Deux autres corps massifs se faufilent entre les arbres pour débouler de concert droit sur Selma, l’un des deux change de trajectoire au dernier moment pour bondir sur Louisa et un Nathan tétanisé en voyant surgir sur lui une masse de crocs dont la blancheur souligne le rasoir de leur tranchant . Un troisième se matérialise à l’arrière, non loin d’Eva, prêt à faucher et déchiqueter toutes proies qui se trouveront sur un chemin dont il est difficile de prédire le tracé. Un loup dans un jeu de quille qu’il a bien envie de toutes renverser et éparpiller en lambeaux d'amuse gueule. |
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Adrénaline.
J’avais choisi de conserver trois mètres d’avance. Derrière moi, la cohue. Ailleurs, le silence. De part et d’autre de ma vision, l’univers se résumait à des tons flous de noirs et de verts sales. Les troncs devenaient des stries grisâtres, faméliques, et les branches, des cordes aux nœuds de pendus. Les bois étaient immobiles. Parfois, une brise chahutait suffisamment la masse écrasante de feuilles au-dessus de nous pour laisser filtrer la lumière de la lune, à peine plus qu’une éclaboussure grise et délavée sur le fond noirâtre des nuages. L’air était ourlé de lambeaux de brumes qui flottaient avec paresse sous les ombres avachies des souches éventrées, et des rochers saillants ici et là. Ces bois étaient saturés d’une touffeur mauvaise, en dépit de l’heure fraiche. Aucun son naturel ne parvenait à mes oreilles, si ce n’est le vacarme malvenu de notre groupe débraillé. Les minutes ont défilé au rythme lent et stressant des kilomètres ; les silhouettes efflanquées des arbres marquaient le passage du temps, à la manière d’une horloge lugubre. Les forêts avaient ceci d’effrayant, que ces ombres mouvantes, ces bruits continuels et indéfinissables, égaraient mieux les esprits que la plus labyrinthique des contrées. On nous l’avait assez appris durant les exercices. J’ai appris à gérer ça. J’ai continué à avancer dans le noir. Mes lunettes de vision offraient une vue précise et inégalable sur les alentours et, lentement mais sûrement, j’ai senti mon assurance revenir. Une once de colère et d’impatience aussi. J’étais enfin à ce stade de l’opération, celui de l’action concentrée. Nous avions élaboré notre plan de notre mieux avec les moyens du bord, et il n’avait rien d’autre à faire que d’avancer coûte que coûte. L’issue de la nuit ne se calculait plus qu’à la valeur de chacun, à la force de notre volonté ; c’était un sentiment presque libérateur, confiant, comme la fièvre du combat.
J’ai exhalé lentement en m’enfonçant dans les ténèbres. La lourdeur de mon arme m’a brûlé la main comme un talisman rageur, et j’ai senti mon cœur s’accélérer malgré moi.
Putain d’affaire personnelle.
J’ai lancé un coup d’œil dans mon dos. Groupés pêle-mêle, les étudiants se confondaient dans la masse lumineuse que projetaient leurs lampes et les torches de leurs téléphones ; la lumière était trop vive pour mes lunettes, et j’ai aussitôt détourné la tête. Mince ruban noir jeté entre les taillis, le chemin serpentait devant moi, enveloppé de ce calme étonnant et de mauvaise augure.
« Restez bien groupés, » ai-je lancé aux autres, avant d’être soudainement interrompu.
Une litanie de hurlements bestiaux a déchiré le calme nocturne. J’ai levé mon arme par réflexe. Les sons ont résonné de toutes les directions à la fois, immédiatement suivis par une multitude de glapissements humains et de murmures paniqués. J’ai commencé à reculer lentement vers les civils. Déjà, des bousculades se sont fait entendre derrière moi, couvrant les alentours d’un bruit parasite malheureux, qui ne m’aidait guère à identifier la direction d’où provenaient les menaces. J’aurais voulu intimer l’ordre à tous de la boucler. Ce fut inutile. Des masses énormes, d’une couleur rendue sanguine par ma vision nocturne, ont crevé les ténèbres verdâtres de mon champ de vision, et nous ont foncé dessus. Ils allaient trop vite. Ils apparaissaient et disparaissaient entre les formes droites des arbres, trois, parfois quatre monstres rendus flous par leur vitesse surnaturelle, qui brisaient les branches, renversaient les souches et creusaient la terre de sillons poussiéreux.
Personne ne les avait encore vu dans cette obscurité. J’ai béni mes lunettes nocturne, et je me suis immobilisée à quelques mètres des étudiants, en assurant mes appuis, l’arme pointée en avant.
« Restez ensemble, et accroupissez-vous. Ne bougez pas ! »
Mon éclat de voix a semblé attirer leur attention. Sur fond de hurlements canins et de braillements de panique humaine, j’ai aperçu au loin deux masses rougeâtres changer de direction vers moi, et enfler rapidement à mesure de leur approche. J’ai senti ma conscience déraper. C’était le moment. Celui où les questionnements conscients s’effacent, où l’hésitation n’existe plus ; il ne reste alors de soi que la fureur de vivre, une volonté animale qui submerge tout et décuple nos sens. Le temps a ralenti. J’ai senti plus que jamais l’odeur de l’humus, le froid du métal de mon arme et la sensation douce de la veste de Medea sur mes épaules. J’ai entendu les cris des étudiants. J’ai perçu au loin les craquements des branches balayées par les membres musculeux des créatures qui nous fonçaient dessus. J’ai ressenti le sang pulser à mes tempes et résonner à l’intérieur de mes oreilles. J’ai vu les loups monstrueux foncer en droite ligne sur moi. Le premier loup a dépassé le second en prenant appui sur un tronc éboulé, tandis que l’autre s’est orienté subitement sur ma droite. Mon œil a capté les éclats d’écorce et de mousse que ses griffes ont décollé. J’ai perçu l’éclat d’une lampe que sa pupille reflétait, et les couleurs ternes de son pelage. Du gris strié de noir.
Le moment n’a duré qu’une fraction de seconde. Une éternité à mes yeux. Idiots confiants, ai-je pensé clairement sur l’instant, tandis que mon conditionnement militaire se chargeait de viser.
Le tir a résonné dans les ténèbres.
Un hurlement de douleur inhumain a déchiré la nuit. Une deuxième, une troisième, puis une quatrième balle l’a envoyé s’écrouler au sol. L’énorme loup a culbuté en avant dans un grand nuage de poussière, de poils et de graviers, avant de percuter un tronc et de s’écraser au sol, à quatre ou cinq mètres de moi. J’ai senti les vibrations de sa chute remonter dans mes os. Des soubresauts ont agité son énorme masse, mais je me suis aussitôt retournée dans la direction du second. Le deuxième avait comblé les derniers mètres le séparant des premiers étudiants. Le temps a ralenti à nouveau. J’ai vu l’éclat de sa fourrure illuminée par les torches que tenaient les étudiants les plus proches, et les traits terrorisés de Nathan, tétanisé, qui tenait toujours Louisa. J’ai senti une violente montée d’adrénaline m’irradier. Je n’avais qu’une maigre fenêtre de tir avant de toucher les civils.
Mon arme a aboyé de nouveau. Une dizaine de fois.
J’ai vu les tirs éclater l’écorce des arbres autour du monstre, à deux ou trois mètres des nôtres ; il n’a pas ralenti aussitôt. Soudainement, la créature a fait un écart brusque, en glapissant de rage et, lors de cette brève seconde d’hésitation, j’ai arrosé sa direction d’une rafale de balles. Il a fait un bond en arrière en hurlant, a tailladé d’épais taillis pour se frayer un passage et s’est élancé dans la direction opposée à toute vitesse. J’ai enchainé d’autres tirs, en vain. C’était trop tard. Le loup s’est enfoncé à toute vitesse dans l’obscurité opaque des bois, en serpentant judicieusement entre les arbres pour mieux m’empêcher de suivre sa trajectoire. J’ai baissé mon arme, à regret. Puis, tout m’est retombé dessus. L’adrénaline a lentement reflué à l’intérieur de mes veines. J’ai perçu les cris effrayés, les pleurs aussi, des étudiants non loin de moi, et les gémissements d’agonie du premier loup abattu. Je me suis rapprochée de ce dernier. À quelques mètres de moi il était là, écrasé de toute sa masse dans un creux du terrain ; son museau et tout son poitrail dégoulinait d’un sang rendu noir par mes lunettes. Il était condamné. Les balles l’avait atteint sur toute la face avant de son corps tandis qu’il me fonçait dessus, ouvrant sa chair de multiples cratères sanglants, et seuls quelques réflexes musculaires faisaient encore vibrer son immense corps tâché de poussière.
Je lui ai collé une balle dans la tête. Je n’en ai tiré aucune joie. Désolée, c’est devenu personnel.
D’une saccade de mon épaule, j’ai récupéré mon sac à dos en revenant sur mes pas, et j’en ai extirpé un nouveau chargeur que j’ai rapidement fourré dans ma poche. La nuit n’était pas terminée.
« Tout le monde reste bien groupé, pas de panique, » ai-je lancé à la ronde, face à mes étudiants en pleine crise de terreur. « Restez avec moi. »
J’ai balayé du regard toutes les jeunes silhouettes accroupies, blotties les unes contre les autres dans un réflexe atavique de survie. Aucun blessé n’était en vue. Les loups n’avaient pas eu le temps de les atteindre, et j’en ai tiré un soulagement immédiat, mais prématuré dans ces circonstances. J’ai allumé mon oreillette, mon arme toujours braquée vers les ténèbres attentives des bois, avec l’espoir que mes collègues aient pu gérer la situation à l’arrière de la colonne et aux alentours.
« Ici Weiss. Une cible abattue. Une autre en fuite, à trois heures de ma position. Aucun blessé ici. Situation ? À vous. »
Le silence de l’appareil était couvert de parasites. Il était bien pire que le calme immobile qui avait précédé l’attaque. J’ai senti mon estomac se tordre d’anxiété.
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| | | 4B53NC3 - Have you ever considered piracy ? PS : J'ai les mollets concaves. CONCAVES !
Always code as if the guy who ends up maintaining your code will be a violent psychopath who knows where you live
En un mot : Mésadaptée
Qui es-tu ? : -
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Electro-aimant à CESS
Geek
Codeuse émérite
Hackeuse
Socialement inapte
Presbyte
Vieille fille impulsive mais ultra riche sans que personne ne le sache.
Facultés : -
Craquer des codes.
Hacker des programmes.
Dénicher des choses.
Être étrange.
Ne pas se faire chier.
Être une bonne patronne.
Courageuse au mauvais moment.
Thème : Irq 0 Systeme Clock - MASTER BOOT RECORD
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| La main de l’agente sur son poignet la fit sursauter. Ce contact inopportun dans une foulée de panique la dérangeait. Dana se contentant de se taire et de froncer les sourcils en écoutant la liste de conseil. C’était vrai que la geekette avait plutôt l’air d’une fragile. Après tout, c’était un parfait déguisement pour faire oublier que derrière ses grandes prunelles bleues il y avait des millions de dollars volés ou gagner en tant que cybercriminelle douée.
Bon. Vous avouez avec moi que, à chaque fois que Dana Campbell sort un tant soit peu de sa tanière, une pluie d’emmerdes lui tombent dessus. Elle a un don pour se retrouver dans des situations impossibles. Comme un karma qui lui colle à la peau. Un aimant à l’inexplicable, aux vampires, esprits et autres bestioles en tout genre. C’est certain que d’habiter à Shreveport, de nos jours, vous rapprochait nécessairement des possibilités de vous prendre en pleine gueule un événement baignant dans le surnaturel. Puis si elle savait le nombre de CESS qui étaient autour d’elle, quotidiennement, elle arrêterait même de se poser des questions sur la nature du sort qui s’amusait bien d’elle toute les fois qu’elle s’éloignait de ses ordis chéris. Et dire que certaines personnes se moquaient d’elle d’être aussi casanière, enfermée et maladroite IRL.
Ça tenait presque du miracle qu’elle soit toujours en vie.
Enfin, ça aidait de savoir se servir d’une arme à feu. Les cours qu’elle prenait avec un instructeur privé aux champs de tir intérieur aidaient aussi. Un peu. Mais pas des masses non plus. Elle n’était pas assez stupide pour croire que ça empêcherait un loup affamé de faire son chemin jusqu’à l’un de ses charmants mollets concaves.
Enfin, la charmante Agente Comuccicci-truc finit son laïus des bons réflexes en cas d’attaque de loup-garou en foret, dans le noir et avec une foule d’hurluberlus paniqués, et Dana en profites pour s’assurer que leur chargeur de son arme est bien plein, le met en place, tire la culasse pour chambrer une balle puis enlève la sécurité sur son pistolet.
- Ce n’était déjà pas une soirée idéale. La possibilité de mourir la rend juste un peu moins sympa, murmure la geekette en prenant sa place.
Elle jette un coup d’œil à Tyler, derrière le peloton (d’exécution?) avec ses copains… ses amis… ses cousins? Enfin, bref, avec les siens, espérant quand même qu’il ne crèverait pas ce soir. Forcé d’avouer qu’il lui manquerait. Puis elle se força de s’assurer du regard que Trung était debout et qu’il avançait avec le reste du groupe. Elle arriva à deviner qu’il avait été porté responsable du vieux débile et cela la fit sourire malgré elle. Bien fait pour lui. Le pauvre. S’occuper de l’ainé qui l’a mit chaos en un coup de poing. Il pourrait y avoir pire, par contre. Comme de s’occuper de la jeune femme qui lui manquait un bras ou être responsable de tirer sur des loups-garous — et pas des civils — pour sortir de la forêt en vie.
Ce qui n’allait décidément pas être facile.
Des hurlements brisent le calme du flot de ses pensées constantes. Un moment de solitude la prenant, se rappelant que les dernières fois qu’elle s’était retrouvée en situation de périls, elle était bien accompagnée. D’un sexy chasseur d’expérience ou d’une vampire repue et d’un loup-garou (qui n’en était pas un, mais elle ne sait pas faire la différence ente un garou et un méta, comme absolument tout le monde sauf Medea, donc, bon.) qui s’est sacrifié pour leur sécurité pour essayer de retenir son ami, transformer en bête lupine, cauchemardesque et à deux têtes. Dana se sentait assurément un peu démunie, seule armée de son côté du groupe.
Enfin, avec un brin de défaitisme, elle allait quand même faire de son mieux pour être utile et pas se laisser croquer. C’était inévitable. Ils allaient passer à l’action. De tous bords et tout côté, dans la noirceur de cette putain de forêt à la con, des grattements, des bruits de courses, de pattes dans le feuillage. Des cris canins qui n’avaient rien de rassurant. La meute en chasse, elle entourait le groupe.
Le premier coup de feu la fit sursauter un instant. Par réflexe, elle affirma sa prise sur son arme et la petite lampe de poche qui pointait dans la même direction que le canon de son arme. La panique faisait rage parmi la foule qui s’était mise à hurler de peur et d’angoisse. Sous le commandement d’un autre agent, ils se terrent presque docilement, la moitié en larme, l’autre essayant toujours de faire fonctionner leur téléphone quand une rafale de 10 coups de balle brise l’atmosphère encore tendue.
Accroupie, à un pas du groupe, Dana attendit patiemment, son regard fixé dans le vide devant eux. Elle distingua à peine les formes de l’agent Weiss (dont elle ne connait pas encore le nom) avancer dans l’ombre. Sa mâchoire se serre en entendant le dernier coup de feu, qui était nettement celui du couperet final sur la bête probablement atteinte et maintenant morte.
Ça n’allait définitivement pas arrêter ce carnage. Ça allait probablement mettre le feu aux poudres. Ça allait être encore plus chiant.
Doucement, comme les autres, elle se redresse et un son étrange attire son attention. Pas vers les ombres étranges dans la forêt, mais au-dessus d’elle. Un vrombissement qu’elle connaissait bien. Le son d’hélices, rapides, petites, furtives, mais toujours bruyantes.
- Il y a un drone au-dessus de nous.
What the fuck.
Dana ajuste ses lunettes sur le bout de son nez pointu qu’elle relève vers le ciel et fronce les sourcils en inspectant l’espace entre la cime des arbres. Le capuchon de son chandail glisse du dessus de sa tête pour révéler sa natte éméchée, mais elle n’arrive pas à détecter le petit robot volant. Elle ne fait qu’entendre les hélices qui vrillent, un peu plus loin, et se déplacer. Elle élève sa lampe torche pour balayer les hautes branches, mais le faisceau lumineux n’accroche rien de mécanique.
- Agent Comucci! S’écrit-elle pour attirer l’attention de la femme qui s’était promis d’être disponible s’il y avait quoi que ce soit, nous sommes surveillllééééééééééaaaaaah!
Sa phrase se terminant dans un hurlement de surprise quand le galop (carrément) d’une grosse bête poilu retentit derrière elle. Trop rapide et elle certainement pas assez, Dana n’eut pas le temps d’esquiver l’attaque. Deux énormes pattes s’écrasent dans son dos quand les grognements féroces et une odeur de chien mouillé et de sang remplissent ses sens. Des énormes crocs se plantent dans son sac à dos et son capuchon, la jetant au sol, la secouant à gauche puis à droite, comme le vulgaire jouet d’un gros chien enjoué. Étourdie et remuée férocement, elle perd la prise sur son arme qui glisse dans le feuillage au sol.
La panique emporte de nouveau le groupe, qui s’écarte de la scène.
- LÂCHE-MOI! Se permet-elle de hurler au monstre qui s’amusait avec elle au lieu de lui arracher la jugulaire ou de lui arracher une jambe.
À plat ventre au sol, elle ne maitrisait pas vraiment ses mouvements, mais elle se rendait bien compte qu’il essayait de la tirer vers la forêt, vers l’ombre, vers la nuit… vers les autres.
Et soudainement le son du drone se rapprocha au-dessus d’eux.
—Half Life So if this is the last night, and you're feelin' hollow. I'll give you my half life, so you'll see tomorrow. |
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| La marche chaotique commence dans un froissement de feuilles et de bris de brindilles malmenées par le troupeau mal assorti. Comment une soirée si inintéressante a-t-elle pu tourner à un tel fiasco ? Où sont les organisateurs de cette foutue course ? Ils étaient censés rester joignable, il y a forcément des participants qui les ont contactés. Ont-ils appelé les secours ? Peu importe, pour le moment l’important est de quitter ces bois sans trop de dommages. Dani semble avoir repris un peu l’ascendant, mais ses traits tirés de peur ne sont pas très bon signe. Eva a passé un bras autour de ses épaules comme une grande sœur inquiète et un peu plus loin Bobby scrute les ombres d’un air alerte et concentré. La marche est rendue difficile par la peur palpable des étudiants, ralentie par la blessée mourante et le vieux sénile dont les palabres sont étouffés par le bâillon de fortune. Chaque putain de pas nous amène un peu plus vers la sortie cet enfer.
Et puis soudain des hurlements lugubres déchirent la nuit. Des pas sourds de quadrupèdes martèlent la terre et une odeur de canidés s’approchant de celle des chiens errants est vivement portée par le vent comme un présage terrible d’un assaut imminent. Les loups attaquent. Le groupe panique. Les bêtes intérieures des garous aussi.
Sous les ordres de l’agente, les étudiants se baissent et se regroupent en un tas apeuré et gémissant. Des détonations explosent dans l’obscurité, vrillant les tympans, rendant confus les esprits. Avec vivacité Bobby se place sur la trajectoire d’un loup fonçant sur Eva et lui tire dessus dans une posture assurée. La bête ralentie à peine et percute le solide rat-garou. Ne craignant pas la contagion de la morsure, l’ancien militaire laisse la bête lui mordre vicieusement le bras gauche pour pouvoir poser le canon de son arme sur le crâne l’animal et tirer à plusieurs reprises. La bête s’effondre et ses mâchoires béantes et couvertes d’un sang rendu noir par la nuit relâchent leur proie. Face à ce spectacle infernal, Dani s’effondre, le souffle court, et malgré les ombres nocturnes on peut commencer à voir les terribles oscillations sous sa peau, symbole d’une transformation imminente. Dani est trop nouveau, s’il se transforme ici il ne pourra pas gérer la rage de la bête. Rapidement je rejoins l’étudiant et Eva. Bobby se rapproche de nous en scrutant toujours les alentours, l’arme au poing et du sang dégoulinant de son bras blessé. Je n’ai pas le temps de prêter attention au chaos derrière moi, aux cris et autres signes de catastrophe, une autre va se jouer sous mes yeux si on ne peut pas l’en empêcher. Agenouillé devant l’étudiant, je vois que ces yeux ont déjà changés pour être remplacés par les prunelles d’un rat affolé qui me fixent. Eva essaie de le forcer à la regarder et tente de le rassurer, mais des larmes de peur coulent sur ses joues et son expression est tétanisée. Elle n’a jamais été prise dans une telle scène de guerre et ses nerfs semblent déjà lâcher. Ses yeux aussi ont pris la teinte de ceux de sa bête intérieure. Merde. Mon propre rat se débat, ne souhaitant que la libération et la fuite, mais son besoin égoïste est étouffé par ma peur de ce qui pourrait arriver si je perdais à ce point le contrôle. En désespoir de cause et me sachant bien incapable de calmer deux rats-garous à deux doigts de se transformer dans un environnement apocalyptique, par pur instinct et sans réflexion logique, je me lève et commence à les tirer tous les deux pour les emmener à l’écart. Si on reste ici, ils se feront abattre par les agents. Peut-être même qu’ils comprendront et nous tueront tous. Les saisissant chacun par un bras, je les traine sur le sol sans ménagement, profitant d’être en queue du groupe et dissimulé par le chaos et la nuit pour disparaitre. Dani se tortille aux affres de la transformation qui commence. Pourvu que la noirceur de la forêt le cache suffisamment. Eva est parcourue de spasmes incontrôlés. Au moins elle a de l’expérience, elle ne cherchera pas à attaquer tout le monde, mais je ne suis pas sûr que les agents l’épargneraient pour autant. Bobby comprend vite ce qu’il se passe et attrape dans une grimace de douleur l’étudiant avec son bras blessé et l’entraine avec lui. Je le suis en trainant Eva derrière moi avec rapidité. Notre petit groupe de rats-garous se détache en profitant du désordre ambiant et du choc de tous. Les étudiants sont roulés en boules et en larmes, les agents scrutent la forêt et ses dangers, avec un peu de chance personne ne nous remarquera. Alors que je continue de trainer une Eva dont les mains sont à présent des pattes griffues, j’entraperçois la silhouette de Medea. Espérons que l’italienne aura plus à cœur d’emmener les jeunes aux voitures plutôt que de retourner nous chercher quand elle remarquera qu’on a disparu. Un mouvement brusque attire mon attention et j’entrevois un loup aux prises avec quelqu’un à terre caché par la nuit. Je ne peux pas m’occuper de ça, si on laisse les deux rats-garous se transformer ici, les loups ne seront peut-être plus qu’un problème secondaire. On arrive rapidement à disparaitre plus loin entre les arbres et les ombres.
Une fois à l'écart, à l'abri des arbres et alors que les gémissements de terreur ne semblent être plus que chuintements indistincts, Bobby lâche l’étudiant qui souffre abominablement de la lente transformation. Sans un mot je comprends que l’ancien militaire se chargera de tirer sur tous les loups qui passent et que mon rôle sera d’empêcher Dani d’aller bouloter les étudiants. Dans des bruits de craquements humides et sonores, les corps de me deux congénères se reconfigurent, les gémissements deviennent des pépiements aigues et leur peau se couvre d’une épaisse fourrure sombre. Des minutes d’agonies pour laisser émerger deux rats de la taille de chiens. Mue par un pur instinct, Eva se glisse dans la souche d’un arbre en se roulant en boule de terreur et tremble de tout son corps de rongeur. Je ceinture Dani dont la bête est beaucoup moins calme et essaie de le plaquer au sol jusqu’à sa furie s'apaise. Ses griffes fendent l’air de panique, mais j’arrive à les coincer pour ne pas être trop blessé. Il se débat avec la force de la peur et de la rage d'un animal emprisonné et contraint. Ça promet d’être long, et si je me plante il ira sans doute attaquer le groupe d’humains et se fera abattre. Et même si j’y arrive, on pourrait se faire attaquer par les loups. Ou se faire tuer par les agents de la NRD. Va-t-on réellement survivre à cette forêt ? |
| | | Sugar Mommy, la randonnée c'est ma vie (et mes collines ne demandent qu'à être explorées) En un mot : Humaine. Profiler pour le FBI et consultante pour la NRD
Qui es-tu ? : A cinquante ans, je rassemble les bris de ma carrière explosée dix ans plus tot. Travailleuse acharnée, animée par un désir de vengeance qui me couple le souffle. Je ne m'arrêterais que lorsque ma Némésis sera morte ou sous les verrous. En parallèle, à la tête d'une cellule spéciale, je suis chargée d'incarcérer les CESS qui s'imaginent au dessus des Lois.
Facultés : J'attire les ennuis. Très facilement. Et souvent, je vais à leur rencontre.
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| Rien ne peut bien se passer au cours de cette soirée. Certitude acquise par l’Italienne et qui se confirme au rythme des heures infernales qui les entravent autant que les bois autour d’eux. Le manque de préparation des équipes de la Nrd est douloureusement évident et ce sont des civils qui en payent le prix. Des gamins qui espéraient juste passer un bon moment. Medea est en colère pour eux. Une colère froide et contenue qui ronronne au fond de son ventre et qu’elle n’autorise pas à influencer ses décisions tant qu’elle est responsable du groupe. Mais cela remontera en Interne. Une chance pour elle que sa carrière soit deja si particulière, elle n’est plus autant obligée d’avancer à pas feutrés qu’elle ne l’était il y a douze ans. Elle ne transige pas avec la sécurité et la protection de ceux qui se retrouvent sous le feu croisé du monde surnaturel. Ligne éthique gravée dans le marbre de ses actions depuis qu’elle a rejoint le FBI alors qu’elle n’avait pas encore trente ans. Compréhension et protection. Des Cess et des humains.. Que Barrois cautionne une opération aussi mal organisée la met mal à l’aise. Qu’est ce que son boss a refusé de leur dire et qui maintenant les met distinctement en danger?
Les hurlements des Loups. Leur masses sombres qui tranchent à peine dans l’obscurité boisée. L’éclat acéré de leurs crocs, le vicieux de leurs griffes. Medea l’enregistre sans avoir besoin de le reflechir. Cris humains et rafales des balles pour une cacophonie chaotique. Elle ne se précipite pas vers l’avant mais ressert les rangs qui menacent de céder sous la panique. Le militaire se place sur le chemin d’un des monstres qui allait droit sur la jeune femme qui accompagne le gamin. Le timbre aigue de Dana et l’information qu’il convoie. Un autre quadrupède se lance à la poursuite de la jeune femme qui s’élance pour y échapper. Ayant oublier l’arme qu’elle tient dans ses mains. Medea n’oublie rien. C’est la menace la plus pressante. Cependant, le risque est trop grand de blesser la petite blonde. Les actions du Garou ne sont pas celle d’une mise à mort. Il avait l’occasion de de broyer la nuque de la mortelle une fois mise à terre. A contrario il la traine vers les sous bois. L’italienne braque sa torche sur le duo au accents presque mystique d’une lutte aussi vieille que le monde. Le faisceau de lumière capte des traînées plus sombres qui s’évadent du poitrail ou du jarret de l’animal. Il est blessé. Avantage qu’elle exploite sur le champ. dans son dos, sanglots et pleurs traumatiques mais dénués de cette peur primitive qui les tenaillait. Le murmure mécanique du drone. Présence incongrue et volontaire. quelqu’un filme. quelqu’un observe.
La profiler arrache de son poignet la longue chaîne d’argent qui orne son bras. Enroule une extrémité autour de sa paume et déchire la distance qui la sépare de Dana et du Loup d’un coup cinglant de l’arme acérée. Les maillons frappent la chair sur le flanc exposé de la Bête. La réaction est immédiate. Il relève la gueule vers elle, les babines retroussées et bavantes. Une de ses pattes avant est fermement appuyée entre les omoplates de Dana, l'empêchant de se redresser. Posément, sans empressement ni nervosité, Medea vide son chargeur dans la tête lui offrant une cible parfaite. la cervelle animale explose. Amalgames de chairs qui se dispersent, arrosant Dana d’un sang encore tiède. Un croc file et se plante dans un tronc, vibrant légèrement. Dernier soubresaut du corps agonisant qui s’affaisse entièrement sur celle qui aurait dû être sa proie. D’un coup de pied, elle repousse le cadavre avant d’agripper l’épaule de la jeune femme pour la remettre surs ses jambes. Méthodiquement, elle recharge son arme. -Drone, hein, siffle-t-elle presque sauvagement, l'adrénaline pulsant dans ses veines.
Trois balles en direction du petit engin espion. Elle le touche, entend les impacts mais c’est encore insuffisant. Celui qui le contrôle le maîtrise encore assez pour que le dernier vol de l'insecte à aile l'emmène s’écraser à une distance qu’elle ne peut estimer correctement. Espérons que les données enregistrées ont été détruites. Aucune certitude à ce sujet. Elle se tourne vers Dana, jaugeant son état. -Est-ce que tu es blessée? Est ce qu’il t’a mordu? La soutenant au besoin, elle revient vers le groupe principal. Wayne est déjà parmi eux, rassurant les plus paniqués. Relevant ceux qui sont tombés. Examinant ceux qui ont souffert du passage du Garou qui a bondi au milieu de la colonne. Rejoignant Medea murmurant ses observations.
Bourdonnement à son oreille, Medea rouvre le canal avec Selma. Le soulagement à ses paroles est réel. La situation n’est pas totalement désespérée.- Deux cibles sont mortes. Une blessure abdominale, une morsure, possiblement deux. -Il faudrait en examiner plus tard la gravité.- Je t’envoie Wayne et le reste du groupe. Je vais faire une derrière surveillance du périmètre avant de vous rejoindre. On avait un drone au-dessus de nous. Pas l’un des nôtres. -ils en auraient été averti. Mentalement, elle fait un compte de personne présente. Ça ne va pas. Confirmant ses impressions -Commence à avancer avec tous vers l'orée de la foret dès que les groupes sont réunis, je n'aurais pas de mal à vous retrouver.
Où est l’ancien militaire?! Il a exterminé l’un des loups. Mais il a été mordu dans l’opération. Medea tourne sur elle-même. L’inquiétude commence à prendre le dessus. Car elle ne voit pas Tyler ni la femme ni le gosse. Le gosse qui a été retrouvé en premier avec le corps démembré de Louisa. Est ce qu’il s’agissait que d’une comédie de sa part, son trouble et sa peur? Quel rôle a t il joué dans l’attaque initiale? La brune se tourne vers Dana -Va avec mon collègue, tu sera plus en sécurité. Il y a peut-être un blessé qui s’est égaré dans la panique. Je m’en occupe. -Ébranlés, ils finissent par avancer pour rejoindre Selma, encouragé par l’autre agent qui soutient les blessés le plus affectés.
Un dernier loup est possiblement encore vivant. Où est le détective? Pourquoi s’est il éloigné du groupe principal? Il a l’instinct de survie chevillé au corps et des intuitions souvent justes. Elle se mord les lèvres, sèchement. L'hypothèse qu’il ait été emporté comme Dana était en train de se faire écarter du groupe cogne à ses tympans. Tyler, c’est personnel. Très personnel. Tournant sur ses talons, elle s’éloigne des étudiants traumatisés, préoccupée aussi pour Dana qui vient de subir une attaque violente, espérant qu’elle va suivre ses recommandations.. Dès qu’elle remet la main sur son jeune ami, si il est intact, c’est elle qui va le démolir pour ne pas etre resté à proximité. Elle a fixé sa lampe sur le canon de son arme, nouveau chargeur plein, gardant ainsi une main pour son filin d’argent, la paume de l’autre autour de la crosse de son pistolet, sécurité enlevée. La tranchée lumineuse accroche dans l’humus meuble des traces distinctes qui recoupent celles laissées par Dana lorsque le loup s’en est pris à elle. Et surtout, à peine étouffé par les branchages et les fourrés, des cris trop aigus pour être humains, sans être lupins. Le pas de Medea s’allonge et c’est en courant qu’elle débouche sur une nouvelle scène apocalyptique. Le militaire est en alerte mais sa posture et le sang qui dégouline indique qu’il a été mordu. Confirmation de ses observations. Il ne prête pas attention à Tyler qui se débat contre une masse mouvante qu’il a réussi à coincer contre le sol. sans être à l’abri de.. des griffes qui n’attendent qu’un instant de faiblesse pour le labourer. Pourquoi le militaire ne réagit pas pas devient secondaire. Mais il devra répondre de son inaction. Une fois Tyler hors de danger. Il est impensable de tirer. Elle blessera le détective à coup sûr. L’Italienne agrippe une nouvelle fois sa liane d’argent. Ne craint absolument pas de toucher le blond avec. Certes, l’impact sera brutal mais moins pour lui que pour le thérianthrope qu’il tente stupidement de maîtriser. -Tyler! -son timbre est secoué et trahit la peur qu’elle éprouve pour lui. Peur qui n’entrave pas ses actions. -Rejete toi en arrière et laisse moi gérer à mon signal. -Dès que l’Autre sera brûlé par l’argent et le détective hors de danger, elle le descend. La longue chaîne métallique frappe les deux lourdement, une première fois. Medea n’attend pas et arme une seconde fois son bras et elle finit par s’enrouler autour d’une des pattes griffues qui menace de déchirer les flancs du blond, non sans que les maillons ne l’épargnent. Brûlure superficielle et sans importance pour l'agent.. -Maintenant! -sa main droite est stable, prête à cribler de balles le canidé sous lui. L’ancien militaire n’a pas disparu de ses perceptions mais il est une quantité négligeable. |
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Quelque part, une femme pleurait.
Je suis restée un court instant immobile, à laisser l’adrénaline refluer et le désastre se révéler à mes sens. La colonne hétéroclite avait l’air d’avoir traversé une tempête. Des lampes avaient chuté au sol, où leurs faisceaux tremblants déchiraient les ténèbres des bois de cicatrices crues, et révélaient des visages déformés par la terreur. Je me suis sentie dépassée quelques secondes. D’énormes branches avaient chuté çà et là, partout où les monstrueux loups avaient soulevé la terre de sillons profonds et renversés les hommes comme un jeu de quilles. Des silhouettes humaines étaient encore à même le sol, à tâtonner la mousse et la poussière gorgée de sang, à la recherche d’un réconfort absent, d’une main tendue ; n’importe quoi qui puisse les persuader que tout ceci n’était qu’un cauchemar. Je n’ai vu qu’une obscurité froide et indifférente. L’air de la forêt s’était épaissi. Il était saturé d’un mélange nauséabond de charogne et de sang, de vomi et d’urine, de poudre et de métal chaud. Les alentours empestaient la mort. J’ai eu la nette sensation d’être de retour sur un champ de bataille. Les pleurs et les vagissements de terreur n’en finissaient plus de résonner entre les arbres, et l’écho des hoquets coincés dans les gorges étaient autant de bruits sinistres, lancinants et insupportables. La litanie a continué à marteler mes oreilles, un cortège funèbre qui ne cessait de poignarder ma culpabilité naissante d’avoir entrainé autant d’innocents dans cette opération foireuse.
On a vraiment tout raté, putain de merde, me suis-je dit. Quelque part, la femme a cessé de pleurer. J’ai senti la colère croitre en moi, avec l’envie de rentrer mettre une droite à Barrois. J’ai serré mon arme à m’en faire mal, et me suis forcée à revenir aux tâches urgentes ; à sauver les vies qui avaient survécu. J’ai commencé à marcher au milieu des rescapés, leurs visages tuméfiés d’horreur et de panique me parvenant à travers la vision verdâtre de mes lunettes ; ils avaient l’air de spectres ou d’apparitions maladives. J’ai eu la désagréable impression de marcher dans un hôpital afghan. Loin dans les ténèbres des bois, d’autres hurlements de balles ont crevé le silence. Je me suis surprise à les compter par réflexe, tandis que je distribuais au hasard, machinalement, ici des mots rassurants qui m’ont paru creux, là des petites tapes d’encouragement qui m’ont semblé inutiles. J’ai appuyé sur mon oreillette, et un silence assourdissant, tout juste troublé de quelques parasites, m’a répondu. J’ai levé la tête vers le cœur de la forêt d’où nous étions venus, en essayant d’apercevoir quelque chose, n'importe quoi, dans cet enchevêtrement cruel de branches et de taillis. Je n’ai vu que les ténèbres verdâtres de ma vision nocturne ; ils étaient immobiles, infinis et sans espoir.
« Restez groupés s’il vous plait, nous sommes presque sortis, » ai-je répété en haussant la voix pour dissimuler mon inquiétude. « Aidez ceux qui ont du mal à marcher. »
Une rumeur indistincte m’a répondu. Avec les inévitables cris de douleurs, se sont ajoutés les bruits de chaussures et le crissement des feuilles contre les vêtements. La petite troupe a commencé à se rassembler à nouveau. Je me suis penchée pour aider une femme entre deux âges à se relever, alors qu’un étudiant tremblant de tous ses membres me proposait une aide aussi dérisoire que touchante. Durant trois interminables minutes, des visages décomposés sous le choc ont défilé devant mes yeux, et je me suis employée à les relever tous, à leur donner des conseils et un peu de chaleur. J’étais certaine d’être un imposteur. Comme la troupe reprenait lentement pied dans la réalité, mon oreillette a de nouveau résonné de la voix de ma collègue. J’ai arrêté de respirer quelques secondes en entendant les dernières évolutions qui, somme toute, m’ont paru moins désastreuses que prévu. Trois monstres morts, un autre en cavale : j’avais encore assez largement de munitions pour lui. Je me suis redressée d’un bond et appuyée sur l’oreillette, la voix encore vibrante de tension contenue.
« Ici Weiss, bien reçu. On rassemble le groupe ensemble et on les sort ici. Ne t’enfonce pas trop loin Comucci, s’il te plait, je n’ai pas envie de retourner chercher une collègue dans ce merdier. Wayne, je reprends la tête, terminé. »
J’ai coupé la communication sèchement. Ma main tremblait légèrement. C’était cette fièvre d’agir revenant me hanter, alimentée par un brasier de colère que j’ai tout fait pour dompter. Wayne a confirmé mon appel et, entre les silhouettes malingres des arbres, celles chancelantes des étudiants, j’ai aperçu sa carrure épauler une jeune femme voûtée. J’ai vérifié la présence d’un chargeur plein dans ma poche de pantalon, et toutes mes perceptions se sont concentrées à nouveau vers l’objectif. J’ai porté deux doigts à ma bouche, et crevé la rumeur apeurée d’un sifflement strident. Des traits creusés se sont tournés vers moi ; leurs faces étaient autant de masques lunaires hagards. Fort heureusement, personne ne semblait avoir pris la fuite dans la confusion de l’affrontement. J’ai alors fait de mon mieux pour verrouiller mes sentiments avant de leur parler.
« On se remet en route, s’il vous plait. Le parking est à quelques minutes de marche. Une fois là-bas, on reste encore ensemble, on vérifie que tout le monde est OK, et on rentre à la maison. »
L’évocation du home sweet home à l’américaine a semblé déclencher un regain d’espoir. Je me suis tournée vers l’orée de la forêt, tandis que le brouhaha des souliers, des bravades et des plaintes s’est levé derrière moi. Devant nous, les bois s’ouvraient toujours, ténèbres verdâtres bruissant à peine d’une brise puante, et totalement indifférents à la lutte sanglante qui venaient d’avoir lieu. J’ai vissé solidement la lanière de mon sac sur mon épaule et, les nerfs à vif, la vigilance au maximum, je me suis remise en route, le reste de la troupe sur les talons. La distance était faible, les minutes elles, étaient des heures. J’ai senti mes muscles rouler sous ma peau tandis que nous marchions, tendus comme des câbles d’acier à chaque fois qu’un peu de vent faisait bruire un fourré, ou que la lumière de la lune faisait luire une feuille. Derrière moi, le rythme est devenu trainant. Les semelles buttaient contre les pierres saillantes, qui se découpaient sous ma vision nocturne comme des molaires avides cherchant à saigner nos efforts. J’ai été soutenir une ou deux fois un étudiant essoufflé, le cœur battant la chamade à l’idée qu’un monstre n’émergea des ténèbres pour happer un autre innocent. L’arme dans ma paume n’avait jamais été aussi lourde.
Au bout d’une dizaine de minutes, les arbres se sont clairsemés. Le moral croissant a résonné dans mon dos à mesure que le sentier s’élargissait, et que la claustrophobie étouffante de la forêt allait en diminuant. L’obscurité est devenue moins pesante. L’odeur de mort s’est faite lointaine. Cette énorme masse de branches et de feuilles suspendus au-dessus de nos têtes comme une cloche, s’est trouée peu à peu, et j’ai senti un début de soulagement me gagner, tout comme le reste du groupe.
Nous avons revu l’œil de la lune. Son croissant évoquait une pupille suspendue dans le ciel marbré de nuages translucides, qui semblait nous scruter d’un air moqueur.
J’ai entendu la voix de Wayne soutenir les trainards. Le sentier s’est ouvert sous mes pas, remplacé par une terre ocre, parsemée de gravier, qui marquait l’entrée du grand parking boisé. Des cris de soulagement et des pleurs ont retenti derrière moi. J’ai compté par réflexe les voitures assoupies. Leurs formes métalliques, familières, étaient autant d’éléments aussi rassurants qu’incongrus après la jungle de branches et d’épines, recourbées comme des mains noueuses et griffues. Des étudiants m’ont dépassé, trébuchant à moitié sous l’épuisement, pour rejoindre leur véhicule tout proche.
Je me suis arrêtée un court instant. Çà et là, des rescapés s’affalaient contre leurs voitures, sans même les ouvrir, les touchaient à la manière d’enfants serrant leurs doudous. J’ai senti une tendresse moqueuse m’envahir. Je n’ai retenu personne. J’ai simplement scruté l’espace vide de monstres, en m’autorisant un unique soupir de soulagement à mon tour, avant de reprendre mon rôle d’agent.
« Ne vous éloignez pas, s’il vous plait. Rassemblez les blessés avec mon collègue ici, et signalez bien si vous avez besoin de soins, » ai-je crié à la ronde.
Wayne m’a adressé un signe de tête. Je l’ai laissé s’occuper des victimes les plus urgentes, d’appeler les secours et des renforts éventuels. Je me suis tournée vers le rideau d’arbres. Ils ressemblaient à présent à des sentinelles serrées les unes contre les autres, contemplant les êtres pathétiques qui venaient d’échapper à leurs emprise. Un loup monstrueux trainait encore là-dedans. Comucci aussi.
J’ai rouvert une communication. « Comucci, ici Weiss. On a sorti les civils des bois, Wayne s’occupe d’organiser les secours. Comucci, tu as besoin d’aide ? Qu’est-ce qui se passe là-bas ? »
La rumeur des voix humaines dans mon dos tranchait terriblement avec le silence assourdissant des bois, et celui de mon oreillette. J’étais soucieuse. Comucci, qu’est-ce que tu fous ? J’ai vite tourné les talons, et me suis dirigée rapidement vers ma voiture, la petite Jeep Wrangler noire, au milieu des étudiants qui convergeaient vers Wayne. Des regards mi-soulagés, mi-interrogatifs m’ont suivi des yeux, et j’ai fait de mon mieux pour leur cacher mon inquiétude. J’ai déverrouillé aussitôt ma voiture, et ouvert le coffre ; à l’intérieur, une malle de métal brillant s’est détachée dans l’obscurité.
Une colère sourde couvait encore dans mes veines, mêlée d’un brin de rancœur et d’une anxiété grandissante pour ma collègue. J’ai composé le code de déverrouillage et ouvert la malle sans attendre. Un MK 13 et un fusil à pompe m’attendaient sagement dans leurs étuis.
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| Pourquoi il ne la bouffait pas? À chaque mouvement, elle s’attendait à sentir les crocs s’abattre dans sa chair, déchirer ses muscles ou sa jugulaire. Elle était juste traînée, amener plus loin dans la forêt, là ou les lampes torches n’arrivaient pas à éclairer. Impossible de se redresser même si elle pestait et gesticulait dans tous les sens. Seulement l’odeur du sang et l’haleine fétide et chaude de la bête sur sa nuque lui rappelaient qu’elle n’était pas encore morte. L’espace d’une seconde, Dana eut la lucidité de se demander si ce n’était pas mieux de mourir. Est-ce qu’il allait la lycantroper?
Oh non. Non! C’était hors de question!
- Tu as intérêt à me lâcher!
Elle essayait encore une fois de se libérer en tournant d’un sens puis de l’autre, essayant d’agripper quelque chose au passage. Une branche, un arbre, une roche, n’importe quoi. Mais le tout s’arrête soudainement quand l’Agent Comucci frappe avec son poing la bestiole décidée à faire de Dana son next best project de la soirée. Surpris, le loup lâche la pression de ses crocs sur les vêtements de la geekette, mais presse une énorme patte dans son dos contre le haut de ses épaules. Son visage écrasé au sol dans le feuillage et la terre froide de la forêt, la jeune femme n’a que le loisir d’entendre un grognement insatisfait qu’une rafale de tir fasse ciller ses oreilles. Le sang chaud l’éclabousse et la couvre de restant croustillant de ce qui devait servir de cervelle à la créature. Pour finir, le corps lupin parcouru de spasmes s’écroule sur le sien, la bloquant par terre lamentablement, déversant son hémoglobine dans un filet poisseux imbibant ses vêtements. Soulagement immédiat quand Medea repoussa le corps mort d’un coup pied, laissant Dana enfin respirer. Debout en moins de deux, la jeune femme replace son chandail et essuie le sang de son visage du revert de la main. L’agent souligne la présence du drone, qui décidément était toujours dans les parages à les surveiller.
Juste à temps, la hackeuse couvre ses oreilles pour éviter de devenir complètement sourde et observe le petit appareil au-dessus d’elle se prendre au moins une balle et déguerpir difficilement, dans un son beaucoup moins harmonieux. Touchée, mais pas morte, elle espéra aussi qu’au moins les données seraient détruites avant qu’il soit récupéré par son propriétaire.
- Je n’ai rien d’important. Non. Pas de morsure. Merci pour le sauvetage. Le sang qui la couvrait n’était pas le sien.
Les regards se retournèrent vers elle quand les deux femmes rejoignirent le groupe de malheureux. Probablement que Dana offrait un bien piètre spectacle, mais elle s’en foutait. Elle était frustrée. Sa cheville lui faisait mal et elle avait des marques de brûlure de textile autour de la gorge. Son sac était déchiré, son chandail aussi. Couverte de sang qui lui collait à la peau, elle avait des écorchures sur les mains et son jeans troué l’était encore plus. Un signe de tête à Wayne, elle observa en silence le troupeau reprendre la route pour sortir de la forêt et remarqua en même temps que Medea qu’il manquait Tyler et l’autre bourru sympa. Arrêtée par l’homme dans un élan de suivre Comucci, il la soutient dans la direction opposée pour refermer la marche.
Enfin arrivée sur le parking, en dernier, Dana ne sent pas le soulagement que les autres ont. Trung, paniqué, vient à sa rencontre et déblatère tellement vite qu’elle ne comprend rien. Il lui demande si elle va bien, ce qu’elle répond d’un hochement de tête puis il fait un commentaire sur le sang qui la couvre et l’état de ses vêtements sale et déchiré.
- Ils ont essayé de me kidnapper. répond-elle simplement, sans vraiment lui porter attention. Elle observe tout le monde, les moindres mouvements, qui étaient avec eux, qui ne l’étaient pas. L’autre agent, Weiss, clama haut et fort que Wayne allait s’occuper des secours, mais cela ne l’intéressait pas.
Où était Tyler? Ils n’étaient peut-être pas des amis très intimes, mais elle le connaissait depuis très longtemps. Son inquiétude grandissait en voyant Weiss se diriger vers une Jeep. Dana repoussa Trung et ses babillages de traumatisés puis alla rejoindre l’autre membre du NRD. Posant son regard sur le lot armé soigneusement rangé dans la voiture, la geekette demanda :
- Amenez-moi avec vous. Je sais tirer. Pour vrai! Je peux au moins vous aider à retrouver les retardataires? Je me ferais discrète, promis.
Devant le silence de Weiss, elle insista :
- Mon ami est encore là bas! Je dois aller l’aider.
Elle recula d’un pas quand l’agent du NRD sortit des menottes de ses poches.
- Allons! Je veux juste aider. Pas besoin de me menotter pour ça, Haha! , mais Weiss pouvait aussi deviner l’adrénaline et la détermination dans la réaction de la jeune femme qui se tenait devant elle. N’importe quelle nymphette couverte du sang de garou serait en PLS dans un coin à pleurer toutes les larmes de son corps. Celle-là avait du cran. Peut-être trop pour son bien. À croire que ce n’était pas la première fois qu’elle se trouvait dans un contexte tout aussi dangereux et violent. C’était clair comme l’eau de roche que si elle laissait Dana derrière eux, elle allait la retrouver dans la forêt dans les secondes qui suivaient.
—Half Life So if this is the last night, and you're feelin' hollow. I'll give you my half life, so you'll see tomorrow. |
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| Les pépiements rageurs de l’énorme rat excité se mêlent au souffle strident du vent dans les feuilles qui nous apporte les odeurs de bois humide qui peuplent la forêt. Les bruits de lutte à peine étouffés par la terre battue s’élèvent et dans cet enfer de griffes et de crocs, les loups sont bien le dernier de nos soucis.
Griffant la boue et tentant de m’assener des coups de dents démesurément longues, l’animal se débat avec hargne. Le rat parvient même à me blesser d’un coup de griffe habile et vicieux, mais échoue à me faire le lâcher. La lutte violente et le danger imminent attisent au fond de moi la peur et la colère de la bête qui ne souhaite qu’être libre et rejoindre ses congénères transformés. Dans la nuit sombre écrasée par l’ombre des arbres, je me débats avec une bête intérieure et une autre bien tangible et enragée. Cherchant une prise convenable dans la fourrure roulant sur les muscles de l’animal, j’essaie de trouver un moyen sûr de le bloquer sans qu’il ne puisse me blesser. Ce n’est qu’au bout de ce qui semble être de longues minutes de lutte que je parviens à le plaquer au sol, ventre à terre, limitant sa possibilité de me lacérer et de me mordre. La queue du rat fouette l’air de manière agressive et je sens sous mes mains des soubresauts colériques faisant tressaillir la fourrure hirsute rendue humide par le sang et la boue dans laquelle on se traine. Le souffle un peu court, je maintiens l’animal au sol en supportant les mouvements violents du rongeur qui cherche à se libérer. C’est avec un soulagement immense que je constate que la situation, bien que désagréable, est plus ou moins sous contrôle pour l’heure. Serrant les dents, toute mon attention est tournée vers cette bataille qui promet de durer jusqu’au matin, si bien que l’appel tout proche de Medea me surprend et me désarçonne, manquant de me faire lâcher prise. Mais qu’est-ce qu’elle fout là bordel ? Bloquant toujours la rage de l’étudiant transformé, je tente un coup d’œil vers la silhouette sombre de l’italienne qui se découpe dans la nuit, arme à la main. Mes yeux s’écarquillent de panique et ce sentiment brutal fait d’autant plus enfler l’animal dans mes entrailles qui ne souhaite que rejoindre ses congénères et se terrer jusqu’au matin. Refoulant ce sentiment impérieux, j’essaie de comprendre ce qu’elle veut faire. Mais elle raconte quoi là ? Elle ne va quand même pas nous tirer dessus ? Une seconde après, un éclat argenté accroche la faible lumière de la lune et s’abat sur nous. Sifflant dans la nuit, l’arme inconnue fouette l’air avant de toucher le rat en colère et une de mes mains en une brulure terrible et mordante manquant de me faire relâcher la bête. Un cri de douleur assorti d’une floppée de jurons particulièrement imagés se joignent aux hurlements de souffrance de l’animal. Le rongeur rue comme un damné parvenant à se libérer quelque peu, mais malgré cette agitation soudaine et la douleur lacérante, je parviens de nouveau à le clouer au sol en faisant peser tout mon poids sur lui, le recouvrant presque entièrement pour le maintenir et boucher la vue à l’italienne et son arme à feu. Pris de panique, le rat me décoche un coup de patte violent qui m’atteint au genou, mais malgré tout je fais mon possible pour empêcher Medea de pouvoir lui tirer dessus. Derrière nous, l’ombre massive de l’ancien militaire se déplace subitement dans les ténèbres pour se poster entre nous et l’agent de la NRD, la tenant en joue et lui enjoignant de baisser son arme. Les choses pourraient salement dégénérer. Le souffle court, par pur réaction, je me mets à crier à Medea :
« Mais qu’est-ce que tu fous bordel ? Va-t’en ! Casse-toi de là ! » L’heure n’est clairement pas aux explications calmes et posées. Je n’ai pas le temps d’essayer d’imaginer ce qui lui passe par la tête et de trouver un mensonge plausible capable d’expliquer tout ça. Pas même le temps de réfléchir à ce qu’elle pourrait comprendre de cette situation et quelles conclusions elle pourrait en tirer. Tout ce dont j’ai besoin c’est qu’elle s’en aille, maintenant, sans tirer sur qui que ce soit. Tant qu’elle sera là, nous serons tous en danger, elle incluse. D’une voix assez forte pour être sûr qu’elle m’entende avec un ton mêlant panique et urgence, je lui enjoins de nouveau : « Va-t’en et laisse-nous ! »
Tout ce que je peux espérer c’est qu’elle ait suffisamment confiance en moi pour se barrer d’ici sans poser de question et sans provoquer une catastrophe. Bobby est toujours entre elle et nous, et je ne doute pas une seule seconde qu’il serait capable de l’abattre si elle essayait de nous faire du mal, ce qui achèverait sans aucun doute de me faire péter un câble et me transformer comme Dani et Eva. Dans une dernière tentative désespérée, alors que la hargne du rat semble avoir explosée avec l’arrivée d’une intruse, je réitère :
« Dégage ! » |
| | | Sugar Mommy, la randonnée c'est ma vie (et mes collines ne demandent qu'à être explorées) En un mot : Humaine. Profiler pour le FBI et consultante pour la NRD
Qui es-tu ? : A cinquante ans, je rassemble les bris de ma carrière explosée dix ans plus tot. Travailleuse acharnée, animée par un désir de vengeance qui me couple le souffle. Je ne m'arrêterais que lorsque ma Némésis sera morte ou sous les verrous. En parallèle, à la tête d'une cellule spéciale, je suis chargée d'incarcérer les CESS qui s'imaginent au dessus des Lois.
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| Elle fout en l’air toute une série de protocoles en disparaissant à nouveau dans la forêt sans attendre qu’un autre agent de la Nrd l’accompagne. Cependant, Medea ne peut nier le sentiment d'urgence qui la tenaille. Raccompagner le gros du groupe d’étudiants traumatisés, attendre que ceux qui ont besoin de soins soient pris en charge est une inertie qui s’oppose à son besoin d'agir, à l'adrénaline qui crame dans ses veines et l’enjoint d’agir sans délai. Cette opération, à ses yeux, est un échec critique. Ho, il est fort possible que les plus hautes huiles ne le considèrent pas sous cet angle : La meute renégate et criminelle a été décimée sans avoir pu s’installer aux abords de la ville ou semer un chaos moins contrôlé que celui de cette soirée. L’individu restant est blessé, sans support. Il est probable qu’il quitte la Louisiane. D’un point de vue purement stratégique, l’opération est un succès. Pour les pauvres naïfs qui parent l’Organisation de couleurs humanistes, soucieuse de chaque Homme, parangon de vertu, l’italienne en est presque désolée pour eux. Le cynisme de la Nrd est perçu comme étant un mal nécessaire. Mettre en échec une meute de Loups sanguinaires justifie sans mal une poignée de gamins traumatisés qui verront se présenter à leur porte d’ici un jour ou deux un représentant légal du gouvernement, sincèrement désolé pour l’horrible expérience qu’ils ont vécu. Autorisé à compenser ladite expérience par une somme confortable, surtout lorsque on croule sous les prêts estudiantins et que cela permettrait de tout rembourser en une fois. Sous réserve de signer un accord de non divulgation aux clauses bétonnées. Plus le gosse a été blessé, plus les zéros s’ajoutent. Et les Mordus seront étroitement surveillés jusqu’à la prochaine pleine Lune.
Medea se demande combien de temps Weiss va tenir au sein de l’Agence et combien de temps elle va supporter de cautionner ces méthodes. Elle paraît encore très humaine, la gamine. Ressentir la violence de cette soirée de manière personnelle. Être capable d’empathie avec les gosses terrifiés et mutilés. Ha, Bambina, tu apprendras vite que ce n’est pas ce qui est attendu de toi. L’italienne n’a aucune illusion sur ses propres motivations et elles n’ont rien à voir avec le crédo officiel. Alors si elle doit se prendre un blame pour etre rester en arrière seule, pour avoir pris la décision de retrouver une poignée de civils égarés -un de ses amis dans le lot- dont les organisateurs de la course peuvent très bien se charger maintenant que la Meute est détruite, elle n’en a strictement rien à foutre. Ils l’ont supplié de revenir après la débâcle d’Octobre 2019, supplié de reprendre la tête d’une équipe pour éclaircir les rangs des Cess violents en roues libres. Ce qu’elle fait, avec brio. Mais avec une indépendance d’esprit qui n’est guère appréciée. Wayne n’a pas bronché en comprenant que Medea n’avait pas l’intention de les rejoindre immédiatement. Il commence à s’habituer au caractère particulier de sa chef d’équipe.
Décision qu’elle ne regrette pas une seconde en débouchant dans la minuscule trouée entre les arbres. Les grondements sauvages rebondissent sur les troncs, des piaillements aigus qui lui éraflent les nerfs, à manière d’ongles sur un tableau noir. La silhouette blonde se détache mal dans la profondeur de la nuit seulement déchirée par le faisceau de sa lampe et de celle de l’ancien militaire dont la présence s’imprime à peine. Assez cependant pour saisir qu’il est en pleine lutte brutale avec un garou de genre non identifié. Non lupin. Première erreur. Permettre à ses affects pour Tyler de prendre le pas sur une analyse froide de la situation. Combien de temps peut-il tenir avant de subir une morsure qui va foutre en l’air le reste de sa vie? Elle ne perdra pas une seconde après un très bref avertissement. La force d’un Thérianthrope, acculé qui plus est, n’est pas un détail.
La fine chaîne d’argent fend l’espace qui les sépare et Medea a déjà levé son arme, prête à lâcher une rafale de munitions non argentées. Pas l’intention de tuer dans un premier temps un second groupe de Garou qui se retrouve pris en cisaille entre les mâchoires des lycanthropes et celles de la Nrd. Pas sans un minimum d'explications. Tout en prenant des mesures préemptives pour éviter toute autre contamination cette nuit. Le grésillement de son oreillette. Le timbre inquiet de la jeune agente. Pour l'instant, l’italienne ne répond pas, ferme la transmission d’une pression furtive. L’animal qui se tord de douleur sous Tyler est bien la réaction attendue. L’envolée de souffrance du détective et la bordée d’insultes qui franchit ses lèvres, beaucoup moins. Le bracelet d’argent n’est pas une chaîne de moto acérée et n’est pas taillée en lame de rasoirs. Certes, il peut ressentir une certaine cinglée, mais rien, rien qui ne justifie une réaction aussi intense et la douleur sous-jacente. Santa Merda. Au lieu de de relâcher l’animal enragé, il se jette dans une nouvelle lutte pour le contraindre. Plus encore, il forme un rempart, un bouclier de son propre dos. Pour ceux qui connaissent la nature particulièrement altruiste de Tyler, cette action achève de former un puzzle éloquent. Le regard de Medea s’est durci et son ventre se crispe de manière assassine mais son index s’éloigne de la gâchette. Le militaire se matérialise avec une vivacité que sa taille massive ne devrait pas lui permettre pour se placer en protection du détective et de la Bête. Au moins elle sait pourquoi il n’a pas craint de laisser le loup qui le menaçait s’acharner sur son bras lui permettant de lui défoncer la cervelle la seconde suivante. Non humain. Aucun d'eux et certainement pas celui avec qui elle collabore depuis plusieurs mois maintenant. Ca l'atteint plus qu’elle ne l’aurait cru. A un niveau personnel qui n’a rien à voir avec sa fonction gouvernementale.
Mais qu’est ce que foutait Tyler, qu’est ce qu’un autre groupe de Thérianthropes foutait en plein milieu d’une opération de la NRD?! Pas le moment. Il lui est impossible de baisser complètement son arme au milieu de plusieurs garous dont la motivation lui est inconnue et le degré de menace lui hérisse la peau. Mais le ton torturé du gamin, ses injonctions à le laisser gérer l’Animal sous lui sont suffisant pour qu’elle fasse un pas en arrière. Hors de question de leur tourner le dos. -Il reste encore un loup blessé. -Peu probable que l’individu se risque à les attaquer. Au moins, ils le savent. -Tu me devras des explications. -Polaire. Pas maintenant. Pas alors qu’elle a pris la décision de le laisser se débrouiller pour la fin de la nuit. Rester est risquer une nouvelle escalade dont elle ne peut être certaine de contenir les conséquences. Ras le bol pour la soirée. Non sono interessato.
Elle appuie sur son oreillette alors qu’elle continue de reculer et de s’éloigner. - Weiss, Comucci. Fausse alerte. Le groupe en question a été récupéré par une équipe de paramédics, ils vont rejoindre le second parking, un des membres a sa voiture sur place. Je te retrouve. -Le timbre est posé, clair, parfaitement en contrôle. Elle vient à la fois de mentir à la Nrd en taisant la présence d’une autre faction de Cess tout en les protégeant des attentions indésirables du gouvernement. Le protégeant surtout. Probablement une erreur de plus, ce besoin qui ne la quitte jamais tout à fait de détourner l’intérêt officiel du gouvernement des Cess dont les activités criminelles ne sont pas avérées. Elle a été poignardée dans le dos autant par Carlisle que par ses collègues de New-York. Elle ne le fait que pour Tyler, malgré le sentiment irrationnel de trahison qui lui bouffe les entrailles. A quel point il n’a rien trouvé sur Carlisle parce qu’ils sont tous les deux non humains? Ciao dolce paranoia
La question du drone flotte dans ses pensées, de manière totalement secondaire alors qu’elle trace droit à travers le bois, après avoir activé sa balise de positionnement GPS et s’orientant directement vers celle de Selma. -Je suis à moins de cinq minutes de ta position. -si tout va bien, dans quinze minutes, elles sont ensembles sur le parking et pourront enfin rentrer. Et fumer une cigarette. Et boire une bouteille de vin. Et s’occuper du rapport de l’opération. Non, elle n’a pas rangé son arme de poing bien que la chaîne ait retrouvé sa place autour de son poignet. Restant malgré tout en haute vigilance. |
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Tout est sous contrôle. Quatre mots usés. Je les avais entendus trop souvent. Nous les avions avalés ad nauseam en Afghanistan. La NRD nous avait étouffé avec en Octobre 2019. Nous les avions remâchés encore une fois au dernier briefing de cette opération en forêt, ce fiasco à venir. Je la connaissais par cœur, cette rengaine. On la ressortait comme une jolie bâche pour recouvrir un tas de cadavres. Ceux de camarades aux visages carbonisés par des barbus récitant des formules magiques. Ceux des civils devenus des cannibales errant un soir d’Halloween. Ceux des étudiants charcutés par des loups géants lors d’une randonnée banale.
Mais, tout est sous contrôle, toujours. Sans rire. Ma naïveté était morte, voilà des années de cela. Je l’avais remplacé par des mesures plus utiles, des armes et des précautions doubles, voire triples.
« Ouais, tout est sous contrôle, » ai-je marmonné en sortant le fusil à pompe de son étui. Le métal de son canon a brillé d’un éclat menaçant sous la lumière de la lune.
Je me suis délestée de la veste trop serrée de Comucci, l’ai lancé dans le coffre et passé la lanière de l’arme lourde sur mon épaule. Le froid du métal sur ma peau nue m’a arraché un frisson. J’ai senti le poids de regards scrutateurs dans mon dos, tandis que des murmures inquiets se sont élevés autour de moi. Je les ai ignorés. J’avais encore trop à faire. C’était pour ces moments-là que j’avais choisi ce boulot, lorsque mes propres décisions étaient capables de faire une différence sur le terrain, entre la vie et la mort de gens simples, d’innocents parfois, non pour respecter un protocole cynique.
T’avais raison, ils peuvent te briser, mais pas ta promesse. Mon serment avait tenu des années. Celui-ci tenait encore aujourd’hui, plus fort que jamais, dans cette ville devenue champ de bataille. C’était têtu de ma part, sans doute. Vain, peut-être. Mais comment aurais-je pu rester les bras ballants ? Comment aurais-je pu dormir la nuit, si nul ne brandissait la torche pour repousser les ténèbres ?
Je me demande si tu dors la nuit Deva, ai-je pensé en saisissant ensuite le MK13. J’ai fermé le coffre dans un claquement sec. Le froid nocturne a décoré mes bras exposés de frissons, alors qu’un vent soudain a balayé la clairière hébergeant le parking. Des arômes de pins et de terreaux ont piqueté l’air déjà alourdi d’odeurs de sueur, de sang et d’autres fluides humains. J’ai soupiré en tâchant de me calmer. Tout mon corps était tendu comme un câble prêt à rompre et, malgré la brise fraiche qui s’éveillait, je n’avais pas froid, car une fièvre étrange m’irradiait de la tête aux pieds. La voix de la jeune femme m’a tiré de ma rêverie. J’ai tourné vivement la tête vers elle, qui se tenait désormais à côté de moi, dans son chandail imbibé de sang puant, le jean déchiré et le regard fou. Même ses cheveux étaient un méli-mélo de terre, de gravier et de liquide collé ; tout son être, depuis ses yeux brillants de fièvre jusqu’à sa posture chancelante, irradiait l’état de choc. Machinalement, j’ai levé la main pour lui intimer de se calmer mais, bien entendu, ça n’a servi à rien.
« S’il vous plait… » ai-je tenté, tandis que ma patience s’effritait.
Prévisible. L’acte d’héroïsme inconsidéré suivant le traumatisme. Le last stand à l’américaine. Je lui ai souri doucement, sans rien ajouter, sans même chercher à la contredire. Cela n’aurait servi à rien non plus. J’ai simplement déposé en silence le MK13 derrière moi, adossé à la carrosserie de la Jeep, tandis qu’elle continuait de débiter ses justifications. Elle s’était convaincue elle-même. Une héroïne en haillons avec son pistolet tremblotant, parée à se jeter dans l’obscurité de la forêt. J’ai fouillé mon sac et sorti des menottes. Mon quota de patience était épuisé.
« Écoutez, c’est très courageux de votre part, je sais que vous vous inquiétez pour votre ami, etc., etc. Mais c’est non. Hors de question. Maintenant, je vous propose de vous calmer, asseyez-vous dans la voiture et laissez-nous gérer la situation, d’accord ? »
J’ai essayé d’afficher un sourire convaincant. Je ne me serai pas convaincue moi-même. Une tension trop vive saturait tout mon corps, une frustration semblable à la sienne, et tout ce qui m’importait à présent, c’était de filer dans la forêt. Vider un chargeur dans le dernier loup. Ramener l’italienne par la peau des fesses. M’occuper des survivants et manger le steak frites le plus gras de la ville.
J’ai entendu mon oreillette s’animer. Électrochoc. Je l’ai pressé contre mon oreille.
« Une seconde, restez-là, » ai-je intimé à la jeune femme, en tenant les menottes du bout des doigts comme une menace. Ne m’oblige pas à te courir après et à t’enfermer, ai-je complété à part moi.
La voix de Comucci s’est fait entendre. Je me suis immobilisée. Je suis restée un long moment ainsi, le poing sur la hanche et l’index sur l’appareil, à fixer l’orée de la forêt. J’ai cru discerner des formes se mouvoir à la périphérie de la lumière des torches, mais elles se révélèrent n’être qu’un sursaut de mon imagination et des éclats de rage pulsant entre mes tempes. J’ai senti une tempête s’éveiller à l’intérieur de mon crâne tandis que ma collègue débitait à son tour une explication bancale.
Je n’ai rien dit durant un bon moment. Un silence. Une colère froide.
« Weiss, reçu. » Un blanc. J’ai cherché mes mots. Je les ai trouvés sans parvenir à me débarrasser des intonations cassantes dans ma voix.
« Elle tombe à pic cette seconde équipe, tant mieux, » ai-je grincé en ravalant le fond de ma pensée. « Bien reçu. On est rassemblés sur le parking, on termine l’évacuation des civils, terminé. »
J’ai coupé la communication. Une autre équipe, équipés et armés, en pleine forêt, la nuit, et sans que je sois au courant, ai-je récapitulé, le poing serré, la gorge nouée. Fous-toi de ma gueule.
J’ai fixé le vide froid et sombre à l’orée de bois. Un court instant, toutes les voix autour de moi se sont tues, ne laissant que le battement sourd dans mon crâne. Je me suis sentie doublement trahi et seule. Mes SEAL me manquaient. La NRD n’avait rien de cette esprit de camaraderie, de cette vive cohésion de groupe, et Comucci venait de me le rappeler une fois encore. Les secrets, les coups bas, et la carrière importaient plus que tout, même dans le feu du combat. Au temps pour moi. J’étais seule, point final. J’ai soupiré. Seule la sécurité des civils m’importait à présent, et je me suis forcée à laisser couler ce mensonge, à le remiser bien au fond de moi. C’était amer, comme tous les crachats dans la bouche que ma hiérarchie m’avait déjà lancés. Je me suis retournée vers l’héroïne du jour, qui rassemblait davantage à une épouvantail sur le point de se casser la figure.
« Une autre agent s’est occupée d’évacuer les autres participants. Ils sont déjà pris en charge, » lui ai-je dit en rangeant les menottes et en récupérant le fusil de précision. « Plus besoin d’aller crapahuter dans les bois. »
Je l’ai détaillé des pieds à la tête, à la recherche d’une blessure. Je n’ai rien vu d’apparent, seulement des tremblements et un regard fiévreux, drogué à l’adrénaline. Je lui ai adressé un sourire forcé. Je me suis appuyée à mon tour sur le coffre fermé, et jeté un regard circulaire aux alentours. La petite foule se pressait autour des véhicules comme des phalènes attirés par la lumière et, au beau milieu, Wayne s’agitait pour conseiller, rassurer et venir en aide au mieux. Le vent m’a rapporté les mêmes odeurs acres de peur et d’hémoglobine, au milieu des parfums boisés.
Ça puait comme des regrets. Je me suis raclée la gorge.
« Je vais aller les aider. Si tu veux vraiment aider toi aussi, on doit s’occuper des blessés et rassurer les personnes en panique avant qu’ils ne fassent des conneries. C’est plus difficile que d’appuyer sur une gâchette. »
Mes armes m’ont paru terriblement lourdes. Je me suis redressée en embrassant les lieux du regard, avec ces silhouettes éperdues, errant dans cette confusion surréaliste qui suivait toujours les grandes catastrophes. Certaines vies avaient été foutues en l’air ce soir. Par nous.
Tout est sous contrôle, ouais. Je me suis décidée à aller les aider quand même.
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En un mot : Mésadaptée
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Thème : Irq 0 Systeme Clock - MASTER BOOT RECORD
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| La mâchoire de Dana se serra. Elle refusa obstinément de s’assoir dans la voiture comme une pauvre petite chose sous le choc. Un truc fragile qui allait se briser dans les secondes qui suivent. La geekette ouvrit la bouche, pas pour s’obstiner, mais pour lui souligner que s’ils géraient, c’était quand même un beau carnage et qu’elle n’était décidément pas convaincante. Par chance, Weiss la coupa dans son élan, la menaçant du bout du doigt balançant les menottes prêtes à retrouver ses poignets si elle ne respectait pas la demande du NRD. Une moue, elle croisa les bras collants d’hémoglobine qui séchait lentement sur sa poitrine et observa les survivants sur le parking.
Quand l’agent revient avec les «bonnes nouvelles», Dana secoue la tête de gauche à droite. Elle n’avait pas envie d’aller faire une balade de plaisance dans la forêt, mais bien d’aller tirer quelques balles aux dégénérés lupins qui avaient essayé de la kidnapper et pas de la bouffer. Retrouver ce bordel de drone qui les observaient que Medea avait abattu. S’assurer que Tyler, son sexy et mystérieux client habitué de l’ArtSpace soit en un morceau.
L’adrénaline dans son sang la faisait bouillonner. Pas envie de jouer les infirmières quand elle s’avait qu’elle pouvait faire mieux ! Tellement mieux. Et pourtant, tout le monde la sous-estimait. Toujours. Qu’est-ce qu’une adulte frêle aux grosses lunettes pouvait bien faire pour le bien commun ?
SE TAIRE ET FAIRE JOLIE ?
- Dites à votre équipe de ne pas oublier le drone. Dans la forêt. Medea lui a tiré dessus. Il ne devrait pas être très loin d’où ils ont essayé de m’emmener.
Puis elle tourna les talons en boitant sur sa cheville de plus en plus endolorie pour retourner rejoindre Trung paniqué. Ses blessures commençaient à lui faire de plus en plus mal. La brulure autour de sa gorge par le textile, les écorchures de la nature sur son passage trainé allaient demander quelques soins, mais rien d’intolérable; Elle avait connu pire. Une fois aux côtés de son rencard angoissé, elle le força à s’assoir sur le butoir de parking le plus proche. Une fois fait, il essaya encore de s’assurer qu’elle était en un morceau. Il inspecta d’un œil inquiet les marques sur son cou puis ses genoux sales et éraflés. Elle vint s’assoir à côté de lui.
- Ça va aller. lui répète-t-elle avec un sourire qui se voulait rassurant. Elle lui tapota le dessus de la main en ajoutant : Je ne pense pas par contre que je vais pouvoir rentrer avec toi. Je vais avoir besoin de points de sutures et de pansements. Si elle osait, elle demanderait à Trung de la déposer chez le docteur Calloway. Il la soignerait sans jacasser ou en ne faisant pas tout un cas de la cause de ses blessures. Là elle aura à se taper les ambulanciers débordés, l’attente à l’hôpital, les infirmières inquiètes, les drogues et autres machins pour s’assurer qu’elle n’est rien chopée… Et tu as intérêt à voir un doc pour cette commotion. Il ne t’a pas raté, dans la forêt. D’ailleurs, il est où …
Dana se retourna de gauche et s’étira le cou pour vérifier si elle avait un visuel sur le vieux timbré. Quand elle se retourna vers la droite, elle sursauta en l’apercevant à un pas seulement, accroupie vers eux, un grand sourire et le regard vitreux. Sa femme exténuée attendait assise sur le pare-chocs d’une voiture juste devant eux. Par réflexe, la geekette se recule, s’approchant de Trung espérant secrètement qu’il se prenne encore la prochaine rage d’Arnold.
«La lune est pleine. Du sang. Le sang c’est la vie. Divin nectar. C’est toi l’élue. L’élue.» Chuchote-t-il sur un ton amusé, comme s’il y chantonnait une balade apprise par cœur.
Puis d’un bond, comme un crapaud énergique, il s’approche de Dana et lui coince le menton dans sa main frêle et osseuse. Sa poigne est énergique et agitée contre son visage. Son haleine fétide. Le râle de sa respiration rapide la dégoute. Elle tente de se dégager d’un mouvement de la tête, mais il l’a tien fermement en place. Il sourit encore et murmure sans qu’elle comprenne quoi que ce soit. Il termine par un culminant «L’ééééluuuueee». Vif et nerveux, il entre encore plus dans sa bulle et lèche de bas en haut, le visage couvert de sang de garou de la propriétaire de l’artSpace à son pire rencard du monde.
- Bordel ! Arrête ça ! Elle essaie de le repousser, mais il agrippe sa main qu’il parcoure de sa langue râpeuse, léchant les traces de sang comme le meilleur des nectars.
«La vérité ! La vérité sous la lune dans le sang portée par l’élue !» Puis il s’interrompt d’un rire démoniaque avant que Trung sorte de son état de choc pour lui porter secours une seconde fois, mais avec beaucoup moins d’énergie.
- Allez Arnold. C’est bon. Tu as assez fait peur à tout le monde. Va prendre une petite pose.
Puis il se relève avec le débile, va le porter à sa femme qui l’installer mollement dans la voiture et verrouille les portes-derrières eux, en attendant les secours.
—Half Life So if this is the last night, and you're feelin' hollow. I'll give you my half life, so you'll see tomorrow. |
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