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Carnage • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea

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That kid you called a weirdo
Caleb Caulfield
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That kid you called a weirdo
ASHES YOU WERE

En un mot : Outre medium
Qui es-tu ? : 20 ans, artiste de rue, violoniste de talent, tourmenté par son don. Fait partie d'une bande de voleurs dont le chef est Iris. Enchaîne les petits boulots autant que les larcins.
Facultés : Medium capable d'être projeté dans le passé des lieux, en particulier quand il s'est produit des morts. Il est ainsi happé par leurs esprits, assistant à leurs derniers instants.

Lecture des auras.
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ASHES YOU WILL BE

Pseudo : Nymphide
Célébrité : Bright Vachirawit
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Crédits : Noxeternam
Dim 18 Fév - 17:07 (#)

C'est vraiment trop bizarre. Auparavant hyper agressif, maintenant qu'il est sédaté, Michel semble sur le point de caner. Je ne suis pas médecin, mais ça sent clairement le sapin. Et je me demande si cela n'a pas un rapport avec ce que j'ai pu voir... Mon regard se dirige vers le potomitan, cherchant presque à déclencher quelque chose pour comprendre. Je sens la main d'Ethan sur moi alors qu'on recule. Décidément, mon instinct me hurle de ne pas rester près du blessé/malade/infecté/futur mort. Et ça tombe bien, parce qu'il y a du mouvement soudainement. Une femme arrive, avec... Naya ? Elle est avec une autre fille, qui est menottée, mais elles ont des têtes hallucinées. « Je la connais, la jolie rousse, c'est ma copine, qu'est-ce qu'elle fait là ? » Je souffle à Ethan et Tasya, délaissant le couple pour me rapprocher des deux jeunes filles. L'autre, c'est donc Isalin, comme Tasya l'a appelée. « Naya, qu'est-ce que tu fais là ? Tu as été prise dans les émeutes aussi ? Tu as reniflé leur gaz ? » Parce que moi, c'est ce qui m'est arrivé. Je pose ma main sur son bras avec douceur, sentant bien qu'elle n'est pas comme d'habitude. « Hey, ça va ? » Bizarre qu'elle n'ai pas vraiment eu de réaction quand je me suis approché, mais là, ça a l'air d'aller mieux. Les deux filles n'ont pas l'air dans leur assiette de toute façon et Isalin semble bien plus vindicative. Normal, je le serais aussi si j'étais menotté, alors que c'est grave la merde. A la question de Naya sur Michel, je grimace : « On sait pas. Il a été super agressif tout à coup et il mourrait de faim. Tasya a du le sédater. Il se passe des trucs étranges ici... » je chuchote pour elle et sa copine, avant de sortir mon portable pour le tendre à Isalin. « Le pète pas. »

Pendant ce temps, y'a un type qui est allé faire brûler des trucs près du lieu du rituel. Merde, je sais ce que j'ai vu. Et peut-être que lui, il peut faire quelque chose... Qu'il essaie déjà. Je refuse de croire que ce que j'ai vu n'a pas de lien avec l'état de Michel. Et ce chien noir ? Alors, je prends mon courage à deux mains et m'adresse à Jacob, quitte à trahir quelque peu mon don : « Excusez-moi. Monsieur... Euh... Le malade a l'air de souffrir de quelque chose qui n'est pas... normal. C'est un lieu de rituel ici... Vous ne pouvez rien faire pour soulager le mal qui le ronge ? Vous n'avez pas une idée de ce qu'il peut avoir ? Et... Je... j'ai cru voir un énorme chien loup noir... Cela vous évoque quelque chose ? » Un téléphone a bipé, et Marie murmure une phrase qui me fait frémir. D'où vient le danger finalement ? De dehors ou de dedans ?

Spoiler:
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Cannot a Beast be tamed
Aodh Moore
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ASHES YOU WERE

En un mot : Lycanthrope malgré lui, autrefois milicien du mouvement Shepherd.
Facultés : Tout juste transformé, Aodh ne maîtrise aucune forme à proprement parlé. Deux d’entre elles s’imposent naturellement à lui : l’hispo à la pleine lune ou sous le coup de violentes émotions, ou celle du glabro lorsque la Bête menace de déborder.
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Pseudo : Aodh
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Dim 18 Fév - 21:35 (#)

Je m’attendais plus à un fusil d’assaut en retour, mais je ne négligeais pas l’utilité du masque à gaz pour la suite de leur opération. Au moins, les vaudous ne pourraient plus m’asphyxier pour me forcer à fuir, et surtout, c’était une preuve tangible que le pasteur souhaitait me compter dans leur équipe.

Une preuve de confiance.

« Je ne vous décevrais pas. » Je baissai mon bandana pour fixer le masque à gaz correctement sur ma tête, avec la force de l’habitude. Mon arme de poing atterrit ensuite entre mes mains, en vérifiant rapidement le chargeur en place. Faute de mieux, ce vieux Beretta ferait l’affaire. N’avais-je pas tué mon premier vaudou avec une arme pareille ?

Je relevai la tête vers mon interlocuteur, qui se présenta sous un nom très français. Il fallait croire que l’Irlande et la France évoluaient toujours côte à côte quand il était question de se révolter quelque part, n’est-ce pas ? « Aodh. » Lui précisai-je en retour. Quand il me parla de religion, je tirai sur la chaîne en or blanc à mon cou, pour extirper de mon sweat la croix qui ne m’avait jamais quitté depuis. « Elle était à ma mère. C’est à peu près tout ce qu’il me reste, avec cette arme. » Lui confiai-je, surpris d’en dire autant sans même y penser. Je ne parlais évidemment pas de biens matériels, le symbole de ces deux seuls objets en ma possession allait bien au-delà à mes yeux.

J’écoutai son discours sans mot dire, cherchant le sens caché quand il me demanda si je comprenais. A l’entendre, c’était comme si ma foi en Dieu pouvait triompher du mal qui me rongeait. J’aurais voulu y croire, mais c’était impossible. Il m’était arrivé plus d’une fois de douter, depuis que cette malédiction m’enchaînait. C’était bien pire encore depuis que j’avais entraîné mon propre frère dans la tourmente. J’avais eu plus d’une fois envie d’en finir. Je m’étais débattu ardemment avec mes propres démons, en vain. Jusqu’à aujourd’hui. « Il vous a placé sur ma route. » Alors peut-être que tout n’était pas perdu.

Je me surpris à lui sourire en retour. Nous nous apprêtions à nous battre, mais je me sentais plus serein que jamais. Grâce à lui, je reprenais le contrôle sur ma vie. Mieux encore, je me découvrais des alliés inespérés en plein cœur de la tourmente. En temps normal, j’aurais trouvé que ce n’était ni le lieu, ni le moment pour évoquer le passé, mais je me sentais suffisamment en confiance avec lui pour parler sans détour de ce que les vaudous m’avaient fait. « C’était il y a presque quinze ans maintenant. J’ai trouvé une de leurs caches, en les prenant pour des satanistes. J’ai cherché à y mettre le feu, mais l’une d’entre eux a tenté de nous arrêter. Mon frère s’est retrouvé immobilisé par une force naturelle… alors j’ai pris peur et j’ai tiré. Pour tuer. » Quinze ans à m’en vouloir pour cette balle tirée. Quinze ans à me convaincre que j’avais pourtant bien fait. Je peinais encore à en parler, comme une blessure profonde jamais complètement refermée. « Ils… m’ont juré qu’ils provoqueraient la ruine de ma famille. Il y a eu une tentative d’effraction et… le lendemain, mon père a tenté de me tuer. Ma mère s’est interposée, ce qui lui a coûté la vie. Ma sœur a disparu cette nuit-là également… la Justice a conclu à un crime conjugal, mais ça ne faisait pas sens. Mon père ne se souvenait pas de l’avoir tuée, et il était comme... possédé. » Je ne pourrais jamais oublier ce regard vide qu’il m’avait lancé, avant de manquer de m’ouvrir la carotide. Tout comme les cris et les larmes au téléphone, à implorer notre pardon depuis sa cellule de prison. Je secouai la tête pour reprendre mes esprits. « On a décidé de fuir l’Irlande, mon frère et moi. Et quand les vaudous ont commencé à sortir de l’ombre pour marcher en plein jour en toute impunité… j’ai décidé que si la justice humaine n’agissait pas, je le ferais à leur place. »

Je lui lançai un regard résolu, à travers mon masque, chassant l’émotion qui avait pu me submerger l’instant précédent. S’ils étaient le bras armé d’une Justice Divine, alors je le serais à leurs côtés. Je lançai une œillade à la femme qui s’était rapprochée de nous, reprenant d’une voix plus égale : « Nous n’avons pas réussi à rentrer. Ils nous balancent des gaz toxiques, qui vous désorientent complètement. Ils sont équipés de masques à gaz et savent ce qu’ils font, comme s’ils nous attendaient de pied ferme. Ils sont à la fois dehors et dedans. Certains les balancent depuis l’étage, d’autres sont arrivés après nous pour nous prendre en tenaille. Ils sont peut-être des dizaines dehors ? Mais sans doute moins à l’intérieur. Il n’y avait qu’une personne à l’étage. Il y a également la NRD sur place : au moins deux agents. J’ai essayé de mettre le feu à deux pièces, mais il a été contré assez facilement. Il y a une échelle de secours à l’arrière qui mène à l’étage, un mec s’est enfui par-là, et aussi une trappe au sous-sol, mais les deux accès sont gardés par la NRD qui tire sans chercher à comprendre. J’ai entendu des hurlements de deux gamines au sous-sol… » Ca, c’était sans doute le plus perturbant. « J’en ai vu deux autres fuir un bureau où je mettais le feu. » Et quoi d’autres ? « Il y a une seconde voiture du NRD qui faisait le tour. Je peux malheureusement pas vous en dire plus. »

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Sugar Mommy, la randonnée c'est ma vie (et mes collines ne demandent qu'à être explorées)
Medea Comucci
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En un mot : Humaine. Profiler pour le FBI et consultante pour la NRD
Qui es-tu ? : A cinquante ans, je rassemble les bris de ma carrière explosée dix ans plus tot. Travailleuse acharnée, animée par un désir de vengeance qui me couple le souffle. Je ne m'arrêterais que lorsque ma Némésis sera morte ou sous les verrous. En parallèle, à la tête d'une cellule spéciale, je suis chargée d'incarcérer les CESS qui s'imaginent au dessus des Lois.
Facultés : J'attire les ennuis. Très facilement. Et souvent, je vais à leur rencontre.
Thème : https://www.youtube.com/watch?v=EUY2kJE0AZE
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Pseudo : Mea
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Mer 21 Fév - 16:36 (#)

Medea se concentre sur les urgences à  venir. L’une d’elle consiste à s’assurer que les deux mômes ne gardent aucune séquelles physiques de leur passage au sous- sol, le psychologique est plus atteint. L’une d’elle reconnaît l’infirmière pendant qu’elle explique rapidement la situation. L’intervention de l’homme qu’elle a récupéré sur le toit n’aura qu’un haussement de sourcil silencieux. Medea ne justifiera pas les décisions prises, pas plus qu’elle n’a l’intention de retirer les menottes de la gamine qui commence déjà à s’emporter. Tasya ne remarque pas de signes  de prise de drogues, c’est rassurant.

L’italienne devrait probablement faire preuve de compassion et de compréhension mais elle n’a pas le temps. -J’essaye d’éviter que vous vous fassiez tuer. -Le ton est trop sec. Elle ne cherche pas à l’adoucir, elle n’est pas là pour un concours de popularité. -Je les ai trouvés dans un couloir, devant une porte fermée à clef. Elles étaient persuadées que leurs familles étaient en danger de l’autre côté et qu’elles venaient de cette pièce-là. Pièce fermée à clef. Il y avait de la poussière au sol, pas d’empreintes avant les miennes devant la porte. Des toiles d'araignées sur les gonds. -Peut -être que cette fois ci, ses paroles vont avoir un impact?  -Elles n’ont pas pu y entrer. Je les ai trouvé terrorisées et incohérentes. Mademoiselle s’est ensuite emparée de bouteilles en verre et les a balancé dans un couloir étroit sans se soucier des dangers pour elle, sa copine ainsi que mon collègue et moi- même. Tant que je ne suis pas certaine qu’elle ne va pas avoir un comportement erratique, elle reste attachée. Je suis disposée à prévenir leurs proches, dès qu’elles m’auront donné leur identité. -Offre qu’elle répète pour la seconde et dernière fois.

Les inquiétudes concernant le collègue semblent valides. Il s’est détérioré de manière visible. Son état est inquiétant. Le teint gris, l’haleine générale, son étrange apathie. Rien qui ne rassure Medea. Elle se tourne vers Ethan et Tasya. -Est ce qu’il s’est montré violent? Est ce qu’il a eu un comportement inquiétant?  Si vous avez de la kétamine, vous la lui injectez, au moindre geste menaçant. -Elle a un signe de la main vers Ethan et le jeune homme qui se tient à ses côtés. -Dès que Tasya a fini de d’examiner les filles, éloignez vous tous les cinq de lui. Surveillez son état général, de loin. Au moindre changement, vous prévenez immédiatement Johnson ou moi même. - C’est visible que le jeune asiatique connaît les adolescentes, ou au moins l’une d’elle. Peut-être qu’il saura apporter un peu de calme. Quoiqu’il n’a pas l’air d'être serein. Elle le regarde avec attention pendant quelques secondes, mais il est concentré sur la petite rousse. Calme fragile. Un échange de regard significatif avec Jonhson. Michel est à surveiller.

Puis elle les laisse pour quelques mots adressés à l’assemblée. Quand elle termine, c’est le moment que choisit Jacob pour revenir. Pendant qu’il se dirige vers Marie et Lilas, elle va rencontrer le premier blessé.. Il est resté dans son coin,  discret. Il est conscient, sans se mêler au reste du groupe. -Comment est ce que vous vous sentez? Vous êtes un habitué des lieux? Si vous avez des vertiges ou autre, n’hésitez pas à faire appel à la jeune femme au fond, elle est infirmière, elle pourra vous soulager.

Du coin de l'œil, elle observe Jacob se diriger vers le potomitan pour ce qui ressemble à un rituel . Le saccage de sa maison, la mise à mort du chien loup au pelage marqué de symboles vaudou -Le vévé du Baron Samedi -, plus précisement, ont conduit Medea à s'intéresser de près à la religion vaudouiste, ainsi qu’aux pratiques magiques qui la composent. Du moins à celles accessibles aux archives de la Nrd. Les menaces directes sur ses collègues auront au moins eu cet avantage là. Sans prétendre au titre d’experte, ses recherches sont assez récentes pour qu’elle reconnaisse les herbes que l’Ougnan fait brûler. Elle a pris le temps d’aller voir l’herboriste de la Nrd pour qu’il lui présente les plantes utilisées dans les cérémonies ainsi que leurs usages courants. En tout cas le parfum subtil de la vanille, peut être de la benjoin, l’aspect découpé de feuilles de fougère, avec l’encens, contre les mauvais esprits,  renforcé par la chrysanthème et la fumeterre. Ce qui dessine dans les réflexions de Medea un tableau plus inquiétant que vouloir assainir la pièce des énergies négatives. Sans doute aurait elle discuté plus longtemps avec l’inconnu, mais la jeune femme qui s’entretient avec Marie l’interpelle et elle prend congé pour aller  à leur rencontre.

Une phrase aux accents dangereux qui s’échappe des lèvres de cette dernière.  Son timbre est bas, discret. -Est ce que vous savez qui a organisé les attaques contre l’Oufo? J’ai une question étrange à vous poser. Est ce que le bâtiment a des problèmes de réseaux électriques? Les lumières ont vacillé à plusieurs reprises, sans raisons apparentes. Est ce que vous savez ce qui peut causer ces perturbations? -L'électricité et la magie sont souvent en conflit, de ce qu’elle a pu comprendre. Mais ce n’est pas un domaine où elle est assurée. Ce soir, ce manque d’acquis arcaniste lui est pesant.

Avec un sourire d’excuse, elle se tourne vers Lilas, et se penche vers la vidéo qu’elle lui montre.  Deux véhicules d’aspect militaire  qui ne sont pas ceux de de Constellis, se profilent  en arrière-plan à avant de disparaître à l’angle d’un bâtiment adjacent. Mauvais. Ce n’est pas non plus la Nrd. Hostiles possibles. Un appel aux armes. Ca, c’est de sa faute. Des details sont fourni par celui qu’elle a laissé partir. Elle ne refera pas la meme erreur. Ce qui est intéressant, ce sont les fumigènes qui ont dispersé les émeutiers. Elle affiche rapidement son numéro de téléphone pour Lilas. -Est ce que vous pouvez m’envoyer la vidéo? Je vais la transférer à la Nrd et à un groupe de consultants militaires pour qu'ils analysent et trouvent des informations sur sur les véhicules  qui passent en second plan. Pouvez-vous garder un oeil sur les prochaines, surtout si elles montrent des gros mouvements de foules ou arrivées de convoi?

La ville est blindée de caméras de surveillance. Assez pour suivre d'où viennent les deux  véhicules et peut être un angle avec les plaques d’immatriculation plus visibles. Elle a besoin de savoir qui vient d’arriver.  Dès que Lilas envoie la vidéo, elle récupère son téléphone pour la transférer à ses contacts avec les demandes d’informations nécessaires. -Je vais parler à monsieur Sabba, mais je ne suis pas loin. -Ce qu’elle fait dès que Caleb s’éloigne après son échange.

Jacob a les traits tirés et l'inquiétude sur son visage est palpable. C’est rassurant, sur un point en tout cas. Si Michel est infecté par un esprit nocif, ce n’est pas la volonté de l’Oungan. Pas après avoir effectué un rituel de protection contre les mauvais esprits. Il essaie au contraire de limiter les dangers potentiels. Elle le laisse souffler quelques minutes avant de le rejoindre à son tour. Epaule contre épaule. Juste le temps d’une respiration avant de devoir gérer les problèmes de la nuit. -Je ne souhaite pas être indiscrette, mais je pense que c’est important. Vous venez d’effectuer un rituel de purification et de protection contre les esprits malins, n’est ce pas? -elle désigne du menton l’homme dont l’aspect est de moins en moins humain -Parce qu’il est possédé par une présence nocive? Si la situation se dégrade et que je doive faire preuve de force létale, est ce que l’essence qui l’habite va chercher un nouvel hôte ou le cadavre va la contenir? L’homme à l’intérieur est encore présent ou ce n’est plus qu’une coquille vide? -Un sourire sans joie. Elle a trop de questions pour trop peu de réponses. Ce n’est pas terminé. -Si je devais monter dans les étages, est ce que je vais trouver des membres de votre communauté avec du gaz? Je viens de voir une vidéo où des grenades fumigènes semblent avoir été balancées depuis les fenêtres supérieures du bâtiment. Cela pourrait être utile en cas d’attaques frontales. Il semblerait qu’il y ait de nouveaux arrivants, j’ignore encore s' ils sont hostiles ou non, mais dans le doute.. Ni la police ni la nrd.  Si l’Oufo a des défenses particulières, il sera peut-être nécessaire de les activer.




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Forgive me, Father, for I am sin
Le mauvais oeil
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Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 YXpWPvj
En un mot : An eye for an eye leaves the whole world blind
Thème : Witchcraft - Akira Yamaoka
WITHER AND DIE

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Ven 23 Fév - 0:03 (#)

Chapitre 3 : Carnage
Stigma Diaboli

Michel était émacié à un point extrême.
Avec ses os poussant contre sa peau, elle-même de la couleur des cendres blafardes de la mort, et ses yeux repoussés au plus profond de leurs orbites, l’infirmier ressemblait à un cadavre récemment déterré. L’odeur infecte de décomposition suppurait désormais de chaque pore de sa peau, et se répandait autour de lui à la manière d’une ignoble aura. Pourtant, Michel était encore vivant. Son torse se soulevait avec une vivacité étonnante, compte tenu de son état extérieur, alors que sa posture immobile, comme paralysée, indiquait un état catatonique très profond. Il fixait un point invisible en face de lui, l’air absent, les mâchoires béantes, et ses mains décharnées, tavelées de points noirs, serrant les plis de son pantalon d’ambulancier.

Il était sédaté. En théorie.
Comment en être certain avec des symptômes aussi anormaux ?
Michel avait l’air si inoffensif. Si paisible dans sa mort silencieuse.

Plus loin, l’homme blessé à la tempe, qui surveillait l’infirmier d’un œil suspicieux, lève la tête, surpris, vers Medea. Il doit approcher la soixantaine. Ses cheveux crépus sont mouchetés de gris par endroit, surtout au niveau des tempes, où tu discernes la plaie que Tasya a refermée en arrivant à l’Oufo. Tu remarques qu’elle a fait du bon travail, car les coutures ont bien tenu et la plaie a cessé de saigner. Assis sur son lit improvisé de couvertures, l’homme t’adresse un sourire poli, en haussant les épaules face à ta série de questions.

« Oh, on fait aller. J’ai un bon mal de crâne, mais rien de bien méchant. » Il montre sa tempe droite du bout de l’index, sans toutefois l’effleurer. « Je suis un ami de Jacob, je viens l’aider parfois pour des petits travaux de maintenance. Au mauvais endroit, au mauvais moment comme on dit. »

L’homme a l’air sincère. Sa façon de se tenir, appuyé le dos contre le mur et les jambes allongées, démontre une fatigue physique certaine, ce qui n’a d’ailleurs rien d’anormal compte tenu des circonstances. Tous ceux capables de discerner les auras pourront constater qu’il n’est qu’un simple humain et, avec son pantalon de travail tâché et sa vieille chemise confortable, son histoire colle avec son apparence. Il t’assure, Medea, que tout va bien pour lui, mis à part ce mal de crâne compréhensible, ce qui te permet de vaquer à d’autres tâches plus prioritaires. Lorsque tu t’arrêtes devant Marie, une certaine crispation traverse la jeune femme, ses épaules se tendent, et ses grands yeux noirs t’auscultent avec une méfiance non dissimulée.

Un rictus – est-ce de dédain ou d’amertume – pince ses lèvres, tandis que son attention coule vers Jacob au loin. « Je ne sais pas, et quelle importance ? Des racistes, des violents, des jaloux, des tarés… L’Amérique n’a jamais manqué d’excuses pour tirer sur les différences, » te répond-t-elle sur un ton caustique.

Cache-t-elle quelque chose, Medea ? C’est difficile à dire avec Marie, tant son faciès est indéchiffrable, avec cette nonchalance, cette sorte de distance défiante qu’elle maintient avec ses interlocuteurs. Elle hausse les épaules à ta seconde question. « Philip était en train de réparer un tableau avant le début des émeutes, » te dit-elle en montrant le soixantenaire à qui tu as parlé tout à l’heure. « C’est peut-être à cause de ça. »

L’hypothèse paraît cohérente. L’homme blessé à la tempe, Philip apparemment, a l’allure du bricoleur venu donner un coup de main dans cet immense bâtiment, qui doit nécessiter un entretien conséquent. Derrière, c’est au tour de Caleb de risquer une question envers Jacob, lequel était toujours plongé en pleine réflexion, appuyé contre le socle des offrandes central. À voir l’air profondément soucieux de l’Oungan, il est clair qu’il a mieux à faire que d’écouter les sanglots d’Isalin et de Naya, ou les vannes douteuses d’Ethan. Néanmoins, Jacob tourne toute son attention vers toi, Caleb, à la fois concentré et intéressé par tes soudaines questions.

« Depuis combien de temps est-il dans cet état ? Et où avez-vous vu cet animal ? Ici ? Quand ? Je peux peut-être l’aider, mais si vous savez quelque chose il va me falloir plus de détails sur ce que vous avez vu. » Caleb, tu notes cependant que Jacob n’a pas répondu à toutes tes questions, mais son intérêt et sa préoccupation n’en sont pas moins sincères. Il se tourne ensuite vers Medea, qui vient à son tour de l’assaillir de questions.

Jacob hésite. Une brève étincelle de stupéfaction froisse sa concentration, aussitôt remplacée par un profond soupir résigné : manifestement, l’arcaniste chevronné ne s’attendait pas à ce qu’une fonctionnaire de la NRD lui déballe autant de connaissances. Durant un court moment de silence, il cherche visiblement la meilleure manière d’exposer la situation présente, certainement dans le but de ne rien révéler de secret.

« Je vais être franc, » commence-t-il. Jacob parle doucement, mais il n’est pas très difficile de tendre l’oreille pour entendre ce qu’il dit. « Quelqu’un est entré dans mon bureau, et a cassé un flacon que j’avais sorti cette nuit de mon coffre pour l’examiner. Quelque chose était à l’intérieur. Quelque chose qui a été scellé par d’autres que moi, certainement pour de très bonnes raisons, et dont je tentais d’analyser la nature. »

Il lève une main vers toi, Medea, comme pour anticiper d’autres questions. « Laissez-moi être honnête avec vous. Cette entité est ici, dans l’Oufo. Je ne sais pas ce que c’est, ni comment elle fonctionne, ni ce dont elle est capable, ou comment l’arrêter avec certitude. Je sais qu’elle est dangereuse et qu’il serait insensé de ma part de la laisser s’échapper d’ici. C’est pourquoi j’ai scellé l’Oufo. Personne ne sort d’ici tant que je n’ai pas trouvé une solution à ce problème, et que je ne sais pas où est cette entité, ni qui elle est. »

Un silence de plomb ponctue sa déclaration. L’attention de Jacob s’attarde sur chacun d’entre vous, comme si son regard d’arcaniste cherchait à percer l’invisible, à voir au-delà de vos identités de chair et d’os. Autour de vous, le bâtiment imite le silence de l’Oungan, et pourtant, rien n’indique dans les murs ou les peintures que l’Oufo a été scellé. L’air semble soudainement être d’une densité anormale, lourde et amère, mais peut-être n’est-ce simplement que vos propres angoisses qui font naître cette sensation de péril imminent ?

Jacob soupire. « Dans le cas d’une possession classique, tuer l’hôte n’élimine pas le parasite. Mais comme je ne sais pas à quoi nous avons affaire, je ne peux pas vous donner une réponse définitive. Peut-être l’état de cet homme n’est-il qu’un effet secondaire de cette entité, ou même une ruse, et non une possession. »

La sincérité habite l’Oungan. Aucune comédie, aucun effort n’est fourni pour embellir ou dissimuler la vérité quand l’inquiétude et le sérieux qui marquent les traits de Jacob, sont aussi visibles dans son expression et dans sa posture attentive. Toutefois, il ne peut pas s’empêcher de jeter un coup d’œil vers Marie, toujours assise, à l’écoute, à côté de Lilas, quand Medea mentionne les grenades fumigènes lancées de l’intérieur.

« Je ne suis pas au courant de ces grenades, et personne d’autre que nous n’est présent, » déclare-t-il d’un ton posé. Il ne semble pas mentir, quand toutes les émotions gravitant dans son aura indiquent une sincère inquiétude, mais pas la moindre once de duperie. « Comme je vous disais, j’ai scellé l’Oufo. Personne ne pourra sortir ou rentrer tant que je ne l’ai pas autorisé. Mon problème est à l’intérieur, pas à l’extérieur. »

Personne ne sort.
Personne ne rentre.

Pendant ce temps, Lilas, tandis que tu assistais à l’alarmante révélation de Jacob, et que les aveux de Marie te trottent toujours en tête, tu assistes à un sinistre spectacle. À l’autre bout de la salle, tu remarques que la tête de l’infirmier Michel s’est tournée vers toi, mais seul son cou a pivoté : le reste de son corps est encore orienté dans la même direction qu’auparavant. C’est sans doute l’élément le plus effrayant dans sa posture, cette absence de mouvement hormis sa nuque, qui se tourne lentement vers toi. D’ailleurs son expression ne varie pas d’un iota lorsque ses yeux accrochent les tiens : ils sont vides, dépourvus de toute humanité, et tu t’aperçois soudainement que sa bouche s’entrouvre lentement pour t’adresser trois mots silencieux.

Je. Te. Sens.

L’infirmier malade n’a émis aucun son. Du fait de son état cadavérique, sa bouche, dépourvue de lèvres, est réduite à un trou noir, seul élément mouvant de son visage qui conserve sa parfaite immobilité vidée de vie. Le contraste entre cette abîme en guise de bouche, et ces traits figés dans le marbre de la mort, évoque ces statues funèbres que l’on trouve dans les cimetières, ou ces peintures rupestres décrivant des monstres aux corps décharnés, dont les traits colorés simplistes suffisent à traduire toute l’horreur de leurs existences. Tu es comme happée par cette vision macabre, au point de presque rater l’évolution de l’aura de Michel.

Car, ceux qui dévorent la chair, dévorent aussi l’essence.
Et ils vinrent en si vastes nombres, qu’ils ne laissèrent que désolation.

Lilas, tu as la chance, ou la malchance, d’être la témoin privilégiée de l’infortune de Michel. Sans le moindre signe avant-coureur, tu vois littéralement un morceau de l’essence de l’infirmier être aspirée vers l’intérieur, comme si quelque chose venait de l’avaler. Puis, le terrifiant phénomène se répète une deuxième fois, et tu peux, cette fois-ci, constater qu’un pan entier de son essence se déchire comme de l’étoffe, aussitôt remplacée et avalée par quelque chose. Tu vois très clairement que l’essence vitale de Michel n’est pas supplantée par une autre, mais détruite, remplacée par un vide absolu d’une profondeur insondable. Ce vide, tu l’as déjà vu ailleurs chez quelqu’un d’autre, voilà quelques années de ça, mais jamais avec une telle intensité.

Quelque chose dévore l’essence de Michel. Et, par contraste avec son essence humaine, tu vois, Lilas, que ce vide n’est pas dénué de forme, au contraire : de différentes tailles, cette noirceur absolue prend la forme de têtes de chiens-loups bavantes, hurlantes et affamées qui se jettent sur l’essence humaine comme des bêtes enragées sur la carcasse d’un animal mort. Au début, tu en vois deux. Puis trois, puis sept, puis dix. À force tu perds le compte, tant les têtes carnassières s’entremêlent les unes aux autres, en se bousculant, en se mordant et en claquant des mâchoires pour arracher avec férocité leur part de sinistre pitance. Et ce vide mouvant, bestial, contient une telle horreur pure, une mixture abjecte de violence primitive, de monstruosité immonde, et de volontés destructrices innombrables, que le seul fait de l’observer suffit à susciter une terreur viscérale.

Cette chose, quoi qu’elle puisse être, Lilas, tu le ressens, n’existe que dans un seul but : dévorer. À l’intérieur de cette chose n’existe ni la moindre compassion, ni la moindre étincelle de vie naturelle : elle n’est qu’une aberration inepte qui ne connaît d’autres nuances que le mal. Et tu remarques aussi, que cette abomination ne se contente pas d’avaler l’essence de Michel, non, tu vois plusieurs de ses têtes s’étirer et ouvrir grand leurs mâchoires pour arracher et avaler des lambeaux de l’égrégore. Tout cela se produit à une vitesse folle, au point que de terribles questions se posent : cette chose, depuis combien de temps attendait-elle ? Avait-elle prémédité son coup ? Comment a-t-elle pu se dissimuler ainsi derrière l’aura humaine de Michel ?

Lilas n’est pas la seule à assister à cette curée, quoique de manières différentes. Caleb, tu vois effectivement les têtes des chiens-loups surgir du corps de Michel, dans une odieuse vision qui mélange ta capacité à voir les esprits et ta lecture d’aura. Tu as l’impression que l’aura de l’infirmier prend vie de la plus horrible façon, déchirée et avalée par la naissance d’un esprit malin des plus terrifiants, dont l’apparence te rappelle ainsi la vision du chien-loup que tu as déjà vu dans le péristyle. Tu les vois ces horreurs, jaillir comme de morbides fœtus purulents, qui déchirent et se nourrissent de l’aura matricielle dans laquelle ils sont nés, quoique tout cela se passe dans le silence le plus complet, à un niveau de perception que peu sont capables de voir.

Pour Naya et Tasya, vous discernez seulement la disparition rapide de l’aura humaine de Michel, remplacée aussitôt par une absence totale d’aura. Les émotions de l’homme, elles aussi, se dissolvent, englouties dans un néant absolu, qui n’offre rien en retour, ni sentiments, ni espoirs de vie. À côté de toi, Lilas, tu remarques que Marie doit assister à un spectacle similaire, ou tout du moins aussi horrifique, car l’arcaniste affiche une expression de profonde stupéfaction, mêlée à une discrète curiosité morbide. Jacob, lui aussi, affiche un air tout aussi sidéré, mais surtout dégoûté, tandis qu’un terrible silence horrifié s’abat alors sur le péristyle.

Puis, la situation bascule.
Tout s’enchaîne en quelques secondes, si bien que ni Jacob, ni Johnson n’ont le temps de réagir

Peut-être n’a-t-il jamais été sédaté.
Peut-être cette chose s’est-elle déjà débarrassée du sédatif.
Peut-être aurait-il fallu immobiliser Michel dès la première agression.

C’est à une vitesse absolument sidérante, que cette chose qui était jadis Michel, le sympathique collègue de Tasya, saisit cette dernière par le col de ses vêtements, et la propulse dans les airs d’une seule main, comme un fétu de paille, avec une facilité surhumaine. La pauvre infirmière fait ainsi un vol plané, et retombe alors plus loin sur un Caleb qui n’avait rien demandé, les faisant s’étaler tous les deux sur le sol dur. D’un bond, la chose se lève brutalement en une fraction de seconde, et fond sur le trio composé de Naya et d’Ethan, alors penchés au chevet d’Isalin. Aucun d’entre vous n’a le temps de s’écarter, tant l’effet de surprise combiné à la rapidité démentielle de Michel, quoique désarticulée au départ, vous prend de court.

Naya, l’homme te percute en premier et c’est trop tard que tu vois son genou se précipiter à la rencontre de ton front à une vitesse folle : son os te frappe en plein sur ton arcade sourcilière droite qui explose dans une gerbe de sang et de brutale douleur. Dans un réflexe inconscient et héroïque, Ethan, tu as remarqué que la trajectoire de Michel allait droit sur Isalin qui, menottée, est une cible facile. Tu as donc tenté d’intercepter le gaillard, mais celui-ci a une telle force, qu’il te fait violemment tomber au sol, en t’attrapant les bras. Dans cette confusion, la pauvre Isalin menottée, se prend le coude de Michel en plein sur le nez, lequel se brise dans un sinistre craquement osseux, tandis que Ethan se retrouve aux prises avec l’infirmier possédé.

La chose a une telle force, Ethan
Dans son état de décrépitude, d’où tire-t-elle une force aussi colossale ?

Une force, certes, incomparable avec celle de ton ami Nicola, mais celle-ci est clairement surhumaine, et tu comprends sans mal qu’il est capable de te briser les os comme des brindilles, si tu lui en laisses la chance. Il te plaque violemment contre le sol et se jette sur toi, et alors, tu l’entends. Ce hurlement. Ce monstrueux cri dément que cette chose pousse, la bouche grande ouverte, en déversant sur toi son haleine fétide, qui n’est rien d’autre que de la pourriture pure. Et Ethan, tu vois dans cette bouche noire comme la suie, des rangées de dents bien trop nombreuses pour être naturelles, fines comme des fanons de baleine, de tailles inégales mais clairement affûtées comme des lames de rasoirs, et qui sont prêtes à te mettre en pièce.

Tu n’as jamais rien vu de pareil.
Tu n’as jamais rien entendu de pareil non plus. ⇗

Au chœur de voix humaines torturées se mêlent des hurlements bestiaux de chiens, qui se confondent et se mêlent dans un seul rugissement macabre, résonnant entre les murs du péristyle. Ce sont des lamentations, celles d’êtres vivants que cette entité a avalé et qui, par une immonde aberration, sont encore conscientes à l’intérieur de celle-ci. Le condensé de leurs souffrances se mêlent aux aboiements déformés, une clameur à la fois humaine et bestiale. Tu comprends Ethan que là maintenant, tu joues ta vie, peut-être plus encore, et que si tu laisses l’occasion à cette chose, elle va te déchiqueter vivant, et te digérer comme un morceau de viande.

[Rendez-vous dans la roulette russe]

À l’autre bout de la salle, tandis que Ethan lutte pour sa vie, Lilas, tu sens que Marie te touche doucement le bras, comme pour attirer ton attention. Elle te chuchote d’un ton nerveux, tandis que son regard va et vient entre toi et la violente altercation avec Michel. « Je peux mettre un terme à tout ça. Repousser ceux dehors et ceux dedans. Mais j’ai besoin de toi. Si tu m’aides, si tu viens avec moi, on peut tous s’en sortir. »


Résumé de l'hécatombe:



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That kid you called a weirdo
Isalín Lokisdóttir
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You're a part of the dawn...

En un mot : ❅ fleur hivernale ❅
Qui es-tu ? : ❅ Née en octobre 2004, elle est encore dans ce drôle de monde qu'est l'adolescence;
❅ Cheveux sombres et yeux de jade, visage en cœur, petite bouche charnue et taches de son, voilà le mélange de ce visage un peu atypique. C’est aussi une silhouette athlétique d’1m64 pour 52 kg.
❅ Depuis toute petite, elle s'entraine pour être patineuse Olympique. Médaillée d'argent au championnat des USA et sacrée première à la grande coupe des quatre continents, son rêve s'effondre en 2021 à cause de ses dons.
❅ Cherche désormais sa voie en tant que personne et en tant qu'Outre.
❅ Vit avec sa cousine Sofia et Elizabeth.
Facultés : ❅ Élémentaliste de l'eau dont le pouvoir se manifeste actuellement essentiellement autour de la glace.

❅ Don principal : kinésie de la glace. Isalín peut givrer l'eau et les surfaces humides ou déformer sommairement une étendue de glace.
Fonctionne dans un rayon de 2m, le contact aide beaucoup
❅ Don secondaire : résistance accrue au froid.

❅ Les bienfaits d'avoir grandi dans un monde bilingue font qu'elle n'a pas d'accent quand elle parle anglais, mais il lui arrive de buter sur le vocabulaire.

❅ C'est une athlète de haut niveau, elle est donc plus robuste et endurante qu'une adolescente lambda du même âge. Son sport l'a rendue aussi particulièrement souple et agile.
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... when the light comes from the dark

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Ven 23 Fév - 14:34 (#)

- T’inquiète, j’en prends soin comme si c’était le mien ! Assure-t-elle au jeune homme qui lui prête son téléphone.

Isalín adresse un sourire reconnaissant à son généreux donateur, le laissant ensuite vaquer à ses occupations. Les questions viendront plus tard ! Pour l’heure, elle a encore les mains dans le dos et utiliser l’appareil de cette façon est impossible. Mais l’avantage de sa condition physique de niveau olympique, c’est qu’elle est largement assez souple pour se contorsionner de sorte à habilement faire passer ses bras sous ses jambes. La police est occupée au four et au moulin ? Parfait, personne ne l’empêche donc de se retrouver bien plus confortable avec les mains devant elle.

- Qu’ils aillent toutes et tous se faire foutre, maugréé l’Islandaise dans un grognement que seule sa voisine peut attendre. Enfin, presque tous.

Non sans grommeler quelques gentillesses dans sa langue natale, Isalín ouvre instagram et déconnecte le compte de Caleb pour y entrer ses identifiants. Pluie de notifications, y compris de sa cousine qui a visiblement cherché à la joindre par tous les moyens. Pas le temps pour ça, mais…

- Woh, qu’est-ce que…

WHAT THE MOTHERUCK ?! La tête du type. Genre complètement pivotée, comme si on lui avait brisé la nuque. Remarque, on aurait pu,vu son air cadavérique. L’adolescente a l’impression de devenir folle ce soir, mais cette fois, contrairement à la scène du sous-sol, elle a son arme de prédilection en main ! Elle tente d’allumer un live mais au moment où son doigt valide la session, le… « type » part comme une balle. Tasya fait un vol plané surprenant et la seconde suivante, la chose est sur elles. C’est trop rapide, même pour Isalín. Le temps qu’elle réalise que Naya est blessée, elle prend sa part également ; craquement sinistre et bombe douloureuse en plein visage. Elle s’effondre, le téléphone lui échappe et l’écran se fissure en frappant le sol. Oups, désolée. Elle pousse un grognement rauque, le pif de travers ruisselant de sang. C’est chaud, ça coule sur son menton et ça poisse son cou. Elle a tellement mal qu’elle en a la nausée. Mais elle a déjà été blessée à l’entrainement, plusieurs fois même. Et elle s’est toujours relevée, pas vrai ?

Respirer par la bouche, redresser la tête. Elle a l’impression que son visage a triplé de volume et la douleur la force à n’ouvrir qu’un œil. Pas grave, ça lui suffit pour apercevoir le téléphone, se jeter dessus, le ramasser et filmer ce qui l’entoure. Le live a déjà commencé, les premiers spectateurs affluent après avoir reçu la notification. Elle espère qu’Ashley sera parmi eux.

- Regardez ! On est enfermés dans l’Oufo avec une… un truc qui veut nous tuer et on ne veut pas nous laisser sortir ! Regardez aussi, elle tourne la caméra de façon à voir son visage tuméfié, la police est ici, inspectrice Medea truc. Elle m’a tasée avec ma copine et nous a trainées de force ici. VENEZ NOUS AIDER S’IL VOUS PLAIT !


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Chapitre 3 : Carnage
In Nomine Patris

Pierre t’écoute en silence.
Par moment, l’homme hoche la tête, les mains croisées devant lui, et son silence attentif est une invitation à t’épancher. Jamais il ne t’interrompt, et à aucun moment il ne se montre désintéressé ou impatient : et c’est sans doute ce talent à écouter qui est le plus frappant chez lui. Tu devines Aodh, que le pasteur écoute avec sincérité ton histoire, qu’il te comprend, au lieu d’attendre son tour pour parler comme la plupart des gens. Quand l’émotion affleure dans ta voix, Pierre murmure doucement "Continue, fils", et ces petites touches d’affection paternelles rappellent inévitablement le confort et l’intimité d’une confession.

« Tu as subi beaucoup d’épreuves, en effet. La souffrance du corps et de l’esprit sont parfois un sentier qu’il nous est nécessaire d’emprunter, mais cela ne signifie pas que le salut n’est pas au bout, » déclare-t-il avant de t’écouter livrer tes informations sur l’Oufo. À côté, sa seconde, Abigail, écoute aussi sans rien dire, tandis que l’escouade toute entière s’est divisée en groupes de quatre, mis à part les deux chefs qui t’écoutent.

L’un comme l’autre ont une posture ferme, bien assurés sur leurs jambes, un véritable maintien militaire qui ne fait que confirmer encore plus la solidité de tes alliés. Et, derrière les hublots des masques, tu sens toute la concentration du pasteur, l’intensité de son regard bleu, comme s’il examinait toutes tes révélations avec une acuité incomparable. Peu de choses échappent à cet homme, c’est une certitude rassurante.

« Je vois, » ajoute-t-il quand tu as terminé de tout raconter. « Merci, fils. Toutes les informations sont utiles dans de telles circonstances. Excuse-moi une minute. »

Pierre se détourne un instant, Abigail sur ses talons. Tous les deux marchent jusqu’au pick-up, au milieu des autres hommes armés : manifestement, ils discutent entre eux du déroulé de l’opération. Un homme ouvre finalement la portière avant du pick-up et s’installe à la place du conducteur, tandis que Abigail se sépare de Pierre à la suite d’une brève discussion, et emmène deux groupes de quatre avec elle. Tu les vois se faufiler dans les ombres qui nimbent le parking, restant ainsi hors de vue de l’Oufo, et rejoindre à foulées rapides le groupe d’émeutiers resté à l’écart. Pierre, lui, sort de l’intérieur du coffre du pick-up deux fusils d’assaut. Il équipe le sien en bandoulière, avant de revenir vers toi, Aodh, pour te présenter la seconde arme.

« Avant de te confier ceci, tu dois connaître nos objectifs. » Tu peux constater que ce fusil d’assaut est assez récent, non le dernier cri, mais une excellente arme, solide, qui fait du bon boulot. Pierre te le tend, mais tu peux deviner qu’il a d’abord quelque chose d’important à te dire, et qu’il compte sur toi pour l’écouter.

« Les vaudous possèdent un très grand maléfice. Il se présente sous la forme d’un flacon en verre, avec deux crucifix à l’intérieur. Nous devons le récupérer et l’isoler, avant qu’ils ne s’en servent sur des innocents. Si tu le trouves, ne casse surtout pas le flacon, cela libérerait le mal à l’intérieur. »

Le timbre de Pierre vibre de force. Nul doute que cet objectif est d’une énorme importance, au point que tu peux sentir toute sa sainte détermination percer dans sa voix. « C’est une magie impie. Je sais que tu as déjà eu affaire à ce genre de mal, et que tu comprends la nécessité de protéger l’humanité. Quant à ceux qui se sont pervertis avec cette magie, il n’y a pas de présomption d’innocence. Dieu les jugera. »

Pour terminer, Pierre te tend le fusil d’assaut, Aodh. Il te fixe droit dans les yeux, et tu as l’intuition viscérale que cette mission va au-delà de ta vengeance personnelle. Cette nuit, il te fait confiance pour aller plus loin, pour protéger Shreveport d’un mal qui menace les habitants, et peut-être même l’humanité entière.

Plus loin, Abigail et ses sept hommes sont alors en pleine discussion avec les émeutiers. D’abord craintifs, ils s’assemblent finalement autour de l’escouade, et semblent être absorbés par les paroles de la femme.

« Cette nuit, tu es le bras armé de Dieu, » conclut-il d’un ton mesuré, mais ferme. « Tu comprends, fils ? As-tu d’autres questions ? » Derrière Pierre, les deux autres groupes se sont assemblés. Ils sont prêts. Aodh, tu devines qu’il est temps de poser tes dernières questions, si tu en as, et ensuite, il sera l’heure de purifier.

Résumé:



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Chapitre 3 : Carnage
Best Friends Forever !


Isalin, tu reçois deux DM successifs de la part d’Ashley. Le second arrive à environ cinq minutes d’intervalle du premier, qui était apparu durant les premières minutes du live.

d3mon_g3rl
OMG ISA !! Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 1f621

J’suis sur ton live, j’y crois pas !! J’essaye d’appeler la police mais ça répond pas. J’suis en train d’appeler des potes pour venir te chercher, tiens bon bb !! Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 1f4aa
December 27th 2021


d3mon_g3rl
OK j’ai appelé des gens qui bossent au SWAT et ils arrivent !! J’leur ai dit qu’il y avait prise d’otages, ils vont venir avec une escouade, des armes et tout. Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 270a Va vers eux dès qu’ils sont là, prends pas de risques !! :heart:
December 27th 2021


Résumé:



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Ethan Roman
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ASHES YOU WERECarnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 17108d3795a212ee3f0bb504818a4fc5

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Ven 23 Fév - 20:58 (#)

La bouteille d’eau entre les pattes, je me retrouve comme un imbécile à me dandiner d’une jambe à l’autre, écoutant attentivement les dialogues des uns comme des autres. Je ne suis pas un expert du vaudou, loin de là, je m’en suis toujours tenu le plus éloigné possible, j’aime pas ça, ils me foutent la trouille, me rappelant trop certaines croyances du pays.

Du coin de l’œil, je garde Michel en ligne de mire. J’ai pas confiance, ce type va nous la mettre de travers, c’est certain. Il a beau être sédaté, c’est autre chose qui est à l’œuvre. Ca me désole pour lui, mais bon, je peux rien y faire. En plus, il refoule du goulot, c’est juste ignoble. Il a dû subir un pourrissement accéléré pour schlinguer de la sorte. Je réfrène plusieurs haut le cœur, visiblement je suis le seul à être incommodé par les effluves nauséabonds. Quant au second blessé, Philipp, il semble se porter comme un charme, ce qui est rassurant. Parce que gérer deux gars en transformation rapide en zombie, ça va pas le faire.

Je tends le cou avec un vague espoir de voir ce que les nénettes font sur leur téléphone. J’ai le mien dans ma poche, mais la batterie est presque à plat. Je reste là, je regarde et essaye de suivre les discussions, sans vraiment tout comprendre. Des réponses commencent à tomber, maigres et toutes les questions ne trouvent pas la leur. C’est un peu frustrant. Être franc, voilà qui attire un peu plus mon attention. Je triture nerveusement la bouteille qui est finalement restée entre mes mains, en bois une gorgée et frissonne, un courant d’angoisse me parcourant l’échine. Entité… Là, ça devient carrément flippant. Une envie de me rapprocher de Tasya me titille, mais elle est à l'autre bout de la pièce. J’ai besoin de sentir son parfum, sa peau tiède sous mes doigts, de savoir qu’elle est là.

Une impression étrange m’étreint, me sentir enfermé comme un prisonnier me déplaît profondément. Je pince les lèvres, inspire pour émettre une protestation mais l’air putréfié qui s’engouffre dans mes poumons me fait tousser, remettant à plus tard mes réminiscences. Puis le silence, pesant et caustique. Je déglutis et tâte du bout de mon index, le couteau de cuisine qui dort contre ma ceinture. Contact idiot, mais rassurant. L'orateur réitère ses dires, nous sommes coincés et j’ai une furieuse envie de déguerpir, prendre Tasya par la main et de partir loin d’ici. Et cette envie devient presque impériale lorsque Michel se met à jouer à l’Exorciste. Quelque chose se brise dans ma conscience, je VEUX décamper, maintenant.

- Désolé les gars, mais là, c’est trop pour moi, je me casse !

J’ai pas fait un pas que tout se déchaîne dans un parfait capharnaüm. Tout va trop vite pour que l’on puisse réagir. La momie Michel devient incontrôlable.

- Tas’…

Une tentative de protéger la môme à côté de moi est effectuée mais je me retrouve vite à terre, ma main filant vers le manche du couteau. J’entends les os qui se brisent sans savoir qui a été touché que déjà, il est sur moi. Je bataille, cherche à le repousser, usant de toute la force dont je dispose. Si seulement, ce connard ne m’avait pas tiré dessus, je pourrai être un peu plus efficace, même si je doute profondément que cela soit suffisant. Plaqué au sol, je ne comprends pas comment un sac d’os peut développer autant de ferveur à me garder à terre. Je me débats, prends appui sur mes pieds sans parvenir à le désarçonner. Mes poings tentent de le frapper, sans grand succès. L’odeur est insoutenable, j’essaye de retenir ma respiration mais j’ai besoin d’air pour me battre. La bouche n’est plus qu’un gouffre, bardé de rangées de lames. Ce ne sont plus des dents, mais des choses aiguisées et coupantes, servant le seul but à déchiqueter avant d’engloutir. Un cri d’effroi résonne, il me faut quelques secondes avant de comprendre que c’est moi qui hurle. Arrivé en bout de souffle, j’entends ce qui sort des tréfonds de son être. Toutes les peines, les pleurs du monde sont concentrés dans cette litanie. Ecoutez ces lamentations, c’est devenir fou. Je sens des larmes couler sur mes tempes et se perdre dans mes cheveux. Un sursaut de ma conscience me fait réagir, parvenant enfin à extraire le couteau des passants de ma ceinture. Je ne veux pas mourir et cela n’arrivera pas. Je me protège de mon bras blessé en le levant devant mon visage. Une main squelettique se referme sur mon avant-bras pour le tordre brusquement, lui infligeant une flexion opposée à l'articulation. La souffrance est immédiate. Mes cris résonnent et rebondissent contre les murs, alimentant l’adrénaline. Le couteau siffle dans l’air, taille une chair putride à plusieurs reprises, sans connaître les dégâts que j'engendre. La lame se couvre d’un liquide sombre et visqueux, m’offrant la maigre satisfaction d’avoir atteint mon but. Je parviens à replier une jambe sous son corps et dans un ultime effort, je repousse mon assaillant de toutes mes forces.

Il ne m’en faut pas moins pour me traîner difficilement loin de cette abomination. Le souffle court, un voile s’abaisse sur ma conscience. Gémissant vaguement, j’encourage à abattre cette monstruosité.

- Descendez le…

Je roule sur le dos, les yeux écarquillés, j’admire l’immense plafond avant de sombrer dans le néant.



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Lilas Hirsch
Lilas Hirsch
"THE BOOTY" : la plus belle paire de France et de Navarre.
☽ YOU LEFT ME IN THE DARK ☾

"She was poetry in a world that was still learning the alphabet."


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En un mot : Wild thoughts
Qui es-tu ? : ☽ Outre. Pouvoir qu'elle ne peut nier, l'amenant sans cesse à visualiser le monde sous un prisme différent de celui du commun des mortels. Agression visuelle, physique, sonore, olfactive, constante, d'une magie qu'elle voit en tant qu'entité propre.
☽ Artiste. Pour exprimer ses visions, elle s'acharne à peindre, sculpter, dessiner, ce monde qui l'entoure et qu'elle ne peut expliquer oralement.
☽ Née en France, en Alsace précisément, enfant non-désirée, d'une relation adultère. Ce sont ses grands-parents qui l'élève et son grand-père qui la forme.
☽ Elle déménage aux USA dans le but de retrouver cette mère qui l'a abandonnée, pour apprendre qu'elle est décédée, préférant ne pas se battre contre un cancer qui finira par avoir raison d'elle.
☽ Elle atterrit à Los Angeles presque par hasard, en suivant son compagnon de l'époque. Elle y rencontrera Vinzent, qui changera sa vie.
☽ Un début d'apprentissage arcanique inachevé au côté de celui qui deviendra son ami, son amant, son amour. Un rituel magique lie leurs âmes peu de temps après le décès de Léonard, le mentor de Lilas.
☽ Elle se laissera malmener pendant des années par un homme néfaste avant de finalement tout quitter pour rejoindre la Louisiane dans l'espoir d'y retrouver sa demi-soeur et peut-être Vinzent.
☽ Elle passe 2 ans dans un camp regroupant des femmes CESS avant de rejoindre finalement Shreveport, où elle retrouvera sa demi-soeur, Hannah Miller, et l'autre moitié de son âme, Vinzent Henkermann.

☽ NO DAWN, NO DAY ☾

Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 AdPjFI9 Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 USZhV3d Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 H0dVnoF

"your name i spoke many times
alone in the darkness in the night"

Facultés : ☽ Clairvoyance : Lilas a un niveau de sensibilité aux flux magiques qui lui permet de lire sous la surface des choses qui composent le réel. Cela se traduit par toutes sortes de stimuli cognitifs ou physiques. Son don est passif, elle vit avec un second filtre de vision constant.

☽ Psychométrie : En touchant un objet, qu’il soit magique ou non, Lilas peut en voir l’histoire, a qui il a appartenu, ce à quoi il a servi, tout ce qu’il s’est passé à son contact. La capacité n’est pas maîtrisée.
Thème : Cosmic Love - Florence + The Machine
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I'm always in this twilight


Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 P7xF5iI Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 HYHmQYL Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 8RKyX42

"and prayed a thousand prayers
and my many dreams were of you"

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Dim 25 Fév - 18:06 (#)






CARNAGE




« Bien sûr. » Lilas s’agite sur son téléphone, note le numéro de l’agente et transfère la vidéo. Le téléphone reste dans sa paume, la sonnerie enclenchée et les notifications activées au cas où plus d’information leur parvienne par le biais d’internet. Elle suit des yeux la fliquette pendant qu’elle s’éloigne et se mordille la lèvre inférieure. Le convoi qui s’est installé à l’extérieur aurait pu être amical, des renforts de la NRD envoyé pour venir en aide à leur deux agents coincés dans l’Oufo, mais la réaction de Comucci a éteint son espoir dans l’œuf. Elle soupire et se tourne à nouveau vers Marie pour lui répondre.

« Pardon… » Ses yeux se braquent à nouveau sur le collier et elle réalise enfin ce qu’elle aurait dû comprendre depuis le début. Il ne s’agit pas de l’essence de Marie. Maintenant qu’elle peut voir le bijou, elle repère facilement les traces de Jacob dans l’enchantement au tissage complexe. Le rouge vif, presque sanguin de son essence, la façon étrange dont elle s’enroule autour de Marie comme une orbe tournoyante, tout prend sens.

Elle ne parvient pas totalement à masquer sa surprise et son intérêt. Le mécanisme est fascinant, elle n’avait jamais rien vu de similaire. L’essence factice semble masquer à la perfection celle de Marie et les yeux de Lilas se relèvent lentement vers son visage. La curiosité se bat désormais avec la méfiance. Elle n’a pas l’habitude d’être ainsi trompée, celle qui vois tout, pourtant le travail effectué par Jacob sur le collier est parfait. Elle a beau fixer Marie et pousser son don plus fort, rien d’autre que cette essence tourbillonnante ne lui parvient.

Trop concentrée sur Marie, elle n’écoute que d’une oreille inattentive la conversation entre Jacob et Medea et se crispe à l’évocation d’un flacon brisé. Ses yeux s’écarquillent et elle se détourne lentement vers l’Oungan pour l’observer du coin de l’œil. Ses lèvres se pincent légèrement alors qu’elle prend conscience de la gravité de ce qui s’est passé plus tôt. Sans la tentative d’intrusion avortée des émeutiers, le flacon serait toujours sagement posé sur le bureau de Jacob. Tout à son écoute attentive, elle ne réalise même pas qu’elle a commencé à faire claquer l’ongle de son pouce contre celui de son majeur, dans un geste anxieux dont elle est toujours incapable de se débarrasser. Elle déglutit de façon audible quand le regard de l’Oungan se porte sur elle et qu’elle le soutient. Elle ne peut de toute façon rien faire pour aider. Ses capacités se cantonnent à l’observation.

Son regard se déporte à regret vers l’infirmier mal en point. Un frisson secoue son échine quand il tourne, avec une lenteur parfaitement anormale, la tête dans sa direction. Son corps reste immobile et seule sa nuque semble pivoter afin qu’il braque son regard dans le sien. Elle inspire d’un coup sec et enfonce ses ongles dans sa propre cuisse quand le vide abyssale de ses yeux menace de l’avaler.

Je. Te. Sens.

Lilas sursaute et recule de quelques centimètres sur le banc, comme si la distance, dérisoire, qu’elle pourrait installer entre elle et lui aurait la moindre importance. Ses mains tremblent et son souffle se raréfie alors que la vision déjà horrifique devient cauchemardesque. Sous ses yeux, l’impossible se produit.

Un pan de l’essence de Michel disparait.

Effacé de la courbe de l’univers, ce morceau de vie, de magie brute, ce qui fait de lui un être sentient, une créature graciée de conscience, disparait. Comme avalé par une bouche invisible, le fragment s’éteint, suivit d’un autre, puis d’un autre. Elle entendrait presque les mâchoires claquer, le bruit humide de la déglutition gourmande. Et le vide se fait. Noir, sans fond, aussi impossible qu’affreux. Les créatures apparaissent, tête monstrueuses et affamées, les Chiens sont là. Lilas tremble jusqu’au fondation de son être en étant témoin de ce saccage, de cet affront. Incapable de détourner le regard, elle assiste au massacre dans un silence seulement entrecoupé des halètements de sa respiration tressautante. Un geignement de terreur piteuse lui échappe quand le dernier morceau disparait pour de bon et que la créature s’attaque à l’égrégore. Un pan entier de couleur qui se fait dévorer sans une once de respect. Ils sont si nombreux, ils ont si faim. La réalisation se fait.

Elle la connait cette noirceur, ce vide indicible. Elle l’a déjà vu. Les flashs d’Halloween clignotent sur ses rétines. Vinzent, Anaïs, la boucle temporelle, l’errance dans la ville en ruine. L’odeur du feu, du sang, le bruit du métal froissé et le battement de cœur synchronisé avec celui qui possède une part d’elle. Eoghan est mort. Alexandra, installée dans le Voodoo Café, les fourmis sous sa chair et cette absence, ce vide, ce dédoublement dans son essence, cette chose qui l’avait immédiatement mise mal à l’aise par son absence sans qu’elle puisse poser le doigt dessus. Ce qu’elle avait perçut aussi, en moindre quantité, dans l’essence d’Anaïs et dans celle d’Eoghan plus tard encore.

Sa respiration sifflante semble résonner dans la pièce quand le temps reprend ses droits et que tout explose autour d’elle.

La coquille vide de l’infirmier se propulse à une vitesse dépassant l’entendement et le bruit sourd du corps de Tasya sur Caleb le coupe le souffle. Le craquement de l’arcade de Naya et du nez d’Isalin fait se soulever son estomac et elle ravale un haut-le-cœur à grand peine en reculant d’avantage sur le banc. Son dos se plaque contre le bras de Marie quand Michel se jette enfin sur Ethan et que le hurlement, à vous glacer le sang jusqu’à la moelle, résonne. Un cri de souris lui échappe et elle plaque ses deux mains contre sa bouche pour juguler le hurlement de terreur qui cherche à le suivre.

Son regard fou d’angoisse se tourne vers Marie quand elle l’effleure. Les mots mettent un certain temps à faire tilt et le regard de Lilas la quitte pour se déporter vers la scène d’horreur qui s’étale sous leurs yeux. L’instinct de survie s’enclenche avec une telle force qu’elle est debout avant d’avoir officiellement accepté la proposition de Marie et elle s’empare de sa main. « Je te suis. » Ses yeux dardent de la scène d’horreur à l’arcaniste étrange près d’elle. Elle n’a aucun moyen de savoir si sa décision est la bonne, aucune possibilité de se rassurer, mais tout semble mieux que rester dans cet enfer où son essence comme sa vie sont en danger.

Les doigts serrés dans ceux de Marie, elle se faufile jusqu’au couloir, direction le sous-sol. Elle se retourne une dernière fois avant de quitter le péristyle, les yeux braqués sur l’égrégore amputé… Elle abandonne la main de Marie pour envoyer un message à l’agent Comucci.


Agent Comucci ( + 1 318-782-8848)Le 27/12/2021 à 10:08 PMvideooufo.mp4
Marie pense avoir une solution pour résoudre la situation, je la suis. Faites attention, la créature cherche à dévorer les âmes et les auras autant que les corps.



Elle espère que l’agente verra le message avant qu’il ne soit trop tard.







1150 mots avec l'autorisation du chef:
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When witches don't fight, we burn
Tasya Espinoza
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En un mot : Let's goooo
Qui es-tu ? : - Infirmière à l'hôpital de Shreveport & serveuse pour combler des fins de mois difficiles.
- Née dans une famille de mage au Mexique. Sa famille a été tué il y a quelques années et lui a laissé quelques dettes.
- Est en Amérique depuis quelques années dans le but de devenir infirmière.
- Sa tante a été tuée par un chasseur d'arcaniste.
- Utilise ponctuellement ses pouvoirs à l'hôpital quand elle est certaine que personne ne peut la voir ou au bar où elle travaille pour distiller un peu de "bien-être" dans les cocktails qu'elle prépare
Facultés : - Mage avec comme élément de prédilection l'eau.
- Pratique la magie blanche.
- Kinésie, Aquagénèse et Hémokinésie sont des capacités acquises. Elle peut donc maitriser l'eau mais aussi le sang.
- Discerne les auras (différencie les différentes races) et les émotions immédiates des personnes autour d'elle.
- Contrepartie : se déshydrate beaucoup plus vite qu'une personne lambda
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Dim 25 Fév - 19:08 (#)

Jacob doit avoir une réponse à ce qu'il se passe ici. Je l'écoute attentivement, ignorant tout ce qu'il se passe autour de moi. Ses paroles me font aussitôt réagir. Quand il parle d'entité, mes yeux se tournent vers Michel. Je comprends mieux son état, c'est une évidence, quelque chose s'est emparé de lui. Son état n'aurait pas dégénéré de manière aussi soudaine sans une intervention surnaturelle. Cela explique aussi que son aura n'a pas changé, ou du moins pas pour le moment. Cette histoire de flacon ne me parle pas, je n'en ai pas vu, la seule pièce que nous avons exploré avec Ethan, c'est la cuisine. « Nous avons trouvé un colis, venant de Port au Prince, est-ce que ce flacon vous a été envoyé ? Par qui ? Nous avons aussi trouvé un mortier avec des herbes, à quoi est-ce qu'il a servi ? » Et pourquoi lui envoie-t-on un tel flacon ? Dans quel but ? Tout est encore trop confus.

J'hoche la tête aux paroles de Medea quand elle affirme avoir vu l'Oungan purifier cet endroit. « Et vous comptiez nous dire tout cela à quel moment ? » Ma voix gronde, je n'ai pas pour habitude de me mettre en colère mais Jacob nous a tous mis en danger. Il aurait dû nous dire dès le début ce qu'il se passe ici, pas au dernier moment. Nous nous serions montrés plus méfiants et nous ne nous serions pas concentrés uniquement sur l'extérieur. De toute manière, les explications et les reproches viendront plus tard, l'urgence est d'arrêter cette entité, surtout que nous sommes désormais enfermés ici, sans aide extérieure possible... Le reste de ses paroles, sur l'entité et sur son incapacité à l'arrêter tant qu'il n'en sait pas plus, n'est pas rassurant du tout et je sens un frisson me courir le long du dos.

Le temps de réfléchir et de discuter, mes yeux se posent sur l'infirmier au moment où j'aperçois son aura disparaitre. « Attention... » Ma voix se meurt, je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'il se précipite vers moi. Il me repousse et je me sens décollée du sol et propulsée à quelques mètres, droit sur Caleb sur lequel je retombe lourdement. Oups. Je grimace sous la douleur. Par chance, je m'en tirerais surement avec quelques gros hématomes, comme en témoigne ma hanche quand je me redresse et qui me lance déjà. Je rassemble mes esprits difficilement.

Il n'y a pas une seconde à perdre. Mon regard englobe la scène qui se déroule sous mes yeux. Michel se précipite sur Ethan et s'en prend violemment à lui. « Ethan ! » Mon hurlement peine à surmonter les cris de douleur de mon petit-ami. Je m'avance, prête à en découdre. « Fuyez ! » Je m'adresse à Isalin et ses deux amis, qu'ils fuient cet endroit ou l'entité risque de s'en prendre à eux également. Je me tourne vers Medea, Jacob et Johnson « Tuez-le ! » En rassemblant nos forces, nous devrions pouvoir en venir à bout. Il est hors de question de le laisser s'en prendre à Ethan ! Je lève une main et me concentre. Cette entité a encore une enveloppe humaine, je sens le sang de Michel vibrer à l'intérieur de son corps. Alors je fais ce que je n'ai jamais fait jusqu'à présent : je focalise toute mon attention sur son sang jusqu'à le sentir bouillonner et je précipite une hémorragie. Ethan l'a déjà blessé avec son couteau, facilitant ainsi une perte de sang plus abondante. Si l'enveloppe humaine ne fonctionne plus, vidée de son sang, cette entité devrait être ralentie, non ? Et si elle est ralentie, cela laissera du temps aux autres d'agir pour l'immobiliser ou le tuer. C'est le seul moyen pour l'éloigner de Ethan et que je puisse aller l'aider.  


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Naya Cahann
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En un mot : Petit feu follet
Qui es-tu ? : A venir
Facultés : ☽ Maitrise de la kinésie - capable de manipuler les flammes entre les paumes de ses mains, de modifier leur intensité // sensation d'étouffement, manque d'oxygène en cas de manipulation trop abusive.

☽ Lecture des auras - capable de reconnaitre Humains, outres et arcanistes. Perception des auras vampiriques et thérianthropes mais sans pouvoir réellement les reconnaître.

☽ Température corporelle au-dessus de la moyenne - en apprentissage pour canaliser cette chaleur et soigner les gens.
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Dim 25 Fév - 21:33 (#)

Je secoue la tête à la question de Caleb, pas toujours complètement convaincue qu’il soit réellement là. « Je… nan ! On a RIEN pris ! Rien reniflé ! C’était… c’était… » Je fronce les sourcils, perdant un peu le fil de mes pensées, sursautant à son contact mais serrant quand même sa main quelques instants, le regard brillant d’inquiétude, soufflant tout de même un « merci » dans un murmure quand il prête son téléphone à Isa.

Et je me contente de lancer un regard mauvais en direction de la flic, sans lui répondre, préférant me focaliser sur Isa … et Caleb donc. Mais j’écoute quand même les échanges, autant que possible, continuant de me raccrocher comme je le peux à ce qui me semble réel de ce qui l’est pas, à passer d’une aura à l’autre, inspirant longuement pour éviter de paniquer de nouveau. Et, d’un coup, je me fige, alors que mon attention est captée par l’aura de ce type.

… qui disparait.

Comme englouti par le néant. Le vide. Une abomination tout sauf naturelle. J’écarquille les yeux et j’ouvre la bouche, prête à hurler quelque chose, je sais pas quoi, pour essayer de prévenir les autres. Mais tout se bouscule beaucoup trop vite. Et, avant que je puisse même tourner la tête, je me prends un coup de genou de plein fouet dans le visage, alors que la douleur éclate brusquement. Je sens le sang chaud couler sur mon œil et je regarde autour de moi, en panique, cherchant Isa et Caleb des yeux.

Je repère tout de suite la brune qui tient bon, même si son visage est en sang. « Merde, merde ! ISA ! Il FAUT PAS qu’on reste là ! » On doit s’éloigner de ce type là. Je sais pas ce qu’il est. Je veux pas le savoir. Mon instinct me souffle juste de pas rester à portée. Et je tire ma meilleure amie par le bras, sans me soucier de savoir si elle me filme ou pas, sans me soucier de mon propre visage maculé de sang. « Viens ! » J’entends son téléphone qui commence à bipper dans tous les sens. Visiblement, son live a fait de l’effet. J’entends à peine la brune nous dire de fuir et je cherche Caleb des yeux, glissant à moitié sur notre propre sang quand je cours vers lui pour l’attraper aussi et l’entrainer plus loin. N’importe où, tant qu’on est pas dans l’épicentre.

Et je serre le poing, alors que je sens la chaleur affluer jusque-là, prête à me défendre si qui que ce soit essaie de s’approcher trop près de nous, si on essaie encore de nous faire du mal.

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Cannot a Beast be tamed
Aodh Moore
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Cannot a Beast be tamed
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En un mot : Lycanthrope malgré lui, autrefois milicien du mouvement Shepherd.
Facultés : Tout juste transformé, Aodh ne maîtrise aucune forme à proprement parlé. Deux d’entre elles s’imposent naturellement à lui : l’hispo à la pleine lune ou sous le coup de violentes émotions, ou celle du glabro lorsque la Bête menace de déborder.
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Dim 25 Fév - 22:21 (#)

Depuis combien de temps exactement n’avais-je pas parlé de cette histoire ? Des années, certainement. C’était étrange de se confier si naturellement à quelqu’un que je venais à peine de rencontrer, en fin de compte. On se trouvait tous les deux en plein milieu d’un champ de bataille, et pourtant, j’avais l’impression que Pierre m’écoutait aussi religieusement que l’aurait fait un pasteur dans un confessionnal. Sa seule présence avait un effet certain sur la Bête, au point où je m’interrogeais sur ce qu’il savait réellement de moi. Il ne pouvait pas ignorer que j’étais protestant, comme lui était probablement catholique. Il ne pouvait pas non plus ignorer que je n’étais plus complètement humain, n’est-ce pas ? Et pourtant, Pierre n’avait que de la compassion pour moi. Il ne proféra pas une seule fois un jugement à mon encontre. Et moi ? Je m’étais rarement senti aussi bien. Aussi… humain.

J’avais réellement envie de les aider à triompher du mal qui sévissait en ces lieux, mais Pierre m’apprit que celui-ci était bien plus profond que je ne le pensais réellement. Un flacon avec deux crucifix ? Je plissai le regard, circonspect. « Est-ce que ce sont les vôtres qui ont scellé ce mal ? Comment savez-vous que les vaudous ont ceci en leur possession ? » Peut-être que mes questions lui paraîtraient déplacées, mais il m’avait invité à les poser sans détour.

J’hochai la tête, en lui faisant comprendre que j’avais pris en considération sa requête. Je n’avais aucun mal à comprendre pourquoi ce maléfice avait la priorité, même si les vaudous dans leur entièreté, étaient visés également. Ce secret qu’il venait de me confier n’était pas anodin et devait être préservé. « Vous avez ma parole. » Lui assurai-je. Je récupérai le fusil d’assaut qu’il me tendit, non sans constater que celui-ci était dernier cri. Dans l’arsenal du Lucky Gunner, il aurait constitué une rareté qui se serait revendu au prix fort. C’était une preuve de plus de sa confiance. Je n’avais pas envie de la trahir. Pierre pouvait cependant constater que je le manipulais avec aisance et habitude. J’avais appris des meilleurs. Il était temps de montrer toute l’étendue de mon savoir au sein de la milice des Shepherds.

« Aodh… tu devrais regarder ça. » C’était Noah qui s’était approché timidement de moi, son portable à la main, sans quitter les hommes armés des yeux. Les émeutiers avaient gagné en confiance en les voyant arriver, mais certains comme lui n’étaient pas forcément à l’aise devant ce déploiement armé. La vidéo qu’il me montra me fit froncer les sourcils. C’était sans conteste la gamine que nous avions traquée plus tôt, la petite starlette des réseaux sociaux qui avaient fait son coming-out magique quelques mois plus tôt. Elle paraissait subitement en grande difficulté avec… un truc qui tentait de les tuer. Je relevai le regard vers Pierre. « J’ai une dernière question : que doit-on faire si le mal est déjà libéré à l’intérieur de l’Oufo ? » Le pire était à craindre.

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Forgive me, Father, for I am sin
Le mauvais oeil
Le mauvais oeil
Forgive me, Father, for I am sin
SHUFFLE THE CARDS

Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 YXpWPvj
En un mot : An eye for an eye leaves the whole world blind
Thème : Witchcraft - Akira Yamaoka
WITHER AND DIE

Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 I2XukXq
Messages : 533
Date d'inscription : 27/03/2017
Sam 2 Mar - 0:03 (#)

Chapitre 3 : Carnage
As Above, So Below

Tes réactions sont scrutées, Lilas.
C’est Marie qui t’observe avec attention en suivant la direction de ton regard, lequel était irrésistiblement aimanté par le bijou reposant sur le buste de l’arcaniste. Elle l’a fait exprès, tu t’en doutes. Exhiber ainsi son collier était une manière d’accrocher ta curiosité et de tester ta capacité à discerner les détails de ce dernier. À voir le petit sourire satisfait qui courbe la commissure de ses lèvres, Marie est ravie du résultat. Elle n’ose pourtant aucun commentaire, au contraire, l’arcaniste se contente d’ausculter ta réaction, sa main droite caressant la tête du chat Samaël qui, toutefois, ne ronronne pas. Celui-ci fixe avec une méfiance croissante l’attitude de l’infirmier Michel, ses petits muscles félins tendus sous sa fourrure noire, clairement de plus en plus stressé.

Alors, lorsque Jacob commence son explication, l’attention de Marie se détourne enfin de toi, Lilas, pour se porter vers son père. Preuve en est l’air étonné de la jeune femme, il semblerait bel et bien que celle-ci ne connaissait même pas l’existence dudit flacon, tandis que son expression intriguée saute de Jacob à Michel. C’est au moment de l’interruption inquisitrice de Tasya, que le visage de Marie s’assombrit et que ses yeux assassins se braquent immédiatement sur l’infirmière. La bouche pincée, elle marmonne une remarque acerbe que tu es la seule à entendre, Lilas, car elle la siffle entre ses dents. « Il ne te doit rien, occupe-toi de tes affaires, wiccane ignare. »

Par la suite, Marie se mure dans un silence stupéfait. Face à la brusque déchéance de Michel, et la violente altercation qui s’ensuit, la jeune femme assiste à tes côtés, aussi médusée que toi, à ce spectacle d’une rare monstruosité. Une discrète étincelle d’intérêt dans son regard trahit cependant une curiosité morbide, que Samaël ne partage clairement pas. De fait, au moment où le hurlement de la créature résonne dans le péristyle, le chat pousse un feulement de peur et manque de s’échapper des bras de Marie. Elle le rattrape de justesse, avant que tes propres sursauts de peur, Lilas, ne te colle à la jeune arcaniste, qui tente vainement de rassurer son chat paniqué.

Au moment où vos regards se croisent, la nervosité de Marie répond à ta propre terreur, si bien qu’elle n’est ni surprise, ni hésitante, quand tu te lèves d’un bond et lui saisit la main. Tenant son chat d’une main, elle se lève rapidement à son tour, et t’entraîne vers le même couloir que tu avais emprunté avec Caleb. « Par là, » t’intime-t-elle en te tirant par la main, clairement pressée de quitter les lieux. « Il faut faire vite, » te presse-t-elle, alors que tu t’arrêtes pour envoyer ton SMS à Medea. Aussitôt fait, Marie t’entraîne en vitesse vers le sous-sol. Elle doit connaître très bien les lieux, car l’arcaniste pousse la porte, presse l’interrupteur avec une rapidité qui tient de l’habitude, et descend quatre à quatre la courte volée de marches sans hésitation.

Quand vous traversez le petit corridor, jonché de tessons de bouteilles jetées récemment, Marie t’explique, sans toutefois s’arrêter. « On va dans mon laboratoire. On sera à l’abri le temps nécessaire. Tiens-le moi, s’il te plaît, » dit-elle en te confiant son chat un instant, afin d’extraire un trousseau de clés d’une de ses poches.

Les mains libres, Marie s’arrête devant le battant poussiéreux, qui a assisté à l’altercation entre Medea, Isalin, et Naya, et le déverrouille rapidement. Aussitôt, Samaël gigote dans tes bras et s’échappe, se précipitant dans la pièce : manifestement, le chat considère cet endroit comme un lieu sûr, car il file s’y réfugier. Marie entre à sa suite et s’arrête pour te tenir la porte, Lilas, t’invitant ainsi à entrer. Tu peux en même temps constater que dans les nœuds du bois de la porte, brillent et palpitent des filaments d’énergie : un enchantement défensif d’une couleur sombre, mordante, a été infusé au sein de la matière. Ce qui n’a d’ailleurs rien d’étonnant : l’endroit secret et privé est simplement protégé des intrus et cette protection apparaît particulièrement puissante et territoriale.

Cependant, tu n’as rien à craindre, étant donné que la propriétaire est avec toi et t’ouvre ton sanctuaire : tu ne sens d’ailleurs aucune hostilité venant de la protection. « Tu es la bienvenue ici, » te précise ainsi Marie, comme si celle-ci avait deviné ta capacité à percevoir les défenses. Comme l’arcaniste s’efface pour te laisser entrer, une expression d’impatience nerveuse persiste sur ses traits : clairement, la situation la préoccupe enfin autant que toi, bousculant la nonchalance méfiante que Marie avait arboré jusqu’à présent. Pourtant, c’est bien le spectaculaire contenu de son laboratoire d’arcaniste qui accapare toute l’attention.

Tout d’abord, les lieux sont douillets et confortables. Même s’il est situé au sous-sol, l’endroit est aménagé avec un remarquable confort moderne : les murs sont peints d’un blanc cassé, le sol de béton d’une couleur bois clair, l’électricité anime deux lampes et un plafonnier, et des meubles sont disposés un peu partout. Samaël s’est déjà installé sur le sofa, jouxtant une petite bibliothèque, pour entreprendre sa toilette, sans se préoccuper d’une petite volière qui héberge deux pigeons blancs dans un coin. Un ordinateur portable éteint est posé sur un modeste mais récent bureau, quand d’autres meubles sont visibles çà et là : des tables surtout, mais aussi une sorte de meuble d’apothicaire avec beaucoup de tiroirs et de nombreuses étagères contenant soit des boites, soit des bocaux.

En vérité, cet intérieur trahit en partie la personnalité de son occupante. La bibliothèque est couverte par un joli rideau beige tissé de dorures, une couverture moelleuse accueille le postérieur de Samaël sur le sofa et une autre couvre un fauteuil de bureau. Des carnets de notes ou de dessins sont éparpillés un peu partout, l’ordinateur portable sur le bureau est décoré d’un autocollant rigolo ⇗, des craies ont été laissées en vrac dans un coin, et des posters de films habillent les murs dont : Mononoke-hime, The blackcoat’s daughter, Blade Runner, Tumbbad, etc. La chaleur qui enveloppe l’endroit est agréable, conférant aux lieux une aura d’intimité secrète, mais aussi d’isolement confortable : ce qui apparaît plutôt conforme à la personnalité de Marie, que tu connais désormais partiellement.

Toutefois, Lilas, tu notes une chose importante : tout l’ameublement a été repoussé contre les murs, afin de dégager un maximum de place au milieu de la pièce, où tu retrouves le pilier massif du potomitan. En effet, sa base épaisse prend racine directement et profondément dans ce sous-sol, avant de s’élever au travers du plafond jusqu’au péristyle, situé donc juste au-dessus de vos têtes. Le potomitan ne naît pas exactement au centre du laboratoire de Marie, mais tu vois le puissant flux de l’égrégore s’éparpiller librement dans la pièce, mais aussi alimenter l’élément le plus spectaculaire et mystérieux de cet endroit. Car, si l’on a poussé les meubles, c’est bien pour dessiner un énorme entrelacs de cercles et de symboles en plein milieu.

C’est sans doute l’agglomérat d’arcanes le plus complexe et le plus dense que tu aies admiré, Lilas. Dessiner autant de figures compliquées a dû nécessiter des heures de travail, au bas mot. Un cercle plus grand que les autres occupe le centre exact du dessin : contrairement aux autres, il est vide. Parfois, des serpents lient ce cercle central aux cercles secondaires, selon une hiérarchie labyrinthique, tandis que d’autres se touchent simplement, comme une série d’engrenages. La plupart de ces cercles sont remplis de longues colonnes de caractères cunéiformes, quand même les reptiles servant de relais sont tatoués de ces symboles dessinés à l’encre noire. Enfin, dans certains cercles vides d’écritures, tu repères des restes d’herbes séchées ou des poudres minérales, témoins muets de pratiques arcanistes précédentes.

La densité des écritures et des cercles est telle, que cette vision donne le tournis, comme une sensation d’infini. Le potomitan lui-même fait partie de ce rituel car l’un des cercles, dont le pourtour est truffé de runes, entoure sa base : ainsi, le pilier de l’Oufo apparaît comme un élément parmi d’autres, aussi puissant soit-il. D’ailleurs, tu remarques que l’énergie de l’égrégore circule à l’intérieur des cercles et des symboles, et les illumine comme de l’électricité dans des circuits imprimés : pourtant le rituel est inactif, car l’énergie n’emprunte que passivement ces canaux tracés à l’encre. Partout, flotte une odeur amère et fraîche de camphre : d’ailleurs, tu repères des bâtonnets d’encens laissés dans un petit bol sur l’une des tables. À l’une des extrémités du rituel, détaché des autres cercles mais non loin du potomitan, tu discernes un Vévé ⇗ qui attire l’énergie de l’égrégore, et à l’intérieur duquel quelques traces de sang séché persistent, incrustées dans le béton clair.

D’autres arômes d’herbes flottent çà et là, mais c’est bien le camphre qui domine. Le parfum chaud et doux des tissus propres et des livres anciens nimbent le coin sofa d’une atmosphère propice à la méditation et au repos. Ce que Samaël semble apprécier, étalé ainsi sur les coussins en se toilettant. Enfin, par-dessus toutes ces sensations à la fois physiques et mystiques, tu ressens toujours, Lilas, cette étrange tristesse perpétuelle enracinée au milieu des flux émotionnels enveloppant le potomitan. Rien dans ces lieux n’explique pourtant la raison de cette mélancolie, pas plus que son origine : les lamentations ne viennent pas d’ici, mais sont bien présentes, avec la même intensité qu’à l’intérieur du péristyle.

Patiente à côté de l’entrée, Marie attendait que tu aies terminé ton examen des lieux pour te parler. « Tu la ressens, n’est-ce pas ? Cette douleur persistante qui habite l’Oufo ? » Elle pince ses lèvres et détourne son regard vers le rituel dantesque qui occupe les trois quarts de son laboratoire. « Cela fait des semaines que j’essaye de trouver ce qui cloche. Les flux sont altérés, mais je n’arrive pas à savoir pourquoi. »

Marie saisit une de tes mains entre les siennes. Dans le noir de ses yeux, brille une passion fiévreuse, quasiment obsessionnelle, celle d’une femme qui est sur le point de franchir le dernier obstacle qui la sépare du Graal. C’est évident : l’arcaniste travaille avec acharnement sur ce rituel depuis des lustres.

« Tu vois mieux que moi. Si tu me prêtes ta vision, on peut y arriver ce soir. Si l’on réussit, cela libérera toute l’énergie de l’Oufo, et avec elle, l’ensemble de ses défenses entretenues depuis sa fondation. Avec autant de puissance, il sera très facile de repousser tous nos ennemis, » t’explique-t-elle d’un ton impatient, passionné et nerveux à la fois. Marie te fixe droit dans les yeux avec une telle intensité, un tel sérieux, que tu devines l’importance colossale que cet accomplissement revêt pour l’arcaniste. « Est-ce que tu es avec moi ? »

Résumé:



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Le mauvais oeil
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Thème : Witchcraft - Akira Yamaoka
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Sam 2 Mar - 23:34 (#)

Chapitre 3 : Carnage
In Nomine Patris

L’assaut était proche.
La fébrilité des hommes, cette impatience belliqueuse qui précédait la bataille, conférait à l’air nocturne une texture épaisse et électrique, qui se condensait autour de l’escouade surarmée. L’appel aux armes résonnait tout autour de Pierre. Elle s’entendait dans le claquement des boucles de sangles en trois points des fusils d’assaut, les froissements rêches des gilets pare-balles que l’on ajuste, les cliquetis métalliques des goupilles des grenades ; tout cela contribuait à créer une clameur martiale au sein du champ de bataille urbain, déjà couturé d’escarmouches. L’heure du nettoyage approchait. L’heure de la sainte justice. Quand bien même les membres du raid se préparaient avec une évidente efficacité professionnelle, leurs muscles tendus sous l’épaisseur de leurs équipements militaires trahissaient leur empressement à passer à l’action.

Pourtant, au sein de l’escouade, Pierre t’écoute patiemment. Pendant que ses mains expertes passent en revue l’état de son arme, son regard bleu et brillant va et vient entre toi, Aodh, et l’ajustement de son équipement. Il est un récif au milieu de l’écume. Brute, coupant, dangereux, mais aussi immuable, solide et d’une patience apparemment infinie, en dépit des vagues incessantes qui s’écrasent autour et contre lui. Tes questions ne devraient avoir, en théorie, aucune incidence sur le bon déroulement de ta mission – votre mission désormais – et pourtant, le pasteur prend le temps de te répondre. Une marque de confiance, sans doute, ou une façon de te confirmer que tu fais maintenant partie des siens, les défenseurs de l’humanité.

« C’est une longue histoire, ce serait difficile de te raconter tous les détails, là maintenant, » commence-t-il en bouclant la sangle de son fusil. Il fait rapidement jouer la sécurité de l’arme, avant de reprendre avec un calme souverain. « L’existence de ce flacon remonte au temps des colonies. Les récits la mentionnant sont rares et souvent peu fiables. »

Pierre t’observe un instant ajuster ton propre fusil, et hoche la tête, tout en jetant un coup d’œil à l’opposé de votre position, vers la masse bruyante des émeutiers rassemblés autour d’Abigail. « Néanmoins, il est dit qu’au XVIIIe siècle, trois missionnaires seraient parvenus à enfermer un esprit cannibale à l’intérieur de ce flacon. Avant ça, ce monstre hantait les forêts du Nord du continent, en s’attaquant à tout être humain, selon les légendes qui nous sont parvenues en tout cas. »

Une histoire tout droit sortie d’un affreux conte, en réalité. Pourtant, avec son timbre sérieux, maîtrisé, sa posture solide et son équipement moderne, qui aurait pu affirmer que Pierre racontait des inepties ? Aux heures sombres de la Révélation, tu es plutôt bien placé, Aodh, pour savoir que les mythes sordides et la magie noire arpentent bel et bien ce monde sous le couvert des ténèbres, lorsque les honnêtes américains dorment dans leurs lits. Pierre, qui observait alors calmement l’approche timide de Noah, le sait et toi aussi : les vieilles horreurs primitives, les monstres et les aberrations de la nature, comme la sorcelleries des vaudous survivent encore aujourd’hui, en dépit de tous les efforts des hommes pour chasser ces démons.

« Les mythes contiennent parfois une étincelle de vérité, fils. Nous sommes là pour l’éteindre », reprend le pasteur. Il s’éclaircit la voix, et tu entends dans le timbre ferme de sa voix toute sa détermination, toute sa foi en cette mission sacrée. « Nous savons que ce flacon a été volé dans des circonstances troubles, et qu’il est ensuite passé de main en main, souvent mal intentionnées. C’est d’ailleurs un miracle que le mal ne se soit jamais échappé. Mais aujourd’hui, nous avons retrouvé sa trace et il est grand temps d’intervenir. »

Au loin, dans l’obscurité des arbres parsemant l’espace vert autour de l’Oufo, l’œil discerne les ombres des émeutiers s’éparpillant aux quatre coins de la grande place, aux entrées des avenues adjacentes, sous les ordres d’Abigail. Clairement, cette dernière les utilise afin de boucler totalement la zone, empêchant ainsi l’arrivée éventuelle de renforts vaudous. Elle divise ensuite ses propres troupes en deux groupes de quatre, lesquels progressent rapidement en direction de l’arrière du bâtiment, au niveau de l’échelle de secours.

Pierre, lui, termine d’ajuster les derniers éléments de sa tenue, tandis que ton camarade, Noah, te montre la vidéo d’Isalin. Le pasteur redresse la tête face à ta question mais, comme de coutume, l’information ne l’émeut pas. « Dans ce cas, cela devient une opération d’extermination et non de récupération. » fait-il simplement, en jetant un regard vers l’un de ses hommes qui tient une mallette noire renforcée.

Inébranlable, vraiment. Pierre fait quelques pas de côté, tandis que l’une de ses mains presse le côté droit de son masque respiratoire, sans doute pour glisser des ordres dans son oreillette. Derrière lui, ses hommes se divisent à leur tour en deux groupes de trois ; l’un d’entre eux, au volant du pick-up, démarre le moteur, alors que leur leader revient vers toi, Aodh. « Ne t’inquiète pas. Nous avions prévu cette éventualité. Le mal sera exterminé et ses adorateurs aussi. Ils n’ont fait que confirmer leur culpabilité en le libérant. »

Mue par la force de l’habitude, Pierre ajuste une dernière fois les attaches de son masque, puis te fait face, Aodh, les épaules droites, le bleu intense de ses yeux droits dans les tiens. « Il est l’heure, fils. Il est l’heure de punir les impies qui ont depuis trop longtemps échappé à une justice méritée. Il est l’heure d’agir. »

Résumé:



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Sugar Mommy, la randonnée c'est ma vie (et mes collines ne demandent qu'à être explorées)
Medea Comucci
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I will stop at Nothing

En un mot : Humaine. Profiler pour le FBI et consultante pour la NRD
Qui es-tu ? : A cinquante ans, je rassemble les bris de ma carrière explosée dix ans plus tot. Travailleuse acharnée, animée par un désir de vengeance qui me couple le souffle. Je ne m'arrêterais que lorsque ma Némésis sera morte ou sous les verrous. En parallèle, à la tête d'une cellule spéciale, je suis chargée d'incarcérer les CESS qui s'imaginent au dessus des Lois.
Facultés : J'attire les ennuis. Très facilement. Et souvent, je vais à leur rencontre.
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Pseudo : Mea
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Dim 3 Mar - 16:49 (#)

De son bref échange avec le premier blessé, il en ressort qu’il était là au mauvais moment, au mauvais endroit. Qu’il se retrouve pris au piège d’une situation dont il est autant la victime que les autres rescapés dans l’Oufo. Elle prend congé d’un simple signe de tête, espérant que le sien n’est pas un signe précurseur d’un autre danger. Ses instincts fourmillent et se crispent. L’infirmier apathique est une menace intangible dont elle n’a aucune preuve. Ce serait grave si elle l’abat d’une balle dans la tête “au cas où”? Oui. Probablement. Elle n’a pas fait face à des années de menaces surnaturelles sans un minimum d’instinct. Celui-ci lui hurle la violence qui se prépare.

Marie et Lilas qu’elle aborde ensuite n’offrent pas d'éléments plus  concrets, en dehors de cette vidéo qui soulève plus de questions qu’elle n’en résout. La fascinante noire américaine ne donne pas d’indices précis sur ceux qui pourraient soulever les troubles autour de l’Oufo. Sinon les Usual Suspects. Racisme, ignorance, xénophobie.  Un mince sourire sans joie. Cache t’elle des informations vitales par manque de confiance en l’institution de la Nrd? Pas impossible. Ce ne serait pas la première fois que Medea aurait à faire à cette hostilité silencieuse, qui n’est pas totalement déméritée. Ce serait une erreur de continuer à l’interroger sur ce sujet. Marie corrobore indirectement les dires de Philipp, éloignant le sujet des lumières clignotantes de ses préoccupations.  Régulièrement, ses yeux sombres se tournent vers la silhouette prostrée de Michel. Surtout après le rituel de Jacob. -Ne vous approchez pas de l’infirmier, quoiqu’il se passe.

Conseil de simple bon sens, elle espère que Tasya a éloigné les gamines de son collègue comme elle l’a suggéré. Et qu’elle l’a injectée avec un sédatif puissant. Cependant, sa préoccupation est de s’entretenir avec Jacob. Il a probablement des clefs dont elle va avoir besoin pour la suite de la soirée. La surprise qui transparaît sur son visage quand elle exprime clairement ce qu’elle a compris le but de sa fumigation, aurait pu l’amuser en d’autres circonstances. Ses connaissances sont tellement fraîches et fragiles qu’elles en restent superficielles, néanmoins  utiles. Elle a été victime d’une embuscade liée directement au Vaudou. S'attendait-il à ce qu’elle reste les bras croisés en attendant que la solution lui tombe cuit dans le bec?

Une fiole cassée, quelque chose de non déterminé et dangereux. L’aveu d'ignorance de l’Oungan augmente encore d’un cran la confiance instinctive qu’elle lui porte ainsi que son respect. Elle préfère de loin un homme capable d’admettre qu’il ne sait pas et qu’il cherche les réponses plutôt qu’un homme campé sur des certitudes possiblement fausses. -Merci pour votre franchise.-  L’Oufo est scellé. L’italienne le regarde avec une froide détermination. Ce qu’il vient de faire, cette décision, elle la comprend. Si l'Entité est si pernicieuse que cela, le risque qu’elle s’échappe est à prescrire.  Pour lui permettre de se répandre dans le monde extérieur, il n’en est pas question. Après tout, elle en sait quelque chose, de ces décisions moralement grises. N’a t’elle pas gardé en esclavage, emprisonné dans les chaines du Pasua,  l’Homme, la Créature qu’elle aimait pendant près de dix ans pour éviter qu’il ne libère son energie meurtrière et chaotique sur les populations civiles? Parce qu’il était plus utile en chien d’attaque de leurs enquêtes qu’oublié dans un coin désert des Us? Parce que son intelligence et sa sauvagerie étaient nécessaires pour appréhender des menaces plus grandes que lui, au lieu de trouver un moyen de vivre avec lui, loin de toutes autres considérations. Si sceller l’Oufo et condamner ceux qui sont coincés à l’intérieur avec cette présence maléfique est le seul chemin possible pour éviter qu’elle dévore le monde, le sacrifice est nécessaire. -J’approuve ce choix.  -Son accord n’était pas nécessaire. Il a déjà agi en ce sens. Mais Jacob sait qu’il a son soutien. Medea n’est pas policière. Sa préoccupation principale n’est pas la survie de la poignée de personnes qui se trouve dans l’Oufo. Pas même la sienne. Mais la capture, l'annihilation des menaces Cess. -Je pense qu’il est dans l’Infirmier. Son état est de pire en pire. Pourquoi l’Entité l’aurait il choisi lui et pas un autre? Si on en arrive là, on essaiera de ne pas le tuer- Une information capitale. Ne pas tuer l'hôte au risque de voir une autre personne possédée. Pas de réponses concernant les grenades évoquées dans la vidéo qu’elle vient de visionner. Il faudra qu’elle monte dans les étages pour investiguer. Mais pas tout de suite. Elle jette de fréquents coups d'œil à Michel. Menace latente qui se précise.

Ethan ne partage pas son point de vue et annonce à haute voix qu’il a l’intention de sortir. Il peut toujours essayer.  Tasya s’insurge devant les paroles de Jacob. N’a t’elle pas saisi qu’il vient tout juste de comprendre que la fiole est brisée et qu’il a préféré agir que tenir une conférence de presse?

La pression éclate, la situation change drastiquement. Medea est trop loin pour agir directement. Michel implose en une frénésie de mouvements à la rapidité et à la force surnaturelle. Tasya vole dans les airs, les filles se font cogner dans des mouvements successif si rapidement qu’ils échappent presque à l'œil nu.  Il n’y a pas le temps pour la surprise ou la réalisation qu’elle aurait dû agir en amont. La brune est déjà en train de courir. -David! - Trop tard pour empêcher l’Entité de s’en prendre à Ethan. Le son, le son cauchemardesque qui sort de ces cordes vocales qui n’ont plus rien d’humaines la glace jusqu’à l’os sans la paralyser pour autant.  Des supplications, des gémissements, des hurlements infernaux. Ils sont Combien en Michel? Elle franchit la diagonale du péristyle en quelques secondes. C’est trop long. Bien trop long pour éviter l’agression.  Elle n’a aucun regard pour les adolescentes qui se redressent. Celle qui filme registre à peine dans sa conscience. C’est un élément qui n’a aucune importance. Tout comme le téléphone qui vibre dans sa poche. Plus tard.

Le craquement sinistre de l’os du bras qui se brise. Le coude qui semble sortir complètement de son enveloppe de chair. L’arme de Medea est déjà dans sa main quand elle arrive devant la forme de l’homme prostré, qui a réussit à éloigner Michel de quelques mètres de lui avant de sombrer dans l'inconscience. Un flot de sang surgit soudain de l’Homme qui n’en est plus un. L’absence de son Loup carbonise les pensées de l’italienne. Il aurait dévoré les tendons de la chose avant de se mettre hors de portée pour revenir l’attaquer la seconde suivante. Qu'importe. Il l'a abandonné et elle va gérer au mieux. Elle se poste juste devant l’homme évanoui. Repousse toutes pensées d’échec et de terreurs. David ne doit pas être loin et s’apprête sans doute à agir de même. Le calme qui l’envahit. Elle est entrainée pour ça. Depuis près de vingt ans. Posément, elle vide ses doubles chargeurs,  calibre 11.43 mm. Sept balles en argent, sept balles classiques, tirées en simultanées. Cherchant à atteindre les épaules et les jambes. Le chargeur de Jonshon contient plus de munitions, calibre  9mm,  il lui en reste quatorze après celle tirée dans la cave. Il continue à tirer pendant qu’elle recharge. Tir de couverture  qui va obliger la Créature à choisir qui est la plus grande menace.  Avant de recommencer à vider son second chargeur, elle agrippe Ethan par le col et commence à reculer avec lui. Dès que l’arme de David se tait, elle lâche l’homme et prend le relais, lui permettant à son tour de recharger. Deux pas en avant pour placer Ethan derrière elle. Le reste est secondaire. Elle recommence à tirer.


Spoiler:
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Lilas Hirsch
Lilas Hirsch
"THE BOOTY" : la plus belle paire de France et de Navarre.
☽ YOU LEFT ME IN THE DARK ☾

"She was poetry in a world that was still learning the alphabet."


Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 WyLHcm2 Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 XUhs7fD Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 0xQu1ZP

En un mot : Wild thoughts
Qui es-tu ? : ☽ Outre. Pouvoir qu'elle ne peut nier, l'amenant sans cesse à visualiser le monde sous un prisme différent de celui du commun des mortels. Agression visuelle, physique, sonore, olfactive, constante, d'une magie qu'elle voit en tant qu'entité propre.
☽ Artiste. Pour exprimer ses visions, elle s'acharne à peindre, sculpter, dessiner, ce monde qui l'entoure et qu'elle ne peut expliquer oralement.
☽ Née en France, en Alsace précisément, enfant non-désirée, d'une relation adultère. Ce sont ses grands-parents qui l'élève et son grand-père qui la forme.
☽ Elle déménage aux USA dans le but de retrouver cette mère qui l'a abandonnée, pour apprendre qu'elle est décédée, préférant ne pas se battre contre un cancer qui finira par avoir raison d'elle.
☽ Elle atterrit à Los Angeles presque par hasard, en suivant son compagnon de l'époque. Elle y rencontrera Vinzent, qui changera sa vie.
☽ Un début d'apprentissage arcanique inachevé au côté de celui qui deviendra son ami, son amant, son amour. Un rituel magique lie leurs âmes peu de temps après le décès de Léonard, le mentor de Lilas.
☽ Elle se laissera malmener pendant des années par un homme néfaste avant de finalement tout quitter pour rejoindre la Louisiane dans l'espoir d'y retrouver sa demi-soeur et peut-être Vinzent.
☽ Elle passe 2 ans dans un camp regroupant des femmes CESS avant de rejoindre finalement Shreveport, où elle retrouvera sa demi-soeur, Hannah Miller, et l'autre moitié de son âme, Vinzent Henkermann.

☽ NO DAWN, NO DAY ☾

Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 AdPjFI9 Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 USZhV3d Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 H0dVnoF

"your name i spoke many times
alone in the darkness in the night"

Facultés : ☽ Clairvoyance : Lilas a un niveau de sensibilité aux flux magiques qui lui permet de lire sous la surface des choses qui composent le réel. Cela se traduit par toutes sortes de stimuli cognitifs ou physiques. Son don est passif, elle vit avec un second filtre de vision constant.

☽ Psychométrie : En touchant un objet, qu’il soit magique ou non, Lilas peut en voir l’histoire, a qui il a appartenu, ce à quoi il a servi, tout ce qu’il s’est passé à son contact. La capacité n’est pas maîtrisée.
Thème : Cosmic Love - Florence + The Machine
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I'm always in this twilight


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"and prayed a thousand prayers
and my many dreams were of you"

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Dim 3 Mar - 20:04 (#)






CARNAGE




La paume de Marie dans la sienne est tiède alors qu’elles traversent le couloir qui mène aux escaliers et dévalent la volée de marche. Les tessons de verre, Lilas les ignore, immédiatement happée par la sensation désormais familière d’un réseau de protection. Elle incline la tête et accueille le chat entre ses bras sans même y prêter attention, alors que Marie se débat avec son trousseau de clefs. La magie qui circule au cœur du tissage est différente de celle qui émane du pendentif et l’Outre comprend immédiatement qu’elle fait face à celle de l’arcaniste devant elle. Le noir ne l’effraie pas. Elle en sait trop sur les différentes teintes qui parent les pratiquants des arcanes pour s’arrêter à cet indice seul. Le rouge d’Eoghan est tout barbouillé de noir et pourtant… Elle hoche la tête quand elle sent la pression de l’enchantement se relâcher sur ses épaules suite aux paroles de Marie. « Merci… »

La situation est particulière, terrifiante en réalité, mais malgré ça, Lilas se sent privilégiée. Elle sait à quel point les arcanistes protègent leurs sanctuaires et n’y accueillent pas n’importe qui. Elle pénètre dans la pièce avec la même révérence que lors de son premier passage au laboratoire d’Underwood. Comme on ôterait son chapeau pour rentrer dans une église, ou ses chaussures pour franchir le pas d’une mosquée, Lilas s’incline mentalement en se glissant dans le saint des saints de Marie. Ses yeux dévorent tous les détails. La façon dont le félin s’installe confortablement, dont les oiseaux roucoulent. Les couleurs agréables, les posters qui étirent à peine la commissure de ses lèvres et le stickers sur le plastique de l’ordinateur qui finit de faire naitre un sourire. Elle tourne sur elle-même, la bouche entrouverte, fascinée. Rien de nocif n’émane des lieux, tout suinte la sérénité, l’apaisement, la soif de savoir.

La tension des instants précédents s’efface pour quelques secondes au profit de l’éternelle fascination de l’Outre pour les arcanes. Elle ne comprend pas un traitre mots de l’écheveau précis tracé par Marie sur le sol. Les symboles, leur agencements, tout lui parait étrange à la fois nouveau et chargé de la puissance de l’ancien, du péculier. Trois choses la frappe pourtant de plein fouet. D’abord, la façon dont l’égrégore s’étale dans la pièce et s’insère dans les tracés qui marquent le sol, dont sa magie circule librement, sans contrainte aucune, au cœur des symboles inconnus. Ensuite, la présence de serpents, partout. L’animal, qu’elle associe intimement à Eoghan, suffit à la rassurer davantage et elle trace des yeux la forme souple de leurs contours sur le sol, entre les cercles ou sur ce qu’elle devine être un Vévé particulier pour Marie.

Enfin, encore, comme précédemment dans le péristyle, la mélancolie persistante. Bien plus forte ici, comme un poids qui entraverait le flux magique. Elle se déploie autour de Lilas et étreint son cœur autant que son essence. Un manque, une souffrance silencieuse, qui pulse par vague, comme une plaie mal soignée qu’on aurait laissé sans traitement. Elle hoche la tête quand Marie lui en parle. Bien sûr qu’elle la sent. Comment ne pourrait-elle pas quand l’égrégore lui-même semble pleurer en silence ?

Les paumes de Marie retrouvent les siennes et elle presse ses doigts avec douceur, sensible à ce qui agite l’arcaniste. La gorge serrée, elle croise le regard noir, emplit d’une flamme qui n’est pas étrangère à l’Outre. Elle l’a vu dans les yeux de Vinzent qui parlait de ses dernières découvertes, de ce qu’ils pourraient faire avec ses dons à elle et dans ceux d’Eoghan qui s’extasiait sur ses potions et ses divinités. La flamme des fous. De ceux qui pourraient se perdre pour leur art.

La question suivante la plonge dans un abime de réflexion. Elle se doutait déjà que Marie n’avait pas vraiment avalé son histoire d’aura, mais elle espérait encore, secrètement, que son don n’avait pas été si facile à découvrir. Elle souffle doucement et ferme les yeux une seconde. Elle a rarement eu l’occasion de participer à de vrais rituels, ses connaissances restant majoritairement théorique. Elle entendrait presque la voix de ceux qui ont été ses mentors tour à tour la mettre en garde. Plonger tête la première dans un rituel dont elle ne connait pas réellement les tenants et aboutissants, c’est à la fois idiot et dangereux. Elle croit percevoir, dans le lointain, les bruits caractéristique d’une arme qui tire et c’est ça, plus qu’autre chose, qui la décide. Elle ne les connait pas, ceux qui sont coincés là-haut, mais c’est en grande partie de sa faute, s’ils sont aux prises avec ça. Si elle peut faire quoique ce soit pour arranger la situation… C’est la piqûre familière de sa lèvre inférieure qui se fendille sous l’assaut de ses dents qui la rappelle à la réalité. Elle lape la goutte de sang qui perle en hochant la tête. « Je peux essayer … » Elle grimace légèrement. « Je vois beaucoup de chose, mais je suis bien incapable d’expliquer ce que je vois la plupart du temps, mais… Si tu penses que je peux être utile. » Elle hausse doucement les épaules. « Je veux bien aider. »

Elle serre les mains de Marie une dernière fois et s’avance vers le réseau de cercles tracés au sol avec appréhension et curiosité. « Qu’est-ce que tu as besoin de que je fasse ? Est-ce que… » Elle agite les mains. Elle connait les pratiquants du rouge et la façon dont ils utilisent le sang dans leur rituels. « Tu as besoin de mon sang ? Que je m’installe quelque part ? Que je fasse quelque chose de précis ? » Elle lève son regard pâle vert l’arcaniste, à mi-chemin entre la terreur et l’impatience.







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Caleb Caulfield
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ASHES YOU WERE

En un mot : Outre medium
Qui es-tu ? : 20 ans, artiste de rue, violoniste de talent, tourmenté par son don. Fait partie d'une bande de voleurs dont le chef est Iris. Enchaîne les petits boulots autant que les larcins.
Facultés : Medium capable d'être projeté dans le passé des lieux, en particulier quand il s'est produit des morts. Il est ainsi happé par leurs esprits, assistant à leurs derniers instants.

Lecture des auras.
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ASHES YOU WILL BE

Pseudo : Nymphide
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Lun 4 Mar - 13:40 (#)

Aux questions de l'homme, je doute soudainement. Depuis combien de temps ? « Il a parlé d'une faim dévorante, avant de sauter sur Ethan... Il y a quelques minutes seulement. » Je fronce les sourcils, conscient que je devrais davantage écouter mon instinct et partager les informations que mon don me paraît de glaner, mais j'ignore totalement comment les interpréter, alors à quoi bon ? A la mention de l'animal, je ne suis pas surpris que cela l'interpelle. Il sait beaucoup de choses, mais en partage peu. Je montre du doigt l'endroit où m'est apparu l'énorme chien loup. « Ici. Il me regardait... Mais je ne sais pas si il était là... Enfin, si c'était une vision du passé, ou du présent. » Je me mords la lèvre, anxieux de parler ce ça avec un parfait inconnu. « Cela n'a duré qu'une poignée de secondes... Mais... » J'hésite. Assez pour qu'une femme profite de cette accalmie pour y aller de ses questions également. Un rituel de purification... Ouais, je suis même pas étonné. Il parle alors d'une fiole brisée et je me fige. Oh... Putain... merde... Un truc s'est échappé de là dedans quand elle a été brisée... Et soudain, je me dis que ce que j'ai vu est le rituel qui a permis d'extraire ce truc du pauvre type que j'ai vu... Ce n'était pas un sacrifice... j'avais tout faux. C'était un rituel pour extraire le mal.

Nous sommes donc enfermés ici avec ce truc qui s'est emparé de Michel. Un truc capable de posséder. Je détourne le regard vers lui, et assiste à un spectacle qui me glace d'effroi. Les chiens-loups... Mais... Je titube, assailli par la vision, mais aussi par les pièces du puzzle qui s'emboîtent enfin... Sans en prendre conscience, je m'appuie sur Naya, soudain pris de vertige devant ce spectacle de chaos... La vision du mal dans sa plus parfaite forme. Et trop absorbé par cette vision, je n'ai pas le temps de comprendre ce qu'il se passe avant que Tasya ne me tombe dessus, tandis que Michel semble pris d'une folie frénétique, avec une force de bœuf. Je tombe lourdement sur le sol, ma tête cognant en arrière. Un peu sonné, je repousse Tasya, le poignet douloureux : « Ca v... » Pas le temps, alors que je vois qu'il est en train d'attaquer tout le monde. « Naya ! » Horrifié, je vois le sang sur son visage, alors qu'il se rue sur tout le monde. La copine de Naya, Ethan... Le bruit de l'os brisé me file la nausée.

Je ne me fais pas prier quand Naya nous éloigne un peu du chaos. Pourtant je cherche Jacob des yeux. Je dois lui dire... Je ne sais pas ce que trafiquent Lilas et Marie, mais ce que j'ai vu n'est pas un hasard. « Attends Naya, attends. Je sais peut-être un truc pour enfermer de nouveau cette horreur ! » Je me rue vers Jacob. J'agrippe l'homme par le bras pour capter toute son attention : « J'ai vu un rituel ancien, où un homme était enchaîné et ils essayaient d'extraire un truc de son ventre ! Je n'ai pas compris ce que c'était sur le coup mais... Et si c'était le rituel pour enfermer cette entité dans le flacon ? Le chien loup que j'ai vu, c'est cette entité ? Ça y ressemble fort... » Ma voix n'est pas assurée alors que la peur me noue l'estomac et que je n'y connais rien au vaudou, ni même à la magie en général, mais on doit empêcher ce truc de nuire où on va tous y passer. J'essaie de me souvenir de tout ce que j'ai pu voir dans cette vision, si Jacob a besoin de précisions, mais la panique ne m'aide pas. Je me baisse instinctivement en entendant des coups de feu. Mais quel enfer.

671 mots:
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That kid you called a weirdo
Isalín Lokisdóttir
Isalín Lokisdóttir
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You're a part of the dawn...

En un mot : ❅ fleur hivernale ❅
Qui es-tu ? : ❅ Née en octobre 2004, elle est encore dans ce drôle de monde qu'est l'adolescence;
❅ Cheveux sombres et yeux de jade, visage en cœur, petite bouche charnue et taches de son, voilà le mélange de ce visage un peu atypique. C’est aussi une silhouette athlétique d’1m64 pour 52 kg.
❅ Depuis toute petite, elle s'entraine pour être patineuse Olympique. Médaillée d'argent au championnat des USA et sacrée première à la grande coupe des quatre continents, son rêve s'effondre en 2021 à cause de ses dons.
❅ Cherche désormais sa voie en tant que personne et en tant qu'Outre.
❅ Vit avec sa cousine Sofia et Elizabeth.
Facultés : ❅ Élémentaliste de l'eau dont le pouvoir se manifeste actuellement essentiellement autour de la glace.

❅ Don principal : kinésie de la glace. Isalín peut givrer l'eau et les surfaces humides ou déformer sommairement une étendue de glace.
Fonctionne dans un rayon de 2m, le contact aide beaucoup
❅ Don secondaire : résistance accrue au froid.

❅ Les bienfaits d'avoir grandi dans un monde bilingue font qu'elle n'a pas d'accent quand elle parle anglais, mais il lui arrive de buter sur le vocabulaire.

❅ C'est une athlète de haut niveau, elle est donc plus robuste et endurante qu'une adolescente lambda du même âge. Son sport l'a rendue aussi particulièrement souple et agile.
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... when the light comes from the dark

Pseudo : Isalín Lokisdóttir
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Mar 5 Mar - 23:47 (#)

Ça marche ! Les gens se connectent, commentent, s’horrifient en direct. Difficile de faire le tri en le véritable soutien et la curiosité morbide, mais elle s’en fiche. A cet instant, Isalín pense plus à elle qu’au reste. Égoïsme adolescent. Elle a passé le stade de la peur ou du stress, ses entrailles sont en charpie à l’intérieur. Son cœur accélère lorsqu’elle capte les messages d’Ashley. Elle essaye de sourire mais la douleur lui arrache une grimace.

- Les renforts arrivent ! Clame-t-elle à qui veut l’entendre.

Ensuite, elle tente de lui répondre, mais son sang macule tellement l’écran que la surface tactile ne réagit plus. Chiotte. Ce n’est pas grave : il lui reste le filme et ça, elle ne va pas s’en priver. Tasya leur hurle de fuir alors que son ami se fait massacrer ; elle ne va pas s’en priver non plus.

- On est ici parce qu’on s’est fait poursuivre par des… des gens qui voulaient juste nous caillasser avec ma copine parce qu’on est différentes, explique-t-elle précipitamment à la caméra. Mais c’t’endroit est grave grave tordu !

La retraite de la jeune femme est avortée par l’ami de Naya qui leur demande d’attendre parce qu’il aurait peut-être une solution. Les prunelles de jade d’Isalín vont de lui à la chose, puis lui reviennent dessus. Même le haussement de sourcil sceptique qu’elle lui adresse la fait souffrir le martyr.

- Et bah… bonne chance avec ça !

Et elle file. Dans son dos, les coups de feu résonnent et couvrent tous les autres bruits du péristyle. Direction le sous-sol. Elle n’a pas fait attention que peu avant, deux femmes ont pris la tangente dans la même direction. Un frisson lui dévale la colonne lorsque ses pas descendent la volée de marches. Ici, les sons semblent étouffés, lointains. Ou peut-être est-ce la douleur qui lui montent à la tête. L’adolescente a le tournis, elle doit s’appuyer sur l’un des murs poussiéreux pour ne pas tomber. Son sang poisse son visage, son cou, ses vêtements. Elle a l'air d'une boxeuse blafarde qui vient de mordre le tapis.

- Il y a une trappe ici, murmure-t-elle en filmant les lieux. On devrait pouvoir la rouvrir et sortir, elle regarde alors Naya, ma… une amie m’a dit que le SWAT arrivait et qu’on devrait aller vers eux, n'est-ce pas ce qu'elles devaient faire depuis le début ? Trouver de l'aide ?



367... j'crois:
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Cannot a Beast be tamed
Aodh Moore
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En un mot : Lycanthrope malgré lui, autrefois milicien du mouvement Shepherd.
Facultés : Tout juste transformé, Aodh ne maîtrise aucune forme à proprement parlé. Deux d’entre elles s’imposent naturellement à lui : l’hispo à la pleine lune ou sous le coup de violentes émotions, ou celle du glabro lorsque la Bête menace de déborder.
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Sam 9 Mar - 15:59 (#)

Pourquoi ce flacon ressurgissait maintenant ? Peut-être avaient-ils réussi à glaner certaines informations en ligne, après la fuite astronomique qui avait eu lieu plus tôt… Je ne serais pas si étonné que certains opportunistes en profitent pour sortir de l’ombre et régler quelques vieilles histoires laissées de côté, à défaut de pistes sérieuses à suivre. Mais désormais, tout Shreveport s’embrasait. Et, à mon sens, c’était pour le mieux. « Si vous êtes capable de sceller à nouveau ce démon, ou mieux, de mettre un terme définitif à sa corruption, c’est tout ce qui m’intéresse de savoir. » Je ne m’attardais pas davantage sur les détails, non pas par manque d’envie, mais plus par manque de temps.

Pierre ne prit pas la peine de me détailler comment ils comptaient s’y prendre pour stopper cette engeance et l’étouffer dans l’œuf. Certainement qu’il n’estimait pas que j’ai besoin de le savoir pour ma mission… ou que me l’expliquer prendrait trop de temps. Je n’étais pas dupe. Pierre avait des pouvoirs magiques, mais ceux-ci semblaient lui avoir été conférés par Dieu lui-même. Si quelqu’un était bien capable de l’arrêter, alors c’était lui. Je ne jouerais certainement qu’un rôle très mineur dans cette intervention. Peu importait, en réalité. Je voulais aider avant tout. Je voulais me rendre enfin utile. Et tant que Pierre gardait la Bête en laisse, je pouvais enfin être simplement moi-même. Je n’en demandais pas plus.

« Alors il est temps d’en finir. » Je suivis les troupes du regard qui se divisaient en trois groupes distincts. Il était temps de dire au revoir à Abigail qui contournait le bâtiment pour le prendre d’assaut à revers. Pour ma part, je vérifiai une dernière fois mon équipement avant de me tenir tout proche de Pierre. Je restais dans l’expectative, l’adrénaline coulant à flots dans mes veines.

Ce soir, je chassais à nouveau.

Spoiler:
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Forgive me, Father, for I am sin
Le mauvais oeil
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Thème : Witchcraft - Akira Yamaoka
WITHER AND DIE

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Dim 10 Mar - 0:09 (#)

Chapitre 3 : Carnage
Deus Vult

La messe était dite.
Les impies seraient châtiés cette nuit-là. Aux côtés de Pierre, tu sens, Aodh, une onde d’électricité parcourir tes alliés de circonstance, au moment où le pasteur enclenche la dernière boucle de son harnais et presse le côté de son masque avec son index. Le signal donné, l’escouade, alors divisée en deux escadrons, s’anime et se met en route chacun de leurs côtés, se coulant ainsi entre les ombres que projetaient les érables massifs de l’espace vert encerclant l’Oufo. Parmi les bancs et les buissons décoratifs, la pelouse était encore jonchée de projectiles divers – pierres et bouteilles cassées – d’armes improvisées et de tâches sombres, poisseuses, aux endroits où les barres de fer avaient fracassé la chair. Çà et là, le flamboiement des flammes grignotant les voitures créaient des serpents de ténèbres filiformes, qui rampaient au sol et entre les troncs, en léchant les canons des fusils des combattants qui avancaient discrètement à un rythme soutenu.

Car, Aodh, tu le constates très vite : tes camarades du moment comblent la distance entre leurs véhicules et l’Oufo avec une efficacité de commando militaire. En formation très serrée, ils se couvrent mutuellement les uns les autres, leurs armes pointées selon les points cardinaux, de façon à maximiser leurs champs de vision suivant une parfaite cohésion d’escadron. Pierre en tête, les deux cellules de combattants avancent de part et d’autres de l’allée de terre qui mène à l’entrée principale, dans un silence quasi complet : seuls les bruits rythmés de leurs bottes et les cliquetis de métal de leurs équipements trahissent parfois leur présence, par-dessus les crépitements des carcasses incendiées et la clameur des affrontements dans les rues voisines.

L’assaut débutait. Inexorable.
En moins d’une minute, les escadrons traversent la dernière bande herbeuse à découvert qui les sépare des murs du temple, pour se poster de part et d’autre des deux hauts et épais battants de l’entrée principale. Au loin, encore dissimulée à l’ombre des érables du parc, tous phares éteints et en marche arrière, le pick-up se rapproche lentement, synchronisant son avancée avec les hommes à pieds, comme un monstre de métal à l’affût dans l’obscurité. Pierre et ses complices s’adossent alors contre les murs de l’Oufo, entre les fenêtres et la porte, dos à dos, de manière à surveiller toutes les ouvertures de la façade. Pourtant, ils ne font rien de plus. Durant un court instant, tu as l’impression, Aodh, qu’une hésitation saisit l’absolu efficacité du groupe, tandis que certains membres scrutent les murs et les portes, en échangeant via leurs oreillettes.

Puis, Pierre qui ne t’a pas oublié, se tourne vers toi. « Une minute. Quelque chose cloche, » te chuchote-t-il, en faisant signe à l’homme qui portait la mallette noire renforcée de la lui apporter.

Bien qu’assoupie au fond de toi, tu sens, Aodh, une brève appréhension hérisser l’échine de ta Bête, comme une répulsion, la certitude d’être adossé contre quelque chose d’infâme et de contre nature. Cependant, rien dans l’apparence de ce bâtiment ne confirme ces sombres intuitions : il n’est fait que de briques et de volets en bois peint, à l’apparence tout à fait ordinaire. Alors, d’où provient cette sinistre impression d’être observé ? Bientôt, Pierre se tourne à nouveau vers toi, la mallette à la main, et son regard bleu, si captivant et si rassurant, accroche encore une fois le tien. Dans l’instant qui suit, le Loup s’apaise au fond de toi, se roule de nouveau en boule, sans pour autant te débarrasser de ses désagréables et tenaces intuitions qui s’incrustent dans tes tripes, comme une enclume d’anxiété t’alourdissant l’estomac.

« De la sorcellerie sur ces murs, » t’informe calmement Pierre, en ouvrant avec précaution sa mallette, son fusil coincé sous son bras. « Ce n’est pas un problème. Ce que tu t’apprêtes à voir, fils, c’est la plus pure démonstration de la puissance de Dieu. Une force contre laquelle les maléfices vaudous ne sont rien. »

Pierre ouvre alors la mallette. À l’intérieur du coffret matelassé, non une technologie dernier cri, mais ce qui apparaît comme un fer de lance antique, qui ressemble à un pilum de l’Empire romain. Le métal est vieux, cela ne fait aucun doute, avec sa couleur d’un bleu typique de bronze usé et ses bords émoussés, piquetés par le passage du temps. Encore enchâssé dans l’antique métal, un morceau de bois brisé subsiste toujours, dernier vestige d’une hampe depuis longtemps tombée en poussière. L’intérieur de la malle est capitonné, de façon à sécuriser un objet à la valeur inestimable durant son transport. Avec ses mains gantées, Pierre extirpe la lance avec une infinie précaution, en la tenant avec respect par sa longue partie métallique.

En parallèle, en contrebas de la petite pente menant aux marches de l’entrée, l’énorme pick-up s’est avancé, tandis que deux hommes retournent rapidement à sa rencontre. Tu vois, Aodh, les deux acolytes s’emparer chacun d’une extrémité de deux chaînes, enroulées sur un treuil fixé à l’arrière du véhicule, qu’ils déroulent ensuite aussi discrètement que possible vers l’Oufo, pendant que Pierre marche jusqu’aux portes.

« Guide mon bras, Seigneur, » murmure le pasteur, en s’arrêtant face à l’entrée de l’Oufo, la pointe de l’arme fermement tournée vers les battants, comme s’il s’apprêtait à percer leur surface avec l’antiquité.

Puis, c’est le choc.
Pareil aux violents frottements du métal contre le métal, la lance entre en contact avec une surface invisible à seulement cinq ou six centimètres du bois, générant immédiatement une éruption d’étincelles d’une pure blancheur, aveuglante et extrêmement violente, qui déchire l’obscurité. L’explosion de lumière se réverbère contre la surface peinte des battants, te dévoilant à toi, Aodh, et aux autres, une vision de cauchemar : des faces humaines désincarnées comme des spectres malveillants, se tortillent de douleur et hurlent en chœur à vos oreilles, comme la clameur terrifiée d’une foule paniquée. Comme si l’Oufo tout entier était recouvert d’un enduit de fantômes tourmentés, ceux-ci semblent incrustés dans le mortier tel un horrible crépis, que la puissante lumière de la lance est inexorablement en train de détruire, en calcinant ces esprits maudits.

Qu’il existe dans ce monde une lumière divine, elle doit ressembler à cela. Pure, majestueuse, impitoyable dans son combat contre les immondices de la sorcellerie, cette lumière apparaît comme un phare dans les ténèbres couvrant l’Oufo, qui flétrissent et meurent pitoyablement face à l’armée divine. En l’espace d’une poignée de secondes, les spectres ou les démons marbrant les murs terminent de flamber et de se déliter, dans un concert de plaintes d’agonie, tel une cohue de banshees mourantes. Bientôt, les murs reprennent leur apparence normale, délivrés du mal, tandis que Pierre s’efface pour laisser ses hommes attacher les chaînes du treuil autour des deux poignées des portes. Il revient vers toi, Aodh, posant avec précaution la précieuse relique à l’intérieur de la mallette noire, que le pasteur rend ensuite à son subordonné.

Pierre prend ensuite du recul, tout comme le reste de l’escouade. « Rien ne peut nous arrêter ce soir. Dieu le veut, » te chuchote-t-il, Aodh, quand les deux hommes terminent de nouer les longues chaînes du véhicule, qui se tendent.

Le treuil entre en action. Immédiatement, le hurlement torturé du bois ployant sous la contrainte brise le silence de la nuit, de concert avec les serrures des portes qui commencent à plier en crissant. L’ensemble cède violemment dans une explosion d’échardes de bois, de bouts de métal, et d’un vacarme tonitruant à l’instant où les battants violentés s’ouvrent brutalement en heurtant les murs. Parfaitement coordonnés, les membres de l’escouade défont promptement les chaînes, pendant que le treuil se rembobine rapidement : l’heure n’est plus aux précautions furtives, mais à l’action rapide et décisive. Ainsi, l’homme à l’intérieur du véhicule se dépêche de ranger les chaînes correctement, avant de rejoindre ses camarades à l’entrée.

Désormais, l’escouade est au complet. Quatre hommes d’un côté, cinq de l’autre avec Aodh. Les battants de l’Oufo sont béants, donnant accès à un vestibule derrière une barricade composée d’un enchevêtrement de bancs et des chaises poussées à la hâte ; un obstacle dérisoire. Pierre t’adresse un dernier hochement de tête, Aodh, te confirmant ainsi que la voie est libre. Les combattants recomposent leurs formations serrées, en rasant les murs, puis regardent avec prudence à l’intérieur. La purification pouvait enfin commencer.

~~~

Au même moment, de l’autre côté de l’Oufo. Les huit hommes, commandés par Abigail, se faufilent au sein des fumerolles toxiques léchant les murs du bâtiment, comme une cohorte d’ombres furtives cachées parmi le brouillard. Pendant que Pierre utilise la pointe de lance pour détruire les défenses de l’autre côté du temple, sa lieutenant rejoint la porte de la remise, devant laquelle elle s’arrête pour diviser son escouade en deux : quatre autres membres partent d’un pas martial vers la trappe du sous-sol, repérée auparavant à l’aide du drone. C’est avec une parfaite coordination qu’ils se positionnent, les uns devant la remise, les autres devant le sous-sol, se synchronisant avec leurs oreillettes, jusqu’au moment où la barrière scellant l’Oufo vole en éclats.

Dans la seconde suivante, deux des hommes de l’escadron d’Abigail entreprennent d’enfoncer la porte de la remise à coups d’épaules, tandis que les quatre autres forcent la trappe du sous-sol avec un pied-de-biche. Face à leur sainte détermination et l’efficacité de ces soldats de Dieu, il ne leur faudra quelques secondes de plus pour pénétrer profondément de ce côté de l’Oufo, et purifier tout ce qui se trouve sur leur chemin.

~~~

Quelques minutes avant le début de l’assaut, alors que les coups de feu conjugués de Medea et de Johnson ont criblé le corps de l’infortuné Michel de très – trop – nombreuses balles, Jacob se risque enfin à faire un commentaire, en se précipitant au-devant du cadavre. L’Oungan s’agenouille à côté de lui, son sac en main.

« N’ai-je pas dit que le transformer en passoire ne résoudrait rien ? » lâche-t-il d’un ton irrité, mais toutefois dépité, comme si l’arcaniste déplorait à mots couverts cette tendance américaine à jouer aux cow-boys.

« On ne pouvait pas laisser cette… cette chose tuer ce type tout de même. Et qu’est-ce que c’était au juste ? » lance Johnson bien que l’Oungan ne prend pas la peine de lui répondre.

D’un mouvement vif, Jacob ouvre sa sacoche de cuir usé, de laquelle il tire un sachet contenant une poudre de couleur beige foncé, au sein duquel se discernent des grains de sel. Sans perdre une seconde, il répand la préparation par terre autour de Michel, formant ainsi un large cercle, dont il épaissit les contours en vidant la totalité de son sachet. Il se frotte vigoureusement les mains, et jette un regard à la dérobée en constatant la disparition de Lilas et de Marie, avant de se pencher sur le cercle grossier, profondément soucieux.

« Ça ne suffira pas, » marmonne-t-il, en pêchant une craie de l’intérieur de sa sacoche, qu’il tient suspendue en l’air, hésitant manifestement sur la manière de procéder.

Jacob a raison, encore. Tous ceux d’entre vous assez proches du cercle couleur du cumin, assistent à un bien étrange et terrifiant phénomène : les bords intérieurs du cercle brûlent. Telle une combustion spontanée, le cumin et le sel noircissent et fument lentement, un grain après l’autre, comme si la force maléfique piégée à l’intérieur était en train de dévorer les murs de sa prison précaire. L’arcaniste n’est pas dupe de cet état de fait, et sa main hésite autour du cercle, comme il cherche désespérément une mesure pour stopper l’entité.

Une perle de sueur coule à la tempe de Jacob et, à voir son expression cette fois franchement inquiète, cela n’a rien de rassurant. Alors, quand Caleb lui tire la manche et lui expose sa vision, l’Oungan l’écoute avec un espoir grandissant, quoique encore inquiet, sa main toujours en suspens au-dessus du cercle improvisé.

« Oui, c’est possible… C’est possible, ça pourrait être la même créature, » réfléchit-il à voix haute. Il se passe une main sur son crâne lisse, en fixant tour à tour le cercle de cumin et Caleb. « Mais le flacon est détruit, je ne peux pas l’enfermer définitivement sans ça. Préparer un nouveau réceptacle nécessiterait des heures de travail, tout comme mettre en place un rituel complexe. En revanche... »

Jacob fouille précipitamment dans sa sacoche pour en sortir une autre craie qu’il te tend, Caleb. « As-tu vu les cercles de ce rituel ? Est-ce que tu serais capable de les reproduire, même sommairement ? Je pourrais ensuite déterminer quels cercles ont été utilisés, les reproduire et enfermer cette chose au moins le temps de trouver une solution plus efficace à ce problème. »

À cet instant, vous les entendez.
Ces hurlements désincarnés de terreur et de souffrance qui résonnent à tous les niveaux de l’Oufo, comme si ses murs eux-mêmes subissaient mille morts. Ils émanent de toutes les directions à la fois. Dans ce vaste espace du péristyle, les cris de supplices fracassent le calme relatif avec la brutalité du tonnerre, et ces sons d’agonie humaine sont aussi réels que si l’on avait jeté une foule d’innocents dans un immense bûcher.

Jacob, lui, vacille. Sa main droite se rattrape au sol, juste en dehors du cercle, et ses yeux hébétés scrutent en tous sens le péristyle d’un air à la fois effaré mais aussi souffrant. Bouche bée, son attention s’attarde sur chacun d’entre vous, dans l’espoir de découvrir une explication à l’impossible qui vient pourtant d’arriver. Ses traits sont alors crispés dans une expression de douleur, qu'il tâche tant bien que mal de maîtriser.

« Quelqu’un vient d’ouvrir l’Oufo, » déclare-t-il finalement, le souffle court, en butant sur chaque mot. À cet instant, vous entendez le vacarme métallique des chaînes qui font ployer le bois et le métal des portes d’entrée au sein du vestibule, juste derrière la porte fermée du péristyle. Quant à Jacob, il semble sous le choc.

« C’est impossible, » continue Jacob, avant de fixer tour à tour Medea et Johnson, comme pour démontrer toute la gravité de la situation. « L’Oufo était scellé. Quelqu’un vient de briser la barrière d’arcanes. »

À voir Jacob dans cet état, l’air totalement déstabilisé et choqué, cela ne fait aucun doute que votre énième problème est encore plus préoccupant que le reste. L’énorme fracas qui s’ensuit, alors que les purificateurs enfoncent les portes de l’Oufo, ne fait que vous le démontrer davantage.


Résumé:



Got the evil eye. You watch every move, every step, every fantasy. I turn away but still I see that evil stare. Trapped inside my dreams I know you're there. First inside my head, then inside my soul.
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ASHES YOU WERE

En un mot : Lycanthrope malgré lui, autrefois milicien du mouvement Shepherd.
Facultés : Tout juste transformé, Aodh ne maîtrise aucune forme à proprement parlé. Deux d’entre elles s’imposent naturellement à lui : l’hispo à la pleine lune ou sous le coup de violentes émotions, ou celle du glabro lorsque la Bête menace de déborder.
ASHES YOU WILL BE

Pseudo : Aodh
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Lun 11 Mar - 0:17 (#)

Mes nouveaux alliés avançaient avec une rigueur méthodique, sans rien laisser au hasard. Face à eux, même un chasseur pouvait passer pour un simple amateur. Je me demandais vaguement si je n’allais pas finir par les gêner. Je n’avais pas leur coordination, leur code. Je n’avais tout simplement pas été formé avec eux depuis ce qui semblait être de longues années à les voir faire. Ce n’était ni plus ni moins qu’un escadron armé semblable à des forces spéciales. Dans cette organisation, je devais uniquement faire en sorte de suivre le mouvement du mieux possible, sans me mettre sur leur trajectoire de tir. Je devais m’estimer heureux qu’ils m’accordent une telle confiance, au point de me laisser participer à leur assaut avec leurs propres armes.

Je devais faire attention où mettre les pieds à l’approche de l’Oufo. Les environs avaient pris des allures de scènes apocalyptiques, entre les véhicules qui finissaient doucement de brûler, les résidus de bouteilles cassées et de briques jetées à la figure impie du vieux bâtiment. Personne n’était là pour nous accueillir avec ces gaz délirants cette fois. Dans les ruelles attenantes, les émeutiers avaient adopté une stratégie qui empêchaient les alliés des vaudous d’approcher trop près, ce qui nous laissait le champ libre.

En peu de temps, nous avions atteint les hauts murs de la bâtisse. Je m’adossai à celui-ci en même temps que les autres, proche de l’entrée principale. Sauf que, quelque chose n’allait pas. Le poil de l’animal s’hérissa soudainement, sous le poids d’une présence surnaturelle. C’était assez semblable à la sensation que j’avais ressenti dans la cave, mais en pire. Mes mains se crispèrent sur mon arme, une expression de dégoût profond marquant mes traits sous mon masque. Le loup s’agitait, grondait avec réprobation. Ma respiration s’accéléra un peu. Je traquai les ombres dans ce bâtiment, pourtant en apparence si normal, qui ne manquerait pas de jaillir et de foncer sur nous.

Pierre l’avait ressenti aussi. Mon regard accrocha brièvement le sien quand il ouvrit une mallette sous mes yeux. Soudainement, comme s’il avait déjà compris, le malaise disparut peu à peu. L’animal se détourna et ne fut bientôt qu’une tâche noire au fond de ma conscience. Mes épaules s’affaissèrent. Je me demandais comment j’allais pouvoir faire sans lui, quand nous en aurions terminé ici. « J’avais remarqué. » Lui soufflai-je, quand il me mit en garde contre la sorcellerie qui sévissait entre ces murs. Je posai un regard curieux à cette lance antique qu’il venait d’extraire de la malle. Je n’avais aucun mal à comprendre que cette relique du passé était bien plus, avant même qu’il ne cherche à la planter avec force dans les battants de la porte.

J’écarquillai les yeux, pas vraiment préparé au déferlement de puissance de l’artefact contre la barrière des vaudous. Le Loup restait les oreilles plaquées dans son pelage, subissant avec calme, ce qui aurait été impossible sans le concours de pierre. J’entendis les figures désincarnées hurler de douleur avec force, alors que la lance réussissait le tour de force de les disperser. La barrière de présences fantomatiques se brisa dans une lumière purificatrice, au point de me forcer à plisser les yeux. C’était beau et terrible à la fois. Ça ne pouvait pas me laisser indifférent, en tout cas. Il allait peut-être falloir que je révise mon jugement concernant la magie. Quand celle-ci était de nature divine, guidée par le bras d’un porteur de foi, ce n’était plus la même chose. Pierre combattait et repoussait le mal comme personne d’autres n’en était capable. En vérité, j’aurais voulu le connaître plus tôt.

Je me surpris à lui sourire quand il revint vers moi, à ses paroles pleines d’une conviction profonde et sincère. Les hurlements des spectres se substituèrent bien vite à celui du bois, quand le treuil prit le relais pour nous dégager une ouverture. Quand les battants cédèrent soudainement, toute l’escouade s’engouffra à vive allure dans le vestibule pour le sécuriser. Je repoussai avec force la barricade improvisée de part et d’autre de l’entrée pour la transformer en couvert. Nous savions déjà que des vaudous investissaient les lieux, mais également que les agents de la NRD pouvaient ouvrir le feu à tout moment. Nous étions parés à ces éventualités.

Je me rapprochai ensuite du double battant qui menait au péristyle, me collant au mur avant de faire signe à Pierre. Mes sens aiguisés par ma nature animale me firent repérer bien vite qu’ils étaient nombreux de l’autre côté de cette porte, même si celle-ci n’était pas verrouillée. Je me tins prêt à l’ouvrir à la volée, pour laisser entrer l’armée divine au signal. S’ils ouvraient aussitôt le feu, j’en ferais de même à leur suite, m’assurant de viser en priorité les cowboys qui m’avaient tiré dessus lorsque j’étais désarmé une heure plus tôt. Eux, et les vaudous, étaient mes cibles prioritaires. L’heure de la revanche avait sonnée.

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Thème : Witchcraft - Akira Yamaoka
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Lun 11 Mar - 23:46 (#)

Chapitre 3 : Carnage
As Above, So Below

Un sourire fébrile illumine Marie.
Tu laisses s’échapper les mains de l’arcaniste, Lilas, et déjà celles-ci se font remuantes et saccadées, éprises des fièvres de la passion qu’elle tempère cependant de son mieux. Marie paraît si différente à présent, ainsi affranchie de sa nonchalance défiante, de cette indifférence flegmatique, qu’elle arborait dans le péristyle. Sa bouche remue, s’entrouvre, se referme, muette et impatiente, puis la jeune femme recule d’un pas avant de se raviser, son attention oscillant entre toi et les cercles, en proie à cette fébrilité qui précède les grands préparatifs d’une occasion exceptionnelle. Puis, en faisant un effort visible pour ordonner ses pensées, elle referme et verrouille d’un seul mouvement la porte de son sanctuaire, et te regarde avec intensité.

« Oui, oui… Je vais tout t’expliquer, bien sûr... » te répond-t-elle hâtivement, d’une voix déjà altérée par une intense réflexion. Sa poitrine se soulève rapidement, adossée contre la porte, mais la jeune femme finit par dompter sa respiration. « Dans les grandes lignes, du moins… Avec ta vision, ce sera très simple... »

L’œil voilé par ses conjectures, Marie s’attarde un instant sur les cercles, puis traverse le laboratoire à toute vapeur, ses mains pressées de trier, toucher et sélectionner des bocaux classés sur les étagères. Elle en saisit enfin un seul, ainsi qu’un petit bol contenant ce qui ressemble à de l’argile. La jeune femme les dépose avec précaution sur le meuble d’apothicaire et, sur une impulsion, dégrafe le collier doré qui masquait son aura. Alors Lilas, tu vois l’essence de Marie se déployer librement autour d’elle, débarrassée de la tornade écarlate que Jacob avait serti dans le bijou, remplacée par une noirceur voluptueuse aux accents carmins.

Une essence de ténèbres, certes, mais non dépouillée de nuances. Tu les discernes, Lilas, ces filaments aux liserés étincelants qui se mêlent lentement à l’obscurité, d’une pâleur lunaire pour certains, d’une brillance solaire pour d’autres. Car, ces fils paresseux flânant dans la nuit de son essence, sont les reflets de son don, tout comme les tâches écarlates attestent de sa parenté avec Jacob. Des flux qui s’entremêlent lascivement avec sa chevelure de jais, mêlant réalité et inconscient, en dessinant des volutes tentaculaires autour de sa silhouette. Un ensemble de couleurs envoûtantes, dont les émotions vives trahissent toute l’impatience et la folle passion qui étreignent Marie à cet instant, tandis qu’elle se prépare à ce rituel si fondamental.

Doute-t-elle que tu l’observes, dénudée de son illusion, peut-être, mais Marie n’en a cure ou bien t’accorde-t-elle sa confiance en dévoilant ainsi toute la noirceur de ses arcanes. Elle dépose avec précaution le collier enchanté à l’intérieur d’un écrin capitonné, avant d’attraper l’un des pots contenant des écorces d’arbre, et se tourne enfin vers toi. Durant un instant de silence, elle te fixe, les yeux dans les yeux, comme évaluant ta capacité à supporter la vue des arcanes noires ; tu le devines, Lilas, désormais il n’y aura ni marche arrière, ni demi-mesure. Tu as accepté d’aider Marie, et celle-ci est maintenant bien décidée à te prendre au mot.

Dès lors, l’instruction commence. ⇗

« Un cercle est un paradoxe, » commence-t-elle, en tenant le bocal entre ses mains, comme si elle donnait une leçon d’arcanes. « Ni début ni fin, mais délimité. Ici, chaque cercle représente une phase différente. »

D’un revers de main, elle désigne le vaste amas de cercles, emboîtés les uns dans les autres, et qui occupe les trois quart du laboratoire. Marie dévisse lentement le bocal, absorbée dans ses réflexions, sans stopper toutefois ses explications. Ainsi, elle poursuit d’un ton docte, en scrutant parfois tes réactions, Lilas.

« Nous allons d’abord consacrer les cercles, cela ouvrira les Chambres. Avec les formules déjà inscrites, les flux circuleront et nous aussi. » De l’index, l’arcaniste montre chaque cercle successif. « Quatre cercles. Quatre éléments. Quatre royaumes. C’est en somme un voyage astral, même si la métaphore est… médiocre. »

Un pli de contrariété froisse brièvement son expression. Puis, Marie se reprend, chassant les détails lexicaux secondaires et débouche le bocal, duquel elle prélève une pleine poignée de copeaux d’une couleur claire, typique du bois de chêne. Elle s’avance vers le cercle le plus éloigné du potomitan, en faisant néanmoins attention à ne pas piétiner l’encre délicat dessinant les cunéiformes, puis elle répand les écorces dedans.

« Nous commencerons ici, c’est la Chambre des Sensations, et l’élément du Bois. Là-dedans, nous scellerons nos enveloppes de chair pour les protéger contre les attaques, » récite-t-elle, en recouvrant avec minutie tout l’intérieur du cercle d’une couche de fins copeaux. Elle se relève ensuite, brosse son pantalon, et passe au cercle suivant à mi-chemin du potomitan, en jetant de temps à autre un coup d’œil vers toi Lilas, comme pour s’assurer que son élève de circonstance suit attentivement ses enseignements.

« Celui-ci, c’est la Chambre de la Litanie, » dit-elle, en montrant le cercle suivant de l’index. Tout en parlant, Marie dépose son bocal, qu’elle troque contre une boîte d’allumettes. D’une chiquenaude, elle allume ainsi la mèche d’une grosse bougie d’un rouge sombre, et place ensuite celle-ci au milieu dudit cercle.

« Nous avancerons au sein du Vide vers le but de notre voyage. C’est l’élément du Feu. La Noirceur. L’Infini, où nous nous immergerons dans les abîmes, » ajoute-t-elle, en soufflant l’allumette. Elle retourne ensuite avec rapidité vers son bureau, afin de récupérer le petit bol qui paraît rempli d’argile brillante. Puis, Marie passe au prochain cercle, alors situé entre le premier et le second, les trois formant ainsi un triangle.

« La Chambre du Tangible. La terre, le métal et l’eau. C’est le cycle, le processus qui nous recomposera et nous ramènera intactes lorsque nous aurons atteint notre but. » L’arcaniste verse une généreuse quantité d’argile à l’intérieur dudit cercle, et recule de deux pas, admirant son œuvre, avant de pointer du doigt le dernier cercle vide, qui se trouve à l’exact centre de la structure, à côté du potomitan et de l’égrégore.

« Comme tu vois, celui-ci est vide. » En effet, contrairement aux autres, le cercle qu’elle te montre, Lilas, est dépourvu de caractères cunéiformes et ses contours sont des traits pleins. Les autres, en comparaison, sont tous décorés et formés d’écritures, jusqu’à en noircir complètement leurs épicentres. « C’est la Chambre de l’Anonyme, la toile vierge, où l’énergie de l’Oufo sera libérée quand nous aurons réussi notre mission. »

Finalement, Marie repose le bol d’argile. Les mains sur les hanches, elle embrasse du regard l’intégralité de la structure codifiée, ses lèvres mouvantes récitant en silence les multiples étapes du rituel. Elle hoche la tête, apparemment satisfaite de ses préparatifs, et te détaille de la tête aux pieds, Lilas. « Il faudra se serrer dans le cercle du Bois, je ne l’avais pas dessiné pour deux. Mais ça ira… Oui, ça tiendra. Avant, je dois encore faire une offrande. Appeler la bénédiction du serpent de la connaissance, Damballa. »

Elle inspire lentement. Tandis que Samaël observe les préparatifs avec un flegme typiquement félin, Marie ouvre l’un des tiroirs de son bureau, et en sort son athamé. D’un aspect plutôt modeste et pratique, l’objet ne comporte qu’une seule fioriture : les symboles entrelacés du soleil et de la lune à la base de la lame, au-dessus du manche noir. Le métal en lui-même brille, très bien entretenu et affûté. L’arcaniste noire le tient avec une délicatesse qui démontre tout le respect consacré à ses propres affaires, et s’avance vers la cage contenant les pigeons blancs. Elle t’adresse un dernier regard à la dérobée, Lilas, en ouvrant la volière.

« Je n’ai pas besoin de ton sang, non, » te précise-t-elle, en attrapant adroitement l’un des deux volatiles qui se débat d’abord, avant de se calmer dans sa main. Elle ferme l’ouverture, et se retourne vers toi, le menton haussé, dans une attitude fière, à la limite de la défiance. « En revanche si cela te choque, ne regarde pas. »

Samaël, dont les pupilles s’étaient dilatées à la vue des ailes battantes de l’oiseau, remue la queue, hésitant, puis se ravise en voyant sa maîtresse s’accroupir au-dessus du Vévé de Damballa. Celle-ci t’avise un instant, Lilas, comme si elle s’attendait à entendre ta désapprobation. « Ne dis rien un instant, s’il te plaît. Lorsque l’enveloppe meurt, l’esprit de l’animal emporte avec lui les derniers mots qu’il a entendu. C’est le messager. En retournant dans le monde des esprits, il transmet ma prière aux lwas qui séjournent là-bas. »

Durant un bref moment de flottement, l’arcaniste s’assure que tu es silencieuse, Lilas, avant de murmurer à l’oreille de l’oiseau une rapide suite de mots. Aussitôt fait, d’un geste assuré, dont la précision et la rapidité démontrent une longue pratique, elle lui tranche le cou d’un mouvement vif de son athamé, juste au-dessus du Vévé. Le liquide écarlate se répand sur le symbole mystique et, durant une fraction de seconde, Lilas, tu as l’impression que les perles de sang crépitent et se dissolvent, absorbées dans l’épaisseur du béton. Tout autour, dans l’encre des cercles et des serpents, l’énergie paisible, mais constante, de l’égrégore continue de circuler à l’intérieur des caractères cunéiformes, qui pulsent faiblement comme un cœur assoupi.

« Tout est prêt, » déclare-t-elle, en déposant avec délicatesse le cadavre encore frémissant sur le Vévé. Elle se détourne vers le bureau, et s’empare d’un chiffon propre avec lequel elle essuie son arme rituelle et ses mains fines. « Tu seras mes yeux, mais je serai nos mains. Ce sera sans doute déconcertant, mais... »

Les hurlements des suppliciés l’interrompt. Car, en dépit de la distance avec l’entrée de l’Oufo, le chœur des esprits immolés par les Purificateurs résonne avec brutalité dans les profondeurs du bâtiment. Tout comme Marie, elles te fracassent les tympans de plein fouet, Lilas, cette masse de voix désincarnées, qui hurlent à l’unisson sous la morsure impitoyable de la lance. Une clameur démente qui vibre dans les murs, transperce la fabrique même de l’égrégore de sursauts d’agonie, comme un séisme psychique, tandis que les émotions saturant l’Oufo se tordent de douleur et se déchirent, le tout transmis par l’intermédiaire du potomitan.

Marie, elle, repose en hâte son athamé, en pressant ses paumes contre ses oreilles. D’ordinaire si calme, son expression est brièvement striée de rides de souffrances atroces. « La barrière de pa-… Jacob. Quelqu’un l’a percée, » souffle-t-elle, manifestement estomaquée, comme elle jette des regards effarés en tout sens.

Chassant tant bien que mal la crainte visible qui la tenaille, l’arcaniste noire ouvre vivement l’un des tiroirs du meuble d’apothicaire, et récupère à l’intérieur un sachet transparent contenant des feuilles d’un vert vif, aux bords dentelés et aux nervures blanches. Marie en attrape une, l’écrase rapidement entre son index et son pouce, et la fourre sous sa langue. Elle en prélève rapidement une seconde, qu’elle te tend, Lilas. Par-dessus l’arôme de camphre, flottent désormais le parfum douceâtre des copeaux de chêne, qui se mêle aux accents terreux de l’argile fraîche, de la feuille verte, et de la cire chaude. L’odeur des arcanes qui s’éveillent.

« Tiens, c’est de la jusquiame noire. À petites doses, elle induit un état de transe, qui va nous permettre de voyager plus facilement. Laisse-la sous ta langue. » Elle a un faible sourire. Puis, l’arcaniste se détourne sans perdre une seconde, et s’assoit en tailleur à l’intérieur du premier cercle avec d’infinies précautions pour ne pas disperser les copeaux de bois. Assise ainsi, collée contre le contour intérieur du cercle, Marie laisse une place étroite en face d’elle qui, tu le devines Lilas, t’est destinée pour t’embarquer dans cet inconnu.

« Viens t’asseoir. Le temps presse. Colle-toi à moi s’il le faut et laisse-moi faire. Je vais réciter les paroles afin d’ouvrir les Chambres et initier le rituel. Tu es prête ? »

Résumé:



Got the evil eye. You watch every move, every step, every fantasy. I turn away but still I see that evil stare. Trapped inside my dreams I know you're there. First inside my head, then inside my soul.
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When witches don't fight, we burn
Naya Cahann
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ASHES YOU WERE

En un mot : Petit feu follet
Qui es-tu ? : A venir
Facultés : ☽ Maitrise de la kinésie - capable de manipuler les flammes entre les paumes de ses mains, de modifier leur intensité // sensation d'étouffement, manque d'oxygène en cas de manipulation trop abusive.

☽ Lecture des auras - capable de reconnaitre Humains, outres et arcanistes. Perception des auras vampiriques et thérianthropes mais sans pouvoir réellement les reconnaître.

☽ Température corporelle au-dessus de la moyenne - en apprentissage pour canaliser cette chaleur et soigner les gens.
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ASHES YOU WILL BE

Pseudo : Tissou
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Mar 12 Mar - 9:48 (#)

J’me sens soulagée quand Isalin clame que les renforts vont arriver. Mais j’me dis qu’ils vont pas aller assez vite, que ce truc va nous bouffer ou pire encore avant. Et y a cette espèce de peur primale qui guide mes pas, qui me hurle de pas rester là. J’écarquille les yeux à la réaction de Caleb et je secoue la tête, horrifiée. « NON ! Tu dois PAS rester ! » J’me fous de ce qu’il a pu voir ou entendre, on doit fuir cet endroit.

Et je me précipite à la suite d’Isa’, espérant très fort que Caleb nous emboitera le pas, qu’il aura retrouvé un peu de bon sens. Je me mords la lèvre jusqu’au sang quand j’entends les coups de feu. Mais ils ont tiré combien de balles là ? C’est un cauchemar. En plus, je vois plus rien avec le sang qui commence à se coaguler sur mon œil et je sens la douleur battre au niveau de mon arcade, dans un rythme qui va pas tarder à me rendre totalement frapadingue.

J’me tourne vers Isa’, grimaçant devant sa pâleur, même si j’dois avoir la même tête. « Isa ! Reste avec moi. C’est pas le moment de tomber par terre ! » Evidemment, je sens la panique qui monte encore d’un cran alors qu’elle continue de filmer les lieux. Je renifle un coup, essayant de retrouver un semblant de calme – sans succès au vu du bordel ambiant – avant de me concentrer sur la trappe.

J’ai l’impression d’entendre du bruit de l’autre côté. « C’est les secours ! » Obligé, c’est eux. Ils sont là, comme l’a dit la copine d’Isa. Et je frappe de toutes mes forces sur la trappe, criant en direction de l’extérieur. « On est là ! Aidez-nous ! » Ma voix finit par se briser d’un sanglot et j’arrête de frapper, essayant de regarder plus attentivement cette foutue trappe. J’finis par voir le tuyau qui la bloque et je l’attrape à deux mains, avant de souffler, en direction de la brune. « Isa ! Faut qu’on le vire de là si on veut sortir. » Et on sera clairement pas trop de deux pour le faire.
Spoiler:
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Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 DPfsesr
Lilas Hirsch
Lilas Hirsch
"THE BOOTY" : la plus belle paire de France et de Navarre.
☽ YOU LEFT ME IN THE DARK ☾

"She was poetry in a world that was still learning the alphabet."


Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 WyLHcm2 Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 XUhs7fD Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 0xQu1ZP

En un mot : Wild thoughts
Qui es-tu ? : ☽ Outre. Pouvoir qu'elle ne peut nier, l'amenant sans cesse à visualiser le monde sous un prisme différent de celui du commun des mortels. Agression visuelle, physique, sonore, olfactive, constante, d'une magie qu'elle voit en tant qu'entité propre.
☽ Artiste. Pour exprimer ses visions, elle s'acharne à peindre, sculpter, dessiner, ce monde qui l'entoure et qu'elle ne peut expliquer oralement.
☽ Née en France, en Alsace précisément, enfant non-désirée, d'une relation adultère. Ce sont ses grands-parents qui l'élève et son grand-père qui la forme.
☽ Elle déménage aux USA dans le but de retrouver cette mère qui l'a abandonnée, pour apprendre qu'elle est décédée, préférant ne pas se battre contre un cancer qui finira par avoir raison d'elle.
☽ Elle atterrit à Los Angeles presque par hasard, en suivant son compagnon de l'époque. Elle y rencontrera Vinzent, qui changera sa vie.
☽ Un début d'apprentissage arcanique inachevé au côté de celui qui deviendra son ami, son amant, son amour. Un rituel magique lie leurs âmes peu de temps après le décès de Léonard, le mentor de Lilas.
☽ Elle se laissera malmener pendant des années par un homme néfaste avant de finalement tout quitter pour rejoindre la Louisiane dans l'espoir d'y retrouver sa demi-soeur et peut-être Vinzent.
☽ Elle passe 2 ans dans un camp regroupant des femmes CESS avant de rejoindre finalement Shreveport, où elle retrouvera sa demi-soeur, Hannah Miller, et l'autre moitié de son âme, Vinzent Henkermann.

☽ NO DAWN, NO DAY ☾

Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 AdPjFI9 Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 USZhV3d Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 H0dVnoF

"your name i spoke many times
alone in the darkness in the night"

Facultés : ☽ Clairvoyance : Lilas a un niveau de sensibilité aux flux magiques qui lui permet de lire sous la surface des choses qui composent le réel. Cela se traduit par toutes sortes de stimuli cognitifs ou physiques. Son don est passif, elle vit avec un second filtre de vision constant.

☽ Psychométrie : En touchant un objet, qu’il soit magique ou non, Lilas peut en voir l’histoire, a qui il a appartenu, ce à quoi il a servi, tout ce qu’il s’est passé à son contact. La capacité n’est pas maîtrisée.
Thème : Cosmic Love - Florence + The Machine
Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 1564094826-lilas-vinzent
I'm always in this twilight


Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 P7xF5iI Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 HYHmQYL Carnage  • Groupe 2 : Aodh, Tasya, Ethan, Lilas, Caleb, Isalín, Naya, Medea - Page 4 8RKyX42

"and prayed a thousand prayers
and my many dreams were of you"

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Ven 15 Mar - 18:52 (#)






CARNAGE




Marie s’active et ferme la porte avec un cliquetis sonore qui sonne vaguement comme un glas pour l’Outre qui déglutit. Dans quoi est-ce que tu t’embarques, ma pauvre fille ? Ses yeux pâle ne quittent l’arcaniste que pour se perdre dans l’égrégore. Eoghan et Vinzent hurlerait s’il la voyait à l’instant. Elle a conscience du risque qu’elle prend, mais qu’est-ce qu’elle peut faire d’autre ? Essayer de fuir pour retrouver l’extérieur avec ses émeutiers et la masse des forces de l’ordre ? Remonter dans le péristyle face à ça ? Il n’y a rien d’autre à faire. Ses paumes s’humidifient sous l’angoisse qui lui broie le ventre et sa respiration lui échappe en petite bouffées précipités alors qu’elle les essuie sur son jean. Bordel, qu’est-ce je fous ? Elle reporte son attention sur Marie, qui s’active sur son plan de travail. Sur la pièce qui suinte d’un noir tranché de lignes pâles. On dirait de l’onyx. Elle revoit la pierre, ronde, lisse, polie à la perfection, entre les doigts de Vinzent alors que son regard effleure l’essence mouvante. Sa bouche s’assèche alors qu’un frisson dévale son échine. Il y a quelque chose d’aussi fascinant que terrifiant dans ce qu’elle a sous les yeux. Quelque chose qui n’est pas sans lui rappeler l’intérêt démesurée qu’avait su déclencher la noirceur dans l’essence d’Eoghan. Putain, Eoghan, il serait vert de rage s’il la voyait maintenant. Pardon, Bayou-boy. Elle se frotte le bras avec un nouveau frisson alors que Marie se lance dans ses explications.

Elle écoute religieusement, comme elle l’aurait fait avec les mentors qui ont parsemé sa vie et l’ont nourri de leurs savoirs. Elle écoute et elle enregistre les informations, trace des yeux chacun des cercles. Elle doit s’en souvenir. Elle doit se rappeler de ce qu’il se passera ici avec le plus de détails possible. Quand Eoghan la harcèlera de question afin de savoir ce qu’elle a réellement fait, il faudra qu’elle soit prête à lui répondre. Elle hoche la tête quand Marie explique l’utilité de chacun des cercles alors qu’elle les remplit des éléments correspondants. Lilas reste immobile, les mains tremblantes, le cœur tambourinant dans sa poitrine. Elle est incapable de détacher ses yeux de la lame luisante de l’athamé de Marie. L’objet, différent, lui est néanmoins familier, tant elle a vu Vinzent et Eoghan se servir des leurs. Elle ne cille même pas quand l’oiseau décède, quand l’éclat de son essence disparait en une volute qui se mêle aux gouttes de son sang qui parsèment le béton et crépitent doucement. L’éclair lumineux lui atteste que, peu importe le message, il a bien été emporté dans une onde magique.

Juste avant que les hurlements désespérés ne résonnent, Lilas tourne brusquement la tête dans ce qu’elle assume être la direction de la porte de l’Oufo à l’étage. Quelque chose d’incroyablement puissant vient d’être révélé. Ses yeux s’écarquillent alors que la puissance de l’objet la frappe de plein fouet. Lumineux, si lumineux, et si puissant. Sa bouche s’ouvre sur une inspiration terrifiée et le chaos érupte. Elle perçoit jusque dans sa chair la souffrance de l’Oufo, la violence de la destruction des protections érigées par Jacob et c’est un regard fou qu’elle porte sur l’égrégore qui se tord dans sa souffrance. Les soubresauts de l’amas d’énergie lui brisent le cœur. Qu’ont-ils fait ? La destruction pure et simple de la barrière la laisse exsangue et elle s’approche en tremblant de Marie qui lui tend une feuille duveteuse.

Elle l’observe la coller sous sa langue et hésite une seconde avant d’obéir. L’amertume des sucs et de la chlorophylle la fait saliver et elle déglutit avec difficulté avec une petite grimace. « Erg… » Marie s’éloigne et s’installe avec précaution dans le cercle. Debout, Lilas l’observe, se noie un peu dans l’essence sombre, dans la puissance qui se dégage d’elle. La tête lui tourne un peu et elle se sent légère. Elle flotte plus qu’elle ne marche jusqu’à Marie. Avec la force d’une habitude forgée par des années de ballet dans son adolescence, elle danse presque entre les tracés, la pointe de ses pieds n’effleurant le sol qu’avec une délicatesse totale. Elle se laisse tomber avec souplesse face à l’arcaniste, genoux contre genoux, en veillant à ne pas déranger les copeaux. Ses yeux céladon se perdent dans ceux d’un noir d’encre de la sorcière.

Elle a conscience que la jusquiame fait son effet et qu’elle devrait se sentir terrifiée, qu’elle devrait mourir de peur de se lancer dans un rituel dont elle ne connait rien, avec une sorcière qu’elle a rencontré quelques minutes plus tôt, mais un sourire vient tirer, à peine, la commissure de ses lèvres alors qu’elle prend une profonde inspiration et avale une nouvelle fois la salive amère qui envahit sa bouche. « Aussi prête que j’peux l’être. » Elle est honnête. « J’ai pas la moindre idée de ce qui va se passer et je suis honnêtement flippée. » Euphémisme s’il en est, sous le faux calme offert par le narcotique, elle perçoit encore la panique qui ronfle au fond de son crâne et de son ventre. « Mais j’ai pas vraiment le choix, eh. Si je crève… » Elle incline la tête sur le côté. « J’viendrais te hanter. » Elle hausse les épaules avant de poser ses mains, paumes vers le haut sur ses genoux. « Vas-y. » Avant de fermer les yeux, elle braque son regard sur sa propre essence, sur les traces d’Écarlate qui tachent le mauve. Tu vas surement me détester quand on parlera la prochaine fois.





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Thème : Witchcraft - Akira Yamaoka
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Chapitre 3 : Carnage
As Above, So Below

Marie inspire et expire lourdement.
C’est une évidence, et tu la remarques sans peine, Lilas, l’arcaniste noire ressent autant que toi l’étouffante et infâme pression pesant sur vos épaules. Et avec elle, s’impose la terrifiante certitude qu’en cas d’échec du rituel, c’est le cœur d’un culte tout entier qui vacille, immolé et sacrifié sur l’autel de la foi, par l’impitoyable et cruelle lumière entrevue auparavant. La promesse d’une aube blanche et pure sur l’Oufo ne laissant rien derrière elle, ni survivants, ni émotions vives, ni magie rouge, seulement des ruines fumantes et aseptisées. L’enjeu est colossal, et ta partenaire de crime le sait, bien que Marie s’évertue obstinément à ne rien laisser paraître ; par fierté personnelle ou bien pour ne pas t’effrayer, c’est difficile à dire. Sa poitrine s’abaisse et se lève à un rythme rapide de prime abord, avant qu’elle ne parvienne finalement à maîtriser sa respiration.

« Nous allons réussir. Nous allons réveiller la Terre, » fait-elle d’un ton ferme, en dépit du stress qui la hante et fait brièvement trembler la courbe de sa bouche. « Quand nous passerons le voile surtout reste avec moi. Tu seras mes yeux, ma guide, mais je serai ton ancre et je ferai tout pour qu’aucun mal ne t’atteigne. »

Envers et contre les circonstances, ton trait d’humour fait naître un sourire fugace chez Marie, chassant ainsi, quoique brièvement, son air très sérieux et concentré. « J’ai toujours voulu avoir mon propre fantôme, alors pourquoi pas. » De nouveau, elle inspire et expire lentement. « Il est temps. Allons-y. »

Le rituel commençait. ⇗
Déjà, Lilas, tes sens se délitent à mesure que la feuille de jusquiame fond et prend effet, et la voix de Marie résonne, lointaine et proche, cotonneuse et forte à la fois, comme lorsque l’esprit oscille au bord de l’abîme du sommeil, ou succombe aux vapeurs d’un psychotrope. Et dans ce brouillard qui se lève Lilas, tu discernes avec une acuité phénoménale tous les parfums qui flottent au travers du sanctuaire : les senteurs agréables du bois de chêne, la terre argileuse mêlée au métal, la cire d’une bougie, l’amertume du camphre au loin, et à côté de toi, la subtile effluve des vêtements de la jeune femme, par-dessus son odeur corporelle.

Devant toi, la silhouette de l’arcaniste noire s’entremêle avec les ténèbres de son essence. Sa chevelure et le contour de sa mâchoire se confondent avec les arabesques flottantes d’or et d’argent, qui illustrent son don, couronnant sa tête comme un halo royal. Tu discernes dans ce flou dû à la jusquiame, les mains de Marie se lever à la rencontre de tes joues, contre lesquelles elles se déposent avec douceur ; non par concupiscence, car l’arcaniste place délicatement ses pouces sous tes paupières, ses index sous tes tempes, et son annulaire sous ta mâchoire. Sa prise est ferme et bien vite, tu entends Marie psalmodier à voix basse, une tonalité à la limite du chuchotement dans un dialecte fluide, rauque et profond à la fois, semblable à une langue arabe.

Autour de vous, les cercles s’éveillent. Tu ressens leurs mouvements, Lilas, avec une finesse décuplée par la jusquiame, tandis que la puissante énergie de l’égrégore circule au travers des cercles mineurs, comme des fluides d’artères. Ils s’animent peu à peu, tels les engrenages d’un moulin transmettant la force d’un courant mystique, et alimentent les cercles majeurs, les Chambres du rituel telles que Marie te les a décrites. Quant à elle, Lilas, tu perçois aussi les réseaux d’énergie s’infiltrer à l’intérieur de son corps, tout comme le tien, en suivant le tracé de sa colonne vertébrale, comme si un catalyseur invisible avait été apposé ou tatoué contre ses vertèbres. Chaque syllabe chuchotée intensifie la force du courant, et entremêle vos essences.

Bientôt, l’incantation de Marie devient indistincte. Aux mots délicats, tranchants et vifs, se mêlent à présent ce qui ressemble à des soupirs austères, des exhalaisons de sons, basses et rocailleuses. Elles alternent ainsi entre des consonances distinctes, quoique le sens t’échappe, et un chant de gorge qui se transforme parfois en grondement sourd, animal. Dans la brume de la jusquiame, tandis que ta conscience commence à perdre pied, Lilas, tu vois encore à peine l’essence de l’arcaniste, devenue une auréole d’obscurité fascinante, où le murmure de l’incantation créé des volutes vaporeuses, et tisse des filaments brillants qui brouillent peu à peu la netteté de son visage. Bientôt, la réalité perd consistance Lilas, et le sous-sol s’estompe, ne te laissant que la présence évanescente de Marie dont l’incantation continue, rompant les derniers liens avec le solide.

Tu te sens détachée, Lilas. De tout ; de ton enveloppe, du monde, du temps. L’évidence de la chair n’est plus qu’un souvenir émacié d’un autre temps et, durant cette transition entre deux formes, ton essence s’étire et se détache, comme un fanal emporté par le vent. La force du rituel t’arrache de tout ce que tu connais, tout ce que tu considérais comme acquis : la matérialité du monde, et les quatre dimensions de la physique. Une terrifiante impression de non-existence te saisit brièvement, et pourtant, tu discernes avec toi, face à toi, et même partout à la fois, l’existence de Marie, sous la forme d’une envoûtante essence obscure, qui t’ancre à elle et t’empêche de te disperser dans cette tempête invisible qui vous emporte toutes les deux.

En l’absence de matière, l’imposture cessait d’être. Tout à la fois, Lilas, tu vois, sens, et touches l’essence de Marie dans sa forme la plus pure, sans artifice aucun. D’un noir que tu connais bien, toute la dualité de son être se révèle à toi, à commencer par la scission de son don qui cristallise deux astres opposés. La Lune et le Soleil se confondent l’un dans l’autre dans un entrelacs de fils colorés qui lévitent dans l’obscurité. Pourtant, là n’est pas la seule dualité de l’arcaniste, quand le carmin de Jacob cohabite avec le noir absolu d’une mère absente, dont Marie a hérité d’un minuscule éclat d’onyx. Véritable lucarne dans la matière de son essence, cet éclat est lové dans les tréfonds reculés de son âme, au point d’être invisible dans d’autres circonstances.

Une marque circulaire dans l’essence de Marie, imperceptible mais toutefois d’une densité effarante, tel un trou noir oublié, refoulé, mais au terrible potentiel de puissance. Et avec cette acuité nouvellement acquise, tu ressens, Lilas, cette étincelle attendre son heure, le legs d’une mère divinement inhumaine qui lui a aussi laissé un autre nom. Alors que Jacob lui donna le nom de Marie, imprimé à jamais dans son identité, tu sens que la jeune femme entretient avec une tendresse fière le patronyme que sa mère lui a confié : Ranni. Deux syllabes d’un prénom cristallisant la noirceur d’une lignée, dont l’Oungan aura tâché de calmer les ardeurs, accentuant plus encore la dualité de sa fille entre traditions vaudouisantes et… Quelque chose d’autre.

Une Prêtresse en devenir, voilà ce qu’est Marie, telle la carte du tarot symbolisant la Lumière et l’Ombre, le Conscient et l’Inconscient. Dans l’étreinte de l’arcaniste noire, Lilas, tu en as momentanément oublié ce qui t’entoure. L’état terrestre a disparu. Aucune vision concrète n’est là pour vous accueillir, alors que vous êtes vous-mêmes réduites à l’état d’essences pures, emmêlées, évoluant au milieu de formes lumineuses qui se replient sur elles-mêmes et se déploient, comme un origami limpide en perpétuel métamorphose. Celles-ci transforment sans cesse leurs matières radieuses, chaque nouvelle forme commençant déjà à devenir autre avant même d’être fixée, dans une dichotomie à la fois réelle et imaginaire qui défit les lois de la physique.

Marie est toujours là, Lilas, t’aidant à maintenir ta forme unie, qu’un courant constant menace d’emporter à chaque instant. Elle t’apparaît comme les contours d’un corps, contre lequel venait claquer un drap humide, s’accrochant brièvement au dessin de ses hanches, de ses seins, puis gonflant de nouveau, emportant avec lui cette vision. Seule réalité dans cette croisée des chemins, où le courant s’illustre par des filaments infinis d’une densité phénoménale, qui s’étirent et disparaissent dans l’espace illimité qui vous encercle, telles des bandes d’eau hantées par une lumière bleutée. La même que celle du collier de Samaël. Car, vous flottez au sein de rivières monstrueuses de magie pure, comme deux feuilles tombées dans un fleuve en crue.

Vous êtes au cœur des lignes telluriques. Ces veines de la Terre qui circulent et se croisent sous Shreveport, vous encerclent dans une cacophonie de torrents surpuissants, qui vous auraient certainement pulvérisées si l’incroyable rituel et les efforts de Marie ne vous maintenaient pas la tête hors de l’eau. Grâce à ta vision, Lilas, tu perçois ces ley lines s’élancer dans toutes les directions, comme de véritables autoroutes véhiculant la titanesque puissance terrestre, au point de percevoir la nature des nœuds parsemant la ville. Quatre sont perceptibles, à la manière d’échos lointains transmettant les intentions de ceux qui s’en sont servis jadis, ou les évènements marquants qui s’y sont déroulés, façonnant ainsi l’identité de ces nœuds de pouvoir.

Au loin, le chant faramineux d’un nœud enfoui dans le cœur d’une forêt, auréolée du chœur des loups, des danses chamaniques, et d’une noblesse sauvage, indomptée. Ailleurs un nœud plus puissant encore, imbibé d’une urbanité difficile à cerner, qui charrie la litanie d’un peuple dissimulé dans les tréfonds de la ville. Plus loin, le potentiel brut mais endormi d’un autre, immensément vieux mais oublié dans les profondeurs d’un lac, dans lequel subsistent toujours les prières d’un peuple exterminé. Et dans le centre urbain des hommes, un dernier, récent, comme une plaie encore ouverte qui suppure d’une énergie noire, colossale. Mais Lilas, ces souffrances, cette tristesse que tu ressentais au sein de l’Oufo ne provient d’aucune de ces directions.

Elle est ailleurs. « Guide-moi, » entends-tu partout autour de toi, car vos bouches et vos oreilles ont disparu, ne vous laissant, toi et Marie, qu’une forme de télépathie pour vous coordonner.

L’arcaniste te soutient. Telle une bouée dans le tumulte des ley lines, Marie t’aide à rester consciente de toi-même, alors que les flots monstrueux de la Terre pourraient t’emporter et te dissoudre d’un rien. Et tu sens, avec l’acuité de ta vision d’Outre, que la source des souffrances de l’Oufo n’est pas si loin, en fin de compte. La plaie est sous vos pieds. Du moins, dans ton cas, il t’est encore possible de discerner le haut du bas, et te repérer dans le maelstrom infini qui rugit autour de vous, mais tu devines que pour Marie, aussi douée soit-elle, c’est une autre paire de manches. L’arcaniste ne t’a pas menti. Elle a besoin de ton don pour localiser le miasme qui pollue l’énergie de l’Oufo, afin de délivrer la ligne de force qui circule en dessous du temple.

C’est en théorie, d’une facilité déconcertante pour toi. En finalité, il t’incombe à toi, Lilas, d’aider l’arcaniste dans sa tâche monumentale, alors qu’il te serait si aisé de l’induire en erreur, et de la perdre dans ce réseau immense de forces naturelles qui courent sous la surface de la Terre. Marie compte sur toi, Lilas.


Résumé:



Got the evil eye. You watch every move, every step, every fantasy. I turn away but still I see that evil stare. Trapped inside my dreams I know you're there. First inside my head, then inside my soul.
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