Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

L'ennemi de mon ennemi est mon ami. || Anna

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Anonymous
Invité
Invité
Jeu 13 Avr - 14:58 (#)


L'ennemi de mon ennemi est mon ami.


Ce qui est intéressant avec mon occupation, c’est que je suis amené à entrer dans tout type d’endroit, du plus pauvre et désertique au plus riche et ostentatoire. Les vampires se cachent dans toutes les strates de la société. J’ai donc l’habitude de me fondre dans le décors, comme si j’en avais toujours fait parti, un véritable caméléon.

Alors installé près de la rangée de fauteuils design d’un cabinet d’avocats huppé ne m’impressionne pas plus que ça.

En revanche, pour une fois, je détonne dans leur environnement, à cause de ce fauteuil que je me traine encore. La faute à mes jambes, qui ne soutiennent toujours pas le poids du haut de mon corps plus de quelques minutes. Au moins, maintenant, on me tient la porte.

Je laisse mon regard courir le long des murs, accrochant de temps en temps un tableau, censé habiller la pièce mais qui ne font qu’exacerber ce sentiment d’être dans un endroit absolument dénué de toute personnalité. Dommage, en sachant qu’un seul de ces tableaux doit valoir au moins six mois de mon salaire actuel, il aurait pu remplir son job.

Ce qui m’amène à la raison de ma présence ici. L’argent. J’ai besoin de plus pour augmenter la fréquence de mes soins et des séances de rééducation, en plus de payer mon appartement et d’envoyer une part à mes parents. Chasseur, ça a beau être un métier satisfaisant du point de vue moral, ça paye assez mal, les récompenses variant grandement, quand il y en a. Alors je soutiens mes parents comme je peux, surtout avec la disparition de mon frère. Il faut que je prenne les choses en mains. Et cela passe par obtenir un job de comptable avec une meilleure paie, et peut-être même une mutuelle.

J’ai fait mes recherches, postulé un peu partout, répondu présent à plusieurs entretiens, mais c’est celui-là qui m’intéresse le plus. Me voilà pour le dernier, celui qui déterminera si je peux entrer dans ce cabinet, qui se veut légèrement biaisé contre les CESS. En tout cas, vu la pointure qu'ils ont embauchée, qui s'affiche ouvertement sur les réseaux en tant que anti-CESS, c'est l'image qui en ressort. Et c’est intéressant pour moi. Ce sera un moyen de plus d’obtenir des noms pour remonter vers des vampires sauvages, ou ceux qui se considèrent au-dessus des lois.

Je suis sur mon 31, costume et cravate sombre, pour m’intégrer au milieu des autres, et je suis armé de mon dossier, qui contient plusieurs recommandations de mes précédents employeurs. J’aurais eu l’air plus impressionnant, si j’avais pu étirer mon mètre quatre-vingt-dix, mais que voulez-vous… Pour le moment, je dois me résigner. Au moins, je ne viens pas auditionner pour un rôle d’avocat.

L’hôte d’accueil me jette de temps à autres des coups d’œil inquiets, comme s’il craignait que je ne m’évanouisse. A chaque fois, je lui offre un sourire, ce qui le rassérène pour les cinq prochaines minutes avant qu’il ne recommence. J’attends que maître Janowski vienne me chercher pour commencer cet entretien décisif. Ou elle croule sous les dossiers, ou elle fait peu cas d’un nouveau comptable dans l’équipe. Si c'est le cas, il va falloir sortir le grand jeu. Et espérer le meilleur de cette entrevue, puisque, après tout, nous partageons au moins un point de vue commun.

Quand elle apparaît enfin, précédée par le bruit de ses talons hauts claquant sur le sol, je ne peux pas me lever. J'espère qu'on l'aura prévenu, pour m'éviter le désagrément d'encore expliquer la raison qui me pousse à me trimballer en fauteuil roulant. Et qu'on lui a bien dit que c'était temporaire.

Vu le personnage, je pense qu'elle m'en voudrait de rayer le parquet en bois.

- Bonjour, maître Janowski. C'est un plaisir de vous rencontrer. - je lui tends la main, en paix avec le fait de devoir lever les yeux vers elle. Ce genre de détails peut jouer en ma faveur. Elle ressemble à une égérie de luxe, c'est assez impressionnant de voir que certains individus sont aussi beaux en personne qu'en photo. Je suis là pour la position de comptable que vous avez ouverte.

Je souris, aimable et avenant, en parfait homme du monde.

Et j'énumère mentalement le nombre de mois de salaires qu'il me faudrait pour me payer la montre qu'elle porte à son poignet.

Sources
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
Lun 24 Avr - 12:44 (#)

La douce chaleur du soleil qui filtre à travers les carreaux ne saurait tout à fait concurrencer celle de la satisfaction de voir encore mon cabinet s’agrandir. Maintenant que mon cabinet compte quelques autres avocats aidés par des secrétaires juridiques, il est enfin temps de s’attacher un comptable afin de ne plus avoir à s’adresser à des cabinets extérieurs. J’ai toujours préféré être patronne plutôt que cliente.

L’appel de la secrétaire d’accueil m'interrompt, m’annonçant l'arrivée d’un nouveau candidat, tandis que je termine de rédiger un document pour une procédure en cours. Il est le troisième à être entendu pour ce poste et les deux précédents n’ont pas franchement brillés, quoique leurs CV furent parfaitement corrects. Je termine rapidement ma rédaction puis me lève pour aller accueillir notre futur collègue potentiel. Je lisse rapidement les plis de ma robe blanc cassé à la coupe près du corps mais très professionnelle avant de sortir et arpenter le couloir jusqu’à l’entrée. Le claquement de mes talons sur le parquet me précède et je plaque sur mon visage mon habituel sourire avenant. En arrivant dans l’entrée je découvre le candidat en fauteuil roulant et me souviens subitement que cette situation était précisée dans sa candidature, mais avec la mention qu’il s’agissait d’une condition temporaire. Quoi de mieux pour parfaire son image que d’employer quelqu’un dans une telle situation, tout en s’assurant que ce ne soit pas définitif ? Malgré tout, il présente bien. Je sers la main qu’il me tend sans me départir de mon sourire professionnel.

« Ravie de vous rencontrer également, monsieur Yilmaz. Suivez-moi, je vous prie. »

Je tourne les talons pour me diriger de nouveau vers mon bureau, me demandant un instant s’il peut effectivement me suivre sans encombre malgré sa situation. J’entends derrière moi la secrétaire de l’accueil lui proposer de l’aider, mais veut-on vraiment engager quelqu’un qui ne soit pas à même de se déplacer seul dans le bâtiment ? Et puis après tout, il a bien réussi à venir jusqu’ici. Une fois arrivé au fond du couloir, je passe la porte de mon bureau et une fois qu’il est rentré, je referme la porte derrière nous. Retournant m'asseoir, je me demande de nouveau comment il va bien pouvoir s’installer face au bureau mais décide que ce n’est pas vraiment mon problème. Je m’installe dans mon propre fauteuil, sors d’un tiroir le CV envoyé par le postulant, tire un bloc note et l’ouvre à une page vierge en notant l’objet du rendez-vous et la date. Tenant le stylo au-dessus du papier, prête à prendre des notes, je commence :

« Nous sommes ravis de l’intérêt que vous portez à notre cabinet. Avant tout, pourriez-vous commencer par vous présenter je vous prie ? »

Les CV ont cela de bien d’être synthétiques, mais ils n’apportent finalement que peu d’informations sur ce qui est pertinent au quotidien. Au-delà de ses compétences, saura-t-il s’intégrer à la vie du cabinet ? A ses valeurs ? Je ne saurais dire pourquoi mais je trouve plutôt intéressant de voir les gens dans une position où je suis la personne sensée les évaluer et tenant une partie de leur futur entre mes mains. Je trouve ça des plus agréables.
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Association d’intérêt | ft Anna
» Dancing Queen - Anna
» Feeling good | Anna & Heidi
» MORE OF THAT JAZZ - Anna, Heidi & Anaïs
» I'll worship like a dog at the shrine of your lies • Anna

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
-
Sauter vers: