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come un pesce nel deserto ~ Ciàran~

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Sugar Mommy, la randonnée c'est ma vie (et mes collines ne demandent qu'à être explorées)
Medea Comucci
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Sugar Mommy, la randonnée c'est ma vie (et mes collines ne demandent qu'à être explorées)
I will stop at Nothing

En un mot : Humaine. Profiler pour le FBI et consultante pour la NRD
Qui es-tu ? : A cinquante ans, je rassemble les bris de ma carrière explosée dix ans plus tot. Travailleuse acharnée, animée par un désir de vengeance qui me couple le souffle. Je ne m'arrêterais que lorsque ma Némésis sera morte ou sous les verrous. En parallèle, à la tête d'une cellule spéciale, je suis chargée d'incarcérer les CESS qui s'imaginent au dessus des Lois.
Facultés : J'attire les ennuis. Très facilement. Et souvent, je vais à leur rencontre.
Thème : https://www.youtube.com/watch?v=EUY2kJE0AZE
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Pseudo : Mea
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Mar 13 Juin - 9:16 (#)

8 décembre 2021, 7h du matin.

Medea arpente la salle de conférence qu’elle a réquisitionné, avec l’accord de Barrois, pour faire le point avec son collègue sur l’affaire brûlante qui l’a arraché à ses dossiers en cours. Wayne ne devrait pas tarder non plus, Duncan finit de boucler sa dernière enquête. Sur trois grands écrans, elle a projeté les photos prises dans sa maison. SA maison. Elle doit fermer le poing pour contrôler le tressaillement qui anime soudainement sa main gauche. Un mélange étroit de rage et d’angoisse dont elle ne parvient pas à se débarrasser totalement. Cela ne fait que 48h qu’elle a appelé en Wayne en découvrant son système de sécurité piraté et son intérieur dévasté. Envahi. Taggé. Parfois, les rouages de l'administration tournent vite. Surtout quand les menaces se précisent et viennent de plusieurs fronts. Une copie de l’analyse de la peinture noire de l’inscription sur son mur attend sur un des bureaux. Tout comme celle qui a marqué le pelage de l’animal dont le corps a été autopsié. Elle en grince des dents.

La voix de Wayne d’un calme absolu, son injonction à attendre du renfort, lui en particulier, avant de pénétrer dans la villa quand ils ont réalisé que le suspect était peut-être encore sur place. Bien sûr qu’elle n’a pas attendu. Pour une fois, elle avait quitté tôt. Avant 18h. Ce début de décembre est éreintant. Un pic d’appel pour reporter une vague d’agressions sans précédent. Des attaques ciblant tant les Cess que les Anti-Cess, laissant les services de la Nrd noyés sous l’afflux des plaintes à gérer. Sans compter le malaise qui ne l’avait pas quitté depuis le début de cette journée à l’atmosphère grisâtre. Un sentiment de mauvais augure qui  brisait sa concentration.

Un verre de vin, une cigarette, pourquoi pas une salade sur le patio le temps d’abandonner derrière elle le stress de la journée. Peut-être voir si Kaidan était d’humeur à passer la nuit en sa compagnie. Programme de détente qui avait rapidement volé en éclat.

Impossible de s’attarder longuement sur l’état de son salon. C’était à l’étage qu’il fallait grimper. Son collègue avait cessé de lui conseiller d’attendre pour prévenir Barrois du danger latent. Un pincement douloureux en constatant qu’un tableau appartenant à sa mère avait été lacéré par des griffes puissantes. L’odeur de ses flacons de parfums empuantissant les couloirs. Son bras bandé l’élance,  souvenir très concret de ses tentatives infructueuses pour maîtriser l'animal de belle taille qui continuait de tout détruire dans sa chambre. Sa chambre! L’un des seuls espaces vraiment investi de la villa. L’écho de la balle qui lui a traversé le poitrail pour ouvrir son cou en deux. Le flot de sang. Trop rouge. Trop chaud. Trop vivant. Après cela, la situation lui a échappé. Les diverses équipes qui ont déferlé chez elle. Prélevé des fibres, des échantillons. Photographié chaque pièce abîmée. Le cadavre du canidé emporté. Le service It a récupéré le disque dur contenant les bandes des caméras de surveillance ainsi que les derniers rapports. Kaidan n'apparaitra pas dessus, elle ne prend pas de risques dans ce domaine. Avec qui elle couche ne devrait pas avoir d'influence, mais ils savent tous les deux que les répercussions seraient trop grandes. Medea ne croit pas à une réponse de l'informatique sur la manière dont sa sécurité a été désactivé. L’inscription sur le mur.  Elle a cru que c’était un coup du vampire israélien avant de la voir. De l’Ange chaotique. Mais les liens avec les thérianthropes, avec les Lycans sont trop grands.

Sauf que ça ne colle pas. Du moins, ça ne colle pas avec son Obsession. Pourquoi aurait-il choisi un mode d’attaque aussi alambiqué? Pourquoi ne pas avoir choisi une attaque frontale? Sans compter des éléments arcanistes qui ne correspondent pas à son caractère. Le lendemain, les choses se sont encore compliquées. Brouillant les pistes avec le rapport de son collègue et la violence des actes commises sur sa propriété.  Rapprochant les deux affaires avec ses similitudes troublantes. Les agrandissements défilent sous ses yeux. Sans qu’une fulgurance ne lui vienne. Son téléphone vibre et elle décroche l’appel vidéo, prenant le temps d’allumer une cigarette et de se poster  à demi assise sur l’étroit rebord de la fenêtre.

-Ciao Vitto. Tu appelles tôt.
-T’as une sale gueule, sorellina.

Effectivement. Ce matin, elle ressent son âge. Elle fait son âge. Le maquillage ne peut dissimuler la profondeur de ses cernes, les traits tirés de son visage. Meme son elegant tailleur pantalon, sa chemuise blanche à fine rayures noires sur lequel elle a passé un veston sans manche, assortie d’une paire d’escarpin blanc à talons hauts ne suffisent pas à faire illusion.
-Commence comme ça, je raccroche direct. J’ai eu des journées de merde, j’ai pas besoin que mon frêre vienne me faire chier. -Un temps de silence. -Même si c’est mon frère préféré.
-Calmati, sto scherzando
(je plaisante). Tu peux prendre quelques jours en décembre ? On voulait venir te voir avec les jumeaux et Ae..
-Non. C’est pas le moment.

Cette fois, c’est Vittorio qui laisse passer quelques secondes d’un silence pincé.
-Ton enthousiasme à vouloir passer du temps avec tes neveux et ta…
A nouveau, Medea le coupe, non sans un soupir las.
-C’est pas une excuse foireuse. C’est vraiment pas le moment. Il y a une recrudescence de violence depuis le début du mois. Je suis débordée de boulot et ma maison a été vandalisée avant-hier. C’est trop dangereux.
-Tu as pris une chambre dans quel hôtel? Je te rejoins dans 72h, le temps de décaler les rendez vous les plus urgents de la clinique. Commence à protester, et je viens avec Deo et Felice. Tu crois que c’est Lui?
-Pas Felice! La dernière fois, il a failli se faire buter par une vampire! Pas avec Amadeo non plus. Ni toi. Qu’est ce que tu comprends pas quand je te dis que c’est dangereux?! Y a un malade qui s’amuse à planter des têtes d’animaux crevés avec ma photo et celles de nos collègues dans la bagnole d’un autre agent. Et toi, tu veux débarquer? T’es médecin, je te rappelle.

-Sai benissimo chi sono. Chi siamo. (tu sais très bien qui je suis. Qui nous sommes. ) Quel hôtel? -Le ton de voix de son frère a pris une nuance trop basse. Synonyme de son humeur ombrageuse. La fratrie a trop d’éléments en commun au goût de l’agente et certainement celui d’un caractère borné.  Medea finit par céder et aspire une grande bouffée, se préparant mentalement à l’explosion qui va suivre.
-Je suis restée chez moi. Mais ça va…
S’ensuit une volée de juron dans un italien presque impossible à suivre et qui manque de lui détruire les tympans.
-Idiota! Sei completamente ignaro! Non hai niente nel cranio! (Espèce d'idiote! T'es complètement inconsciente! T'as rien dans le crâne! ). Je te rejoins dès que possible. Pas besoin de venir me chercher à l’aéroport.
-Vittorio! Je veux pas que tu viennes à Shreveport en ce moment! Je te laisse, mon collègue arrive.


Sans cérémonie, l’italienne raccroche au nez de son aîné (de dix-huit mois) avant de se tourner vers la porte qui commence à pivoter. Il y a bien une interdiction de fumer dans tous les locaux de la Nrd, mais ce n’est pas cela qui empêchera la profiler d’en allumer une seconde dans la foulée. Sachant que les heures à venir seront longues, pénibles et intenses. Dans son dos, les détails de sa maison défilent, bientôt rejoints par les clichés qu’il va ajouter de ses propres découvertes.
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Cannot a Beast be tamed
Ciàran Moore
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En un mot : Jeune loup-garou instable qui déteste sa nature. Enjoy.
Qui es-tu ? : Né à Belfast, a quitté l'Irlande avec son frère suite à la possession de leur père, le meurtre de leur mère et la disparition de leur sœur en 2007. Est devenu flic en 2010, puis a rejoint le PASUA en 2012. Mordu par son jumeau à l'automne 2021, transformé en lycan.
Facultés : Ceux d'un loup-garou tout juste mordu
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Mar 13 Juin - 17:47 (#)

C'est le pire moment possible...

Si j'avais pu, j'aurais prolongé mon absence au boulot, pour gérer ma vie privée devenue complètement chaotique avec le retour dans ma vie d'Aodh. Et les nombreux et terrifiants changements que cela a impliqué... Nous voilà tous les deux basculés de l'autre côté de la barrière, du côté de ces créatures monstrueuses que nous avons décidé de combattre, chacun à notre façon. Et maintenant ? On dirait que le destin s'est bien fichu de nous, ou que le karma existe vraiment. Pour avoir transformé Aodh en ce qu'il hait. Pour m'avoir puni de m'être acharné à le retrouver alors qu'il voulait juste disparaître. Avant ma pleine lune, je n'avais pas saisi pourquoi mon frère était autant sur les nerfs, aussi violent. Maintenant... Maintenant que l'animal s'est réveillé et a élu domicile en mon âme, je ne comprends que trop ses sautes d'humeur et sa peur de la nuit... Des nuits où la Bête se fait plus présent,e plus pressante ausis, avec l'envie folle de se dégourdir les pattes. Une envie que je réprime comme je peux, ne pouvant pas la laisser sortir aussi facilement. Je ne suis plus vraiment maître de mes émotions et j'ai l'impression de replonger 20 ans en arrière, quand j'étais aussi colérique qu'arrogant... Des traits de caractère atténués avec le temps, l'âge et les épreuves. Mais là,c 'est bien pire alors que ces émotions ne semblent pas tout à fait être les miennes de surcroît.

Pourtant, ne pas reprendre le boulot aurait été suspect après des années à être assidu, voire trop zélé... Il a bien fallu reprendre un rythme, même si je me montre plus taciturne que d'ordinaire, limitant les interactions sociales pour ne pas commettre de bourdes. Le loup a affleuré à la surface quand j'ai découvert, après une nuit de cauchemars chaotiques et bien trop réels, la crainte de perdre mon frère chevillée au corps, ma voiture saccagée... Mais surtout, quand j'ai reconnu cette magie détestée, qui a réveillé des souvenirs douloureux, jamais réellement enfouis. Le vaudou... Cette magie de malheur qui a frappé notre famille et l'a détruite... Alarmé par cette découverte, je n'ai touché à rien, prenant en photo les dessins, les têtes ainsi exposées, avec les photos de mes collègues... Et ces crânes nous symbolisant Aodh et moi... Vérifiant que rien ne trahissait notre nouvelle nature maudite, j'ai averti mes supérieurs. Ce n'est pas que de ma vie dont il s'agit, ni celle de mon frère, mais également celles de Deva, Siméon, Kaidan et Medea.

D'eux tous, c'est vers Medea que je décide de me tourner. Parce que nous nous connaissons, nous apprécions... Et parce qu'il m'est arrivé depuis ma morsure de songer à discuter de cela avec elle, alors qu'elle saurait me conseiller sur la façon de continuer à travailler au sein du PASUA tout en étant loup-garou. C'est une femme de confiance et un bon agent. Je n'ai pas de raisons de douter d'elle et elle n'en a aucune de me trahir sur ce sujet, au vu des rumeurs qui courent à son sujet et des casseroles qu'elle peut traîner derrière elle malgré ses compétences. Et Medea a également été victime de vandalisme. Voilà pourquoi je me retrouve à franchir la porte de la salle de conférence où nous nous sommes donnés rendez-vous pour faire le point sur ces sinistres affaires. Il se pourrait même que nous n'ayons pas été les seules victimes de ces menaces.

J'ai pris le temps de faire des recherches en attendant, pour venir avec des pistes et des faits et faciliter notre travail. Et mieux valait faire ces recherches sur le vaudou seul, qu'en sa présence, tant cela a réveillé de mauvais souvenirs en moi et a failli me faire basculer. Je suis un peu plus calme, bien qu'inquiet... Je ne crois pas aux coïncidences. Quelqu'un sait-il ce qu'ils nous est arrivé en Irlande ? Est-ce une mise en garde, une menace ? Une vengeance nous concernant, ou bien le moyen de faire une pierre deux coups en faisant aussi tomber le PASUA ? Trop de questions qui se bousculent. Et je suis convaincu que les animaux choisis ne l'ont pas été par hasard. Rien ne l'est alors que tout le tableau n'est que symboles à déchiffrer. Medea aura peut-être un avis plus objectif sur tout cela.

Quand je pénètre dans la salle, c'est l'odeur de cigarette qui m'agresse les narines qui me saisit en premier. Avant de voir la superbe femme qui m'attend et la porte à ses lèvres. Ah... j'avais oublié ces odeurs trop fortes. Ecoeurantes. Qui ne m'ont jamais gêné jusqu'à maintenant, donc... je vais devoir faire avec. « Bonjour, Medea. » Nous sommes seuls, pas besoin de s'encombrer de convenances. Je pose le dossier et prends connaissance du sien, en fronçant des sourcils... Et surtout, je pâlis quelque peu en voyant l'inscription sur le mur de sa chambre vandalisée...

Non... Cela ne peut pas être une coïncidence...

Je l'observe quelques instants, avant de demander d'une voix neutre : « Même si le dossier est très complet.. Tu peux me raconter toute l'histoire ? » Un rapport est factuel. Là, nous sommes entre collègues, entre amis, et les impressions ont toute leur place et sont toute aussi importantes pour tenter de découvrir la vérité.
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Mer 14 Juin - 21:46 (#)

L’arrivée du séduisant irlandais est le prétexte parfait pour raccrocher au nez de son frère. Qui la rappelle immédiatement si elle en croit les vibrations de son téléphone qu’elle vient de poser sur la table, sans qu’elle ne lui accorde un regard. Elle s’occupera de Vittorio plus tard, son frère n’est pas l’urgence. Elle apprécie que son cadet ait accepté de venir au siège de la Nrd à une heure aussi matinale, mais Medea a besoin de lancer toutes ses forces dans ces deux affaires.  Elle n’a eu qu’un résumé très succinct de la part de Barrois la veille sur le vandalisme dont il a été victime, ainsi que la précision qu’elle était directement menacée, de même que d’autres agents de l’Organisation. “tu auras tous les détails demain, Moore te fera un topo, va te coucher, tu es épuisée”. Il n’avait pas tort. Mais le sommeil n’a été qu’un pâle reflet sans réparation, confrontée au chien loup dès qu’elle fermait les yeux. A ce sentiment acide d'impuissance et de vulnérabilité.

Il y a une certaine ironie à ce que l’irlandais rejoignent les rangs du Pasua l’année où sa propre carrière explose en vol de manière spectaculaire. Ils ont collaboré ensemble sur trois affaires qui les ont vu tisser un solide lien de respect mutuel, chacun reconnaissant les qualités de l’autre. Sans compter qu’il n’est pas désagréable à regarder, loin de là. -Hello Ciaràn, merci d’avoir accepter de commencer aussitôt, je sais que tu viens plus tard au bureau généralement.

Pendant qu’il prend connaissance du dossier qu’elle a compulsé, elle prépare deux tasses de café, noir pour elle. Medea ignore les préférences de son collègue, il viendra le prendre lui-même si il le souhaite. Sinon elle n’a aucun doute qu’elle boira aussi la seconde dans peu de temps. -J’ai vu que tu as été pas mal malade, il y a quelques semaines. Si tu as besoin de plus de temps pour te remettre sur pied, ça ne me dérange pas de reprendre en main les deux affaires. Je peux gérer ça avec Wayne et Ducan ou demander de l’aide à Archos.

Le ton est sobre quand elle mentionne Kaidan. Les rumeurs après leurs retours de leur semaine de vacances/chaperon en mai ont longtemps couru les couloirs et Medea y a fait face avec un visage de pierre et une indifférence assumée. Barrois savait que ça se produirait. Elle ne doute pas une seconde que les plus sordides ont été alimentés par la cagna peroxydée et cokée qui sert de secrétaire au métamorphe. Heureusement, au bout de quelques semaines, voyant qu’aucun rapprochement ne s’était effectué entre les deux collègues, l’attention des agents trop curieux s’est détournée sur un autre scandale de machine à café. De ce qu’elle a pu observer, Ciaràn avait d’autres centres d'intérêts que de spéculer sur sa vie sexuelle. Ou alors il attend le moment pour en faire le cœur d’une plaisanterie dont il se réserve le droit. Possible aussi avec son caractère.

Pendant qu’il réfléchit à sa proposition, Medea vient s’appuyer à la table ronde, les paumes refermées sur le précieux breuvage amer. -Je suis arrivée chez moi sur le coup, de dix-huit heures trente, le six. J’habite une villa isolée dans Pinecrest et j’ai un service de sécurité extrêmement efficace. Le moniteur près de la porte ne m’affichait que du statique. C’est assez pour que je me méfie et j’ai contacté Wayne comme le veut le protocole. La porte était déverrouillée, sans traces d’effraction. Le salon surtout était entièrement saccagé, mes étagères renversées, du verre brisé et mon canapé éventré. Il y avait encore du bruit à l’étage. Le graffiti énorme -elle désigne la photo dans son dos. - peint sur le mur porteur du salon. A l'étage, il y avait encore des grondements et des aboiements furieux. Je suis montée, j’ai trouvé le chien-loup en train de finir le carnage de mon intérieur. Il m’a blessé quand j’ai essayé de l’immobiliser de manière non létal et j’ai dû me résoudre à l'abattre. Sur son pelage, répété en boucle, le Vévé  du Baron samedi. Je ne suis pas une spécialiste mais j’ai déjà commencé à compulser les différents symbolismes du Baron Samedi, ses attributs, son rôle dans la religion vaudou. Ce n’est pas mon domaine d’expertise mais ces premières recherches m’ont occupé.

Quelqu’un, résolument hostile, a pénétré chez elle. Relâché  un chien-Loup après l’avoir dopé à mort avec des psychotropes. Le liant au Baron Samedi,  le Maître des Morts et des cimetières, instrument de vengeances persécutés. Medea est bien plus secouée qu’elle ne peut l’admettre ou laisser paraître. Malgré ses traits fatigués, son visage est un masque composé et en contrôle. Cette violation, la seconde, de son espace intime remet en question sa capacité à se protéger. A créer un sanctuaire loin de la violence qu’elle côtoie jour après jour. Sans compter l’inscription. Trying to tame a Wolf, you get a Mad dog. Elle a eu le chien fou. Regrette d’avoir dû le tuer. Mais Le Wolf? Le Loup. Le loup n’est plus qu’un fantôme. Ho, elle a croisé récemment la route de la Meute mais rien qui justifie  une attaque aussi personnelle. Le Loup et le Vaudou? Le lien lui échappe. Il n’était pas intéressé par ce genre de pratique, il y a dix ans. Ses mains se portent à son cou et effleurent machinalement le pendentif imposant qui repose au creux de sa gorge. Supporté par une chaîne en argent, l’Onyx  taillée en larme est rehaussé d’un diamant. Il est serti dans une fine monture en argent ciselé. Evangeline a fait un travail fascinant.

-Il y a des liens qui m’échappent. Des connexions qui me manquent.  Rien dans mon travail de ces derniers mois n’a de raison de provoquer une attaque aussi bien orchestrée. Je n’ai pas traité de cas vaudou. C’est personnel, Cia. Ça pue l’attaque personnelle et la seule personne qui aurait des raisons d’agir directement contre moi, le vaudou… ça colle pas.  Est ce que tu peux me détailler ce qui t’es arrivé? Barrois a été très bref.

Peut être, peut être finira t elle par lui parler de cette impression pesante, de ce sentiment sournois qui avait envahi ses pensées ce jour là. Medea ne croit pas aux coïncidences et écoute ses intuitions aussi bien que les faits. -Y a un truc qui va pas à Shreveport. Les agressions, des deux côtés, sont de plus en plus nombreuses. Les tensions qui étaient redescendues entre les factions, c’est de pire en pire. Tu as vu le nombre de rapports depuis quelques jours? Ce ne sont pas des tapages nocturnes. On parle d’anti-cess massacrés et de Cess agressés brutalement . Si on reprend pas le contrôle, ca va flamber.
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Dim 18 Juin - 18:14 (#)

Je hausse les épaules quand la belle italienne me remercie d'être venu à cette heure. Le soucis est que la situation est très préoccupante, que je ne dors pas bien alors que ce foutu cauchemar me hante. Il était tellement réel que j'en viens à me demander si on ne m'a pas jeté un sort pour que je le vive de façon si intense, pour qu'il me prenne aux tripes si longuement. Les cernes sous mes yeux trahissent le manque de sommeil, voir le stress. Ce qui n'a rien d'étonnant au vu de mon boulot, j'ai déjà eu des périodes de stress intense. Mais là... Medea est à mille lieues de se douter de la cause de ma fatigue importante. J'ai cependant une excuse toute trouvée. « Outre le fait que l'affaire ne peut pas vraiment attendre au vu des éléments préoccupants, je dors mal en ce moment, je suis aussi bien à m'occuper au boulot. » Ce n'est là que la stricte vérité. Je ne passe pas davantage de temps en blabla inutile et regarde le dossier que me présente Medea. Je me saisi du café avec reconnaissance. On n'a jamais assez de café, surtout alors que la caféine à l'intérieur ne me fait pas vraiment d'effet, malheureusement. « Merci. » Je relève cependant la tête vers elle quand elle évoque mon absence récente. Très peu habituelle chez moi. Entre le congé pour trouver Aodh et la petite rallonge pour maladie, le temps de retomber sur mes pattes, j'ai été plus absent en un mois qu'en 10 ans. Bon, j'exagère, mais l'idée est là. J'ai un sourire un peu ironique... Il me faudrait un temps que je ne peux pas m'octroyer de toute façon alors... « Ne t'inquiète pas pour moi. Et j'ai besoin de suivre cette affaire personnellement. » Parce que c'est ma voiture qui a été vandalisée. Et mon frère visé, en plus de mes collègues. Autant dire que je suis incapable de laisser cela entre les mains de quelqu'un d'autre.

Je relève un sourcil à la mention d'Archos cependant. Je n'ignore pas les rumeurs qui courent sur elle et lui, mais ce ne sont pas mes affaires. Et tant qu'elle fait bien son boulot... Cependant, je dois admettre ne jamais avoir réellement chercher à savoir comment bossait le métamorphe. J'essaie de limiter ma fréquentation des CESS. Bon, autant dire que maintenant, je suis bien ridicule avec ce principe, en en faisant maintenant partie. Au moins, Medea pourrait comprendre si je lui en parlais... Mais ce n'est pas vraiment le moment, pas quand des choses aussi graves se doivent de retenir notre attention.

J'écoute alors attentivement le récit de Medea, tout en feuilletant le rapport et les photos qui le parsèment, afin de faire concorder ses dires et les faits et mieux visualiser la scène. Tout cela est étrange. Comment y a-t-il pu avoir effraction avec un système de sécurité aussi efficace ? Me concernant encore, c'est relativement facile, même si cela me glace le sang de savoir que quelqu'un sait mon passé, avec autant de détails. Ce n'est pas quelque chose dont je me vante et Aodh non plus. Nous avons laissé le passé derrière nous et les problèmes avec. J'ai un frisson en voyant l'inscription. Cela ne peut pas être une coïncidence... Mais qui peut savoir ? Ou bien suis-je totalement paranoïaque en me pensant ainsi ciblé et affiché auprès de ma collègue ? Mais le chien loup enragé... Cette évocation d'un loup à apprivoiser... Je prends une gorgée de café pour me donner une contenance... Avant de soupirer lourdement et me passer une main dans les cheveux en entendant parler du Baron Samedi.

Et pour moi Papa Legba... Dans quoi est-ce qu'on est en train de nous attirer ? Un piège ? Je n'ose imaginer que cela soit une vengeance... pas après toutes ces années, pas quand nous avons changé de pays... pourquoi maintenant ? Et pourquoi aller impliquer mes collègues quand cela ne concerne que mon frère et moi ? Non, je dois essayer de rester rationnel et ne pas prendre cela trop personnellement. Pourtant... Medea n'a jamais rien eu à voir avec le vaudou... Je vais devoir parler. Et contrôler mes émotions. Alors je m'y mets, d'une voix monocorde et dénuée d'émotions, comme je lirais une recette de cuisine ou un rapport particulièrement chiant. Je ne dois absolument pas laisser une quelconque émotion transparaître. Je ne peux pas laisser le loup affleurer à la surface. « Ma voiture a été vandalisée. » Je lui montre à mon tour les différentes photos. « Comme tu peux le voir, cela a été réfléchi. C'est une mise en scène. Et une menace. » Des têtes d'animaux plantées sur des pieu avec les photos des membres du PASUA près de chacune d'elle. Une tête de rat sur le siège conducteur avec la photo de Parton. Le coq pour le passager avec Barrois. A l'arrière à droite, un chien, pour Archos et à ses côtés à gauche, une vipère pour Medea... Les places, les animaux choisis... Ce n'est pas un hasard. Sans compter les symboles vaudous tout autour. Et sur le tableau de bord, deux crânes humains, un pour Aodh et un pour moi, avec la bouche ouverte dont s'échappent deux serpents... Pour le mensonge ? Je l'ignore. J'ai encore beaucoup de recherches à faire. Et enfin, quand on prend du recul, on peut se rendre compte que tout autour de la voiture, la peinture blanche représente le vévé de Papa Legba. « C'est le symbole de Papa Legba... Le messager des dieux... Sa permission est nécessaire pour la communication entre les mortels et les iwas. Toute cérémonie commence et se termine par son invocation... Nos affaires sont liées, c'est évident. Et pour le vaudou... » Le fait qu'Aodh soit dans l'équation me laisse penser que cela ne concerne pas QUE le Pasua. Mais ma vie privée également. « Avant que nous arrivions ici, nous vivions à Belfast, mon frère et moi. Nous étions... » J'ai une grimace. « De la mauvaise graine. Avec des idées étriquées. » D'aucun diraient que c'est encore le cas, surtout pour mon frère. « Il y avait ces gens, qui faisaient du vaudou. A l'époque, nous pensions que c'étaient des conneries, sans penser que ce soit réellement de la sorcellerie. Ils n'avaient rien à faire chez nous. Alors nous sommes allés vandaliser leur repère. Sauf qu'il y avait une femme. Une sorcière. Elle a tenté de prendre le contrôle de mon corps, avant qu'Aodh ne la tue. Nous avons fui... Mais le clan s'est vengé. Notre père a été possédé, pour nous tuer. Mais c'est notre mère qui y a laissé la vie avant qu'il ne soit arrêté. C'était avant la Révélation, il a été inculpé pour crime passionnel. Nous avons perdu notre mère, notre père et notre sœur, qui a disparu et que nous n'avons jamais retrouvé. C'est ce qui nous a poussé à immigrer aux Etats-Unis. A la Nouvelle-Orléans. Cette histoire de vaudou m'obsédait. J'ai trouvé des réponses plus tard, quand nous avons découvert l'existence des arcanistes... » Je prends une profonde inspiration, alors que mes doigts sont fortement crispés sur la tasse. Il ne faudrait pas que je la brise. « Je n'en parle presque jamais... Mais... La ou les personnes qui ont fait ça savent pour mon passé, j'en suis convaincu... En revanche j'ignore pourquoi tu y es mêlée... »
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Sugar Mommy, la randonnée c'est ma vie (et mes collines ne demandent qu'à être explorées)
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En un mot : Humaine. Profiler pour le FBI et consultante pour la NRD
Qui es-tu ? : A cinquante ans, je rassemble les bris de ma carrière explosée dix ans plus tot. Travailleuse acharnée, animée par un désir de vengeance qui me couple le souffle. Je ne m'arrêterais que lorsque ma Némésis sera morte ou sous les verrous. En parallèle, à la tête d'une cellule spéciale, je suis chargée d'incarcérer les CESS qui s'imaginent au dessus des Lois.
Facultés : J'attire les ennuis. Très facilement. Et souvent, je vais à leur rencontre.
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Lun 19 Juin - 10:58 (#)

Il dort mal en ce moment. Medea hoche la tête sans chercher à en savoir plus. Les cauchemars qui hantent leurs nuits sont une récurrence parmi les agents de la Nrd. En sa qualité de psychologue, elle pourrait sans doute l’aider à les écarter mais ce n’est pas une boite de pandore qu’elle souhaite ouvrir. Ils ne sont pas assez proches pour qu’elle lui propose son aide de cette manière. Sans compter que c’est dans la tête des criminels qu’elle a pour habitude de se glisser. Mais elle est bien placée pour savoir que la frontière est d’une finesse douloureuse.  Tout comme la manière dont il répond à sa proposition concernant cette affaire. Cette fois, sa compréhension s'assortit d’un léger sourire de connivence. Encore une fois, elle comprend exactement ce qu’il ressent. Elle a besoin de travailler sur ce dossier. Si Barrois avait décidé qu’elle était trop proche ou trop impliquée, l’italienne sait qu’elle aurait enquête seule, en dehors des clous mais n’aurait pas pu obéir aux directives officielles. Elle suppose que Ciaràn aurait eu le même genre d’attitude.

La profiler ne peut le blâmer pour sa fatigue manifeste et les lignes de tension bien visibles aux creux de ses yeux et sa bouche. Elle a bien conscience que son visage en porte l’exact reflet. Leurs tasses de café en main, ils plongent dans le vif du sujet, chacun leur tour. Elle déroule le fil du saccage de sa maison, de l’immense graffiti. Le chien-loup qu’elle a dû exécuter. Cette mort inutile lui pèse sans qu’elle ne puisse expliquer pourquoi. C’était un animal magnifique qui a été sacrifié. Elle a été la main de sa mise à mort.

Quand elle en vient à lui parler des symboles vaudou, sa gestuelle change. Une main nerveuse dans les cheveux. Un soupir. Ce sont des détails pour qui ne sait pas regarder, ne sait pas observer. Medea y est entraînée depuis plus de vingt ans. Ce sont des cris muets. Si elle ignore ce que cela signifie pour son collègue, il n’est pas indifférent à cette information.  Ce n’est pas le moment de faire des commentaires. Elle n’est pas la plus expansive quand il s’agit d’aborder des sujets personnels. L’italienne offre la même attention à Ciaràn que celle qu’il lui a témoigné. Le bel irlandais prend quelques secondes pour collecter ses pensées. Medea se raidit intérieurement pour faire face à ce qu’il va expliquer.  Les photos sont sans appel. Le vaudou est un élément en ligne rouge. Une liaison  entre leurs deux agressions. En complement, bien sur, les animaux morts et les clichés de chaque agent. Rien n’est laissé au hasard et la menace est bien réelle. Il faut qu’elle prévienne Kaidan, bien que Barrois l’a sûrement déjà fait. Un sourire amer en voyant le reptile empalé. Un tête de serpent, lequel, elle l’ignore. Deux autres, dans des crânes humains pour les jumeaux. C’est macabre. Définitivement macabre.  Un autre Vévé, pas celui sur la fourrure du chien loup. Papa Legba. Le messager. Les pensées de Medea filent vers une conclusion évidente. S' ils veulent invoquer Baron Samedi, ils doivent invoquer Papa Legba d’abord. Pour le moment, elle n’a pas de raison d’invoquer une  divinité Vaudou. Pas avec si peu d'éléments et pas alors qu’elle est complètement novice en ce qui concerne ce panthéon et ces croyances particulières. Mais la suggestion est limpide. En filigrane.

L’irlandais pourrait se taire. S'arrêter là. Mais il poursuit. Les yeux sur son expresso, ses mains refermées sur la tasse, comme si elle recelait les secrets de leurs affaires. Oui. C’est personnel. Très personnel, pour les deux. Pourtant, ils ont si peu en commun, la profiler italienne qui ne croit plus en rien et l’Irlandais aux convictions discrètes mais bien présentes. A première vue, en tout cas. Medea s’approche de lui, soutient muet sans pour autant le toucher. Pas alors qu’il dévide les fils d’un passé douloureux qui colore encore son présent. Pour être sincère, elle ne comprend pas forcément la motivation de ces adolescents qui ont décidé sur un coup de tête de s’en prendre à des prêtres d’une obscur religion, simplement parce que les rites et les croyances sont trop différentes. Pourtant, elle ne le juge pas. Elle a baigné dans les mythes et le folklore depuis qu’elle sait lire. S’arrachant à la religion catholique que son père  lui fourrait dans le gosier.  Cesare et Felice auraient pu détruire un oufo, par simple envie vindicative. Mais la tragédie qui en découle est probablement la pire des punitions. Le Pasua a dû étouffer l’affaire. Trop d'éléments surnaturels sur une affaire Pré-Révélation. Medea n’a que peu de contact avec ses homologues européens mais elle imagine qu’ils ont scellé les témoins.  Il a perdu toute sa famille, sauf son jumeau dans cette sordide tragédie. -Je suis désolée Ciaràn. Je ne savais pas. Est ce que tu as pu prévenir ton frère de la menace qui pèse sur lui aussi?

Il a raison. Ceux qui ont commis ces actes sont parfaitement renseignés sur son passé. La disparition de sa sœur? Comment. Comment exactement  a-t-elle disparu? Elle avait quel âge? Ces questions ont de l’importance mais ne sont peut être pas prioritaires. Pendant quelques minutes, elle réfléchit. Avant d’annoncer, le ton posé. -On nous manipule. Je ne sais pas qui, je ne sais pourquoi, mais on est manipulé. Ce n’est pas simplement que nos affaires sont liées, c’est qu’on nous force à travailler ensemble. Les deux actes de dégradations, les vévés qui se répondent. C’est orchestré à ce que l’on en vienne à la conclusion logique de collaborer. -Elle lève une main comme pour adoucir ses paroles. -J’aime travailler avec toi, on a une bonne dynamique. Mais je n’aime pas que l’on me force la main et je ne vois pas non plus pourquoi nous rapprocher à ce point. Nous avons tous les deux des reptiles sous nos photos. Mais nous n’avons dans nos vies personnelles pas tant de points communs. Tu vois ce que je veux dire?

Medea s’éloigne de l’irlandais  marche de long en large dans la pièce. -Je ne sais pas si tu as suivi les journaux, mais le Voodoo café a été victime d’une attaque brutale, le gérant faisait un trafic de sang d’immigré et de gosses dans son arrière salle. Le lien est ténu mais il existe. -Elle s'arrête devant la photo des animaux en exposition dans sa voiture. -Est ce que tu reconnais ces symboles? Ce ne sont pas les mêmes que le Vévé de Papa Legbo ou du Baron Samedi. -Comme toujours quand elle réfléchit, elle ne tient pas en place. Ses talons haut poinconnent le linoléum a chaque pas. -J’ai omis un élément parce que ce n’est pas quelque chose de concret. Je n’étais pas certaine que tu me prennes au sérieux. Je suis humaine. Ma lignée maternelle est un peu flou mais je suis humaine. J’ai pas de capacités spéciales, pas de dons particuliers. Pourtant, toute la journée du vandalisme de ma maison, il y a avait comme une impression de…  -Même maintenant, en parler à haute lui est compliqué- de mauvais présage. Quelque chose de pesant et lourd. Une impression de pouvoir toucher la mort  du bout des doigts. De sentir la décomposition dans l’air des fleurs coupées. Des animaux blessés. C’est pour ça que je suis rentrée plus tôt.  Une chape mentale pesante, néfaste. Franchement, je comprendrais que tu me dises que c’est ridicule.

Elle refait couler un café, lui demandant silencieusement s' il veut enchaîner directement avec un second ou pas. Il leur faut avancer. Quelque chose. De manière concrète. -Il y a deux choses que j’aimerais pousser un peu. Je ne sais pas ce que tu en penses? Déjà creuser le symbolisme des animaux dans la religion vaudou : est ce que ça correspond à quelque chose? Est ce qu'ils ont un sens? -Il est trop tôt pour suggérer une visite directe à un oufo. Pas après ce qu’il a subi. Il faut aussi qu’elle vérifie si Shreveport possède un lieu de ce genre, elle n’en a pas la moindre idée. -Ensuite, de manière plus concrète, j’ai un contact qui a un magasin de reptiles. On pourrait lui demander de venir dans la chambre froide et examiner les trois reptiles. Si ils sont morts depuis longtemps, quelles espèces, facile à trouver ou non. Ce genre de choses.

Elle ne voit pas comment s’articule le Chien Loup enragé et l’inscription. Medea doit s’arracher le Loup Francais du crâne, au moins pour cette affaire. C’est une distraction. Rien ne lui correspond. S’attarder sur lui est une perte de temps, elle en est presque persuadée. -Est -ce que tu avais d’autres idées? D’autres pistes que tu voudrais suivre? Ou aborder ces dossiers sous un angle différent?
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Cannot a Beast be tamed
Ciàran Moore
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Qui es-tu ? : Né à Belfast, a quitté l'Irlande avec son frère suite à la possession de leur père, le meurtre de leur mère et la disparition de leur sœur en 2007. Est devenu flic en 2010, puis a rejoint le PASUA en 2012. Mordu par son jumeau à l'automne 2021, transformé en lycan.
Facultés : Ceux d'un loup-garou tout juste mordu
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Sam 8 Juil - 22:02 (#)

JAprès toutes ces années, cela ne devrait pas être aussi douloureux. Et pourtant… Tout le revient en mémoire comme au premier jour, me replongeant dans cette tragédie que notre insouciance et notre arrogance ont causé. Nous étions jeunes et ignorants. Nous étions livrés à nous même et sans repères dans un foyer violent et instable. Nous avons trouvé une figure fraternelle dans le gang, des valeurs plus fortes qu’aucune inculquée par nos parents. Mais ce n’est qu’une fois que nous avons tout perdu que nous avons compris l’importance des liens du sang, aussi tordus soient ces liens… Ma seule consolation, c’est qu’Aodh ai survécu avec moi… Sans lui… J’ai eu un aperçu ces derniers mois de l’angoisse que peut provoquer son absence dans ma vie, sans avoir la certitude de sa mort, heureusement. Après avoir raconté dans les grandes lignes mon lien avec le vaudou, lui ouvrant ainsi une porte sur mon passé, je l’observe quand elle me demande si j’ai informé mon frère de cette menace. Officiellement, il n’a pas encore été retrouvé. Je ne l’ai dit à personne et il continue de se cacher. Je secoue négativement la tête, prenant un air désolé et inquiet : “Aodh a disparu il y a plusieurs mois et n’a pas encore été retrouvé. Tout le monde le pense mort, mais je suis convaincu du contraire.” Une conviction qui ne m’a jamais lâchée, que cela soit de l’instinct ou un simple déni de ma part.

Elle émet l’hypothèse que tout cela est savamment orchestré pour nous forcer à collaborer. Peut-être… mais ce qui m’angoisse, c’est qu’il y a quelqu’un qui connaît ABSOLUMENT tout de moi. Même les récents évènements. Le chien loup chez Medea, cette allusion au loup dans l’inscription… Ce n’est pas un hasard. Et la menace sur Aodh non plus. Pourtant, je n’ai révélé à personne que je l’avais trouvé. Et ce risque de pouvoir être ainsi espionné, épié, sans l’avoir remarqué me fait trembler de peur mais aussi de colère. Une colère qui monte lentement alors que l’idée qu’on puisse s’en prendre aux miens m’est insupportable. Mauvaise idée de ressentir ce genre de sentiment puissant alors que Bête s’agite à l’intérieur de mon être. Je retire la main de ma tasse pour la poser sur ma cuisse et serrer le poing à me blesser, pour évacuer cette rage qui menace de devenir soudainement incontrôlable.

“Je ne me méprends pas là dessus, ne t’en fais, je comprends ce que tu veux dire. Mais pourquoi ? Pourquoi toi et moi en effet ? Et surtout, qui sont ces gens qui en savent si long sur nous deux ?” Dois-je révéler à Medea ma nouvelle nature ? Je ne crains pas vraiment un jugement de sa part, ni même une trahison, alors qu’elle est assez ouverte sur les relations avec les CESS et lutte aussi dans leur intérêt, mais lui confier cela est tout de même lui remettre une partie de mon avenir entre les mains. Quelque chose que je ne consens qu’avec mon frère… Pour ce que cela m’apporte, songeais-je amèrement.

Je me laisse cependant distraire par cette façon qu’a Medea de bouger et occuper l’espace alors qu’elle réfléchit et déroule le fil de ses pensées devant moi, sans prendre la peine de vraiment les organiser. Elle ne retient rien et lance ses idées comme on les noterait sur un bloc notes. “Je suis au courant pour le Voodoo…” Rien que prononcer le nom me file des frissons. Mais là encore, je doute que ce soit une coïncidence. Je tique pourtant quand elle évoque son pressentiment… Et j’ai un léger sourire, sans joie cependant, tout en soufflant : “Je crois aux pressentiments et à l’instinct. J’ai un jumeau et c’est aussi pour ça que je SAIS qu’il est vivant. Il n’y a rien de rationnel là dedans, mais c’est une évidence…” Je marque une pause avant de confier également un détail sur ce jour là que je n’ai pas jugé bon de mentionner : “J’ai fait un cauchemar très particulier cette nuit là. Avant de découvrir ce qui avait été fait. Un cauchemar dont je n’ai pas réussi à m’extirper en me réveillant, avec la sensation désagréable qu’il me collait à la peau et que mon esprit restait englué dedans…” C’est un peu la même chose… Alors mes rêves ont-ils été manipulés par magie ? j’ai un frisson de dégoût à cette hypothèse.

Je tends ma tasse pour un second café tandis qu’elle continue. “Je pense qu’il est indispensable de faire des recherches là dessus en effet. Il me semble qu’ils sont aussi animistes et que les animaux sont hautement symboliques.” Elle m’apprend alors avoir un contact qui s’y connaît bien en serpents… “Puisqu’on en est à penser que tout nous amène à bosser ensemble, tu n’envisages pas qu’on essaie aussi de nous mener dans une direction avec ce petit jeu de piste macabre ?” Moi, je commence à en avoir la certitude… Et quand elle m’interroge, j’hésite quelques secondes avant de souffler : “Tu n’as aucune idée de la signification de cette inscription étrange, ni de la présence de ce chien loup ?” Je me raccroche désespérément à l’idée qu’elle puisse connaître un loup-garou, quelque chose qui indiquerait que cela la concerne elle… Et pas moi.
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Qui es-tu ? : A cinquante ans, je rassemble les bris de ma carrière explosée dix ans plus tot. Travailleuse acharnée, animée par un désir de vengeance qui me couple le souffle. Je ne m'arrêterais que lorsque ma Némésis sera morte ou sous les verrous. En parallèle, à la tête d'une cellule spéciale, je suis chargée d'incarcérer les CESS qui s'imaginent au dessus des Lois.
Facultés : J'attire les ennuis. Très facilement. Et souvent, je vais à leur rencontre.
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Dim 23 Juil - 16:23 (#)

Cette affaire est brouillonne, bordélique, personnelle et menaçante. Rien qui ne conviennent à son esprit précis et analytique. Pour toute sa curiosité pour le Surnaturel, sa propension à se jeter au devant du danger sans pensées secondaires pour sa sécurité, Medea aime que les choses soient classées, facile à résumer d’un coup d'œil, avec des liens logiques reliant les divers éléments évidents. C’est l’exact opposé de ce qui se passe ces derniers jours. Sans compter le sentiment de violation qu’elle continue de ressentir depuis que son intérieur a été profané. Elle a le rapport de la société de sécurité qui a installé ses alarmes et l’ensemble de son système. Rien de leur côté. Ils n’ont même pas trouvé la preuve qu’elle a été hackée. Pour ce qu’ils en savent, c’est elle qui a entré ses codes. Ça n'inspire pas l’envie de renouveler le contrat. Ils sont pourtant la meilleure firme de l’Etat. Medea s’en est assurée.

Ciàran s’est confié sur son passé tumultueux, sur ses erreurs de jugements qui l’ont conduit à rejoindre le bras officiel de la lutte contre les débordements Cess. Il est évident que son frère est aussi concerné que lui, quand bien même sa carrière est différente. Le regard sombre de Medea harponne celui de son collègue. Aodh a disparu. Est-ce en lien avec sa “maladie” de ces dernières semaines? Probablement. Est ce que l’agent a choisi des chemins de traverse pour chercher son frère absent? C’est ce qu’elle aurait fait, sans l’ombre d’un doute. Et la dévotion d’un jumeau à l’autre doit être bien plus grande qu’un simple lien fraternel. Medea hésite. Est ce qu’elle est censée être au courant avant aujourd’hui de l’évaporation du frère de son collègue? La profiler a érigé de telles barrières entre ses collègues et elle. Mettant un point d’orgue à ne pas s'immiscer dans leurs affaires personnelles et ainsi, décourageant toute incursion dans sa vie privée. Qui n’avait rien de trépidante jusqu’à main dernier. Calmement, avec un sérieux absolu, Medea l’interroge. -Est -ce que tu as besoin d’aide pour le chercher? En dehors de celle que peut t’apporter la Nrd? -A l'exception de Kaidan, il est le premier à qui elle offre une main tendue en dehors de rapports strictement professionnels. Elle espère sincèrement que ce ne sera pas une erreur. Elle est lasse de ses erreurs de jugements dès qu’il ne s’agit plus de ses dossiers.

Elle songe de plus en plus à tout plaquer. A démissionner. A retourner à Chicago. Ou ailleurs. Cette stagnation perpétuelle lime sa volonté derrière la façade de sa réussite professionnelle dans le cadre de ses missions pour la Nrd et le Fbi. Mais il y a toujours le cas suivant. L’affaire qui pique son intérêt. L’envie de résoudre l'énigme agitée devant son cerveau qui ne trouve jamais un repos complet. Et celle qui vient de lui exploser au visage est bien trop complexe et trop personnelle pour qu’elle songe à l’abandonner en cours de route. En particulier avec Kaidan, Barrois, Deva et les Jumeaux en ligne de mire. Elle ne tolère pas ce genre de d’agissements. Certainement pas en plus des troubles qui agitent et bousculent la ville depuis le début du mois.

Elle revient plus directement aux éléments épars qui composent la toile incomplète du mystère menaçant auquel ils sont confrontés. Elle n’a pas de réponses. Pas encore. Elle ignore pourquoi eux et ce qui peut les relier. -Tu travailles avec les Thérianthropes en général? Ou pas plus que cela. -Son expertise n’est pas un secret. C’est la raison même de sa présence en tant que consultante. Et non agente. Point qui continue de suppurer son amertume. -Je n’aime pas cela non plus. J’ai pour habitude de divulguer peu de détails sur ma vie privée. -Sauf quand elle le décide, quand cela peut avancer ses projets sous marin, mais elle contrôle soigneusement ce qu’elle laisse fuiter. -Personne n’aurait dû être capable d’entrer chez moi sans laisser de traces.

Le bruit de ses talons. Le mouvement de ses mains qui ponctuent ses questions, ses hypothèses, ses orientations. Le tempérament méditéraneen de la profiler est visible dans ces moments là. Bien plus composée quand le public est plus nombreux. Non, elle ne pense pas vraiment que l’incendie d’un café en ville avec un trafic illégal soit réellement lié à leur affaire. Mais elle ne peut pas ne pas le mentionner. Un sourire tendu, à peine une ombre, quand il prend en compte l’intuition qu’elle vient de lui livrer sans la tourner en ridicule. L’esprit cartésien trouve forcément ses limites dans leur environnement de travail quotidien. -Est ce que tu te souviens de ton cauchemar? En dehors des simples impressions? Ça pourrait nous aider, peut-être.

Medea a l’impression de se rattraper à des fétus de paille, de courir après les nuages et les chimères et elle déteste cela. Un nouveau café ne sera pas de nature à calmer ses nerfs à vif, c’est une certitude. Tant pis. Il est d’accord pour poursuivre la piste des serpents de manière concrète. Peut-être qu’Underwood aura quelques réponses précises à leur offrir. Plus des éléments moins tangibles. Il y a quelque chose chez l’homme du Bayou.  Quelque chose qui intrigue son intuition sans rien de précis pour l’étayer Il soulève un point crucial. L’italienne acquiesce sombrement. -Oui, c’est probable. Mais pour le moment, on ne peut que suivre les petites pierres blanches disposées sur notre passage, en gardant à l’esprit qu’on nous mène peut être dans la gueule du Monstre et être armé pour cette hypothèse. On ne peut que remonter les évidences. Je pense qu’on nous manipule mais l’issue m’échappe encore.

Sa mâchoire se crispe durement. Il pose une question qui tape en plein dans le mille. Celle qu’elle aurait préféré ne pas aborder et qui est pourtant au centre de ses propres doutes. Elle  hoche la tête. -Si. Pas complètement. C’est compliqué. Vient, on descend. La boutique de reptiles ouvre assez tôt de mémoire. Autant commencer par là tout de suite.
Elle attrape sa veste et son sac à main. Évoquer le spectre de Carlisle dans cette salle de conférence, entre les murs de la Nrd, elle n’en a pas envie. Et il y a une fuite. Est ce que la fuite pourrait être dans l’Organisme? Peut être. Est ce qu’il y a des micros? Ce serait d’une audace et d’une prise de risque d’une telle folie qu’elle peine à l’imaginer. Sauf qu’elle n’aurait pas cru que l’on puisse s’introduire chez elle non plus. Il y a une fine ligne entre la paranoïa et la méfiance. Une ligne que Medea ne craint pas de franchir. Elle attend que Ciaran lui emboite le pas, salue d’un signe de tête courtois Vanessa, la réceptionniste, avant de sortir par les portes automatiques.

Une cigarette, immédiatement. Elle traverse la grande rue et entre dans l’un des nombreux parcs de la ville. Il n’y a que très peu de passants et encore moins de badauds. Il est encore trop tôt, le temps est maussade et la ville est plombée par les débordements de violence. Quand Ciàran est à sa hauteur, elle hésite à s'asseoir sur un banc à côté d’eux. L’inscription et le Chien-Loup. -Je vais être un peu longue. Et ça prend ses racines il y a longtemps. De ce que tu m’as dit tu es entré à la Nrd en 2012. C’est l’année où j’en suis sortie. Le plus gros de ma carrière de profiler pour la Nrd, je l’ai faite Pré-Révélation. C’est important. -Une partie de tout cela est dans ses dossiers. Quoique le personnel n’est pas censé fouiller dans ces papiers là. -J’étais à New-York à cette époque là, je travaillais pour le FBI et j’ai été recruté par le Pasua au début des années 2000 parce que je posais trop de questions et que je voyais les éléments surnaturels qui ne concordaient pas avec la réalité d’alors. Je passais pour une  illuminée, une obsédée mais je ne savais pas lâcher prise. Quand j’ai été engagée par la Nrd, je n’ai eu qu’une mission. Une et une seule. Cadrer, Gérer un Loup-Garou meurtrier, mauvais, psychopathe, qui s’était fait prendre dans les filets de la Nrd. Son contrat à lui était aussi simple que le mien : m’aider à traquer les criminels Cess et les mettre hors d’état de nuire. De devenir un bon chien de garde.

Elle se doute que ce genre de pratiques boueuses n’est pas connu du plus gros des agents. Que ce soit à l’époque ou maintenant. -On peut dire que ma Mission était  “Tame The Wolf”. Domestiquer, apprivoiser le Loup. Et en apprendre le plus possible sur sa psyché, ses crimes, son passé. Ses origines. J’en viens à la partie Mad Dog. On a travaillé ensemble, dans un partenariat éclatant de réussite pendant près de dix ans. On a résolu plus de cas que l’ensemble des autres équipes. Ma carrière était sur une trajectoire stellaire. Lui, lui par contre ne gagnait pas grand chose, sinon une liberté à peine accordée et toujours rognée. Jusqu’en 2012. Tu étais un tout jeune agent, tu en as peut-être entendu parler. Carlisle a rongé ses liens. Il a disparu dans la nature dans un bain de sang. La NRD m’a tourné le dos. J’ai été conspuée après la trahison du Loup. Mad Dog. Il n’avait pas tué délibérément jusqu’à ce qu’il se libère de ses chaînes. Il a démontré spectaculairement qu'il n'avait pas perdu la main

Le ton de Medea  est resté bien trop calme. Bien trop détaché. Une histoire racontée des dizaines de fois, devant de nombreuses commissions d'enquêtes, qui n’ont pu la trouver coupable que d’aveuglement. D’une trop grande confiance. D’avoir baisser sa garde. D’etre une femme au sommet et dont l’arrogance était de trop.  Pas de trahison de l’institution. Il n’y a aucun affect personnel dans ce qu’elle relate une fois de plus. Masque le gouffre, l’ampleur hallucinante de ce qu’elle partageait avec le lycanthrope. Il était sa vie. Sa vie publique, mais aussi son compagnon, son meilleur ami, son amant, son protecteur. Elle avait perdu le Nord, il était devenu son Nord. La trahison, immonde. Cruelle. Destructrice. Imprévisible. Laissant derrière un champ de mine ravagée. Sans rien. Sans boulot. Sans Famille. Sans Lui. La rage. La haine. Le besoin de Vengeance. La manière dont elle s’est relevée, le coeur et l'âme calcinée, animée de la seule volonté de le voir bouffer la poussière sous laquelle il devrait être enterré  depuis longtemps. Finalement, ca aurait été mieux si il n'avait pas survécu aux Tranchées. Mieux pour tout le monde, même pour lui. Medea est une coquille vide, verticale uniquement pour détruire ce Garou là. Elle n’en confiera pas une syllabe à Ciàran.

-Ça fait dix ans que je le traque et je sais qu’il est proche.  Je ne sais toujours pas lâcher prise. Mais ça? C’est pas Lui. Le Chien-Loup dans ma maison? Dopé à ce point? Je ne le vois pas faire ça. Il n’aurait pas risqué la mort de l’animal. Le Vaudou? Ça ne colle pas non plus. Il n’appréciait pas les arcanistes, pas de connaissances personnelles dans ce domaine.. Bien que les années de fuite ont pu le conduire à des extrêmes qu’il n’aurait pas envisagé avant, des alliances contre nature.  Ou peut-être que c’est lui. Il m’a bien berné une fois. Pourquoi pas deux.  Je suis ouverte aux suggestions.
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Cannot a Beast be tamed
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Qui es-tu ? : Né à Belfast, a quitté l'Irlande avec son frère suite à la possession de leur père, le meurtre de leur mère et la disparition de leur sœur en 2007. Est devenu flic en 2010, puis a rejoint le PASUA en 2012. Mordu par son jumeau à l'automne 2021, transformé en lycan.
Facultés : Ceux d'un loup-garou tout juste mordu
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Ven 4 Aoû - 6:06 (#)

Je secoue négativement la tête à la question, pleine de sollicitude, de ma collègue, avec un sourire fataliste. Depuis le début, j'ai décidé de faire mes recherches seul, sans impliquer qui que ce soit, menant mon enquête à ma façon, avec l'intime conviction qu'Aodh était vivant, mais sans aucune autre preuve que cette intuition chevillée au corps. Peut-être que je l'aurais retrouvé plus tôt si j'avais fait appel à eux. Et d'un autre côté, au vu de l'état dans lequel je l'ai retrouvé, j'ai bien fait d'agir seul... Aodh m'en aurait voulu à mort d'éventer aussi facilement sa nouvelle condition. D'un autre côté... Sans doute que notre altercation ne se serait pas déroulée ainsi et que je ne me serais pas retrouvé maudit, selon ses propres termes, par mon propre frère... Cette affaire remue beaucoup trop de choses désagréables, très clairement et qu'un étranger, ou un groupe, puisse en savoir autant sur moi... Sur ma vie, sur mes erreurs, sur mon passé, sur mon frère... Cela me perturbe et m'inquiète énormément. Un état d'agitation fort peu bienvenu dans mon état actuel. Aucune émotion forte n'est tolérée, alors que la bête nouvellement tapie en moi a bien trop envie de sortir les crocs et se manifester, ce que je ne peux pas me permettre.

Sauf que je ne peux pas échapper à ma collègue sans paraître suspect alors que nous sommes en train de discuter des deux affaires et chercher des liens. Je prends sur moi, crispé, concentré. « Je te remercie pour ta sollicitude. » Mais c'est un refus poli. De toute façon, ce serait gaspiller leur temps à chercher quelqu'un qui n'est plus perdu, mais ne souhaite pas être retrouvé. J'ignore encore si Aodh va tenter de reprendre une vie normale, ou si il va continuer de se planquer. Disons qu'il a intérêt à ce que certaines personnes ne le retrouvent pas, ce qui n'est pas mon cas. Je n'ai pas frayé avec des extrémistes non plus. Non, moi, je fraye avec les loups... Je ne pensais pas faire cela un jour. Mais c'est la nécessité qui me pousse. Pas l'envie.

Je me raidis davantage encore si c'est possible quand elle évoque les thérianthropes. Relax... Elle ne peut pas savoir. Et elle ne semble pas avoir d'a priori me concernant sur ce sujet. Je ne montre pas non plus d'hostilité ouverte envers eux. Ce sont les sorciers qui provoquent une réaction épidermique en moi, pas les autres. Même si je les sais aussi, voire davantage dangereux. « Pas spécialement. Je suppose que je dois bosser avec sans même le savoir. » Je rétorque avec un brin d'amertume. Je n'oublie pas qu'un mec, un ami, que je connais depuis 10 ans, m'a bien caché sa nature pendant tout ce temps. Combien d'autres comme lui, qui se fondent dans la masse, ne font pas de vagues ? Quelque part, c'est aussi rassurant, cela me laisse espérer pouvoir m'en sortir sans que ce soit affiché sur mon front. Même si... J'ai l'impression que ceux qui s'en sont pris à Medea et moi, savent... Tout. Medea ne peut pas se douter à quel point cela me dérange, notamment avec ce nouveau secret, même si j'imagine qu'avoir quelqu'un qui s'est introduit si facilement chez elle doit la perturber. Et elle me confirme d'ailleurs. « Tu as déménagé ailleurs en attendant d'en apprendre davantage ? » Outre le fait que sa maison soit une scène de crime quelque part, il y a le fait qu'elle n'y est pas en sécurité.

Et puis, vient une composante plus... surnaturelle. Difficile de ne pas y prêter attention. Mon cauchemar était si réel que j'ai eu l'impression d'y rester englué toute la journée. Et Médéa a eu cette terrible intuition... Impossible de ne pas le prendre en considération quand le monde est peuplé de tant de créatures de cauchemar et de magie.... Alors une intuition ou un rêve ne semblent pas si stupides. Je ne peux pas lui raconter le rêve en détail, mais je peux en livrer quelques bribes : « J'étais perdu en forêt, dans les ténèbres. Puis, je suis tombé... à travers le sol... Il n'y avait plus ciel, ni sol. Rien. Il n'y avait que mon reflet. Mon frère, je crois. Ou peut-être une partie de moi, je ne sais pas. En parfait miroir. Et un cliquetis. Une horloge ou un trousseau de clés, je ne sais pas... Et la certitude d'être sur un fil en équilibre, prêt à tomber à tout moment. J'ai juste gardé cette impression de danger imminent. Et évidemment, ce que j'ai découvert ensuite ne m'a pas apaisé. »

Je fais part de mon impression que nous ne pouvons que suivre des miettes qu'on nous laisse, jouant avec nous comme des pantins. J'ai un sourire crispé quand elle confirme et qu'on ne peut rien y faire. Et je l'interroge de nouveau, venant toucher un point sensible, si bien qu'elle ne répond pas de suite et m'enjoint de nous mettre en route vers la boutique de reptiles. De toute façon, nous en avons fini ici. L'avantage de se creuser les méninges, c'est que je me concentre là dessus et pas sur mes émotions. Je la suis tranquillement, jusqu'à ce qu'elle juge être suffisamment à l'aise pour en discuter. Ce n'est qu'un juste retour des choses après lui avoir parlé des épisodes douloureux de mon passé. J'ai omis très peu de choses, sans pour autant tout détailler. Mais j'en ai dis assez pour lui permettre de comprendre. Et je tressaille, les sens en alerte, quand elle évoque un loup-garou dangereux à gérer... Définitivement... Il n'y a aucune coïncidence... « On croirait un « Silence des Agneaux » ou « Dexter » mais version surnaturelle... » Je commente avec un ton très sardonique, mais le principe est là. Ouais, définitivement, elle a un petit côté agent Stirling dans cette histoire. Ma mâchoire se crispe de désapprobation face à ce genre de pratique. Mais maintenant qu'elle l'évoque, j'ai entend quelques rumeurs la concernant. Et sur ce... Carlisle, donc. « Pourquoi après tout ce temps ? L'occasion s'est présentée et il l'a saisie ? » Je peux comprendre qu'on ronge son frein, mais après 10 ans ? Quoiqu'il a bien fait, il a endormi la méfiance et a priori, il est toujours dans la nature. J'imagine que le revers a été violent pour elle. Descendue de son piédestal, accusée de trahison. Bafouée par son partenaire. Mais alors que Medea se dit que ce n'est pas lui et ne voit pas le rapport, j'ai l'impression de le voir... Travailler avec un autre loup, 10 ans après. Mais qui ? Pourquoi ? Qui s'amuse ainsi et que veut-il ? Et je ne suis pas un psychopathe enragé de toute façon... Je ne peux pas dévier à ce point. L'angoisse commence à m'étreindre et je baisse la tête en crispant mes poings. Faire confiance à Medea... Ou non. Lui donner tous les éléments, ou la laisser patauger. Mais au cours de l'enquête, elle peut très bien avoir l'information... « J'en ai peut-être une... » Je pousse un profond soupir... « Tu es une référence avec les thérianthropes... » Je finis par la regarder droit dans les yeux, tourmenté : « J'ai besoin d'une totale discrétion de ta part. » Et je pense pouvoir l'avoir, elle est discrète dans son travail et sur sa vie. « Il se pourrait que tu doives collaborer avec un nouveau loup et qu'effectivement tout cela soit totalement orchestré... » Ma voix s'étouffe pour finir dans un murmure à peine audible : « J'ai été mordu très récemment... » Le lien, il est là. Je n'ai cependant pas envie de m'appesantir là dessus, plus agité, quittant le banc pour me remettre en route, indiquant clairement à Medea que je n'ai pas envie d'en parler pour le moment.
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Medea Comucci
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En un mot : Humaine. Profiler pour le FBI et consultante pour la NRD
Qui es-tu ? : A cinquante ans, je rassemble les bris de ma carrière explosée dix ans plus tot. Travailleuse acharnée, animée par un désir de vengeance qui me couple le souffle. Je ne m'arrêterais que lorsque ma Némésis sera morte ou sous les verrous. En parallèle, à la tête d'une cellule spéciale, je suis chargée d'incarcérer les CESS qui s'imaginent au dessus des Lois.
Facultés : J'attire les ennuis. Très facilement. Et souvent, je vais à leur rencontre.
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Sam 5 Aoû - 12:01 (#)

Il y a quelque chose qui ne colle pas dans l’attitude de Ciàran lorsqu’il parle de la disparition de son frère, Quelque chose qui aiguise la curiosité et la suspicion de la profiler. Il est trop résigné. Il accepte trop facilement sa disparition. Il y a bien une crispation de ses doigts, dans ses épaules, recourbé sur lui même, mais c’est une ombre légère. Loin des tensions qui couraient dans son corps en ligne de faille quand il évoquait le Vaudou ou son passé. L’absence dans son regard de cette terreur pourrissante qu’il devrait ressentir en ne sachant pas si son jumeau est mort ou vivant. Il y a de l’inquiétude, du malaise, mais…  Les prunelles sombres de Medea pèsent sur lui. Longuement. Avant qu’elle ne décide que les secrets de son collègue lui appartiennent. Il y a une fausse note dans sa posture, dans ses mots mais il ne lui appartient pas de la corriger. Qu’il refuse son aide ne la vexe pas, c’est la manière dont il le fait qui confirme ses doutes. Un bref hochement de tête sans poursuivre sur ce sujet, la discussion les entraînant dans une autre direction.

Le sourire de l’italienne est moins inquisiteur, plus compréhensif  quand il évoque des collaborations avec des thérianthropes à son insu et elle retrouve l’écho de ses propres sentiments en découvrant par hasard, par erreur qu’elle n’était pas un parfait radar à Garou. -Oui, ce ne serait pas étonnant. -Elle cherche les prunelles anthracite de son collègue. Attend d’avoir son attention  pour poursuivre. -Tu es un agent de la Nrd. Une institution dont les racines sont anti-cess, quelque soit notre propre opinion. Notre rôle n’est pas de savoir si untel ou untel est non humain. Tu sais très bien que les sentiments anti-Cess se cristallisent depuis deux ans. La Révélation ne signifie pas qu’ils soient obligés de révéler leurs natures. Pour la plupart des Garou, c’est encore récent. Ca ne fait même pas dix ans, et garde en tête qu’ils n’ont pas choisi de sortir de l’Ombre.. J’ai appris récemment qu’un de mes amis était un garou, sans que ça ne vienne de lui. Je peux te promettre que de ne pas creuser quel animal est l’une des choses les plus difficiles de ces derniers mois.

Il faut qu’elle appelle Tyler. S’assure qu’il n’est pas plongé dans un lit d’emmerde et qu’il est en sécurité avec la pluie de bordel qui est en train de s’abattre sur Shreveport. Peut-être aussi simplement pour sa compagnie.  Un geste de la main en guise d’excuse à son égard alors qu’elle réalise ce qu’elle est en train de dire. Elle soupire. Elle se fatigue elle-même. Comme si Ciàran avait besoin de ce genre de rappel. Elle rentre beaucoup trop dans les cases de l’agente senior donneuse de leçons. Bornée aussi. Probablement au-delà de toute raison. Elle a la grâce de paraître embarrassée à sa question sur son logement. Une grimace. -Non. L'équipe scientifique a passé plusieurs heures à faire tous leurs prélèvements, ils ont eu accès aux lieux autant qu’il y avait besoin et j’ai réinvesti les lieux. -Est -ce qu'elle dort bien? Les cernes qui marquent son visage malgré le maquillage soigneusement appliqué sont une réponse éloquente. -Ce n’était pas une attaque directe. C’est une première salve mentale, pas physique. Non sto giocando. Je ne joue pas, reprend-t-elle machinalement en anglais.

Bien qu’elle n’ait aucune idée de ce que signifie son rêve, ce n’est absolument pas son domaine de compétence, elle l’enregistre. Le garde dans un coin de sa mémoire. Il est possible qu’ils s’en servent plus tard. Peut être. Medea ignore encore quels sont les éléments cruciaux et ce qui n’est que du bruit pour leur faire perdre du temps.  Mais quand Ciàran aborde le versant de l’affaire concernant la profiler, rester entre quatre murs n’est plus une option. C’est dehors qu’elle finit par livrer une partie de sa vérité. Absolument incapable de se montrer plus franche concernant sa vie privée. Après tout, les éléments personnels de sa relation avec Lupo n’ont pas d’influence sur l'enquête présente. Si elle a bien l’impression que ceux qui sont entrés dans leurs intimités en savent trop sur elle, sur eux, pas à ce point. Elle ne se sent pas visée sur cet aspect là. Uniquement la surface mondaine et connus de leur travail d’équipe. Si cela devait changer, elle n’est pas certaine qu’elle pourrait s’ouvrir à Ciàran. Plus prosaïquement, ça n'a pas d'intérêt. Ce qui pouvait se passer une fois les portes fermées et les caméras éteintes ne regardaient que le Lycan et elle. Doux mensonges qui révèlent à peine la profondeur de l’éthique et de la morale abusées.

Le caustique de la réponse de son collègue ne l'étonne pas et c'est du même ton qu’elle lui répond. Elle ne l’en blâme pas. Ce n’était pas une époque glorieuse. Elle ne pourrait pas lui promettre que ces pratiques sont révolues, ce n’est pas le cas, Kaidan en est une preuve éclatante. Cependant, certains secrets de l’institution ne sont pas à révéler, pas si on veut éviter le jugement expéditif de deux balles dans le crâne. -Définitivement Le Silence des Agneaux. Dexter choisissait ses victimes en fonction d’un certain code. Pas lui. Vu l’état de certains cadavres, des morceaux ont fini dans son estomac. -Il plonge dans la béance. Dans les réponses qu’elle ne possède pas et qui n’ont cessé de la bouffer, jusqu’à la déposséder de tout sens. Perceptiblement, le bâton de tabac a tremblé entre ses mains quand elle le porte à ses lèvres avant d’en recracher la fumée. Pourquoi à ce moment-là. L’ongle manucuré en rouge de son pouce gratte distraitement une lamelle de peau. Est ce que le Loup a senti ce que Carlisle n’a pas décelé et pris les devants? Est-ce que la relation entre eux avait atteint un point toxique tel que s’en extirper était devenu une question de survie? Est ce qu’il n’a cessé de mentir et attendu l’opportunité parfaite? -Je ne sais pas. -C’est un aveu d’ignorance qui lui coûte, son timbre acide, à la rancune perceptible le trahit. -Tu n’imagines pas le nombre de nuits blanches que j’ai passé à retracer les mois précédents sa fuite.

Elle finit par se taire. Parce qu’il n’y a plus rien qu’elle ne veuille partager sur ce sujet. Medea est certaine que le Loup n’est pas lié à cette affaire. Il a pris soin de rester hors de son radar pendant près de dix ans, ce serait de la folie, surtout maintenant qu’elle s’est rapprochée de Kaidan -il le sait, elle en est convaincue- de venir la provoquer alors qu’elle n’est pas plus proche de lui mettre la main dessus qu’à son arrivée en Louisiane. Bien que les pièges soient tendus. C’est l’attitude de grand brun qui l’alerte. Son silence. La manière dont soudain tout son corps se courbe comme pour se protéger d’un nouveau danger. Ses yeux qui la fuit pour détailler chaque brin d’herbe détrempé de pluie à ses pieds. Merda. Elle est aussitôt en alerte et pivote sur le banc pour lui faire face. -Oui, c’est pour ça que la Nrd m’a rappelé après les événements d’octobre 2019, entre autres. -Le ton se veut apaisant, attentif. Entièrement à son écoute. Une totale discrétion. Elle ne se permet aucun sourire. Un signe de tête qu’elle agrémente. -Tu peux me faire confiance. -Depuis ses premiers pas à la Nrd, Medea collectionne les secrets.  Les siens, ceux du Loup qui n’ont jamais été inscrits dans les dossiers officiels, ceux de sa famille, ceux de ses collègues. Oui, Medea collectionne les secrets comme des petites fioles précieuses qu’elle rangerait sur des étagères mentales et qu’elle consulterait quand elle en a besoin. Quoiqu’il ait besoin de lui dire, cela lui en coûte. La main de Medea se dépose sur son poignet, soutien muet et physique, qui l’assure qu’il n’a rien à craindre. Son préambule n’a rien pour la rassurer, ce qui est rapidement confirmé. Un Lycanthrope Nouveau-né. Ses doigts se referment plus étroitement, dans un geste reflexe mal contrôlé.  Son visage, lui, ne se ferme pas. Ne devient pas une porte close alors qu’il dépose à ses pieds un fardeau bien lourd à porter. Néanmoins, il ne lui permet pas d’y répondre, pas de réagir à ce qu’il vient de lui confier et s’éloigne déjà du banc pour se diriger vers le centre ville. Medea lui laisse quelques secondes d’avance. Le temps d'écraser sa cigarette, de la jeter et de le rejoindre.


suite ici https://ashes-arise.forumactif.com/t2487-qui-sont-ces-serpents-qui-sifflent-sur-nos-tetes-ciaran-eoghan#98173
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